DICTIONNAIRE
DE L'ANCIENNE LANGUE FRANÇAISE
ET DE TOUS SES DIALECTES
DU IX^ AU XV' SIÈCLE
ACbEVILI.E.
lYP. ET STÉIl. A. RETADX.
>t^/dL
DICTIONNAmE
L ANCIENNE LANGUE FRANÇAISE
ET DE TOUS SES DIALECTES
DU IX^ AU XV^ SIÈCLE
COMPOSlî; D'APRÈS LE DÉPOUIIJ.EMIÎNT DE TOUS ];HS PLUS IMPOUTANTS DOCUMENTS
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FRÉDÉRIC GODEFROY
fL'ULU: sous LES AUSPICES DU M1NISTÈHE UE L'INSTRUCTION PUBLIQUK
KT IlûNORÉ PAU l'institut DU i^nAN'D l'HIX GOIIERT
TOME TROISIÈME
K — FILDROI^;
mîcroformêdIy
PR.ESER.VAnUi'4
SERVICES
MM 8 1987
DATE.
PARIS
F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR
; 7 . RUE DE K 1 C II li L 1 E U , l!7
1 8 8 4
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V.3
DICTIONNAIRE
DE
LANGIENNE LANGUE FRANÇAISE
ET DE
TOUS SES DIALECTES
DU IXe AU XVe SIECLE.
1. E, ee, ei, ey, ef, eep, ep, ex, hé, ape, abe,
(rime), s. f., mouche à miel, abeille :
Asseiî i a et foile et flor
DQQt par nature et par dulchor
Vivent les m et funt lo miel.
(Drul, ms. Jlnnich, 2;), VoMm.)
Une moaskes et uns ei tencerent.
(Marie, Ysopel, de la mosche el d'une ee, lxxxvi,
Roq.1
Iciz nule altre chose ne posseoit a son us,
se poi de vaisseaz d'eiz non. (Dial. St
Greg., p. 160, Foerster.)
Ly eys at ausi la doiixor del miel. (S.
liEBN., Serm., Uichel. 27468, f» 8 r».)
Il avirunerent mei si cum efs. {Psalt.
monast. Corb., Richel. 1. 768, C 94 r°.)
Il m'avironnerent aussi com es. (Psau-
tier, Maz. 2o8, f» 143.)
Li es s'asiet desor l'ortie.
{Parlon., 121, Crapelet,)
Li ex s'assiet delez l'ortie.
ili., Richel. 1913-2, f 121=.)
De partout aplouvoient
Li povre a lui, et acouroient.
Si comme gent vienoeat a foire, '
Ensi come es a la calhoire.
(Mir. de St Eloi, p. %i, Peigné.)
Tant douces sont ses très sillabes (Je Marie)
Qu'il m'est avis que se trois aies
Dcsor le col me trabuchoient
Ilenui ne mal ne me fiiroient
Puis que Marie eusse en boche.
(.l/ir. IV.-D., Ricbel. S 18, f» 2».)
T. III.
Nouporquant uns vaisseaus d'es est
essamez, ou les maine a sifflet et a chant,
ne mie porce que les eis l'oient. (Rich.dr
FouRNivAL, Bestiaire d'Amour, les Eis,
Hippeau.)
Se aucuns hom a hes et eles s'essaiment.
{Etabl. de S. Louis, 1, glxxii, p. 316, Viol-
let.)
De mouches de ees perdues.... Ees de
mouches a miel. (Ib., var.)
Les eez sont felonnesses, et laissent lor
aguillonses plaies qu'elosfont; mais nature
a ordené qui li rois des ees n'a point asuil-
lon. (Proo. de Sen., Richel. 2554S, f» 6.)
Le miel qui vient de ses es. (Est. BoiL.,
Liv. des mest., i° p., XSl, U, Lespinasse et
Bonuardot.)
Cil dedenz se defcndoient,gitoient pierres
et feu et chau vive, et besaines toutes
pleines d'ez. (G. de Tyh, i, 237, P. Paris.)
Ilec apes.eez. (Gloss. deGlasgow, Meyer.)
Un nioncelet d'eiz. (Chron. de Fr., ms.
Derne 590, f" 24».)
La multitude de la gent de l'empereor
aloient par lo camp conme li ape quant il
isseut de lor lieu quant il est plein. (Aimé,
Yst. de li Norm., I, 22, Champollion.)
Des eeps qui fout le miel... Les mouches
qui font le miel qu'on appelle eeps. (Bout.,
Somme nu:, 1" p , f» 66^ éd. 1486.)
Les vaisseaux â'eeps. (10 mai 1442, Cart.
de Flinei, dccclv, p. 784, Hautcœur.)
Cellui qui approprie a soy les eeps sans
les estriuer, elles ne feront que picquier
cellui. (Eoang. des quenouilles, p. 40, Bibl.
elz.)
Vaisseaux d'eets. {Coût, du Hainaul, ch.
106, art. dern.)
Si aucuns eps ou mousches a miel s'en-
voUenlhors de leurs vaisseaux, et celuy a
qui ils appartiennent les poursuit tant
qu'ils soient assis, iceux eps luy demeu-
rent. (Coust. d'Artois au bailliage de Saint-
Omer, 42, éd. 1679, Arras.)
Picardie, parlicalièrement Vermandois,
es, ez. Guernesey, aisse. Suisse rom., can-
ton de Fribourg, aa, a, as, es, m. et f.
2. E, voir Es.
3. E, voir En.
EA.GE, aage, aaige, aeage, s. m., âge mùr,
majorité :
Quand enrent lenr aage, san et discrecion.
(J. Bod.. Sa.v.. m, Michel.)
Moru ains k'il peuist d'cage
Celé damoisiele espouser.
(Mousk., Citron., ISUSn, ReilT.)
Par quoi a Roume fu jngiet
Et esgardet et otriiet
K'il orent fourfait, en eat/e.
Leur père, liere et iretage.
(iD., i*., 140G.) "^
Apries chou que mes fius ara son aeage.
(.luin 1268, Flines, Cod. B, f» 150 r», Arch.
Nord.)
1.
EAG
EAU
EAV
Li enfant demorent en le saisine, et H
pies en Testât ou il estoit quant li peres
inorut, dusqu'a \'aa;^e des enfans. (Beaum.,
Cout.de Beaiw.,&9, Beugnot.)
Selonc le aeneral constiime de Pontieu,
de Viœeu et de le baillie d'Amiens, (pii-
conques preut bail de desaasié, il doit faire
seur par devers le signeur de qui li fies
est tenus, et par deverz les ami.» communs
du de.-ai!iet, qu'il rendra l'enfant a sen
aage desalié de toutes alianchcs, se par
les amis communs n'est alies. (Anc. cou-
tiim. de Pic , p. 6, Marnier.)
Li baus n'emportera mie les pourfes de
le terre chensieve comme sienz, mais il les
ara par boine seurlé a rendre u tamps de
Vaage a l'enfant. (Ib., p. 8.)
Se nous leur voulons donner aage, par
quoi que il fussent bors de tutirie. (1322,
Arcb. JJ61, pièce 437 )
— Etre en eage, venir en eage, être ma-
jeur, devenir majeur :
Cb'est tout cler que li sires tenist le moi-
tié du conquest dnsqu'a tant que li enfes
venist en aage. (Beaum., Coût, de Beaicv.,
XII, 10, Beugnot.)
Quant li orfelin ou les orfeliuez snnt en
eage il sunt délivra de la sarde. {Instilules,
Richel 1064, f° 11''.)
Toutefoiz qu'il plaira au dit Oaurri. lui
venu en aaige. ou a son tuteur ou cureur.
(13S3, Arcb.JJ 84, pièce 306.)
— Etre dedens cage, être mineur :
C\\ qm sunt dedcnz aage ne puent paz
recevoir beritage ne demander la possez-
sionz des bienz ne prendre beritape par
causez d'ellez sanz l'autorité a celui qui lez
a en garde. (/Hs(i7«(«. Ricbel. 1064, f" 11'.)
Ganle est finee se cil qui .':nnt fledenz
aage suntfet fil adoplif. (Ib., i" If.)
— Le temps d'eage, l'ancien temps :
Lors a sarJé sordestre. vit .i. t\n hermitage
Dedesnr one roce kl fu drl tanz d'aaigi:
(Quai, fils Aijmon, Richel. 213S7, f» 3G» )
La locution être en âge, pour signifier
être majeur, s'emploie encore dans la
Ilaule-Xormandie.
E.\GEME\"T, nagcment, s. m., majorité :
L'an de grâce mil trois cens seiitantc
cinq, le vint uniesmc jour de may, fu la
loy que le roy Charles, lors roy de France,
avoit faite sur rangement de "son ainsné
fils et des autres ainsues fils des roys de
France qui seroient a venir. (Gr. Chr. de
Fr., Cbarles V, XLIV, P. Paris )
Et si tost comme nostre dit ainsné fils
entrera ou quatorziesme an de son aage,
nous voulons et ordenons que touz noz
oncles, frère, et vassaux, soient tenuz de
lui faire bommase senz contredit ou dila-
cioa aucune, selon que plus a plain est
contenu en la loy et constitucion faictes
par nostre dict seigneur et père, et par
nous approuvées, toucbant Testât et aagc-
ment des aiusnez fils de lui, de nous et de
noz successeurs roys de France. (1393,
Ord., VII, 332.)
EAGIER, aiigier, aaigier, v. a., déclarer
majeur :
Apres que nous pusmes emancippé et
eof/e' nostre filz. (1331. Leit. de PMI. de
Val., Dupuy cxLvm, 102, Richel.)
Pour ce que le dit Philippe est meneur
d'ease et en uoslre poissance paternel.
nous avons eaqié et eaigeons le dit Philippe
de nostre plainne poissance et auctorité
royal. (1344, Arch. K 44, pièce i''''.)
Nous avons aaigié et aaigeons. (Ib., Arcb.
K47, pièce 1.)
Et aussi Tortffea (le dauphin) et suppléa
toutes choses qui par deftaute d'aage pou-
voient donner empeschemeut au dit dal-
phin pour ses grâces et gouvernemens
obtenir. {Chron. de S.-Den., Charles V, Ri-
chel. 2813, f" 479'' )
Il émancipa et aaga Nosseigneurs les
ducs de Guienne son ainsné fils, et de
Touraine son second fils. (Juv. des Ursixs,
ap. Godefroy, Hist. de Ch. YI, p. 729.)
— Réfl., prendre de l'âge :
11 seroyt bien fait a luy de faire son tes-
tament, car il se ooge fort. (Palsgr., Es-
clairc, p. 691, Génin.)
— Eagié, part, passé et adj., majeur :
Li hoirs malles est aagiez quand il a
quinze ans acomplis. (Beaum., Coût, de
Bemv., XV, 14, Beugnot.)
Aagiee et bors de toute garde. (1343,
Arch. J.I 74, 1° 117 v».)
Eudeliue, aaîgiee fille dudit feu Pierre.
(1347, ib., ï' 27 r'.)
Nobles personnes messire .lehan de
Ilodenc chevalier, dame Marie de Surcamp
sa femme, et Martin de Hodenc escuyer
leur fils aisné et aagié. (1389, Arch. JJ 138,
pièce 36.)
Ordonnons que a faire le dict guet, le
fils aai/ié soit receu pour le père. (25 mai
1413, Ord. de Charl. VI.)
Item, sera faite secrettement, par nosdits
quatre seigneurs, inventaire de la finance
et des joyaux du roy, et seront gardez au
profit du roy, jusques il soit aagiez. (Acte
de l'iSO, ap,'Le Laboureur, Hist. de Ch. VI,
introd., p. 38, éd. 1373 )
Lesdiz enfans et nepveux seront aagiez
aussitost qu'ilz auront vint ans acompliz,
et, se plus tost de vint ans ilz sont m^iriez,
soient filz. soient filles, ilz seront tenuz et
reputez pour aagiez aussi tost qu'ilz seront
mariez. (1431, Arch. JJ 173, pièce 303.)
Nous les laissons (les terres) aux enffans
dudit d'Alençon, pour en jouir par lesdits
enfîans soulïz nostre main jusques a ce
qu'ilz et chacun d'eulx soient en aage; et
après ce qu'ilz seront aagiez, par leurs
mains comme de leur propre chose. (J.
Chartier, Chroniq. de Charl. Vil, c. 28b,
Bibl. elz.)
Sont les enfans nobles reputez aagez,
c'est a sçavoir les enfans masles a vingt
ans et un jour, et les filles a quinze ans
et un jour. (Coût, de Valois, Nouv. Coût,
gén., t, 393)
EASMEMENT, VOif AESMEMENT.
EASMER, voir Ae.smer.
EAU, eaul, voir .\igue,
EAUAGE, voir AlGUAGE.
EAUBEXOISTIER, VOif EAUEBEXOISTIER.
EAUEBENoisTiEit, eaubenoislier, - oi-
Ver, - oilUer, s, m,, bénitier :
Un eaubcnoilier d'argent. (1332, Compt.
de La Font., ap. Douët d'Arcq, Compt. de
l'argent., p. 126.)
Un eaubenoislier a tout l'asperges. (1372,
Compt du test, de la Boyne, ap. Laborde,
EmaiLV.)
Ung eauebenoistier et son asperges, d'or,
que Ton mect au chevet du roy, ile nuyt
(1380. Inv. de Ch. V, 2S4, Labarlhe.)
Un eaubenoislier et csparges d'arsent
doré.... fait d'un viez eaubenoislier. (1387.
Nouv. Comptes de l'argent., p. 190, Douet
d'Arcq.)
Un eaubenoillier d'argent et Tesperge
d'argent. (1389. Invent, de Rich. Picque,
p. U, Bibliopb, de Reims.)
Eaubenilier s'est longtemps conservé.
On le rencontre dans des textes de pro-
vince de la seconde moitié du xvn= siècle :
Un eaubenilier d'argent. (1663, Tesl. de
P. Anllionard. .Mém, de la Soc. éduenue,
1881, p. 418.)
11 est encore usité en Lorraine, com-
mune de Fillières, et dans la Suisse ro-
mande, canton de Fribourg.
EAUDiE, voir Eavie.
EAUGE, s. m., lit d'une rivière :
Au passaige des fleuves souventesfois
advient gros trouble et molestation aux
negligcns. Car si quelque eaue est plus
violente, on Veauge et fossé plus large,
aucunesfois elle engloutit et submerge les
bagaiges. (Fluve Vegece, m, 7, ms. Univ.
E 1. 107.)
Pour laquelle nécessité en l'une et l'autre
rive sont niys les delTenseurs et gardes
armez, atfin que Veauge et courrant du
fleuve entrevenanl ainsi divisez ne soient
oppressez des ennemis. (Ib.)
EAUis, eauys, yauys, s. m., lieu placé
sur les bords de l'eau ; n'a été rencontré
que coMime nom de lieu :
Les Eauys. L'i^lise des Yauys. (Jurés de
S.-Ouen, f» 268 r», Arch. S.-Inf.)
EUANE, S. f., sorte de racine :
Il avieut souvent que chiens sont enfun-
dus, et rongneux : pour les garir, prems
une herbe, et sa racine qui est dite eauiie.
(Modus et Racio, f G0^ ap. Ste-Pal.)
EAuviE, voir Eavie.
EAtiTERuiER, S. m.. Serpent d'eau, le
La nature diverse de Veaulerrier a faict
qu'il a esté nonmé de divers noms, c'est
a dire de nature aquatique et terrienne.
(Ghevin, des Venins, I, Ib, éd. 1568.)
EAUVE, voir AlGCE.
EALVEUX, voir AlGOS.
E.AUWETTE, yauwetle, s. i., sorte de
digue :
Les i/amoetles et autres ostis servant aa
rabbat (d'une rivière). (1431, Lille, ap. Lu
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Les eauwelles et autres abillemeus ser-
vans a la closlure d'une estanque. (1463,
ib.)
.XII. pies d'aisselin a faire eamcettes uu
rabbat de Wanebrechier. (1478, ib.)
E.AVAGE, voir AlGAGE.
E.VVE, voir AlGUE.
E.AViE, eaudie, eaurie, s. f., droit C\i
seigneur sur le produit de la pèche un
jour par semaine :
EBD
EBO
ECG
Lfis seiaaeurs de la Mailleraie étaient en
possession de « eavyes et pesqiieries en la
rivière de Seine depuis l'endroit du lieu
nommé le Rou<;e Saulx jusques a l'endroit
du lieu nommé la Rue an Masurier. • (1435,
Aveu de ^farg. de la Heze, Arch. P 30b,
pièiîe 244.)
Chaque semaine, au jour qu'il plaisait au
seigneur de leur désigner, les pêcheurs lui
devaient une marée, connue dans les an-
ciens litres sous le nom de marée die ou
d'eaiidie. (E. de Beaurei'AIRe, Vicairie de
l'eau de Rouen, p. 17-2.)
Un arrêt du conseil d'Etat, du 30 mars
1780, conlirme le sieur de Montmorency,
comte de Tanearville, dans le droit ex-
clusif de pêche, de franc poisson, et
A'eaudtje ou marée die.
—District dans l'étendue diviuols'exorce
ce droit :
Dans cette partie de la Seine, désignée
.sous le nom d'eauries de Taucarville, le
seipneur du fief du Marais-Vernier et les
moines de Gressain jouissaient de droits
.issez considérables. (E de Beaurepaire,
Vicaivie de l'eau de Rouen, p.)74.J
E.VVO.S, voir AiGOS.
E.vz, voir Le.
EBAEURE, voir ESBAEURE.
ED.\HISS.\.\CE, voir ESBAHISSAXCE.
EB.vLLiR, V. a., écarquiller :
Et a regarder les yeux eballissoient. (Seb.
MoREAU, Prinse et délier, de Franc, prem.,
Cimber et Danjon.)
EBAN, s. m., nom d'arbre :
Gaiaqz ou eban — tlie pocke tre. (Du
GuEZ, An Introd. for to lerne ta spekefrench
Irewly, à la suite de Palsgrave, éd. Génin,
p. 914.)
EBAXOYEU, voir ESBANOIEfi.
EB.VRGERIE, VOir HERBERGERIE.
EBARLUER, VOir ESBERLUER.
■ EB.VUDIR, voir ESBAUDIR.
EBAUDISSE, voir ESBAUDISSE.
EBBARDER, V. 3., enlever la sraisse à?
Si aucun se veut entremectre de bouche-
rie, il ne doit tuer beste qu'elles ne soyent
bonnes et loyaux, ne les mettre a estât
sans avoir eslê ebbardé. {Coût. loc. de la
ville de Pernes, xxv, Nouv. Coût, gén., I,
388\)
EBBE, voir Ebe.
EBBEXiTj voir Eben'it.
EBDOJi.ADAL, adj., hebdomadaire :
Solennités ebdomadales. (Fossetier ,
■Chron. Marg., vas. Brux., I, f" 139 r».)
EBDOMADE, S. t., prièrcs qui se font
pendant tout une semaine :
Sur les deniers qui pourroient venir aus-
dits absens s'ils estoient presens, lesdits
du chapitre seront tenus préalablement
faire faire les eb lomades et dire les messes
que devroient faire lesdits absens s'ils es-
toient presens. (1482, Ord., xix, 27.)
EBDOM.viRE, - moire, edomoire, s. m.,
moine chargé d'un service pendant une
semaine :
Li edomoires. {Règle de S. Ben., ms.
Sens, p. loi, ap. Ste-Pal.)
EBE, ebbe, s. f., le reflux de la mer,
le jusant; il est opposé au flot et au mon-
tant :
Le peissoa doit estre prisiez par le dit
de .II. homes leaumeut dediens un flo e
une ebe. (xiii" s.. Franchise de Guernerie,
Arch. Manche, Mont S. .Michel.)
Quant il auront passé le punt de Lon-
dres, e il serunt veauz a rive, si atendrunt
<leus ebbes e un flod. {Lois de la cité de
Lond-, ms. Brit. Mus. add. 14232.)
Nous ne voulons mye que la absence do
temps lour soit prejudiciele, pourquoy y
soient riens endaniagé; et si le diweisi eit
esté en la terre sainte en pèlerinage, adon-
ques soit acounté un an et un jour, et un
ebbe. et un flot, pour les delays de la mer...
Si deceu la mer de Grèce, adonques soient
aucountes .un. moys, et unebbe,el un flot,
et .XV. jours, et quatre jours : et si en
.Vngleterre adonques soient acountes .xv.
jours et .iiii. jours. (Britt., Loys d'Angle-
terre, f° 113 v°, ap. Ste-Pal.)
Tout ce qui vient d'ebe s'en retournera
de flot. {CoTGU. ,Dict., et .MoENS DE Brieux,
Orig. de coût, anc, p. 78 )
On dit proverbialement en Normandie :
Tout ce qui vient de flot s'en retourne
d'ebe, en parlant des biens mal acquis et
mal assurés. {Dict. de Trévoux.)
Cet ancien terme de marine est encore
usité en quelques provinces, notamment
en Picardie et dans l'île de Gucrnesey.
Cf. Webe.
EBEE, S. f., vanne, écluse :
Icellui llenriet ala sur la chaussée du-
dit estang pour lever l'une des ebees ou
vannes du moulin. (1444, Arch. JJ 176,
pièce 142.)
EREN'iT, ebb , s. m., couleur noire
comme l'ébène :
Unes armes ot d'arrabit,
Sor un ceval sisl i'elibenit.
(Bex., Traies, Riche!. 373. f^ Si''.)
EBENUs, î6., 2/6., s. m., ébène :
... En .1. Ut i'ibeims.
(Veux dou paon, Uichel. 1351, fJlSS r\)
Quar ele (la nef) est tonte i'ybenus
.1. fiisl que jamais n'i bet nus
Qne il porrisse ne qu'il arde.
(Florianl, 798, Michel.)
EBERLUER, VOir ESBERLUER.
EBESTo, S. m , sorte de pierre pré-
Ebeslo tro'ODS en Archide,
l'ierre est, paires ne nos aide.
{Lapidaire àe Berne, 5G1, Panoier.)
Ebeslo, jacinte, celidoine. {Lapid. d'un
roi d'Arrabie, ms. Berne 6i6.)
EBiL, s. m., ellébore :
Elleborus, ebil. (J. de Garlande, ms.
Bruges 546, Scheler, Lear., p. o7.)
EBOIR, voir ESBAHIR.
EBOLISS.WT, voir ESBOULLISSANT.
EBONDIE, voir ESBO.XDIE.
EBOSCilER, voir ESBOSCHIER.
EBOUFFER, VOir ESBOUFFER.
EBOULANCE, voir ESBOILLAXÛE.
EBOULIR, voir ESBOILLIR.
EBRANCHER, VOir ESBRANCHIER.
EBRAXDiR, V. a., brandir :
Dedans son poin nerrenx ebrandissani sa picque.
(G. BouîiiN, r.Aleclriom., éd. 1,'JS6.)
— Ebrandi, part, passé, répandu et com-
muniqué, en parlant du feu:
Quant le feu est ebrandy en plusieurs
maisons, on peut abbattre les maisons
prochaines. {Coût, de Brelaijne, art. 643,
Nouv. Coût, géu., IV, 402».)
EBREY, voir Hebré.
EBULIR, voir ESBOILLIR.
EC, voir 0.
EcvcHER, voir Escachier.
ECARBOUCLEE, VOir ESCARBOUCLEK.
ECAVAGE, voir ESCADWAGE.
Eccisiox, excicion, s. f., arrachement,
destruction :
Nous fumes certains des rasures qui sont
< ne- y lieux chapellaius eccision >> et de
iuterlinaire, et donné conme dessus. (1340,
Arch JJ 72, f° 142 r°.)
Et estoit certain envers tous que c'estoil
aucune excicion et destruction de hommes
et Testât du monde tout perturbé. (BouR-
GOIXG, Bat. Jud., IV, 23, éd. 1530.)
ECCLEsiAL, eclesial, adj., ecclésias
tique :
Espee ecclesial.
(Gabnier, Yte de S. Tlwm.. Ricbel. 13SI3,
1° 54 v°.)
Gieres soit envoiez, si ce vos plaist, ki
za celui presentet, par ke il conoisset
queiz soit li vigors ecclesiauz. {Dial. St
Greg., p. 21, Foerster.)
Des eclesiaus iustitucions. (Trad. de
Belelh, Hichel. 1. 993, f» 7 r°.)
Tant comme il appartient aus choses des
persones ecclesiaus. (xili" siècle, Arch. K
28, n» 17.)
Nule autre justice ecelesialz ne seculeire.
(1303, Cart. de Ste Gloss. de Metz, Richel.
I. 10024, f" 13 r".)
Par justice ecclesial ou laie. (1311, Arch.
JJ 46, ï- 108 V".)
Par devant juge séculier ou ecclesial.
(1312, Arch. H.-Saone, H 466, Corneur.)
Primes en ecclesiaus personnes
Qui deussent avoir taches bonnes...
{Fauiel, KicUel. 146, f 4'.)
Car eus principaumeat receurent
l.'ccclesial gonveroement.
(/'-., (0 'S:)
Prostrés et clercs qui tenez telz mDnceanl»
De chapelles, tous autres cui'iaul.\ ;
Des povres clercs aiîz compassion,
Ne partez leur ces biens ecclesiau.r.
Afin que Dieu vous soit propiciaus ;
Vous les t'huez a vo dampnaciou.
(E. Dtscii.. PoN., Richel. SiO, f» 337 r°.)
Personnes ecclesiaus. {Coût, de Paris,
Uicliel. 20048, f» 38=.)
4 EGE
Avecquez dévotes processions et suffrages
ecclesiaiilx. (J. d'Auton, C/iroii, Kicbel.
3081, f 52 V».)
ECCLESiASTRE, - ziaslre, - ssiastre,
- siaislre, - siaste, adj., ecclésiastique :
Personnes ecdesiaslres. {Confirmatio» de
la créât, des Amans, par PhU. de Suabe,
Uist. de Melz, 111, 167.)
El mainlendrai les persones eclêsiosfes en
leur franchises. (Liv. de J. d'IbeUn, c. 7,
Beugnot.)
Devant queil juge que ce soit, ecclesiaste
ou temporel. (1284, Coll. de Lorraine, Ui,
n» 2, Richel.)
Les prestres et les ecclesiaslrez soufizanz
a servir le temple. (Chron. de Fr., ms.
Berne 590, f» 13^)
Par le juge ordineire eccîesiasfe on secu-
leir. (1" mars 1300, Cart. de iletz, Bibl.
.Metz 731, f 2 r».)
Justice ecclesiaslre ou mondaine. (1302.
Arch. L 733, 15» liasse.)
A nulle personne, queille qu'elle soit.
ecclesiaslre ne seculeire. (1306, Hist. de
Mets, 111, 281.)
En toutes cours ecdesiaslres ou secu-
1ers. (1307, D. Grenier 305, n» 24, Richel.)
En toutes cors ecclessiastres et seculeres-
(1309, Gendrey, Arch. Doubs.)
Persones ecclesiasles . (1311, Lell. des
échev. de Maub., 2^ cart. de Haïu., f» 5 r»,
Arch. Nord.)
Toutes autres cours ecclesiasles et secu-
leres. (16 déc. 1314. Offic. de Besanç.,
Arch. Montbéliard.)
Par devant queil justice c"om l'an plai-
dicet, ecclesiaistre ou seculieire. (1316,
Terrier de S.-Vincent de Metz, Richel.
8711. f 18 V».)
Personnes ecclesiasles. (6 fév. 1339, Lell.
de Ph. VI au sénéch. de Saint., Chartrier
de Thouars.)
Par nulle justice ecclesiaslre ne seculeire.
1 1343 Cart. de Ste Gloss. de Melz, Richel.
i. 10024, f»46 v°.)
Les histoires ecclesiasles. (J de Vign'AY,
Mir. hist., Val. Chr. 538, f » 2 r»)
Les cours ecdesiaslres du Mets et de Toul.
(1430. Uist. de Metz, V, 600.)
Personnes ecdesiaslres. (Coût, de la vie.
de l'eau de Rouen, prol., Arch. S.-lnf.)
_ S. m., ecclésiastique :
Ecdesiaslres fa verais
Qui les granz coveoz tint en paîz.
(Ben., ». de IVon»., 11, '29733, Michel. ;>
liccLOSEL, S. m., petite écluse :
Ou toutes fois telles innondations ad-
viendroyent a la faute et coulpe de celuy
nui auroit conduit et surchargé ledit ruys-
seau et mesmes pour n'enlever les ecclo-
seaux ou chirietes, lors qu'il devoit les
serrer ou enlever, sera tenu de tous les
dommages qui en adviendront. (Coiist.
d'Aouste, p. 389, éd. 1388.)
ECESSANCE, S. f., Hiot douteux, p.-ê.
excédant, accroissement, selon Sainte-
Palaye :
Prannons dou noble baron Hugon duc de
Bourgoigne... Neblans et les appartenances
en tele mauiere cum l'on les tient, nés en
ecessance dou fey de Dole. {Tit. de 1270,
ap. Gérard, Hist. de Bourg., p. 519.)
ECH
ECETTE, voir AlSSETE 2.
ECU, voir Es.
ECIIAER, voir ESCUAER.
ECIIAETE, voir ESCHEETE.
ECHAIC, voir ESCHEC.
ECHAiNÉ,adj., paré de chaînes de luxe :
Du séquelle de ce duc Valentinois es- '
toient archevesqiies, evesqucs, médecins,
a»trologiens et autres grand personnaiges,
bleu echainez, et de grant monstre, tenant
gravité magnifiquement. (J. .MoUXET ,
Chron., ch. ceci, Buchon.)
ECHAIHGUET, VOir ESCHARGIET.
ECHANGEMENT, VOir ESCBANGEMEKT.
ECH.\.NTILLAGE, VOir ESCHAKTILLAGE.
ECH.APOIR, voir ESCHAPOIR.
ECHARGAYT. VOir ESCHARGCET.
ECHARNIR, voir ESCHARXIR.
ECU.VRNISSANT, VOir ESCHARKISSAN'T.
ECHARVAITIER, VOir ESCHARGAITIER.
ECHAS, voir ESCHARS.
ECHASSEMENT, VOif ESCHARSEMENT.
ECHASSER, voir ESCHACIER.
ECHAUDEUR, VOir ESCHAUDEEUR.
ECH.AUFITURE, ^ Oir ESCHAUFETURE.
ECHAUGUETTE, VOir ESCHARGAITE.
ECHAUMAIGE, VOir ESCHAUMAGE.
ECHE, voir Esche.
ECHEAU, voir ESCHEAU.
ECHEDE, voir ESCHARDE.
ECHEETE, voir ESCUEETE.
ECHELER, voir ESCHELER.
ECHEQUETÉ, VOir ESCHEQUETÉ.
ECHETIVER, VOir ESCHAITIVBR.
1. ECHEVER, voir ESCHEVER.
2. ECHEVER, voir ESCHIVER.
ECHIER, voir ESCHIER.
ECHiNEis, S. m., sorte de poisson, la
rémora :
Echineis. poisson tant imbecille arreste
contre tous les vens et retient en plein
fortunal les plus fortes navires qui soient
sus mer. (Rab., iv, 62, t» 131 r», éd. 1552.)
Cf. Ecuixus.
ECHINIERE, voir ESCHINIERE.
ECUiNUS, S. m., sorte de poisson, la ré-
mora :
Cn poisson i ra (dans l'Inde) echinus
Menor d'un pié, qu'a tel vérins
Que la nef a quoi il se prenl
.Ne peiU aler n'arrinr ne avant.
(.Gautier de Mes, Ymag. du monde, ms. S.-Brieuc.
f 23''.)
Cf. Echineis.
ECO
ECHisïE, echile, s. m., sorte de piorn'
précieuse :
Echues lienent des plus chiercs
Nomree entre les altres pieres.
(Lap. de ilarbode, 539, Pannier.)
Cristals, iris, echisle. (Autres lapid., ms
Berne 646.)
ECHIVAIN, voir ESCHIVAIN.
ECHOIR, voir ESCHEOIR.
ECHOISON, voir ACHOISON.
ECHL-AXCE, voir ESCHIVANXE.
ECi, voir Issi.
ECLACHIER, VOir ESCLARCIER.
ECLAPHER, voir ESCLAFER.
ECLARCIR, voir ESCLAIRCIR.
ECLARDIR, voir ESCLARDIB.
ECLATURE, VOir ESCLATURE.
ECbESIAL, voir ECCLESIAL.
ECLESIASTE, VOir ECCLESIASTRE.
ECLIGIER, voir ESCLIGIER.
ECLirsiN, S. f., éclipse :
E or veez raisnn
Qa'eclipsin apeinm.
(P. DE Th.\iis, li Ciimpoz, 2G93, Mail.»
lit ço est eclipsin.
Si cum dient divin.
(iD., !» , -2713.)
ECbISSETE, voir ESCLICETE.
ECLISSOYRE, VOif ESCLISSOIRE.
ECLISTRE, voir ESCLISTRE.
ECLISTHER, VOlr ESCLISTRER.
ECO, voir ICE.
ECOFER, S. m., sorte de monnaie :
Tuyt li ovrour deis Porta Frou de pele-
ters, deus ecofers, de sellers, de freners...
chacons .II. d. Aussi o deyvont li ban.;
deuz ecofers a la testa Saut Michel. (TarU.
1277-1315, Cart. mun. de Lyon, p. 40i,
Guigne.)
Cf. EsconFLE avec lequel ce mot a peut-
être du rapport.
ECOiNssox, voir Escoinson.
ECOL.\TRIE, voir ESCOLATRIK.
ECOLLAGE, VOir ESCOLAGE.
ECOLPER, voir ESCOUPER.
ECOMBRER, VOir ESCOMBRER.
ECONOMiEN, yconomien, s. m., écono-
miste :
Pour ce plusieurs yconomiens cuydeul
que il couviengne sauver et garder ou ac-
croistre la substance de monnoye sans
terme et sans fin. (Oresme, PoUtiq.,
f»20r°, éd. 1489.)
Touz yconomiens accressent leur mounoi.-
pour avoir les choses nécessaires a leur
usage. (ID., ib; ms. Avranches 223, f° 21'.)
ECONOMIQUE, t/coiî., S. m., cconome :
EDE
EDE
EDE
A celluy qui est ycoiiomlcqne et gouver-
neur d'ostel ou de maison sont nécessaires
certains instrumeus. (Ouesme, Politiq.,
i' &■, éd. 1489.)
Celui qui est yconomique et gouverneur
d'ostel ou de maison. (Id., ib-, ms. Avran-
ches223, f»9».)
Tel juste qui est du mari a la femme est
dit juste yconomique. (Id., Elh., Richel.
204, f» 451'=.)
ECORCHOIR, voir ESCORCHOIR.
ECOT, voir EscoT.
ECOTIER, voir ESCOTIER.
ECOUER, voir ESCOER.
ECOUMENIEMEXT,V0ir ESCOMENIEMEriT.
ECOURONNER, VOir ESCORONER.
ECOUSTE, voir ESCOUTE.
ECQUEB.^NT, S. m., iiièche ou torche de
résine :
Coralerie de chandelles de suyf et A'ec-
quebant. (Cs. et anc. coust. de la conlé de
Guysnes, p. 20.)
ECRACIER, voir ESCR.\CHIER.
ECRAVENTER, VOif ESCRA VANTER.
ECREER, voir ESCREER.
ECRi, voir EsCRi.
ECRICTOIRE, voir ESCRITOIRË.
ECRIER, voir ESCRIER.
ECRITISUR, voir ESCRITOR.
ECRUissE, S. f., Chenille :
Eruca, ecruisse. {Gloss. de Douai, Escal-
Uer.)
ECULEE, escnleo, s. m., chevalet sur le-
quel on mettait à la question, instrument
de torture :
Pendez 1-a en esculeo et metez li lay fue
deçai et delay, et ardez la. {Vie sainte Eu-
taire virge, Richel. 423, f° 23".)
Et quant on la posit en esculeo, un l'es-
tandit et lormenlit et flagellit, etlimenbro
li furent si estendu que sos cors creissit a
la peina. {Ib.)
Vincent fut tendu el tourment qui est dit
eculee et est fait ausi conme une crois de
travers, dont les deu.'i bous sont fichiez en
terre. (Légende dorée, Maz. 1333, f» 46».)
Le juge commanda a le prandre en ung
autre tourment qui est dit eculee, aussi
comme une croix de travers, et pièces de
fer chaudes a ses mamelles, et lampes
ardans a ses costez. (Miroir historial, Maz.
S57, r 236 r°.)
Le juge fist mettre S. Cosme et S. Damien
en eculee; c'est ung tourment qui est fait
ainssi comne en crois. (Acte du XV s.,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Uibl.
Amiens.)
ECUREL, voir ESCUREL.
EDDEFICE, voir EDEFICE.
EDDIFIEMEXT, VOif EDEI'IEMENT.
EDÉ, voir EÉ.
EDED, voir EÉ.
EDEFi, edelf., edif., edtjf., yedefi, s. m.,
édifice :
S'aves gaslé mes riches eJepx.
{les Loh., ms. MoDtp., f 171'.)
Les sales arJenl et tôt li eûefis.
(.KiiMBERT. Ogier, 6"o", Birrois.)
ComiQJez vostre fl.
Qui me face habilaot
De son boo cdefi.
(Le Conlenz don monde, Kichel. la'J3, f 1 IS'.)
Des edefiz. (ilor. des phil., ms. Chartres
620, f» ^S\)
Tenir en bon eslet touz les ediffiz de la-
dite maison. (1281, Suint Vivant, pièce 8,
Arch. Douhs.)
Les edifiz qui sont en iceiles (places), se
nuls iuchi ha amortis audiz frères.
(Janv. 1294, Tabul. Franciscan. Autiss.,
Lebeuf, Hist. d'Auxerre.)
Sus a perdre leur terre et tous leur edefjls.
(II. r.apel, 4151, A. P.)
Mais li ducs, qui voloit user a son advis,
Volt de Itesnes veoir Irestous les edc/is.
(t'.uv., du Guescim, l'J.'il, Cbarriére.)
Du pont Sainte Masscnsce wardoil les yedefis.
(Chron. des ducs de Bourg., 9679, Chron. belg.)
EDEFiAGE, S. m., coustruction :
Car li édifices construit et parfais s'est
li fais d'édifier, dont il apert ke li biens
d'edeftage n'est mie ou faisant mais en la
chose faite. (Li Ars d'Amour, II, 147,
Petit.)
EDEFiAN'CE, cdifîance, adepance, s. f.,
construction :
L'uevre fu chiere de parage
Faite par sens et par barnage
Que Damedeus signe fasoit
El les aposlres envoioil
Qui voient celé edifiance
N'eust de Dieu seneûancc...
(Alhis, Ars. 331-2, l" SSK)
Itiens n'ot a celé adejlauce.
(Var. indiquée dans la copie de Ste-Palaye.)
EDEFicABLE, csd., adj., édifiant :
Des bones paroles et saintes et esdefica-
blés. [Riule S. Ileneit, Richel. 24960, l'« 12 r».)
EDEFICE, - illce, - ifjice, eddeff., s. m.,
action d'édifier, de réparer, réparation :
Deivent fere la maison deu moulin Je
carpcnterie et de closture, de couverture
et de toutes autres eddeffices. (Jurés de S.
Ouen, f» 15 r°, Arch. S.-lnf.)
En oultre leur commanda qu'ilz donnas-
sent a Vedilfice du temple chincquantc
besans. {Ancienn. des Juifs, Ars. 5082,
f" 278''.)
Reparacions et ediffices de chaussées de
moulins. (1426, JJcnombr. dubaill.de Cons-
(enfin, Arch. P 304, 1° 72 v .)
Les améliorations que fait un détenteur
sur un fond qu'il tient a bail congeable sont
appelées édifices, et superflces, et plus com-
munément droits convenanciers, ou droits
reparatoires. Le bailleur s'appelle seigneor
foncier, et celuy qui reçoit domauier, con-
venancier, ou superfîciaire. (Cout. de Bre-
tagne, Nouv. Cout. gén., IV, 414".)
— Plantation :
Ne riens lever des édifices ne des plantiz.
(1388, Arch. M.M 31, f»81 r».)
— Feuillage :
Destrier harnaché de velours azuré a
grands édifices (c'esl-a-dire ramage ou
feuillage). (Favy.n, O/fîc. de la Cour de
tr., 3^ race, p. 293, éd. 1613 )
EDEFicEAL, S. m., édifice :
Nos comencerons uoslre edeficeal qui
senefie foi par la verdour qui conforte et
rarde les eu.'c de l'arme esperitual. (Li x
Comm., Richel. 423, f" 143»)
EDEFiEMENT, ede/jf., hed., esd., edifie-
ment, ediff., eddiff., s. m., action de bâtir,
de construire, la bâtisse, la conslructioiî
même :
Et nostre sires li dist : Bien fais de ço
que tu as en proposeuieut de faire a mun
ues edeftemeut. {Rois, p. 260, Ler. de
Lincy.)
t^t tant a edefwmens
Que moult i puel avoir grans gens.
(l'arlon., 1663, Crapelet.)
Seli edi/iemenz ou la maisons de quoi
l'on crient avoir damaige est a celui a cui
l'on plaide. (Ordin. Tancrei, ms. de Salis
i" 46".)
Edefiemenz da Jherusalem. (Brun. L\t
Très., p. 60, Chabaille.) " '
Une masure et tous les edeffiemens qui
issont. (Cil. de 1283, oct. de la Ghandel.
S. Wandiille, Arch. Seine-Inf.)
Une masure que je avoie au .Mesni!
Alart, ove le gardin et Vedifiement. {1292.
Cart. de S. ■Michel du Tréport, p. 266
Laffleur de Kermaingant.) '
Un masage oveques les edefiemens (Cli.
de 1298, mardi apr. l'Epipb., S. Wandrilli-
Arch. Seine-Inf.) '
Si ardent lor maissons elsesesdefiemenz.
(Dou Diciple et dou mestre, Richel 423
f» 87'.)
Masure avecques tous les edefiemens
(|ui sont desus. (Cli. de 1304, Jumies
Arch. S.-Inf.)
Tous les hedefiemens. (Ib.)
Les edeffiemenz et le fonz de l'erilage
(Ch. de 1330, le Bec, Arch. Eure.)
Pour aucuns edifiemenz nouveaus. (1333.
Compte de Odarl de Laigny, Arch. KK. 3»,
f» 271 r».)
L'eâiffiimenli'aa hoslel. (1337, Arch. J,l
68, 1« 21 V )
Et ycelle maison avec tous les edifie-
mens si comme elle se coniportoit. (1344
Arch. JJ 75, f« 101 r».)
Une pièce de terre avec tous les edifie-
mens dessus assis. (Ib.)
Au cas que il n'y vouldroit faire autr.'
edefflement. (1374, Arch. MM 30, f» 15 r» ,
Ediffiemeiit. (Ib.)
Vede/fiement de l'église. (28 mai 1379,
Tahell. de bernay, Arch. mun. Bernay.)
— Fig., comme édiûcation :
Vers le saint homme (St Eloi) se traioit (Dagoberl)
Pour parler de Vedeflemenl,
Ou d'aucuQ sens secreemeot.
(ilir. de SI Eloi. p. 36, Peigné.)
El a donner par tout bon edefîeaenl.
(Jeh. de Meu.sc, Tesl., 28, Méon; ms. Corsini
f» 145».)
Au bon eddiffiement et instruction de
mov et d'aulruy. (Met. d'Oi\, Vat. Cbr
1086, f 2 r».)
Pour nionslrer ediftemeiil
De bien, puisqu'il esl esleu.
(J. Le Fevre, la Vieille, 1. Il, ï. 2432, Cocheris.»
EDE
EDI
EE
Dont la simple piroln vaille un sraat serment ; j
Si do::ras a p'usieurs bon edilfieinciit. \
(1500, L'Art el science de bien parler, Poés. fr. |
des xv° el xvi' s., t. X.) j
Donner aux lecteurs joye, plaisir, et bon
ediUiement. (Bourdignh, Hyst. d'Anjou,
f» 1 vo, éd. 15-29.)
EDEPiER, edif., ediff., edisf., verhe.
— Act., planter, greffer :
Aiisi cnm l'cale edefiee
Oui del bui-n arbre fu trenchee
Creist e foillist e rent sa flor
E son rher fruit de bon odor,
Aulresi fist li dameiseaus.
(Ben., D. de yorm., II, li'ôl, Michel.)
Les sauUes se plantriil coramuneinent
a distance de quatrr. cinq ou six piedz
l'un de l'autre, en pici.i.inl, la terre jus-
ques a deux piedz de parlond, pour mettre
le plautalz de sanlle <\ii«a veult édifier.
(GoRGOLE, Traité d'agric, c.xvil, l'il.lôjl)
Flarpalus désirant y orner et embellir
les jardins du palais royal, et les allée?
d'iceulx de toutes les plantes de la Grèce,
vint bien a bout d'y édifier toutes les
autres, excepté le lierre seulement, que la
terre ne voulut jamais endurer. (Amyot,
Vies, Alex, le Grand.)
— Installer : [
Afin de ediffisr en iceluy toutes bonnes |
gens qui ace se voudroient instruire. (Cft. j
de 1410, Fellb.,tf(st. de Par., 111, 523''.) j
— Instituer, fonder :
Ensi fu la teste de saint George ens ou
cbastiel de Windesore edefye et commen-
cbie, et la capelle des douse cbauounes
tantos pourjettee. (Froiss., Chron., lY,
205, Kerv.)
— Munir :
Nous prendrons
Ceste coste et Vedi/lrons
De char et d'ame inlelleclive.
(Greein-, Mis:, de la pass., S'Jli, G. Paris.)
— Enseigner, instruire :
De li Fisiqne m'edefle ;
Fox est qui en tel art se fie.
(GuiOT. Bible, '2590, Wolfart.)
Felt venir, de toutes les parties du monde,
gens instruits pour édifier la jeunesse en
bonnes mœurs et sciences. (Dr Bell.W,
Mém., liv. X, f° 350'', éd. 1569.)
— RéQ., flg., s'appuyer :
Et prendray le principal fondement sur
lequelpnrtie adverse s'est erf«^(;,assavoir...
(1521, Prcc. des eonfér. de Calais, dans les
Papiers du card. de Granvelle, 1. 1, p. 163,
Doc. inéd.)
— Act., exalter, gloriûer :
Bien doit esire ton nom partout edefiez.
Et de sains el de saintes estre glorefiez.
(Patenostrc. Ricbel. 837, f 227».)
EDEFiEUR, edifieur, - iffieur, edyfyeur,
s. m., celui qui construit, qui édiûe, édi-
Ticateur :
Li edefieur du temple. [Bib. hist., Jlaz.
532, f" 109^.)
Estre bon edifieur ou bon paintre.
(ORES.ME, Eth., Ricbel. 204, f» 347'.)
Nous aprenons.... a estre edifieurs en
édifiant et a estre vielleurs en viellant.
(iD., ib., fses».)
Les tixerrans, les cultiveurs des terres,
et les edi/fieurs. (Id., Potitig., f 129", éd.
1489.)
Memnon edifieur de la cité de Suse.
(FossETiER, Citron. Marg., ms. Brux., I,
1» 222 r".)
Yceuls edyfyeurs... (In., ib.. 2= p., sec.
copie, f 30 r°.)
Et en estoit le edifieur (de la bastille) et
deviseur aux ouvricis,ungcbevaliernommé
luessire Baudo de Noyelle. (Monstrelet,
Cliron., 11,221. Soc. de l'H. de Fr.)
— Fig., edifi.eur en mœurs, exemple,
modèle de vertu :
Suivant le slille des primerains et devan-
ciers, noz ediffieurs en meurs redevables.
(Chr. dePisan, Cliarles F, prol., Michaud.)
— Fém., ediffierresse :
Ha ! dame, lu qui jnslidles
Les cuers qui sont par pechies bnjles.
Et enlumines les avugles.
Et qui es edi/fierresse
Des verluz, et dissiperresse
Des vices, ma prière enlens.
(ilir. de Nolre-Damr, I, 8.731, G. Paris.)
EDEjjT, voir Adexz.
EDEQuiNEs, S. pi., assisBs :
Tous les subjets du bailliage et cbastel-
lenie de Saint Orner, demeurans sur les
manoirs amassez ou amassabics estans sur
les fronts des rues, sont tenus estre com-
paroir a la franche vérité de edequines qui
se tiennent de sept ans en sept aus. (Const.
d'Artois au baillinge de S. Orner, 39, Nouv.
Coût, géu., II, 877.)
EDET, voir EÉ.
EDiFi, voir Edefi.
EDiFijvNCE, voir Edefunce.
EDiFi-\NT, S. m., constructeur :
Tout ainsi qu'en une ville les premiers
edifians ont pris place communément
quarree a leur commodité, (b. Palissy,
p. 3H, France.)
EDiFiCACiON, -Vion, edifficalioii, s. f., bâ-
timent, maison :
Que il achatoit heritai^es.
Terres ani champs et pastnraiges.
Bois et autres possessions.
Et moult gronî edi/icacions
De belles maisons faisoit faire.
(J. LE Fevre, la Vieille, 1. I, t. 107!, Cocheris.)
A ma dame supplication.
Que li plaise moy tant faire d'onnour.
Qu'en sa nouTelle edi//icalioii
Soye logiez.
(EusT. Descb., Pocs.. liichel. SIO, f» 214'.)
Des maislres et architecleurs
Bien subtilz et bons inventeurs
Pour faire edi/pcations.
(.Ici. des .\posl., vol. 1^ i" 85'', éd. 1537.)
— Institution :
En celle édification de feste qui fu em-
prise sus la fourme que je vous di, ot ou
cbastiel de Windesore joustes solempueles.
(Froiss., Cliron., III, 252, Luce, ms. Rome,
f 9o.)
EDiFic.vTuuE, uediff., s. f., construc-
tion :
Pour parachever Vaediffieature d'icelle
ville, et pour la tenir réparée et en point.
(1449, Ord., xiv, 56.)
EDIFICE, voir Edefice.
EDiPiciE.VT, adj., édifiant :
Sainte et seule Trinité, edificienl bonté,
soyes, si te plaist, présent a mes suppli-
cations. (Chasse de Gaston Phœbus, ms.,
p. 357, ap. Sle-Pal.)
EDiFiciER, v. a., bâtir, construire :
Corn vaillanz dame prenz et sage
Edipcia un hermilage.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Soiss., f« 206''.)
Pour ed(^i;Jer,soustenir et raparlier toutes
leurs maisons et édifices. (1322, Arch. JJ
61, pièce 181.)
EDIFIEMENT, VOir EDEFIEMENT.
EDiFiEK, voir Edefier.
EDIFIEUR, voir Edefieur.
EDiitE, voir Esdire.
EDIRElt, voir ESDIRER.
EDisFiER, voir Edefier.
EDiT, voir Esdit.
EDITION, S. i., diction :
Seloncq dont la vulgaire edilion, Lavus,
roy de Thebes, eut de sa femme Jocasta
ung très beau fliz. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux., I, f'' 171 v».)
EDOMOIRE, voir Ebdomaire.
EDOR.\BLE, voir Odorable.
EDORSSER, v. 3., rompre le dos :
EJorso, edorsser, rompre le dos ou cou-
per. (Catlwlicon, Ricbel. 1. 17881.)
EDRE, voir Iere.
EDRER, v. n., siéger :
Quandins al suo consiel edral,
Incontra Deu beu si garda.
(Vie de S. Lég., ms. Clerm., st. 12.)
EDREs, S. m., plumes d'eider, édredon :
La peae d'edres fu bendee,
D'ermine de gris geronee.
(Ren. de Beaojeu, li Biaus Descoiineiis, 131'i,
Hippeau.)
EDUBSCER, voir Esdrecier.
EDuiRE, voir Esduire.
EDYFYEUR, VOir EOEFIEUR.
1. EÉ, heé, eié, eei, eeit, eded, edet, cilié,
aé, haé, aet, aei, aey, ayé, aihé, aiei, s. m.
et f., âge :
.x°'. estoient en la première heé.
(Les Loh., ms. Monlp., 1° 19l''.)
.uu ^^- ans ait il moult bien d'ailtê.
(Ib.. Ricbel. 19160, f» 8'.)
En s'ee', a ele fu plus bêle.
Ont de son seignor treis cnfanz.
(Ben., D. de Norm., H, 27086, Michel.)
D'aighe ai jo vescu anz .lx.,
.XXX. a poisson, ce sont nouante.
Et ens el mont foi ans cinquante.
Mes ees est .c. el .xl.
(S. Brattdan, Ars. 3316, f» 103=.)
Miz elkez est cent e quarante.
(/*., 1393, Michel.)
Ne sui pas si envlelli, ço sevent gent asez,
Ke deive terre perdre ne pur mes granz lieez,
(Chron. de Jord. Fantasme, 136, dans les Ducs de
Norm., t. ai, Michel.)
EE
EFF
EFF
y'\ ad nnl ea la Tile ki seit de Ici eé
Ki puisse porter armes, ne scil très bien armé.
(ID., il>., 1606.)
Hely esteit lores de grant eded. {Bois,
p. 8, Ler. de Liacy.)
Huem es de grant eded. (J6., p. 26.)
En Ireslnt snn er.
(Car»., ne des. Tlwm., l'.ichel. 13ui:), f IS v».)
Qnant ele vienl en tel eé
Que nature furnie beauté,
En Bretaine ne fu si bêle,
Ne lantcurleise dameisele.
(Marie, Lai de! l'rrisiic, 235, Roq.)
De lute manière de kec
I aveit gent trop gr.int plentee.
(Id., Pure/, de S. Patrice, 103", Roq )
Quant est en ae de .xv. anz.
(Rom. de riielics. Hichel. 00, t' 13")
ËDChois serai en Acre au roy de joue ayé.
(Li Liemre du roi Charlem., dans la préface des
Travels of Charlem., p. cxiii, Michel.)
Quant li bons muert en son premier ae',
Et en sa fùrre et en sa poesté,
Adont est il et plains et rejretes,
!Soo cis qui niuert dedans son viel aé.
(De Guillaume au cort iiex, Rirliel. 14 19, f 83 t°.^
II est hom anciens et de moolt grant aei.
(Parise. 54-2, A. P.)
De Sarra lor raraenbrede sa sterilitet,
CniDieus dona on fil en son derain arl.
(De Si Alexis. 47, Herz.)
De Gaufroi ot .ni. fils de joene aé.
(Enf. Osier, -i'JS, Scheler.)
De joenes et de vieus et de plusors edez.
(Serm. de Giiich. de Beculieti, p. 20, Techener.)
Quant vos sereiz en vieil aei.
(Rlteb., la Chans. de Pfiille, Jabinal.)
.1. prendomme i Irova qui fu de grani aez.
(Gaul. d'Aupaia, p. 23, Michel.)
— Par extension, vie, temps :
N'i ad Fraticeis, s'il a loi vienl jaster,
Voeillet o non n'i perdet snn edct.
(lioland, 31C9, Muller.)
Cis iert prodom se dure ses aez.
(Les Loh., Ars. 3143. r° SI''.)
>'e serai povres jamais en ton actj.
(II/., Richel. 19160, f° 30''.)
Tôt mon eeit vos honorrai.
(B:>it, ms. Municb, 1191, Vollm.)
Vos serviront tôt lor eei.
(Ib., 1194.)
Veistes mais îceles en trestons vos acs !
(Roum. d'Ali.r., t" 54'', Michelant.i
En icest siècle sni si malenres
C'ainc ne fis ben nului en mes haes
C'au daarrain ne me volsist grever.
(Rauib., Ogier, 6236, Barrois.)
Eo icel leu dont ai parle!
Soient moine par toi eié.
(G. nE S. Pair, il. S. Michel, 2260, Michel.)
De son aé
Ne vit onques si bel armé.
(Flaire et Blance/lor, V vers., 1007, du Méril.)
Mais onqnes ne la vit a jor de son aiei.
(Gar. de UoVQlanc, Vat. Cbr. 1517, f M^.)
?<'an partiront jamais, an treslot lor aez.
(l'anse, 2254, .V. P.)
Tant est biaus e si bien creus.
Qu'il n'ol tant grant en la silé
De son tens ne de son heé.
(rie du pape Grég., p. 41, Lnzarche.)
Jamais ne l'amerai oui jonr de mon aé.
(Berte. 435, Scheler.)
Od mei viverai tut sun eé.
(Le Lai del Désiré, p. 35, Michel.)
Itel n'erl mais trové en tut nostre eez.
(Hom, 3632, Michel.)
— Par eé, un long âge, longtemps :
Preudoos sera se il vil par aé.
(Garin le Loh., 1° chans , xsi. P. Paris.)
Il serait fiers se il vit par aez.
(Gir. deViatte, Richel. 11 iS. F 11'.)
Vos i anreî grant pron, si je vi por aé.
(Parise. 2843. A. P.)
2. EE, voir E.
EEDRE, voir lEHE.
EEI, voir EÉ.
EEi>s, plur. de E, voir E.
EESMER, voir Aesmer.
EEULXIER, voir AOUILLIER.
EF, voir E.
EFEITIEI!, VOirEFFAITIER.
EFESTLER, VOir EfFESTLER.
EFFABLE, adj., qui se peut dire :
Dieu est substance incorporée, simple
et non conmuiible, immense qui desif;ne
autant comme loule cliose concluant et
contenant et qui de nulli n'est coulenu,
éternelle, inconiprchensible et non effable,
non pas comme dit Ysidore qu'il ne se
puisse dire, mais il ne se puet par sens ne i
entendement nullement diffinir. (Citron, et
hist. saint, etprof., Ars. 3515, 1° 1 r°.)
Effable ; spealiable ; -wbich may be nt-
tered, or speciiied, in words. (Cotghave.)
EFFACE, s. f., vestiges d'une bete
fauve ; I
Des lions connoist bien les traces.
Et lor lesches et lor effaces. \
(Parlon., Richel. 19152, f° 145'' ; v. 5753, Cra- '
pelet.)
EFFACENCE, S, f., sction d'effâCBr :
Effac.ence ou effacement, 1. abolutio, lit-
tura. (C'a(/(0/., Quimper.)
EFFACEOR, - ccitr, S. m., celui qui
efface :
Agnaus de Den, fis dou seinl Peire,
Qui les pechies ies eff'aicere.
(Caiil. Mariae, Lib. Psalm., p. 300, Michel.)
Le miel de leur saincte docceor.
Leur miel des tourmens eff'acettr.j
(0. DE Magny, tes Caijetez, à s'Amie, éd. 1554.)
Effacevr, deletor. (Monet, Parallèle des
langues, Rouen 1632.)
— On trouve au xvi« siècle le fe'minin
effaceresse :
Leurs livres avortes par presse
Merileroient d'endnrer l'esponge effacetessc.
(A. OE RivAUDEAn, OEuv. poél., éd. 1859, p. 2Î9.)
Et au commencement du wn" siècle,
effaceuse :
Effaceuse, delotrix. (Monet, Parallèle
des langues, Rouen 1632.)
EFFACER, V. 3., montrer sa face à :
Et adjousta le Seigneur : Je monteray
ung joui' au milieu de toy et Ceffacerny,
c'est a dire je me m.'iniresteray a tov.
(FossETiEB, Chron. Martj., ms. Briix.
10509, 1» 138 r".)
EFFACEURE, S. f , ratUTc :
Sans nule cffaceiire. (Acte de 1238, Hôtc!-
Dieu de Soissous, v» Diacby.)
Avec celle decoclion on peut enlever
une raclure et p/T'flCCîO'e d'encre. (Du Pikei',
Pline, XXVIII, 6, éd. 1566.)
En lisant cesie epislrc aycs en ta pensée
Si toslque lu verras quelque Iclire effacée
Que de l'eau de mes pleurs telle effaeenre vient.
(Jamyn, Poés., II, 2S0, Ch. Bronet.)
Effaeenre, litura, deletio, induclio. obli-
teratio. (Monet, Parallèle des langues.
Rouen 1632.)
EFFADi, adj., affadi, lâchej mou :
Les bons n'orenl pas les cners rffadis.
Dont le renom yert pardurablemeol.
Qui conquirent terres, villes et pais.
(E. Deschamp-s, Poés., Richel. 840, f" 115V;
EFF.\É, effaijé, adj., magique, comme ce
qui est fait par une fée :
Ainsi me va, par le divin vouloir.
Qu'a ce banquet je nie suis enibalne,
"Venant de loing par effa/jé pouvoir.
Cherchant les liens on cœurs sont a mouvoir
A secours, moy doulente el éperdue.
(0. DE LA Marche, llém., I, 29. Michand.)
Cf. Faé.
EFFAiLLiR, \. II., manquer:
Absit a te domine, non erit boc. Ha ! Sire,
fist sainz Pères, ce ne te i^ljaitle il ja, ja ce
ne feras. Seinz Pères volt que Criz ne mo-
reust ja. {Comm. s. les Ps., Ricbel. 963,
p. ^03^)
EFFAiNTiF, adj., défaillant :
Perdirent force, sens et entendement,
par l'air qui leur estoit changé autre qu'eu
l'isle de vie. Si devindrent ainsi comme
tous effainlifz. [Perceforest, vol. VI, f» 126".
éd. 1528.)
EFFAiTESON, es/^., s. f., façon, manière:
Vostre prevoz Irovai de mal esfaileson.
Assez me rarapona, ne me dil se mal non.
(7iii»i. de la vavjar.ce Va>,pas., Ars. 5201, p. 148*'.^
Cf. Afaitaison.
EFFAiTiER, cffaictier, efeitier, effautier,
V. a., comme afailier, façonner :
Pour effaitier une erche. {Compte de 1341.
(Ch. descompt. de Dôle, — , Arcb. Doubs.
404
— Effailié, part, passé et adj., façonné :
Sang d'armes esmolues, de pierre ou de
baston non effaulié, fait a quelque per-
sonne que ce soit, devera soixante sol.^
d'amende. (1323, Franck, de Montmire>j.
Arcb. Doubs, Nouv. Cb. des ccmpt., jl.
308, Terrier de Montniirey de 1461.)
— Instruit, habile, .<age, prudent :
C'est la vie es lins amans, es cuers geu-
tis elefeitiez. (Lal'R., Somvte, Richel. 938,
f» 3b y.)
— Concerté :
Et ne s'en gardoit on en riens, et dob-
toit on que se fut une chose e/faictie el
que les dits Lorains n'en sccusseut aucune
chose. (J. .4UBRI0.\, Jour»., 1493, Larcbeyi.
EFF
EFF
EFF
Cf. Afaitier-
EFFAME, S. f., famine ; mettre en elJame,
affamer :
L'autre partie de nostre armée demeure
liour sousteiiir nos loyaulx sucjecls de
]iar deçà clmellre en cffame ledit Padoue.
(Corresp. de l'emp. Maiimilien 1" et de
Marg. d'AiUr., t. I, p. 192, Soc. de l'H. de
Fr.)
EFFAMER, esfamer, esfemer, verbe.
— Act., affamer :
Et effamerenl la gent. (Serm., ms. Metz
262, f» 5>.)
Une partie des genz furent effamè. (/b.)
Les esfemerent. [Ib., 14=.)
- Neutr., mourir de faim :
Ne vos diroie mon cuer, fors
Par chaaler ;
Ançois morir me larroie
Et de merci elfamer
Par consirrer.
<Ad. li Boi.us, Chans.. Richel. 816, f 46 v".)
— Effamé, part, passé, qui meurt de
faim :
En .1. crelins d'une roiche la Rist tonte esfamce.
(DU (le Giiill. d'Aiigh-l., Brit. Mus. add. 15606,
f» lli-^.)
EFFANT, S m., objet de mercerie dilH-
cile à déterminer :
.111. paires de viez ejfam. (1392, Invent,
des biens d'E. Marchant, mercier, Inv. de
meubles de la mairie de Dijon, Areb.
Côte-d'Or.)
EFF.\NTiL, voir Enfantil.
EFFAULISSEMENT, S. m. ?
Icellui seigneur de Calcedonne visita
les ossements de la dicte teste, lesquelz
furent trouvez entiers, saufs que et sur la
partie de devant du teez ou crennion de
l'ung des cotez, y avoit certaine petite fis-
sure sans quelque effaiilissement, et do
l'aultre lez, aussy sur le devant, apparois-
soit auculnement y avoir certaine petitte
ebaeure sans bonnement pooir estre jugié
se ce cstoit procédé de bleschure ou par
pourriture dudict telz audict endroit. (A.
DE Be.\ulaincourt, Rapp. du Cons. d'Etat
de Ch.-Quinl. Bull, de la Soc. d'arcbéol.
lorraine, V, 71.)
EFFAUssiÉ, adj., terme de chasse se
dit d'un chien qui heurte sa jambe de der-
rière avec son genou :
Avient aux chiens qu'ilz heurtent du
genoil devant de la jambe derrière, et leur
seiche la cuisse, et s'en perdent : cieulx
chiens appelle l'en estruffez ou effaussiez.
(Chasse de Gaston Phebus, ms., p. 111, ap.
Ste-Pal.)
EFFAUTiEn, voir Effaitier.
EFFAYÉ, voir Effaé.
EFFECTUEL, adj., elTcctif, qui a son
effet :
En la meilleure, plus seure et effecluele
manière qui faire se pourra. (1373, de trac-
tando cum Beg. Nav. sup. Allig., Kym.,
2- éd., t. Vil, p. 63.)
Ils s'en vinrent sans response effectuelle.
(Juv. DES Urs., Hist. de Charles VI, an 1397,
Micbaud.)
D'une vraye et effectuelle paix. (12 janv.
lS8i, Lelt. miss, de Henri lY, t. 1, p. 629,
Uerger de Xivrey.)
EFFECTUELEMENT,- uellemenl, - ualle-
ment, adv., effectivement :
Nous promettons en boue foi tenir et
garder effectuelement les pais et accord
faitz entre les rois de France et les rois
d'Engleterre, ducs de Gyenne, et lour pre-
decessours rois de France. {Lett. sur
Vhomm. du Roi d'Angl , 30 mars 1331.)
Chascuu effecluelement congnoistra que
nous avons entier vouloir a la conclusion
de la dite matière. (C/i. VU d la comm. de
Lond., Delpit, Doc. fr. en Angleterre,
p. 263.)
Pour garder une femme en chasteté hoa-
neste, luy convient monstrer signes de
grant ani'our effecluellement. (J. Bouchet,
JVo6/e Dame, C 7 r", éd. 1336.)
Qu'ilz fussent condempnez a restablir
elfcctuallement (ledit dégât). (1530, Charte
de Ponthieu, Grenier 301, u° 333, Richel.)
Il trouva que sa veuë estoit effecluelle-
ment perdue soubs ce masque. (Mont.,
Ess., 1. II, c. 23, f» 294 r», éd. 1383.)
Il tenoit pour amis tous ceux qui ne
hougeoient et qui ne s'armoyent effecluel-
lement contre luy. (lo., ib., c. 33, f" 313 r".)
EFFECTUER, VOir EfFESTUER.
EFFECTUEUSEMENT, adv., effective-
ment :
Toutes les choses dessusdites promet-
tons tenir, garder et effectueu sèment aem-
plir audit Henri. (1320, Arch. JJ 60,f''29v».)
Pour se vouloir ja effectueusement mons-
trer seigneur. (BouRGOiNO, Bat. Jud , II, 3,
éd. 1330.)
— Vivement, chaleureusement :
Et les priera e/feclueusement, et si a
j certes qu'il pourra, qu'ilz veuillent avancer
ladite armée en toute célérité. (Iiî9, Instr.,
etc., Rym., 2° éd., X, 432.)
EFFECTURE, S. f., Créature :
Se penses la pnant sentnre
Qui des corporel?, effeciure
Nuit et jour et bas et hault yssent
De la charongQc ou se nourrissent.
(Tr aidé de Salem, ms. Genève 165, f° 171 ï°.)
EFFELLÈ, voir ESFELÉ.
EFFEMMÉ, adj., efféminé :
Tant qu'il désirèrent vaillamment la
mort qu'ilz avoientcremueconmep/T'emmes.
(Sym. de Hesdin, Trad. de Val. Max.,
r 134'», éd. 1433.)
EFFERÉ, adj, féroce, cruel, lier :
PreiiJom qui si les e/feres
Soies en dieu preus et seacs.
(J. BoD., li Jus de saint Hicliolai, ïh. fr. an m. à.,
p. ne.)
De toute mémoire n'a esté prince ny
ligue tant efferee, ou superbe, qui ait auzé
courir sus, je ne dis poinct voz terres, mais
celles de voz confederez. (Rab., Gargantua,
c. 31, f» 86 v", éd. 1S42.)
Les plus efferees nations du monde.
(Du Bellay, Mém., t. V, p. 340, éd. 1369.)
EFFERENCE, S. f., manque de retenue,
d'égards :
Que si c'estoit aussi bien a moy que
vous feussiez attachée eu égard a vostre
efference et indiscrète continue, il y a un
quart d'heure que vous eusse abatu celle
folle teste de dessus les espaulles. (J. Mau-
GiN, Noble Trist. de Leonn., c. lxix, éd
1386.)
EFFERiR, esf., V. n., appartenir :
Ne porroie en nule raeniere
De tes nons combien que pansasse
Tant dire que plus n'i esfiere
Se lole ma vie usasse.
(Àiisîompcion N.-D., Ars. 5-201, p. li-2''.)
Les choses tôles qui efferenl a la dicte
r
mairie. (1261, Ch. des compt. de Dôle, —,
64
Arch. Doubs.)
Volons et comandons que tuit nostre
anfant, cliescuns de quant que a luy effe-
rnij. de me berietaige ou auray, soient sui
home lige herietahlement. (1263, Ch. deJ.
de Bourg., Arch. J 247, pièce 37(-30).)
Les apendises qui effierent a la ditte
maison. (1270, Bouconville, i, Arch. Meur-
lie.)
Les apertenances et les apandises effe-
ranz esdiz mex. (1290, Richel. Moreau 210,
f» 93.)
Et renonçoy per ma foy donee a béné-
fice de douaire, de don fait pour noces, et
de mariage, qui por ces causes ou por ces
fais me porroent efferir por venir contre
ceste essise. (1293, Richel. Moreau 870,
f 551 v«.)
Tant corne a nos en effiert. (1304, S. Paul,
Bcsanç., 89, cart. 19, Arch. Doubs.)
Et de telle semance comme il elfera et
appertenra esdites terres. (1326, Richel.
Moreau 223, f» 73.)
Cf. Aferir.
EFFESTur.ATioN, .S. f., déguerpissc-
ment, abandon, proprement l'action de
déguerpir un héritage chargé de cens el
rentes en tenant une paille à la main.
Chez les Ciulois, dit Tuet, et h leur
exemple, chez les Romain;, la prise de
possession des terres se faisait par la déli-
vrance d'une houssine d'aulne, ou en
donnant un fétu ou brin de paille; ce qui
s'appelait infeslucation générale. Au con-
traire, le déguerpissement ou dessaisisse-
ment, qu'on nommait exfeslucalion, se
faisait en rompant quelques brins de
paille. (Malin, sénonoises, p. 139.)
Par tradition, guerpissemeut et effestuca-
lion de ces meismes biens. (Trad. du
XIII» s. d'une charte de 12l51, Cart. du Val
SI Lambert, Richel. 1. 10176, f" 43''.)
Par devant les eschevins de la ville de
Bruxelles, sont toujours passez, et se pas-
sent encore aujourdhuy tous les contracts
légitimes, cornue d'eraphyteure, effestuca-
lions, des permutations, donations, etc.
(Coût, de Bruxelles, Nouv. Coût, géu.,
t. I, p. 1243».)
EFFESTUEU, efesluer, effectuer, v. a.,
déguerpir, céder en toute propriété :
Guerpirent et effestaarent et quitte cla-
marent. (Trad. du xili" s. d'une charte
de 1227, Cari, du Val St Lambert, Richel.
1. 10176, f° 30=)
Et ilh devant ses pères cest fiez reportât
en no mains a oez le gliese del Vau Sain
Lambert, et le werpist de tout en tout et
EFF
efestuat et promist ke jamais de ce fiez
ne travelhernit le gliese devant dicte. (Trad.
du xiir s. d'une cli. de 1229, 16., f" S"»''.)
Ambedoi Veffesluarent et le clamarent
quitte. (Trad. du xili' s. d'une ch. de 1245,
ib.. f° 8».)
Uh les -werpit et les effesluat a l'ensen-
gnement des hommes. (Trad. du XIU' s.
d'une ch. de 1285, 16., f° 14».)
Nous, pour nous, nos hoirs et succes-
seurs, avons heritablement et a tous jours
vendu, effectueil et delivreit, vendons,
effectuons et délivrons (1370, Arch. de
l'anc. Chambre des comptes de Bar, ap.
Servais, Ann. histor. du Barrais, I, 448.)
Cf. Effestuquer et Festuer.
EFFESTUQUEMENT, - kemetit, S. m.,
déguerpissement, abandon :
Liquel werp, rapport et effeslukemenl
lidis sires de Dampierre, tantost en nostre
présence, en le main no sei^'neur le devant
dit conte, fist bien selonc no jugement, a
loy, selonc l'usage et le coustume de le
terre de Flandres^ (ilil , Charlrier de Nam. ,
fo 7 r»^ ap. Duc, Effestucaiio.)
Cf. Effestccation.
EFFESTUQUER, effcstukier, evestuquer
V. a., quitter, abandonner, déguerpir ; ce
qui se faisait en jetant une paille qu'on
tenait à la main :
Geste prouve et monstrance souffisau-
ment et bien faite sour cbe, de no seigneur
le conte devant dit, sour le foit ke nous li
deviens conjurei, disimes par jugement ke
lidis sires de Dampiere, pour lui, pour ses
hoirs et successeurs, Bailleul et toutes les
appartenances,... rapportast, werpisist et
eveslucast poir le dit Guyot de Namur
aireter en le main nodit seigneur le conte
de Flandres. (1287, Cart. de Namur, Vente
de la terre et seign. de Bailleul.)
Lequeil jugement rendut, li devantdite
dame et ses fins devantdis, par avoweis
donneis par jugement et par loy a cascun
d'eaus, raporterent, werpirent et effestu-
kierenl en le main doudil Adam toutes les
chozes devant dites, et tout le droit k'il i
avoient ou avoir pooient. (1290, Chartrier
de Namur, Transport.)
Nous Otton, s' de Kuyck et de Heverlé,
faisons sçavoir a tous, tant presens conme
advenir, que nous avons de nostre propre
et franche volonté porté nostre ville de
Grave, avec tous les droits, fonds, atte-
nances, appartenances ou regardans a la
dite ville, par quelconque manière que ce
soit, qui estoit nostre vray alloes, es mains
de noble prince et puissant Jehan, par la
grâce de Dieu duc de Lothringe. de Bra-
bantet de Lembourg, nostre amé seigneur,
et luy avons donné, au prouffit de luy et
de ses hoirs, tout ce que nous y aviemmes
et y avons eu, et, en effestucant, c'est a dire
en gettant le festu. y renonchons en per-
pétuité. (J. Vauquelin, Trad. de la Chron.
d'E. de Dynter, v, 28, Xav. de Ram.)
Cf. Effestuer.
EFFETARDi, adj., afétardi, devenu
lâche :
Haro ! que je suis endormis.
Paresseux cl e/j'elardis,
Que pieça ne sois appreslé.
' l.a Vie ri Vhisl. du Mauls. Riche, Ane. Th. h.
III, 271.)
EFPEUiLLiR, V. n., s'eiIeuiUer :
EFF
Las, helas ! chaque hyver les ronces elfenillissent.
(Baif, Poés, choisies, p. 178, Becq. de Fonquières.)
EFFEuii.LU, voir Effueillu.
EFFEULETER, V. a., effeuiller ;
Le ix" jour d'aoust pour les journées de
Pierre Belesme... pour chacun une journée 1
qu'ils ont vacqué le dit jour a elfeiileterles
dictes vignes qui sont quatre journées a
II s. VIII d. parisis pour chacune journée,
valent .x. s. .viii. d. parisis. (1470, £/at de
dépense de façon de vigne. Titres des fiefs
de la chastell. d'Orléans, vignes de l'Orme-
Grenier, paroisse St-Marceau, ap. Le Clerc
de Douy, I, f» 227 r», Arch. Loiret.)
EFFEUTRÉ, adj., gami, couvert, pro-
prement garni de feutre :
Apres les armes des haches, issirent te-
nantslesespees es mains lesquelles esloient
effeutrees atout fortes et grosses rondelles
sur la main. (S.-Remy, Mëm., ch. lu. Bu-
chou.)
EFFiANCER, V. a., flancPr :
Et non seulement effianté, espousé, et
marié, mais en oultre que habiterez, et
serez bien avant de feste. (Rab., III, 20,
f» 67 v», éd. 15S2.)
EFFioAciEUSEMENT, adv., d'une ma-
nière efiBcace :
Celle eau efficadeusement resoude les .
plaies. (Evonime, Trésor, p. IGô, éd. ISoS.)
Il disputa si efficadeusement du mariage.
(Chos. mem., escr. p. F. Richer, p. 118,
Cayon.)
Ulcérant efficadeusement jusques aubrus-
1er. (0. DK Serr., Th. d'agr., vi, IS, éd.
1605.)
11 y disposa plus efficadeusement les
affaires du dedans du royaume. (SuLLY,
(Mcon. roy., ch. xcvili, Michaud.J
EFFicAciEux, adj., efficace :
Sa seule herbe portée a la main a aussi
semblable propriété, tant est elle effica-
cieuse en cest endroit. (Oliv. de Serr.,
Th. d'Agric, vi, 15, éd. 1605.)
EFFicAL, adj., efficace :
Ou autre juste el efficaux cause. i(1341,
Arch. JJ 72, f 271 v».)
Par donaison efflcal et nient repalable
faite entre.vis. (1342, Arch. JJ 74, f° 1 r".)
Pour ces causes dessus dictes et pour
plusours autres efficaux et roisenables.
(1348, Affranch. de Gy, Arch. commun, de
Oy.)
Il est bien voir que ses estoilez y font
bien aucune chose selonc ce qu'elles sont
conjointes au soleil ou séparées, ou
qu'elles ont aucuns regars efficaus a li en
adjoustant ou eu diminuant aucune chose
a 1 influence du soleil. (Evrart de Conty,
Probl. d'Arist., Richel. 210, {'8 v«.)
EFFicALMENT, - olemeut, - aument,
- amment, adv., efficacement :
Se ne procure loyanment
La besongne et eficanmeM.
(J. LE Fevbe, la Vieille, 1. II, v. 2947, Cocheris.)
Qui a vous es dites chozes obéissent et
entendent efficaument. (1350^ Roism, ms.
Lille 206, f» 340.)
La dicte dame en a obligez et souzmis
efficaument pour obligez elle, ses hoirs,
etc. (1358, Cart. de Pantoise, Richel. I.
8657. f» 13 r».)
EFF
9
Elle se montre a la veue mieuls et plus
efficaument en l'air. (Evrart de Comtt
Probl. d'Arist.. Richel. 210, 1° 207\)
Car délectation est pour la présence de
la chose désirée, et trislece est pour l'ab-
sence. Et checune chose œuvre plus p/^ca-
lement et plus fort présente que absente.
(Oresme, EUi., f» 60'', éd. 1488.)
Et ad ce sont efficaument oblicez aux
termes assifinez. (13C4, Heg. du Chap. de
S. J. de Jerus., Arch. M.M 28, f° 135 v».)
Entendent f^cawmeiit a la seurté et sau-
venient d'iceux. (1.377, Ord., vi, 262)
Et acomplist efpcamment ce qu'il pro-
met. {Ancienn. des Juifs, Are. 5083, f 160^)
Adonc sira ma volenté toute ma puis-
sance comme déifiée, car tout ce que vou-
drai sera faict, car je ne vouldroye fors ce
que veulx efficamment : auquel vouloir nul
ne peut contredire. (J. Gerson, l'Aiguillon
d'amour, f° 14 r», éd. 1488.)
Encores dit après ledict Gaufrion que
sans nulle doubte Dieu le père te veult
efpcamment donner les sept peticions
d icelle souveraine oroison. (lD.,î6.,f'>20r<'.)
EFFicHE, voir Afiche.
1. EFFicHiER, - cher, effischer, verbe.
— Act., ficher, enfoncer:
Effis:her ung baston en terre. (1509, Pé-
ronne , ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
— Fig., fixer :
Lors elle effichait un pou son vis et ensi
com elle se recuillist dedens l'estroit siège
de sa pencee rommensait a dire. . [^Cons.
de Boece, ms. Moutp. 1443, f° 9''.)
— • Réfl., s'assurer, s'affermir :
Beau douz amis, bien me puis e/ftcher,
Que j'ainj; don mont toute la mieux vaillant,
La plus courioise, et la mieuz avenant.
(Thieb. de INav., Poët. ms. av. 1300, t. I,
p. 400, Ars.)
Le roy mesmes disoit, en luy effichant
en ses estriers ; Or se gardent désormais
tous chevaliers trespassans. car ilz auront
la jousie a moy, (Perceforest, vol. III,
f° 119^ éd. 1528.)
2. EFFICHIER, voir Afichier.
EFFiciAL, adj., efficace :
Il me semble que l'effect des paroles
Merlin en grant douleur aujourd'huy sor-
tissent leur efficiale vérité. (Wavrin, Chron.
et anc. ist., p. 282, W. Hardy.)
Cf. Effical.
EFFiENTER, V. A., faire sortir les
boyaux à quelqu'un :
Dieu guerroient et envaissent.
Et se ans poins tenir le poissent
Par enU fusl mors et effientez.
(Fabl. dOv.. Ars. .^069, f 98''.)
EFFiER, voir Afier.
EFFiGAiTEi, s. f., efficacité :
Voulons qu'il soit de tele valeur et effi-
gailei comme se nous meismes eus-
siens estez présents en personnes avec
eulx a la ditte journée. (1438, Hist. de
Metz, V, 353.)
I EFFiGiER, V. a., faire le portrait, re-
I présenter, peindre, au propre et an fig. :
10
EFK
EFF
EFF
Effi^io, elfigier, c'est faire a la feniblance.
{CathoUcon, Richel. 1. 17881.)
Le mesme roy est encore effigie en plate
peinture. (Gilles Corrozet, les Antiqnitez
de Paris, p. 34, éd. 1608.)
Fut trouvé de mon temps le ponrtraict
d'un gras crapault ou grenouille, au cueur
et mitan d'une pierre, qui fut fendue et
brisée par les barbares du pais, aussi
STOsse qu'une teste d'homme, si bien effi-
gie, que chacun jugeait estre le vray na-
iurel. (Thevet, Cosmogr., m, 1, éd. 1538 )
Un more blanc me donna deux raedalles
de Marc Antoine : auxquelles estait effigie
un temple a l'honneur de tous les dieux,
représentez autour dudit temple. (ID.,
ib., m, b.)
Mesnies leurs dits characteres, qui sont
quarante sept en nombre, je vous ay bien
voulu représenter et effigier. (Id., ib., iv,
10.)
Pour avoii' effigiee une si belle figure.
(Belle-Forest, Secr. de l'agrie , p. 367,
éd. 1571.)
Quoy que plusieurs nous ayent peint ce
pays voisin de la merJIajour, el effigie les
peuples Cymmeriens. (ID., Chron. et Ann.
de France, de l'Orig. des Franc., f° iv, éd.
1631.)
Ce sont les peintres qui les nous ont
effigie. (Cholieres, .4presdinees,vi, faiiv»,
éd. 1587.)
Dans la langue moderne, effigier n'a que
le sens d'exécuter en ef&gie.
EFFiGURER, V. a., représenter la figure
de :
Demeures en ce que tu as apris, et que
tu entendes les sainctes escritures des ton
enfance qui te peuvent enseigner a repren-
dre et a arguer el effigurer pour justice
qui soit parfaicte. (P. Fekget, Nouv. test.,
fo 202 r", impr. Maz.)
EFFiLANDRÉ, adj., dont on a retiré les
filandres ou fibres :
Chairs de bœuf recuites et effilandrees.
(Déclar. de Henri II, 18 mars 1550.)
EFFiLOiRE, S. f., affiloir, instrument
pour afliler :
Une couroie de cur ou il pend une effi-
loire ou il a ung mordant d'argent, .ii.
lancetes en .1. esteul de cur et deux cou-
teaulx. (Dec. 1390, Inv. de meubles de la
mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
1. EFFiMERE, ephimere, adj., sujet à la
fièvre éphé[nère :
Celui qui est malade de pleurésie et aussi
celluy qui est ephimere le odore (le saffren)
affin qu'il dorme. {Jard. de santé, l, 145,
impr. la Minerve.)
2. EFFiMERE, S. f., flèvre éphémère ;
.\ucune fois se fait effimera. (Frag. d'un
liv, de médecine, ms. Berne, A 95, f° 9 r".)
Fait effimere continue. (Ib., f° 9 y".)
KFFniEuiE, S. f., fièvre éphémère :
Qu'est ce que dittes de vo bouche !
Que vous estes ore malade
De maladie grant et rade!
Ma suer ne vous esbaissiez.
El telz paroles délaissiez.
Ce n'est que une effimerie.
Que vous avez, ma suer Marie.
(Hiit. des Trois Maries, Richel. 1-2168, p. 121.)
EFFiNAr.K, S. m., circonscription, terri-
toire :
Et en toutes autres choses quiconques a
paier au jour et aus termes que les lieux
et effinages ou celuy est assis paient. (1352,
Reg. du Chap. de S. J. de Jerus., Arch. MM
28, f<'o2v».)
EFFiNER, V. a., affiner, rendre pur,
pins fin :
Celui qui espure et effiiie
Toz çans qui l'aiment d'amor flne.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Brui., f 172''.)
— Apurerun compte,lc mettre au clair ;
compter :
Avoient si grant estoire de gent que l'en
ne puet les milliers effiner. {Artur, Richel.
337, f» 133».)
EFFis.\NCE, S. f., réalisation :
Li queiz mânes fut remeneiz el cors, et
Stevenes li ferriers, ki deleiz lui manoit, en
celé meisme bore morut, et ensi fut prou-
veit ke vraies furent les paroles cui il oit
quant la effisanee de la mort Stevenon les
demostrat. (Dial. de S. Greg., liv. IV, ch.
37. p. 245, Foerster.)
EFFiscHER, voir Effichier.
EFFLAMBER, VOir ESFLAMBER.
EFFLATioN, eflatiou, S. f., action de
souffler dehors :
L'efflation ou soufflement faite par
quelque personne qui ayt l'haleine douce.
(Paré, CEvv., XV, xxi, Malgaigne.)
Qui est cause que nous ne faisons nulle
efflation et expulsion. (Id., ib., l, XI.)
— Gonflement :
On a dit que la cause pour laquelle
l'usage des fèves estoit défendu aux Pytha-
goriciens estoit que ceste viande avoit
grande eftation, chose contraire a la tran-
quillité nécessaire a l'esprit qui cherche
vérité. [L'am. ressuscité, p. 325, ap. Ste-
Pal.)
EFFLECHiR, - cir, vcrhe
— Act.. ébranler, affaiblir :
Et ja estoit si eslochie (l'hérésie)
Que presque toute esl ef/lechie
Rome de chele pusnaisie
Et de la pusnaise hiresie.
(Mir. de S. Eloi, p. 59, Peigné.)
— RéO., fléchir :
Des que Bucifaus vit Alisandre venir
Encontre lui s'abaisse, prist soi a efftecir.
Ulex., Richel. 789, f» 8».)
EFFLEURÉ, VOir E.NFLEL'RK.
EFFLOQUER (s'), V. réfl., sc débander :
Les Saxons, qui s'estaient effioquez, se
rejoignirent a Hengistus, qui mirent Aure-
lius en grande nécessité. (Bouchard, Chran.
de Bref., f» 38% éd. 1532.)
EFFLUATioN, S. f., action de découler,
d'émaner :
Le filz procéda du père par manière de
geueracion,qui estune emauacionou«/^Ma-
tion très parfaitte. (Chron. et hist. saint, et
prof., Ars. 3515, f» 2 r°.)
EFFLUEMENT, S m., écoulement :
Abondance de toz biens et effluemenz
de totes grâces. (Li Complaignemant de
Vanne, Ricliel. 423, C 91^)
EFFLL'ENCE, S. f., influence :
Si comme l'ange de fait met cogitacion
en l'ame de l'homme sans ce qu'il mani-
feste a l'omme sa substance, ainsi se pou-
roit "faire que l'ange par son vouloir se
muçast meismes a aultre en manifestant
son vouloir par celle meisme effluence
mucee par quoy il manifeste a la dicte
ame ce qu'il veut qu'il face. (Eximines,
Liv. des s. anges, l" 92 v°, éd. 1478.)
EFFLUENCiEL'x, adj., abondant, qui
coule avec abondance ;
Quelle oraison sera ce qui puisse déplo-
rer ou exprimer par nulle effiuencieuse lar-
gesse ou habondance de larmes digne-
ment cest horrible et énorme pecbiel et
criesme. (Monstrelet, Chran , II, 238,
Soc. de l'H. de Fr.)
EFFLUENT, adj., qui découle :
La sanie efflliente par l'oriHce du phleg-
mon. (ToLET, des Tumeurs outre le couslu-
mier de nalurs, p. 10, éd. 1542.)
— Fig., abondant :
Flairant espargne, effluani Iresorio,
Dont Salomon par noble druerie
Tira avant les précieuses herbes...
(G. Chastellain, Lonenge a la très glor. Vierge,
THI, 273, Kervyn.)
EFFLUER, V. a., produire :
Perfecte bonté effluant tous biens. (Chr.
DB PiSAN, Charles V, III, 67, Michaud.)
EFFLUXION, S. f., flUX :
iezabel note elflu.Tion
De sanc ou de pollucion.
(\Ucé de la Charité, Bille, Richel. 101,f° 179'.)
EFFOCQUER, V. a., étouffer :
Apres ce feist mener ses enfans en la
cité de Sebaste et conmanda qu'ilz/'ussent
effiocques, et, conme dit Egesippus, furent
estrangles et pendus au gibet. (BOUHGOING,
Bat. Jud., 1, 45, éd. 1530.)
EFFOEiL, voir Efpoil.
EFFOiBLiR, verbe.
— Act., affaiblir :
Effoiblir, énerver. (Cathol., Quimper.)
Alors qu'ils voyent que les vieux sont
las du rut, et eff'aiblis de leur force. (Du
FouiLLOUx, Yen., o. xvii, éd. 1585.)
— Neutr., s'affaiblir :
Se li pacianz n'est fors, li chies en effoi-
blist moult. (Cyrurgie Albugasis, ms. de
Salis, t" 10.3=.)
EFFoiL, - oeil, -oneil, - ouil, s. m., aug-
mentation du bétail dans la bergerie ; pro-
fit qui en résulte :
Le seigneur de fief... peut prendre et
lever Veffoueil, revenu et escroist du bes-
tail nourry du domaine et mestairie tenuz
de luy a toy et hommage. (Cout. du Maine,
Nouv. Cout. gén., II, 127.)
Lever l'effoil. (Coutume d'Anjou, art. 103,
ap. Ménage, Dict. étym., verbo effoeil.) Var.,
effoueil. (Nouv. Cout. gén., IV, 539.):
Lever l'effouil. (Cout. de Paris, art. 48,
n° 6, ap. Ménage, ib.)
EFFOiR, voir Effuir.
EFFOiRER, esf., - oyreT (s'), v. réfl.,
enlever la foire dont on est couvert :
EFf
... Mais Iny bailla de la loyre a travers
De son raaseau. Vous escripre ea trois vers.
Non pas en cent, je ne sçaurois, la honte
Que eut le regenl, pour faire fin de compte.
Car pour certain il fat sy empesché
A s'effoyrer, que Faifeu despeché
S'en est allé.
(BouBDio.NÉ, Lcy. de P. Faif., p. 31, Jouaust.)
— Effoiré, part, passé, employé lig. pour
désigner quelque chose de lâche, de flas-
que :
C'est un langage brode, traînant, esfoiré.
(Mont., Ess., 1. II, c. 17, p. 473, éd. 1595.)
EFFOL.MGER (s'),v. réfl., s'eniporter de
colère, se conduire follement :
Se tu te fais cortois, ne saiges,
Envers vilain ne Ceffolaiges.
(Ovide de Arle, Richel. 1915-2, f» 95=.)
EFFOLDRE, VOir ESFOLDRE.
EPFOLDRER, VOlr ESFOLDRER.
1. EPFOLER (s'), V. réfl., devenir In-
sensé :
Au loig s'clfole et se destruit
Qui foie compaignie suit.
(Vie des Pères, Ars. 3041, 1° 33'.)
D'avarice s'est eff'olez,
Jemais de ce n'ert mais garis.
(Rots. iieBois, Poés., Ars. 5201, p. 32''.)
2. EFFOLER, voir Afoler.
EFFOLiR, V. a., rendre insensé :
Hebeto, rebrunchier, effolir, obscureir.
(Gloss. de Salins.)
EFFON'CE, adj. f., défoncée, entamée :
Tu es la vive orientale con^e
La ou dedans la perle esloit absconce.
Qui oncq n'y prit entrée par enfore. ...
Mais remanoil entière et non e//'onee
Et parmaindra sans fin et jusqu'à ore.
(G. CH.4STELLA1N, Loucnge a la très glor. Vierge,
vin, 2S2, Kervyn)
EPFONciER, - sier, - cer, - sser, efoncer,
esf., verbe.
— Act., défoncer :
Le remeiguant (des tonneaux) fut efoncé
par vos gens. (Lett. du 18 nov. 1341, ap.
Lobin., II, 488.)
Pour refaire pliiis. des seaus de quir de
le ville qui furenl enfonsset et depechietau
feu qui... {Consaus de TournayjlSSTjn" Vf,
Arcb. mun. Tournay.)
Ou tables furenl mises, et aussi les
queues dé vin efjonsees sur les bous. (J. Le
Fevre, Chron., I, 181, Soc. de l'H. deFr.)
— E/foncier les vins, les répandre après
avoir défoncé les tonneaux :
Sur ce que les echevins disoient qu'ils
avoient le jugement des vins, toutefois
que doute y chiet s'ilz sont souffisans de
estre vendus ou de estre comme mauvais
effonsies et esp'andus... (1359, Accord, etc.,
Arch. admin. de Reims, t. III, p. 153.)
Effonçoientles vins après ce que tout leur
saoul en avoient beu. (Jtrv. desUrs., Hist.
de Cliarles VI, an 1382, Michaud.)
— Réfl., se défoncer :
Le tounel chiet et s'esfonce a un autre
sur quoy il chiet. {Cout. de Dieppe, f'Z v°,
Arch. Seine-Iuf.)
Le tonnel detfraude et chiet et se pert et
s'effonce sur ung aultre. (Coiist. de Bret..
f» 210 v°.) .
EFF
— Effoncié, part, passé, défoncé :
Queues de vin effoncees. (S.-Remy, Mém.,
~ch. XLiv, Buchon.)
Morvan bourguignon, Saint-Martin-de-
la-Mer, tonneau effoncé, tonneau défoncé.
2. EFFONciER, voir Enfoncier.
EFFONDEMENT, - undement, adv., lar-
gement, avec abondance, profusion :
Dont ils le remercièrent huml)lemeut,
en baisant la terre, et pleurant effonde-
ment. (Juv. des Urs., Hist. de Charles VI,
an 1394, Michaud.)
Les yeulx luy ploroient tant effundemenl
qu'il en avoit la poictrine toute mouillée.
(Perceforest, vol. VI, ch. 8, éd. 1528.)
EFFONDER, - drer, effronder. effimder,
verbe.
— Act., couler à fond, submerger, au
^propre et au figuré :
Orguez ocist, orguez effronde.
Orgnez fait que nus biens n'abonde.
(17c des Pères, Ars. 36il, f l.Sl''.)
Et s'file (la nef) est effundee do tôt, iloe
ne convient point de prove, fors le parent.
(Liv. de josl. el de plet, vu, 3. § 2, Rapetli.)
Car il avoit bien huit cens personnes en
la nef qui tuit fussent sailli es galles pour
Innr cors garantir, et ainsi les eussent
eff ondées. (Joinville, cxxii, Wailly.)
Pour leur paine de pluiseurs des siaus
de quir repeskier en l'eawe qui effondrel
estaient. {Compte de 1372, Arch. mun. Va-
lenciennes.)
Ungbatteauc/T'ondeet perillé en la rivière
de Loire. (Mai 1390, Bibl. Rlois, joursanv..
Rôles, Lxxix.)
— Renverser :
De lances on de glaives tantost i'e/londeront.
(,Gir. de Ross., 431, Mignard.)
Chil qui les sommiers effondrèrent et
reversèrent trois de leurs mules tout char-
gies. (Froiss., Chron., II, 404, Kerv.)
— Neutr., couler à fond, être englouti :
Ausi effondra sains Pieres en la mer
sitost comme il ot paor. [Arlur, ms. Gre-
noble 378, f» ^4^)
EFFONDRE, effundre, esf., verbe.
— Act., répandre ;
Es quarfoui's des rues, especiallement,
estoient bestes ïaulvages de diverses ma-
nières, dont les unes incessanment effon-
doienl vin, et les autres claré, et les autres
ypocras ou let. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., t. Il, p. 372, Soc. de l'H. de Fr.)
Sur toute cliar qui vivera
Dit Joël, qui de nous le prit,
i'eU'onderay mon esperit.
(GiiEBAN, Mist. de lapass., 3ill2, G. Paris.)
Sa mère effundoit larmes irrémédiables,
disant... (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brtix. lOSll, V, V, 12.)
11 ordonne plusieurs et divers medica-
nieus tousfrais estre digérez au bain Marie,
par quatre jours tousjours eu y effondanl
eau de vie. (EyoNiME, Trésor, c. xxx, éd.
1555.)
— Disperser, dissiper : |
Dieu ne veult pas que les richesses j
soient effondues, c'est a dire en tout temps
dispersées. (Traicl. de Salem., ms. Genève
165, f 234 r«.)
EFF
11
I — Neutr., s'écrouler :
Les estages (des tours) qui estoient près
I des couvertures, estoient de fortes pierres,
qui ne povoient effondre pour jet de pierres
' d'engins ne d'espringales. (Froiss., Chron..
XII, 204, Kerv.)
— Effondu, part, passé, amaigri :
Maigre et remis et despané,
Frieleux, pale et effondu.
{D'un Vilain quitte dont, escumen., Ars. 332",
f» 148».)
De garir chiens effondus et fongueulx.
(Modus, ms. Valenciennes 602, f" 208''.)
Et estoient leur cheval mort de froit et
effondu de povreté et de faim. (Froiss.,
Chron., X, 399, Kerv.)
Qui estoient si fouUel et afammet, si
esfondut de froit et de pleuve, et si des-
froissiet de leurs povrez selles. (Id., ib., I,
279, Luce, ms. Amiens, f» 11.)
EFFONDREEMENT , adv., impétUBuse-
ment :
Des lors vous ne courouciez vostre es-
previer, et que rien ne l'approuche sou-
dainement, effondreement ne tempesteuse-
meut. (ilénagier, II, 306, Bihlioph. fr.)
1. EFFONDRER, verbS.
— Act., répandre ;
Tu es benoist. Sire Dieu, qui as délivré
Israël qu'ils neffondrast mye mon sang.
(Perceforest. vol. VI, f- 124', éd. 1528.)
— Neutr., se répandre :
Les testes se destranchent et e/fondrent boiai.
(J. BoDEL, Sax., CMxvui, Michel.)
Et le froidure grande nous va tout engelant,
Li membres nous effondrent et derrière et devant.
(Vœu du Hairon, 366, éd. Mons.)
— Se jeter, se précipiter sur :
Mist sus les gens du pays et s'en alla,
par nuyt, effondrer sur leur logis, et les
rua jus. (J. Le Fevhe, Chron., I, 296, Soc.
de l'H. de Fr.)
Quand je serai en lieu ou en place que
je pourrai veoir lesdits infldelles, je met-
trai peine d'estre avec la première ensei-
gne de ma nation qui sera a effondrer de-
dans eux. (M. DE Coossy, Chron., ch.
Lxxxviii, Buchon.)
Et lors les gens d'icellui conneslable,
tant hommes d'armes comme archers, en
eslevaut grans cris, commencèrent de
toutes pars a ferir et effondrer en eulx, et
les navrer et occire cruelement. (MoNS-
trelet, Chron., I, 89, Soc. de l'H. de Fr.)
Les dessusdiz Anglois ce voians. de hardi
courage effondrèrent en eux, et finable-
ment les mirent en desroy. (Id., ib., I, 201.)
Philippe fut le premier qui effondra sur
la sacrée compagnie des Thebains. [Tri.
des 9 preux, p. 708 , ap. Ste-Pal.)
2. EFFONDRER, Voif EFFONDER.
EFFONDRERiE, S. f., démolition, ren-
versement :
Quant est d'engins, canons, artillerie.
De bombardes et telle droguerie.
Moult largement en eussiez veu fiuer.
Pour desmollir, et faire effondrcrie
De murs, carneaulx, et grunt tempesterie
Tant qu'on n'eust pas oy du ciel tonner.
(IMartial, Vig. de Cliarles 17/, C m v», éd. 14'j:i.)
EFFONDREUK, S. 111., quî fait plier :
12
EFF
Effondreur de destriers. (Monstrelet,
Chron., U, 45, Soc. de l'H. de Fr.)
EFFONDRiEUE, S. f., fondrière :
Le cheval, par b.itre et flageller, et le
beuf, par force d'anuillonner diirevuent,
tirent liors leurs voiclures des ellondriei es
et mauvais passâmes iAl. Cuart-, Quadr.
invect-, p. 437, éd. 1617.)
EFFONDREUUE, S. f-, effondrement :
Plusieurs ruisseaux avoieiit souvent de-
couru, tellement qu'ilz avoient fait grans
effondreures et cavernes et cave le chemin
bien profond. {Q. Curse, iv, 8, éd. 1534.)
EFFONDROiEK, V. n., couler à fond,
être englouti :
Mes la croiz on Jhesns livra
Son cors, de lui me délivra,
Qoe aler le tî tornoiant.
Parmi la mer etfondroianl.
( Percerai , ms. Moolpellier H 219. t° 268°.)
Cf. Effonder, effondrer.
1. EFFONSER, V. a. •?
11 meist sa flèche, commença a effonser
l'arc pour tirer. (Le Maire, IHustr., 1. III,
f» 23 r».)
2. EFFONSER, VOif EFFONCIER.''
3. EFFONSER, VOlf ENFONCIER.
EFFONSiER, adj., foncier : '
Renies effonsiercs. (1507, Prév. de Mon-
treuil, Coût. loe. du baiU. d'Amieus, II,
680, Boutliors.)
EFFORAIGE, VOir AFORAGE.
EFFORCE, voir ESFORCE.
EFFORCEMENT, VOlr ESFORCEMBNT.
EFFORCEOR, VOlr ESFORCKOR.
EFFORCHAGE, VOir ESFORÇAGE.
EFFORCi, voir Esforci.
EFFORCIDLE, VOir EsFORCIBLE.
EFFOaCIDLEMENT, VOir ESFORCIBLE-
MENT.
EFFORCIEMENT, VOif ESFORCIEMENT.
EFFORCIER, VOif ESFORCIER.
EFFORCiLLONS, S., m. pi., sorte de
pépie :
A cause de la douleur provenant du
rhume froid, le plus souvent les oiseaux
ne peuvent honnemeut ouvrir les yeux, ne
les tenir ouvers, et de ce mal renaissent
quelquefois plusieurs autres maladies,
comme la tave en lœil.... et parfois leur
en vient la pp"|iie en la langue qui s'appelle
les efforcillons. (Du Kodilloux, Faucon-
nerie, f 15, et Franchieres, il, 7.)
Ponr osier des naseaux milles et barbillons,
La pépie en la langue, ou les e/J'urcitlons,
Use d'huile de lin.
(Dd Chesne, Six. lin. du grand miroir du monde,
p. 87, éd. 1588.)
EFFORCES, S. f. pl.,tenaillcs, pincettes :
Une barre de fer pour rostir, des efforges,
un gofrier, un garde feu de fer pour les
enfans. (Coût, de Valenc, Nouv. Coût.
gén., t. Il, p. 237.)
EFF
EFFORT, \oir ESFOUT.
EFFOSSER, enf., V. a., creuser, arra-
cher :
Force que li oste corroient muchier lor
cozes et dire : « J'ai ce perdu», por eus
oster du damace, ou pour embler les cozes
a lor ostes meismes, il convient que ce
soit prové par meson effossee, ou par -wis
ou par huce brisies, la u les cozes estoient.
(Beaum., Coût, du Beauv., c. xxxvi, 7,
I3eugnot.)
S'on le trueve de malvese renommée, il
ne doit estre creus ne por meson enfosses,
ne por huce brisie. (Id., ib.)
Plusieurs d'iceuls effosserent leurs yeulx. I
(Fossetier, Chron. Marq., ms.Brux. 10512,
Vlll, II, 25.)
Puis eut les yeuls effosses, et arain fondu
en ses oreilles le priva de vie. (iD., ib-,
23.)
EFFOssEL'R, S. m., cclul quî creuse :
Convoiteux de sang et effosseurs de
plaies. (Chron. et hist. saint, et prof., Ars.
3515, f» 152 r.)
EFFOUAGE, effouhoige, s. m., af-
fouage ; droit de prendre dans une foret la
quantité de bois nécessaire pour se chauf-
fer :
Marrenage, effouage et closure des terres
; gaignables. (1383, Ord., Vll, 32.)
A moi competer et apartenir plein usage
et effouage en bois de Touche. (Ch. de 1505,
Preuv. de l'Hist. de Bourg., II, cCLXXXtiI.)
Et en icpulx (bois) pourront prendre et
enmener tout mort boys pour leurs né-
cessitez et effouhaige. (1510, Affranchisse-
ment des habitants d'Amoncourt ; Rev. des
Sociétés savantes, T série, t. III, 2' livr.)
— Redevance due par chaque feu ou
chaque famille :
Sans ce qu'il fut jamais travaillé d'aul-
cunes affouages, gabelles, emprunts. (J.
MoLîNF.T, Chron., ch. xxxviii, Buchon.)
— Ce qui sert à chauffer :
S'il le Toil (l'arbre) an retour sans fiieille langnis-
[sant,
Desnué de rameans, VefTouage etla proye ^
Du bûcheron panlhois, en soy-mesrae il s'effroye,
Plaignant l'iufirraité du monde périssant.
ICuASSicxET, ilespris de la vie, cxxsi, éd. ISOi.)
EFFOUAG1ER, - uoger, Tf. n., prendre du
bois de chauffage :
La dicte dame Margarite ha receu grant
quantité d'avoinne appartenant a la dicte
confesse laquelle dévoient plusours des ha-
bitants de Soudry et des leux voisins pour
cause de ce quU'effuagent es bois et fores
de Nuefehastel. (1378, Ch. d'Isab. C'"' de
Neuchdlel, Arcli. du Prince, D9, n» 4.)
EFFOUCHERBR, vcrbe pris subst., droit
de prendre du bois de chauffage ;
Le pasturage et Veffoucherer. (1247,
Rougeou, Arch. S 5019, suppl. n" 10.)
Cf. Afouer.
EFFOUDRE, VOiF ESFOLDRE.
EFFOUDRER, VOir ESFOLDRER.
EFFOUiL, voir Effoil.
EFFOUiR, V. a., creuser :
EFF
Effouir les puis. (Chron. et hist. saint,
et prof., Ars. 3518, f" 226 r».)
Ils effouoient caves en terres esqueles ils
muchoient euls, leurs femmes et leurs
enfans. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux. 10312, IX, m, 10.)
EFFOUEIL, voir Effoil.
EFFOURCHER, V., t. de vëncrie :
Metz les cuisses d'ung cerf contre terre,
jointes lune a l'autre, si que la queue du
cerf soit contremont ; puis effourche les
deux jambes du cerf pardevers la queue.
(Modus et Racio, f 16 r», ap. Ste-Palaye.)
EFFRAAIMCE, VOIF ESFHEANCE.
EFFRAEEMMENT, VOir ESFREAMMENT.
EFFRAEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFRAER, VOir ESFREKR.
EFFR.\IEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFRAIEURE, VOir ESERAIBURB.
EFFRAIN, VOirESFRAIN.
EFFRAINDRE, VOIF ESFRAINDRE.
EFFRAINTE, VOir ESFRAINTB.
EFFRAis, S. m., frais :
Les effrais des nopces. (Compte de 1582,
Arch. Cossonoy.)
A Mons. le banderet pour les effrais par
lui soustenus a la venue de messeigneurs.
(yl(/oca(., juin 1587, ib.)
EFFRAISSEJIEiNT, VOir ESFRBISSBMBNT.
EFFRANGE, VOir ESFREANCE.
EFFRANCHE, S. f., ridelle, pièce de
bois qui règne le long des côtés d'un cha-
riot OU d'une charrette :
Print un bastou appelle egranche, ou ri-
delle de charrecte. (Lett. de Cit. YI, Arch.
JJ 172, pièce 12.)
EFFRANCHIR, VOlr ESFRANCHIR.
EFFRAOUR, VOir ESFREOR.
EFFRATRER, VOir AFEUTRER.
EFFRAUDiR, V. a., donner avec parci-
monie :
Ainsois eurent de riches dons du noble
conte, qui ne effraudi oncques les termes
de largesse a toutes gens qui le vouloyent.
(Le chevalereux Cte d'Artois, p. 19, Bar-
rois.)
1. EFFRAY, voir ESFROI.
2. EFFRAY, S. m., infraction :
En effray del peas. {Stat. d'Edouard III,
an II, impr. goth., Bibl. Louvre.)
EFFRAYEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFREAGE, S. m., chose effrayante :
Ne mandeii a .G. leii etfreage.
(Gér. de Rossill , p. 311, Michel.)
EFFREANCE, VOir ESFREANCE.
EFFREEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFREER, VOir ESFBEER.
EFFREINTE, VOir ESFRAINTB.
EFF
BFFREINDRE, Voir ESFRAINDRK.
EFFREIK, voir ESFREIR.
EFFREISON, VOir ESFREISON.
EFFREMIR, VOir ESFREMIB.
EFFRENER, VOif ESFRE.NER.
EFFRESLEK, V. a., mettre en mor-
ceaux :
La grans cloche de no clochier
Qni ne se degne mie lochipr,
Se n'esl pour fii on pour meslee,
Brisie fu et efreslée.
(G. DE Coi.NCi, Uir., ap. Duc. Efrangere.)
Morvan. e/fràler.
EFFHEsoi-RE, S. {., instrument à cha-
peler le fromage :
Une effresoure de fromaipe. (5 fév. 1394,
Inv. de meubles de la mairie de Dijon. Arch.
Côte-d'Or.)
EFFRESSURER, VOir EfFROISSUHER.
EFFRETER, effriter, efriter, v. a., ef-
frayer, effaroucher :
Adouc quant les Anglois la vireat.
Et qu'ilz en scenrent la vérité.
Par despil tantost s'en fouyrent.
Et fui chascua bien eljrelé.
(MiRCiAL, yig. de Ch. 17/. f" 6^^ éd. 1493.)
Slyge, Acheroû, songes d'hommes creinlifs,
Pieça plus n'efritent personne
Que quelques eofans bien petis.
(J. Doublet, Poés., p. 37, Jouaust.)
Lequel (cliien barbet) vint courir après
une coTiip.iguie de boiires qu'il trouva sur
le fumier, lesquelles effrita si bien qu'une
d'entre elles en Yolant alla tomber dans
ledit puits. (iVouu. Fabriq. des excell. traits
de vérité, p. 46, Bibl. elz.)
Le passant qui n'estoit facile a effriter
mit a l'instant la main a l'espee. ilb.. o.
70.) ' ^
Dont ledit de Forpst se trouva d'abord
tout effrité. {Ib., p. 173.)
On rencontre encore effriter en plein
xvii° siècle, au moins dans des textes
normands :
Grand bande effrittée. (Ferband, Inv.
gén. de la Muse norm., 16ob, p. 79.)
En Bretagne, Côtes du-Nord, canton de
.Matignon, on a gardé le mot effruler, pour
signifier effrayer. H.-Norm., vallée d'Yères,
effriter, être affreux.
EFFREUR, voir ESFREOR.
EFFRIj voir ESFROI.
EFFRicHER, V. B., défficher; flg., grat-
ter ;
Il a l'orifice du fondement constipé, et
^lui deult, a ceste cause il effriclie avec le
bec, tant qu'il en fait saillir saui;, et l'es-
corcbe. (Tardif, Fauc, I, 142, E. JuUien.)
— Effriché, part, passé, défriché :
Nos pastis effriches, aux boys haute fulayes.
Nos près sans reverdeur.
(L. Papo», Paslor., 1, i, éd. 1857.)
EFFRIOUAN, voir AUFRICAN.
EFFRISER, voir ESFRISER.
EFF
1. EFFRITER, Voir Effreter.
t. EFFRITER, VOlr EFFRUITIER.
1. EFFROI, S. m., sorte de vaisseau de
guerre :
Tout droit a port de mer Turent prestz lez liarDois.
Navires et callans, galees et e/frois.
(Ciperis. Richel. 1637, f° 58 t».)
2. EFFROI, voir Esfroi.
EFFROiABLE, adj , au scns actif, celui
j qui jette l'effroi, la terreur :
Je vis tomber l'effroi dessus les elfroiahles.
(A. d'Adbigne, OEuv., 1. I.)
EFFROTCEMENT, VOir ESFORCIEMENT.
EFFRoiDiER, V. a., refroidir, rafralchif :
A .1. arpant se tint por son cors e/froidier.
(Gutleclins deSass-, Riche!. 368, f 136''.)
EFFRoiDiR, - oydir, verbe.
— Act., refroidir :
Li ors est rouge, et est plus tost effroidis
que li fers. (Cyrurgie Albugasys, ms. de
Salis, f» 102'.)
Il estoit aussi chault que une tostee, mays
I je l'ay effroydy, or rel'roydy bien asses.
I (Palsgb., Esclairc. p. 498, Génin.)
! — Réfl., se refroidir:
L'esprevier.. se effroidixt et attardist,
quant il est foulé ou firi'vé par les oiseaulx.
(Ménagier, II, 282, Biblioph. fr.)
' EFFROIEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFROIOUR, voir ESFREOR.
EFFROissuRER, effrcssurer, v. a., arra-
cher la: fressure, les entrailles à :
lUec tu verras tu très amee femme Ce-
sonia, laquelle tu feiz occire et effroissurer
par l'espee d'ungtien centurion. (Boccacë,
Nobles malheureux, vu, 3, f" 173 v", éd.
1515.)
Mettez vos mains aux plommeaux, ef-
froissurez les honmes inaocens... (Id., ib.,
f» 228 v°.)
— Fig. :
Ils ont sublimé, effressnré, et hypocon-
drillé la jurisprudence. {Moyen de parvenir,
p. 120, éd. s 1. n. d.)
EFFRONCHIER, VOif ESFRONCHIER.
EFFRONDER, VOir EfFONDER.
EFFRONTABLE, adj.. Impudent :
Une (chose) outrepasse des aullres, ef-
frontable et hideuse eu presenlacion, se
vient présenter a ma plume. (G. i^hastell.,
Cliron. des D. de Bourg., 11, 1, Buchon.)
EFFRONTEMENT, S. m., ïmpudence,
effronterie :
Procacitas, effrontément, ^ eshontement.
(R. Est., Dictionariolum.)
Impudence et effrontément. (ID., ib.)
Si tes semblables te rcsemblent en si-
mulation, tu les surpasses en ['effrontément
de ton visa-ie, n'ayaut lionte de te présen-
ter devant les femmes de bien. (Lariv., la
Veuve, IV, 6, Bibl. elz.)
Tellement que je m'esbay fort de quel
effrontément et impudence osent dire a
Dieu telle gens : Pardonne nous nozpecbes.
(Pahadin, Bist. de Lyon, p. 385, éd. 1S73. )
EFF
13
EFFRONTER, VOir ESFRONTBR
EFFRONTEUx, adj., impudent :
Garde toi des laides paroles, car qui s'i
abandonne il en devient vergoingneux et
effronteux. (Laurent, Somme, ms. Sois-
sons 20S, f» 132''.)
EFFROUER. Verbe.
— Act., réduire en miettes, en pondre,
: émietter, égruger :
Puis mettre et effrouer un peu de sel
broie sur la plaie. (Cotereau, Colum., viii,
S, éd. 1555. J
En jectant un peu de vinaigre dessus,
ou du verd de gris esmié eieffroué dessui.
(Id., ib., VII, 5.)
— Réfl., s'émietter :
Le quatrième cinnamome est spongieux
enflé et bossu ; il n'est de grand pris, et
s'effroue ou brise aisément. (Du Pinet
Dioscoride, i, 13, éd. 1605.)
Il était encore usité dans la première
partie du xvii" siècle :
Effrouer, ou esmier. - Effrouer dedans
ou parmy. (Duez, Dict.-fr. allem.-lat.)
Il est aussi consigné dans le Diction-
naire étymologique de Ménage.
Effrouer, pour dire émietter, s'est con-
servé en Picardie et dans la H.-Norm., val-
lée d'Yères.
Cf. Afrouer.
EFFROYEMENT, VOlr ESFREEMENT.
1. EFFROYER, VOir ESFREER.
2. EFFROYER, VOir ESFROIER.
EFFROYEIJR, VOlr ESFREOR.
EFFROYSSEMENT, Voir ESFREISSE.MENT.
EFFROYSSON, VOir ESFREISON.
EFFRUiTiF.R, effructier. effritier, v. a.,
rendre stérile, épuiser, amaigrir, en par-
lant d'une terre :
Gel vent (du midi) effruite la terre et
nuist as Hors. (Psaut., Maz. 258, f» 94 r«.)
— Cueillir les fruits de ;
Effruicter, to take or galber Ihe fruit of.
(COTGR.)
— Par extens., épuiser :
Nuls n'y pescha. fors le seignear tondis,
A plaine eaue, sanz rompre le rivaige:
Estât mriien en lenoit d'omme saige,
Sanz le vouloir par eices f/l'ruili/T.
(E. Desch., Poés., Richel. 840, f '292 r°.)
C. effructé, c. balafré. (Rab., m, 28,
f" 103 r», éd. loo2.)
— Détruire, ravager ;
Quar c'est et fu la frotefianz ente
Qui enfer a cUntctié par son fruit.
(G. DE Coi.vci, Chans., Poquet, p. 15, var.)
11 convint petit a petit que li communs
soustenist les vices de son magestire qui
commença a aler mainte fois par empire-
nient, si ques maintefois avint que l'en
trouvoit a paines un vaillant homme en
la cité de Romme, aussi comme se la cité
fusl effruictee ne n'en peust mes jecter nul
preudomme. {Rom. de J. Ces., Ars. 6186,
f° gj.)
14
EFF
EFF
EGA
— Consommer inutilement :
Mes jours y ai loiiz eZ/ritez,
Et perda mon temps et m'enlenle.
(G. DE Coi.NCl, itir., ms. Soiss., f 8-2'.)
Maint jor j'ai tous effruites
El perdu mon tans et m'entente.
(iD., a.. Ars. 3527, f° 152».)
EFFU.\GiER, voir Effocagier.
EFFUBLEB, VOif AFUBI.ER.
EFFUEiLLU, cffeuiUu, sà']., qui est sans
feuilles :
Arbre effeuillé ou effeuilln. (La Porte,
Epilh.)
Branche^ fueillue ou effeuillue. (1d., ib.)
EFFUiR, - vyr, - oir, v. a., fuir, éviter :
Qui les péchiez vient e/foir.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Brnx., f° ISS"^.)
Et croy certainement qu'ilz ne effuyront
liasîa très firande lumière de Dieu. (BouR-
GOING, Bat. Jvd., I, 32, éd. 1530.)
Effuyr quelque mal. (R. Est., Thés.,
Vite.)
EFFUiTiÉ, e/'Mîtie, adj., fugitif :
Effugus, efuilié. {Catholieon, Richel. 1.
17881.)"
EFFUMACiON, - Uoii, S. f., actlon de
jeter de la fumée :
Pource appert il que la pluie ne doit
pas astre grande trop ne trop petite ausi,
pource que trop grande humidité confun-
droit la chaleur dessusdite et ausi conme
toute l'estaindroit, et par cousequens la
soubtille tumee ne se porroit former et la
Irop petite n'y souffîroit mye a exciter
souftisamment la chaleur dessusdite, ou
elle en pourroit estre soubdainement toute
absorbée et consumée sans effumacion no-
table, et par ainsi la bonne odeur ne se
iiioustreroit point. (Evrart de Conty,
Probl. d'Arisl., Richel. 210, f» 188'.)
— Évaporation, vapeur :
Le vin les blesse (les enfants).... par pé-
nétration très facile, et par effumaUon co-
pieuse. {Régime de santé, f° 2S r». Robinet.)
EFFUMANT, adj., qui produit des fu-
mées, des vapeurs :
Les œufz fris... fout en l'estomac longue
demeure et effumantes vapeurs en la teste.
{Régime de sanlé, f» 13 v. Robinet.)
EFFUMEii, efumer (s'), v. réfl., s'évapo-
rer ; au fig. :
Ainsy verroit on eslever, et avoir lieu la
franchise de parler a un chaqu'uu, plu-
sieurs s'effumeroient en paroles libres.
(MONTBOUUCH., Gages de hatailte, f''38r°.)
Courroux s'efume sans vaillance.
(J.-A. DE Baif, les Urnes, 1. 1. f 6 v°, éd. 1619.)
Selon Pomey, on a aussi employé effu-
mer, pour dire esquisser, peindre légère-
ment.
EFFUMOUEit, affumouer, s. m., lieu
pour le passage de la fumée :
Faire eu chascune desdictes voultes
uug effumoue7' de haulteur de ludicte
plateforme qui sera sur ledict doujon.
(26 mars 1392, Marché, Arch. Maine-et-
Loire, E, not. Grudé.)
Y sera faict des affumouers et mis des |
grilles. (/6.) ■
EFFUNDEMENT, VOir EFFONDEMENT. i
EPFUNDER, voir EFFONDER. ]
EFFUNDRE, VOir EFFONDRE.
EFFURiÉ, adj., furieux :
Se vint présenter l'autre toute effuriee
en samblaut. (G. Chastell., Vérité mal
prise, p. 517, Buchon.)
Menace effuriee. (1d., ib.)
La mer effuriee, soubs la tranquilité
d'ung douxventelet s'alrampe et se pacifie.
(ID., ih., p. 53o.)
EFFUS, part, passé, répandu, dispersé :
Comme elle (Nynive) seroit confondue
et destruicte par feu, effuse et du tout
aggravée. (CouRCV, Hist. de Grèce, Ars.
3689, 1° 144''.)
Furent les maisons brullees et tant de
sang effus que... (D'Auton, Chron., Ri-
cheU 5081, t" 18 v".)
Ne vueillez parmettre que aujourd'uy le
sang des chrestiens, pour querelle des
biens temporelz, soit cruellement effus.
(ID., ib., Richel. 5082, f° 167 r°.)
Et soit mis petit a petit au croiset ou
est lor effus. {Ciel des philos., c. 28, éd.
1547.)
Par la vertu de son sang effus et es-
pandu. [Violier des Hist. rom., c. cxxix,
Moralis., Bibl. elz.)
EFFUSANT, adj., dégouttaut :
Les maius effusantes du sang des inno-
cens. (CouRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689,
f» 189''.)
EFFL'SEMENT, adv., avBC abondauce,
profusion, largement :
11 est plus honnorable de ne bailler rien
du tout, que d'oster pour donner, et vou-
loir par moyens obliques remplacer ce
qu'une libéral prodigalité luy a fait effuse-
ment prostituer. (N. Pasq.", le Gentilh.,
p. 104, éd. 1611.)
EFFUSER, V. a., verser, répandre. On a
dit, en parlant des couleurs que répand le
soleil à son coucher ;
Luist le sonleil et nuit et jour.
En sa chaleur, en sa clarté ;
Mais il est vray que l'obscurté
Des montaignes, et la hautesce
Du firmament, et la rondesce
Que le souleii va pourprenant.
Des terres le va ejfmanl.
Quant il vient aox oc identaulx.
(E. Deschamps, du mauvais Gouvernement de ce
roi/aume, Richel. 840. f 4"0=.)
EFFLSEUR, S. 111., calomniateuT, celui
qui se répand en mensonges ou en in-
jures :
Ne soions criminelz ne deceveurs en
doubles paroles, ne effuseurs nostre pro-
chain. (CouRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689,
fo 32\)
EFFUSTUMENT, S. m., échafaudage:
A peine voyoit l'en a célébrer et faire le
divin service en aucune des chappelles et
oratoires d'icelle église par les effustumens
des édifices des maisons. (1385, Arch. JJ
127, pièce 242.)
EFFUTAGE, - oige, s. m., bienvenue que
paie un garçon charpentier à ses nouveaux
camarades :
Lesquelz compaignons conclurent aller
veoir ung autre charpentier... pour lui de-
mander son effutaige, comme ilz disoient
estre lacoustume entre les charpentiers de
par de la, quant ilz changent atelier nouvel.
(1471, Arch. JJ 195, pièce 843.)
EFFUYE, S. f. ?
François Gauceu, valadier, s'engage a
faire un estev d'effuye au moulin de...
(9 nov. 1531," Arch. Gironde, Not., Bon-
temps. 51-1. f» 133.)
EFiDiQUE, voir Afidique.
EFLATioN, voir Efplation.
EPONGER, voir Effoxcieh.
EFREANCE, VOir ESFREANCE.
EFROIR, voir ESFREIB.
EFUMER, voir EFFUMER.
EGAIL, voir IVEL.
EGAILLER, voir ESGAILLER.
1. EGAL, voir IVEL.
2. EGAL, S. m., terrain uni :
Qnar li uns vers le bois se tindrent,
Li autre devers la mer viodrent,
Li tiers se mistreut eu Vegal,
Et li quart furent en nu val.
(CHRE.'iT., Cligel, Richel. 1420, f° 37''.)
Il point le bon destrer qui plus tôt cort par vais
E par tertres agnz que al très par egah.
(Th. de Kest, Ges(e d'.ilis., Richel. 24364,
f» 19 v".)
Cf. IVEL.
EGALABLE, ygaloble, adj., égal :
Car la deité est semblable
A Dieu le père et ygallahle.
(Macé de la Charité, Biile, Richel. 401, f°156'',)
EGALATioN, S. f., vérification :
Que la solidité pour le payement des
rentes seigneuriales soit supprimée ou or-
donner une egalation a frais communs.
(Cah. des par. comm. du bailliage d'Autun,
Mém. de la Soc. édueune, 1874, p. 248.)
egale:iient, csgallement, - aillement,
S. m., action d'égaler, d'égaliser :
.(Equalio, aplanissement, également. {C.k-
LEPTN, Dict. des lang. lat., ital., etc., éd.
1509.)
— Vérification :
Esgallement des mesures. (1545, Liv.
noir, 1° 34, Arch. mun. L'ssel.)
A Vesgallement particulier et gênerai qui
sera faict dez mesures desdictz grains, le-
quel esgallement desdictes anciannes me-
sures de pierre se fera par le juge. {Ib.,,
15 nov. 1599.)
— Répartition d'impôts :
Vous feictes par vos gens et officiers
prier et requérir de par vous vos honmes
de personne a personne de nous prester ou
donner pour le bien de ladite paix ce qu'il
leur plaira ; et ce que de leur franc vouloir
ils en voudront faire, sans nulle contrainte,
fouage, ne esgaillement, le faictes lever et
I prandre d'elx, et autrement non, car pour
EGE
EGO
EGR
IS
nulle chose nous ue Toudrion? qu'il en
fust fait esgaillemenl ni fouage. (i42i,
Aides imposées par le D. de BreL, ap. Lob.,
Il, 1001.)
Pour faire nouvel esgallement sur les six
bailliages du duchez de Bourpongne. (1544,
Reg. des délib. de l'hôtel de ville â'Autun,
Bild. Troyes, n» 711, f 63.)
EGAi^ER, esgaler, v. n., vérifier :
Est permis a ceux de ladite religion pré-
tendue reformée eux assembler par de-
vant le juge royal, et par son aulhorité,
esgaler, et lever sur eux telle somme de
deniers qu'il sera arbitré estre nécessaire
pour estre employée pour l'entretenement
de ceux qui ont charges pour l'exercice
de leur dite religion. {Art. de la Confér. de
Nerac, 28 fév. 1S79, m.)
Cf. Egalement.
EGALiii, esgalir, v. a., rendre égal, uni,
aplatir :
D'an cuir de cerf avoit son chief vesti
D'un chapelet, onques nieillor ne vi,
D'nn vici Inilon bien serré et bouilli.
Deus ne list home, se .i. cop fust fcri.
Que braz et poioz n'ait trestoz esgaïi,
!Ne renpirast jusqu'au jor du juys.
(.«0». Renuarl. Richel. 368, C 252'.)
Esgallir deux des parquetz dudict jar-
din. (15S7, Compt. de Diane de Poitiers,
p. 219, Chevalier.)
Et selon que les dictes semences crois-
tronl et aggrandiront, tond les,..., afin que
la haye en soit plus espesse et esgalye ou
unye. (Palissy, Œuv., p. 49, France.)
EGALLEMENT, VOif IVELMENT.
EGALLETÉ, VOir IVELTÉ.
EGALMENT, VOir IVELMEKT.
EGALTÉ, voir IVELTÉ.
EGANCE, esgance, s. f., égalité de senti-
ment, juste retour ;
Mais en altre sens m'en yir
Quant en vos non truis egance
(SvMoKs D'AuTiE, Clians., Poët. ms. av. laOO,
t. 111, p. 1230, Ars.)
— Egalisation :
Exequations de lief. vulgairement appel-
lees esgances. {Coust. d'Aouste, p. 127, éd.
1388.) •
Bas-Valais, Vionnaz, éganse, part qui
revient à chacun dans un partage.
EGAUDAGE, VOif ESGARDAGE.
EGARDEMENT, VOlr ESGARDEMENT.
EGARDER, VOJr ESGABDEH.
EGARONNER, V. a., éculer :
Egaronner un soulier, to tread a schooe
ilowne at the heeles. (Cotgr.)
EGASSER, V. a., émousser :
Egasser, obtundere, egassé, obtusus. (Ca-
tliol., Quimper.)
EGAULTÉ, voir IVELTÉ.
EGENER, voir ESGENEH.
KGENT, adj., dénué ;
L'n antre y a qui est gentis.
Courtois, larges et eatentis
A honneurer la bonne gent.
Mes a l'ostel est si cgeiit
Qu'il n'i a si froit comme l'astre.
{Faune/, Richel. U6, !" 23''.)
Il est comun a tontez gens.
Tant aux riches comme aux ege}is.
Et si va tout le droit chemin,
Sans ce qu'il soit a nul enclin.
(Cmcf, de la Bk;ne, des Déduis, ras. Lyon()07,
f° 12M
EGESTioN, S. f., déjection :
Se ce est as boiaus Vegestions en ist fors.
(Brun de Long Borc, Cyrurgie, ms. de
Salis, fo 14''.)
Ne pers sens, los, bien, temps, pour vile
egestion. (Gerson, Dial. av. ses sœurs,
œuv., III, 828'', éd. i706.)
Geste vile egestion, [c'est a dire fiens et
ordure. Jb.)
Le jus de la bete est moyennement
abstersif, lequel excite le ventre a egestion
et évacuation. {Jard. de santé, p. 70, impr.
la Minerve.)
(La bete appelée duran) lasche son
ventre et fiente contre les chiens qui la
suyvent et les retarde pour l'odeur de sa
fiente et egestion qui put si fort. {Ib., II, 53.)
Le polmon (de bœuf) est de legiere di-
gestion et de facile egestion a cause que
de sa nature il est mol. {Régime de santé,
f» 46 vo, Robinet.)
Les entrailles de poule, avec les plumes,
dilatent le boyau qui vuide la digestion de
l'oiseau, et sèchent l'humidité superflue, la-
quelle ne peut saillir par la egestion et es-
mutissement de l'oyseau. (GuiL. Tardif,
l'Art de faulconnerie, I, 35, E. Jullien.)
EGETiR, voir Esgeter.
EGHISLETEUR, VOir AlGUILLETEUR.
EGiPTER, voir Ejecter.
EGLESSE, voir AiGLESSE.
EGLiPER, V. n., glisser :
Lequel coup vint en eglipant sur le bras,
et le entama jusques a los. (1385, Arch.
JJ 128, pièce 176.)
EGLiSETE, S. f., petite église :
Petite eglisete. {Vie S. Magloire, Ars.
5122, f» 97 V».)
Nom de lieu, les Eglisottes, dans l'An-
gûumois.
EGLisiER, S. m., celui qui fréquente
les églises ; n'a été rencontré que comme
nom de lieu :
Le chemin qui maisne aux Eglisiers.
{Acte de 1578, Lens, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Il s'est conservé en Champagne, diocèse
de Troyes : « Sont-ils pieux dans ce pays 1
— Ils sont encore eglisiers. »
EGLissERON, S. m., le capricorne :
L'autre manière de licornes est appellee
eglisseron, qui est a dire chievre cornue.
{Quinte Curce, Richel. 15468, 1. IX, f» 363i'.)
EGOHUER, V. n., lier les gerbes :
Les tenanciers a domaine congeable,
qui sont les fermiers de la Bretaigne, doi-
vent acquitter les chef-rentes, et autres,
charges deues au seigneur du fief, ou
autre, s'il n'est au contraire conditionné
par leur bail a domaine, et doivent le
droit de champart et de terrage, quand ils
egobneni a la cinquième gerbe communé-
ment, s'il n'y a paction expresse de plus ou
de moins. {Coût, de Bret , Nouv. Coût,
g'-n., IV, 410.)
Les paysans lyonnais emploient encore
égobuer dans le même sens.
EGORGETER, VOir ESGORGETEB.
EGOUTTIERE, VOir ESGOUTTIERE,
EGRAIGNER, VOir ESGHENER.
EGRAissER, V. a., gTaisser :
Qu'ilz ne soient bien tannes et egraissez
de bonnes graisses. {Ordon. de Salins,
1492-1549, Bern. Prost, Doc. relat. d l'hist.
de la Franche-Comlé, p. 26.)
EGRAPHINER, VOir ESGRAFIGNER.
EGR.ATKR, VOlr ESGRATER.
EGREGE, adj., excellent, distingué,
respectable :
Libelles diffamatoires contre les officiers
du roy, et personnes- egreges. {Grand Cou-
tiimier de France, p. 25, éd. 1633.)
L'an mil vcxliin, pour l'an mil vc .xlv.,
furent élus en Consuls : egrege personne,
maistre Raymond Bassout, doucteur en
medeciue;sieurBernardI\oux,ditlePucraon-
toys, marchand ; Jehan Marti, dit Rosset,
pour aludiers ; Jehan Reynal, pour labou-
reurs ; et Guygon Boyer, sabatier. (1544,
Mercier, Chron. consul, de Beziers, BuUet.
de la Soc. arch. de Beziers, t. 111 , p. 143.)
Autant en fut résolu faire par Vegrege,
très sage et docte collège de messieurs les
docteurs et regens, assemblé pur l'aucto-
rité du révérend et egrege seigneur Barte-
lemi Serre, son primicier. (1362, Disc, des
guerres de Prov. Arch. cur., 1" sér., t. IV,
p. 448.)
Les Dictionnaires de Cotgrave et de
Nicot donnent egrege.
— On trouve, au féni. :
Intervient egregie et gaillarde personne
maistre Pierre du Four L'Evesque. (L'Es-
TOlLE, Mém., l'' p., p. 196, ChampoUion.)
Ce mot se rencontre au xvii» siècle
dans un texte de la Suisse romande où ce
mot s'est très longtemps conservé :
Contrat receu par egrege Olivier secré-
taire ballival. (1623, Arch. Lausanne, Ro-
mainmostier, V^ 637.)
Sainte-Palaye remarque que les notaires
du Dauphiné et de la Savoie donnent le
titre à'égrège aux personnes les plus quali-
tiées de la bourgeoisie.
EGREGiEi'x, adj., excellent, distingué,
respectable :
Le petit oiselet qui s'amonstra au navire
du Voy, avant ceste oultrageante tempeste,
s'apparut de rechiet audit navire, et chanta
avec les autres pour letifîer ceste egre-
gieuse société. (J. Molinet, Chron., ch.
cccxxxiv, Buchon.)
Se nous voilons mettre en avant ses
très utile et bienheureux fruict et semence
egregietise de propagation. (In., ib.)
EGRES, s. m., sortie :
16
EGR
Dans les Tenures de Littleton.dit Sainte-
Palaye, les mots frank entrée, egres et re-
grès paraissent signiûer franche entrée,
sortie et retour, la liberté de passage, la
liberté d'aller et de venir, soit pour l'en-
trée, la sortie et le retour. Dans le cha-
pitre intitulé. Tenant a volunt, on lit :
Si le lessee emblea la terre, et le lessor
après l'einbleer et devant <]ae es blees
sont matures, Iny ousta, uncore le lessee
avéra les blees, et avéra franck entrée, egres
et re^res, et de carier les blees, pour coo
qu'il ne sçavoit a quel temps le Jessor vo-
loit ent sur luy.(Ten. de Littl, f° W», ap.
Ste-Pal.) 1
Si un mese soit cessée a un homme a
teulr a volunt, par force de ce que le les-
see eust en le mese, deins quel mese U
porta ses uteusiles de meason. et puis le
lessor luy ousta, uncore il avéra frank en-
trie, egres et regres en mi le m.es^Pf je^"
sonable temps de carier ses biens et uten-
siles si corne home seisie d'un mese m
fee simple, fee taile, ou por terme de vie
lequel ad certain biens deins lu le mese et
faïf; ses executors, et dévies quecunque,
après sa mort, ad le mese, uncore les
executors averont frank entrée, egres et
régies de carier hors de mi le mese
les biens lour testator, per reasonable
temps. (76.)
EGRESSE, adj. f., aigûe :
Pins près (te nons ses cours appronche,
Et plus fort quant vers Tangien louche.
Le cercle et la lune ronde
EsloiDgnent le centre du monde.
Et trait son nom de pointe egressr.
(Le Fevre, la rieille, m, 4461. Cocheris.)
EGRESSioN, S. t., Sortie :
Anres Vcqression et vssue d'Egipte. {Mer
' deshystoires.t.hf 151". éd. 1488.)
— État de ce qui est saillant :
Rougeur et egressions des ieuz. (Brun
i)K Long Bobc, Cyrurgie, ms. de balis,
f» 39'.)
EGRET, S. m., nom d'oiseau :
Auquel aunoy couvent et ponnent les
hérons, buthoereaux, egres, vales et moult
d'autres oyesseaus. (1366, Coutances, Arch.
J 223, pièce 18.)
EGREVÉ, adj., fatigué, excédé :
Us sont désormais las, egrevez, épuisez
( HOLIERES, Contes, f 197, éd. 1610, iu-i2.)
En Touraine, remarque Sainte-Palaye,
on dit egravé, pour désigner un bœuf
outré de fatigue.
EGRiNGAON, s. m., engin de pèche :
Toute manière de gent qui maignent es
bournes de l'eaue peuest aller en toutes
manières d engins dedens les herbes que
on apeUe bourde, et doit on faire les
eqringaons de telle manière d'engins d aus-
be espiue, et les doit en corder de soie de
cheval. (Coût, du /iffde l'eau, transcr. au
xV s. dans le Lir. des Jures de S. Ouen,
f» 138 r°, Arch. Seine-Inf.)
EGRiPE, S. t, griffon :
Egripe, s. f. — Grvpe, a beest. ( PalsgrAVE,
• Esclairc. de la tang. franc, p. 228, Génin.)
l. EGROT, engrot, s. m., maladie :
Dont mainte sjent i'cngrot morul.
^Wace, Krul, -21 '4, Ler. de Lincy.j
EGR
t. EGROT.Tangrout, adj., malade:
Je ai Tesqni longuement, foibles sni et angrout.
(Bible, Richel. 763, f° 241''.)
La forme d'envye estoit layde et plus
hideuse que descripre ne scauroye, chetive
et egrote comme femme maladive. (C.
Mansion, Bibliolh. des Poet. de metam.,
f» 20 r», éd. 1493.)
Dans le langage rémois on dit encore
egrot, pour signifier malade, languissant.
EGROTACioN, - tion, S. f., maladie ;
Il morront de mort d'egrotacions. {Bible,
Maz. 684, f 129»'.)
Pestiféré egrotation. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10312, IX, i, 6.)
EGROT ANT, adj., malade :
Baston des membres egrotans. (Oct. de
S. Gel., Séj. d'fcon»., 1° 77 v, éd. lo2Cj
EGROTE, engroute, s. f.,f maladie :
sa parole senlemeot
Gnerissnit toni commnnalment
De qaelqa' engroule qu'il eussent,
S'avngle on sourt ou liepre fussent.
(Fttbl. d'Ov., Ars. S069, P 242".)
EGROTEMENT, cngrotement, engrute- ^
ment, angrolement, encroûtement, s. f., ma- i
ladie : 1
Mult poit aler seguremeot, I
Ja mal creindra engrutement.
(Marb., Lapid., Richel. 1. 14410, f" 15 r".)
... Engrolement.
(lo., iJ., 'ar. du ms. Richel. Î25241.)
Or puet maogier senreracnt ;
Car n'i a point A'encroutemenl ;
Car nus hom de mangier n'eneronte
Qui de la coupe boive goûte.
Parlcn.. 103T, Crapelet.) Alias angrolement.
Que nos giteim lors par la boche le ve-
iiiu et Vengrotemenl de uoz péchiez. (Comm.
s. les PS., Richel. 963, p. 282'.)
E repleciun fet e engrulemenl,
E fièvres engendre ensement.
(P. D'ABERHi'ii. Secr. des secrez. RicheL 25407,
fo 195».)
EGROTER, engroler, angroler, engrouter,
engruter, encroûter, eucrousler, encrulter,
agroler, verbe.
— Neutr., être malade, tomber malade ;
Engruta si murut, si remest sa bobance.
(Roii. 2' p., 3553, Andresen.)
Mais il engrula e mnrnt.
(/*., 3° p., 2274.) Var., encroûta.
Dans I
l'fu tels, pois egrola.
(/J., 4751.) Var., engrola.
la n'i porreï mnrir ne engruter (dans le Paradis).
(Adam, p. 8, Luzarche.)
Car nus hom de mangier n'encroûte.
(Parton.. 1039, Crapelet.)
— Act., rendre malade :
Ensement com ordes viandes engrotent
cors e quer del home. [Sarmons en prose,
Richel. 19525, f 160 r».)
— Egroté, part, passé et adj., attaqué
par la maladie, malade, au propre et an
flg. :
Engroules eri. longement jut.
Qu'il ne gari ne ne mourut.
(Wacb, Brut, 84-25, Ler. de Lincy.)
EGU
Encrvtlez est, lonsoement iul,
Qui ne gari, ne n'i mourut.
(Id., i*., f ns", ap. Ste-Pal.') Var. du ms. de
Bombarde : engroler.
Meint palacion, et meint conlreit,
Meint fevrus, et meint engroté.
Récent par cel oile sanité.
(In., Liv. de S. NicMay, 1394, Delins.)
Nostre sire est mult engrotez,
Mult malade, mult enlermei.
(Ben., 0. de Norm., I, 1465, Michel.)
Qui tant soit encroustes d'enfremeté mortal
S'il i puet sejorner .1. seul jor a journal,
Qui la tous tans ne soit en mcismes Testai.
(Boum. d'Alix., f 44», Michelant.)
Li mescreant seront engroté et périront
de ta face. {Psaut., Maz. 2S8, f» 13 v».)
Oste lo peichié de lui par quoi il est an-
grotez et tant a la mort pardurable. (Mau-
rice, Serm., Richel. 24838, f 69 v.)
Qui de mal sera agrole'
Bien en revendra a santé.
{Le Lunaire que Salemons fist, 349, Méon, Nouv.
B«.. I. 375.)
Bien est li peuples asotez
Qui de tel vice est engrotez.
j (Macé de la Chabité, Bible, Richel. 401, fM77''.)
I Gent engroutee et enferme.
I (Fat;. d-Ov., Ars. 5069, t» 226=.)
I Par quoi tel couleur engrolee
Puisse estre changie et muée.
! (Clef d-amour, p. 94, Tross.)
Guernesey, agroutài, egroutaï, part.
passé,malade, affligé,dégoiité ; s'agro«teir,
s'egroutair, tomber malade, s'affliger,
languir.
! EGROTi, engruti, adj., malade :
Cume bevanz engruliz de vin. {Lib.
Psaltn., Oxf., Lxxvii, Michel.) Lat. : Tan-
quam potens crapulatus a vino.
EGUABLE, egwabfe, eugable, adj., égal,
pareil :
Equabilis, eugables. (Catholicon, Richel.
1. 17881 et Gloss. de Salins.)
Mille lemmeleltes ont vescu au village
une vie plus equable, plus douce, et plus
constante que ue fust la sienne. (MONT.,
Ess., 1. II, c. 12, f 204 r», éd. 1588.)
■Voulant essaier si le mouvement de
cete rivière, qui est eguable et uniforme,
atendu que des chevaux tirent ce bateau,
Voffenceroit. (iD., Voyag.,\>. 93, éd. m-4».)
EGUAL, voir IVEL.
BGUARDEMENT, VOÎr ESGARDEMEMT.
EGUARER, voir ESGARER.
1. EGUE,s. f., digue:
Y eust aussi un grand déluge d'eaue, a
cause de la mer qui se desborda, et ce a
cause que les egues qui estoient du long de
la mer furent rompues. (Journ. o«n fiourji.
de Par. s. le règne de Fr. I, p. 422, Mi-
chaud.)
2. EGUE, voir IVE.
EGUER, verbe.
— Act., égaliser :
Et les equera au meoz qu'il porra. (Cft.
de 1267, Fonleueau, xxil, 29è, Bibl.Poitiers.)
— Neutr., devenir égal:
EIN
I.ors besseront II tertre
Et li Tal IcTeront,
Le chamo H 1**^ moataigaes
Et la mer equeront.
(Fabl. d'Ov.. Ars. ;;0fi9. f 203=.)
Les paysans du Poitou l'emploient encore
dans le même sens; ils disent : Eguer un
bâton, pour signifier l'égaliser en faisant
disparaître les aspérités et les nœuds à
l'aide d'un couteau.
EGUERRET, VOir AVGRERET.
EGUiEÉ, S. f , équité :
Qui decet Veguieé en [est] maux reno-
mez. (De Jostice et de plet, xix, 49, $ 2, Ra-
petti.)
EGUILANLEU, VOir AOUILANNECK.
EGUILLEE, voir ESGUILLEE.
EHEM, interjection :
Ehem I dit le bon homme, je ne trompay
jamais personne. (Despbriers, Nouv., xhix,
Lacour.)
EHO, interjection :
Eho nng petit
Homme de fol appétit.
(Therence en franc., 1° 140", Verard.)
El, voir E.
EICETTE, voir AlSSETE 2.
EiÉ, voir EÉ.
EiEBROU, S. m., sorte d'arbre ;
Eiebrou — houysocle ira. (Du GuEZ, An
Introd. for to lerne to speke french trewiy,
à la suite de Palsgrave, éd. Géuiu,p.9i4.)
EiENSi, voir Issi.
EIGASSADOUR, VOir AlGASSADOUR.
EiGEUR, S. m., celui qui creuse la terre
pour trouver l'eau :
Il sera foueur ou eigeur. IHagins le Juif,
Richel. 24276. f» 93 r".)
EiGiER, v. a., fouiller la terre pour y
oiiercher l'eau, pour faire un puits ;
Il eige terres, et trait le buef pour arer et
semer. {Hagins le Juif, Richel. 24276,
f» 7 r».)
A laborer la terre et a eigier, et a traire
les métaux. (Jb., f" 35 v».)
EiGNE, egne, voir Aisne i.
EIGN'ELIN, voir AGNELIM.
EIGNION, voir EiNON.
EiGRAT, voir Aigret.
EiL, voir El.
EIL.UER, voir Oeillier.
EiM, voir Ain.
EiMANT, voir Aimant au supplément.
EiME, voir Ain 2.
1. EiN, voir Aine.
2. EIN, voir Ain 2.
EiNCES, eincies, einchieus, voir Ainçois.
EIN
EiNOEGRË, eynderé, s. m., propre mou-
vement, mouvement spontané :
Li qaens par son eindegré
Al rei rend! la cité.
Al reis rcndi Walerfori
Par SUD gré e par sud cord.
(Conq. of Ireland, 2613, IVlichel.) Imprimé,
eiudegré.
Quel est le eve apelé, par amonrs?
L'em ne l'apele pas, eynz vient tous jours
Volenters par son ejjmlerè
Qe ja n"estûvera esire apelee.
{Du jongleur d'Ely, p. 30, Michel.)
Lors le roy par son ehidegré, eaunz nul
acoupement,ousl.i ledit Hamon de s'amei-
rauté. (Chron. de Lond., p. 45, Aunger.)
Lire ici deux exemples des Chroniques
d'Angleterre (ms. Barberini) inscrits sous
la forme Ayndegré, t. I, p. 543, col. 2.
EINDNEZ, VOirJAiNSNÉ.
EiNE, voir Aine.
EINÉ, voir AiNSNÉ.
EINION, voir El.NOX.
EINNED, voir AiNSNÉ.
EiNNEECE, einnesce, «!/., voirAiNSNEECE
EINON, eynon, heynon, eynung, einion,
eignon, eygnon, eignion, enon, s. m.,
amende :
Et ce deyt segre li burgermeister in
tottes Ihs formes et la manière que uu ha
acustumei de reoovrar les enons soit per
clame ou quant il vient a notesce. (1368,
Arch. Fribourg, i" Coll. de lois, n" 29,
f° 12 v°.)
Doné quant liessus, a seigre per lou bur-
germeister corn les aultres eynons. (1369,
ib., n" 34, t° 12 v».)
A recovreir et requérir per lo burger-
meister corne lo favt deis autres eynons.
(1369, i6.,n«41, f» 13 v°.)
Quale persone que cel soyt qui offendie
et l'are haut ou eynons que a cellye un ne
fasce grâce de termeynos ou de argent,
mais payet et facze lu terme sellou ce qu'il
avra ofleiidu einsi quau il contient en la
lettre deis eynons seins doneir autre res-
piet. (1373, ib., n» 64, f» 17 v".)
Avons ordonei que se nyou fist eynon
sus celluy ne deyt on prendre tesmoguyage
ne provede persone qui non avroyl puis-
sance de payer eynon. Cum bieu que un
fareyt bant ou eynon contre celluy qui non
avroyl puissance de payer eynon, et ausy
cil qui non ha puissance de payer eynon
pout iucorre eynon. Hem li quez qui yert
provey de eynon per un soûl tesmognyage
est pordimie eynon de l'argent. ( 1374, Arch.
Fribourg, Aff. delà ville, n» 117.)
Et li quelle feme qui navreroyt l'autre,
est por .Ix. sols lausauueis. Et cilly qui non
avroyt la puissance de payer doit jureir
furs de la vile et les termeynos et ne doit
retorneir tanque aie aporteit son einon.
(Ib.)
Li quez qui avra offendu ou incorruz
aucous deis einons dessus dit, cil deil fian-
cier iucontinant de payer dedaut .vill. jor
lu dit einon. (Ib.)
Révoquons accordablement et annulions
le point qui est contenu in nostre lettre
deis eignions, lequel contient que... 1387,
Rec. diplom.de Fribourg, v, 12.)
EIS
17
Il est condampnez ad la ville ou banc de
cent solz lausann. et ung an furs de la
ville et des termines a recouvrar per le
burgermeistre comme les heynons. (1400
Bégl. p. tes bouch., copie Arch. Fribourg'
cart. !'■'•.) ^'
Sus la poyne contenue ou rôle deis
eygnons. (1408, Arch. Fribourg, 1" Qoll
de lois, n» 151, f" 37 v».)
Doit chascon donneir et paier .x. libres
losannei per nnm de ban et de emuna
(1410, ib., n» 173, f» 44.)
Per la magniere que li burgermeister
rent compte deis bans et deis einions.
(1410. ib., n» 188, f» 52 v».)
EiNs, vo'r Le.
EiNsi, voir Issi.
EiNsiNC, voir Issi.
EiNsiNouES, voir Issi.
EiNzcEis, voir AiNçois au supplément.
EiNsiT, voir Issi.
EiPE, subst., troupeau :
Dame des alowez, eipe des berbyi.
(Fragm. du iiii" s., dans Vllisl. lin. de la
France, t. XVII, p. 631.)
EiH, voir Erre.
EiRAL, s. m., aire; maison rustique
avec ses dépendances :
Onze eireaux assis a Tillerusche, ou les
esta^iersqui y demeurent... Item l'eireau
qui fut Perrin Chenau. {Acte de 1366, Duc,
111, 637, éd. Didot.)
Ce mot, dans quelques provinces, dési-
gnait le lieu propre à battre le grain.
EIRALSIENT, VOlr ERRAUMENT.
1. EiRE, voir 1ère.
2. EiRE, voir Erre.
EiRER, voir Errer.
EiRRE, voir Erre.
Eis, voir Le.
EiscHiR, voir Eissir.
EISEMENT, voir ElSSEMENT.
Eisi, voir Issi.
EisiL,, voir AisiL.
EIS&IER, voir Esmer.
Eiso, voir ICE.
EissADE, voir Aissade.
eissage, s. m., droit de sortie :
Item il a esdites fermes brebiage de tiers
an en tiers an, services de seonueeurs, en
aoust, services de berces et de charues,
et la court et Veissage qui sont prisiez e»
dites fermes 40. sols. (Charte de 1310, ap.
Duc, 114, 652, éd. Didot.)
EissEis, voir ASEZ.
EISSELE, voir AlSSELE.
ElSSEMENT, cisement, isscment, i*si-
îiienf, S. m., sortie :
18
EIS
De lii suvrenitet del ciel li eisemenz Je
iiii. {Liv. des Ps., Cambridge, xvni, 6, Mi-
.■liel.)
Les issemenz matinals et del vespre
chanteut. (/b., LXiv, 8.)
Les eissemenz de matin e el vespre tu
déliteras. (Lib. Psalm., Oxford, lxiv, 8, Mi-
chel.) Var., issimenz. Lat. : Exitus matu-
liiii.
Posud flums en désert, e eissemenz d'e-
wes en seid. (Ib., cvi, 33.) Var., eissement.
Lat. : Exitus aquarum.
En Veissement Israël d'Egypte, {[b., cxin.)
\ar., issement. Lat. : In exitu.
EissiE, s. f., issue :
TaQl unt Tamise amunt poiee
Que il BDl Londres assegfe ;
N'i Iroverenl pas granz eissies
Ne qui feist granz envaies.
(Ben., D. de Norm.. H, 2198fi, Michel.)
EissiERE, S. f., voie chemin :
Les tabernacles de ceos lii se combatent
ans eissieres est an l'ost nostre Signor. (L»
Kpistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f" 76 v°.) ,
EissiN, voir AissiN. j
EissiR, eischir, essir, escir, esir, exsir,
exir, hexir, ensir, oissir, oisir, ossir, aissir,
ussir, tixir, issir, isir, yssir, ixir, iessir,
jjessir, v. n., sortir :
Si escit foers de la civitate. {Frag. de
Val V» 1. 8, Bartscb, Chrest., col. S,
3» él)
Imd lo dii le poples lez.
{Passion, 40, Diez )
Si ussil fuers devant la cort. {Fr. de la
Pass., Lorr., Méoi. de l'Acad. des inscr.,
XVII, 725.)
Qae de laiens a'isil.
(Girbert, fragm., arch. Anbe.)
Et Fancones U quens esl de la -ville issi.
{Les Loh., ms. Montp. H 213, f 33°.)
nue lute la graat ewe fait isir de son bied.
{Ckarlem., 775. Michel.)
Bien pnet. se loi vient a plaisir
A aueme mois de virge oissir,
(Wace, Concept, tlostre Dame, p. 4S, Mancel et
Trébulien )
Ne pooit frnii de terre eissir.
{Brut, ms. Munich, 27-48. Vollm.)
Soit icil poples fors eissir.
Por les granz règnes envair.
(Ben,, D. de Norm-, l, 3i3, Michel.)
Col jor est Aliiandres de la cite isçus.
{Roim. d'Alix-, fil"', Michelant.)
Diimne tu, Deus, ki dejetas nus ? e ne
eistras, Deus, en nos oz '.' (Liv. des Psalm.,
Cambridge, CVII, 11, Micbel.)
De ce ke si sovent de nostre voie essomes.
{Vie de S. Thaïs, ms. Oxf.. Canon, mise. 74,
f 45 r».)
Qui sunf ixu de Mez. (1214, Paix de
Metz, Arch. mun. Metz.)
Cel aer qni s'efforce a exir.
(Gautier de Mes, Ymage du monde, ms. St-
Brienc, f 30'.)
Si soit li sondant desarmez
Avant qne nos isson des prez.
(Parton., Richel. 11115-2, 1° 162''.)
Biel filz, fait il, beneit sis tn
Que tel parole vos erl de boce ensu
De prender Frani;e. Pnille e Montayc.
(Aspremont, ms. Venise, Romv., p, 3.)
EIS
G'is(ri»'!'doa sens, ains qu'il soit ajorné.
(Huon de Bord., 5696, A. P.)
Du brnillet est esu Prillent de Monmiré.
(Fierairas, Vat. Chr. 1616, f» 22».)
Plaive et vent, air tenebros
N'en font noisse si granl n'elTors
Ccm s'arme ûst a ensir del cors.
(Hercule el Phileminis, Richel. 821, t» 8''.)
Doil ont de la prison don il n'iVron/jemais.
{Floot'., 1300, A. P.^
Ne pniz soffrir n'en «.te fuer.
{Paraplir. du ps. Eructavit, Brit. Mus. add.
15C06. t° la'.)
D'une ante esirent dui cinn.
{Dou pechic d'oryueil lamier, Brit. Mui. addit.
15606, i" IIO'.)
Tant qui lavoit escrit on cuor.
Ne nnques n'an he..xit defuer.
H3*.)
Quant li abes ot entendu
Qu'ensi erent moine et rendu
Oissu.
(Mir. de S. Eloi, p. 110, Peigné.)
Si fu si enserrez de .mi. parz que nus
n'i pot ne entrer ne ossir. (j4rtMr, Richel.
337, 1» 76".)
Lors prennent les batailles a aissir de la
vile, l'une après l'autre. (Ib., f 138*.)
En tel manière que ele n'/froif jamais de
l'isle en tote sa vie. (76., f» 258".)
Un randon de sanc li comença a oissir
parmi la destre uarille. (Ms. Richel. 1.
17509, f" 9S.)
Que dui enfant puisent issi{e)r ensamble
deu ventre. (Digestes, ms. iMontpellier H
47, f 6».)
L'eu n'i pooit entrer ne eissir. {Est. de
Eracl. Emp., xxiii, 17, Hist. des crois.)
Essirent d'Aire. (Chron. Godefr. de
Buill., Vat. Chr. 737, 1° 393».)
Entrer et exir. (23 août 1276, Ch. de Gir.
Chabot, Arch. Thouars.)
Et pour ce dist on quant aucun est a
meschief d'avoir : Il est plus povres que
pucele qui ist de baing. {Discipl. des quatre
âges, Richel. 24431, f ISC.)
Sitost comme nous issimes de l'ost, les
Sarrazins (Joinv., St Louis, p. 168,
Michel.)
Porquoi il estoit esu de la prison. (Arch.
J 1024, pièce 80.)
Il oisireni hors en mi le quemin. {Enq.,
Arch. J 1031, pièce 20.)
Toutez fois que il essaient hors de leur
meson. (1312, Arch. S 296, pièce 6.)
Cil avenoit qu'il y eust nulz ne nullez
an nul de ces leus ne de ces covens davant
dis qui en uxissent fucrs. (1304, Cart. de
Metz, Bibl. Metz 751, t° 28 r«.)
De ceulx qui ne pueenl uxir de l'ordre.
(1322, (6., f 28 V.)
Ains itxoient fuers de leur abbaye. (Ib.)
A mesure qu'on isteroit auz champz hors
de la ville, chascun endroit soy se meist
eu ordonnance de belle bataille. (Wavhin,
Anchienn Chron. d'Englet., I, 291, Soc. de
l'H. de Fr.)
() ame lasche et meschante, ys du corps
et suis Brisaida. {Troilus, Nouv. fr. du
XIV» s., p. 208.)
Le prevost yssoil de la ville a moult grant
foyson de gens. (Liv. du Chev. de La Tour,
c. cxxv, Bibl. elz.)
EIS
Et eseeirent sus le logeis le conte de Qen-
fort et conmenchierent a abatre et a nieha-
gnier gens. (Froiss., Chron., III, 278,
Luce, ms. Rome, f» 92 v».)
J'ai vu les dieux de terre issans et mon-
tans. (J. DE Salisb., PoUcrat., Richel.
2'»287, f OS"!.)
Dessoivre de ton cors ton esperit. /s hors
de cesl monde morant. (Liv. de vraie sap..
niB. Nancy 274, f» 5 r».)
En ce temps, par une miyt Saint Martin
d'yver, le duc Jehan yessy de Paris a grant
puissance et s'en alla a Saint Clau. (Mém-
de Pierre de Fenin, au 1410, Soc de l'H
de Fr.)
Ja pour vostre crier ne braire
Ti'isires encor de noz prisons.
(La Naliv. IS.-S. J.-C, Jub., ilyst., II, 44.)
Qu lui lortroit
Ung peu le nez, il en ystroit
Plus de Iroys chopines de vin.
(Faire iloralisee. Ane. Th. fr., 1, 161.)
Les deniers qui en proviendront et
istront. (1485, Don fait par Ch. VIII, Féli-
bien, Hist. de Paris, III, 278.)
Feu aspre tjssoit de sa bouche allumée. .
(Cl. Mab., Psalm., 18, p. 180, éd. 1544.)
La manlvaise herbe, il fanll qu'elle périsse.
Et la brebis malsain^, fault qu'elle ysss
Hors des tronppeauli.
(Id., Elég., XIX, D m, éd. 1538.)
— Eissir fuers, en parlant des plantes,
bourgeonner :
Le froit vint au mey mars ; et duret
jusques a la S. Georges, tellement que les
vignes et les arbres se tinrent dedant sans
yssir fuers. (J. Acbrion, Journ., 1483,
Larchey.)
— Fig. :
Se ne m'en venge j'en coit des sens issir.
(Les Loh., ms. Berne 113, f" 20'.)
Li Saine font tant dolant du roy Caelem-
qu'il ont perdu que u poi que iL n'isent de
lor sens. (S. Graal, Vat. Chr. 1687, f» 125=.)
Si grant douleor en a a poi du sens a'iessi.
(Gaufreij, 6426, A. P.)
A petit que du sens
N'is quant je voy que renommée
Cnert de moy, dont sni diffamée.
i (Un Mir. de N.-D., comm. Ostes roy d'Esp. perdi
' sa terre. Th. fr. au m. à., p. 455.)
.
; — Echapper :
Tu istras et eschapperas de ce péril.
(Froiss., Chron., 1. 4, c. 44, Buchon.)
— Provenir, être produit :
Moult en islra maie parole.
(floire et Blance/lor, i'' vers., 2730, du Méril,»
Les damoiseles del caslel
Maincnt gnnt joie et grant revel ;
Ne mais qne bêle Persewis :
De celi n'isl ne gins ne ris.
(Parlon., 10101, Crapelet.)
C'ainsi vonst cest monde establir
Qne tel chose en peust exir
Oni peast entendre e avoir
La noblesce de son pooir.
(Gadt. oe Mes, Ym. du monde, œs. S. Brieuc,
t" 3».)
Donnons... a nostre dit frère toutes
icelles finances, admortissements et tous
les proffiz qui en pourront issir desdiz ac-
quez. (1379, Ord., vi, 432.)
EIS
EIS
EIS
19
Non que j'eusse opinion qu'il pust issir
de moy chose qui meritast d'estre mise
devant vos yeux. (Amyot, Œuv., epistre,
éd. Vascosan, 1567.)
— Eissir de, enfraindre :
Ne feroie si grant folie.
Que de- vo cominandement issf,
Ne jamais anui vos fesisse.
(Ren. de Beaujeo, h Diaus Desconneus, 4928,
Hlppeiu.)
— Il s'emploie souvent au fig., comme
sortir, pour dire être issu, descendre de :
Di li qae de lai doit oissir
Uo oir malle, qui dait venir.
(S. Graal, 3091, Michel.)
Tote la progenie ki issus en est et ancor
issera. (1229, Cart. S. Yinc, Richel. 1.
10023, f« 33.)
Et tuit li hoir qui sunt eissu de son corp
et eisteront encor. (1239, Ch. de Gaucher,
sire de Nanteuil en Brie, Cartul. de S.
liemy, Arch. mun. Reims.)
Et u'avoit nul her de luy yessant. (1332,
Cart. de S. Taurin, lxv, .ïrch. Eure.)
Sanz hoirs exuz de li en mariage. (13il,
hett. de Ph.de Val., Arch. JJ 72, f° 349 v".)
Et a ses hers yessant de lui. (19 nov.
-1394, Ch. du garde du sceau de Cherbourg,
S.-Laurent, Arch. Manche.)
Qui de noslre ligniee ystront.
(NativUéH.-S.. Jub., Myst., H, 2-2.)
Si de toy yealx que frnictz odorans yssent
Fuyr ne faolt la nnict tant désirée.
(Cl.. Mar., Chants, Ch. nnpt. de Renée, p. 251.
éd. iaU.)
Comment d'iceulx par lignes directes
yssit Gargantua, père de Pantagruel. (Rab.,
Gargantua, f° 6 r», éd. lo42.)
Aucuns disent que de luy issil Hugues
Capet. (Kauchet. Antiq. gaul., vol. Il, 1. II,
ih. I, éd. 1611.)
— Dépendre :
Et trestot l'aluet ki apent et lotes les
droitures ki en issent. (1212, Cab. Du
Kresne, Metz.)
Apres la mort a la famé 11 doeres re-
vaudra ans plus prouchiens oirs a celui de
qui héritage il oissi. {Coût, de Norm., ms.
Sle-Gcn.^ f° 2, Marnier, p. 7.)
— Réfl., sortir :
Et de ses croix fors s'en exit.
(Vie de S. Lég., ms. Clerm., st. 25.)
Paieo d'Arabe des nefs se sunt eissut.
{Roi., 2810, Mûller.)
hsons nos ent armé et fervesti.
(Les Loh., ms. Berne 113, f 22^J
Ist s'en liasté et a desrei.
(Den., D. de Nom., Il, 761, Michel.)
Lievc tost sus et si ('en eis.
(G. de s. P.tiR. Mont S. Michel, 2610, Michel.)
Des herberges s'en visent, n'i volent demorer.
(Destr. de Rome, 1220, Kroeber.)
Lors s'en csent François des loges et des trez.
(rirrahras, Vat. Chr. ICIG, f» W.)
Devers l'autel s'encline, puis s'en isl erranment.
{Berle, 2631, Scbeler.)
Tantost se oisse hors. (Voy. de Marc Pal,
'-■. cxvli, Houx.)
— Se dessaisir :
Desques coses vendues devant dites je
iii'en sui issus, dessaisis et desvestus en le
main mon seigneur l'abbé. (1283, Cart.
noir de Corb., Richel. I. 17758, f° 185 r».)
— Acl., sortir de :
11 yssy voluutairement la cité. (FosSK-
TiER, Chron. Marg., ms. Brux. 10511, VI,
IV.)
— Fig., passer, dépasser :
En quoy faisant, je ne puis encourir a
deshonneur, puis qu'il m'en a baillié la
licence, mais que je ne ysse les termes de
la promesse que j'ay faicte. (Louis XI,
Nouv., c, Jacob.)
— Infinitif pris substantivement, sortie :
Soie ert Bapaumes et Artois aulresi.
Et li treus des entrer», des issirs.
(Les Loh., Richel. 4988, C 182 r».)
Tuit li marchant aient sauf et leur eis-
sir d'Engleterre et venir en Engleterre.
{Gr. charte de Jean s. terre, Cart. de Pont-
Audemer, f° 83 v», Bibl. Rouen.)
A vo issir feres .xii. eskievins a vo
poùir pour le mius ke vous sares pour le vile
warder, et cil .xll. feront .xil. autres a leur
issir sous leur sierement. (Bans d'Hénin-
Lîc'terd, Serment des échevins, §3,Tailliar.)
— Eissant, part, prés., sortant :
Le premier hnis de tontes fleurs vermeilles
Estoit coostruict et de boulons yssans.
(Cl. Marot, Temple de Cup., C 11 v°, éd. 1538.)
— Locut., aoust issant, de la sortie
d'août :
A la feste Noslre Dame awast yssant.
(1284, Hist. de Metz, m, 230.)
Cis escris fuit fais le mardi devant feste
nostre dame awost yssant. (Août 1317,
Celestins, Maison, 1* 1., Arch. Mes.)
— Eissit, part.. passé, sorti :
Par poi qu'il n'est del sen eissia.
(Ben., D. de Norm., I, 1798, Michel.)
Berbiz tondues
Ki del lavoir sunt eischues.
(fiant, des canl., ms. du Mans 173, f° 72 v».)
Crie, a poi n'est del sen esue.
(Tristan, II, 632, Michel.)
— S. m., descendant :
Sans ce que ledit Henry ne nul des exus
des devant diz monsour Rolland de Quoet-
bual le jeune et Henry de Quoetbual, qui
sont essus et qui pouroient nasquir, en
puissent faire demande audit vicomte.
(i315. Sentence, Morice, Pr. de l'H. de Bret.,
I, 1259.)
Issir se disait encore au milieu du
xvii= s. :
Issir, oriri. (Duez, Compmd. gramm.
gall., p. 80, éd. 1663.)
Furetière l'enregistre avec cette re-
marque : « Vieux mot qui signifloit au-
trefois sortir, qui n'est plus en usage. »
EissuE, essue, esue, esseue, exue, iessue,
oissue, issue, isue, uxuwe, ensuwe, s. f.,
sortie, lieu par où l'on sort :
E si'n ont fait une devise
E rais en un enbuscbement
Al esseue toi sagement.
(Be.n., d. de Xorm., II, 41338, Michel.)
Parmi la forest s'achemine,
Trestotejor d'errer ne fine
Tant qu'il est venu a l'oissae.
{Renaît, 23633, Méon.)
Tant qu'il a trové un marois
A l'oissue doB bois ramé.
(W., Î5920.)
A Vesue de Persie. [Voy. de Marc Poi,
c. xxxiii. Roux.)
A chascune essue de la dite ville. (Ch. de
1339, Prieuré de Bonue-Nouv., Arch. Loi-
ret, H.)
— Action de sortir, sortie :
Les contrées seront troblees et douteront
por tes signes, a la fin du mont : la leu.:
oissue sera du matin. (Psaut., Maz. 258,
fo 74 V».}
Ne souffri mie que Pharaon leur fist mal
a Voissue d'Egipte. (Ib., 1° 126 v".)
Dieus garde et t'enlree et Voissue.
{Psaut., ms. Berne 697, f 42 r".)
Le secont an après s'oissue fu Aaron
establiz le premiers prestres des Ebreus.
(Chron. de Fr., ms. Berne 390, f° 9'.)
Florence fu lors si gardée.
Que Vessue en fu deveee
A celz qui par deiiens esloieut.
(GoDEFROT Dï Paris, Chron., 4233, Buchon.)
Au troiziesme mois après Vissue de Israël
de la terre d'Egypte. (Le Fevrk d'Est.,
Bible, Ex., xix, éd. 1334.)
— Fin :
As ensuwe de mardi. (Mars 1332, Dorp.,
abb. de Heiglissem, Arch. du roy. de Belg.)
— Congé :
Et en prenant issue demanda au roy
si c'estoit pas ce qu'il luy avoit enchargé.
(Juv. DES Uhs., Hist. de Charles VI, 1382,
Michaud.)
— Rentes ;
Ne pregne de la terre de l'eir fors rei-
gnables eissues. (Gr. Charte de Jean sans
terre, Cart. de Pont-Audemer, f» 81 v»,
Bibl. Rouen.)
Et se tant n'en i avoit (de vendange)
d'asi boen, et ce doit fraier lou droit de
toutes les uxuwes, et la vuudange de ceste
vigne doit il mètre au chakeur. (1244, Cart.
de S. Vinc. de Metz, Richel. 1. 10023,
f" 91 r".)
Les entrées et les isues del vendage. {Ch.
de mai 1230, S. Aubert, Arch. Nord.)
E les rentes et les esues e les aparte-
nances. (Ch. de 1238, S. Aubin d'Ang.,
Cab. Grille, Arch. Maine-et-Loire.)
totes les esues e les rentes e les apar-
tenances e toutes les choses que il avoient
e poeient avoir outre Leire. (Avril 1238 ou
1239. Beaugé. Rev. de l'Anjou, t. II, 1» part.,
p. 204.)
De moitiés de toutes les rentes, des
profiz et des eissues de toute la conté de
Bologne. (1261, Arch. J 1124, pièce 2.)
La moitié de toutes les rentes et des
profiz et des essties. (Accord, Boulogne,
1263, Arch. J 1123,3.)
Et ce lor doit lou disme de toutes les
uxuwes des frus de ceu kil au vanderont.
(1263, Cart. de S. Vinc, Richel. 1. 10023,
1° 118 y.)
An rantes, en isues. (1263, Cart. de
Cliamp., Richel. 1. 5993, f 209^)
H doit avar son rai et ses exues par toz
nos bois. (1276, Charmes, 2, Arch. Meurthe.)
Et prendront les fruiz et les essues de
nos terres et de nos reules. (1276, Richel.
Coll. Bl.-Mant., 73», 1° 244 r°.)
2a
EJE
Tonz les fruiz et les essues. (1284. la
Couture, Arch. Sarlhe.)
Envoiies lui quanques niestiers 11 est ;
au moins les issues de son patrimoine I
{Chron. de Rains, c. xx, L. Paris.)
Les fruiz, les levées et les iessnes du pré
et du jardin. (Fév. 1304, Ch. du vie. de
Caen, La Trinité, Arcb. Calvados.)
Tous les fruiz. prouffiz et essues de la
dite metaerie. (1314, Vieux Bellesme, Arch.
Orne.)
Les fruiz et les exues et les eraolumens
d'icellui four. (4 fév. 1323, Cart. du S. Es-
prit de Gray, n» 30, Arcli. Gray.)
— Extrémités et entrailles de quelques
animaux :
Pour iceulx pourceaux langoier, tuer,
faller, appareiller, et pour le salaire des
Irippieres qui ont appareillé et lavé les
essues et fait les boudins, 4 1. (1389, Compl.
de l'hôt. des B. de Fr., p. 258, Douet d'Arcq.)
La langue moderne a conservé quelques
significations de ce mot sons la forme
issue.
BISTRE, islre, yslre, v. n., sortir :
La mere mot ne savoit
Qai entendoil sa teille a teislre,
N'avoit pas veu sa fille eistre
De sa meson dont ert eissne.
(J. Le March., Mir. de S.-D., ms. Chartres,
f» W.)
Toutesvoies en (des .ix. eielx ou espères
et lumières) faut il istre tous aucune foiz.
(J. DE Salisb., Policrat.. Richel. 24287,
h 83^)
Jamais n'eassent (certain en soya)
Pensé de luy bailler ce lillre
Dnqnel ne peult que bon loz yslre.
(Epist. à Slarol. à Sagon, el à la lliielerie , dans les
Œuvres de llarol, éd. ITSl, t. VI, p. 139.)
EISTREINDRE, VOlr ESTREINDHB.
EITRE, voir AlTRE.
EivE, voir AiGUE.
EIWALITEIT, voir IVEI.TÈ.
EiWALMENT, eiwament, voir Ivelment.
EJAMDER, voir ESJAMBER.
EJECT, part, passé, rejeté, repoussé :
Si tiel tenant pcr le custome payant ses
jîervices soit eject par le seigaior, que il
.ivera action de trépasse vers luy. (LlTTL.,
Instit., 77, Houard.)
EJECTEMENT, S. m., dépossesslonj
en termes de coutumes, on appelait brève
de ejeclemenl un bref de rejeltement de
réclusion :
L'on d ux teignont le gard des terres, ou
lenements, durant le non âge d'un enfant,
si l'un oustn l'autre de son possession, il
que est ousté avcra brève de ejeclement de
gard de la moitié. (Tenur de Lillel., f» 73 1°,
ap. Ste-Pal.)
EJECTER, egipter, verbe.
— Act., chasser :
Membres perclas de leur lien ejeelet.
iMarcial, Louanges de Marie, f° 99 r", éii. 1-49Î.)
— Réfl., s'élancer :
EL
Le saillir est dit de l'elevacion que fait
de soy la personne en saillant ou par loing I
soy egipter. {Chron. et liisl. saint, el prof., ^
Ars. 351o, f° 23 v».) '
EJECTION, s. f., action de chasser :
De le seconde éjection des acatansct des
vendans el temple. (Bit. hist., Maz. 533,
f» lll^)
Laquelle chose cogneue par Sarra elle
requist Abraham de le geter hors. Apres
ceste éjection, Hismael devint homme sau-
vaige. (La Mer des hystoir., t. I, f" 127'",
éd. 1488.)
— Ejection des meubles, ordre porté par
le parlement de Metz en 1334, de vider
une maison, ou d'en sortir, sous peine de
voir ses meubles jetés dehors.
Ejection appartient à la langue moderne
dans le sens particulier de déjection.
EJouiR, voir EsjoiR.
EJOUISSANCE, voir ESJOISSANCE.
EJUNCTiON, s. f., terme de coûtâmes :
Que par stil, une cause principale qui
seroit intentée pour fons d'héritage d'entre
le prétendant droict en iceluy, et l'occu-
peur, et possesseur, doit surceoir, durant
la cause d'ejunction et évocation de garand.
{Coût, de Tourn., Nouv. Cout. géu., t. II,
p. 935.)
EJUNER, VOir.ESJEUNER.
1. EL, eil, al, aul, au, eu, adj., autre :
Cnm al avogle fist \'au jnr.
(Est. de S. Aedw. le rei. 2819, Lnard.)
E s'eo vent cum fist l'au jnr.
(/*., 2868.)
— Neutralement, autre chose :
Si Tunt ferir, qae fereient il el f
(Roi., 118S, Mûller.)
Ferei, païen, pur el venod n'i estes.
(/*., 3397.)
Si's nnt laissiei : qn'en fereient il el f
(/*., 2961.)
E tôt por Ini, onqnes nient por el.
(.ilexis, st. 49°. xi= s.. G. Paris.)
Mais je désir plus l'nn que Val,
Por çou me fait mes cuers prant mal.
^Ben., Troies, Richel. 375, f» 102'.)
Ke vos i sai et aconter.
(1d., ». de Norm., II, 5107, Michel.)
Sire, dit Carlemaigne, [ne] serat ja mais el f
(Voij. de Charlentigne, 396, Koschwilz.)
Tox jorz ai guerroie, que onqnes ne fis al;
Longnement ai chose, mes ne por avoir al
Qae ci trais .i. geot plus dnre que métal.
(J. BoD., Sax.y CLvni, Michel.)
Qnant il voit qu'il n'i fera al
Toarne le chief de son cheval.
(Rom. de Tiebes, Richel. 60, t" 7^.)
Li nns dist nn, li autres eil.
(Florimoni, Richel. 792, f» 8*.)
S'a plaisir vos venoit, si parlerions à'el,
(Gui de Bourg., 1631, A. P.)
Qnant je fui en vos las
Et je gisoie entre vos bras
Dolans n'i Telles al.
(Chans., ms. Montp. H 196, (' 4S y°.)
Toat el ai empensé.
(Clumt. dWnlioclie, iv, t. 1138. P. Pari».)
EL
Garde qu'il n'ait ne d'nn ne i'el
Besoig.
(Vie de S. Aleii, 478, Rom. VIII, p. 178.)
Il dient an et pensent el
Li traîtres felou mortel.
(Rose. Richel. 1.Ï73, f" 21'.)
Menti m'en ont, il n'i a el.
(Dolop.. 4177, Bibl. elr)
N'ai pas ancor .i. mois, vos parlâtes tôt i'aut.
(.Floov., 656, A. P.)
Dame, ce dit Richiers, il ne ponst or aul estre.
(Ib., 901.)
Desoz .1. arbre ala prendre
Son hostel, qnant n'en pot dut faire.
(Pean Gatinead, rie de S. Marlin, p. 104,
Bourrasse.)
Mes failli aveit de sna espeir,
Kar le seignur tut el pensa.
((7n Chival. e sa dame, ms. Cambr., Corpus 50,
r 93''.)
Quant li bourgois virent que li evesques
ne lor en feroit el, si le misent fors de le
vile. (Chron. de Rains, c. xvi, L. Parie.)
CierteSj dist 11 rois, pour el ne Bui jou
venus chi. (Ib., c. xxili.)
Li asniers une chose pensse.
Et li asnes pensse tout el.
{De la Borgoise d'Orliens, 104, Héon, Fabliau.T,
III, 164.)
Atant s'en tat et A'el parla,
(Couci, 4145, Crapelot.)
Car mes caers et me» désirs tons
Ne pense a et ne jonr ne nuit.
Ne ne tent a antre déduit.
(Ib., 3076.)
E Bertran li respont n'atendre al.
(Ger. de Rossill., p. 383, Michel.)
— Il peut aussi être suivi de que, comme
autre :
N'i atendam eil qae la mort.
(Brui, ms. Munich, 1016, Vollm.)
Puis redemande se esleit
Avenu rien el que soleit.
(G. DE S. Pair, M. S. Micliel, 2839, Michel.)
Bien set se uns d'ens le tenoit,
Que il li donroit el que pain.
(Renan, 5530, Méon.)
— Un elel, une chose et une autre, tout:
N'i voldreot rien leissier, un et el enporterent.
(Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f» 94 r".)
Tant alerent parlant andni
D'uns et d'autres, et d'un et d'el.
Qu'il sont venu a lor oslel.
(Gauvain, 3654, Hippeaa.)
La ot main riche garnement.
Maint drap de soie et de cendel.
Assez i ot et d'un el d'el.
Or et argent, et .lutre avoir.
(Dolop., 2777, Bibl. eli.)
Jal fnt la neiT apareillie ;
Li sergent l'orent jai chargie
Et de tables, et d'un el d'el.
Et de cea ke fat a l'ostel.
(Ib.. 10941.)
D'un el d'el tout ades pensa.
{Couci, 4934, Crapelet.)
— Ne un ne el, ni une chose ni l'autre,
rien :
Ja mar dires ne un ne el.
(Renan, Richel. 371, f» 130.)
— Adv., autrement :
ELA
ELA
ELE
Mesire Thiebaus le vit bien, et molt en
lu dolan?, mais ci n'en pot faire. (Comtesse
de Ponlhieu, Nouv. fr. du xiii' s., p. 177.)
Mere, je D'en puis et faire :
Nicolete est de boin airo ;
Ses gPQS cors el son viaire.
Sa biaotes le cuer m'esclaire.
(Auc. el A'ic, p. 5, Suchier.)
— Dans un autre lieu :
Puis el demain el soi galiz.
(S. Brandan, 1360, Michel.)
2. EL, voir Le.
ELABORBMENT, S. m., Objet travaillé,
ouvré :
Qui conduisoit devant soi un char em-
belli de toute manière de singularités
d'antiques feuillages, molures et riches
elaboremeiis. (Xûguier, Hist. Tolos., p. 17,
éd. 1S36.)
EL.ACION, - tion, eUacion, elaction, s. t.
action d'élever, de s'élever, de soulever ;
Par tel seigaear soDt en elaclion.
(EisT. Desch., Poh., II, 155. A. T.)
Par la grand fonlle esmeiie
Des combaiaos qui font en plein joor soardre
Obscnrilé i'elalion de ponldre.
(La BoRDERiE, Voy. de Constanlinople, p. '2i, Lyon
l5i-2.)
— Augmentation :
Mais après par ellaeton
Et par mnlliplicacion
De deniers vindrent frainz dorez.
(Le Chape! des trois fleurs de lis. ms. Berne -217,
f" 76".)
— Au sens mor., exaltation desol-mème,
gonflement de vanité, enorgueillissement,
orgueil :
Par tant ke il vit l'omme de si grande
vertut, si désenflât envers lui celé crueile
pense del orguelh de sa elation. (Dial. SI
Greg., p. 120, Foerster.) Lat. : Erga illum
illa mens eliera ab elationis fastu detumuit.
Mais tant voi en plusenr envie, elation,
Qn'il ne tiennent de l'ordre fors l'abit et le non.
(ROTEB., de la Vie doit monde, I, 238, Jnb.)
Et met haraililé en lieu A'elacion.
(Des -y. joies JV.-O., Richel. 23111, f 327".)
Eschive orguel et elaction. (Guide spirit.,
ms. Angers 233, f° 17''.)
Quant li dyables lou tamptoit d'eiaifOft il
couroit a ces piciiieis. (Homélie, xiv s., ms.
Metz 264, p. 39'.)
Aussi est a fuir abjection et sote humi-
lité comme elacion d'orgueil desmesuré.
(J. DE S.\LISB., Policratiqûe, Richel. 24287,
f 107».)
Concorde se acquiert plus en humilité
que en sa propre exnltacion ou elacion.
(Intern. Consol., II, lviii, Bibl. elz.)
Je ne vueil point la consolacion laquelle
oste de moy componction, ne je ne désire
pasconteœplacion de laquelle vient etado»
(16., I, 10.)
En elacion'de cuer. (G. de Ch.^stell.,
Chron. des D. de Bourg., II, 19, Buohon.)
Toute elation de soy mesmes est une
manière d'orgueil. (Guy Juvenal, laReigle
monseigneur sainct Benoisl, f" 23 v».)
NuUi'ment ne se fuult eslever par etof/on.
(Le Repos de conscience, c. m, Jeh. Treppe-
rel.)
Pnis l'aj cnidé mettre en la loire
H^elacion et vaine gloire.
(Greb.an, Mi.sl. de la pass., 10691, G. Paris.)
Ypocrisie, discorde, oullrecaidance,
Elation et inobedience
Se mettent sas avec déception.
(Gringobe, Folles Enirepr., p. 16, Bibl. elz.)
Mais depuis il entra en telle elation si
orgueilleuse et fist tant d'iusolences que...
(Triumph. de Pelrarq., f» 126 r», éd. 1531.)
— Exhalaison :
Aussi, par l'attraccion du deable, orgueil
qui est mauvaise planette a eslevé tant de
fumées et d'elacions corrompues au
royaume de France, que... (Uod. et Rac,
ms., t° 319 V", ap. Ste-Pal.)
ELACTION, voir Elacion.
ELAiSE, S. {., terme de serrurerie :
Pour deux elaises aus deux bous par
manière de guichet qui remplissent l'entre-
deux. (1417, Arch. hospit. de Paris, II,
p. 153, Bordier.)
ELAISIER, voir ESLAISIER.
ELAisoY, S. m., polissoir :
Se retira en France ou il apporta ce vieil
livre françoys, pensant que par le lire et
relire souvent il apprendroit plutost la
langue du pais ou il deliberoit vivre et
mourir et parce qu'il y avait desja mis
grand peine, et qu'il n'y pouvoit rien com-
prendre, ny entendre, pour estre le parler
de ce ciecle heureux passé par Velaisoy et
polisseure des langues plus disertes et
retirées du brusqencien me pria que le
voulsisse lire. (D. Flores de Grèce, p. 4, ap.
Ste-Pal.)
ELAISSIER, voir EsLAISIER.
ELASii, interj., malheureux que je suis I
Et bien s'em puent si ami
Désormais clamer : Elami.
(W.4TRIQ0ET, /( Dis du Connestùble, 305, Scheler.)
BLANCHE, voir ElENCHE.
ELANGOURIR, VOir ESLANGOURIR.
ELANGUÉ, voir ESLANGUÉ.
ELANGUIR, voir ESLANGUIR.
ELAPSER, verbe.
— Réfl., s'échapper :
Je me elapse, I scape or slyppe thorowe
a narowe place. Quelle vermine est ce que
de ce regnart que s'est elupsé par ce petit
trou. (Palsgrave, Esclairc, p. 699,Génin.)
Qui eust jamays pencé quil se fust elapsé
hors de ce petit trou ? (Id., ib., p. 721.)
— Neutr., s'écouler :
Si exploitèrent tant en celui edifPice que
avant qu'il fust long temps elapsé ourent
sur icelle roche une ville bastie. (CoURCï,
Hist de Grèce, Ars. 3689, f° 102''.)
Avant que le temps fust gaires elapsé lui
convint il du siècle partir. (Id., ib., f" 107''.)
— Elapsé, part, passé, échappé, écoulé :
Quelque temps elapsé après l'edict pu-
blié de reparer le temple. (Carion, Chron.,
f» 79 r», éd. 1548.)
ELARGATioN, S. f., élargissement :
Si est inscisions ou apertions d'extre-
mitez ou elargations des porres d'iceles.
(Brun pe Long Borc, Cyriirgie, ms. de
Salis, f 22'».)
ELARMER, VOir ESL ARMER.
ELASCHEMENT, VOir ESLACHEMENT.
ELASCHIR, voir ESLACHIR.
ELAT, adj., orgueilleux :
Tu seras en tes moeurs et beaux exemples
comme déifié des hommes, entreteneur de
ton throne, non dissipeur, non elat, ne
enflery en ton exaltation. (G. Chastellain,
Advertissement au duc ChoD-les, vu, 316,
Kervyn.)
ELATURE, S. f., élévatiou, hauteur :
Thirrus alors durant celle advenlure
Fendoit un chesne de moult grande elature.
(0. DE S. Gel., Eneid., Richel. 801. f» 73'.)
EL.WAssE, voir Eslavasse.
ELAVER, voir Eslaver.
ELAYER, voir ALOIEH.
ELBRIGIER, VOir HERBERGIER.
ELE, voir Elle.
ELEc, voir Iluec.
ELECToiRE, S. ui., nom de plante;
M. Adolphe Brongniart pense que c'est
Vactea ou l'ellébore noire (vulg. rose de
Noël, parce qu'elle fleurit h cette époque)
qui a la fleur blanche et croit dans le
midi de l'Europe, ou plutôt Vaclea spicata,
plus commune dans tonte l'Europe, dési-
gnée quelquefois sons le nom d'ellébore
noire :
La racine d'electoire de canarade (c'est
Velectoire qui fait fleur de couleurblanche.)
iMénagier, II, 3, Biblioph. franc.) Impr., de
Vectoire, ectoire.
Prenez la racine de l'herbe d'electoire qui
fait fleur de couleur d'azur. (Ib., S.)
ELECTRE, eleutre, s. m., composition
de plusieurs métaux :
Un autre grant vaissel d'eleutre. (Chron.
de S.-Den., ms. Ste-Gen., f 20P.)
L'en traist hors de leurs lieux les trois
vaisseaux d'eleutre, en quoy le glorieux
martir monsieur saint Denys et ses com-
paignons reposoient. (Grand. Chron. de
Fr., Bon roy Phelippe, I, xvii, P. Paris.)
Fu Irait le précieux corps monseigneur
saint Denys, hors de la ou il repose en-
clos et enseellé en riches vaisseaux d'eieuire.
[Ib-, II, 6.)
Jupiter... a color de electre et de cler
laton. (Introd. d'astron., Richel. 1353,
f 35».)
Sans elle (l'herbe dite Pantagrueliou)
seroient les cuisines infâmes..., quoy que
y feust en abondance or, argent, electre,
ivoyre et porphyre. (Rabel.,iii,61,1'°164v'>,
éd. 1532.)
D'un bracelet i'eleclre a la façon jolie.
(S,-Am.4nt, Moijse sauvé, xu, Bibl. elz.)
Voir VEleclrun des anciens était-il de
l'émail ? Dissertation sous forme de ré-
ponse à M. Jules Labarte, par Ferdinand de
Lasteyrie. — Paris, Didot, in-S".
ELECTRiN, adj., de l'électre :
Nez en tens, faiz de sei mostrance
A electrine resemblance.
(Ben., d. de mrm.. II, 21023, Michel.)
22
ELE
ELE
ELI
— s. m., composition de plusieurs mé-
taux :
En SitUie... croist une manière de métal
nommé electrin, et croy que c'est quelque
manière de cuivre ou ce que nous appe-
lons charlemaigne dont les fondeurs de
laiton usent a donner couleur a leur ou-
vrage. [Chron. et hisl. saint, et prof., Ars.
3blo. f» 86 v°.)
ELEESSÉ, adj., terme de blason, comme
alezé; la croix eleessée est celle dont les
quatre extrémités ne touchent pas le bord
de l'écu :
Le seigneur de Manny, [portoit] de sable
a une croix d'argent eleessée. {Petit Jelian
de Saintré, ch. lviii, éd. 1539.)
Le conte de Liste portoyt de gueuUes a
la croix e/eessee et plommeè. (76., ch. LViii.)
Cf. EsLAisiER, élargir.
ELEESSIER, VOir ESLEECIER.
ELEFANTIE, VOir ELEPHANTIE.
ELEGiT, S. m., sorte de tenare ; tenir
par elegit, c'était probablement, dit Sainte-
Palaye, tenir un héritage d'un seigneur,
et le relever par droits et devoirs de con-
vention autres que ceux que prescrivait
la coutume ;
Plus sera dit de tenant en common en
le chapter de releases, et tenant par elegit
et confirmations. (Tenur. de Liillet., i" 73 v»,
ap. Ste-l'al.)
Tenaunt per elegit, tenaunt per statute
marchant, ou teuauut per statute d'Ie
Stapl'. {Ib., (' 157 r».)
ELEIS, voir ËSLÀIS.
ELEISSIER, voir ESLÂISSIEK.
ELEMENT, S. Ul., fOFCe :
EM'ent adunet lo saoa elemenl.
{Canlil. de SIe Eiilalie, iS, Meyer. Rec, p. 191.)
ELEMENTABLE, adj., élémentaire :
De nesune elemenlable matière. (Le roi
René. Morlifiement de vaine plaisance,
OEuv., t. IV, p. 3, Quatrebarbes.)
ELEMENTATiF, adj., élémentaire :
Soubz uoe essence primiiive,
Laquelle est Vflemeiilalive.
(,1eh. de Meu.nc, les Rcmonsir. de Nal., 35",
Méon.)
ELEMENTÉ, elleitienlé, adj., qui appar-
tient à l'élément, qui constitue l'élément;
Il est toiU vray et sans mentir.
Se sans vérité divertir.
Que toute chose elementee
Est d'elemens alimentée.
(Jeh. de Melnc, Resp. de V Alchymiste à liai..
Toi, Méon.)
La chose elementee est nourrie de l'élé-
ment souverain. (Cftron, et hist. saint, et
prof., .'Vrs. 3515, 1° 177 r».)
Choses elementees. (P. Ferget, Mirouer
de la vie hum., f° 120 v», éd. 1482.)
Touttes choses créez de Dieu soubz le
globe lunaire sont ou ellementees seulle-
ment, coine pierres précieuses et aultres
avec tous metaulz, ou sont ellementees et
vegetables comme herbes, arbres, et touttes
manières de plantes, ou sont elementees,
vegetables et sensitives, come sont touttes
bestes , oiseaulz , poissons, reptiles se
mouvant de lieu a aultre, ou sont elemen-
tees, vegetables, sensitives et racionelles,
come sont les hommes lesquelz ont en
eulz touttes les quatre propriétés dessus
dictes. (Du GuEZ, An Inlrod. for to lerne
ta speke french trewly, à la suite de Pals-
grave, éd. Génin, p. 1053.)
Toutes les choses qui sont corporelles
en ce monde, sont elementees pour l'utilité
des corps, ou composées des éléments.
(Ant. du Moulin, de la quinte Essence, p.
)4, éd. 1581.)
ELEMENTEL, adj., qui appartient à
l'élément, qui constitue l'élément :
Est terre corporel, elementel. (Evast et
Blag., Richel. 24402, 1» 97 r».)
ELEMENTiQUE. adj., de l'élément :
Ce royaume etemeniigiie (la mer).
(OcT. DE s. Gel., Sej. d'honn., f 34 r'.éd. 1526.)
ELEMOSiNACioN, S. t., auniônc :
Approuvons le devant dite concession
et elemosinacion. {Ch. de 1266, Clerm., Ri-
chel. 4663, f» 98 V».)
ELEMOsiN.AYRK, s. 111., aumôuier :
L'abey de Tornoel, elemosinayre dou pape.
(1418, Arch. Fribourg, Comptes des tréso-
riers, n» 31.)
ELENCHE, elanche, s. m., preuve, argu-
ment :
tVepourquant nuls n'i sel respondre,
Tant sache haut se leste loadre.
Voire rere au rasoir de eleiiches
Qui baral tranche en .xiu. branches.
(Rose, Val. OU. 1-212, f" SI' . ;
Au rasoir i'elanches.
(Ib., Chr. 1322. f° Ti".)
Au rasoir A'elenches.
(Ib.. Val. Chr. 1858, f 93''.)
.... Au rasoir de elanches.
{Ib., Itichel. 1573. f»93''.)
Je songe festes et dimenches
Pour lirre aucunes fois elenchei.
Pour menchonges emmanteler
Et faire les voirs ressambler.
(Deguilleville, /"f/e/in., ap. Duc, Elenchus.^
Dedens soyes misericors
Ouelconque tu sois par dehors
Et fallace de elenches faire
Feui bien ycy sans toy meffaire.
(Id., ib., f T, irapr. Instit.)
Qui est un droict paralogisme et elenche
sophistique. (Boom, Oemoii., 1° 243 v.)
— Commentaire :
Par ses elenches Jastinien
Mange les labeurs de Galien.
(Adages français, xvi" siècle, ap. Leroux de Lincy,
Prov.)
ELEPHANCE, S. f., elephautiasls, lèpre
du moyen âge :
Les fueilles du blanc pavot pilees et
beues avec du vin guérissent une maladie
appellee elephance. {Platine de honneste Vo-
lupté, i- 30 r°, éd. 1528.)
Cf. ELEPHANTIE.
ELEPHANGUE, adj. ?
Et de sçavoir les médicaments qui pro-
viennent des animaux..., de discerner les
sophistiques; de cognoistre les elephangues
et aromatiques. (1576, Règlem. pour l'obten-
tion de la maîtrise dans l'état d'apothicaire,
ap. Aug. Thierry, Doc. pour servir d l'hist.
du tiers état, li, 839.)
ELEPHANTIE,- faillie, S. f., elephau-
tiasis ;
Ge conu... Antoine lo noble baron ki di-
soit lo serjant son père estre ferut del mal
d'elefantie. (Dial. SI Greg., p. 93, Foerster.)
Geste elephantie, lèpre ou ladrerie, n'est
qu'une véhémence de galle. (Amyot, ÛEuu.
meslees de Plutarque, l" 182 v», éd. 1574.)
Contre elephantie et alopecia, cirop di-
gestif, précédant la médecine luxatine.
(Arnoul de Ville-Nove, le Trésor des
pauvres, f" 101 r", éd. 1581.)
ELEPHANTIE, adj ., éléphantlque, affecté
d'éléphantiasis :
Il n'y a rien de meilleur pour les ele-
phantiez que le jus d'uue jeune poule,
encoresqu'ellen'ait esté nourrie de vipère.*,
(G. Bouchet, Serees, xxxvi, f 255 r», éd.
1608.)
ELESCE, s. f., élan; a elesee, à toutes
jambes ;
Moult isnelement se leva
Tautôut que riens ne la greva
>e ue retarda point d'eslece.
Au provoire vint a elesee
foi e devocion.
(J. Le Marchim, Mir., ms. Chartres, r> S0=.)
Cf. ESLAls.
ELESEMENT, VOir ESLAISEMENT.
ELETE, - elle, voir Ailete.
BLEUTRE, voir ELECTRE.
ELEVAXCE, voir ESLEV.\NCE.
ELEVASSE, voir ESLAVASSE.
ELEVE, voir ESLEVE.
ELEVEURE, VOir ESLEVEURE.
ELEz, voir EsLAIS.
ELGAL, voir IVEL.
ELicER, V. a., tirer :
Estant extraicte la quinte essence, par la
quelle la vertu de la terre est elicee ou
tirée. {Ciel des philos., c. 9, éd. 1547.)
Cf. ESLAISIER.
ELIDER, voir ESLOIDER.
ELIEVEMENT, VOlr ESLEVEMENT.
EUGEMENT, VOir ESLIGEMEM.
1. ELIGIER, voir ESLIGIER.
2 ELIGIER, voir ESLEGIER.
ELiGiTÉ, S. f., ténuité:
Li fens a plus eligilé
En la plus hante extrémité.
Et plus est legiers et mourables.
Plus soulils, plus resplendissables
En sa plus basse extrémité.
(Fables d'Ov., Ars. 3069, f» 236'.)
ELINGUE, voir ESLINGUE.
ELISABLE, voir ESLISABLK.
ELISER, voir ESLISEB.
BLisERESSE, S. f., ouvrière qui ten-
dait l'étoffe :
Esboueresses, eliseresses, tonderesses,
pigneresses. (1270, Reg. aux bon», Arch.
S.-Omer, AB xvill, 16, n» 90.)
ELM
ELS
EMA
23
ELiSEun, voir Esliseok.
ELIZER, voir ESLISER.
ELLACioN, voir Elacion
ELLAVASSE, ^0i^ ESLAVASSE.
ELLE, ele, s. !; forme à'aile, pour dési-
i;ner des rideaux dont on parait les côtés
lie l'autel :
Une paire d'elles pour les solennez dou-
bles, cascun de deux draps coppez par
barres de lonc, a oysiaux ouvres de soye.
(1371, Invent, de Cambray, ap. Duc.)
— Flanc d'un navire :
Cele fealére) ou l'amiraul est, costoie
De tel air an trespasser
Qn'ele ea esmie et fait qnasser
Dn lonc de l'an costé les fîfs.
(Gl'iart, Roy. lign., 19211, W. et D.)
— Limite d'un pays :
Lors n'avoies tn nale gnerre
Es eles d'environ la terre
N'antre partie.
({7b Dilé de verilé, lab.. Noue. Rec. II, 86.)
ELLEBORE, adj., mêlé d'ellébore :
Einz k'il venist a cnrt deslrempa uns herbez,
Li venims fu moalt fort. Il vins elleioret.
(Th. de Kent, Ceste d'Alis., Richel. 24364,
f° 79 v°.)
BLLEBRATTE, VOir AlABASTRE.
ELLEC, voir ILUEC.
ELLEECEMENT, VOir ESLEECEMENT.
ELLEESCIER, VOir ESLEECIER.
ELLEMENTÉ, VOir ELEMENTÉ.
ELLESSIER, VOlr ESLAISSIER.
ELLETER, VOir ESLECTER.
ELLEUPER, V. a., duper, tromper :
Si serions nons tost elleupes.
Par cen devon nons esloîgoes.
{Clef d'amour, p. 8i, Tross.)
ELLEUT, voir ESLEU.
ELLEVEMENT, Voir ESLEVEMENT.
ELLEVER, voir ESLEVER.
ELLIERE, voir HOLIER.
1. ELLiGiER, V. a., diminuer l'épaisseur
d'une pièce de bois, élégir :
La planche Iraient de btier,
Des dons parz la font elliffier.
Si feront en croiz cheviilier.
(Pass. D. N., ms. S.-Brienc, t° 5**.)
2. ELLIGIER, voir ESLIGIER.
ELLINDER, VOir ESLIDER.
ELLISSEMENT, Vûlr ESLISBMENT.
ELLIT, voir ESLIT.
ELLONGIER, VOir ESLONGIER.
ELME, esme, s. m., mesure équivalant à
un muid :
A Henritdu Fosseiz,eschevin de Luscen-
boureh 32 elmes de vin de Trievres, ['esme,
60 sols. Se sont .iili»»xvi. libvres, dont ij
at lettres dou prevost et dou cellerier, 1=
queil 32 elmes font au meu de Lonvoy,
40 meus. (1318, Prév. de Longtvy, Arch.
Meuse B 1847, f» 5 v.)
ELMET, voir Heaumet.
ELNOL, voir Arnol.
ELoc, voir Iluec.
ELOCHER, voir ESLOCHIER.
ELOCHEUR, voir Eslocheur.
ELOEC, voir Iluec.
ELOGNE, voir ESLOIGNE.
ELOIGNANCE, VOIF ESLOIGNANCE.
ELOIRE, voir ESLOIDE.
ELOISE, voir ESLOIDE.
ELONGATION, VOir ESLONGACION.
ELONGIER, voir ESLONGIER.
ELONGIR, voir ESLONGIR.
ELOPiEjj, S. m., sorte de serpent :
Elopien. A kind of barmelesse serpeut.
(COTGR.)
ELOQUENCE, S. t., volx, parole :
De fait il devint plus fort et plus puis-
sant de corps qu'il n'avoit oncques esté,
et ce procedoil de jeunesse qui desiroit a
soy former et a issir d'enfance tant qu'il
se haulsa moult fort en peu de temps, et'
son éloquence luy devint grosse et dure, et
son visage fut couvert de barbe. {Percefo-
rest, vol. 111, ch. 36, éd. 1S28.)
— Terme liturgique ;
Et depuis dispensa et divisa les élo-
quences et les degrés de l'église. (FossB-
TIER, Chron. Marg., ms. Brux., I, f» 97 r».)
ÉLOQL'iNÉ, adj., qui parle facilement,
éloquemment :
Elogutnee fu e sage
Pins ke pncele de snn âge.
(S. Edward le con/'., U67, Luard.)
ELORES, adv., sur l'heure, sur-le-
champ :
Deus fist toutes choses qui estre dévoient
a .1. fois, et toutes les fist eusemble, car
il est escrip que il fist elores toutes choses
qui estoient avenir, mes il les devisa puis
de diverses samblances. (Sî/drac, Ars. 2320,
I xci.)
ELOUCHÉ, adj., qui louche :
Volant Phœbns ja vieil elouché comme bide.
(G. BouNiN. Satyre au roy, f» 27 r», éd. 1586.)
ELOUCHER, voir ESLOCHIER.
ELOURDER, VOlr ESLOURDER.
ELOURDIR, voir ESLOURDIR.
ELOURDISSEMENT, VOlr ESLOURDISSE-
MENT.
ELS, voir Le.
ELSCHOUWE, S. f., nom populaire de
l'ortie de mer ;
Les esponges et les urties de mer, que
nos gens appellent elschoutve. (J. G. P.,
Occult. merc. de Nal., p. Bl, éd. 1567.)
ELUEc, voir Iluec.
ELUEQUES, voir Ilueqces.
ELUic, voir Iluec.
ELUMINEUR, VOlr ENLUMINEOR.
ELUSER, esl., verbe.
— Act., se jouer de :
Mais cnidiers qui souvent t'slii\e
A&sez de gens et les amuse.
(RiCH. DE FouBNivAL, lu Panthère d'aiiiors, Richel.
24432. f 169*.)
— Réfl., se jouer, s'amuser :
Amours, il esl fol qui le croit
Ne qui a toy servir s'amuse.
Car qui raienlx le sert pins reçoit
De grans annuys, et sa vie use
A granl meschief, qui s'i esluse
Grant faissel lui fault souslenir.
(Christ, de Pis., Poés., Richel. ti04, f 9»; et
ms. llarl. 4131, f» 10'.)
Mais joieuse com dit voua ay,
Tant y fui, lanl m'y eslusay
Tanl y gaitay bien enlentis
Que puis m'en suy bien repentis.
(Pastorale! , ms. Brni., f 4 v".)
— Neutr., dans le même sens :
Cheminoient tirant, musant
Ly paslonrel, et eslusant
la pasloure par la pree.
U'aslaialel, ms. Brux., (• 50 r°.)
ELUsioN, s. f., tromperie, dérision :
Ont fait plusieurs appiaux frustatoires
eneliision et eu contempt de justice. (1332,
Arch. JJ 68, f 3 v».)
Faire par art magique ou par elusions
que gens peussenl estre en bestes muées.
(CouRCY, Hist. de Grèce, Ars, 3689, f 91^)
Nous ne pouvons discerner la grande
vanité, tromperie, et etusion de la pure et
solide raison de vérité. (BuDÉ, Instit. du
Pr., ch. I, éd. 1S47.)
ELX, voir Le.
ELZ, voir E.
EM, voir Ain 2.
EMAGE, s. m., ancien droit qui se levait
sur le sel en quelques endroits de Bre-
tagne, particulièrement, dit Savary des
Bruslons, dans les bureaux de la prévôté
de Nantes :
La pancarte de ladite prévôté porte que
le roi et duc prend sur les sels de Poitou le
sixième denier du prix que se monte l'an-
cienne coutume appelée emage. {Diet. de
commerce.)
EMAIGIER, voir ESMANGIER.
EMAiNT, adv., beaucoup, fortement :
Amis, fait il, en lui cancele
Manfes, qui emainl loi esploile.
{Du Prestre et du Chevalier. Monlaiglon et Ray-
naud. Fabliaux, II, 83.)
EMANCHEUR, VOlr ES.MANCHEUR.
EMANciPEMENT , S. m., possesslon
d'une chose et droit de propriété ; en lat.
mancipium :
Tôles les chères choses que il li poet
trovar en sos trésors il li donet por Deu as
povres, or et argent et do maintes manières
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vestiiuenz el peres precioses, possessions,
emancipement et sers. (Pass. S. Marcel,
Richel. 818, f» 198 v».) j
EMANDE, voir ESMEKDE, |
EMANER, V. a., dépouiller :
Dolenz fn de sa terre dnnt il fu emanet,
Doleni fn de ses Iinraes ki li fn controblcz.
(Rôti, 2' p., 2825, var., Andresen-I
Cf. Desmaner au Supplément.
• EMANQUER, voir ESMANCHIKR.
EMARMELLER (s'), V. réfl., s'effraver :
Si on tire avec les mains la barbe d'une
chèvre rangée au troupeau d'autres, tout
iceluy s'arrestera, et lairra sa pasture : et
toutes deviendront cstonnees, et ne cesse-
ront de s'emarmelley jusqnes a ce qu'on
l'aye laissée. (Pake, Liv. des Anim., c.
XXI, Malgaigne.)
EMASPILLERYÉ, adj.?
Le tabel, ou cadran de l'horloge, doit
fstre emaspilleryé de cœur de quesne de
.1111. poulx de largeur (1462, Trav. pour
le beffroi de Bêlhnne, ap. La Fons, Art. du
Nord, p. 101.)
EM ASTIQUE, S. JD., mastic :
Emaslique blanc, mvne borroiz. (13S1.
Ord., 11,425.)
EMAYER, voir ESMAIER.
EMRABiR (s'), V. réfl., s'étonncr, se
déconcerter, s'effrayer :
En l'engarder s'i'ml'aUssoil.
(Athis. Ars. 3312, P61''.)
Cf. Abaubir.
EMBACiNER, - ssùier, - cMner, v. a.,
mettre un bassin sur; en particulier, aveu-
gler par l'apposition d'un bassin brûlant :
L'empereordes Grecs si Vavoitemhachinf
les yeux (Liv. de la Conq. de ta Morée,
p. 7, Buchon.)
— Embaciné, part, passé, armé d'un bas-
sinet, qui a un bassinet sur la tête :
Jehan de Verruyes de Trevins, qui estoit
embacinez, et Pierre Cliiveau prindrent
leurs lances. (1378, Arch. JJ 113, pièce 331.)
Et premièrement vient l'appellant a la
table ou est le livre et le président, et
vient a pied tout embassiné, sa visière
abattue. (Oliv- de la Marche, des Gaiges
de bataille, p. 36, Prost.)
Vient a pied tout embaciné, sa visière
abattue. (La Colombiebe, Th. d'Honn.,
t. îl, p 89, éd. 1648.)
EMBACLER,v. a., embarrasscr, tromper:
Por geus embacler y abit, (dans les convenls)
.le (Faux semblant) n'en quier sans plus quel'abit.
(.Rosf, Vat. Chr. 1522, f° 72^)
Embacler. (Oudin, Dict.)
Cf. Enblouchir.
EMBAiGNER, V. a., baigner:
Et li fols, li lilz de deable
Qui font les i,Tanz péchiez mortetts,
Qui des rentes esperiteus
Les embaignenl et les norrissent,
Knsi le deable enrichissent
Et Dieu metent hors de son droit.
(Vie des Pères, Richel. 23111, f* 23'.)
EMBAiLLER, V. a., bailler:
Pour fere paiement., embaillerent par
nostre dile court, obligeient, octreyerent
et assignèrent es diz religioux... tout
quanque de dreit. (Sept. 129S, S. Magloire
de Lebon, Arch. Côtes-du-Nord.)
EMBAiR, - hir, - hyr, enb., verbe.
— Act., rendre ébahi, slupide :
Bien m'ont lez diables ftibahy :
J'ay le sanc du juste trahy.
(Pass. Nosire Seigneur, Jnbin., Mysl., Il, 204)
— Réfl., être ébahi :
An Irabuchier que cil dut faire
Trestnit li autre s'eiiliaiaire.
Ne puis en ens défense n'ol.
(.A/his, Ars. 3312, f» «''.)
— Embahi, parL passé, ébahi :
Et les puceles anlresi
ISe le truevent pas enl/ahi
Mais molt sage el raolt bien parlant.
(Durmars le Gallois, 6307, Stengel.)
An roy fn recordé, s'en fn mont enbakis.
(Geste des ducs de Bourg., 4473, Chron. belg.)
EMBAisiER, embesier, v. a., baiser :
Clerc conbalant, moine plaidant,
Nonnain embesee, beghine tariant.
(Aiithol. pic., p. 9, Boucherie,)
BMBAissiER, embcsser, enb., verbe.
— Act., abaisser, baisser, faire baisser :
Bien soffeist a salveteit si tu humiement
et senz aucune boisie wels embaissier lo
cuer de ton prelait a ceu ke lu desires.
(S. Bern., Serm., Richel. 24768, î" 135 r».)
Mais moult li dist ce mot en sonzploiant
Li rois Corsables et la chiere embaissanl.
(Adenez, Enfanc. Og., Ars. 3142, (° 96''.)
Le roussin met les pieds de devant sur
les espaules de l'argoulet, embesse la ju-
ment. (D AuBiGNÉ, Faenesle, 1. 4, c. l3,Bilil.
elz.)
— Neutr., décliner, dégénérer .
Si ne soit on après de qui
Fere pape ; si enfessa
Longtemps l'acorl, et enbessa
La court par temporel seingnors,
Qui mouU li firent deshcnnor-.
j (GoDEFROv DE PiRis, ChroH., 2232, Bnchon.)
EMBALANCHiER, enb., v. a., lancer :
Les pieches fors eiibalancha.
(MoosK., Cliron., 155S7, ReifT.)
EMBALDER, etubealder, v. a., ranimer,
I ragaillardir :
Et pur ceo que les peynes contenues et
especifîes eu l'estatut avant dit sont sy ri-
gorous envers les lyeges et subgitez du
roy, et eux si streytement lient que les
1 adversaries ennemys du roy de faire
guerre devers eux sont graundement em-
healdees et confortes... (Stat. de Henri Vil,
an XXIII, impr. gotb., Bibl. Louvre.)
Cf. Embaudir.
EMBALÉ, part, passé, embarrassé :
Atant s'en est ly qnens aies.
Mais il a'esloit pas emiales
De sa femme qui laisse arrière.
Dont il ne scet en quel manière
De sou enfant sera deliïre.
(Alard, Conlesse d'Anjou, Richel. 765, f 18 r'.)
EMBALESTRÉ, eub., adj., exprime la va-
nité dans la parure et dans le maintien :
An prodome, c'est voirs, covient
Qu'il ne soit mie enbaleslret....
Bon est selonc la vérité
C'en gart ses ienz de vanité.
(G. BE Comci ilir.. ms. Bnu., f° -200''.)
Cf. Arbalestré.
EMBALSAMiR, enb., V. a., embaumer :
La miens enbalsamie.
(Chans., ms. Berne 389, i" 5.)
EsiBALSEMENT, enbalsement, embaus-
sèment, enhassement,s. m.,en)banmemenl.
action d'embaumer :
Acaié ont chiers ongemens
Et moult vaillans enbaheynens.
{La Passion Dieu, Ars. 3327, C 196'."'
Achaté ont chiers oignemeoz
Et moult vaillanz enbassemenz
Ans plaies leur raestres saner.
(Geff., .vu. est. du »wii</e,Richel. l.o25, f° 186°.)
Sufîumigacio,onis, embaiissemcnt. (Gloss.
lat.-fr., Richel. 1. 76/9, f» 252 r».)
EMBALSEMENTÉ, embosmenté, part,
passé, embaumé :
Qni leenz entre, avis est de verlé
Qa'il ait le cuer treslout embasmenté.
(Aim. de Nari., Richel, 24369, f» 58 r».)
EMBALSEMER,e)i6aî(Sfwer,cn6aMsMmer,
enbaussiimer , enbausemmier, v. a., embau-
mer :
Mais aine k'Il fnst si acesmes,
F» tous ses cors enbausemes.
(Mousk., Cliron., 11926. Reiff.)
Ou sépulcre fu mis ou on Venbaussuma.
IBasI. de Bidllon, 3247, Scheler.)
Suffumigo, gas, enbausiimer. (Gloss.
lat.-fr., Richel, 1. 7679, C 2.32 r".)
Je sui toute enbausumee de votre douche
alaine. (Compos. de la s. escripl., t. I,
fo 120 r", ms. Slonnerqué.)
Se li fist tautost donner .c. esous el
deffourer les os de son père et enbausem-
mier et mettre en un bel sarqu. (FroisS-,
Chron., IV, 294, Kerv.)
EMBALTE, S. m., vent d'est qui souffle
pendant la canicule :
Emballes, the easterly winds -which or-
dinarily raigne aboat the Dog-daies.
(COTGR.)
EMBANDÊ, enb., part, passé, entouré :
Une vieille selle de roucin, couverte, en-
bandee de veluiau vermeil et noir. (1420,
Pièces relat. au régne de Ch. VJ, t. II,
p. 393, Douet d'Arcq.)
Suisse rom., embander un enfant, l'en-
I tourer d'une bande. Littré inscrit ce
mot avec la même signification en l'ap-
puyant d'un exemple de J.-J. Rousseau.
EMBANiE, amb-, s. f., ban pour la clô-
ture des murailles ou des prés, réserve
de terres sujettes à la vaine pâture, sur
lesquelles on la défend pour un certain
temps :
Sont réputées vaines pastures les terres
non ensemencées, el les prez non clos, ny
mis en embanie, ou regain, après la des-
peuille.les terres vacantes, non labourées,
les rapailles, chomins, et buissons. (Coul.
de Metz, Nouv. Coût, gén., II, 407'.)
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Les communautez, ni les particuliers d'i-
celles, ne peuvent vendre, ou louer leurs
tmbannies, ni autrement en user, que
pour leur propre usage, a la nourriture de
leur bestail, et de celuy qu'ils tiennent a
l'air communément dit hostre. (Coilt. des
Prois bailliages de Lorraine, Nouv. Coût,
gén.. II, 1074.)
Lesdits habitants des villes ou villages
ont droit (ïembanie, et mettre en espargne
unepartie de leur bau,soit en terres labou-
rables, ou autres héritages : pendant quoy
il ne sera loisible aux villages voisins,
après qu'il leur aura esté signifié y vain
pasturer, que l'embanie ne soit rompue.
ICout. de l'Ev. de Metz, xvi, 4, Nouv.
Coût, gén., II, 422.)
EMBANiER, V. a., eiivelopper dans une
banne :
Ils estoient enis six on sept,
ChascuD un beaa manteau de sacque,
Pour lear jeunesse cmbanier.
Dedans lesiiuels ils furent nyei.
(Chron. de la noble cité de ileli, Pr. de l'II de
Lorr. , II, cxLi.j
EMBANiK, - annir, enb., v. a , mettre en
ban, ou sous le ban.
— Embanir une terre, y interdire pour
un temps la vaine pâture, c'est-à-dire en
défendre le parcours pour la vaine pâture
par application du droit de ban.
Nonobstant le droict de parcours dessus
déclaré, chacune communauté a faculté
d'embannir et faire cschermie pour l'ali-
ment de leurs bestes trayans, sans fraude,
et sans empescher l'entrée sur leurs baus,
et jouissance du droict de parcours, en
vaine pasture sur le reste du dit lan.
{Coût, de S. Mihiel, Nouv. Coût, gén., II,
10476.)
— Embannir une terre signiliait aussi,
comme croiser une terre, la mettre en sai-
sie, ce qui se faisait des terres dont les
redevances restaient impayées ; dans ce
cas, la pièce de terre saisie était marquée
par la plantation d'une croix ; de là, croi-
ser une terre, c'est-à-dire la saisir ; de là
aussi l'équiTalence de croiser et embannir :
Et se li amende essoit por la rente de
la terre li maires en doit rendre terre em-
banie.{Transact.ent. l'abbé de S. Vinc. et
le sieur d'Aspi-emont, déc. 1255, S. Vinc.
Arch. Mos.) ''
Ce aucuns des quartiers servans estoit
demeneis et enbannis por droiture ke il
deust a l'abbasse et a covant. (Jeudi av. St
Etienne, Transact. entr. l'abb. de Ste Glos-
sinde et W. de Lozes, Arcli. Mos.)
Et doit li doiens leveir tous ses chaiteiz
et en doit rendre compe aux terres emba-
nies au vintisme jour de Noeil. (Drois de la
vowerie de Montigny, ms. Metz 46, p. 124.)
Tuitli heritaigesdoubanmaidame doient
estre demeneies par droit par son maiour
et par cez eschavins, si com de punre
waiges et de faire estaulx, de creu.xier et
d'embanir, de soiugnier droit et de toutes
autres chouzes. (1321, Cart. de Metz, ms.
Richel. 10027, f 60 r°.)
EMBANissEMENT, - aunissement, s. m.,
syn. d'embanie :
Pendant lequel embannissement n'est
loisible a leurs voisins deuement signifiez,
non plus qu'a eux mesmes, d'envoyer
T. III.
leurs bestiaux vain pasturer en tels lieux
que l'embanie ne soit rompue. (Cout. de
Gorze, XVI, 6, Nouv. Cout. gén., II, 1095.)
EMBANNis, s. m. pi., lieux dans les-
quels la vaine pâture est interdite :
Je Joll'rois sires de Aspremont... com je
tenisse en franc alluef Ausauille et ce que
messires Gérard de Bouc i tient de moi, la
foret de Wriure et lez embannis dessus
Aunoy (Cft. de 1295, Cartul. de Bar,
t. I, f» 57 v«, coll. de Lorr., 718, Richel.)
EMBANOIER, VOlr ESBANOIER.
EMB.\PTuuER, enb-, V. a., battre à
coups redoublés ;
Il fut desvestu pour estre mis au pilier
auquel il fut environné de ses ennemys et
enbaptures. {Le Trésor de l'ame, f" 17 r°,
éd. 1494.)
EMBARBELEiî, eub., V. a., gamir une
flèche de plumes :
Car elles (les flèches) furent enqnarrelees
De ilouretle et embarbelees.
{Knse, ms. Corsini, f 8".)
Saielles d'or enbarbelees.
{Ib., ms. Brnj.,f° 8''.)
Car c'est saiete enbarbelee,
N'en pnet la plaie estre curée.
(Ce la Tremonlaine, Richel. 378, t° 7 r».j
EMBARGiER, cnb-, V. a., attacher à la
potence :
Ou il senstj
Hommes as fourches encroues,
Ou enbargii'S ou enroues,
On en aucun palible mors.
Des patibles ostast les cors
Et des fourches les descroast
Et desbarjast et desroast.
{Mir. de S. Eloi, p. 55, Peigné.) Imprimé, en
EMBAR.NiR, enbamir, enbargnir, enber-
nir, - yr, verbe.
— Neulr., devenir fort, croître, grossir,
devenir gros, prendre de l'embonpoint :
Dame Alais voit son fil enbamir
Et voit qu'il puet ses garnemeos soufrir.
(Haoul de Cambrai, Richel. 2i93, f° 5 v°.)
Gannr li Arabiz fet bien norrir l'enfanl.
Et croist et enbernisl. moult est de bel semblant.
{Aye d-Avign., !!551, A. P.)
Lors veoit que li arbres qui de li issoit
enbarnissoit et engroissoit tant fièrement
que par .i. petit que elle ne partoit tote
outre. (S. Graal, Richel. 2455,f» 214 r°.)
Valeo, es, enbargnir. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f" 260 v».)
La mère d'icelle Magnon s'aperceut que
sa fille embarnissoit et engrossissoit de
corps. (1447, Arch. JJ 176, pièce 581.)
— Réfl., se remplir :
A l'entrée estoit l'estatne
Et l'image deffigurue
Du dieu Baccus qui les gens tue.
Car il fait la bonne pnree
De la grape meure et parée
Donl les yvrongnes s' embarnissent ,
Pour laquelle a bourse escuree
Du cabaret sanstabart yssent.
(Lefranc, Champ, des Dames, Ars. 31-21, f° 13''.)
— Act., rendre courageux :
La Traie achate s'est tenue
Qu'ele conforte la vene 5Ï
Soif estanche et home gamist
El li croist force, et l'embamist.
{Lapidaire, 503, Pannier.)
L'achate conforte veillesceet croist force
et enbarnist. {Li Livres des pierres, Riche).
12786, f» 30=.)
— Embarni, part, passé, devenu gros,
fort, qui a pris de l'embonpoint :
Ele i va de toz biens garnie
Comme refete et enbarnie
De la viande esperitel
(EvRAT, Genèse, Richel. 12437, f» 46 r°.)
Que le roi Richart d'En,2leterre
Faisoit enfanz endoctriner
Pour lui ocire et aOner,
Qui ja ierent touz embarniz
Et de tele aprison garniz
Que chascun d'eus homme ocîst
Tel con son mestre li deist.
(GuiABT, Roy. lign.. Richel. 5608, f° 39 r": éd.
Buchon, 1800.)
Seroit si grans et si enbarnis (le dragon)
qu'il auroit .XXX. lestes toutes d'or. (Ar-
iur, ms. Grenoble 378, 1° 12=.)
La femme estoit devenue grande et em-
barnie. {Livre de Griseldis, ms. Chartres
411, f 6b V».)
Il semble ja qu'il ait vingt aus.
Tant est il grans et embarnis!
{Miracles de Noire Dame, I, 1,656, G. Paris.)
Le roy le regarde moult volentiers et se
il avoit semblé beau eu souvenir, encores
le voit il et trouve plus beau, et luy est
adviz qu'il soit crtu et embarni. {Lancelot
du Lac, i'' p., c. XX, éd. 1488.)
Apres ce que Artius et Tarquin furen
embarnys et parcreuz, la royne Tanasqui
les maria a deux filles qu'elle avovt. (Bocc.
Nobles malh.. 111, 3, 1° 55 r°, éd. 1515.)
Mais pourtant je ne lairray myc
A batailler, car Dieu raercy
J'ay asses la chiere enbernye
El suis ja refait et fourny.
(Jaco- Millet, Destrucl. de Troye, C 58'', éd.
1544.)
EMBARRER, Bubarrcr, cmbarer, enbarer,
amb-, verbe.
— Act., pousser, enfoncer, planter
comme une barre :
Es cscnz les ont enbarrees (les lances).
• {Perceval, ms. Montpellier H 249, f ~0'.)
De son tinel fiert Renoarl le ber,
Desoz la longe fet le tinel aler.
Que el coslé li a fet enbarrer.
{Mon. Renuart, Richel. 368, f 240'^.)
Il tint l'espee en la main, se le fiert par-
mi le liiaume si qui li enbare el cief.
{Auc. et Nie, p. 13, Suchier.)
Et le flert grant cop sour son heaume,
si k'illiabatile ciercle, et li enbara juske s
en la coiffe de fier, et li treucha tout.
{Flore el la Bielle Jeliane, Nouv. fr. du
XIII* s., p. 135.)
Parmi le haterel li embarra le branc.
{Baui. de Seb., i\, 257, Bocca.)
Entoise et trait un quarrel et assenne ce
portier de droite visée en la teste et luy
embarre tout dedans. (Froiss., Chron.,
Richel. 2660, l" 31 v°.)
Adonc s'avisa li dis chevaliers d'un cou-
tiel de plates qu'il portoit a son chaint :
si le trait et feri tant ce dit Martin ou dos
et ens es costes, que il li embara ou corps.
(ID., ib., éd. Luce, VII, 38.)
4
36
EMB
EMB
EMB
— Fendre, fausser :
Mes hianmes est si ambarrez
Par Tostre branc et destreinchiez
Que ja par moi n'ierl maïs laciez,
(Bf,n.. Troie. Ars. 33U, f° 82''.)
Tels cops se donent des espees
Que totes les ont cnliarrees.
(Pcrceval, ms. Berne 113, P 93''.'>
Si se donnenl .i. copx sigranz
De sor les liiatimes flanibeanz
One moull parlonl les cmharrercnl .
{Ib., ms. Montpellier H 219, f 12S^)
De lor espees font esprener l'acier.
Et les vers elmcs enbarer et Irencliicr.
(B. de Cambrai, ce. Le Glay.)
N'i a celui n'ait son escn percié.
L'auberc deront et ens el cor plalé,
E le terl elme embarrr en son cief.
(R.UMB., Ogier, 68o, Barrois.)
Tôt li ont amharré son vert heaume d'acier.
(J. BoDEt., Sax., CC1.X1V. éd. Michel.)
Li elmes dont aves le leste armée
Si m'a gari de mort en prant mellee :
Ains ne fu enbares por caup d'espee.
(Mol, 52-, A. ■{.)
Kt li Turs feri lai, an pooir que il a.
Amont desns son hianme, que tôt li enharra.
(Gui de Bourg., 253*, A. P.)
Parmi le hiaumc li vail granl cop donner,
Que tout li fait embarrer et qoasser.
Uori. de Blates, Richel. 860, f 132 r°.)
En tel puise venir le voient
Que ses elmes fu enhares
Et ses escus frais el iroes.
(Durmars le Gallois, 5088, Stengel.)
Moult sont vasal, fier caple font,
Lor elme lot embaré sont
Et lor escu lot decopé.
(Ren. de Béai jeu, /i Biaun De.iconneiis, 1416, Hip-
pean.)
nsseur le heaume amont si pranl coup li donna
(lacl chercle en fet voler, Irestoul li embarra.
(Doon de ilaience, 21i6, A. P.)
De le mâche de fer le feri li marchis
Par dessus le hianme :....
Tons li fu embarret.
(B. de Seb., iv, 158, Bocca.)
Et lor hianmes ont embarrez,
El lor hanbersont desmailliez,
Et aux dedens les cors plaiez.
(Floriam, 178i, Michel.)
Mais quaut ilz visrent Geuffroy avoir le
bassinet embarré par force de coups, et
ijue son harnovs estoit desrompu, ilz n'eu-
rent tallent de" rire. (J. d'Ahras, ifeitts.,
p. 410, Bibl. elz.)
Son heaume fut tout fendu et enbarré
et les cercles eu pendent aval. {Lancelot
du Lac, i'" p., ch. 51, éd. 1488.)
Bien paroit aux escnz el heaumes
Fanduz, embarrez el ployez.
iGoHOBY, Comment, sur la font, perill., éd. 1572.)
— Neutr., an sens passif :
El li hiaume embarrent et ploieDl,
El des haubers les mailles TOlent.
(li Chevaliers dou leon, Vat. Chr. 1725, Bumv.,
p. 543.)
Il n'i a hiaume si puissant
Que il ne facenl enbarer.
(Gautiers. J's/fs (!/ Galeron. Richel. 375, 1*3275.)
— Act., enfermer entre des barres :
Me suy delicté, en les regardant noer
en la nasse ou ilz sont si bien embarras, a
escripre icelles Quinze joyes de mariage a
leur consolacion. {Quinzejoyis de mariage,
prol., Bibl. elz.)
Encor (pour vray) mettre on n'y peut le] ordre.
Que lonsjonrs l'un l'autre ne vueille mordre.
Dont raison veult qu'ainsi on les embarre.
Et qu'entre deux soit roys distance et barre.
Comme aux cbevanx. en l'eslable barpnenx.
(Cl. Marot, Enfer, p. 46, éd. 1544.)
En Bretagne, Côtes-dii-Nord, particu-
lièrement dans l'arrondissement de Dinan,
on dit être embarré, pour signifier être en-
fermé en dedans d'une barre, d'une bar-
rière : « Je n'aime pas élre embarré. >
EMBASMENTÉ, VOir EMBALSEMENTÉ.
EMBASSÉ, part, passé, qui a un emba-
sement :
Pour tailler et polir Tantel avec le devant
et ung bout, et ce qui s'en pourra mons-
trer par darriere, et tout de marbre noir ot
embassé de meismes. (31 août 1450, Compt.
du B. René, p. 48, Lecoy.)
Deux basses embassees de une ogive et
d'un lioncbeau. (1511, Lille, ap. La Fons,
Gloss. rtis., Bibl. Amiens.)
EMBAST.\RDERj cnb., V. 3., tendre^
déclarer bâtard :
Home ne puet mie enbastardcr un home
après sa mort. {Year books of the reign of
Edw. the firsl, years xxx-xxxi, p. 289, Rer.
bril. script.)
EMBASTARDiR, eiibolardir, v. a., désho-
norer, violer :
A droit u tort chastens seisist,
Gentil: femmes enbasiardisl.
(S. Eduiard le conf., 4460, Luard.)
— Embastardi, part, passé, dégénéré :
Tout ce que jevoz ai contes sunt le vies
et les costumes des droit Tartars ; mes je
\-iiz di qe orendroit sunt moût enbatardi,
car celz que usent au Cata se mantienent
al les vies et a la manière et as costumes
des ydres. (Yoy. de Marc Pol, c. lxx,
Rous.)
L'éd. Pauthier, c. LXIX, porte : sont
moult abastardi.
EMBASTONEMENT, - owiement, s. ra.,
arme offensive :
Iceulx compaignons garnis de gros le-
viers de eharreles, de grosses reboules et
autres embastonnemens. (1310, Arch. 3i 164,
pièce 241.)
EMBASTONER, - onjîcc, embott., verbe.
— Act., frapper à coups de bâton :
Frappons sur ce villain infâme.
Et je te supply par ton ame
Qu'il soU ung peu embasloime.
(Grebas. llijsi. de la Pass., ms. Troycs, 3' j.,
f° 21 r».)
— Réfl., s'armer :
Et qu'il n'y ayt ici personne
Qui ne se arme et enbastonne.
i.Mist. du viel test., 8041, A. T.)
Sus, compaignons, chascun se peine
De soy très bien embasionner.
(Greban, Slysl. de la Pass., Ars. 6431, P 152^)
Si s'armèrent ung soir et s' embastonne-
renl tout du mieulx qu'ilz peurent. (Le
Maire, lUustr., i, 23, éd. 1548.)
— Embastoné, part, passé, armé :
Armez et embastonnez d'espees, arba-
lestes et autres habillemens de guerre.
(1447, Arch. JJ 178, pièce 161.)
Embastonné. (1472, Procès-verb- de signif.
d'un jugevi-, S. Cyprien, Montreuil B'",
Arch. Vienne.)
Et furent ordonnes deux cens soudoyers,
par ceux de la vile, tous armes et embat-
tonnes. (Olivier de la Marche, Mém.., I,
14, Michaud.)
Sur celle requeste saillirent de leurs pa-
villons les champions armf-s, embaltonnes
de haches, de lances, d'espees et de
dagues. (1d., ib., 1, 17.)
Et estoit embattonné de lance et de
hache, et aidé d'un targon d'acier. (Id., ib.,
1, 17.)
Et a tant fut veu Jason, qui se prome-
noit très richement embattonné. (Id., ib.,
I, XXIX.)
Embastonnees des lances et aultres bas-
ions. (J. BoucHET, Triumpkes de la noble
Damcf 125 r», éd. 1536.)
Le duc ne ses gens n'estoieot aucune-
ment armez ne embatonnez. (Bouchard,
Chron. de Bret., (" 154», ■éd. 1532.)
Armé jusques au collet et bien embas-
tonné. (G. Boucuet, Serees, iv, 105, Rov-
bet.)
EMBATAGE, - aige, s. m., placement,
pose :
Pour une paire de roues neulves, eu
senble pour Vembataige d'icelles que pour
quinze livres de fer. (1556, Compt. deDiane
de Poitiers, p. 211, Chevalier.)
EMBATAiLLiER, cnb., vcrbe.
— Act., préparer pour la bataille :
Le fort moit envitaillié
El moult très bien embataillié
Pour les recepvre a lie chiere.
(GriLi.. DE Si A^DRÉ, le Libvre du bon Jehan,
3418, Charrière.)
Si se Irayrent devers le port et encrèrent
leurs nerz,"et les enchaynerent moult bien
et embataillcrent si comme il estoit mastin.
(L'isioire de Troye la grant, ms. Lyon
823, r» 10=.)
— Réfl., se préparer pour la bataille :
Ordonnance a honneur tost vient
Qui ja en l'estrier le pie tient,
Si lay prie qu'il s'cnbalaille
Et de poursuir ne Iny chaille
Ces gens dont a eu victoire
Car il aura afaire encore.
(Gaces, Rom. des Deduiz, Ars. 3332, f 29 t°.)
— Nentr., s'acharner à la bataille :
Lors viissiez Sarrazins enbatailter de
arant manière, et toutesfois ilz furent sou-
prins tant qu'il y en eust plus de .vu. m.
mors. {Ponlhus, ms. Gand, f» 32 v».)
EMBATANT, embastant,aà)., vif, ardent:
Feme bien embatans est plus tost envaie.
(Li Prière rAfo/i/i., Zeilschriade Grober,!, 251,81.)
Or y a enfans esbalans.
Gais, gens, jolis, et embastans,
Amourenli, doulx et amiables.
(G. DE MACn., Poés.. Richel. 9221, f» eg''.)
Et sui jolis et esbalans,
Lies, envoisies et embatans
En tous déduis, en tons depors.
(VRtiMS., Prison amoureuse, Richel. SSO.flSSr".)
— Dans un sens défavorable :
Orguillense n'estes ne fiere,
Embatans ne de folz ator.
(Salut d'Amour, Rich»!. 837, t° 18-2
EMB
— Embatanl en, adonné k :
Nus ne doit estre embalam
En bordel ne fil lekeiie.
(Poël. ms. av. 1300, t. IV, p. ISÎS, Ars.)
EMBATE5IENT, enbatcment, s. m., ac-
tion de pousser, d'enfoncer, de plonger,
d'entrer :
Cil ijni sont batu a le roi
Se gardent miens de fol enl/alemml
Que li niais.
(Chnns.. Vat. Chr. lt!lil, 1° 173».)
— Arrivée :
Quant les piicelles apperceurent le che-
valier sur elles enibatu qui se hoctoyoit de
son suubdaiu embatement, tantost se dres-
sèrent sur piedz... {Perceforest, vol. V,
ch. 33, éd. 1528.)
EMBATEOR, - teour,s. m., assaillant :
Sire, dist li valiez, tous les dieus en aour
Que il ne cuident mie que vous aiez estour
Ne que cis de Fezon soient embatcoîir.
Trop sont petit de gcnl, si ont fait prant folour.
(Yeus don paon, Uichol. 155i, f° 12 r°.)
EMBATisiER,- zier, V. 3., Iwptiser :
Quant cil virent de Rome lor sire embaliziei
Saint Clément apelereut, de .m. pars fii bûchez :
Sire, b iptisez nos et si nos enseignez.
(Prise de Jérus., Richel. 137i, f° 89=.)
EMB.\TRE, emballre, enbalre, ambatre,
anbalre, ambaptre, verbe.
.— Act., enfoncer, plonger, planter, pré-
cipiter :
Sun bon espiel enz el cors li enhat.
(Roi.. 12G6. Muller.)
En la cervele le branc li embati.
(Garin te Loh.,'!" cbans., xxvi.)
Il l'a ben terse (l'épée), el foerre Vembatié.
(Raimb., Oçiier, 8.351, Bai-rois.)
t'ntames est en maint liu vos escus;
Cil trox de lance i sont rault embalua.
(Id., ib., 12210.)
Delez le cuer li enbat l'alemele.
(Li Covcnans Vivien, 1596, an. Jouckbl., Gain.
d'Or.)
Parmi le cors l'espié li anbali.
(Gir. de \iane, Richel. Ui8, f 21''.)
N'i porriez la dent embatre.
Et vos briserees les deaz.
(Renan. 16G10, Martin.)
Qno le trenchant de l'alemelle
Li embat tout en la cervelle.
(Rom. de rkebei, Richel. 60, C S'.)
Kt fiert Fromont en travers el visaige,
Qnc tout l'acier li embat en la face.
(Joitrd. de Btaivies, 1003, Hoffmann.)
Les nés ont embntues par force li jonvens
En la parfoode mer plus de xuii. arpens.
(Guy de Camb., Richel. 21366, p. 227».)
Plus de paume et demie ii embat le taillant.
(Baud. de Seb., IX, 258. Bocca.)
— Avec un rég. de pers., pour dire
pousser, chasser :
Les murs vouloit fraiudro et abalre;
lit Sarrasins dedenz enbatre.
(G. DE CoiNCi, itir., ms. Soiss., !" 154"'.)
Le roy de France et les barons passèrent
tout ouitre parmi les teutes aux Sarrasins,
et les chaciereut tant qu'il les embatirent
tous es moutagnes. (Grand. Chron. de
France, l'Istoire au roy Phelippe, fils Mgr.
Saint Loys, v, P. Paris.)
EMB
— On a dit encore dans le sens de faire
entrer, sans idée de violence :
Prist Penevaire par le frain d'or bâta.
Tôt bêlement l'a el gué embatu ;
L'eve trespassent qi rade et corans fu.
(R.viMB., Ogier, 12337, Barrois.)
Que nus ne doit en sa meson
Nul hoiu receler ae enbatre.
S'il ne veult tencier ou combatre.
(RuTEB., Voie de Parad., Il, 33, Job.)
— Au sens moral, faire entrer profondé-
ment, insinuer :
11 donne et embat sa grâce es choses
devant dictes. (VioNAY, Mir. hist., Vat.
Chr. 538, f" Z'.)
L'estude de tels livres engendre ou embat
ou acroist es cuers de ceulx qui y enten-
dent. . (Oresme, Elh., Richel. 204,' f° 348''.)
— Rén., en parlant de pers., se plonger,
s'enfoncer, se précipiter, fondre :
El port se sunt et enbattu el mis.
(Garin le Loh., 2" chans., xxxv, P. Paris.)
An la presse s'ambat de la gent paienie.
(J. BoD.. Sax., CLXxix, Michel.)
Dedens l'agait senhati li frans bon.
(Raimii., Ogier, 6484, Barrois.)
Cil est fos ki en lia s'enbal
A ensient u on le bat.
(Ste Thais. Ars. 3327, f 13'.)
Si serré trouve le passage
Qu'il ne se puet dedenz enbatre.
(G. BE Coi."(Ci, Mir., ms. Soiss., f 194''.)
Se vous une autre fois vous embates en
autel péril, nous vous rendons chi oreu-
droit tout chou ke nos tenons de vous.
(H. DE VAL., 512, Wailly.)
Ec nne fosse s'embati
Si que del cheval l'abali
Li auwe, qui le sousprist par force.
(Phil. de Remi, Jean el Blonde, 2707, Bordier,
p. 241.)
Mais qui se melle de toas dis
Recorder on qne il s'enbache
11 a deservi c'on le bâche.
(De la Brebis dérobée, Richel. 378, f 11 t°.)
Var. du ma. Richel. 25516 : s'embace.
Sur l'ermitage s'enbati
Ou li geinz bermile maneit. ..
(Le lai del Désiré, p. 16, Michel.)
Entreus qu'il meugoient, etNicolete s'es-
veille au cri des oisiax et des pastoriax, si
s'enbati sor aus. (Auc. et Nie, p. 22, Su-
chier.)
Et de tel cas avons noz veu escaper plu-
sors persones qui avoient cix ocis, qui en
cestc manière s'estoient embatu en lor ma-
noir. (Beaum., Coit,t. de Beauv., ch. xxxix,
48, Beugnot.)
Li rois des Abrodiciens s'estoit enbatuz
en un embuschement que li Saine li avoient
basti. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Genev.,
f» 118".)
Qu'il ne s'embache mie a foUie faire en
triuwes. (RoisiN, Franck., lois et coût, de
Lille, ms. Lille 266.)
l'^t le faites bien aaisier
Priveement c'on ne le sache.
En un lieu ou on ne s'embache.
(Coiici, 3116, Crapelet.)
Mes dites nous ou nous porons
Ensamhie estre quant nous vorrous
Celeemeiit c'on ne le sache
En nn lieu ou nulz ne s'embate.
(Ib., 5586.)
EMB
V
C'est qu'il se fâche estroit beoder,
Et son chief si enveloper,
Que nul connoistre ne le sache,
Et ainsi a l'ostel s'embache.
(Ib., 6032.)
Dont 3'apense que tnit mercier
Portent en tous lii^us leur panier.
Et en salles et eu maisons
S'embatent en toutes saisons.
(Ib., 6520.)
Regarde bien et bault et bas
Le grant péril ou tu t'embas.
(Remédia amoris, 4S, Koerting.)
. Se nous nous etnbalons en la forest de
ceste matière. (J. de Salisb., Polierat., Ri-
chel. 24287, f 61".)
Si lor couru seure, et s'embati trop fole-
ment en eus. (Hist. des ducs de Nortn. et des
rois d'Anglet., p. 143, Michel.)
Si vint que ce jour le temps estoit noir,
chargé d'une grande bruine : dont ils s'em-
battirent au danger de l'einbusche, avant
qu'ils s'en sceussent percevoir. (0. de la
Mahcue, Mém., 1,26, Michaud.)
Une bande de gentilz hommes espai-
gnolz se va embattre jusque près de la
garnison du bon chevalier. {Le loyal Ser-
viteur, m, J. Roman.)
Edo'wich s'ambatit dans les gens de pied
romains. (Fauchet, Antiq. gaul., U, 8, éd.
1610.)
Le soleil estant extrêmement aspre,
je m'embatis sur une caverne cachée et
inaccessible, et me jetlav dedans. (Mont.,
Ess., 1. II, c. 12, p. 308, éd. 159.5.)
— Neutre, dans un sens analogue :
Embatu somes el cuer de lor pais.
(Les Loli., ms. Montp., f 98')
Tant a Vairons erré q'as Irez est ambaluz.
(J. BoD., Sa.T., CLV, Michel.;
Qu'un chevaliers grigois est entr'euli embatus.
(Yeus du Paon, ms. Brnx. 11191, f" 93 r".
Ens el bosquet est embatus.
Et passa tant qu'a l'uisset vint
En tastant. ..
(Couci, 3378, Crapelet.)
Mon cuer avez repus.,
II est avoec le vostre vraiemeut embatus.
(B. de Seb., Il, 484, Bocca.)
Le doux Jesu Crist
Te doint bon jour, fille. Ou es tu ?
Touz sommes ccens embatu.
(Mir. de St Jean Ghrys., 25D, Wahinnd.)
— Réfl., en parlant de choses morales,
fondre sur :
L'autre débat
Qu'elle est plus triste et hors d'esbal :
Car double et paour la combat,
Et désir en elle s' embat.
(A. Chaktier, Liv. des quatre dames, p. 647,
éd. 1617.)
Et sans débattre.
Pour les raisons toutes abalre.
En mon cueur se viennent embatre,
Playes, dont j'ay contre une (lualre.
U»-. ib., p. 649.)
Et qui plus est, quand daeil sur moy s'embat.
Par fortune qui souvent si se fume,
Vostre doulx œil sa malice ralial.
(Villon, Grant Test., Bail, à un gont. nouv,
marié, Jouaust, p. 90.)
- Act., battre :
Comme lesdiz Colin et Simonnet eussent
esteruy du blé en la grange dudit Raouliu
I et enbatu. il378, Arch. JJ 113, pièce 216.)
EMB
ËiMB
EMB
— Rén., en parlant du jour, se lever :
Al quint jur si cam l'aube crevé
l.e jiir s'nilial, le soleil levé.
(La Vir de S. Gile, 915, A. T.)
— Act., employé d'une manière particu-
lière pour dire mettre au-dessous :
Les uns et les autres estoient vestus des
\estemen? aux femmes, et n'avoient pas
i''S chevaliers honte d'embatre les cotes de
rhevalerie ans cotes des femmes. (Légende
dorée, Mnz. 1333, f 32''.)
— Techn., poser :
Pro duobus paris rotarnm embatre et
aliis. (Compt. de l'H.-D. d'Orl., 1369-70.)
Pour avoir embatu le maillet fait pour
balre les aguylles dudit pont de Lovre.
(1406, Compi. de Nevers, CC 15, f" 15 v».)
A Guillaume et Mathuriu les Vaslins,
marcliaulx demourans a Chenonceau,
pour avoir ambaptti une paire de roues.
(1556, Compt. de Diane de Poitiers, p. 206,
Chevalier.)
— Embalu, part, passé, dépouillé :
Ne demeure mie longuement en un giste
pour ce que le pays ou il a esté est tan-
tost embatu, et va en un autre lieu demeu-
rer et pescher. (Mod. et Racio, ms., f» 57",
ap. Ste-Pal.)
2. EMBATRE, VOlf ESBATRB.
EMBATU, S. m., domaine, propriété,
p.-è. terre où le gibier s'embat, s'abat :
Damoiselle, dist il, se je sny venus chi
Sur le Tostre emhala, bielle, taut vous en di :
Se la lierre est a vous, vous le tenes de my.
(Chev. au cygne, 0^, Reiff.^
EMBAUCHIER, - quicr, embocher, enb.,
V. a., dégrossir :
Enhauquier les .ii. loges des eschevins
au behourd. C1389, Lille, ap. La Fons,
Gtoss. ms., Bibl. Amiens.)
Un charpenlicr embatique a le maison
Jehan Rondet. (1397. ib.}
Et telles œuvres tant plus grossemeut
seront emboché, tant mieux garderont le
décore de la fortresse. (P. Van Ablst,
Arch. sel. Yitr., f» ô"", éd. 1S45.)
On lit dans Monet : Embaucher, faire
bauche on enduison de chaux, mortier ou
piastre.
Cf. Bauch et Bauche.
EMBAUCHURE, enb., s. {., semble dési-
gner une dépendance grossière :
Seront tenus de recoveronner une en-
bauchure de la grange d'ieelle censé. (1421,
Cart. de Corbie. aj). Duc, V, 559.)
I. EMBAUDiR, enb., verbe.
— Neutr., prendre de la hardiesse :
Les lor voieat le cbamp gnerpir,
Lès autres croistre et embaudir.
(Alhis, Ars. 3312, 1° 81".)
— Réfl., s'enhardir :
Pluis s'enbaudissent de maufere. {Lib.
Custum., 1, 282, Rer. brit. script.)
— Ejnftaud!, part, passé, rempli d'ardeur:
Si que la voslre baronie
De la soie soit enbaitdie.
(Alhis, Ars. 331Î, f» 39'.)
Par cens anrei chevalerie,
Aina le vespre, bien embaudie.
(Ib., f» 7*''.)
Cf. ESBAUDIU.
2. EMBAUDIR, ««6., embadir, v. a., pu-
blier, proclamer, promulguer, signifier :
Mais cbes traities ne furent mie adonc
parfais ne accomplis, enssi que les trai-
tieurs Yai^oient enbaudit. (J. de Stavriot,
Chron., p. 103, Borgnet.)
Perchivant que li duk de Brabant ne leur
faisoit nule expédition de chu que embadit
leuravojf. (1d., ib., p. 112.)
Que nulz vendans vins de la citeit de
Liège ne porat faire nonchier vins tenant
coleur, ne enssi embadier tenant coleur se
celi vin enssi noncbies et embaudis ne
tient coleur .xil. heures entiers. (Id., t6.,
p. 218.)
EMBAVER, verbe.
Act., pris au fîg., embaver quelqu'un,
l'abreuver de discours. Un poète du xv"
siècle a dit, en parlant des moines :
Les rois en vostre main aves,
Sy saintement les embares,
tant do choses leur faites faire
Qu'ilz cnident tous estre sanlves.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. 3121, 1° iW.)
— Réfl. , s'emplir de bave :
Comme un chien enragé sa bouche elle s'embave.
(De BoissiEUES, Sizains des humeurs de la femme.)
— Embavé, part, passé, plein de bave :
Ja si n'iert orz ne si tachiez
Ne d'orz péchiez si enbavei
Par Ini (la vierge) ne soit lost eslavez.
(G. DE CoiNCi. llir., Uichel. 2163, f 18'.)
Jangleurs embavez.
(Le Mir. Mme Ste Genei)., Jub., ilyst., 1, 239.)
Boache embavee.
(D'AUBIGN., Trag.)
EMBEALDER, VOir E.MBALDER.
EMBECHONEit, - conner, - coner, enb.,
enbieconer, enpechouner, verbe.
— Act., charger, embarrasser :
Quand ensi fu embeconnes
De cbele enfernieté soudaine.
(ilir. de S. Eloi, p. 113, Peigné.)
Car quant il se sot cnlechié
D'une petite menchoignele,
Ne vaut pas lonces de tel dete
Embeconner sa conscience.
(Ib., p. 39.)
Uns diacres, en un autre tans,
Fu de si grans maus et de tans
Enpechouiies de toutes pars...
(Ib., p. 103.)
— Nentr., être embarrassé, empêtré,
faire un faux pas :
Se Dex salve Prinsaut sous moi â'enbeconer,
A l'ost vos ramenrai, qui qu'en doie peser.
(Conq. de Jérus., 3677, Hippeau.)
Li cevals u il sist fu las et tressues,
Del destre pie le hurte, si est eitbiecones,
Li vasaus cai jus, si est mal asenes.
(Ettf. God., Richel. 12558, f» 30''.)
— Act., cacher :
Car ne \'ot pas enbechonee
Sour son cheves, ni embnschie.
N'en parfoade terre muchie.
(Mir. de S. Eloi. p. 112, Peigné.)
EMBECOUNEU, VOir E.UBECHONER.
EMBEDOs, voir Andui.
EMBEGARE, adj., souillé :
El celle dont li estât est plus gens
Que d'un porcel orî et embegarr
M'a, en soudain, telement regardé...
(Froiss., />oA., Uichel. 830, f 300 v°.)
EMBEGUiNÉ, enb., adj., ivre :
Gillet Grasset commença a dire que le
suppliant csioil enbeguiné, qui esloit a dire
qu'il estoit y vre. (1456, Arch. J j 183, pièce
145)
EMBEISEILLER, VOir EMBESEILLEB.
EMBELETER, V. 3., embellir :
Tant ont ly compteonr compté.
Et ly fableour tant fable.
Pour leurs comptes embeleler.
Que tout ont fait fable sembler.
(Rom. du Brut, ms., F 7.5'\ ap. Ste-Pal.)
EMBELiNER, V. a., tromper en flattant,
capter, embarrasser :
Ce maistre homme sceut si bien embe-
liner ceste fllle, qu'elle le creut. (Tabou-
rot, Escraignes dijonnoises, p. 25, Rouen
1648.)
On dit encore dans le centre de la
France emberliner.
EMBELLIR, embeliT , anbelir, embielir,
verbe.
— Neutr., plaire, être agréable, être
avenant :
S'il e.weoit honors en cesl pais
Qni me seist ne deust enbrlir.
Que je l'aroie sans nesun contredit.
(Les Loh., ms. Berne 113, Cl^.)
L'aveir que chascun d'eus amasse
Lor enbeitsl.
(Ben., D. de Norm., II, 22737, Michel.^
Dieus doinst qu'elle i soit retenue
Tant que li lieus li embielisse.
(Cligel, ms. Turin, f° 108^)
Si li plot mout et anbeli ce que il ot ol
dire. (S. Graal, ms. Tours 91S, f" 203\)
Dei! tant m'enbeli
Quant seule la vi !
(J. Erars, Mot. et Pastour. du xm° s.. Th. fr. au
m. âge, p. 42.)
Comme le larron qui entre par l'uis der-
rière et emble les biens, coppe les gorges,
et ne scet l'en quant il vient, et après
celluy larron luy embelisl de jour en jour
a embler et persévère tant que il est prins
et le destruit l'en ! (Liv. du Chev. de La
Tour, 0. xLiv, Bibl. elz.)
Je m'en yray sy Venbeltit,
Et se il ne l'enbeltit mie
S'en porteray de ma partie
Le chappon cras.^
(Vie Mans. S. Fiacre, Jub., Myst., I, 337.)
Joseph, moult rae doit embellir
La parole que m'avez dicle.
(Pass. Noslre Seigneur, lab., Myst., U, 273.)
Regardant ententivementles fais d'armes
du chevalier incogneu. qui moult luy plai-
soient et embellissoient. {Le chevaïereux
Conte d'Artois, p. 14, Barrois.)
— Act., donner des agréments, des
chances de succès :
C'est une chose qui moult grandement
embelHst et resjouist vostre querelle.
(Froiss., Chron.,'Xl, 306, Kerv.)
— Justifier :
Et tout pour embellir et veriffier nostre
matière. (IfROiss., Chron., XIU, 3, Kerv.)
EMB
EMB
EMB
— Embelli, pari, passée qui ost dans im
état plus favorable :
Et sa querelle est grandement embellie,
puis que li seqours d'Engleterre li sera
venus. (Froiss.^ Chron., II, 375, Luce, ms.
Rome.)
EMBENESTEu, V. a., mettre les pains
de sel dans les benastes :
Le benastier les embeiiesto' par douzaines.
{Texte de Valenciennes, tiollut. Mém. hist.
de la républ. séquanoise, p. 160, éd. 1846.)
EMBERCiER, enbierchier, v. a., mettre
autour :
Prist le blason de foy, a son col Venbiercha.
(Geste des ducs de Bourg., 2041, Chron. belg.)
EMBESEiLLEMENT, embesilement,s. m.,
destruction :
Et en outre de loutz les fyns queux sont
ore tarde embeseilles en la tresorie nostre
seignour le roy par gents viscontes que les
notez et briefs de coveuant des dites fyns
embeseilles demurrantz eu la garde de
cirographer sipurrount estre troverque ala
partie ruonstrant partie des dites fyns
embeseilles tiels notes et briefs de cove-
nant demurgent de recorde si avant corne
ceux fynes eussent esté si nul embeseille-
ment d'iceux n'eust esté fait. (stat. de
Henri IV d'Englet., an v, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
Sans (ruade, embesilement ousubtraccion.
(Stat. de Henri VI, an xxiii, ib.)
Cf. Besillement.
EMBESEiLLER, emheiseUler , embeseiler,
\ . a., détruire .
Au fyu que si les notes en la garde de
le cyrographerou les fyns soient embeseilles
que home avéra recours au dit rolle pur
avoir ent execucioa come il averoit si les
fyns ne ['eussent point embeseilles. {Stat. de
Henri IV d'Englet., an v, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
Et que nul tiel frère de nul des dites
ordres amesue, embeseile, n'esloigne ne
l'ace acaesaeT, embeseiler n'esloigner per luy
ne peraullre ascuu tiel enfant hors de lieu
ou il serra ensy premirement prise ou
receux tanqz al autre lieu per un an entier
proschein ensuant tiel prise ou receit en le
dit ordre, llb-}
Pur embeiseiller les briefs du roy. {Stat.
de Henri VI, an iv,j6.)
Cf. Besillier.
EMBESIER, voir EjIBAlSIEB.
EMBESILEMENT, VOlrEMBESEILLEMENT.
1. EJiBEsoiGN'EMENT, embesongnemcnt,
embessongnement, s. m., occupation, em-
pêchement, embarras :
Ses bras sont endurcis en continuel la-
bour, elle sent que son embesongnement
est bon, et pouree le continue. (Christ, de
Pis., Cité, Ars. 2686, f" 48".)
Entre les estudes de l'esperituel embe-
saignement sur toutes choses, ceste est la
plus nécessaire. {De vita Christi, Richel.
181, f» 6».)
L'espirituel exercite et embesoianement.
{Ib., f» 53".)
Kens grâces a Dieu qui t'a amené a tel
embesoignement et proufit avoir que tu
poeulz icy de uns seul eaingnier cent, llb.,
f»90\)
Je hay quasi a pareille mesure vne oysi-
veté croupie et endormie, comme un embe-
songnement espineux et pénible. (Mont.,
Ess., 1. III, c. 5, f 390 v, éd. 1588.)
Le principal effect de la grandeur et de
l'emiuence, c'est de vous jecter eu butte a
l'iniportunité etemftesoJîffJiemeni des affaires
d'autruy. {Lett. de Montaigne à M. de Faix,
ap. Feugère, CEuv. de la Boétie.)
Embessongnement, a businesse, or busie
worke ; also, an imploying, or busyingj.
(COTGH.)
2. EMBESOIGNEMENT, embesong., adv.,
en causant beaucoup de besogne, d'occu-
pation :
Ce qui nous empeschoit bien embeson-
gnement. (Pont, de Tyard, Disc, philos.,
(" 135 v°, éd. 1587.)
EMBKsoiGNiER, - songnier, - souigner,
- ssoigner, enb., v. a., employer, occuper,
embaucher, engager, empêcher :
Et toutesvoies le dit roy d'Ang'.eterre ne
aussi le dit prince n'avoient ne depuis
n'eurent aucune guerre pour laquelle il
embesognassenl ceux que le roy de France
requeroit a avoir en son service a ses des-
pens. {Gr. Chron. de Fr., Charles V, xx,
P. Paris.)
Allons nous ent a l'adventure en Portin-
gal, nous trouverons la qui nous recepvera
et embesoingnera. (Froiss., Cftron., Richel.
2645, f" 52 v«.)
Pour ce que le suppliant ne trouvoit per-
sonne qui en son mestier le voulsist embe-
songner. (1404, Arch. JJ 139, pièce 99.)
cher Nysus, tcuIx lu hor esloingnier
Ton compaignon san5 plus Vembesoulijner
A hanltes choses conme faire souloyes.
(0. DE S. Gel., Eneid., Richel. 861, t° 90''.)
Lesquels em6cso>ignere»t tant lesAnglois,
qu'ils ne peureut plus entendre a eux or-
donner et mettre en bataille. (CODSINOT,
Chron. de la Pue, c. 53, Vallet.)
A aucuns autres labouieux
Disant : Qu'estes vous cy oyseux
Tous jour en perJant vostre temps?
Ceulï disent : Nons sommes restans.
Car ame ne nous enbesonyne,
(Greba.v, Mijil. de la Pass.. Ars. 6431, f 139=.)
Il étojt lors en propos d'exploicter l'espee
et embesoigner le cheval si mestier en estoit.
(U'AuTON, Chron., Richel. 5082, f» 81 v».)
Aussi nous suffise d'embesongner en ces
commoditez nostres ces corps illustres,
sans les asservir ordinairement a nous.
(Pont, de Tyard, Disc, philos., f» 147 v»,
éd. 1587.)
— Réfl., s'entremettre :
Combien que il se feust embesoingnié eu
espèce de bien pour mettre paix et cou-
cordo entre Castille et Porlingal. (Froiss.,
Chron., XI, 259, Kerv.)
_ Embesoingnié, part, passé, occupé,
affairé, empressé :
Poi estoieut enbessoignez.
{Rose, ms. Florence Rie. '27S5. f» 9''.)
N'estoille on ciel n'a, sanz doubter.
Planète ne souleil ne lune
Ne intelligence nesuae
Qoi celle part n'ait sa maigniee
Qui pour elle est embesoigmee.
(Christ, he Pis., Liv. du chemin de long esluie,
210(1, Pùschel.)
La veissiez les dames embesoingnees de
courir aux armes. (Id., Cilé, Ars. 2686
fo 24".) •"'
Et meismement dix ou douze de leurs
gens saillirent en l'eaue, qui faisoient sem-
blant de vouloir bouter ycelui batel par
force du lieu ou il estoit assis. Si faisoient
moult fort i' embesoingnié. (.Monsthelet,
Cftron., II, 206, Soc. de l'H. de Fr.)
Alors le cœur n'est point embesoigné a
fournir d'esprits aux sens. (G. BonCHBT,
Serees, I, p. xxv, Roybet.)
— Qui est dans le besoin :
Cote ot d'un riche vert de Gans
Cousue a lignel tout entour,
Il paroit bien a sou atonr
Qu'ele iere poi embesoignie.
{Rose, 366, Méon.)
EMBESONGNEMENT, VOIF EMBESOIGNE-
MENT.
EMBESONGNIER, VOir E.VBESOIGNIER.
EMBESOUIGNER, Voir E.MBESOIGNIER.
E.MBESSER, VOir EiMBAISSIER.
EMBESSOIGNIER, VOir E.MBESOIGNIER.
EMBESSONGNEMENT, VOir EMBESOIGNE-
MENT.
EMBESSONNÉ, part., attaché, collé en-
semble, comme des bessons :
Il fut trouvé en l'église sur une femme
emhessonné et ne se povoien' départir l'un
des-us l'autre. yLiv. du Chen. de la Tour,
Richel. 1190, f''40».)
Cf. Entrebesso.nner.
EMBESTER, V. a., réduire à l'état des
bêtes, abrutir ;
Quant ils sont mariez je les regarde em-
brider et embester mieux que les autres.
{Quinze joyes, p. 203, éd. 1734.)
Cf. Abestêr.
EMBETUMÉ, adj., couiposé de béton :
Au uioien des puissans betums, ou mor-
tiers embetumes. (Noguier, Hist. Tolos., I,
p. 69, éd. 1556.)
Une pierre a la rustique entaillée, et em-
betumee. (Id., ib.j II, p. 169.)
EMBEu, enbeu, enbu, esbeu. adj., ivre :
E 11 moines ivre e enbeu
■Vers le mostier s'est esmeu.
(Adcir. Mtr. de JV. D., Brit. Mus., Egerton 61-2,
f° li".)
Dormant tout yvre et enbeu.
{Fables d'Ov., Ars. 5069, f° 2=.)
Aalips la Maucuverte vint toute yvre et
embeue en l'ostel d'iceux mariez. (1382,
Arch. JJ 120, pièce 193.)
Lesquelz estans yvres et esbeux... (1432,
Arch. JJ 175, pièce 208)
Comme homme embeii, qui chancelle et trepi^'ne.
L'ai veu souvent quand il s'alloil coucher.
(ViLLO.N, p. 81, Bibl. elz.)
Semelle estoit embeue de vin. (C. Man-
sioN, biblioth. des Poél. de metam., f° 26 v»,
éd. 1493.)
Estant enbu. (1555, Lille, ap. La Fons,
Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
— Fig., enivré:
30
EMB
EMB
EMB
Dont par ierl si decens
Et por Tostre or si emheus 1
. Qae de joie a vos pies carra |
Rt homage vons olterra.
(rioire ri B'anc, 1919, Du Méril.)
EMBEULLE, S. f., iiombril :
Et fit si grande seicheresse qu'au plus
profond endroit du Doub un en£fant y pas-
soit sans se mouiller jusques a VemheuUe. \
{Aucunes choses memor. lesquelles se sont
passées ancienn. riere la cilé de Besançon,
Méui. pour serv. à l'iiist. de Fr.-Comle,
VII, 261.)
1. EMUEVRÉR, enb., enbeverer, enbei-
vrer, embuvrer, enbeuvr'er, embreuver, em-
hruver,.\erbe.
— Act., abreuver ;
Escliaufé les oui e vesluz, !
SovcQt eiihcvrez e pjux. i
(Elucidarium, ras. Florence, Lanr., ConTenli sop- j
pressi, 99, P U9'.)
Le lianap ad descoverclé,
Del Tiu Va primes eiilieivré.
(Le IM del Désiré, p. 29, Michel.)
Seifavei, \os m'eiibefera\les.
iTraâ. de Rob. deLincoln, Kichel. 902, f 107 r».)
Enyvre la terre et Vembreuve. (I.e
Fevre d'Est., Bible, Esaïe, lv, éd. 1S34.) 1
Je embruveray mes flèches de sang. (Id.,
(il., Deuteronomo, xxxil, éd. 1530.)
-Fig. :
11 avoil eslé de s'effance embevrez de la
loi devine. {Vie des Pères, Riche!. 23111,
f" 182".)
— Enivrer : I
Si bel VcnboivfC
Et afole, que...
Umadas et Ydoine. Richel. 375, f 3-22'.)
— Imbiber :
D'aisil fiel meslé une esponge enbevra.
(Herîian,B(*;c Richel. 14U, fol V».)
Que tu preignes litargire poudre, etl'en-
bevreras avec oile rosat. (Bbun de Long
UOHC, Cyrurgie, ms. de Salis, f» 28''.)
Je perdrai franchement la vie, et n^es-
iiargnerai non plus mon sang, que si c'es-
ioit de l'eau dont je voulusse embreuver la
terre. ( .yre Foucault, Trad. d'Aristenel,
[K 46, Liseux.)
— Réfl., s'imbiber :
Et après on y peut mettre sou huylle
seurement,carle vaissel ne s'en enbeuvrera
point (P. des Crescens, ProtiUitz champ.,
r 56 r», éd. 1516.)
— Embevré, part, passé, abreuvé :
11 est ausi taint et embevrez du precious
sanc que Jhesucrist espandi por lui
comme est une soupe de pain chaut quant
(jU la boute el vin. (L.iURENT, Somme, ms.
•■^oiss. 210, r» 66''.)
— Fig., imbu ;
Moult se pena de mètre le peuple a
droite voie, mais il estoieut si embuvré en
leur fause créance qu'il esploita peu. {La
Stcccess. des Evéq. de Liège, Richel. 1634,
f" 103 V».)
Dans le Poitou et la Saintonge, embrever
s'emploie pour dire tremper un linge, un
morceau de bois, un objet quelconque
dans l'eau ; exposer quelque chose à une
grande pluie, le saturer. Dans ces pro-
vinces on dit aussi s'embrever, pour signi-
fier être mouillé jusqu'aux os.
2. EMBEvuEit, V. a., faire entrer une
pièce de bois dans une autre :
Et se Bauduins Fantosmes voloit se
maziere haucier, sor le bourt del nohe
puet macener, et si puet embevrer en le
maziere le bourt del nohe, et plus (iries
ne le puet il aproisniier. (Pièce de 1223, ap
d'Herbomez. Etude sur le Dialecte du Tour-
naisîs, p. 12.)
Littré donne embrever avec la même signi-
fication, sans exemple et sans historique.
3. EMBEVRER, VOir EMBRIEVER.
EMBiAiRE, adj., peut-être qui va parles
chemins :
Se hom va an moustier la n'aveiz vos que faire ;
N'est pas toaz d'une pièce, tosl vos porroil luaufaire ;
A cenx qui i vonl dites qu'ailleurs aveiz a faire :
Sans oir messe sunt maint biau serf embiaire.
(RuTEB., HDiz de la voie de Tunes, l, 141, Jabinal.)
EMBiERHER, V. 3., mettre dans la bière :
La dame s'est dedens l'escring
Jordains U anies a tel dolor menée
Con s'elle fiisl devant Ini embierree.
(Joid. de niares, Richel. 860, I» 122 v°.)
Car Amboyns et Forques ont porté
Devant le roi Haguenon embierré.
{Gaydott, 1736, A. P.)
On en embiere plus de milliers qu'on
n'en guérit de demyes douzaines. (Cho-
lieres, Matinées, i, 85, P. Lacroix.)
EMBiis'oriR, enb., v. a., biner :
.XIII. journeulx desdites terres qui sont
preseutemeut plains de blé, et six jour-
neulx qui sont enbinotis. (1387, Arch. MiVl
31, f° 45 r».)
Cf. BlNOQUIER.
EMBLABLE, adj., qui peut être ense
mencé :
Lesquelles terres estoient et encores
sont emblables. (1417, Arch. JJ 170; pièce
77.)
EMBLAEMENT, - aiemeiit, - ayement,
-avement, s. m., récolte de blé ;
Nous verront tout soudain des nuages descendre
Une grasse rosée, une humeur douce et tendre
Parmy ces bas vallons.
Qui germant à souhait viendront bien-lost estendre
Leur riche eml/lavemenl sur les jaunes sellions.
(Chassign., Ps., Liiv, éd. 1613.)
— Fig., embarras, désordre :
A le fin que nul em emblaiement de
guerre ne se remesist en Escoce. (Froiss.,
Chron., X, 293, var., Kerv.)
Emblayement, a trouble, cumber^ pes-
termeiit. (COTGR.)
EMBLADER, VOir EMBLAEB.
EMBLAER, emblaier,-ayer, -oiev, -oyer,
embleer, anbl., emblader, anblaver, - eir,
verbe.
— Act., ensemencer en blé :
.11. jornals de ierrc anblaveis. (1242, Ca>'(.
de S. Yinc. de Metz, Richel. 1. 10023,
fo 97 r°.)
Es terres qui sont a présent embtaies a
blés. (1355. Reg. du Chap. de S.-J.deJerus.,
Arch. MM 28, f 7 r".)
Terres emblees. (13Sb, Reg. du Chap. de
S.-J., de Jer., Arch. MM 82, f» 16 v».)
Terres embloiees. (1376, Arch. MM 30,
r 38 v».)
Si le lessee emblea la terre et le lessor
après Vembleer, et devant que les blees
sont mature luy ousta, encore le lessee
avéra les blees. (LiTTL.,J»isfJt., 68,Houard.)
Si aucunes oyes sont trouvées ez prcz,
ou en vignes, en quelque temps que ce
soit, ou terres embladees, ou semées, pour
ce qu'elles font grant dommaige, elles
peuvent estre menées en justice. (Cout. de
Berry, p. 366, La Thaumassière.)
En terres embloyees ou semées. {Cout.
de Bourges, x, 5, Nouv. Cout. gén., III,
913.)
— Fig., embarrasser, charger, empê-
cher, occuper :
Et dites au roi Daire qu? trop sui enconbres,
A garder ai ma tiere et trop .w/i cnblars.
(Ronm. d'Alix., 1° il', Michelant.)
Ne puis je faire herbergaige, ne ostise
doneir, ne emblaeir par quoi ly hommes
devant dis soient dcstorbez de leurs aaise-
mens. (1247, Cart. Esdras de Corbie, Ri-
chel. 1. 17760, {'• 95.)
Dam**, t'es grosse, s'as le cors enblaé.
(G. d'Hanstone, Richel. 25516, f» 49 r")
Lors veiisiez maint bel conroi.
Et maint ohcvalx de grant desroi.
Mainte cnsegne, mainte baniere :
Assez plas d'une lieoe entière
En sont tuit li champ emblaé.
(G. de Dole. Vat. Chr. 1725, P 82». )
Mais d'antre cose erl emblaes.
On il ne pot en nule manière
Xe respiter, ue mètre arrière.
(Uir. de S. Elai, p. 60, Peigné.)
Et por ceu que li cielz et li ars et li
terre et li ague avoient esteit en une masse,
iai soit ceu que li uns soit contraires a
l'altre, si ne pooit il mies estre que li uns
ne fuist envolepeiz eu l'altre et embloieiz
de diverses colors qui en chascuns estoit.
(S. Graal, Richel. 2455, f» 109 r".)
Cil estoient tuit emblaé de garder leur
fortresces. {Cont. de G. de Tyr, ch. xli,
Ilist. des crois.)
Sire, ne vos doutes mie de moi, car del
menour escuier que vous aves séries vous
plus emblees que de moi. {Comtesse de Pon-
tftieu, Nouv. fr. duxiii°s.,p. 168.)
Li chevaliers i ala et trouva .ii. femmes,
ki nukes estaient enblavees d'atirer la famé
ki iert acoucie. (Li contes du roi Constant
l'empereur, Nouv. fr. du xiii' s., p. 8)
Ces glontons sont lassus an mengier emblavé.
(Doun de Maience, 5617, A. P.)
Adont ot Cipeiis ses gens bien ordonnes.
En .XVII. batailles lez fist en vérités,
Chascun en donna une de sez enfans chameiz.
La bauiere de France ot Ciperis le ber.
Bien dit qa'anUre de lui n'en seroil emblaies.
(Cipeiis, Richel. 1637, i" 108 v°.)
Us n'avoient que faire de la tenir leurs
chevaux, puisqu ilsaroient le siège et qu'ils
en seraient trop emblaies. (Froiss., Chron.,
XIV, 175, Kerv.
Qui l'endemain. si tost que jour fu, eust
veu tentes abatre, charioz charger, gens
forhaster, emblaver, et entoaillier , bien
peust dire : Je voy un nouvel siècle. ilD.,
ib., Riohel. 2641, 1» 68 r».)
Et regardèrent que Hz n'avoient que
faire de la tenir leurs chevaulx puis que
ilz aurovent le siège, et que ilz en seroyent
trop emhlaiez. (Id., i6., Richel. 2646, f»66''.)
EMB
El s'ils(!es flotz et flégards) sont trouves
emblaies ou empescbez de bos ou autres
emblays et empescheraens durant ladite
fesle, le bois on eniblay demoiirra con-
Ksqiiié. (1S07, Prév. de Doullens, Coat. loc.
du bail!. d'Amiens, II, 77, Bouthors.)
— Réfl., s'embarrasser, se charger :
Que ja d'omme conart ne me qnier emilaier.
(.Gaufreij, .•;304, A. P.)
Emblaier, avec le sens d'embarrasser,
occuper, éiail usité dans le langage popu-
laire au xvii" s. On lit dans le Diction'
naire de Richelet:
Emblaier (intricare). Etre occupé de
plusieurs soins difficiles. Cette femme est
assez emilaiée de son enfant. Ce mot est
bas, et point en usage.
Emblaié, ée, adj. (Terra consita). Ce mot
est vieux, et ne se dit guère que par les
laboureurs d'autour de Paris ; il signifie
ensemencé de blé. — Terre emblaiee, ou
idutôt terre ensemencée. Ou dit aussi em-
blaier une terre, uu cliamp.
L'Académie enregistre emblaver, comme
terme d'agriculture, signiOant semer une
terre en blé.
Picardie et Morvan, emblaiver, ensemen-
cer, cultiver un champ.
H. Norm., vallée d'Yères, et pays de
Ttray, emblaier, gêner^ embarrasser ; s'ap-
plique aux personnes et aux choses.
Dans le langage rémois, on appelle em-
lilaveur, un homme qui fait ses embarras.
EMBLAEURE, - aure, - eure, emblure,
I .liblaveure, - ure, amb., s. f., réculte de
blé et autres fruits pendants par les ra-
cines ; blés ou grains provenant des
terres emblavées et ensemencées ; terre
chargée de blé :
Vamblaure de la terre. (Etabl. (le S.
Louis, 11, XIX, p. 399, var., Viollet.)
Doivent lesdis preneurs labourer et en-
semancier chascun an a leurs coux la terre
du colombier et la terre du clos a moitié
de ambleure pour nous et l'autre moitié
pour eulx. (1353, Reg. du Chap. de S.-J. de
Jerus., Arch. MM 58, 1» 16 r°.)
Faire labourer et cultiver lesdites terres
a blés et a avoines et autres semences...
au tiers d'ambleure chascun, c'est assavoir
les .II. pars des grains qui en ystront.
ilb.)
La despeuille ou emblaure de l'une des
.11. pièces. (1357, ib., f» 74 r».)
Douze arpens de terre assis es ambleures
tenant a Estiennot. {Ch. de 1372, Arch. S
129, pièce 70.)
Et si pourra lever les embltcres des terres
emblavées par le vassal trespassé. (Coul.
d'Auxerre, lxiv, Nouv. Coût, gén., III,
597.)
Les emhlaveures et gaignages non coup-
pez ne sepnrez du fous sont reputez
meubles. (Coiit. de Meaux, lxx, Nouv.
Coût, gén., 111, ,387.)
— Par extens., emblaeure s'est appliqué
à la récolte d'une vigne :
Panre ]'ambleure de ladicte vigne. (1377,
Arch. MM 30, 1° 75 v».) Plus haut enbleure.
La langue moderne a gardé emblavure,
champ ensemencé de blé.
EMB
EMBLAGE, S. m., actlon de se dérober :
Et n'avoit peur autre au monde fors que
sievy fust d'aucun qui le pust avoir cognu
ou qui se fust perçu de son emblage. (G.
DE Chastellain, Cliron., III, 241, Kervyn )
EMDLAIEMENT, VOir E.\IBLAEMENT.
EMBLAIER, VOlr E.MBLAER.
EMBL.\NCHER, eiiiblauncher, v. a., don-
ner une certaine façon aux cuirs ;
De ceux qui emblaunchent quirs a escient
de bestes embles, de redubbours ache-
tauntz ascient dras embles, et les attirent
a autre forme. (Bkitt., Loix d'Angl.,
I» 71 V, ap. Ste-Pal.)
EMBLANCHiR, - «r, enb., enblencir, em-
blamchir, verbe.
— Act., rendre blanc, blanchir :
Candidare, enblanchir. {Gloss. de Con-
ches.)
La saulge nettoyé l'ordure des dens,
conferme icelles et emblanchist. {Platine
de Honneste volupté, i" 32 v», éd. 1528.)
Emblaiichissanl la face. (Aretin, Gen.,
p. 92, éd. 1542.)
— Réfl., se couvrir de blanc :
Ti'l se fait moult resg.\rder
Par s' enblanchir , par s'enfarder,
Qui plus est laide et plus est pesme
Que pecliiez mortelx eo quaresme.
(G. DE CoïKCi, ilir., liï. I, ap. Roq.)
— Neutr., devenir blanc :
I£t plus que nois enblanchvai,
{Lih. Psalm., l, p. 296, Michel.)
Et plus que nois emhlanchirai.
(ilême psaume, ms. Berne 697, f° T.ï r".)
Alberc, enblenchir. {Catholicon, Ricbel. I.
17881.)
— Emblanchi, part, passé, devenu blanc,
blanchi :
Par neif est enf/tenc/tie en Selmon. {Liv.
des Ps., Cambridge, lxvii, 15, Michel.)
Sur neif serai emblanchiz. {Ib., l, 8.)
Laveras mei, et sur nief serai embla[n]-
chil. {Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, f» 53 v».)
Laveras mei. e sur neif serai emblancit-
{Lib- Psalm., Oxf., l, Michel.)
De neif serunt enbtancit en Selmon. {Ib.,
Lxvil.) Var., emblamchit.
E par la confession de la bûche sunt.del
bien enblanchi devant Deu. (Maurice,
Serm., ms. Florence Laur. conventi sop-
pressi 99, f» &■)
... Sont enblanci. (Id., ib., Richel. 13314,
fo 32 v».)
Si serai emblanchis plus que nois. {Mise-
rie. N.-S., ms. Amiens 412, f° 114 r".)
Puis si furent hastivement tresJigurez et
enblancliiz. (Légende de Pilate. Richel.
19525, f» 59 r».)
Les espis estoient meurs com por soier,
quar ja tuit enblanchi estoient. {Estories
Roijier, Richel. 20123, f° 67''.)
Vous estes semblables aux sépulcres
ejfifctanc/a's qui apparent par dehors beaulx...
(P. Ferget, Nom, test, f 33 r».)
— Habillé, couvert de blanc :
Tci loe li enblanehiz ost des martyrs.
(Te Dcum, Lib. Psalm., p. 250, var., Mi-
chel.)
EMB
31
Et, trespasseit lo pont, astoient li deli-
table preit et verdoiant, aorneit de bien
flairantes flors des herbes, es queiz astoient
veues estre assembleies d'enblanchiz hom-
mes. {Dial. St Greg., p. 246, Foerster.)
EMBLASMER, V. 3., blâmer :
Li empereres qui estoit glorefiex selonc
l'us de sa terre, le fist estre devant lui une
pièce en tel point, si que maint en i ot qui
grant desdaing en orent et molt emblasme-
renl le prince quant il ne se leva lors. (G.
DE Tyr, xviii, 23, liist. des crois.)
EMBLAURE, VOir EmRLAEURE.
EMBLAVEMENT, VOir EMBLAEMENT.
EMBLAVEMENTE, S. f., embarras :
Si se disimuloient ce qu'il pooient et
faissoient disimuler leurs amis a le fin que
nulle emblavemente de guerre ne se reme-
sist en Escoce. (FR0IS3., Chron., X, 293.
Kerv.j
Cf. Emblaement.
EMBLAVEXCE, S. f., les fruits sBmés et
pendants par les racines :
Apres lesquels jours passez, sont lesdits
advestures et emblavences reputez meubles.
{Coût. gén. de Boulenois, cvi, Nouv. Coût.
gvn., I, 56^)
Emblavence de bled, corne sprung, or
put np, a pretty height above ground ; or,
Ihe springing, or pulting up of corne.
(COTGR.)
EMBL.WER, voir EMBLAER.
EMBLAVEIRE, VOir EMBLAEURE.
1. EMBLAY, amb., s. m., terre semée en
blé :
Celuy a qui ledit bos ou amblay appar-
tiendra est vers lesdits religieux en amende
de Lx solsparisis. (1307, Prév. de Doullens,
Coût. loc. du baill. d'Amiens, 11, 77, Bou-
thors.)
H. -Norm., vallée d'Yères, em6/a/, embar-
ras, au propre et au figuré.
2. EMBLAY, s. m., instrument pour
faire tourner la vis d'un pressoir :
Grosse cheville de bois, qui est mise
parmi la viz du pressoir, et en quoy l'en
mettoit Vemblay ou grant thiguel a faire
tourner ladite viz d'icellui pressoir. (1441,
Arch. JJ 176, pièce 78.)
EMBL.VYEMENT, VOir EjIBLAEMENT.
EMBLE, enbte, s. m., en emble, a emble,
loc., furtivement :
Es vus Satlian qui l'un sosduit,
Mist li talent Je prandre en enble
Del or que illuec vit ensamble.
{S.Brandan, .Vrs. 3516, f° 102'.)
Se ce ne fu coiemeut et en emble. {Artur,
Richel. 337, 1° 113'.)
Il se doutoit que il ne s'en fuisissent en
emble. (Chron. de S.-Ven., ms. Ste-Gen.,
C 309'.) H. Paris : a emble.
EMBLÉ, S. m., en emblé, loc, furtive-
ment:
Si sont la tuit quatre assemblé
Ucpostement et en emblé.
(.Rose, 129Stl, Marteau.')
EMBLE DENIER, S. 111., celui qui vole
les deniers :
32
EMB
EMB
EMB
Sud[1] larroncias emlile deniers.
(Rose. Vat. Chr. 1522, f i8^.)
EMBLEE, enblee, s. f., vol ;
Et sur tout vous gardes d'emblée ea
ayant l'oeil au boys.' (Cft. d'Yolande de
Sav., 13 jauv., aux seynd., Arch. mun.
Cliambéry,AA 1,3= dossier.)
— En emblée, en emblees, furtivement, à
la dérobée, en cachette, en secret :
En larecia u en enblee
M'en irai nne matinée. |
(.Cbrestie.\, du Rui Guill., 1598, Michel.)
Je ne movre des semaine
En larrtcin ne en emblée. \
(U Chevaliers dou leon, Vat. Chr. 1725, RomT.,
p. 565.) !
U trestorne et gaeocist, car plus tos va Ferrans
Qne qaarrians en enblee envoies par serjans.
(Roum. d'Alix., f° 21'', Michelaat.)
Ce ne fu pas fait en enblee^ i
Quêtait cil del paisi furent.
(GnuDain, 5728, Hippeau,) 1
Si la covoita tant por sa grant biauté j
qu'il l'en fist mener en embfee etjut a lui. i
(Lancelot, ms. Fribourg, f» 15''.) I
Ge vois fermer la porte et le pont que
nus ne se mete en emblée. {Artur, Riche!.
337, f° 382'.)
Pur quel te unt mened ces de Juda, en
emblees ultre le tlum e tes cumpaignuus
senz nus ? {Rois, p. 196, Ler. de Lincy.)
Et g'irai contre l'emperiere
En apert, non pas en emblees,
Qai si granz geoz a assemblées.
(GuiART, Roy. lujn., 6320, Buchon.)
— De jiième, a emblée, a emblees, a l'em-
blee :
En la maison Ion père as estel a enblee
Que un povres paumiers qui fust d'autre contrée.)
(De SI Alexis, 1016, Herz.)
Quant mesires Durmars ti ber
Voit le tornoiemeut liner
Tôt a enblees s'en parti.
(Durmars te Gallois, 892St, Stenjel.)
..... A i emblée
Ma lieu secret et en couvert.
(GfiEBiN, MiM. de lapass.. 15552, G. Paris.)
Par ce que es conventz des femmes ne
entroient les hommes, sinon a l'emblee, et
clandestinement... (Rab.,i,52, f° 14ir°, éd.
1842.)
— De même, par emblée :
Mallebouche et les mesdisans campi-
"eoieut et tenoieut les champs sur les pais
du dieu d'Amours et se.= subgiez, alliez et
bien vueiUans. uon pas hâtivement, mais
comme par emblée. (,Roi René, Œuv., m,
71, Quatreharbes.)
La langue moderne a gardé la locution
d'emblée, du premier coup, du premier
effort.
EMBLEEMENT, cmblemeut, adv., furti-
vement, à la dérobée, rapidement :
Piecha s'en fuissent fui embleement .
^Anseis, Ricliel. "93, f 25°.)
S'en estoit allé emblement vers l'empe-
reur. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., II, 72, fiuchon.)
E!tIBL,EER, VOlr EMBLAER.
EMBLEis, embleys, embliz, s. m., vol,
fraude :
En après avons ordoney que se nulle
persone soyt feme ou home ehust imbla
lana ovraye ou non ovraye ou filar, que
cilly persone soyt condampnee por .Ix. s.
laus. et soyt inteuuz de rendre l'embleys.
(1372, Ord. en fav. de lafabric. des draps,
Arch. Frihotirn, 1'"' Coll. des lois, n« 67,
f» 18.)
Deis lannes et deis filar,qui secretemant
et per maulvestié s'emblont et per mantes
foi se portent ver les Jueif de gage, en
emprontent argent sus teil embliz, et de
cillour embliz ploiisour Jueif drappallont.
(1412, Arch. Fribourg, 1" Coll. des lois, n»
709, f» 39 V.)
Suisse roni.. Fribourg, emblai, amblai,
vol, larcin.
EMBLEMENT, anft., S. ni., vol, rapt:
La fracture des églises, croix, images tt
autres lieax sacres, l'emtjement des veste-
mens et joyaulx précieux. ( 1562, fli'sc. des
guerres de Provence, Arch. cur., l" sér.,
t. IV, p. 40b.)
— En emblement, comme d emblée, fur-
tivement :
Pieça s'iin fusent foi an aublement,
Mas .1. roi ont de trop grant hardemant.
(An.tets, Richel. 368, f 279».)
EUBLEMi, -y, enh., part, passé, rendu
blême, livide :
Ledit Thomas fuist horriblement batus,
naufres, emblemys et maheynies par Johau
Salage. (Stai. de Henri IV 'd'Englet., an v,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
— Fig., altéré, troublé :
U James puis n'crt dolent ne irrez
Ne de nul mal enblemiz ne tucbez.
(Petite philosophie, ms. Cambridge, S. John's I,
u, Meyer, Romania, VIII, p. 340.)
Et les duement punir au fyn que le
people ne soyt per tielx riotours troublé
n'endamagé, ne la peas emblemy. (Stat.
d'Edouard II, an xxxiv, impr. goth., Bibl.
Louvre.^
Si le seigneur avéra damage encurrue,
ou sa fraunchise soit emblemy. (Bhitt.,
Loix d'Anglet., f» 223 v», ap. Ste-Pal.)
EMBLEJiissEMENT, - ysemeul, s. m.,
altération, violation :
Que il ne chiet en préjudice des sei-
gneours ne emblemysement de lour fraun-
chise, et que le statut de seynt eglys soit
toutez jours sauve. (Stat. d'Edouard III,
an-i, impr. goth., Bibl. Louvre.)
En emblemissement de la fraunchise de
seint esglys. (Ib., aiin. xviil.) Imprimé,
emblissemenl.
EMBLEMURE, S. f., altération, viola-
tion :
Au fyn que cest ordinance quant al price
et usage des draps soit maintenus et gardes
as toutz point sans emb/emure est ordeigné
que... (Stal. d'Edouard III, an xxxvii,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
E»iBLER, enbler, anbler, ambler, embrer,
verbe.
— Act., dérober, voler :
Gardes i met, non sin emblez.
(Passion, 360, Diej.)
Se diron de son fil qui fu el bois aublex.
(Parise, vn, A. P.)
Dirai que mon cner amblé m'a
Li ris et li bel oil qu'ele a.
(Thib. IV, Chans., p. 11, Tarbé.)
Les .11. pucielles s'aprociereut dou var-
let et li enblerent ses lajtres. (Li Contes
dou roi Constant l'Emper., Nouv. fr. du
xni' s., p. 22.)
On faire signe ce me semble
A la belle qui ton cner emble
(Clé d'amour, p. 17, Tross.)
De.iiii. paires de solers que.i. lions o»oit
■ anblez. (1332, Compte d'Odart de Laigny,
Arch. KK 3% f« 121 v".)
Le serviteur Agrippe... embra aucuns
joyaulx a son seigneur et s'enfuy. (Hist,
des Emp.,ATs. 5089, f°4 v».)
Commande, se il te plait, que le sepul-
chre soit gardé jusques au tiers jour, affîn
que ses disciples ne Vemblent. (O. Mail-
lard, Hist. de la passion, p. 70, Crapelet.)
i'aij eslê emblée.
En chambre enfermée.
Et puis viollee
Comme manlgré moy.
(Uoral. d'ung Emper., Ane. Tb. fr., III, 150.)
Pour recouvrer cette première liberté
que César luy avoit emblée. (Pasq., Rech.,
I, IV.)
— Réfl., et fig., se dérober, s'esquiver,
s'enfuir :
Rigans s'en enhle, des antres est partis.
(Garin le Lah., 3° chans., x, p. 255, P. Paris.)
De la cort cel evesqne eissi s'en est enblez.
(Garmeb, lie de S. Thom., Richel. 13513,
f 35 T°.)
Moult parfu Sansadoines et sages et membres.
Par une vies posterne s'en est des Turs embtes.
(Chans. d'Anlioche, v, v. 551, P. Paris.)
Quant li grant lornois fu fines
Et li Galois s'en fu enbles.
(.Durmars le Gallois, 8901, Stengel.)
Et que de nous se part et emble.
(Rose, ms. Corsini, f° 4".)
Lors ot Jouhan la guerre chiere.
Qui au grant besoing s'en embla.
(G. GuiART, Roi), lign., 3100, BucUon.)
Et ele s'enbla !a nuit, si vint au port de
mer. (Auc. et Nie, p. 39, Suchier.)
Et s'estoient amblei le soir de nuit de
l'est. (S. Graal, Richel. 2455, 1'° 228 vo.)
Se ala et pas[sa]a tant de l'uu a l'autre
que il s'embiaet feri ceval des esporons.
(Froiss., Chron., II, 24S,Luce, ms. Rome,
f 66 v.)
■Vous vos emblastez de my et sans con-
giet, et sus me deffensce vous partesistes.
(ID., ib.. Il, 317, Luce, ms. Amiens.)
Li Jones contes de Flandres, qant il xe
fu ensi embtes, s'en vint a Saint Venant.
(ID., ib., IV, 256, Luce, ms. Rome.)
Et au bout de trois jours ensuivans,
semblèrent et s'en alerent secrètement
grand partie d'yceulx compaignons de
guerre, sans le congié de leurs capitaines.
(MONSTRELET, ChroH., Il, 119, Soc. de l'H.
de Fr.)
Pour rien que je face on labeure
Mon cnenr de vous ne s'emblera.
(Actes des Apost., vol. I, i° 145=, éd. 1537.)
Vostre gent corps de moy se part et emble.
(Cl. Mak. ,£/«!;., iv, p. 69, éd. 1544.)
— Emblant, part. prés, et adj., furtif :
EMB
EMB
E.MB
33
El la lont bellement 11 di je,
Ensi qae par paroUe enibhnl.
'l'r.oiss., l'Espin. amour., 1109, Scheler.)
— En emblant, à la dLM-obée :
Car je ne m'osole avancier
Ne on ma dame esloit lancier.
Se ce n'estoil lonl en emblanl.
(Piioi^s., rEsp. amour., 3G08, Scheler.)
— Emblé. part, passé ; regard embléj
coup (l'œil à la dérobée :
Li penser amonrens et 11 regart emblé
It'uas vers yeali et rlans par dcbonnairelé.
',!«'"' rf" paon. ms. Brus. 11101, f° 10a r°.)
Embler a été employé par quelques au-
teurs modernes , tel que Saint-Simon,
pour dire ravir avec violence ou par sur-
prise. 11 est encore usité en Normandie.
emblehie, s. f., vol :
Par graut emblerie hors des leyus et
peal.x laulz noucusturaes. (&fa(. (le Henri
VI, an XXV, iiupr. golh., Bibl. Louvre.)
EMDLEun, - our, s. m., celui qui en-
lève, voleur :
Tiel emblour, emportour, relreihour, et
avoidour. {Stat. de Henri VI, an vm, impr.
KOlh., Bibl. Louvre.)
EMULISON, S. f., vol :
Tant tost ont ele snspeccion
Qui de son fii le rmblison
Par jus fel et par treison.
(Hug. de Liitcoln. Richel. 90-2, f° 135\)
EMBLiz, voir Embleis.
EMBLOIEU, voir E.MBL.iER.
EJiBLOQUiER, - qiier, v. a., couvrir
d'un bloc ; se disait particulièrement des
cadavres d'excommuniés qu'il était inter-
dit d'enterrer dans un sol quelconque, et
sur lesquels, pour se soustraire à la puan-
teur et à l'borreur du spectacle, on jetait
quelque peu de terre ou des pierres qui, en
s'amoncelant, formaient un bloc.
(E.icemple égaré.)
Consulter Du Cange, Imblocatus.
— Fig , cacher, dissimuler :
Mes cist siècles si cort nos tient
Que de l'autre ne nos sovient,
Tant covoUons, et clerc et lai.
Que nos enblocons noslre loi.
O'ie lies Pères, Richel. 23111, f° 81' ; du Filz au
seneschal, 11, Méon, A'. Rec, II, 331.)
— Au seizième siècle ce mot se présente
avec diverses acceptions flgurées.
Act., comprendre, renferiner.coinpter
au nombre, mettre au rang :
Sous le nom desquels j'einWo^îte le reste
de messieurs de la pratique. (Chol., Mati-
nées, p. 75, éd. lo8o.)
— Neutr. et réfl , se joindre pour le
plaisir :
D'autant que les allechemens sont plus
grans il'embloquer avec la beauté. (Chol
Matinées, p. l.«7, éd. 1383.)
C'estoient des gens désespérez, ennemis
d'honnesteté et qui avoient perdu toute
honte, de sorte que de mesmes que les
i bestes brutes ils ne se hontoyoieni point
' de s'embloquer a la cupidique les uns de-
vant les autres. (Id., Apresdinees, vr,
f" 214 r", éd. I387.J
EMBLOuciiiR, enb., V. a., tromper ;
Pour gens enb/auehir i abil, Mans les couvents)
Je ne qniers sen plus que l'abit.
(Ro.w, Val. Chr. 1858, f° 9G''.)
Cf. Emdacher.
EMBLOYER, VOir E.MBLAER.
1. EMRLURE, S. f., allure :
J'en vois nng peu plus grant emblure,
(Gredax, ilisl. de la pass.. Ii361, G. Paris.)
2. EMBLURE, voir E.MaL.\EURE.
EMBOBÉ, adj., attifé;
Mais le pool getté sus l'oreille
Ne fait pas d'armes la merveille.
Et peut bien estre que bobez
Est de ce qu'est ci embobez.
(Ms. Genève l';9 ''"S liitler, Poés. des xiv" et
sV s , p. 17.)
EMBOCER, v. a., relever en bosse. Pals-
grave dit : " 1 booce or to boce out, as
■w'orkemcn do a holo'we thynge to niaUeit
semé more apparent to the eye. >
Ce brodeur a enbocé ceste piecR d'ouve-
raicp fort bien. (Palsgrave, Esclalrc,
p. 459, Génin.)
EMBOCii.\iz, s. m , embuscade :
Ou que tu wez embochniz
Faire por doner poingnaîz
A rens qui apies t'ensnerront.
(.1 DF. Priorat, Yegece, Richel. 160i, f .ït''.)
Que l'on le prant par sorvenues (l'ennemi)
Et ausi par emboehaiz.
(Id., ib., f 52^)
1. EJiBociiER, voir Embaucher.
2. EMBOciiER, voir Embdschier.
EMBOÉ, emboué, adj., ensemencé :
.1,. journeu.v embolies en blés. (137G,
Grand-Seive, ap. Manuier, Commanderies,
p. 609.)
EMBOELÉ, -'^oulé, adj., éventré :
La furent niiins cbevaulx renverses et
emboiiles. (Girarl de Rossillon, rm. de
Ceaune,. éd. L. de Montille, p. 283.)
Cf. ESBOELEn.
EMBOER, enboer, anboer, v. a., couvrir
de boue ;
Tous ses membres ot dotroies,
Mersuîllies iert et cnboes
Ades de tai et de la boe.
(Mir. de Si Eloi, p. 103, 'reigné. )
Icellui enfant et son chapperon estoieut
bonni de boe, et lui demanda pourquoi il
pluroit, et qui \'avoil ainsi emboé. (13S3,
Arcb. JJ 123, pièce 212.)
— Fig., souiller, déshonorer :
Li bien ne sont mie plaisant a Deu, ki
devant ses oez enboeit sunt de la mellance
des malz. (Dial. de Greq. lo pap., Jloral.
sur Job, p 300, Foerster.)
Se plusieurs gen* me voient, ma bianté erl loee;
Mes se phisors m'atouchent, j'en serai emboee.
KDe la Foie el de la Sage, ap. Jub., Nauv. Rec,
II, 75.)
— Emboé, pari, passé, couvert de houe :
Quant les gens venoient al Temple et il
avoient les pies emboes. il les terdoient
illuec. (Cliron. d'Ernoul, p. 204, Mas La-
trie.) Var., anboes.
EJIBOFFISSEMEXT , VOir EjIBOL'FlSE-
ME.NT.
i. EMBOiER, V. a., percer de part en
part:
Bon Wathier de Donchcry geta de sa
ditte pspee contre ledit exfiosant si arand
cop, qu'il emhoia un boucler, que ycellui
exposant tendi contre! le cop, et lui creva
un det de sa main. (1377, Arch. JJ ^'>3
pièce 4.)
2. EMBOIER, voir EJIBUIER.
EMBOiETÉ, adj., ivre :
Icelle femme qui esloit emboielee et pleine
de vin. (1468, Arcb. JJ 197, pièce 48.)
EMBOiRE, - boivre, enb., verbe.
— Act., absorber, être pénétré par:
Ung nouveau vaisselet emboil par nature
la première liqueur qui y est coneeue.
(G. Chastell., Vérité mal prise, p. 528
Buchon.) '
t:elte terre emboit et attire grandes
quantités d'eaux. {Descr. du Ml, p. 277.
ap. Léon, Descr. de l'Afr., éd. 1336.)
— Imprégner:
Le beurre par sa unctuosité et humidité
a a emboire et profonder les corps lesquelz
il alouche. {Jard. de santé, p. Si, impr. la
Minerve.)
— Fig., absorber, s'assimiler :
Esloient la contournées et enbutes toutes
les rentes et revenues d'Eugleterre.(KROiSS.,
Chron., 11, 236, Luci', ms. Rome.)
Les Flamens habitans en Saxe, embeu-
rent les meurs et contradictions des
Saxons. (Rab., 1. III, c. 1, f» 13 r'^éd. 1532 -
— Plonger :
11 faut avant toutes choses calciner la
terre noire l'espace de vingt et un jour, tous
les jours une fois, dans un four des ver-
riers, ou de réverbération, et a cliasque
fois, l'emboire dans sou eaue. (A. Du Jlou-
I.IX, Quinte ess. de tout, chos., p. 40, éd.
1549.)
— Réfl., s'imprégner:
Estendant de laine a l'environ du navire,
elle s'emfeo/ra des vapeurs de la mer. (De
l'INET, Ptine, XXXI, 6, éd. 1366.)
— S'inflllrer :
Celle eau.... se absorbe et em6oi( en la
terre. (Descr. du Nil, p. 293, ap. Léon,
Descr. de l'Afr., éd. 1336.)
Les eaux amcres sont tenues pour mau-
vaises, aussi sont celles qui comblent et
remplissent incontinent un creux , par
faute de s'emboire. (Du Pi.net, P/ine, xxxi,
3, éd. 1366.)
— S'enivrer, se laisser entraîner comme
par une sorte d'ivresse :
En ceste ardeur se 1! s'emboit.
Froiss., le Joli buisson de jonece, 3311, Scheler.))
— Embeu, part, passé, imprégné :
Qaant Jicob la cote a vehne
Tainte de saoc el embchue.
(M*cÉ delaCharité, Bible, Uich^l. iOI, P 13'.)
3
3^1 EMB
Cete toyson, fet il. senz donle
S«ra demain an malin tote
Bien embekue de ronsee.
(Id., !*-.
— Embeu en, absorbé dans la contem- ^
plation de :
Comment en son doulc viaire j
Je sui tous emius. ,„ <> u i ^
(Froiss., le Joli buisson de jonece, 31-10, SchelerJ |
Centre de la FranccsVmboire, s'imbiber,
et tremper; se dit principalement de l'ac-
tion de l'eau ; embu, imbibé : ■ Ces terres
sont bien embues. • Se disait autrefois de
tout antre liquide, notamment du \m.
(Jaubert.) Suisse rom., emhoire : « Le pa-
pier brouillard emboit l'encre. Les terres
légères emboivent la pluie. » On dit d'une
manière analogue dans la Drôme, « la
soupe est trop épaisse, le pain a embu tout
le bouillon ; cette soupe est embue d'avoir
trop attendu. «
EJiBOisÉ, adj., boisé :
Que j'aye encor une abbaye emboisee
Pour rendre aussi ma maison plus aisee.
(.VavC!., Sa/., m, a M- de la Serre.)
EMBoisiER, -oissi»-, cnb., V. a., mettr.>
dans ujie entrave :
Bien fust resons que banis fnst
Deseur destrier estriers de fust...
Moines qai a piez emioisicz
S'orgueilleus est bien est boisiez.
(G. DE Coixci, Doul. de la mort, Richel. 231H,
i" 298''.)
Enboissiez.
(ID., ii-, ms. Brus., t° '213'.)
EMBOissoNNÉ, oib., part, passé et adj.,
plein de buissons :
Mes tant estoit (la cité) agastiee et en-
boissonnee que nos ne poions a la \oio
assener. {Comm. s. les Ps., Richel. 9W,
p. 227^)
EMBOIVBE, voir E.MB0IRE.
EMBOLisMAiRE, amboUsmcre, iâ]., em-
bolismique :
L'an est appelle ambolismere quant i
chiet une lunaison de .xxx. Jow^.q"' «f,
rpcneillie de .X. jours en quoy l an du
oU^'surmonte l'^n de la '""«■ (Co«bi-
CHON, Propriet. des choses, Richel. 22o33,
f 137''.)
EMBOLisMEL, - al, adj . , embolismiqne :
Lors dois tu prendre celui joretles XI.
de reraanant, et joindre sor .xviil., et font
vvx ce est une lune embolismel qui doit
ostre mise en l'année disennevisme. (BRtN.
Lat., Très., p. 143, Chabaillc.)
Embolismalis, ans emboUsmal, qui ay
.XIII. lunesons. {Gloss. de Sahns.)
Je snyve enfin a mon extrême mal
Ce roy d'Escosse avec ces troys éclipses
Snirantz encor cest an emboli^mal.
(SCEVE, Délie, ccccxxv.)
A Eleutheres, année embolisviale pour
la papauté, 1609. (L'Est., Mem., 2= v->
p. S59, ChnmpoUion.)
EMBOLisMEisoN, - cisun, - uisun, -eis-
sun, s. m., embolisme :
Dont faimes par raisnns V embolismeisuns.
(P. I.E TH.ic.f, liv. des créât., 1385, Wright.)
EMB
\ Dedenz sont par raisnns les embolismeissuns.
1 Oae nus jrnarder devums les embotismeisms.
\ (Id., ib.. 1399.)
f° 'iS°.) Dont dirrnm a présent.
Se Dens le uns cunsent.
Quant nus demusterruns
Des embolismaisuns.
(iD., Cumpoz, 2323, Mail.)
EMBONNER, anbounelr, v. a., comme
aboner, borner, limiter :
Dou preit Hanrit et île dame Jehenne sa
suer, ancoste la Venue, par sus 1 awe, toni
ensi com il duret per devers Nict, ausi coui
il esl anbonneis de paulx ke Burtadons ai t
fait fichier ou preit. (1284, Cari, de S. Vtnc.
de Metz, Richel. 1. 10023, f» 126 r».)
Et ses .II. danrees de preit davant ditos
doit on anbonneir et justicier tout ade>
par lou maiour S. Vincent. (1310, lO.,
f 132 vo.)
EMBONXiu, V. a., rendre bon :
Mais comme faut il faire pour conserver
les chiens d'oyseau en leur bonté, et si
tant est qu'ils s'appesantissent, comme
doit on procéder pour les embonntr. (Uf.s-
PARRON, Vise, de chasse, p. 93.)
EMBORDER, Éiib., verbe.
— Act., border, parer :
Bien fii enbordee et jonchie
La chambre ou ele just (la dame).
(fEscou/pe, Ars. 3319, P 15 y .)
— Réil., s'embarrasser :
N'a cure de miséricorde,
Ne d'alesne pas ne s'enbordr,
Ne cure n'a de bcsague.
(Parlon., 2987, Crapelet.)
EMBORER, - ourer, enb., (s'), v. rén.,
s'appliquer à :
Cil qui de mentir ne s'enbore,
Car de vérité est fontaine. -,-,,«•, \
(Reclcs DEMotiENs. Miserere, Ars. 3U2, f^ilO'.;
C'on se doit adies enbourer
De Dien servir et aonrer. ^
(B. DE CoNDÉ, H Contes don pellican. Aïs. io.>,
fo 9* ; Scheler, t. 235.)
Labonrere, enlens, qui laboures
De teil œvre que tu t'emboiires.
Soit as cans. a ville u aillonrs.
Dont vivre convient les meilleurs.
(J. DE CosDÉ, li Dis des estas don monde, 20 i,
Scheler.)
EMBORGNE, adj., qui louche, qui a l'air
menaçant :
Et sembloit bien a la contenance hom
hardi et corajous et de grant deffense, et
ot les oilz eniborgnes et gros enlummeis
de grant orguel. (S. Graal, ms du Mans,
Hucîier, m, 383, et ms. Richel. 245a,
f 194 v.)
EMB
Apres les Danois queurt dolens et eoibosmcs.''
(Doon de ilaience, 9117, A. P.)
EMBOSSOiR, ambossoiier, s. m., enton-
noir :
Deux ambossouers pour entonner vin
{Vente des biens de Jacques Coeur, Arch.Klv
328,1° 272 r».)
Fr.-Comté, emboiissou, entonnoir en fer
blanc. Bas- valais, Vionnaz, éboxô, enton-
noir.
EMBOT, voir ElIIilllT.
1. EMBOTiîR, enb., V. a., mettre dans
EMBORNEUR, S. m., celui qul placB des
bornes, arpenteur :
Lorsque les parties veulent avoir des
bornes et marquer ensemble 1 endroict
ou ils les veulent avoir, les emborneurs les
p aceront au lieu designé. [Coût de Brus-
ïelles, Stat. coucern. les partag., xcvii,
Nouv. Coût, gén., I, 1273^)
EMBOSCHIER, VOlr EMBUSCHIEB.
EMBOSMÉ, adj., comme abosmé, abîmé
dans la douleur :
une botte, dans des bottes :
Cloistriers, n'est pas croies tes fros
Ti pié largement enboté
N'ont caires par les llos trolé.
(RF.Ci.r^ de'Moliens, Dit de Charité, Ars. ..142,
{' 221'.)
2. EMBOTER, - otler, V. a., mettre en
botte, en paquet :
Les pierreries et enrichissemens estoienl
enlevez, que facilement on emboursoit ou
embottoit. {Disc, sur le saccag. des egl..
[0 66 r», éd. 1362.)
EMBOTUM, s. m., ustensile large par en
bas et étroit par en haut :
Emhotum esl ung ^1^*™"',^°* \f£„rf ;
soubz et gresie dessus, et est ainsi figuré a
ce le fin que la fumée de ce qui est mis
chault voise au lieu ou l'on veut qu'elle
voise .{Le grant Herbier, 1° il v .)
EMBOL-CEMENT, VOiT EMBOUSHEMEST.
EMBOUCHE, S. f., abouchcmeiit ; étr.-
d'une bonne embotwhe, être agréable k dire
et il entendre :
Nous venons vers vous, cœur et bouche.
Pour cas qui hautement vous touche,
' Voire touche et touchament fiert.
Par quoy, selon que au cas afliert
Et qu'il est d'une bonne embouche,
Preslez y voslre oreille douche.
(G. de CHASTEiEAm, la Paix de Paonne, vu, 4-1,
Kervyn.)
EMBOUCHEMENT, - cemcnl, - quemeni,
enb., s. m., bouche, entrée, embouchure :
Encontre tendi son escn
i;t cil i a si bien fern
Que 1res parmi le tranche et fent
Enlresqu'a son enboiichement. ,
{Perceeal. ms. Montpellier H 2i9, 1 i-t 1
A Vembomuement de le fo"'?'^"';- (^f /'
Lille, ap. LaFons, Gloss.ms., Bibl.Amiens.,
AVemboucementdeceBle isle^(G. ^ Chas-
1 TELL., Chron. des D. de Bourg., Il, o.>,
I Buchon.)
I Et doibt avoir une buse commenchant -i
1 P^rlv de S.-Biquier, (^out. loc. du baill
j d'Amiens, I, 489, Bouthors.)
On estouppe les emboMCftmens d'un vi-
vier. (lS34,S.-Omer, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Deux ou trois fois ayant donné a W»-
ehPment du havre, autant de fois il tut rc-
t eltfen la mer. (Mart. DU Bellay, Mem.,
I 1 X, f 238 v», éd. 1569.)
' _ caparaçonnement de la tête d'un cbe-
i val:
EMB
EMB
EMB
35
Montes sur chevauii couverts et pares de
leurs arineSj, dont les saœbues et VeinbOll-
chement aloiént jusques en terre. (Faoïss.,
Chron., Richel. 264i, f» 100 v».)
— Abouchement :
L' emboucltement de nostre sainct père le
pape, l'empereur et le roy, faict a Nice.
Avec les articles de la Irefve, et lettres du
roy a monsieur le scui'^'erneur de Lyon.
MD .XXXVIII. (Acte dêlS38. Arch. cur. delà
France, 1" sér., t. lU, p. 20.)
Voyla le sommaire de cest embouche-
menl, lequel demeurant du tout infruc-
tueux, s'estans obliges la royne et le roy
de Navarre devant que partir "de Monlehery
de n'outrepasser la resolution prinse en
leur conseil. (Beze, Hist. eccles., t. II,
p. 81, éd. 1580.)
Dans la langue moderne, embouchemenl
signifie action d'emboucber.
KMBOUCHEUR, S. m., diseur de fables :
Einboucheur, taletellar. (Palsgrave, Es-
claire., p. 279, Génin.)
EMBOUcnEURE, ombouschure, embou-
quem-e, s. f., désigne une marchandise far-
dée qu'on a essayé de faire paraître plus
belle qu'elle n'était, en mettant le meil-
leur dessus :
Quiconques amènera aucune d'icelles
marchandises esdittes places et marchez,
ou il y ait aucune ambottschure : c'est as-
savoir qu'ilz ne soient aussi bonnes et
souffisantes dessoubz comme en la montre
il forl'era icelles denrées. (1415, Bégt. yen.
pourlajurid. du prév. desmarch., Arcb.
JJ 170, pièce 4.)
Le mesureur qui mesurera blez, farines
ou grains ou il y ait amboiischure... {Ib.)
Si lesdiz jurez et gardes diidit mestier
treuvent aucunes denrées, comme seing
blanc ou noir, sieuf et oint, ou il ait em-
bouqueiire ou autre liqueur adjoustee, de
quoy l'un Taille pis que l'autre, teles den-
rées seront forfaictes. (1424, Ord., xill,
83.)
Dans une reproduction postérieure de
soixante-trois ans, de l'Ordonnance de
1424, emboiigueure a été altéré en embro-
queure :
Et se l'on trouve sain blanc ou noir suif
•ou oingt, ou il y ait embroqueure ou li-
queur, dont l'une vaille pis que l'autre,
icelles denrées seront forfaictes. (1487,
Ord., XX, p. SI.)
Selon Roquefort , en Franche-Comté,
embouchure désigne un biseau de pain, la
baisure.
1. EMBOUCHIER, euboucker, -oclœr,en-
bouqider, verbe.
— Act., boucher :
Et puis reclost l'en la porte et Venboucha
l'eu la bien. (JoLNV., S. Louis, xxviii,
Wailly.)
Eiiiottcfeereldesboucher le pertuis quant
mestiers sera. (1328, Compte de Odart de
Laigny, Arch. IvK 3% 1» 14 r°.)
— Entretenir bouche à bouche :
Et aucunement embouchèrent le cappi-
tame de Crathor touchant la charge qu'il
vouloit baillier au jouvencel. (J. de Heuil
le Jouvencel, f 238 v, ms. Université ) '
Pour scavoir si riea de nouveau
Est advenu en four ne cave
.\tEn qu'a l'yssir de conclave
Un? peu vons en puisse emboucher.
^.^ct. des Aposl., vol. I, f> 3,'i<:, éd. i:;S7.1
Ouy avez par ci devant l'oppiaiou de
ehascuu reste de vostre intencion, a vostre
plaisir sur ce nous emboucher. (D'Auton,
Ghron., Richel. 5081, f» 30 v».)
C'est a dire que celuy que elle nommera
de son plein gré pour son seigneur et
mary ce soitsans contradiction quelconque.
Protestant toutesvoyes... que de lun ne de
l'autre je ne l'a// embouchée, ains luy en
laisse et permets totallement son franc
arbitre. (Le Maire, lUuslr., lî, 3, éd. 1.548.)
— Réfl., s'aboucher :
Mais s'estant embouchez ensemble et
Bourbon et le visce roy, Hourbon tira
outre sans attaquer Florance. (Brant.,
Grands Capit. estrang.,\. 1, cxi, Ribl. elz.)
— Faire emboucher, faire paraître ;
Se je ne te faifi emboucher
Tout maintenant devant le juge.
Je prie a Dieu que le delngc
Courre sur moy et l:i tenipeste.
(Paîhel., p. Si, Jacob.)
— Embouchié, part, et adj., la bouche
remplie :
D'un parler sainct, plein de déception
Le faui parjure est toujours embouché.
(Cl. M.vnoT, OEau., IV, 245, éd. 1731.)
— Fort embouchié, en parlant d'un che-
val, qui a la bouche fort dure :
Le cliiefz des Bourguignons csloit mon-
tes susung cheval /"orf embouchiez , lequel
se effrayt, et emportait le dit s' d'Autel
dedant leurs ennemis. (J. Aubrion, Journ.,
1481, Larcliey.)
— Mal embouché, qui ne cède pas à l'im-
pression du mors :
Sus un coursier mallenbouquié . (Fhoiss.,
Chron., 11,39, Kerv.)
Liquels (coursier) estoit fors et rades et
mal enbouquies. (Id., ib., "V, 229.)
Wallon, Mons, embouquier, introduire.
2. EMBOUCHIER, embonqiier, - cqner,
- ier, V. a., parer à l'extérieur, farder une
marchandise, essayer de la faire paraître
plus belle qu'elle n'est, en mettant le meil-
leur ou le plus avantageux par dessus :
Se blez emboukiez venoit el marquié
nous devons jugier l'amende du mesfait a
nostre volenté.f 1273, Cari, de Ponthieu,
Richel. 1. 10112, f" 159 v.)
Pour garder que nulles denrées embou-
cheez ne mal fresches ne soient vendues
en ladite ville. (1309, Ord., v, 254.)
Nuls ne face fere nulle confiture en
boistes ne en bouteilles embouchié que
elles ne soient de telle matire dessoubz
comme dessus. (1321, Arch. JJ 61, f° 1 r».)
Qui vendera blés eiibouchies, ne autre
grain, il paiera .XL. s. {Ordonn. de la ville
de Reims, Arch. admin. de Reims, t. III,
p. 491, Doc. inéd.)
Uus colers doit estre aemplis de tel cm-
plage et de aussy bon par dedans qu'il est
embouquies par dehors. (1352, Ordomumce
de l'écheoinage d'Amiens sur le métier de gor-
relsrie, an. A. Thierry, Monum. de ihisl.
du tiers êlat', I, 558.)
Que canvre emboucqnié ne canvre mouillé
ne soient vendues a paine de .v. solz. (Sla-
tuts des cordiers d'Amiens, ib., II, 39.)
Que le laigne qui vient en navel ne soit
admenusie ne enbouquie. (Ch. de la fin du
xiv° siècle, Mon. de l'uist. du tiers étal, IV,
24.)
Que nul n'ait waide qu'il soit embouquié,
et qu'il ne soit aussi bon dessoubs que
dessus. (Stat. des marchands de gnéde, xv"
s., ap. A. Thierry, ib., 111, 588.)
Pignolat emboucliié. (Ord. concern. la
vente des denrées au poids, Isambert t. III,
p. 32.)
3. EMBOUCHIER, VOir E.MBnSCHIER.
EMBOUCLER, verbc.
— Act. , attacher, serrer avec une boucle :
4 braiers de cendal, pour façon de
ehascun, et pour les emhoueler en argent,
G s. p. pièce. (1352, Compt. de La Font.,
Uouët d'Arcq, Compt. de l'argent., p. 137.)
.11. grans flacons dorez et esmaiilies.
penduz de tissuz de soye embouclez et fer-
rez d'argent. (1353, Invent, du garde-m. de
l'argent., ib., p. 320.)
Chascun preuoit son cheval de lance
royde, aovnee de penoncel joly, qui incon-
tinent fut emôOMCie sur ceux qui attendoient
qu'ilz feussent receuz. {Perceforest, vol. IV,
ch. 19, éd. 1528.)
— Réfl., au fig. :
Le canal, qui, venant de la graud'mer,
s'emboucle dans ce lieu, est si grand, si
large et si net qu'il suffît pour recevoir
toutes sortes de navires. (La vraije hist.
des troubles, t' 498 v», éd. 1574.)
EMR0ucLEiTRE,em6t(Êfteî(re,s.f., boucle:
En le large a fin or, desous Vcmboucleure.
(Roum. d'Allv.. f° 24'", Michelant.)
Caigne sani cotel e bnele sani ceinture,
A trop vieus espérons e sanz enbugleure.
(Th. de Kf.xt. Gc'sle d'.ilis., Rictiel. 24364,
f» 18 r».)
— Fig., obstacle, embarras :
Train, court, amour, telle cmbouclure
m'ont gendre mainte afîlstolure.
(CoQiiiLL., nias, des ami. et des dam., II, 16 i,
Bibl. elî.)
EMBOUER, voir E.MDORR.
EMBOUFFER (s'j, v. réfl., s'amortir :
Ne voyez vous pas qu'un bonlet de ca-
non donnant dans une balle de laine, de
cotton, de mousse, de plumes, etc., s'em-
b07iffe la dedans, et perd coup, parce qu'il
u'y a résistance. (Cuolieres, Apres dinees,
VI, f» 205 r°, éd. loS7.)
ESiBouFi, adJ., bouffi :
Les despensiers emboufis de bonbance.
(Ross., te Poèmes, 1. 1. p. 57, la Lyre, Bibl. cli.)
EMROUFissEMEXT, cmboff., cnb., s. m.,
bouffissure, gonflement, orgueil :
Paor saut toute plaine d'ire,
^ui trop soloit estre foarde ;
Honte sa cousine regarde,
lit quant si la vit entreprise,
S'a la main a l'espee mise
Oui trop en trenchant œalement :
Souspeçon i'eiKbolJissenietit.
OL nom.
yRose. 15713, Iléon.)
36 EMB
S'a (Honte) la raain a Tespee mise
Qui trop iert Irenchans malemeal,
Soupeçoa i'embmilfissemenl |
(/*.. Vit. Chr. add. la-2-2, f° lU» •) 1
Souspechon i' enbdfissnnevl ■ ,
(U , Val. OU. 1-21Î. f 11. -^
Souspeçoa dVmfto#s.«mfn/. _ ,„ ,„,b-, 1
(M., ms. Corsitii, (° 101 .) I
EMDOUGER, V. a., mettre des poches îi l
un habit : . '
avûit donné un pourpoint et -i' ^ «h»«\*^^
n fiire que la coustunere a\oil cousu
toute matinée pour embouger sa houppe-
lande. (1468, Arch. JJ 200. pièce 117.)
EMBOUGLER, V. 3., dupei" :
Onil, dessus la draperie.
Vrayement, tous avez bien fait peslre
Joceaulme? Qa'esles vous, bon nieslre,
D'emi'oîMifr gens, sainte Marie !
(Palhcl'm, ms. Bigot.)
KMBOULi, part, passé, emhrasé :
Por Tardant midi d'esté
Dont touie terre est emboulic.
{Fables d'Ov.. Ars. SOtlO, f° l'l°-'
EMBOULLEMENT, cnb., S. 111., suhite ar-
rivée :
Il îivoit en voUenté de atTianchier et de-
taicher les cences que ladite abaiee dob-
Yoit, laquelle en dobvoit p "x de llll-" Ibz
chacun an se le dit enboullement des dits
eneubaxade ne fuit venus. (J. AUBRlO.N,
Journ., 1463, Larcbey.)
EMBOULLEB, V. 11., ténioisncr du n.é-
coiiteuteiiient :
Tons se prin.lrent a embonlU'r,
Grongner. hngncr et rebeller.
Quand veircnt la chose ainsy mal duitle :
Sans dire adieu prindrent la fuitle.
(Chrm. de la mhle cite de Metz. Pr. de 1 H. de
Lorr., II, cxsxvu.)
EMBOUQUEMENT, VOir E.MDODCUEMENT.
EMBOUQL-EURE, VOiC EMBOUCHEURE.
EMBOUQUIEU. \ûir ElIBOUCHIER. j
EMBOUu, voir E.yaouRG.
EMBOURDÉ,.adj., menteur, trompeur:
Chis service de miseralion estoit si com
il affermoil plus acceptables au père de
miséricorde... se on i labouroit plus par
exemple que par parole, et plus parproiere
avoec larmes ke par parole emboiirdee.
(Vie de S. Franc. d'Ass., Maz. 1331, f» 33''.)
EMBOURDER, enb., V. n., pousser des
bourdes :
El pour eles soulacier quierent eles cui
que soit en qui ele se fient a cui eles eii-
iourdent. {Li Bestiaires , Richel. 12786,
fo 41 r».)
EMBOURG, embour, s. m., membre do
la fabrique d'une église :
Veruier de Corenol, emboiirg ou fabri-
queur en celuy temps, et gourdoner de
la fabrique de l'église parauchiaul dudit
Pouireutru. (1404, Rôle de S. Pierre de
Porretitruy, Mou. de l'évôché de Bàle,
Vj 197, Trouillat et Vautrey.)
Lequel doyen requis et amatey ledits
embour et es'chevins. (/b.)
EMB
EMBOURGHEBiER, S. HL, bière de Ham-
bourg :
Anres leur premier escot fait et paie,
firent venir cerldns potz de keute et de
Surglebicrs. (1463, Arch. JJ 199, p.ece
396.)
EMBOURRELER, V. a., reinhourror :
Pour faire appareiller la celle de malle
de ladicte ville et y mectre de la toi le,
embotm-eller icelle «t.'"f'=l^,<;P\f '^"^^ %
reure'î pour ce qu elle estoit quassee.
' Tclmpl^de P. Mareau 1408 1410, Com-
mune, xix, Arch. mun. Orléans. )
j EMBOURUEMENT, S. ffl., Ce qUi Sert à
' rembourrer .
' Embourrement ou garniture dont les
femmes usent en leurs habits qu«"? eUes
ont une espaule plus V"'^'„'ï"m fTt '
pour n'apparoir estre bossues. iK. tST.,
DicUonarioliim .)
EMBOURRER, - ower, enb., v. a., rem-
bourrer :
C'est contre Diu de deTourer
S-ame, por le cors emhourer.
(Vers de le mort, Richel. 375. r 33b .;
Pour bourraz achetez pour enbourrer
les fers des moulinsquant en bâties moles.
(1328 Comple de Odart de Laigmj, Arch.
KIC 3S f» 14 r».)
Femme pour embourrer son bas
Perdra plaineraent la i;ranl messe.
(Coacui-. Il"'""- ^'^' Perntq., H, -ne, Bibl. eh.)
D'Asl se partirent Suyces
Quant curent rasibus
Embonrré leurs pellices
De melons et cabus.
{rocs. fr. de G. Mhme. Chans. sur ta bat. de
Marignan.)
Le capitaine Bernardin et ses estradiotz, j
vovans leurs jacquez embourrez en danger
d'é^stre percez, n'actendirent le choc. [\i AU-
TON, Chron., Richel. 3081, f° 27 v.) |
Si avoyent pour deffendre leur fort grans i
basions embourez et l'espee trancbant sans
poincte. (ID., ib., Richel. 3083, 1» 113 v«.)
Pourpoint emboiirré. (Ou 1*'ail, Cont. ,
d'ËHd-., XXXV, Bibl. elz.)
î Au lieu qu'on pense avoir du drap de
pareille laine par dedans qu'on la voit par
dehors, on trouve, après l'avoir un_ peu
porté, qu'on ha du drap embourre.jn.
EsTiEN-NE, Apol.p. Herod., c. 16, éd. 1566.)
; Les marchands de drap embourrent le
1 drap. (ID., ib.)
\ Les hommes qui veulent apparoislre
I "aillards et se veulent marier embourrent
' feur ventre de cinq ou six livres de coton.
(G. BoucBET, Serees, xxvi, éd. 1608)
Embourrer et restablir ses selles. (Lie-
j B.VULT, il/a/s. rust., p. 134, éd. 1597.)
— Embourrer le dos, le pourpoint, battre :
Le Tin. se Dien joye me doint,
Eut peur qa'emhonrrast son porpoinl,
! Et dit qu'el seroit adjournee.
{Débat de Veau et dn vin. var., Toés. fr. des xv' et
XVI» s., IV, 118.)
— Réfl., se rembourrer :
Dames, petit vous honeres
Qui d'antrui kies vom emhoures.
(l'ers de le mort, Uichel. 37.ï, strophe 210.)
EMBOURREUR, emboureur, s. m., qui
earnit de bourre :
EMB
Embourreur, a stutfer, bumbaster, or
putfer np of things with flockes, haire, etc.
(COTGRAVE.)
— Fig.. embourreur de santé, médecin :
Venons a nos embourreurs de santé, par
Dieu si je sçavov au vray quelqu'un qui
me deust délivrer d'une maladie de laquelle
je me sentisse foulé, tiens toy asseure
qu'au lieu de le mespriser il ne tiendroit
point a le caresser, révérer, et en faire
î.rand cas qu'il ne me guenst bientost.
('T\hureau, Prem. dial. du Democritic,
p. i95, éd. 1602.)
_ Fig., embourreur de bât, embourreur
de bas, par un jeu de mots grivois, celui
qui a commerce avec les femmes :
Embourcurs de bastz. (R.^.BEI,., Pantagr
Prognosl. pour l'an 1323, c. 5, éd. s. 1. n. u.j
-Embourreur de bas. (Brant., Dam. gai,
t. I, p. 193, ap. Ste-l'al.)
EMBOL'RUEURE, - ure, - euse, s. f., 0»-
qui sert à rembourrer :
Pour suvdes, ferreuses, ung reslriulif.
emmiole'usês et embourreuses de 1 a ce c
de son dit cheval. il449, Comple de S- Sauv.
de mois, Richel. 6213, f 18 v°.)
Ypocrisie en pomperie...
Kaindra d'avoir belle fourrnre.
Et c n'est que vieille emboarrure. ^
(Eloy Damf.iix.4I., le Livre de la dcablerie. (» .17 '
éd. 1507.)
Pins de bourre et plus de co'.ton
Qu'il ne faudroit pour Vembouncurc
De cent lodiers. „
(R. Belleau, CEiiv.poét., le Mulet, t. 11, 1 bb > .
éd. 1578.)
Ceux qui ont le corps gresle le grossis-
sent d'embourrures. (Mo.nt., tss., i. i,
c. 23, p. 87, éd. 1395.)
' Les eHiftoMTeum de mon pourpoint ne
me servent plus que de garbe : ce ue^i
rien, si je n'y adjouste une peau de lievrc
ou de vautour. (ID., ib., 1. 111, c. 13,
f°491 r», éd. 1388.)
EMBOURREUSE, voir Embourreure.
EMBOURROL'MER, enb., (s't. V. l'éfl., se
tuniéOer :
Laquelle plaie s'enbourrouma ou apos-
tuma! (1453, Arch. JJ 1^7, pièce la3.)
EMBOURSEMENT, mauvaïse lecture,
voir E.\IBOUSEXIE.ST.
EMBOURSER, uiauvaise lecture, vuif
Embouser.
EMBOUSCHER, VOir EMBOStiHIER.
I EMBOUSEME.s-T, enbousemeut, s. m.,
vernis, enduit :
Item que nulz ne puisse enhouser pos.
ne recuïe pos que de tel façon corne i
sont faU car i'enbousement est fais d oes
et de châus ; et quiconques mespenra i
naie?a V s. au roy, et .v. s. a la çonfra-
?fe (Es-r BoiL., Beg. des mesl. elmar-
i chand, i" p., lit- LXXIV, var., Depp.ng.)
Vembou^emenl est fait de cliaux et d,eu.z.
citsA irfh .1.1 187, pièce 193. L eaueui
il'eto'rdonnances:xV413, écrit emboursc-
ment.
EMBOUSER, embouzer, enbouser. ambou-
ser, V. a., couvrir de bouse, de lange, n
boue, salir, souiller :
EMB
EMB
EMU
Li clers maintenant se porvoit
Qui les veut aler ambouinnl.
(Des trtiis Amgles de Compieiijiu; 39, Montaiglon et
Raynaud, Fabl., II, '279.)
— Enduire, crépir :
Niilz ne luiissi' eiibouser pos, ne recuire
pos que do. |p| fiK'on coaiue i sont fais.
{Addition d l'ex. du Liv. des mest. et mar-
chand., 1" p., Lxxiv, p. 157, Lespinasse
et lionnardot.)
Ne pourront (li's potiers) icelles denrées,
ouvrages et marchandises dudit meetier
emboiiser, calniiner ne e.<touper. (14fi6,
Arch. JJ 187, pièce 193.) L'éditeur des
Ord., XIV, il'6, écrit embourser.
— Embousé, part, passé, couvert de
bouse, de fange :
Cria tout liaiilt : Tiers, par grâce pesclie
le ; car sa barl)e est presque toute einbou-
see. (Rab., Gargantua, c. 2, f" 2 r», éd.
1342.)
Le lescher se prévient avec fiente de
beuf, de laquelle le beuf est frotté par tous
les lieux de son corps ou il peut attaiudre
avec la langue ; car ainsi embousé, lamer-
tume qu'il y trouve le garde de se lescher.
{0. DE Serres, Th d'agi-., iv, 9, éd. 1603.)
— Fig. :
Qui (le tel vice est cnhoiises
Se devant mort n'est desbouses
Il mnert comme buef en sa bouse.
(Reclus de Mol., Miserere, Ans. 3I1'2, P •21-2'^.)
Pour laver sa gent et sa geste,
Qui par leur coulpe manifeste
Esloient partout si housé.
Et si ort, et si emhoitsê . . .
(Jeu. de Mebsg, Trésor, 310, .Méon.)
EMBOUTEMENT, enb.,s. Hi., iiUroduclion
forcée, intrusion.
Intrusio, enboutemens. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
EMBOUTEn, enb., verbe.
— Act., embouter de, jeter dans :
S'en infer estoit cent mil ans,
N'ert por ç-oa II tormens mains grans
Dont pecié Toat fait enbjfder.
(Vers de le mort. Richel. S'ir,, f» 311"'.)
— Réfl., s'engager, s'afQlier :
Il furent si rice et si puissant que toutes
manières de gens estrainguiers s'en vc-
Doient deviers yaux et senbouloient de
leurs routes. (Faoïss., Cliron., VI, 94,
Kerv.)
EMBRAim.E, adj., à large tète :
Embrabile, brodeheeded. (P.\lsgr.\ve,
Esclairc, p. 307, Génin.)
EMBR.\CE, - asse, s. f., embrassement :
Ainpiexus, einbrace, vel embracement.
{Gloss. de Couches.)
.Mais s'enlreOrent mainte embrasse
Par souvenir de douleur lasse,
Quand leur mal les poignoit ainsi.
(G. CavsTELLiis. l'OiMrc d'amour, VI, 91, Kervyn.)
La langue moderne a le mot embrasse,
bande d'etolTe, ou ganse de soie, qui est
attachée à une patère, et qui sert à tenir
les rideaux drapés.
EMBRACEOU, VOlr E.\IDR.\SEOa.
EMBR.vcEuuE, - assewe, enb., s. f., le
haut du corps que les bras étroignent :
Grelle est parmi la ceinture,
Biaiis bras, belle cmbraceure,
A acoler.
(Bruxead de Toi;rs, Clians., ras. de Cangé, a' 6:;.)
Eiibracrtire.
(Poët. fr. av. 1300, t, II, p. TOO.)
— Sorte de cage qui entoure les roues
d'un moulin :
Cosper es bois .un. chasnes dout l'en
fist eubrasseiiros pour les roes . (I3ÏS,
Compte de Odart de Laigny, ArcU. KK 3^,
f» 38 r".)
Une tronce de cbasue dont l'en fist unes
embrasseures pour le moulin Adam. {Ib.,
f 74 V».)
Refaire le pout, l'eiibraceure et auves dou
moulin. (/6., I» 278 r».)
Pour faire auves aus cmbraceures des
dictes roes. {Ib.)
EJiBRACiER, -chier, en., an., v.a., pas-
ser au bras, entourer avec les bras :
Puis hurlent les escuz des cotes,
S'ont les enarines enbraciees.
(Dou Cheml. de la ekarete, Richel. 12dG0, f 03"".)
Ke li veust son escu manoier,
Par les enarmes lever et aitbracier.
(Gir. de Vianc. Richel. U-iS. f" l ■;''.)
Il saut en piez, si enbrace l'escu,
Et trait l'espee.
(Ib., f» 18''.)
L'espee a traite fors el l'escu enbracha.
(Guide Bourg., 1185, A. P.)
Mais tant estoient hault montez au vrai jugier
Que uulz ne les povoit par les corps eiiibraclûer.
(Cipcris, Iticbel. 1G37, fSl v°.)
Cilz s'en ala au conte, se l'ala embrathier.
Par tel force l'estraint qu'il l'a fait baaillier.
(Ib.)
EMBiiACLERj V. a., garnir de ridelles :
Pour corde a embracler le Icarete. (1309,
Revenus des terres de l'Art., .\rcli. KK 391,
f« 19.)
EMBRAiDi, pari, passé, embrasé :
Mil foys eu ont le jor la roe si charchie (d'àmes) ;
Saint Pol vit ch:iscune flambant et embradic.
(Des l'oines d'enfer, Richel. 24432, f 93 r°.)
Ce mot est très douteux ; c'est peut être
une faute pour embrandi.
EMBRAiDiR, V. a., revêtif, paver :
Et parferra sou fossé ainsi que il l'a
commericié a ourdir, et porra ce fossé
embraidir de pierre. (1223, Cartul. de
Guise, Richel. 1. 17777, f» 46 v.) Lai. ;
coriare lapidibiis.
EMBRAIER, VOir E.MBROIER.
EMBRAiGNEu, V. a., désifer avidement;
Vers lui s'adrecent qui raies miex,
Li uns devant l'autre s'avance.
Tant veut chascuas sa délivrance, (de leur
[seigneur)
Tant le goulonsent, tant Vembraignent,
Ja i parra se de riens l'aiment,
M'i redoutent péril ne mort,
Poignent par ire et brochent fort.
(r,. de Païenne, Ars. 3319, f 95 v" ; ■• I .Miche-
laot, V. 2282.)
BMBRAMiR, - usmir, enb., v. a., enflam-
mer :
Or entendez, ne vos anuit.
Quel mais terres fisl la nuit
Par l'escitement l'anerai
Qui espris Vot et embrami :
Coiement vint nu lit la tiame
(G. DE Coi.vci, de l'Emper. qui i/arda
Richel. 23111, f° 261''.)
Embrasmi,
iMs. Bruï., r 120».)
— Embrami, \)M-l. et adj., ennauimé,
ardent, avide:
Le destrier broiche, de grant ire embramis.
(R. de Cambrai, Richel. 2193, f° 40 v».)
Li larron, li Dieu anemi,
Qui d'ire sont tuit embrami.
(C. DBCoisf.r, (fe l'Emper., Kichel. 23111,
f» 20fi\)
embrasmi.
(Ms. Bruf., f» 122''.)
Ades résout tout enbrami
De décevoir nos et tenter.
(Id., ib., Richel. 23111, F 273^)
Joie ot illoeques tramis
Une espie qui embramis
Fa de tout ior conseil aprendre.
Et si tost com il pot entendre
Le conseil qu'il orent eu
Es le vous ariere venu
À joie...
(Phil.'de Rejii, Manekine, 04', Bordier, p. 18(1. '>
Le .1. est dessus l'autre engres et embramis.
(Doon de Haience, 7163, A. P.)
EiiBRASABLE, adj-, qul peut s'embra-
ser :
Incentivus, embrasablez. {Catholicon, Ri-
chel. 1. 17881, et Gloss. de Salins.)
Incentivus, embrasable. (l'oc. lat.-fr.,
1487.)
EMBR.vsANT, adj., qui s'embrase, in-
flammable :
Et les fist mettre sur chariots de fer et
emplir de choses de legier embrasantes.
(CouRCV, Hist. de Grèce, Ars. 36S9, f''2ll«.)
EMBR.xNCHiER, - (juier, Y. a., suspendre
aux branches, pendre :
El voult que iceux prestres ou clercs
soient embranquies. {10 déc. 1444, Testam.,
Liasse de contrats isolés, aun. 1439-1444,
Arch. Douai.)
— Embranchié, part, passé, placé sur les
branches, et, par extension, placé au som-
met, pourvu, muni :
Eulx doncques les derreuiers despouillies
et les plus haulx embranclies di5 gloire et
desnucs de leur 1res ancien victorieux
règne, sont venus les François, restifs ja
longuement paravant et rebelles a leur
empire, el es parties d'Europe, portant sur
toutes provinces le ceplre de cremeur. (G.
Chastell., Chron. du n. Phil., Proesme,
Buchon )
II.-Norm., vallée d'Yères, être, rester
embranquié, être embarrassé, comme un
homme pris dans les branches ou dans les
broussailles.
EMBRASÉ, - zé, adj., iiui a des embra-
sures :
Les feneslres et Uimicres que on doit
donner aux gardemauger doivent estre
estroictes de cinq ou six pouces de large,
embrazees par le dedans et par le dehors.
(DELOR.ME, Archil., m, 7, éd. 1S68.)
38
EMB
EMB
EMB
EMBHASEEMENT, enibrassement, adv.,
(Ui éprouvant une chaleur brûlante :
Cuers très enibrassement et aniantmenl et
tiovicement enyvres. (Li Complaignemant de
Vanne, Richel. 423, f» 90'.)
Aucuns l'ont mise (la lauréole) en eui-
plastre avec ses fueilles sans les fleurs a
ceulx qui labouroient embraseement en
chaleur. {Jard. de santé, I, 247. impr. la Mi-
nerv.!.)
EMBit.vsKMENT, S. m., action de percer
des embrasures :
Pour l'embrasement de six croysees eu la
chambre haulte du roy. (1403, Compte de
la gr. command. de S.-Denis, Arch. LL.)
EMBR.VSEOU, - aceor, - eur, - asour,
- asseur, s. m,, celui qui embrase, qui
met le feu à :
ïn<:eBsoT,embrasciir.{Gloss. de Conches.)
lucentor, embraseur. {Gloss. de Salins.)
Incentor, embrasseur, boute feu, ou qui
par maie signification duyt aultrui a mal
l'aire. (J. LAGDAEtJCj CatiioUc., Quimper.)
Embraseurs de maisons. (Coût, de Lo-
dunois, cb. xxxix, art. 13, Nouv. Coût,
gén., IV, 737.)
Vemhraseur, le fléau de sa doace patrie ?
(Hardï, Achille, I, i.)
— Fig., au sens mor., celui qui allume,
((ui excite, qui provoque :
Lî embraserres de luxure.
(G. DE CoiNCi. de l'Emper. gui garda sa cliaslec,
Richel. 231H, f iG'2».)
Autresi comme il l'eut esmeu a ce dire,
et comme il eust esté embracierres de ces
maus. (GuiART,BiÈ/e, Sec. liv. desMachab.,
IV, ms. Ste-Gen.)
Comme se il eust esté embrasîerres do
ces maus. (le, ib., Maz. 684, f 76''.)
Coutrouveur de malice et mauvais em-
braseur de pecbié. (J. VauquelIiV, Trad.
de la Chron. d'E. de Dynler, iv, 9, Xav. de
Ram.)
— Embraseor de (infln.), celvii qui s'ap-
plique ardemment à :
Et que toutz les embrasours d'amener
ou procurer tielï eaquesles en palis pur
saigne ou profit prendre soient punis eu
mesme le maner et fourme corne les jur-
rours. Et li jurroiir ou embrasour issint
atteint neit dount taire grée eu maner
suisdit eit la prison d'un an. (Stat. d'E-
douard UI, an XXXVIII, impr. gotb., Bibl.
Louvre.)
EMBRASEuuE, - we, S. f .,embrasement:
C'est bien feu d'enfer que loiure
Quant gloutonnie est l'embrasure
Et orgueil est flamme d'icelle.
(J. BoncHET, les Regnars traiiersanl, C 96 r",
éd. tS2â.)
Les fueilles et l'escorce de mespile broy-
ées et mises sur cmbraseures de chaleur
y prouffiteut et subviennent moult. (Jard
de santé, I, 294, impr. la Miuerve.)
EMBRAsioN, S. f., inflammation :
L'escorce du pin guerist Yemhrasion
quant elle est mise dessus icelle en façon
pt manière d'emplastre. [Jard. de santé I
S83, impr. la Minerve.) '
EMBRASMIR, voir EMBRAMIR.
EMBR.vssEE, omb., embracite, embra-
chie, s. f., enibrassement :
Molt leneez douce braciee,
Unques le ne fu rmbraeiee
Quant vos Deu enfant teneez.
(De .T. gaad. B. .V., ms. lîeims I^^ , C 133'".)
La ou ilz firent leurs embrassées et fes-
timens, qui furent moult joyeux a ung
cliascun. (Relat. df l'entrevue de Charles le
Témér. et de Loui.'^ .Vf, a Péronne. dans les
3/m. de Ph. de Commynes, t. III, p. 228j
Soc. de l'H. de Fr.)
Et la se firent les embrassées et les hon-
neurs a cheval de l'ung a l'autre. (G.
Chastëll.. Chron. des J). de Bourg., III,
16, Buehon.)
Quant... a son col, par donlces embrassées,
Gecté se fat..
(0. DE S. Gel., Enéide, Richel. 861, f» 13''.)
Amhrassees redoublées, sans en eslre lasses.
Par tant de divers lieux, que plus fusraes lassez
Que n'est lierre au mur. qui ne laisse rien vayde.
(Poés. du roy Franc. [", p. 132, Champollion-
Figeac.)
Kn te cuidant donner une embrassée.
(Cl. Mar., £»., I. f» 33 V», éd. 153S.)
Embrasse moy d'une lonj^ie embrassée.
(Desport., Bergeries, v, Bibl. gaul.)
Et tenoit sa Junon d'une douce embrassée.
(Jamvn, Iliade, xim, éd lô"7.)
La grande ardpur sera passée,
Apres la première embrassée
CSiDiLET, Coniramour , p. 219, éd. 1581.)
, Apres mainte embrassée.
Lice chande, elle estoit moins soûle que lassée.
(J. Vado-, Sa/., I, a Cl. d'Angennes.)
Comme une tendre vigne a l'ormeau se marie
Kt de mainte embrassée autour de lui se plie.
(Ross., Ed., m, Bibl. elz.)
— Brassée, ce qu'on peut embrasser :
Cresus voyandt l'homme ainsy defformé
luy donna joyeusement, riantet mocqnant,
tout ce qu'il avoit hors portet. combien
qu'il avoit trangresset l'ordre d'une em-
brachie. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux., II, f» 17 r».)
Si pensay que pour l'amour d'elle (la royne des
l-Vnges)
Je lonray les femmes de bien.
En faisaot une œuvre novelle
Vambrassee de viez marrien.
(Bouton, Hiroir des Dames, ap. MicuiDLT, Dance
aux aveugles, p. 1S8, éd. 1718.)
Il faut tenir les bottes grosses d'une
embrassée fraischement, ou en celier, ou
en cave. (LiEBADT, Maison rustique, iv, 7,
éd. 1638.)
Embrassée, pour embrassement, s'est dit
encore au xvii« s. :
Embrasse-moi d'une longue embrassée.
(Sandras, la France Galante, il"' de Main-
tenon.)
Cf. Embrassement.
1. EMBR.\ssE.MENT, - cenient,- chement,
s. m., brassée, ce qu'on peut embrasser :
Tray donc tout Vembrachement entre les
champs, et le bois, et met ton limier de-
vant toi. (Modus et Racio, ms., f- 15, ap.
Ste-Pal.)
Cresus luy offrit prendre ottant d'or en
ses trésors qu'il en pourroit porter d'ung
embrachement. Cil vesti une très grande
ro'.e et chaiute la ploya en large, sain et
chaussié de très larges houseanx se pros-
terna sur le plus graudt des monceaux
d'or qui luy furent monstres. Et quandt il
eust empli ses houseaux et puis son sain,
puis son bonet, ses manches et ses joes il
issi a grandt trnveil. Cresus voyandt
l'homme ainsy defformé luy donna joyeu-
sement riaut et mocquant tout ce qu'il
avoit hors portet, combien qu'il avoit tran-
grcssetl'ordre d'une embracbie. (Fossetieb,
Chron. Marg., ms. Brux., II, f» i'O r«.)
2. EMBR.\SSEME?«T, VOir EMBR.\SEE-
MENT.
EMBRASSEUR, VOir EMBRASEOR.
EJIBR.ASSEURE, VOll' EMBRACEURE.
EMBR.*.Tz, S. m. pi., embrassemenls :
El il, privé des emhrats d'Ascanye
Secours requière a tel qui le luy nye.
(0. DE S. Gelais, Eiieid., Richel. 861. f" 41''.)
Et leurs enlfaus tenuz entre leurs bras
Monlt fort serrovent par curieux embratz.
(1d.. iV'., P -iS''.)
E5IBRAUDE, S. f., sortc d'Ornement :
Et qu'ils eieut draps pour lor vcsture ou
cliauceure dont le drap entier ne passe
deux marcz, et qu'ils ne usent drap de plus
haute price delour achate n'autremeut. ne
nul d'or ne d'argent, n' embraudes ne anelx
d'or ne d'argent ne rions appendantz des
dites choses. (Sta t. d'KdouardJI/, an xxxvu,.
impr. goth., Bibl. Louvre.)
EMBRECHiER, V. a., mot doiiteiTx expri-
mant l'idée de surpasser :
Ne purquant vus di sapieuce,
Nature(le) enbrrehie science,
E mes ke ja n'usse dit ceo k'est avant
Fors sus le sen ke est ensivant.
Enfin vus suflîsera asez
A tuz vos eovres ke ferez.
(P. d'Aber.nl.v, Secrei des secret. Riche!. 23107,
f» ITS»".)
EMBRECONos, - oux, adj., couvert de
broussailles •
Et alire les aspres costes.
Les trabuchaz et les leus rostes,
Embreconou.r, desavniez.
(J. DE Priorai, Iav. de Yegece, Richel. IGOl,
r43=.)
EMBRELiN, S. m., désigne un petit do-
mestique :
En ce temps je n'eslois qu'un petit embreliu.
Goujat suivant la cour, mais pourtant bien malin.
(L. C. Discret, Alizou, i, 3, Ane. Th. fr., VllI,
iOG.)
Le langage rémois appelle emberlin un
petit enfant qui gène.
EMBREOX, s. m., membrane :
Lui donne dessus la cuisse d'une pou-
lette toute chaude, et le cuer, et soit osté
\'em,breon qui est sus la cuisse. (Modtis et
Racio, ms., f» 115, ap. Ste-Pal.)
EUBRER, voir Embler.
EMBRES, voir Empres.
EMBREUVER, VOir E.MBEVRER.
1. EMBREVEMENT, VOir E.MBRIVEMKNT.
2. EMBREVEMENT, VOir E.MBRIEVEMEKT.
EMBREVER, 'VOir ESIBRIEVKK.
EMB
EMB
EMB
39
EMBREVEURE, VOir EUBRIEVEURE.
EMBREVEUSEMENT, VÙIT E-MBRIVEUSE-
MENT,
EMBRicHER, V. 3., mettre dans la cage,
pris au fig. :
Orgueil est trop manveise vuivre.
Mal le fait o soy embricher.
Orgueil fait l'omme trébucher.
'J. Lefebvre, Resp. de la mort, Richel. 99i,f° 1"'.)
EMBRicoxER, - OHiier, verbe.
— Act., corrompre , séduire, rendre
lâche, amollir:
Qui bien veut amour descrire.
Amours est et maie et bonne ;
Le plus mesurable enivre,
Et le plus sage embriconnc.
(Robert la Chievre, m' Chans.)
Et le plus sage embricone.
(Id., Richel. 844 et 1S91.)
Ainsi me sçut amours embriconner
Qui pour ma mort m'a fait ades penser
La ou valours et amours me deffeot.
(Blond, de Neelle. Chans., \u, Tarbé.)
Ceulx contrefont les pulains qui comme
bestes cornues vont les testes levées par
les rues et carrefours pour embriconner et
envelopper ces musartzet folastres portantz
leurs queues entre leurs bras. (C. Mansion,
Bibliolh. des Poet. demetam., f Hi r»j éd.
1493.)
— Nentr., devenir lâche :
Einsi me fait amours t'vtbriconner
Que pour ma mort me fait ades penser
La u valours et raisons me deffent.
(Blond, de Neelle, Ckaiis., Richel. 844, f^^SSr*'.)
E.MBRIDER, enb., verbe.
— Act., brider :
Sera mondit cheval enbritlé d'un frein.
(1386, Procez et duel de Beauman., ap. Lo-
bin., 11, 67o.)
La dame le coursier saisy
Et Yembrida d'un frain doré.
(Lefraxc, Champ, des Dam., Ars. 3121, P 9^)
La manière de bien embridcr, manier,
et ferrer les chevaux. (Sibilet, Contra-
mour, Ep., éd. 1381.)
— Fig. :
Quant Roy Loys embrida Jennevois.
iPocs. fr. de G. Alione, Vers sur les fais des Fran-
çois eu Italye, Brunet.)
— Réfl., tirer sur la bride :
Tant fort s'encoeurt, tant fort s'cmbridc
Qu'il en pert la vene et la voie.
Si lui fault mettre bonne bride
Qui le conduise et le convoie.
(Lefranc, Champ, des Dam.. Ars. 3121, f° 8'.)
Tant il (le cheval) s'embridoit bien, et
fronçoit le col. (Amyot, Tlieag. et Car.,
eh. VII.)
— Embridé, part, passé, bridé ; au fig. :
Estes vous yvro on embridé
Et plain de tout ingratitude
Contre Dieu?
(Farce de Colin qui loue et despile ùiett. Ane. Th.
fr., I, 248.)
Il tient tant d'ennemys enbridez. (Calv.,
Leit., II, 123, Bonnet.)
— Mal embridé, qu'on a peine à tenir en
bride :
Et lors dudit vice il se corrigoit on de-
mouroit obstines et de tous cogneus et
comme mal cmbrides. (Maiz., Songe du viel
peler., III, 56, Ars. 2683.)
EMBRIEFURE, VOir EjIBRlEVEURE.
EMBRIEPVER, VOIT EMBRIEVER.
EMBRIEFVEURE, VOir EMBRIEVEURE.
EMBRIESVER, VOir EMBRIEVEH.
1. EMBRiEVEMENT, cmbrcvement, enb.,
s. m., écrit, lettre, afflch?, ouvrage :
En ses escriptions
E en ses sainz enbrevfmem.
(Ben., D. de Horm., II, 42032, Michel.)
Qui mun non demande, Thomas ai non de Kent,
Et pur ceo nie nom en cest enbrievemenl.
(Th. de Kent, Geste d'Atis., Richel. 24364,
[» 44 v".)
S'il ne faille commandement
Dont vous vees Vembrierement
La deseure en cet marbre escrit.
(blancandin, Ricliel. 373, f° 236".)
Dont vos veoz Vembrevement
La desenre en cel marbre escrit.
(rt., Richel. 19152, I» 178''.)
En la cilé s'espart (l'ean^ et noie tant de gent
Nés poroit on nombrer par nul enbrevement .
(Relias, Richel. 12558, f° 6^)
Et par nostre licence a la requeste dez
dictes parties fu leus uns embrievemens
par escript par la bouche doudit W. con-
tenant la fourme qui s'ensuit. (1327, Cart.
digny, Richel. 1. 9904, f» SS'-.)
2. EMBRIEVEMENT, VOir EMBRIVEMENT.
EMBRiEVER, enb., - iesver, -iefver, em-
brcver, enbrcver, anbrever, embevrer, v.a.,
écrire, mettre par écrit, rédiger, enregis-
trer, inscrire :
Et de l'escole refu bien avisez
Tant que bien sont escrire et enlrieirr.
(Le.i Loh., Ars. 3143, r 2».)
Par dons feiz est cnntez
U sis est enhrevez.
(P. DE Thao.n, Cumpoz, 2103, Mail.)
E li dus fist tôt eiibreiier,
ÎVes fist e chevaliers nombrer.
(Wace, lion, 3" p., dilO, Andreseo.)
Celés (lois) ke firent li saint bnme enbriever.
(Garn., Vie de S. Thom.. Richel. 13513, P 21 r°.)
Li chanoine lut embrevereni ,
Pur édifier antre gent
E k'il ne dntassenl neent.
(Marie, Pnrg. de S. Patrice, 430, Roq.)
En .1. moustier ert Basin enterré.
En .1. sarqu on il estoit poses.
Ses nons estoit par desore enbrieves,
Uidieri, Richel. 24368, F 32».)
.nu", et .vu", en sont de l'ost torné,
Gascoins et Angevins, ains n'an i ot J. d'el.
Et Karles l'emperere les a tous anbrevez.
(Gui de Bourg.. io< A. P.)
Bien sot romani et bien sot lire.
Bien embevrer et bien escrire.
(Mhis, Ars. 3312, f° 122=.)
Et maintes bonnes gens dont li nom ne
sont mie escrit ne embrievé en livre. (Vil-
LEH., Cong. de Constant., xxviii, P. Paris.)
Leissié a nostre visconte o nostre bailli,
atacbier et enbrever les chatels del mort
qui seront trové el lai fié a la vaillance
d'icele dette. (Gr. charte de J. s. terre,
Cart. de Pont-Audemer, f 83 r», Bibl.
Rouen.)
De loles genz tant i Tenoit,
Qai del nonier s'enlrcmettroil,
S'il n'erent einz eiibrevez,
James ne serroient nombrei.
(G. Gaijiar, Chron., ap. F. Michel, Chr. anol-a.
I, 36.) ■
Chea que l'eafaul quémande fet la dame embriever.
(Gaufreij, 3734, A. P.)
Turpins, l'arcevesqes de Rains,
Ki semons i fa premerains,
Nos liesmogne par escritnre
El l'uevre el toule l'avenlnrc ;
Qnar il embrieca de sa main
Et le premier el le darrain.
(Ph. MonsK., Chron., 5150, Reiff.)
Quant la dame ot lot son pencé
As tables mis c enbrevè.
Closes les a.
(Vie du pape Grég., p. 24, Luzarche.)
Quant li convens aura mangié. les nou-
nains ki sunt embrievees au niandé de cel
jour doivent aporter en cloistre le eaue
quee les meesmes doivent avoir chaufee.
[Règle de Citeaitx, ms. Dijon, f» 23 r°.)
Se li chantre n'a espasse de embriever
si devisera par signe celés ki premiers
doivent vellier. (Ib., f° 123 r°.)
Le-viscount face enbrever lour nosmes,
et les nosmes des plegges. (Britt., Loix
d'Anglet., f'er", ap. Ste-Pal.)
Encontre ces fais chi que tous aij embriesves.
(Geste des ducs de Bourg., 4677, Chron. belg.)
- Fig. :
Ce dit Labam cui moult en grieve.
En son cuer leus duels eu enbrieve,
Bieu peu a que toz ne forsaoe.
(Evr.AT, Genèse, Richel. 12437, P 39 T°.)
Ce fist envie qui trop grieve
A celi qu'en son cuer Venbrieve.
(In., ib., P 76 v°.)
— Embriever d Clermont, loc. prover-
biale renfermant une menace dont le sens
nous échappe :
A quoy icellui Regnault dist au sup-
pliant: Je te vois embriefver a Clermont.
(1373, Arch. JJ. 105, pièce 3.)
EJIBRIEVEURE, embriefceure, embrie-
fure, embrevenre, s. f., minute, original
d'un acte :
Pour faire les registres des embrieveui'e.-i
et mémoires et de tout ce qui vient a l'as-
sis de ladite ville. (RoisiN, ms. Lille 266^
p. 36.)
Registre ou embreveure originelle. (Coût,
de Cambrai, tit. m. art. 8.)
Embriefures d'obligations et de contracts.
(Cliart. de Bain., cix, 6, Nouv. Coût, gén.,
U, 131.)
L'embriefveure d'un establissement. (1577,
Valenciennes, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
EMBRiGAXDixÉ, adj., armé d'une bri-
gandine :
Deux bonmes après eux, embrigandinez
et empoint. {Mist. du siège d'Orl., p. 304,
Guessard.)
EJiBRiGUEn, voir E.mbriquer.
EMBRiQUER, cmbrigucr, v. a., embrouil-
ler, embarrasser :
Toute sorte de biens, maisons, terres,
vignes, près, et autres possessions de gens
40
EMB
laies, se trouvent avoir esté chargées par
les ecclésiastiques de tant de nouvelles
censés, pensions, et rentes volantes qu il I
s'en trouvent peu qui n'eu soyent embri- |
guees. (Gentillet, le Bureau du Concile de j
Trente, p. 360, éd. I086.J I
— Réll., s'embrouiller, s'embarrasser :
.... Qui delesse on fnil par wje oblique
Ces quatre poins, qui sonl li vray moyen
De bien parler, on l'un li'eulx il s'eiubrique,
Si comme fait le foui phisicicn
Qui veult ouvrer et n'est praticien
Es corps humains, dont pluseurs sont en biere.
(EusT. Deschamps, Balade, Comment tout liomme
de pratique doit parler selon relhorique, Richel.
8iO, i" 38i^)
EMBUisEURE, c. {., lambris :
Ou en faicl (de l'azur) les voultes et em-
briseures des logis, pnlays et cbasleau.v.
{Blas. des coiil. en armes, f» 30 v% éd.
loll)
Cf. E.MBHISSER.
EMBRisiEii, - briser, - brissier, enb.,
verbe.
— Act., briser, rompre :
Intero, is, eucasser, cnbrisier. {Gloss. de
Salins.)
Mlero,embriser. (J. LAGADEVC,Catholicon,
éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl. Quitn-
per.)
— Fig., rompre, enfreindre, violer :
Les commanz Damrideu convient touz aemplir.
N'en doit nnlz embrisier qui s'anrme vult garir.
(Poème mor., ms. Oxford, Bodl. Canon, mise. H,
f» 60 T" )
S'il les comanz de Deu ne forfait ne emhrise. j
(Ib-, f°Gl ï».)
Por droit faire a cbascun soi doit bien travillier
Par dons ne par promesses ne se laist embrisier.
(Ib., f 4G T°.)
Et fist faire grans fosses tout autour de
son liost, par quoy on ne les peuist enbris-
sier ne destourb'er. (Froiss., Cliron., V,
83, Kerv.)
— Neutr., être enfreint :
Ke nostre donation demoire ferme a
tous jours sens embrisier. (Trad. du xiii'
s d'une ch. de 1184, Cart. du Val S.Lam-
bert, Ricbel. 1. 10176, f° 3 r».)
Ke ceste donation demoire ferme sens
enbrisier. (Trad. du xili' s. d'une ch. de
122b, ib., f° 5\)
Lesquelles franchises... voulons rema-
noir eu leur forche et vertus sans embri-
sier aucunement. (24 fév. 1394, le Nouveau
jet, Arch. Liège.)
Avons faite par manière de status, les or-
dinanches chi après decUrcez a dureir sens
embrisier le spasse de cent ans. (J. de Sta-
VELOT, Chron., p. 33, Borgnet.)
EMBRissER, V. a., recouvrir d'un lam-
bris, et par extension, recouvrir d'un tapis :
Chambre ou, pour faire nn donlî marcher.
On a emtrissé le plancher.
(1538, les Blasons dnmesliques, Vais. fr. des xv'
et XVI s., t. VI.)
Cf. EUBRISECRE.
EMBRivE, enb-, S. f., mouvement impé-
tueux, impétuosité :
Geo dist Plines, sis movcmens
Est de Ven'jrive des granz tenz
Qui es cavernes snnt parfondes.
(Des., 0. de Norm., 1, 41, Mic'ael.)
EMB
EMBRivEJiENT, - brevemetit, - briève-
ment, s. m., impétuosité, course impé-
tueuse, mouvement impétueux :
Li embrivemenz del flul esledeced la cité
Deu. (Lib. Psalm , Oxf., xlv, 4, MiclicL)
Lat. : Flumiuis impetus.
Une fontaine née de veines aflluenz apa-
rut laquele par son emfti-fremeiitvomissanz
un fiueve s'aouvri. (l'ie S. C(m., Richel.
818, f» 295 r'.)
II ont decorement
De Liban par embriremenl.
(Macé de L.i Cn\P.iTÉ, Bible, Richel. 401,
t» M-2\)
Cetes ayvps sont voyreracnt
Menées par embrivemenl.
(lo., ib.)
Vient li monstre la mer fendant
A Vembrietemeiil de son pis.
{Fables d'Ov., Ars. 3069, i° C'I'.)
En ce cruel embrievemeiH
Que Pluto ravi Proserpine
Churent les flours a la meschine.
(/*., f li'-)
En Y embreremeni de lenr yre
Firent aporter leur navie
Pour rescone leur suer ravie.
(Ib-, i" ICI'.)
Mouvement accidentel qui lor vient del
embrivemenl del firmament. (Introd. d'as-
iron., Richel. 1333, f" 23^)
Par tel embrievement comme il avoienl
les aueniis desconfiz et cbaciez il ont leur
lentes occupeez et prises. (Bersiure, ï*.
Liv., ms. Sle-Gen., f» 37».)
1 Cf. ESBRIVE.MENT.
EMBRivER, enb-, verbe.
— Neutr., se précipiter :
Enbriverent en mei li fort. {Lib. Psalm.,
Oxf., Lvm, 3, Michel.) Impr., enbruierent.
Lat. : liTuerunt in me fortes.
Embrive sur els crieme e pour. {Ib.,
Cantic. Moys., 18.)
— Rén., se précipiter, faire quelque
chose avec impétuosité, avec empresse-
ment, s'empresser :
Et s'cmbriva etemprist guearre
Vers celui qui fist .-iel et terre.
(Macé de la Ch.vr;té, Bible, Richel. -101, (° 9o .)
Alant s'enbreie et monte s'en
Seur une roche ou la mer bat.
{Fables d'Or., Ars. 5060, f» 160'.)
Quant cil qui estoient defors les portes
oirent ce, raeintenant il s'embrivenl dedenz
|.or veoir la merveille. (Vie S. Mari., Ri-
chel. 818, f» 289 vo.)
Com li fitz ou prevost la cuida toucher
(Sle-Agnès), la clartez s'embrieva en lui.
■{Vie Ste- Agnes, Richel. 20330, f° 34».)
Bas-Vendômois, embrayer une voilure, la
mettre dans la voie, la faire avancer.
Morvan, s'embruer, se mettre en train.
Jura, embruer, mettre en Irain ; s'embruer,
se disposer à courir, à sauter. Suisse rom.,
s'embrier, s'élancer, se mettre en train.
Cf. ESBRIVER.
EMBRivEUSEMENT, cmbrev-, adv., im-
pétueusement, témérairement :
EMB
Et qui pense qu'en fables ait
Autre sens, autre enlendement
Ne doit trop embrcvemenieiit
Blasmer la fable ne reprendre.
{Fables d'Ov.. Ars. 5069, f° 2-29=.)
EMBUOCHEtiR, S. m., cclui qul embro-
che, pris dans un sens grivois :
Ventre saincl gris, quel gaudisseur,
Et quel embroeheur de cousine !
{Farce de Pernet qui va au vin, Ane. Th. fr., I,
198.)
1. EMBROCHiER, - cquer,-guer, verbe.
— Act., mettre en perce :
Qu'il UH le mellissent point d'aultres
vins, quant il serait embrochiez. (J. Au-
BRIOX, Joitrn., 1481, Larchey.)
— Terme de médecine, arroser :
Et embroque le leu d'aiguë forment
froide. {Cyrurg. Albug., ms. de Salis,
f° 122'.)
S'ilz ohlieut a picer ou a chier frotcs luy
le penil et la veeye et le ventre, et les em-
broques deaue de décoction d'orge. (B. DE
GORD., Praliq.. II, 12, éd. 1486.)
Si une portion de la partie suppuree est
corrompue il la fault iucontineut couper
ou inciser par scarifications qui entrent
bien avant, et après Vembroquer avec eaue
salée, et finablement v appliquer ung em-
plastre. (Tagault, Insl. chir., p. 72, éd.
1349.)
Aucuns embrocquenl la fleur en farine,
de la gentiane avec eau ardent, dans la
corac des besles lesquelles ilz savent, ou
souspeconnent estre attainctes de venir en
pasture. (EvoN., Trésor, c. xxxviil, éd.
1333.)
Le jus de ceste rue, tirée en vinaigre,
est singulier aux frénétiques, le leur distil-
lant et embrochant sur le cerveau et surles
joues. (Du Pi.NET, Pline, xx, 13, éd. 13S6.)
Nous y appliquerons un bendage con-
venable, et jusque^ au troisième jour
l'arrouserons et bacinerons avec d'huile et
de vin. Vul?aireniont on dit cela embro-
quer. (Dalekh., Chir., c. m, éd. 1370.)
2. EMBROCHIER, VOlr E.\1BR0XCHIF.R.
EMBROCQUER, VOlr EmBROCHIER.
EMBRODÉ, adj., brodé, couvert de bro-
deries :
Un fanon et amite tout d'une sieute em-
brodes ove popejaies. (1403, de Jocatib. et
veslim.capellœ Reg., Rym., i" éd.,Vlll, 296.)
Ceste chape est de beaucoup plus riche-
ment embrodfe que je ne pençoye. (Palsgr.,
Esclairc, p. 333, Génin.)
Son habit esloyt tehement embrodé et
embossé qu'il sembloyt beaucoup plus
riche qu'il n'estoyt. (1d., ib.)
EMBROER, voir E.MBROIER.
EMBROi, s. m., arme qu'on enfonce dans
le corps :
Et dist : Je samble le sengler.
Quant voit l'espiel vers lui torner
Droit celé part aqeut sa voie.
Si se ûert dedens et embroie.
Si comme cil qui mort ne doale.
Qui l'entraille li perce toate....
Tôt autresi est il de moi;
Eu l'espiel sui et el embroi,
Si m'oci tôt a essieut.
(G. de Palerme, Ars 3319, T 8T r».)
EMB
EMB
EMB
'il
1. EMBROiEu, - oyer, - oiler, embraier,
embruijer, e jibruer, enb., verbe.
— Act., engager, Oser en perant, en-
foncer, plonger :
Et une espee ot fnhroie
Parmi l'elme eos eo la teste.
(Percerai, ras. Berne ll.'î, f» 91V)
V.a l'esru J'olifanl esl li brancs enbroies : j
l'or nn poi qu'ai relraire n'est par mi peçoies. !
{Rmm. (i'ÀlLv., P 10", Miclielanl.)
La coiffe li a Inle en la teste enbroie.
iConq. de Jerus., 3171. Hippeaa.)
Du Sarrazin a retret son espee
Qu'il li arail enz el cors emhriir.
(Mm. de Narb., Richel. 213G9, P 81 v°.)
Et le branc en Gst enbraler
En l'ianme jusqu'au chapeîer.
(Yiaitt, Uichel. U33, f° -28 r».)
Fiert le viconte d'.\marie
En l'iiuiue suz don branc d'acier,
Qae lot li a fait nnbroier.
(Athis. Ars. 331-2. P 9<i'.)
Sa laoche en l'esca li embroie.
(R'.chars le bkl, ms. Turin, f° 111''.)
U corps, parmi le cuir, ses onglez li emiroie.
Que devers les entraillez li descouvri le foie.
(Dojn de ilaience, 13 U, A. P.)
L'espee li embroie jusqu'en l'escbine.
(Arlur, Richel. 337, f° 22J'.)
Et l'espee i descent par tel ravine que
tote li embroie jusqu'en la bouele. {Ib.,
{" 221=.)
Toutes voies fu li coh si grans que ses
clievaus l'emporta plus d'un trait d armes
(larbastres qu'il ne sot onques ou il fu, et
Lancelots'en passe outre et emporte s'espee
tout enbroie eu son elme. {Artur, ms. Gre-
noble 37S, f« 63=.)
— Abs., comme enfoncer :
Parmi le cors le bon espiel li rant,
Li dux embroie et cil se tient fermant.
Et Grailler brait quant il la plaie sant.
(Raimd., Oijier, 116Ù9, Barrois.)
Si voit celuy qui tenoit le glaive pour
Iny ferir paruiy le corps, et il abaisse son
glaive et met l'escu devant Uiy, et quant il
voyt que il approuclie si s'elïorce tant qu'il
peut, si heurte l'escu et embraye dedens.
(Lancelot du Lac, 1" p., ch. 70, éd. 1488.)
Littré, qui donne ce dernier exemple
sous le mot embrayer, écrit embruyer.
— Rén., s'enfoncer :
Je samhle le sengler.
Quant voit l'espiel vers lui torner.
Droit celé part a(ieut sa voie.
Si se fiert dedans el embroie.
(Guill. de Païenne, Ars. 3319, (' 87''.)
Et cil s'alerent enbrniier.
(Aire per.. Uichel. 2168, f 13=.)
— De mà.nie pour signifler faire l'acte de
la copulation :
Tant qu'un homme peut faire ses dévo-
tions a sainct Guignefort, se remuer et
s'embriier, il peut engendrer. (Choliehes,
Apresdiiiees, vu, f° 230 r», éd. 1387.)
2. EMBRoiER, - oer, - aler, enb., v. a.,
couvrir de boue ; plonger dans la baue,
dans la fange :
Giil lis el braioa enbraier
Oa le triverent trois beroher,
Sil bâtirent con asne a pont.
(Renan, 10769, .Martin.)
T. in.
— Embroie, \>Avl. passé, couvert de boue
ou d'une saleté quelconque :
Et ensi come il entra en la salle a Paris,
il fu appareilles qui le feri d'un froumuge
enlissielé ami le visaue. par le conselgle
conte d'Artois qui onkes ne l'ama. Et li
rois s'en ala devant la roine tout enbroiies
et li dist ensi l'avoit on atourné en son
conduit. {Cliron. de Rains, c. xxv, L.
l'a ri s.)
— Fig. :
Qui don monde exl bien embroez
\ enviz en est remuez.
(Vie des Pères. Ars. 3641, f° -15''.)
EMBRoiLLiR, - outllir, eJib., verbe.
— Neutr., se brouiller, se troubler :
Foudres clieir, fluns sourundoier, e mers
enbroillir. 'Seer. d'Arist., Richel. S71,
f» 128'.)
— Réfl , se salir ;
quel malheur et quelle douleur dure
Qnant un haut nom s'emhrouillil en ordure.
fCt. ('hastellain, Miroer des nobles hommes de
France, vi, -212, Kervyn.)
— Embroilli part, passé, sale :
Nape aront orde et embroiiillie.
(E. Deschajips, Poés., Richel. 840, f°3oi'.)
Suisse rom , embrouler, enduire d'une
substance sale.
EMBRoii.oiR, s. m , bàt:in qu'on intro-
duit dans une corde qui entoure un ballot,
et qu'on tourne jusqu'à ce que la corde
soit assez serrée :
Un baston appelle embroiloir de char-
rette. (1412, Aich. JJ 166, pièce 326.)
EMBuoiR, V. a., brûler :
Se rois ou quens tombe a d'argent
Et en enfer embroist l'ame.
Que li valt lors sa riche lame ?
(G. riF. Coixcr, Doul. de la mort, Richel. 23111,
V 300V)
1. EMIIROISSEMENT, VOir E.MBllUISSE-
ME.NT.
2. EMimoissEMENT, - oicemetit, adv.,
impétueusement :
Impeluose, embroissemeiit. (Gloss. lai.-
(jall., Uichel. 1. 7692.J
Impetuose, embroicement. {Gloss. de
Conciles.)
E1IBROIS3ENT, adj., inipétuoux :
\mpetaosus,embroissens. {Gloss. lat.-gall,
Richel. 1. 7692.)
EMBROX, voir E.VIBROXC.
EMBRONC, embrunc, ambrunc, embron,
1 enbronc, enbrunc, enbron, ambron, em-
brong,embront,enbroil (rime^adj, courbé,
i baissé, pe.iché :
Li empsrere en tiit snn chiel enbrunc.
(Roland, 214, Muller.)
Oit le Girbers, si tint le chiaf enbron.
(Les Loh., ms. Montp., t" 218».)
, Plus bel de lui ne convint qu'îrre.
Mais embruns fu un poi vers terre.
(Ben., Troies, Richel. 373, f^ 79"^.)
Mais un poi ert am'irms vers terre.
' (lu., ib., Ars. 3314, f» 3iV)
Il meisme chevaclie. ambrons, l'earae aclin.
(J. BoD , Sa.r., cclwm, Michel.)
Li cops gueani. si a torné enbronc
Les le coslé sus l'anherc fremillon.
(RiiMB., Oijier, 11737, Barrois.)
Au torner que il fist, li fisl le cief enbron.
(Roum. d'Alix., C 8", Michelanl.)
Por çou qu'il fu pensis, a sa compagne raorne.
S'aperçoit bien Porrns que ol le teste anbronc,
Qu'il ot oi tel cose qui a nul preu ne toroe.
(Ib., f ;'G''.) Lnpr.. arbrone. Var., ambrjne.
L'enfes Bernier leooit le chief enhrun.
(Raoul de Cambrai, Richel. 2493, i" 14 r».)
Eq costé s'esgancbisi, Il cox descent enbron.
(Cliev. au cijtjne, I, 127, Ilippeau.)
Les plusors fait fors des arçons
Chaoir a terre tos enbrons.
(Dnrmars le Gallois, 13703, Stengel."
Candace tent le chef enbrunc.
(Prolhcslaus. Richel. 2169, f" 14=.)
Et la bele souspire et tient le chief embron.
(Gaupeij, So4i, A. P.)
Tant vassal charchié d'armeures
Embronc sus l'arçon de la selle.
(GriART, Roy. lign., 16378, W. el D.)
Lors s'assist sor l'esponde et linl le chief enhron :
Lors s'apensse et porpensse. a cui dira son bon ;
Quant tant ot porpensse, si dreça le menton.
(Uc Gaulier d'Aupais, p. 23, .Michel.)
L'esca encontre son pis serra ;
El hiaum enbrinis, la lance en poing.
(I. Bbetex, Town. de Chauvenei, 48J, Delmolle.)
Chascuns tint sa lance enpoingoiee,
El fichiet dessous l'elme emSrons
.Muevent chevaus des espérons.
(Couei, IdGO, Crapelet.»
— Sombre, morne, soucieux :
Quant li cuilverz ol les respuns
>'e fu mie pensis n'embrnnes
Qui haitez e pleins de jotance.
(Ben., d. deNorm., 1, 1609, Michel.)
Mais luz pensis e tuz enbrons
Tint un baston.
(In., (*., II. 7819.)
Ainz toz pensis e toz enbrons
En uni eslé luit li meillor.
Ud., ib.. 11. 9387.)
Li autre s'en tornerent descouDt et enbron.
(Chans. d'Anlioche, m, 815, P. Paris.)
Sire, merci de noz barons
Que ge voi penssis et enbrons !
(Floire et Blanche/lor, V vers., 2167, du Méril.)
Mais tos taisans et tos enbrons
S'estent les li tant co-n est Ions.
(Parlonop., 1281, Crapelet.)
Parlonopeus se siet enbrons
Trestol le jor tant con est Ions.
(/*., 3307.)
Pour U sant li Francheis monlt dolent et embrons.
(ir. de ilonbrans, ras. Montpsllier H 217,
f n7V)
Donc s'en ist de la çanbre coroaçoaz e embronl.
(Prise de Pampel., 3G6. Mnssalia.)
Lourissi de la cambre con nnî embronçe cier
[Ib., 570.
II s'abessa a terre, un pelitet pensoit.
Et Richars l'a veu, en haut si s'escrioit :
Que pensez vos. Renaut, qni estes si enbroil !
(Ren. de Monlaui., p. 332. Michelanl.)
— En parlant du temps, sombre :
Un poi fu amhrnns li malins,
Mais don soloill vindreat li rait
Qni l'oscurté don jor deCfait.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f° 79V)
6
42
EMB
A mieiraU, qnant li tans fn fn»rOT._
(Oi;tn-,ms.Durh.. Bib.de Cos., v. 11, li,l 11.1 .;
_ Embronc signifiait de plus couvert,
enveloppé, affublé :
U Jui chevalier i menèrent
La Reotii pacele honeree,
Embranche et enchipernnee. „ „,, ^
(G. de Dole. Vat. Chr. 17'23, f» 91'-)
Tvonnel chevnuclioit enipres luy tout
arniMe chapeau et de hauberpon comme
clrr-aiit «i se tenoit embruns que nul ne
lecOTaneust. llancelol du Lac, l'" p.,
ch. 51, éd. 1488.)
EMKRONCHEMENT, cmbrunquement, s.
m., embuscade :
La se conchent François raaliciensemenl.
Oni pases et varies, dont ilz orenl fn-anmcnt,
Orent laissiez derrière en un ™*"'"f' '"'„^"'-
(CUT., du r.uesdin, far des v. 'îiaSi-'ia^i,
Charrière.)
EMBRONCHi, - unchi, eïib., part, passé
et adj., penché :
Mais Uiy comme vertueulx chevalier,
mmilt vivement se Recta hors de la selle,
l'espee en la main, le heaulme embrunchy,
son escu avant mis, ^in*/»"'''^/"^ "'J
géant. {Gerardde Nerers, ll.xiii, éd. 1725.)
— Sombre :
En lor chastel entrèrent cnJrnnW/i.
(Girb. de Meti. p. Sii, Stengel.)
Vostreempereresen fui raocltfn>r«'i*s^
(Car. le Loh.. i' chans.. xxxt. p. 131. P. Par.s.)
Normandie, embronchir, devenirsombre,
se rembrunir. Morvan, embrunchi , cou-
vrir, obscurcir, voiler, cacher; fig.,
rendre triste, maussade.
1 EMBRONCHiER,-cer, - cier, - unchier,
-ounchier, -quer, kier, -ter, - gier, -cer,
- ochier, - ucher, - uscher, - cer, - ler, amb.,
enb., anb., verbe.
- Act., baisser, pencher, particulière-
ment en parlant du visage :
Li amiralî en ad le helme enclin,
E enaprea si'n enbrunquet son vis.
ihol., .3501. Millier.)
Quant l'ot Marsilies, vers sa pareil se turnet,
riuret des oilz, tnte sa ehiere ««*';'''"'*''';^ , , .
\lb., Abi*')
Quant oit Froraons qne verilé a dit
Le chief enbronc'ia.
(Les Loh., ras. Montp., T 153 .;
Li rois l'entent, si enbroncke le vis.
(r.arin le Loh., 1» chans . x\il, p- 16, P. Pans.)
Acelin l'^l, s'embroneha le menton.
(Oiroa. Looys, 1796, ap. Jonckb.. Guitl. d'Or.)
Ot le li rois, s'enbronche le visaiae :
Qnant se redrece s'apele son barnaige
Callos l'eatent, s'enbroaça le visage.
(Raimb., Ogier, 866S, Barrois.)
Roltant Tentent, si enbroiichal le vis.
(Girard de Yiane, p. 97, Tarbe.)
Por ce qne Renart ne le voie
Enbronche sa chère et abaisse.
(Ueitarl. 16577, Martin.)
Li itloz l'entent, si emhronche le chief.
(Jourdain» de lîlairies, 55, Hodm ann.)
1 -..s-.u qu'il ot au col li a fet eabrunchier
' Hne d'.ivigii.. 98n, A. P.)
Son chief anoline. sa fâche eitbmche.
(De Josaohat, Richel. 1333, f' ilî r°.)
EMB
De nnle rien mol ne lor sonne.
Son cief a enhrucié en bas.
(Ren. de Beaujeli, h Bittus Desconneits. 45T-,
Hippeau.)
— Faire pencher en avant, renverser en
avant :
La bone coife covinl si enpirier
Qne plaine panme li fent li chevalier.
Tôt Venbnincha sor le col del destrier.
(Le Coronnem. Loeys. Richel 368, P 161».>
Mains pren orames aus cops qu'il jonchent
Sus les cols des chevans eubronehenl.
(GciART, Roy. lign; 10931, ^^ • et 0->
11 met la main a l'espee, et fiert si Pla-
cides parmi lehiaume que tout I enfcronche
desor l'arcon devant. (S. Graat, ms. Tours ;
9iS, t° 233^)
Li caus fu grans, si desehent seur
l'es^auUe senestre. si que il yenbronche 1
tous seur le col du cheval. {Ib., Vat. Chr., 1
1687, f 129=.)
El le tennit si durement que tout l'a»Oj{ .
embrmchiê desus l'arçon de la sele de-
vant. {Artur, Richel. 337. f° SK)
Enbronchié Vol sor l'arçon de la sele.
(Enf. Ogier, 59C3, Scheler.)
Si la point et corbe et emhronche...
Si Vanbrmche bien et enloise.
(Damoisele qui sonjoil, ms. Berne 35i, f° 1 1'-'-) 1
— Renverser, jeter à terre :
Fuies, on vous seres batns.
Que di.-ible vous ont raporté.
Trop vous ai ore déporté,
Qne je ne vons ai embrunkiet.
(A. DE LA Halle, H Jus du Pèlerin., Conssemaker,
p. 417.)
— Act.. saluer en s'inclinant :
Quant il la vit il s'avança.
Et on bien petit Vembronça.
El elle Ini monlt humblement
En saluant conrtoisemeul.
(G. »E Mach., Poés.. Richel. 92-21, f» 19=.)
— Couvrir, voiler, cacher :
Pourquoy son vis et sa façon
Embrimchoil sonbz son chaperon.
(Deceilleville. Rom. des trois pèlerin., f 53',
irapr. Instit.)
.. Une vieille vint a enix
Qui les yeiilx avoit chacienix
El de sa raain les embrunchoil
Pource qu8 pas cler ne veoit.
(lo., ib., f IGS'.)
Elle embrunchoit son visape sonbz son
chaperon. (ID., Pèlerin, de la vte hum.,
Ars. 2323, f» U2 r».)
— Fig., embronchier le visage, assombrir
le visage :
D'autre escole ne partent teles nobles
sciences que de celui qui met toute sa ciire
a vous embronchier le visage et aveuî;ler
l'entendement. (M. Lefram, l Estrif de
Fort., f" 43 r», impr. SteGen.)
— RéQ., se baisser, se courber, se pen-
cher en avant; et souvent baisser la tête
d'un air triste, s'assombrir :
Ne sait commen'i cil cancela
Et sor l'espee s'ambronça.
Desor cai, si se navra.
(Wace, Brut, 4601, Ler. de Lincy.) Impr., ara-
brouça.
.. Vers terre s'enbroncha.
(R. de Cambrai, Richel. "2493. f 3 V.)
EMB
Si s'embroncha ne ne dit mot.
(La Charrette, Vat. Chr. 17-25, f» 17=.)
Qnant li roine l'ot, si rongisl qn'eslincele,
Desfnle son mantiel, reluisl en sa coliele;
1 petit s'eubronça, sa main a sa 1 aisiele.
(Roum. d'Alix., f 70-, Michelant.)
E cnme Amasa vint vers lui, pur lui
saluer cume ami e parent, Joab, par engin
e par felenie se enbrunehad si que la spec
vers terre li esculurgad. (Bois, p. 198, Ler.
de Lincy.)
Dnnc se sunt embrunchié li qnalre forsené,
N'acuillent ses salui, ne ne l'uni salué. ^
(Garnier, Vie de s. r/iom.. Richel. 13513, fsev .>
Li rois sembronce et espreul d'ire.
(Rom. de Thebcs, Richel 60, f» 9''.)
Lors senbrouncha li rois, si commence a penser
(Fierabras. 197, A. P.)
Contre terre s'enbronche et plore. ^
1 (G. DE Comci, >lir., ms. Soiss., I iî .)
j Qnant Renans l'enlendi. si s'embruncha ploranl.
1 (Renaud de ilontauban, Richel. -24387, !° 10 V.)
Sor l'enseiïoe s'embronce, si est moult Irespensee.
(Ib.. t° 13 r°.)
Corne li rois l'aolant print soi a anbrtischier.
(Jean de Lan.son, Richel. 2495, f» 23 r'.)
Moultest dolans. souvent s'cntronAe.
,D<' Josaphat, Ri.bel. 1333, f° 212 r .)
i Et qnant çon entendi li rois,
Monlt s'enbronça et asonpli.
(MousK., Chron., 19948, Reiff.)
La dame s'enbronç.a aval.
Puis dist... .... V
(Rom. du comte de Poil-, 1GS6, Michel.)
El BaudewiDs s'assist, soij prist a embronchier;
Les pncelles li vienent devant aiiennouillier.
: (Baiirf. rffSci., XVI, 858, Bocca.»
Et en dorment «■«( embrunchez
Si maleraent que Irebuchez
Est jus a terre plainement.
(Mace de la Charité, B:l>le. Richel. 401,
f» 169'.)
Ouant Fedris l'enlendi, ver lerre s'enbiunquoit.
(H. Capel, 2503, A. P.)
Pour ce ne doit nnlz homs amer poulain.
Pourqnoy ? pour ce qu'il se cuide et qu'il ront
En traversant d-s grans chevaulx sentiers,
F.t en allant sembrunehe cl lient son front.
Par devant enlx, comme orgueillens et fiers,
':Ê:DrHA:;s.Pa«..RicheL840,f»234..)
Le dnc sembronqua et dit tout bas.
(Trahis, de France, p 49, Chron. belg.)
— Se couvrir, se cacher, s'embusquer :
Et s'il or de cho te cnrncent
Ouil en ces landes si s'embrucenl.
(Brut., ms. Munich, 507. Vollm.i
Defors Nerbone ot .1. vergier petit.
Bien fn fueillnz de loriers et de pins.
Et Vymeri, filz le conte Aymeri,
Dit a ses homes : Enbrunchons nos ;ci.
(Enf. Guill., Richel. 774. f» 12 r».)
Lors s'enbronche li cnens a val,
Ne li respondi bien ne mal.
(Vie du pape Grrg., p. 76, Lniarche.)
Desouz l'ianme c'est embronchiez.
(ROB. DE Blo.s, Poés., Richel. 24301. p. 584".)
De son chapperon s'embruncha h^^l^^xil
la teste contre terre. (Perceval, C 94% ed,
1530.)
Et ainsi qu'il eust eslevé ses yeu^ ^ur
ledit gouverneur pour le "g"'l;;!;î^'/-°^:
vrit sa face et se embrungea. (Chron. ai
Hain.,m, 142, f" 94.)
EMB
EMB
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4:î
— Neutr., se pcncher,être ri^nversé, tom-
ber, être abaissé :
Fait li H coers, li helmes li einbnmchel.
{Roi., 2019, MuUer.)
El il l'en r'a une ilonee
Tel que tôt le fet anlnmchier
Jusque sor le col del destrier.
iChev. an lyon, 4i08, HoUand.)
Une plaie li fisl dont li sans est roies.
Et l'aapatris canccle et si c«( emlimchies .
(Ckev. au cijfjw, II, 3081, Uippeau.)
Si feri Orasoulanl desor l'elme el vergier.
Qu'il le list sor l'arcon une pipce emkroncier.
(Glï de Camb., Met:, llichel. ■2-13i;6, p. 30'.)
Floridas se re Irece. si va a lui ehapler
Et de la pesant inarche -i. si grant cop donner
Que le hianme li fait ans es yeui enbrnccer.
{Vœux du Paon, ms. Brux. H19I, f 6b ï°.)
Dnn pesant coup le convint enhroncUer.
(Enf. Ogier, 3998, Scheler.)
La n il tome son ceval.
Les fait tous eubroncier aval.
(MoLSK., Chron.. 30H1, Reiff.)
Si le feri de l'espee un srant coup sur le
chief, si ques il le èsl emhrunchier a terre.
{Conq. de la Morée, p. 329, Buchon.)
Et adoncques Anthoine commença a
poindre le chevau des esporons par grant
fierté, comme couroussé contre le roy,
l'espee au poiug, et le ferit sur le bassinet
par telle force que il le fist embruncher et
encliner sur le col du chevau. (J. d'Arras,
Melus., p. 226, Bibl. elz.) Imprimé, em-
brancher.
— Se cacber :
.1. porc chassèrent qui le jor i fut prins.
En enbronchanî fu 11 sengleis ocis.
(Cirb. de Metz, p. VU, Slengel.)
Mais teus s'avance qui le çomparra cier,
Miels li venist en sa tente enbronchier.
{Anseis, Richel. 793, f° Se"".)
— Embronchiê , part, passé, couvert,
voilé, caché, enfoncé :
Enbrunchié sont en .1. brullet ramé.
(Les Loh., Ars. 3143, f- 6''.)
Et ne fait nul samblant qu'il en soit esmaies,
Derirre tous s'est mis es estriers aûcies,
D'orgnel et de fierté, sor son elme, embroncies,
Grose lance en son pu;; dont li fiers n'est vies.
(Roum. d'Alix., f 29\ Michelaot.)
Si con Renart se dementoit
Ez vos un vilein qui venoit
Par mi la lande tôt a pié.
En sou cape."on enbronchié.
{Renan, 130il, Martin.)
Le sengler a aconseu
Qui s'en fuioit tôt embruuchie\
Loing des antres plus d'une archié.
{Ib., 2238i )
Li Braiben';on...
S'estoient mis en une rue.
Mais nus dez nos ne lez remue.
Car il sont iluec enhroncié.
(Gilles de Chili, 1982, Reill.)
Etlors l'escuier, qui moult bien sçavoil
le lanerage, priust ung sac aussi, et se mist
devant Geuffroy embrunché sur son fardcl.
(J. d'Arras, Melus., p. 396, Bibl. elz.)
Lesquelz, pour leur faict .accomplir feus-
sent descendus tous embranchiez, et se
fussent mis en es^uet. (4 dec. 1403, Rém.,
an. Douët d'Arcq, Pièces relat. au règ. de
Ch. VI, t. II, p. 39.) Impr., embranchiez.
Et de ses mains me tenoit la teste et les
yeux embrunchez et estoupez, si que je
I n'avoye l'aise de veoir ni oyr. (A. Char-
' TiER, CEuV; p. 263, éd. 1617.)
Le .xxiiil. jour de may, fut amenée
(Jeanne d'Arc) du chastef, le visage em-
bronché, audit lieu ou le feu estnit prest.
(P. DE i^AiGNY, ap. Quiclierat, Procès de
Jeanne d'Arc.)
Et doit avoir (le lépreux) son visaige cou-
vert et embrimchié comme jours de tres-
passes {Drd. de 14bo, ap. Lalore, Ane. dis-
cipl. du dioc. de Troyes, II. 239.)
Embrunché de sa cornette. (1439, Char-
trier de Thouars, p. 207.)
Le blanc cbevalier se tient embronchiê
que ceulx ne le confïneussent, et si avoitle
lieaume lacé. {Lancélot du Lac, l" p., ch,
xxiil, éd. i488.)
Si fut tautost désarmée de ses aourne-
mens ou elle esloit bien enfermée et bien
embrunchee. (Loois XI, Nouv., lui, Jacob.)
Et estoit ledit monseigneur le connes-
table vestu et babillé d'une cappe de ca-
melot, doublée de veloux noir, dans la-
quelle il estoit fort embrunché. (S. de
Troves, Chron. scandaleuse, 1473, p. 272,
éd. 1620.)
Comme le lieu ou avoit esté mis le corps
sainct Hyiaire fust de murailles, voulté de
boys, c'est adiré, embrunché par le dessus.
(J. BoncHET, Ann. d'Aquit.ti" 20 r".)
Le tout basty a six estages comprenent
les caves soubz terre pour un. Le second
estoit voulté a la forme d'une anse de pa-
nier. Le reste estoit embrunché de guy de
Flandres a forme de culz de lampes. (Rab.,
Gargantua, c. 33, f° 142 r», éd. 1342.)
Le feu se print a la paille, et de la paille
au lict, et du lict au solier qui estoit em-
brunché de sapin. (ID., Pantagruel, c. 14,
f» 56 V», éd. ir)42.)
— Enharnaché :
Dy moy premier se tu congnois la con-
dicion bien au vray de tes chevaulx?
Craingnent ils le fouet quant ilz l'oyent son-
ner, sont ilz bien embronciez ? Dy moy
duquel fais tu le lymonnier ?(Le boi René,
Morliliement de vaine plaisance, OEuv., IV,
28, Quatrebarbes.)
— Preslres embrunquiez, prêtres cou-
verts de leur catnail :
Vaulticelui te-tateur quatre prestres ou
clerp qui seront cmpres des candeliers,
pendant sen service, recitant le psautier, et
vault qui iceux prestres soient embrun-
quiez. (Testament, à Douai, ap. Roq., Sup-
pl.)
— Embrunchié, participe passé ou ad-
j'^ctil, avait souvent le sens de sombre,
noir, triste :
Moult vos vois ore enbruncHes et peasis.
(Carin le Loh., 2" chans., ixxv, p. 130, P. Paris.)
Encontre vai -Vudegoas ou cleir vis.
Vit lor gent troubles, embruncliies et pensis.
{Girb. de MeU, 5.12. Stengel.)
Devant lui vit le roi lot embrocldé.
Se il vosist ja li tranchast le chief.
Quant cil li crie et raanaide et pitié.
(Coron. Loo'js, 1238, ap. JonckbI., Guill. d'Or.)
Toat furent eubionciet d'.inoy et de tourment.
(Cliev. au cygne, 1585-i, UeilT.)
Le pui deschent tons enbrunchies.
(Florimont, Richel. iZ'i, i" \'^'.)
.... Enbrunchiez.
(Ib., Richel. 15101, f 6^)
Enbronchiez ont touz tens le vis.
(G. DE Coi.vci, Slir., ms. Soiss., f 28''.)
Por les chieres qu'ont enbrunchies.
(iB., ib., v îo:;\)
Dolent le vit et enbmckié.
(Flaire el Blance/lor, V vers., 287, du Méril.)
Cascuns faisoit ciere embroncie.
(Rlaneand. 6043, Miohelant.)
Je voi ces autres homes qui sont touz couroucîex
Quant leur femmes trespassent et vont tout emlmn
[chiez
Et de la mort la vostre estes joianz el liez.
(Dit de ilenage, 102. Trébutien.)
Embroncher s'est dit jusqu'au commen-
cement du xvm= siècle, avec le sens de
baisser :
Embroncher, ou baisser la tête. — Il le
111 embroncher jusque sur le col du cheval.
(DuEZ, Vict. fr.-allem.-lat., Amsterdam,
1664.)
Et avec le sens d'assombrir :
Le chagrin né pour embroncher
Les esprits simples et crédules.
Comme un traître aime à se cacher
Dans l'obscurité des cellules.
(Senecé, Epist., Uép. au billet à M"" L. C,
Bibl. elz.)
Pic, embrungner, embrugner, couvrir.
Rouchi, embrunqué, enfoncé dans la houe.
Bourg., embrunchai, fâché, de mauvaise
humeur. Parler populaire du Centre et de
plusieurs autres provinces, embruncher,
couvrir trop : « Les larges bords de son
chapeau lui embrunclmient la figure. Ce
chapeau vous embrunché. » Dans le Berry,
le Nivernais et le Bourbonnais, on emploie
encore le verbe embruncher avec le sens
de troubler la vue : t je ne puis voir
jusque-là, ce brouillard, cet arbre m'em-
brunche; avoir la vue embruncliée, avoir
la vue trouble, . (Jaubert) et avec le sens
d'embarrasser, empêtrer « cet homme est
embrunché, • il a de mauvaises aCfaires
pardessus la tête. Bas-Valais, Vionnaz,
efcronti/e, s'assombrir, en parlant du temps.
La langue moderne a gardé embroncher
avec la signification de ranger des tuiles,
des ardoises, de manière qu'elles s'em-
boîtent les unes dans les autres, et avec
celle d'engager des pièces de bois les unei
sur les autres.
2. EMBRONCHiEu, cnb., adj., sombre :
Cn mantel de soie molt cbier,
La penne estoit d'erraine bla(n)che
Sens enbronehieie contenance.
(Durmars le Gallois, 3192. Stengel.)
EMBUONCiER, voir Embro.xchier.
EMBRONGXiÉ, adj , soHibre, /aroucb.' :
Si me dreçai et cil me vint.
Qui fel et embromjnies devint.
(B. DE CoxDÉ, li Contes des kiraus, 581, Scheler.)
EMBRONQUIER, VOIT EMBRONCHIER.
EMBROUILLER, cnb., V. n., s'eufoucer :
Li prestre prant a csgarder,
Si vit lo vit enbrooiller.
(Dame qui conchia le prestre. ras. Berne 351,
f 87\)
41
EMB
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EMB
Cf. Embroier.
EMnuoQUE, amb-, s. m., liqueur quel-
conque que l'on fait pleuvoir lentement
ou qu'on applique sur une partie malade :
Item, bon ambroque : Prens farine d'orge
et la confis avec aiguë et miel. Et doiz sa-
voir que avec ces ambroques resolt on au-
cune foiz liou safren pour apaisier la do-
lour. (Brun de Long Borc. Cyrurgie, ms.
de Salis, f» ly.)
Que tu i aministres embroque de farine
de froment, de miel et de jus d'aclie, car
cist ambroques digère la matere. (Id., î6.,
fo 721. )
Cf. Embrocuier 1.
EMBROQUEU, VOir E.MBR0CH1ER 1.
EMBROUER, e:ib., (s'), V. réfl., s'enfuir,
se retirer en désordre, i la hâte :
Plusieurs villains du pais viadrent des-
pouiller les mors, et qu^ind les gens
d'armes s'en retournèrent, icenl.'c villains
s'enbrouerent bien tostponr doubte de mou-
rir, et iceulx qui pourent estre altainz
ourent mauvais payement. (Ilisl. de B. du
Ouescl., p. 118, Ménard.)
B.MBRUCHONXÉ, adj., encapueliouné :
Embruchonnee d'un chaperon (l.'i61-146o,
Procès crimin. de Jeanne Saignant, ap.
J. Garnier, EfwytfS dijonii., p. 41.)
Cf. Embronchier.
EJIBRUCIEU, voir E.MBROXCHIEU.
EMBUUER, voir E.MBROIER.
EMBRUiNÉ, - bruyné, adj., obscurci :
11 fit sa fortune clere et glorieuse, qui en
son venir la trouva la plus embruijnee qui
onques fust. (G. Chastellai.n', Chron., Il,
18b, Kerv.)
Littré donne embruiné comme terme
rural signiûant gâté par la bruine.
EMBRUiR (s'), V. réfl., se précipiter :
Icellui Valerin s'avance et se embruy si
fort et tellement contre ledit prestre que
dudit coutel il le bleça. (1401, Arcb. JJ 156,
pièce lo6.)
Cf. E.MBR1VER.
EMBRiissEMENT, einhroissement, s. m.,
bruit, impétuosité :
Od hidus embrnissemenz
Sur li rechiaierenl lurdenz.
(Marie, Purg. de S. Patrice, 837, Roq.)
Li embruissemens del fluni esleece la cilé
de Deu. [Psalm., Brit. Mus. Ar. 230,
r^ 49 r°.)
■ L'autre raison qui m'esjoy
Fut de la aoise que j'oy.
Quer onc tel embruissement
Ne fut sanz aucun mouvement.
{CW d'autour, p. G, Tross.)
5Par le nli^te^e de Dieu celle arche s'es-
uieut a grant einbruisseinent de la région
d'Arménie avecques .iiil. arches d'autres
martyrs. (Miroirhistorial,Maz.SS7, f^âiSr".)
Adoiic Niciodanius en l'oscurté de la nuit
descent aucunes des gardes romaines en
passant oultre taisiblemeut, et parmi les
iuUres il passa par grant embruissement,
rt leur puissance sormoutee il s'en entra
l'H la cité. (Bersuibe, t. Lio., vas. SteGen.,
1» 39b\)
Et (la pronosticalion) les prépare (les
choses) et ordene a loy moult deboiiiai-
rement et moult simplement, sans eînbrois-
sement, aussi comme se elles fussent pré-
sentes. (Oresme, Quadrip., Richel. 1348,
f 17 v°.)
Car se ce fussent corps qui fussent meus
TpaT embruissement oa inclination de nature,
si comme sunt les .un. elemens, et non
pas par vertu intellective ou voluntaire,
l'en ne peut pas bien assigner cause pour-
quoy leur mouveniens ne fussent autre-
ment ordenes. (lD.,£,iii. du ciel et du monde,
f" 138 r», ms. Université.)
Impetus, embroissement. {Gloss. de Con-
ches.)
EMBRUiT, s. m., attaque impétueuse :
Purpensa soi que il par nuit
Feroit as Grius nn granl embruil.
Va descunfire poroit losl
Lo roi l*andras, lui et sou est.
(Brut., ms. Municli, 081, Vollm.)
Encontre lui cotnbatent toit,
Et il contre els fait sua embruit.
(M., 1489.)
Es Troiens fnnt grant embruit.
(Ib., (1639.)
EMBRUMÉ , part, passé , couvert de
brume :
Encens hi naist asez, mes ne est mie
blance, mes embrumes. (Voy. de Marc Pol,
CLXxxv, Roux.)
Les aers ea sonl de pooldres et famées
Noirs et obscurs, et les eaues embrumées
D'oraiges, veos, naufrages, et terapestcs.
(J. M.iROT, le Yoy. de Venise, P 30 v°, éJ. 1514.)
EMBRL'.v, voir Embronc.
EMBRUXCHIER, VOÎT E.MBR0SCHIER.
EMBRUNER, cnb., V. n., être brun, un
peu sombre :
A l'ajorner, li nuis enbiune.
(Eté oc le et Polin., Ricliel. 37o, f° 5G^)
_ Embruné, part, passé et adj., obscur,
sombre :
Consulter va la forest emlrunee
D'ombrage obscur, sous la haute AIbnnee.
(Des JIascres, Enéide, Vll« livre, éi. 1608.)
EMBRUNGIER, VOir EjIBRONCHiER.
EMBRUNiR, verbe.
— Act., rendre brun, brunir :
Roille, ce voit bien la genl,
Embnnist et l'or et l'argent.
(Mace de la Charité, Bible, Richel. iOl, f° lU».)
— Obscurcir :
Pais, alors que Vesper vient embrunir nos yeu.'C,
Attaché dans le ciel, je contemple les cieux.
(RoNS . Sona. pour Hélène, 11, Lxxiv, Eleg.,
Bibl. eh.)
Quel voile obscur embrunit ce flambeau'?
(Id., Amours, I, CLxxxvm.)
Aucun mallieur aembrunisse vos jours.
(Amadis Jami.n, Poés., f» 2» v°.)
Et la, jamais le manteau de la naict
îiembrunit l'air, ne la voalte des cieuls.
(Macnï, Gaijetez, à s'Amie, p. 91, Blanchemain.)
Je ne fus jamais cousturaiere
D'embrunir la clarté du jour.
(.Fr. Auffraï, la Vie de l'homme, prol.)
Et encore au xvii' siècle :
Mais qui la plaine entbrunit de poussière.
(La Morliere, Souspirs et mort de Daplinc.)
Qu'aucun brouillars a'emlirunisse les jours
De mon ayiné.
(lo., Calliope.)
— Réfl., s'obscurcir :
Combien que desja le jour s'embrunist.
{La vrat/e bist. des troubles, f° ',S r», éd.
1574.)
— Neutr., devenir brun, un peu soiiibre :
Quand jour />! enbrn[n]i.
(Prise de Pampel., 2290, Mnssafla.)
— Embruni, part, passé, bruni, brun :
N'esleil mie sa char embrunie ne oscore.
(Wace, Rott, -206S. Plaquet.)
EMBRUXQUEMEXT , YOir E-MBRÙ-NCHE-
.MENT.
EMBRUSQUIER, VOÎT ElIBUSCHIER.
EMBRUSsEi'RE, S. f., rouille, maladie
qui attaque les blés après de longues
pluies ;
Les blefz furent tous embrussies, et ne
vallout les fromens comme rians, car ilz
estoient si crnity qu'il n'y avoit rien dedaut;
et, pour celle embrusseure, on ne lez van-
doit que .VI. solz la quarte. (J. AuBRION,
Journ.. an 1477, Larchey.)
EMBRUSSIÉ, enbrusié, attaqué de la
rouille :
Et aussv furent les bledz tout enbrusies
ou paiix "de Jletz. (J. AUBRio.»», Journ.,
an 14137, Larchey.)
Furent les froment tous embrussiez. (Id.,
au 1477.)
EMBUCHIER, Vûir E.\IBUSCUIER.
EMBUCQUIER, Voir EMBUSCUIëR.
EMBUFFLER, V. a., mener par le nez,
comme un buffle :
Je ne m'estonne plus de ceux que les
singeries d'Apollonius et de .Mahumedem-
bufflerent (.Mont., Ess., m, 10, p. 138, éd.
1393.)
Embuffler, to deceive, cousen, gull, be-
sot ; lead (as abufle) by the nose.(CûTGR.)
EMBUiER, emboier, enb., verbe.
— Act., mettre dans les ceps, dans les
fers :
Deus sofTre bien, ce n'esl pas dote.
Qu'aucune qui d'orguil est tôle
Estançonee et espinee
Aucune foiz suit enbuiee.
(G. DE Cnixci. Mir., ms. Brux., f° 13S\)
— Réfl., se charger soiinôme de fers, au
flg., s'enchaîner :
Qni s'enjayolent, qui s'embiiient
Es fors cloislres.
(,G. DE CoiNCi, Mir., Richel. 817, f° 6'; v'\l
— Embuié, part, passé, mis dans les
ceps, dans les fers, chargé de fers :
Entred el tuen esguardement li gemis-
seuieuz des embo'iez. (Lib. Psalm., Oxf.,
Lsxviii, 11, -Michel )
Ne li furent pas les puinz liez ne les piez
enbuiez. {Rois, p. 133, Ler. de Lincy )
Par les genz prises, fcrlier?,
Chaenees e embuiees.
Ilokes tenir e guarder.
(Be.v., D. de Norm., I, tO"27, Michel.)
EMB
I.or priDce e luit li plus preisé
En furent as nefs enveié
Enb'iiez e eachaeaez.
(ID., ib., H. -2391.)
Enboit-'i e enchaenez
Fu mis en terre e enfoiz.
(ID., ib., 3390'.)
Devant toi aille li (lemisjemens des em-
buiez, li criz des amprisona^z viegne a la
teue sainte pilié. {Psaut.. Maz. 258, f»97v°.)
Lat. : Geniitus compeditonim.
Il oist les gemissemens des emboiiez.
[Ib., C 121 T'.y
La amenèrent en un hostel tous leurs
prisonniers, loyes, enkainnes et embnies
selonc leur usage. (Froiss., Chron., VIII,
144, Kerv.)
EMBUiGNiEn, -ngnier, embiiisnier, enb.,
unb., verbe.
— Act., bossuer^ bosseler ii force de
coups :
Car qnant sor le hiaume l'ataigneat
Trestout li enlul'jnfnl et fraignent.
(\tain. Richel. U33. P 108 r°.)
Lor baumes embuignenl et quassent.
{Artur, Ricbel. 337, f° 133^.)
— Réfl., se bosseler :
Li hiaume s' embuignenl et ploient,
Et des haubers les mailles volent.
(Le Cheval, au lion, Richel. UoO, f -210 r".)
— Embuignié, part, passé, bossue :
Sengleos esloit ces hiaume a or fin.
Et anbugnies des coz qu'il avoit pris.
'Les Loh., mî. Monlp., f IIS''.)
Sanglaas estoit ses halbers dobleatios.
Et enbarres li hiaumes poitevins.
Et embnigjties des cos qu'il avoit pris.
(La Slorl de Gariii, 3o93, da .Méril.)
11 n'i avoit celui qui n'eust haberc rout
et desmailliet, et le hyame faceit et embu-
gniet. [S. Graal, Ricliel. 2i3o, f» 282 v».)
Et lor hiaume embitisnii' et embarré.
{Arlm; Ricbel. 337, f= 121".)
Cf. Desbugmer et Embcscier.
EMBUISNIER, VOir E.MBUIGXIER.
KMBUISSEMEXT, VOif EMBUSCHEMEXT.
EMBuissiER, voir Embuschier.
EJiBUiT, embut,embot,s. m., entonnoir:
Un embuit a eutonner vin. (Vente des
biens de Jacques Coeur, Arch. KK 328,
f 224 r".)
Puis retiroient le vin avec un embut.
(Rab., Gargantua, cb. 24, f° 72 r°, éd. 1542.)
L'on ne faisoit que luy entonner vin en
aorge avec un embut. (\d., 1. Il, c. 28,
fo 109 r», éd. 1542.)
Quand ils avoient bien a poiuct mascbé
les viandes, ils les luy coulloient par uu
embut d'or lin jusques dedens l'estomach.
Ud., 1. V, c. 22, f' 62 v°, éd. 1544.)
Ainsi la vapeur parl'embotou entonnoir
passant en un autre pot par dessus se es-
pessira, et convertira en une liqueur très
claire et subtile. (EvoN., Trésor, c. xLiiii,
éd. 1553.*
Suffumigation d'iceluy (vin) faicte par
un embut ayde a sourdesse. (Arsoul de
Ville Nove, le Trésor des pauvres, f° 127 r»,
éd. 1581.)
EMBULÉ,-uI(e, enb., part, passé, revêtu
du sceau appelé bulle :
EMB
Quant est oi e cunfermé.
Mis en registre e enbullé
Au cuncil, ki au Laleran,
Cura Deu le voul, sist a cel au,
Li messager grant joie funt.
(S. Edward leconf., -2i7J, Luard.)
EJIBULETER, - ullelBr , - xdiUer , cnb . , v.
a., garnir d'une bulle ; fig., avec un rég.
de personne, donner un bon certificat à :
Rn vo baslon ont mors maint chien,
El maint pais avez fnsié.
Endormi et 'enbulelê
.\iez maint clerc et maint provoire.
(G. DE Coi.\'Ci. de l'Emver. qui garda sa chaslec,
Richel. 23111, i" 263''.)
Endormi et rmbuluté.
(In., ib.. ras. Brus., f» 119^)
— Embuletc, part, passé, qui a reçu le
certificat du serment d'obéissance :
Comme des longtemps a le suppliant ait
esté en l'obéissance de nous et enbulleté.
(1423, Arch. JJ 172, pièce 534.)
Cf. Abuleter.
EMBusf:ii.\i^,-ca/,ei(6. s. m., embûche;
A consoil li a dit le fait et Vembuschal
Des enfans roy Clarus, Canaan et Poral.
(Veus dou paon, Richel. Và'Ji, f° 37 v".)
A conseil li a dit le fait et Yembuscal.
(Ib., ms. Rouen, f 33 r'.^
L'eiibuscal.
(Ib., Richel. 368, f» 96'.)
EMBL'scHEMENT, embiichement. embtis-
cement, embuskement, embussement, em-
buissement, embuisement, - anl, enb , amb.,
anb., s. m., einbûcbe, embuscade ;
Mêles vos homes en .1. embucbement .
(Les Loh., ms. Monlp., f» 16i\)
Et lia convenable troverent
A faire lor emiuissement.
(Wace, Drul, l-2:i-2'J, 1er. de Liucy.)
De'nostre ambuschemenl saudrons.
(Be.n., Troie, Ars. 3311, i" 11''.)
Puis lor muslre V enbuschement
U il se mcltrunlquoiement.
(1d., D. de Horm , 11, 709, Michel.)
Cil clievalchenl eslreitemcnl
Qui s'en vonl en V cmbuôChemenl .
(iD., ib., 11, 73j.)
Ne vnet eslre honiz par !o\ ambuschemenl.
(J. Sud., Sa.r., CLVXvin, Michel.)
La li convint passer ou il vousist ou non
Parmi Vanbuchiment.
(Guilecl. de Sass., Richel. 36S, P 130».)
Tôt droit vonl vers ï' embuschement
Ou ert Trislran qui les aient.
(Trislan, 1, 1197, Michel.)
En cesle bruce verraiment
Lur frez un enbnchement .
(Conq of Irel.. 690, Michel.)
Ou chemin de Cesaire ont fait enbusquement.
(Chev. au ajgne, 17136, Iteill.)
Qu'il s'embati en .i. enbuscement .
(Auberi, Richel. 21368, f» 40''.)
Dates Yenbussement passèrent.
(Mhis, Richel. 37d, i" loQS.)
Leur a fait .i. enbussemenl.
(MoosK., Chron., 16663, Reiff.)
Quant li rois sot qu'il s'en estoient aie
et qu'il n'i avoit point à'enbuissemcnl.
(Chron. d'Ernoul, p. 112, Mas Latrie.)
EMB
4ï
Quant uns embussemens qu'il avoient
deriere en une uioutaigue les enclost et
les desconfist. I[b., p. igi.)
Il se doloit que Sarrasin n'eussent fait
enbuissement. (Ib., p. 338.)
Et gries cose fust, s'il i eust enbussemenl:
de repanrier ariere a le cité. {Ib.)
Il n'i avoit point A' embuisement. (Hisl. de
la terre s., ms. S. -Orner 722, f° 71».)
Si mist ses gens en a-n-ait et fist ses em-
buskemens, et nos gens n'en seurent mot
(Robert de Cl.\ry, p. 33, Riant.)
Si vil Vanloiehemanl
Des auberz et des elmes et des chevaas coranz.
(Flooii., 769, A. P.)-
.... Entre Blois et Prélevai,
Orenl an jour celeeraent
Anglois fait an embuschemenl.
En un for.'st.
(G. GuiART, llaij. lign., Richel. 3698, f 41'.)
D'autre part li rois Tradelinanz et Poli
damas ses mes se conbatoient aus Saisnes-
inolt durement, qui sont venu de lor em-
buschement du chastel. [Artur, Ricbel. 337^
i» 33'.)
En une forest... orent li Gascon basti uir
embuschement. (Chron. de S.-Den., ms Ste-
Gen., f» 112=.)
Et pierçurent Venbuisement. (Hist. de
Tournai/, Hichel. 24430.)
Trouva les anemis en .r. embiichemcnt.
(Cuv., B. du Cucsclin, 3016, Charriére.)
Les prist a un embuschement. (Froiss.,
Chron., Il, ,372, Lu e.)
Li joues bacelers prist par un embusce-
ment qu'il avoit establi le dit Gérard de.
Malain a toute se compagnie. (Id., ib.
IV, 34, Kerv.)
EMBuscHEUx, - biiclieux, aà}., roaipli
d'embùclies :
Puisque je vas périssant
En ceste embucheuse voye.
(B.nr, les .Amours, S" 28 v°, éJ. 1372.)
EMBUSCHIER, -buissier, - buiser, -bue-
Quier, - buchier. - bochier, - boschier, - bou-
chier, - bouscher, - brusquicr, enb., anboi-
chier, verbe.
— Act., placer dans un bois :
Le temps d'embocher porcs en bois
commence a la saint Micbiel et dure jus-
qu'à la saint André, et le recours depuis la
siint André jusrpi'a la niy may. (Coût, de
l'Eo. de Verdun, xv, 6, Nouv. Coût, gén.,
II, 432.)
— Embusquer :
Il embucheroit sa gent es porz d'.ispre.
(Vie Chartem., ms. Rerue 41, f» 11''.)
Le su|jpliaut emboucha son cheval a
l'entrée. (1380, Arch. JJ 113, pièce 293.)
— Réfl., entrer dans un bois :
Quant tu iras entour le buysson, tu dois
prendre garde a deux choses; la première
si est que se toutes les bestes qui s'embos-
Chent au buisson trayent a aler en ua
pays... (Mod. et Rac, t° 63, ap. Ste-Pal.)
— S'embusquer :
Puis s'enbucherent dedens .i. bois ramé.
(Les Loh., krs. 3U3, f 23".)
Ves eut chi au mains deas :
Ch::scuns sii-ul son père drois poins,
.Ne sai qui chics est qui s'embrnsgue.
(Ad.im i.E i.\ Halle, /)" Jus .\dan, p. 330, Cousse-
maker.)
46
EMB
EMl
EMI
Cele nuit s'anboichai a la Inné et an ciel.
[FlDovant, 805, A. P.)
Entor moi ades s^enbuisp
Et me paite por moi sospecdre.
(i. DE Bai<!IEUï. Sor les v lellres de Maria, 154,
Scheler, Trou». Belg., p. ÎIO.)
S'en vinrent sus l'ajournement embus-
chier a?ses pries de Belleperche. (Froiss.,
Chron , VII, 367, l.uce, ms. Amiens,
f° 161 v°.)
— Neutr., dans le même sens :
En .1111. liens les Qst embucquier et aler.
(Ciperis, Richel. tr,3", f 117 f>.)
Incontinent qu'ils eurent embousché, ils
saillirent hors. (Saliat, Herod-, vu, éd.
1536.)
— Act., dresser une embuscade à :
Li rois fist monter .xxx. hommes a cheval
et les flst issir hors pour cerkier le tiera
tout entour pour che qu'il ne fuissent em-
buissié. [Chron. d'Ernoul, p. 111, Mas-
Latrie.)
Car enx. ponr estre exempts du droit des cienx.
Voulurent mesme emlitischer les grands dîenx.
(JoD., Cleop., ad. V, Ane. Th. fr.. IV. 13S.)
— Réil., fig., se cacher :
Car quant booe dame est esprise
De loial ami qui l'onneure,
S'avient a la fois qu'ele neure
Un orgueil! ou ses cner.^ s'enhidse,
Honis soit buissons de tel buise !
(Dou Cerf amour.. Richel. 37S, f 8 r».)
— Embuschié, part, passé, placé dans un
bois :
Dales la forest trovai
Une dame embttissie.
Et chante a vois série
Ne sais descort on lai.
{GuiLL. Li ViNiEBS, Descorl, Dinanx, Trouv. arlcs.,
p. 223.)
Dnlez la forest trovai
Une dame embtt^chie.
(ID-, ib.. dans VHisl. lill., xxiii, 594.)
— Embusqué :
Soubz doulces parolles sont souvent
mucees et embouchées barat et trayson.
(Bozier des guerres, Richel. 442, f» 63 r».)
— Enfoncé, caché :
Vers son content tôt l'ambb'ure
S'en va en l'escnt enbuisies.
(J. DE Baisiecx, des trois Chcv. et del chainse,
226, Scheler, Trouv. Belg., p. 169.)
— Garni d'embuscades :
Ses chemins estoyent espiez et embuschez
de toutes parts. (Saliat, Herod., i, éd.
lSb6.)
— Entravé :
Le suppliant trouva deux chevauls em-
buschez de bris de fer,lesquelz il desbucha,
et furtivement en priut et enmena ung.
(1460, Arch. JJ 189, pièce 49S.)
EMBUSciER, enb., V. a., bosseler :
Escus percier, liaubers fausser,
Elmes enbuscier et troer.
Chevaliers et cevals ocire.
(Bek., Troies, Richel. 375, f 104^)
et. Embuignier.
EMBUT, voir Embcit.
EMBUVRER, voir Embevrbr.
EMCiMBOiRC, voir Encimboire.
EME, voir ES.ME.
EMEISTREMEXT, VOif AJIAISTRIMENT.
EMENDABLE, VOir ESMENDABLE.
EMEXD.VNCE, VOlr ES.MEND-iïiCE.
EMEXDATEUR, VOir ES.\IEN"DATEUR.
EMENDATIF, VOll' ES.ME\D.\TIF.
EMEN'OE, voir ES.MESDE.
EMEMDER, VOir ES.\IliNDEB.
ementÀtion, voir Esmentatios.
EMER, voir ESMER.
emerci.xble, voir Amerciable.
EMERGENCE, S. f., syn. de dépendance:
Que les causes et matières civiles, et cri
minelles. despendances ou émergences d'i-
celles, se relèveront en la cour de amez et
féaux les conseillers de nos aydes. (1498,
Ord., XXI, 136.)
EMERMER, VOir ESMERMER.
EMERUM, S. m., épeautre, blauc :
Farre quod Oalli emerum dicunt. (Gloss.
du x" s., ap. Graff.)
Wallon, amau, orje d'hiver.
EMERVEILLABLE,VOirES.MERVEILLABLE.
EMERVEILLER, VOir ESMERVEILLIER.
EMERVEILLEUSESIENT , VOir ESMER-
VEILLEUSEMENT.
EMEllKE, voir AMORE.
EMEUVEMENT, VOir ES.MOVE.\IENT.
EMI, voir AlMt.
EMICAUT, S. m. ?
Rubens a emicaux, fournis par un mer-
cier; un cent et demi coûte .m. s. .vi.
d. (1490, Hoye, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
E^ii.XAGE, esminage, - aige, emynaige,
eyminaige. aminage, -aige, aménage, s. m ,
portion de grains qui se lève sur la mesure
appelée hémine :
Ce qui' pie avoe ou devoe avoir et pooe
en Vamenage de Dijon. (1245, Preuv. de
l'Hist. de Bourg., t. II, p. xvn.)
Do'j dit aminage. (Ib.)
Se li recevours dou dit eyminaige fai-
soîent point d'outraige ou de meffait en
faisant l'office dou dit emynaige. (1264,
Acey, boite 16, cote 3, -Arch. Jura.)
Et paieront toutes manières de gens
ventes et aminaiges qu'il est accoustumé
a Dole. (132Z, Franch. de Monlmirey, Arch.
Doubs, Nouv. Ch. des compt., M 308, Ter-
rier de Monlmirey de 1461.)
Nous leur avons octroyé et octroyons
qu'ilz soient et demorent perpetuelment
pour leur et pour leurs hoirs franc et quit-
te d'estaulaiges, (yesminaige et de toutes
vantes des choses vendues et eschetees
par leur, en nostre dict ehastel et ville de
Grancey. (134S, Ord., ix, 160.)
L'amiJiage que le ventier demande aus
talemelieis ds bled que il cuient. (1363,
Ord., m, 639.)
Impots de sel, quarts, demi quarts,
quints, demi quints, de pots, mesurages,
pallivages, esminages, regratages. (Solly,
OEcon. roy., ch. clxxxviii, Michaud.)
EMINAL, esminal. aminal amenai, ymi-
nal, s. m., dimin. de hémine :
Un amenai de blé a la mesure de Pesmes.
U298, Arch. H. -Saône, H 12, cote 13.)
Me doyvent loudit aminal soit fromant
ou avoine d.- renlerre. {IZ3S, Acey, Richel.,
Mor. 229, f» 44.)
■ Je donne aux quatre ordres mendians...-
chascun vint yminal de froment. (1407,
Teslam. d'Isabelle, dam. de Bauzemont, ap.
Duc, Hemina.) Impr., ymal.
En l'esmine de grain a deux bichots, ou
bichot deux quartaux ou deux esminaux,
ou il y a quatre boisseaux. (Cout.de Bourg.,
Nouv. Coût, gén.. Il, 1188.)
EMiNETE, emminette, am,enate, s. f..
dimin. d'hémine :
Doze amenâtes de blé et huit amenâtes
d'avoine. (1298, Acey, Arch. H.-Saône H
12, cote 5 )
Emmineltes. (1368, Plaid gén. de Laus.
Doc de la Suisse rom., vu, 401.)
EMINGAUT, voir Amigaut.
EMixiER, amenier,i. m., percepteur de
l'éminage :
Se li recevours dou dit eyminaige fai-
soient point d'outraige ou de meffait en
faisant l'office dou dit emynaise, de quoi
emende de sexante sols lu doné, li diz
ameniers et recevours saroient quitte de la
dite amende quant a roy, mes il emende-
roient lo meffait ou l'outraige a celui cui
il seroit fait. (1264, Acey, boite 16, cote 3,
Arch. Jura.)
EMiNOTE, esminotte, aminole, amenolc,
s. {., petite hémine :
Trante amenâtes de blanc fromant. (1273,
Aumouieres, Arch. H.-Saône H 27.)
Deus bicliez et trois aminotes de froment.
(Jeudi av. S. Hil. 1283, Qtiilt. de la ch. des
compt. de Dole, Arch. Doubs.)
Amenote. (1297, Luxeuil, Arch. H.-Saône,
H 708.)
Item onze aminotes par moitié blet et
avene. (1339, Gart. de Langres, Richel. I.
3188, f» 279 v».)
.XX. amenotes de bief, .vu. amenotes
d'orge. (1348, Compte, Ch. des compt. de
Dole, — , Arch Doubs.)
82'
En l'esmine de grain, mesure d'illec
(Pontarlier) a deux bichots, ou bichot a
deux quartaux, ou quartault a trois esmi-
noltes, en Vesminotle deux boisseaux.
(Coiit. de Bourgogne, Coût, gén.j I, 837,
éd. 1635.)
EMIOUERE, voir ESMIOIRE.
EMIT, voir Amit au Supplément.
EAiiTRiTE, S. f., fièvre demi-tierce :
La parole fait aceptable
A home qni 1 a et qui l'ainme.
Et sel garde d'un raalvais flaimme,
Vemitrite ou maint myres faut.
(Lapidaire, E 240, Pannier.)
EinTRiTEUS, S. m., fièvre demi-tierce :
D'une fevre garist mul fort
Ke a maint urne dune mort.
Si a nnm emitriteus.
(Lapidaire, A 253, Pannier.)
EMM
EMO
EMP
47
KMLERGIER, VOir ENLARGIER.
EMM, voir à Enm les mots qu'on ne
trouve pas ;\Emm.
EMMAIBR, voir ESMAIER.
F.MMALiÉ, part, passé, devenu méchant,
cruel 1
Ocient tant qnant qu'il i treuvent,
Con gens de courrooz ennnaliez.
(G. GuiABT. R»!/. lign., Richel. 56?8, f° 3'22 r".,
EMMANCHOiR, S. m., ceU de l'objet dans
lequel est introduit le manche :
Emmanclioir, the hole, or eyi- of a hat-
chet, etc. whereinlo the handie is put.
(COTGRAVE.)
EMMARER, V. n., tomber ou enfoncer
dans un marais :
Une desdites jumens estoit afondree ou
emmaree par cas d aveulure, tellement
que d'illecques ne se povoit ravoir ne dé-
livrer. (1377, Arch. JJ 111, pièce 64.)
EMJiARRER, v. a , jetcf à la mer :
Et quant il ne vit poynt d'aultre remède,
il emmarra son pacquet de lettres. — He
threwe his packet of lettres into the see.
(Palsgr., Esclttirc, p. 477, Génin.)
Puis qu'il fault que nous soyons prins,
emmarrons Doz lettres. — Sithe we must ne-
des be taken, let us svnke our letters. (Id.,
«6., p. 718.1
EMMASURE, S. f., pallssadc de pieux
pour soutenir la maisiére :
Es boscherons, pour cinq pièces de boys
chacune de cinq toises et de deux dois
de hault ou envoeron pour fere les emma-
sures des esguUes des molins de Loire.
(1447, Compt. de Nevers, CC 39, f» 21 r»,
Arch auin. Nevers.)
EMMATi, part, passé, flétri, desséché :
Apres les pluies de l'automne sera le
vrai poinct de mettre la main a l'œuvre ;
d'autaut que lors aura on bon marché do
rompre les prairies, pour la commune foi-
blesse de Therbe et de la terre, l'une em-
malie et l'autre humectée par l'arrivée des
froidures et humidités. (0. de Serres, Th.
d'agr., ii, 1, éd. 1605.)
On adoucira le vin dans la cuve, si sur
icelui l'on jette des raisins noirs bien
meurs, quelque peu emmatis par la garde
de sept ou huit jours. (Id., ib., m, 10, éd.
1617.)
EMMEDOS, voir Andui.
EMMENDE, VOir ESMENDE.
EivrMENNEVi, voir Amanevi.
EMMENsissuRE, S. f., mot probable-
ment corrompu, signifiant amoindrisse-
ment, altération :
Les maisons... seront tenus de retenir
bien et souflîsamenl de pel, de vergue, de
torque, de couverture sans fonture ne
emmensissure . [Cart. de Corbie, ap. Duc,
111, 437% éd. Didot.)
EMMENUISER, VOif ESMENUISIER.
EMMI,.VOir Enm!.
EMMINETTE, VOir EMINETE.
EMM IGI.EURE, - (llSe, S, f. ?
Pour guydes, ferreuses, unu restrintif,
emmioleuses et embourreuses de la celle de
son dit cheval. (1449, Compte de S. Sauv.
de Blois, Ricliel. 621S, f° 18 v.)
EMMIOLEUSE, VOir EmMIOLEURE.
1. EMMOLER, - ouUer, V. a., mouler :
La foy aux cheveux gris esloil la enlaillee,
Et l'aime pieté au dessons emmouUee.
(G Boums, l'Alectriom., éJ. 1586 )
— Emmolé, part, et adj., fait au moule,
flexible :
Bon pied et creux, courte jointe emmolee.
(P. Dauche. Blas. du Veau cheval.)
— Orné de moulures :
Les pelitz ymatges et autres ouvrages
emmo«(eset toute nienuserie (26 déc. 1S88,
Sto<. (/esor/'p».,dans \eLiv. noir, f» 35, Arch.
mun. Montauban.j
2. EMMOLER, V. 3., démolirî
Abat et emmole les turiaus et les fosses
enlour. (1294. Trav. p. les chdt. des coml.
d'Art., Aruh. KK 393, f» 3 r.)
EMMOLiNER, v. a., faire moudre un
moulin pour la première fois :
A l'hilbi-rt Cordier deux boisseaulx orge
pour emmolinev et essaier ledit molin.
(1438, Compt. de Nevers. CC 40, f» 23 r°,
Arch. muu. Nevers.)
EMMOLiR, emolir, -ollir, verbe.
— Act., amollir, rendre doux :
MoUeo, molles, emmolir. {Voc. at.-{r.,
1487.)
Un vieil formage tout rancide, pisté et
meslé avec décoction d'un jambon salé,
appliqué en forme de cataplasme emollit
toutes duretez des genoux. (Liebault,
Mais. rusL, 1. I, c. xiv, éd. 1597.)
On fait une huile de ses fleurs trempées
en huile, qui a vertu de résoudre, emolir,
d'appaiser les douleurs froides des gouttes.
(JD., ib.,p. 284.)
— RéQ., s'amollir :
Le byacint s'emmollit au feu. (Le Blanc,
Trad. de Cardan, f» 144 v, éd. 1556.)
— Emmoli, part, passé, [amolli :
11 fut homme efféminé et fort emollu.
(Saliat, Hcrod., vu, éd. 1536.)
Roquefort indique de plus les formes
emolUer, emmollier, cmmolier, sans les jus-
tifler d'exemples.
EJiMouiARE, s. f., ce qui est produit
par le broyement :
Emmoulure ou enrougeure de fer ou de
sauge. (B. DE GORD., Pratiq., III, 7, éd.
1495.)
EMMoussÉ, adj., couvert de mousse :
L'espee a par dessus une branche encontree
D'un qnesne vieil et dur, antive et cmmoussce.
(Dooii, iSlS. A. r.)
Regarde es humides cantons
De la marine les Tritons,
Les dieux des coulantes rivières.
Tous n'ont ils pas longues crinières
Tnrtes sur leurs fronts emmoussn ,'
(Remï BELi.EAU. Poés., I. 98, Gouverneur.)
EMOIGNIER, voir ESMOIGNIER.
EMOLIR, voir E.MMOLIR.
EMOLiiMENTER, V. 3., acquitter l'émo-
lument dit pour telle chose
Quant ilz les auront receues et gros-
soyees (les lettres), qu'ilz ne les délivre-
ront aux parties que premier elles ne
soient emolumcntees et scellées des seaulx
royaulx. (AniM 1482, Edil concern. les fonct.
des nol de Lyon, Ord., xix, 32.)
Dans la langue mod(!rne émolumenter
est un verbe neutre vieilli ayant le sens
de tirer quelque émolument ou profit.
EMONGEAU, S. Ml., torchon :
Hem unum emongeau de serico. (Inven-
taire de 1327, Cliartrrs, dans le Bullet dit
Comité de la lang., 1857, p. 311.)
EMOLUMENT, S. m., instruction, édifi-
cation :
Et pour l'umain l'inoimmcn/,
On sépulcre et on monument
Fut couchié (le Christ» comme mortel corps.
{Resurrecl. de N.-S., Jub., Mijsl., 11,315.)
EMORCHE, voir ESMORCHE.
EMOnCHER, voir ESMORCHER.
EMORE, voir Amohe.
EMORHOi, S. m., désigne un aspic qui
fait couler tout le sang :
Aspides est une manière de venimeus
serpent qui ocist home de ses denz. Ja
soit ce que il sont d plusors manières,
toutes voies chascuns a une propriété de
raalfaire ; car cil qui est apelez aspides fait
morir de soif l'ome cui ele mort ; et li
autres qui a non prialis, le fait tant dor-
mir que il muert ; et la tierce, qui est ap-
pelée emorroi, li fait fondre tout son sanc
jusqu'à la mort. (Brcn. Lati.M, Très.,
p. 191, Chabaille.)
EMORROSAGIE, S. f., flux de saug :
l/emorrosagic cessant. (Brun de Long
BORC, Chirurgie, ms. de Salis, f" 5*.)
EMORSSER, voir ES.MORCHER.
EMORTin, voir Esmortir.
EMOUVEMENT, Vûir ESMOVE.MENT.
EMOUVEUR, \0ir ESMOVEOR.
EMovATiox, S. f., excitation, instiga-
tion :
Por le porcache, priier et emovatUms qui
fait avoient esteit par les binvoilbans el
amis dédit Waltier. (J. DE Stavelot,
Chron., p. 327. Larchey.)
ESIOYER, voir ES.MAIER.
EMPACHiER, empaucUier, ampauchier,
empaicier, empaiecier,enp.,v. a., empêcher
le succès de :
Li avocat qui reçoivent mauvaisement el
soutiennent les mauvaises causes a lor es-
cient et les bones empattchent por luier ou
por don que il praingnent a destre et a se-
nestre. (Laurent, Somme, Richel. 938,
f 17 r».)
— Troubler dans la jouissance de :
Et li forestier nostre seigneur le roi li
ampaiichent et torbent de novel sa saisine.
(Req. du vie. de Meliin au roi, Arch. J 1030,
pièce 46.)
EMP
EMP
EMP
— Avec un régime de personne, troubler
faire du tort à :
Car se GoJefrois vient ma lierre kalengier.
Je m'en cniie 1res bien issir sans le dangier
Doa souciant, qui me voet ycliy empaicier.
(Chev. au cijijne, 5371, ReilT.)
S'aucunsborjois est por moi pris ou em-
Jiachiez, je lou doie délivrer dedenz vint
jors, et se je ne lou dolivroie dedenz les
vint jors, li jurei puent panre les premières
Tantes que je aura en la ville por la deli-
%'rance. (1269, i '.bannes, 8, Arcb. Meurthe.)
Tourblee et empauchie. {Jugem. de 1334,
Ord. de Malte, Piéton, Arcb. de l'Etat à
Mous.)
— Particulièrement, mettre en cause
accuser :
De tout çoa que j'ay dit de nnuviel et de vies
Esl ly corps de la dame a droit rmpaiecies
(Chev. au cijniie, ifi9ft, ReilT.)
Mais elle n'ara mal ne nulle vilonnie,
Si vous n-î congnissies, volant la baronnie,
La traison de qnoy elle est empaicie.
(/»., 197-21.)
Et tut senlensse rendue par le gouvre-
neiir et les jures, que ledit Franiel estoit
quittes et délivres, et que a vnaisse cause
on Vavoil enpaiciel et enprisonnet. {Chron.
des Pays-Bas, de France, etc., Rec. des
Cbr. de Klaud., t. III, p. 238.)
Sur ce verbe, consulter Littré qui, dans
son étymologie ^'empêcher, en fait un mot
à part qu'il dérive, avec Diez, A'impactiarc.
ESIP.^ICIER, voir E-\IP.\CHIER.
EMPAiEciER, voir Empachier.
EMP.\iEMENT, cmpoement, s. m., paie-
ment :
Et ce que dit est siiinifie a Jeban le Bègue
demouraut audit liostel de la Cave a sa
personne et a la femme de Jehan Malice, et
leur defendi Vempaement des lieux, et aussi
que se aucune chose il dévoient a ladicte
Eustace a cause d'icelle maison que aucune
«hose ne lui en baillassent... jusques a ce
que paiement feust fait des diz arrérages,
(1380, Arcli. S 9i, pièce 33.)
EMP.xiENÉ, empainè, en/)., adj., attaché
à la religion païenne :
Toulete e.st toute enpaieiiee,
Encor fusl ele el pais née.
(G. DE Coixci, Mir., lib. 1, ap. Duc, Paganhare.)
Tholete esl lote enpainee.
(Id., ib., ms. Rrus,, f° 3-2',)
EMPAiGNE, s. f., voyage, concours :
A la chemise glorieuse,
A Cliirtres, la riche raonlaigne,
Telle allée el telle empaignc
Ot, si corn trois ea cel lempoirc.
Que feite en fut moult belle estoire.
(J. Lem\rchaxt, Mir. de A'. /) , ms. Chartres,
f» ili''.)
EMP.\iGXEMENT, Bup., aupenemetit, en-
pingement, s. m., action de pousser, de re-
pousser :
11 se traine sor la planée a la force de
ses bras et a Venpaignement de ses pies.
(Artur, ms. Grenoble 378, f° 94''.)
De l'anpénement, du repoussement. (xiv*
s., ûarmesteter. Classes et Glossaires hé-
breux français, 1878, 41.)
A anpéiiemenz, à repoussements. (Ib.)
— Impulsion :
Les bestes sont meutes selonc le move-
menl et Vcnpinriemeiil del appétit naturel.
{Li Ars d'Amour, I, 203, Petit.)
EMP.\iGNiER, - aingnier, verbe.
— Act., frapper :
Icelle femme prist une petite espee, la-
quelle elle mist au devant de son mari
qui estoit tout nu levé pour la batre, et
n'avoient point de clarté, et de ladite espee
eusl empaingné son dit mari que il cbey
mort. (1369, Arcb. JJ 100, pièce 335.)
— Réfl., s'élancer :
Adonc drcscha on les voilles et Est on
desancrer la navire, et aprez se empoignè-
rent en la mer a moult noble compaignie.
(J. d'Arr.\s, Melut., p. 199, Uibl. elz.)
EMP.viLLiR, voir Empalir.
EMPAiLi.oLÉ, adj., en paillettes :
Uuec piieent il bien Irover
Toutes choes a achaler
Oui a la mercerie apeat,
I.'or empnilhlé et l'argent.
(Le bit des Marehems, Monlaigloa et Raynaud,
F(M., II, 123.)
EJIPAINAGE, voir EMPaNAGE.
1. EMP.viXDRE, - Indre, - oindre, enp ,
inp., V. a., peindre dans, sur :
En ml le vix se font enpindre d'azur
come un fer de glaives. {Voy. de Marc
Pal, c. CLV, Roux.)
Celés gens font portraire et inpindre
tous lor deu e lor idres noir. {Ib., CLXXVI.)
Portraire, inpoindre. (Ib.)
Son bel visage et ses doulces paroUes
estaient empaintes en son cueur. {Troilus,
Nouv. fr. du XLV° s., p. 233.)
Un petit pan de toille auquel est enpaincte
l'aparicion de plusieurs personnages. (1314,
Inrent. de L. de Courcelles, Arcb. Aube 6,
G 1912, f» 7.1
Uu.' lableau ou est empaincl l'annuncia-
tion. (1328, Inoent, S. Amé, liasse 9, Arcb.
Nord.)
A Jehan Prieur painstre pour avoir en-
painct de bon stil ung drap d'or. (1537.
Lille, ap. La Fons, Ctoss^. 7us., Bibl. Amiens.)
— Fig., reproduire :
Car trop voult, corn simples, empaindre
L'oppinion des jouvenciaulx.
(E. Deschami'S, Poés., U, iO, Tarbè.)
2. EMPAiXDUE, empeindre, empandre,
enp., verbe.
— Act., pousser, jeter avec violence :
A terre Veiisl tosl enpeint.
(Wace, Rou, 3' p., 707-2, Andresea.)
Dune cumandad (Jéhu) qu3 il la (Jezabel)
enpeinsissent aval de cel solier. (Rois,
p. 378, Ler. de Lincy.)
L'aoemi boulent el empaingnent
Moult en sus d'eus et moult arrière
Cil qui usent ceste prière.
(G. DE r.oisci, Mir., ms. Soiss., f° 8-2^.)
Iluec est enpains et botes
Et par deriere el par devant.
(Durmars le Gallois, 1 '23-20, Stengcl.)
Les anpénz, les repoussés. (xiv° s., Dar-
mesteter. Classes et Glossaires hébreux-
français, 1878, p. 41.)
Furet anpenz, furent repoussés. (Ib.,
p. 40.)
— Avec un rég. de chose, pousser, en-
foncer, appliquer :
Si li empeinat un bulTet bon, bien estored.
[Bois, p. 337, Ler. de Lincy.)
Et Renan let chaoîr si fort •
Le covercle, et si Venipainl,
Tyberl en a la qene ataint
Si granl cop que ne fu pas gîens,
(Uenarl, 2808, Méon.)
l.e branc d'achier eus li lancha ;
Par tel vertu li a enpaiiit
Que jusc'au cuer l'aineure ataint.
(Comte de Poitiers, 752, Michel.)
Il li apoia Dnraudal a sa bouline et il
luy empaust si dure que il li bouta ez cors.
{Hem. de Turp., dans le Bec. mss. de Dh
Cange, Ars., Hist. 801, A.)
El usoient de ciiair de poisson endurcis
nu soleil et daulres greigneurs monstres
que les llotz empaignent dehors. {Q. Ciirse,
VIII, 22, éd. 1334.)
— Réfl , se jeter, se précipiter :
Contre les lance-s esmulues
Sunt les forz broines derumpues
Si que 11 coslcz lur seignent
E que morsz des chevals s'enpeignent.
(Be.v., 0. deNorm., II, 507, Michel.)
Jofroiz li Angevins an la presse s'anpaint,
(J. Bon., Sax., cxiv, Michel.)
L'espie Guitedin ne s'i est atargiez,
Antr'as s'ampainl et broche cora s'il fnst anragié.
(ID., ib., cxLvm.)
Quand les chèvres se sentent quelque
iiiHammation ou cataracte es yeux, elles
s'empeignenl sur la pointe du jonc, pour se
descliarger les veux, el les faire saigner.
(Du Pixet, Pline, viii, 30, éd. 1363.)
— Neutr., se jeter, se précipiter, battre:
Enpaint avant et trait arrière
Qiie tout veut abatre el quasser.
(Wace, Concept. Xostre Dame, p. 76, Mancfl et
Trébntien )
Puis ne fina de si qu'il vint
Soz une grant roche de mer;
Lors commença llo a monter :
QuaLl il fu lot hauciê el pleins.
Si enpeint au piez et au mains.
(GuiLL., Besl. div., 2337, Ilippeau.)
Quant li fil voient que lor père ont estrainl
Por lui seoorre sont celle part empaingt.
(Gaydon, 7223, A. P.)
— Act., empaindre en mer, faire prendre
la mer, embarquer :
Ç.o est en mai, al premer jur d'ested,
'Iules ses hoz ad cnipeintes en mer.
(liai., 2G2S, Muller.)
En vetssiaus les empeint en mer :
Or peurent par l'iaue vaguer.
(SI Graal, 2291, Michel.)
— Réfl., s'enipaindre en mer, prendre la
mer :
En mer s'enpaignent Brebus el si baron.
(Raimbekt, Ogier, 9823, Barrois.)
Li v»ns fu boins, l'air orent cler :
Atant .îc -iont empaint en mer,
(Flaire et Blance/lor, l'- vers., 1161, du Méril.)
En mer s'enpagnent.
(Pa. MousK., Chron., 124, ReilT.)
Eu hante mer s'empaignent pour l'ost plus eslcn-
Igier.
(Chans. d'.inlioche, vu, v. 317, P. Paris.)
An matiuet en rai la raer s'enpeignent.
Nagent et siglent et grant joie demeinenl.
(Eaf. Vil'., Richel. 7 74, f 5G=.l
EMP
EMP
EMP
Il s'eiipengnrnl en mer,
(ÀyetfAvii/n., 1867, A. V.)
Si entrent es nés et s'enpeingnenten mer
en si fort seson conme entor la Tozseinz.
{Lancelot, vas. Fribourg, f" 143°.)
Lî mariaîer les voites tendent,
En mer s'empaif/iiciil . pins n'atendent
(RiTEB., la Vie sainte Marie l'Ei/iplianne, II, 110,
Jubinal.)
— Se faire empaindi-e en mer, dans le
même sens :
Tels i ot qui en eiaperent
Et en lor nés fuiaut entrèrent.
Et en mer $e firent empainâre,
(Le roman du Brut.)
Quant Tristant voit le dueil si grant, si
lui anuie trop le demorer; si se fait em-
paindre en mer. (Le roman de Tristan.)
— S'empaindre de la rive, s'empaindre de
la terre, s' élo\gneT du rivage, prendre la
mer :
De la rive s'e!7?paint, si prent a gouverner.
(Dcion de ilaience, 2761, A. P.)
De la terre s'empeint, si prenl a gouverner.
Tant que il Ta bien loins n palagre de mer. '
(/*., 331.)
— Act., empaindre ses ijenx, les fixer :
En leurs saisons sont vertueux
Ou débonnaires ou crneux
Quant aux plaoetles s'acompaîgnenl
Et leurs ieu.v dessus eulx eiipaiyner.t.
(J. Lefeeïre, Resp. de ta mort, Hicbel. 93 i,
f° 6^)
— Act , empaindre quelqu'un, le lieurter,
le frapper, lui porter un coup, principa-
lement avec une arme aiguë :
Enpeint le bien, fait li brandir le cors.
{Roi., l-:03. Millier.)
Enpaint le bien, sa sele en a voidie.
(Les Loti., Vat. Crb. 375, f 10''.)
Jouste la cuisse le gonfanon li misE,
Si bien {'empaiut qu'en terre l'abatit
El les talons en fait amont venir.
(Car. le Loh., V chans., v, p. 173, P. Paris.)
Ele Venpeinst do tel air.
Ne sai a oJ piez u od meins,
Parmi branches c parmi reins
Le Dst haut cnntremunt voler
E el fiirc d'un arbre encroer.
(Bon, 3' p., 5;i8, Andresen.)
Adonc l'a del bastoa empaiut
Durement.
(Renarl, 4-216, Méon.)
Granl est la noise et graos li cris
Des garçons, des enfans petis.
Qui Vempaignent et qui le bâtent.
[Amadas et Ydoine, Ilichel. 375, l" 3-205.)
Ains fierl le chevalier si haut
Et si très roideraent Venpaint
Qu'en la sele pas ne remaint.
(Durm. le Oal., 1680, Stengel.)
Tis li est ke Seint .iedward
Levé, e s'en vent cele part.
Enpeint le serjent e l'esveille.
(S. Edward le conf., i:i87, Luard.)
Qui fust de un glayve au quer enpeint.
{Plante d'à. de Lacy, Oxf., Bodl. Fairf.
-2410, t» 19.)
Qui villainement fu raen^s,
Batus, f/n;jai«5 et delloules.
(De l'Armite que la femiie voulait tempter, Kellcr
Zwei falil-, p. 37.)
L'an enpeint l'au're et hurle et bote
De teste ou d'espaule ou de cote.
(Vie de S. Alej:i, 92.Ï, Roraania, Vlll, 180.)
D'ilec commanda Anthiocus que li es-
comnieuiez fust laissiez cheoir, et tonz
Vempainsissent a mort. (Guiart, B/6^e, Sec.
liv. des .Macliab., xvill, ms. Ste-Gen.)
Dont fu bien sachies et empains.
Assaillis el Irop mal menés.
(Couci, 33-2-2, Crapelel.)
Ains l'empandit si rudement que maistre
et destrier renversa en uns mont. {Le clie-
valereux Cte d'Artois, p IS, Barrois.)
— Fig., act.j empaindre d, pousser à,
exciter :
A bien fere les enpeignoit
Li bons clers par dit et par fait.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., (° 3l''.)
— Réfl., s'appliquer à, s'adonner ;"i :
En toz les biens nns anpaifjnons,
Et en bien faire et en bien dire.
(G. DE C.iixci, Jf/r., ms. Brux., {" 171'.)
— kci., empaindre ur.e plaie, faire une
plaie profonde :
Apres que Clinton eut ainsi dil, il empai-
gnil en sou corps une playe mortelle.
(Bor.cACE, Nobles malheureux, III, i,
f» S8 I», éd. 1315.)
— Infln. pris subst., combat, bataille :
Au bien empaindre et au sachier.
(GiiART, Roij. liijn., -2031, Bnchon.)
— Empnignant, part, prés., syn. de vif :
El seiche i redevient l'olive
Qui doit estre enpeignant et vive.
(Rose, Richel. 1373, f oC.)
— Empaint, part, passé, lancé :
Et me senibloit que Julien fut trespercé
d'uue espee brandie et einpainte par la
miiiu de Dieu. (BoccACE, Nobles malheu-
reux, VIII, 10, t° 200 r", éd. 1513.)
— Appliqué, occupé à :
Tous les jours sont (les laboureurs) aux champs
[empains,
Comme besles, clamez villains.
(EusT. Descu., Poés., II, 228, A. T.)
Cf.E.MPOiNDREaveclequel il semble avoir
été quelquefois confondu.
EMPAiNTE, empeinte, enp., enpente, em-
peincle, s. f.,choc, poussée, attaque, mou-
vement impétueux, impulsion violente,
charge :
Ceo ne vodreie pas ore oir dire
Ke vus maudissez la vie
Par nule empeinte de folie.
(Chardry, Petit Plet, 872, Koch.)
Anchois que jo i muire, i ferai tel empaintr,
Se Dieu plaist et sa mère, dont m'arme sera sainte.
(Conq. de Jtrus., 6116, Hippeau.;
Li enfens enmi la place
Uendi parmi la bocbe hors
L'eive qui li estoit ou cors
Qui entrée ert par lele enpeinte
Que l'ame li erl esleinle.
(J. LE Mailch., iUr. de S.-D., ms. Chartres, f IjK)
Car quant sajele est descochie
Ne puel eslre arrière sachie...
Ainsi[it quant .Vmours est volée
Par mi les ex duakes au cuer
N'en puel issir a nestn fuer
Devant que ele a fuit s'empainte.
(?aiL. DE Kem., htanekine, 1332, Bordicr, p. 186.)
Cellni pastour nng destrier bay avoil
Dont sur les rens tantosl fist nnle] empainte.
(L. DE Beacvau, le Pas de la Bergiere, 323, Cra-
pelet.)
La enpente, la repoussee. (xiv« s., Darme-
steter, Glosses et Glossaires hébreux-fran-
çais, 1878, p. 41.)
Et se tinrent ceste seconde enpainte
moult vaillamment. (Froiss., Chron., IV,
340, Luce, ms. Amiens.)
Ne fesist course, jouste ne empainte. (1d.,
ib., VI, 134, Luce.)
La pourre du ddyé sablon commença a
lever a Vempainte des chevaulx. (Id., !&.,
XII, 308. Ktrv.)
A cel premier empainte ce sont mis tellemant
Que mil en abatirent devant eulx en présent.
(Cuv., du Gueselin, 13614, Charrière.)
Par vigueur d'armes recuUerent leurs
anneniis a celle empainte, ou Mathieu
Gone fu occis. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., t. Il, p. 176, Soc. de l'H. de Fr.)
Et de ceste empeincle se signa de la main
droite, en se recommandant a Dieu. (Des
Periers, iN'owD., XVI, Lacour, p. 77.)
Et de ceste empeinte s'en va enfermer en
son estude pour mettre son nom a l'en-
vers. (Id., ib., Lxxiv, Lacour, p. 237.)
— D'une empainte, d'un coup :
Et aie fois,d'«nc empainte,'\\ descendoieut
et venoient combalre leurs ennemis,
(Froiss., Chron., VII, 24, Luce.)
Tellement que d'une empainte il ruoyent
.II. .III. ou .IV. hommes d'armes par terre.
(.1. Wauq., Merv. d'Inde, 2* p., c. lxvi,
Xav. de Ram.)
Et d une empeinte, bien soudainement
et asprement poursuivie, en ruèrent jus
environ trois ou quatre cens. (G. Chas-
TELLAIN, Chron., I, 230, Kervyn )
— Circonstance, fois :
Bien voit que niiex li vcnist tere
Qu'avoir chanté a cele enpainte.
(Renart, 3462, Méon.)
CoMsin, losl a!ons qnerre tant
Palis, buissons, chaume, pesas,
Qu'elle de mort n'eschappe pas
A ceste empainte.
(Un Mir. de N.-D., Comm. elle garla une femme
d'estrearse. Th. fr. au m i-, p. 354.)
— Tempête, ouragan :
Quant l'onde a faite(s] ses empainles,
.Moult lassement fait ses complaintes.
(S. Brandan, Ars. 3516, P 104'.)
Quant funde ad fait les empeintes.
(Ib , 1238, Michel.)
Mes tuit s'escrient qui miens miens
El si reclaiment sainz et saintes
Quant de mer vjicul les enpaintes.
(G. de CoiNCI, Mir., ms. Soiss., f" 7-2°.)
Nicot donne empeincte qu'il traduit par
impressio, impetus.
Cf. Empoi.nte avec lequel il semble
avoir été quelquefois confondu.
EMPAiNTCKÉ, enpointurè, part, passé et
adj., peint :
Bien sisl l'escui qu'est d'or enpointurez.
(Les Loh., ms. Monlp. H 213, 1" 12'.)
EMPAIREMENT, VOir EMPAREMENT.'
EMPAIRER, voir EMPARER.
m EMP
EMPAisTRAiL, enpestrail, s. m., en-
trave :
De jonrs la laist pestre ha bandon (la vache)
Sans enpestrail el sans l.nndon.
(FM. d-Ov.. Ars. 5069, f 6«.)
EMPAisTREMENT, - aitrement, - estre-
ment, enp., s. m., entrave, empêchement :
Quite et délivres de tote force e de toz
empailremenz. (Fév 1242, A^^l>- »'^'°«-f :
Loire, Fontevr., La Roch., fen. 3, sac ià.)
Ouite« et délivres de toz devers et de toz
empaitroMcnz. (Mai 1250, Charge de Geoffroi
Achefort, Richel. 1. 9231, G. Musset )
Sommes tenu a garir e a deffendre au
davam dit Père la davant d>te pièce de
Ti<.ne franche et quite e de ivre de toz
lèns e de totes costumes, e de toz devers, e
de toz empaitremenz ^'f\ZT' Arc'S'
mand. du Temple de la Roch., Arcb.
Vienne.)
Garir e deffendre la dite vigne., quipte-
«ent e delivrement de toz rteveirs de o es
dentés, de totes obligacions de totes
exactions de toz alienemenz e de toz autre*
Zp%tremenz. [Çh. de nmi 1275, Fontevr
La Rocli., fen. 2, sac l, Arch. Mame-ei
Loire.)
De tout homme e de tote femme qui
rens vodreent demander ne mpailrement
faire. (Fév. 128b, Arch. Thouars, Taille-
bourg.)
■ Et de trestouz autres empaistremenz.
iCh. de 1296, Fontevr., La Roch., fen. 2,
sac 1, Arch. Maine-et-Loire )
Porres n'a point A'enpcstrement
A panser a son saWcmant.
(nom. des trois ermem., Ars. 5201, P- 2G3 .;
Leur table leur soit fête en laz et enpes-
iremenz. (Comm. s. les Ps., Richel. 963,
p. 104.)
Que il ne fussent détenu d'aucun leyal
empamrement. (1430, Ch. de L. dAmboise,
Fonteneau, I, S43, Bibl. Poitiers.)
Le Havre, empêlrement, embarras, obs-
tacle.
EMPAisTRER, empaslwer, - aisturer,
Y. a., mettre des entraves, attacher:
A pié sont dessenda des anterans destriers,
Aiol les enpasture. 11 sentieus cheTaliers,
Li cpval penrent l'erbe et burent ol nivier.
(.Mol, Uichel. 25516, P ISS-" ; 6125. A. T.)
Ses ceïaus enpasture, si a les frains estes.
Si lor lait boire l'aiiine et l'erbe pastuver.
(«.. S-U6. A. T.)
Ele vient an mnl, si deslace
I.e chevestre dont ses amis
Vol empasluré.
(L'Escoufjle, Ars. 3319, !" 10 v .)
Ce ne povoit pas avenir
Que vcns me fesissies venir
A cort issi empaslurc.
iChev. as .n. esp., 11C05, Foersler.)
Et li preslres descenl a terre,
Si enpasture son cheval.
(Du Prestrt et des 2 rib., Richel. 837, t» 235''.)
Qnar .1. pecies .c. en atret
Et met son mestre en tel plel
El si le lie et enpasture
Que de lui relraire n'a cure.
(De fHerm. Ai ala verre sa niece, Ms.Jhll,
Ouar molt enpeslrenl les âmes les esses
del cors. (Comm. s. les Ps., Richel. 163,
p. 107.)
EMP
Li garçons a pié tenoit an mi pré les
deux pal'efroiz qui paissoieut de l'erbe por
refreschir, et les avoit enpaislurez de lor
chevoistres. (Lancelot, Richel. 754, f» 7'.)
De nuit Vempestre et si l'alache (la vache).
(Faut. d-Ov., Ars. 5069, f° 6'.)
Numellare, enpaslurer. (Gloss. de
Couches.)
Lesquels enfans empasluroient les che-
vaux de leurs diz pères ou dit pré. (1404,
Arch. a 159, pièce 14.)
Ces vaches... vont errant par toute la con-
trée la ou elles veulent, sans estre liées ni
empeslrees aucunement. (Amyot, Vies, Lu-
cull.)
— RéQ., se lier:
Et quant enpastures se fii,
11 se lieve et si vait avant.
(ClKV. as .11. esp., 11.581, Foerster.)
Norm., empasiurer, wall., epasturer, en-
traver.
EMP.\isTROS, enp., adj., qui entrave,
gluant, marécageux :
.Mais pur les palnz enpai.'^troscs,
Granz, parfondes e encorabroses...
(Ben.,0- deSorm., II. 66'.13. Michel.)
EMPAITREMENT, VOir EMPAISTREMENT.
EMPAITRIER, YOlP EMPETRER.
EMPALÉ, voir Emparlé.
EMPALEis, adj., pâle :
Vus veiscics mervelles, ces barons amatis,
De duel et de pesance tains et eiupateis.
[Roum. d'Alix., P 80'', Michelanl.)
1. EMPALER, - pailler, enp., v. a., percer
avec un pal ou toute autre arme :
Vit par de fors les lices, sor perces encruees.
Les lestes de ses homes, les a les empalées.
(Hoiim. d'Alix., 1° 35=, Michelant.)
Les testes de ses homes lez a lez enpalees.
(Ib.. Richel. 24364, P 27 r°.)
Hz empailloient et feroient parmi le cors
ou parmi membres gens et chevaulx.
(Froiss., Chron., Richel. 2641, f 132 v°.)
Les archiers englois conmenchierent a
traire moult fort et moult roit, et a enpaller
hommes et cevaus. (Id., ib, IV, 234, Luce,
ms. Rome.)
Tu me feras clouer en croix, ou bien
empaler. (Amyot, Si le vice suffil pour rendre
malheureux, 3.)
Empaler. It. Impalar. (JuN., Nomencl,
p. 150, éd. 1377.)
En son anniversaire ils tuoyent cinquante
chevaux , montez de cinquante pages,
qu'ils avoyent empalé par l'espine du dos
jusques au gozier, et les layssoyent ainsi
■plantez en parade autour de la tumbe.
(Mont., Ess., 1. II, c. 12, P- 296, éd. 1595.)
— Palissader :
De mavestié et de corine
Fu celle maison empalée.
fRcTEB., la Voie de Paradis, Richel. 1634,
P 85 r°.)
2. EMP.\LER, enpailler, v. n., devenir
pâle :
p.illeo, enpailler. (Gloss. lat.-fr., Richel.
1. 7679, f° 223 r.)
EJIP.VLEURE, amp., s. f., palissade :
EMP
De trislece est Vampaleure (de celle maisOD).
(Rdteb., la Voie de Paradis, Richel. 1631,
1" 85 r».)
EMPALIR, - aulir, tnpalir, empailUr,
verbe.
— Act., rendre pâle :
Et quant la mort Vol etipali
.En enfer fu en>eveli.
(DU du Besant. Richel. 195-25, 1° 104 r».)
Mais la dolors qu'ai cuer li tint
Li avait enpali le vis.
(Ren. de Beidjeu, li Biaus Desconneus, 4190,
llippcau.)
— Neutr., devenir pâle :
Li cuers li faut, si empanlit.
(Vaussonpcion N.-D., Ars. 5201, p. 140».)
Adont l'esgarde, si le vit empalir.
(Alexis, 981, Richel. 12471, G. Paris.)
Aussi tainst comme chendre et enpalit le vis.
(De SI Alexis, 939, llerz.)
i Mais quant vient une fièvre ague,
I Qui si le deslraint et arsne,
i'aindre le fait et empalir.
Non par viellece défaillir.
(iloralilés sur six vers, ap. Jub., IVo«i'. Rec., H,
299.)
Mais de paonrlout empali
Quant il vit la lance brunie.
(Comm. le Roi Sounain fu mort, ms. .^.vranches
1682.)
— Empali, part, passé et adj., pâli,
rendu pAle :
Tint l'espee sacie,
De sanc et de .erviele fa ron.ste et empalie.
(Boum. d'Alix.. t°31-\ Michelant.)
Tant a perdu de sanc, tous en est enpalis.
(Fierabras. 913, A. P.)
Et lues que la rose est quillio
Isnielemenl est eapalie.
(G. DE Camdrai, Barlaam, p. 118, Meyer ; ms.
Richel. 1553. i" 219 v°.)
Par Deu, garsons, la vcrtns est faillie
Vostre face est Jurement empaillie.
(Gaydon, 6731, A. P.)
Tel duel ol et lele honte, tote fu enpalie.
(Fragm. du xui' s., cité par Reiff., Chron. de Ph.
Mouskes, t. I, p. 613.)
La 'ace li devinl vermeille,
Puis devint Iresloute empalie.
(Lai de l'Ombre, p. 66, Michel.)
>'e n'iert irez ne empaliz.
(Dou Lion et dou Pastoriau, ms. Chartres 620,
1 f» 134".)
EMPALissEMENT, S. m.,' Caractère de
ce qui est pâle :
Se vos dormez entre lesclers les pennes de
la colombe enargcntees et les derrierete-.
del dos en l'empalissement d or. (^Bible,
Richel. 899, f» 24S'i.)
L'eure que il nasquirenl vous di chertainemeat
Que le soleil rougi en empalissemenl.
Et mua sa fachon et son trescourement.
(Doon de Maience, 6883, A. P.)
EMPALMiER, v. H., sc pavoiser :
Estant les dits galions arrivez e°. Souli-
djrt le navire le Croissent y estoit qui
commença a tirer sa volée et empalmer;
le bateau ou estoit la reine, estoit devant
celu du"oy, bien loin, que le dit Croissant
sa à d'une belle volée de son artillerie^
lEniréedurorj Charles IX dans a in le de
St'mio, Bibl. cur., p. 103, ap. Ste-Pal.)
EMPALUER, enp., verbe.
EMP
EMP
EMP
SI
— Act., souiller, ddtreuiper :
L'ivers-.,-
Qai la terre einpalur et moille.
(Ben., Troie, -riiH. Joly.)
E li dax Tait par la bataille
Tieb;tut cerchant, s'espce nue,
Qai de sanc la terre enpahte.
(ID., D. de Norm., II. iUll, Jlichel.)
Ne Toel mes dras enpaluer.
(Tristan, l, 3881, Michel.)
Parmi le cors H met l'eDscgoe a or batue,
Si que del sans vermol toute l'a empaluc.
(Eiif. God., lUchel. 12358, f 3-2''.)
— Réfl., se salir, s'embourber :
De tay se vat enpaltwr.
<G. DE BiBLEsnoRTH, 16, Meyer, Rrc, p. 361.)
Qui quiert les voies et les seates
Ou l'ea se paet enpaluer,
(Vers de le mort, Itichol. 23111, f SW-.)
Qai qniers les voies et les sentes
Oa l'on se suet empailler.
(//'., Ars. .Ï-2III, p. 22!)''.)
— Neutr., être siniillé, être embourbé :
Fiere escremie ont rendue.
De lor sanc la tere empatite.
(Be.v.. Troies, Richel. 3'?i, f» 09'=.)
La veist bon bataille bien Terne
El mainte tar^'e estroee et fendne,
Del sanc vermoil la poudrière enpalite.
(Herb. Leocc, Fouli;. de Candie, Richel. 23518,
f» 112 r".)
— Empah(e, part, passé, souillé :
Ge habite en mei lo pople ki at empa-
4ueies lèvres. {Dial. S. Greg., p. 141,
Foerster.)
EMPAX.vGE, antpanage, - aiiiage, s. m.,
apanage :
Le duché de 'Valois fut baillé au duc
d'Orléans par empainage. {Coût, de Senlis,
Lxvi, Nouv. Coût, gén., Il, 713.)
L'une des pairries de France qui ont
esté desunies par empanage, alliauces de
maria-es, accords. (Bourgueville, Rech.
de la Neuslrie, I, 3, éd. 1588.)
Vampanage de monseigneur François
frère du roy. (Id., ib., I, 50.)
Empanage, as appenage. (Cotgk.)
EMPAN'ciER, enp., anp., verbe.
— N'eutr., se remplir, en pariant de la
panse ;
Tonz tens i'anpmcier lenr panse art.
(G. DF. Coixr.i, Mir,, ms. Soiss., f" 30''.)
Toi tens à'enpancier la pance art.
(Id., ib., ms. lirnx., f» 29'=.)
— Réfl., entrer dans la panse :
Le passaje se ferme ou les boyanx commencent,
Et ou abaadamment les viandes s'empaneent.
(Grevis, les Œiiv. de méandre, p. 61, éd. 156-7.)
EMP.\N-ELLER, V. 0., Charger d'une
fonction judiciaire :
Encouutre le myschief qui avient as
diverses genlz de roiahiie qui sonnt em-
pnne/te et retournes devanat les justices et
barons de l'escheker. (Stat. de Richard II
an VII, impr. goth,, Bibl. Louvre.)
Et que en les enqueslcs en ceo cas ap-
prendre facent les viscountz et autres of-
ficers as queus il appenl empaneller bones
i-X sufliciaates persones nient suspectes ne
procures, c'est assavoir que tiels eient al
I meyns chescun deux qui serrount ensy
empanelles en tielx enquestes deins le
' roialme .c .s. des terres tenenementes ou
I de rftut per an, sur peine d.' perdre al
I oeps le roy, .x. .II. Et ceux qui serrant
! empanelles en tiels enquestes en Gales
eit cbescun deux al value de .xl. s. per
an. {Stat. de Henri V, an ii, ib.)
1. ElIP.VN'EIl, voir E.MPENN'ER.
2. EMPANEu, V. a., mesurer avec la
main :
Einpanant le visage du patient en forme
de signe de croix. (Carloix, Mem., ms.,
ap. Ste-Pal.)
EMPANERER, V. a., mettre dans un
panier :
Nul marchant ne pourra remuer poisson
de paniers en autres, puis qu'ils seront
empanerez en la mer, ne ne pourra faire
de deux paniers trois. (1330, Ord., Il, 360.)
Empanerer. (Oudi:?.)
EMPANON, voir Empen.xo.v.
EMPAXRRE, voir EMPREXDRE.
E.MPANs, S. m., querelle, contestation ?
En action de meubles peuvent excepter
les témoins par lignage dedans le tiers
desré ou pour estre du conseil ou pour
estre personnes infâmes, mais pour estre
roturier non, et si aucun a eu empans sur
les tesmoins, est il défaut a dire dessus es
autres termes ? Oui, il doit dire dessus et
le gréer s'ils doivent estre témoins en la
cause. (Ord^ du D. Jehan II, 1301, Morice,
Pr. del'H de Brct, l, 1169.)
Eiip.vouRiR, enp., eiiipouryr,enp.,\'. a.,
efifrayer :
Et un mouton de li anemi lui vindrent
encontre, ou la multitude eiipaouri li
chrestien, et o l'arme li tailla l'escut en
main. (Aimé, Yst. de li Norm., vi, 19^
Champollion.)
Pieres fust molt enpourys de la manace.
\Foulq. Fils Warin, Nouv. fr. du xiv» s.,
p. 6.1)
Tous iceux que la furent devyndrenl si
enpourys qu'il ne purreint, pur pour,
mover'pié ne raeyn. (Ib., p. 19.)
Quant sire Water avoyt oy le maunde-
ment molt luat empoury de le maunde-
ment. (Ib., p. 48.)
EMPAPILLOXXÉ, part, passé et adj. 1
brillant d'un éclat pareil h celui des aîles
du papillon : j
Cil trorapoonr et si trompoienl,
Kt les bachelers am«ncieat
D'armes st empapillonnez
Oiie puis l'enre que je fn nez
Ne vi a mon gré tel mervoillesi
(Bretex, Tourn. de Cliaiiv., 4.12, Dclmottc.) j
EMPAPixER, V. a., barbouiller, enduire :
Et hucha les gens et son maistre, qui |
ouvrirent le casier, ou ilz trouvèrent ce
povre prisonnier, doré et empapiné d'oe.uh,
de fromaige et de lait. (Louis XI, Nouv.,
Lxxiii, Jacob.)
Cent œufs a empapiner la caudiere du
brasseur. (Compte de lo72, S. Orner, aii.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EMPAQUER, empacquer, empalcker, v. a.,
mettre en paquet :
Fount trencher tielx draps as petitea
pièces de cj-nk ou sys verges ou de pluis
ou de mej-ns, et ent fount diverses garne-
ments, et'les empalck^nt en lour hostielx,
et en mesmes les paUkes subtielment em-
pakkent leyns lin, or et argent, ou plate.
{Stat. de Henri IV d'Englet, an xi, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
Vingt cinq gros cacques avec la coldre
et visme dans lesquelles a esté empacqué de
la pouidre w canon et harquebuzerie. (13
nov. 157S, Arcb. Gironde, Not., Dorléans,
212-1.)
EMP.AR.Aciox, s. f., fortiflcation :
Pour raison et cause desdiz édifices,
emparaeions, fortifficacions, qu'il a desja
lait faire en' ladite mote. (1403, Arch. JJ
138, f» 17 r».)
EMPARAGE, S. f., parage, appariage :
Celui qui tient fief par hommage ou mn-
parage: {Couslum. de Poictou, cb. 3,
éd. 1499'.)
EMPARAGiER, Bnp., V. a., marier une
011e à un homme égal à elle par la nais-
sance, l'état et la fortune :
Pour le mariage de sa fille emparagee
noblement. {Coût. d'Anjou, 128, f^ouv.
Coût, gén., IV, S41\)
Qu'elle soit mariée et emparagee noble-
ment par le père. (Ib., 241, Nouv. Coût,
gén., IV, 333».)
Emparagé. That hath his due part, or
portion. Fille emparagee suffîsammeut, ou
deuement. Fitly matched, equally maried;
no way disparaged by her match. (CoT-
CUAVE.)
Emparager, apparager, marier avec
partie pareille en condition. (.Monet,, Pa-
rallele des langues, Rouen 1632.)
— Ennoblir :
Denier emparagé vilaine.
(De dan denier, Jub., Jongleurs ri Tivunères,
p. 97.)
— Emparagié, part, passé ; bien empara-
gié, qui a de nobles parents :
Fix est Namon le Kallon consillîer :
N'a home el raond mix soit enparagies.
(riAi.MB., Ogier, 3'J63, Barrois.)
EAiPARANCE, -ence, enp., s. f., fortilîca-
tion, défense :
Il avoit fait enparer les vint (sic) de
Pampelune et mis portiers ^wrX'enparance.
(1323, Arcli. JJ 62, f° 28 r»)
Sur Vemparanee. {Ib., f" 28 v».)
Eniparenee, defeuce. (Cotgr.)
EsiP-ivRCHEiiENT, eniparkement, enp^,
s. m., action de renfermer, de mettre en
parc OU' en lieu clos les bêtes prises en
contravention :
E l'agislement de la comune e le proufit
df.s enparkemenz apeud a luy. {Vear books
of Vie reign ofEdw . Via first, years xss-xsxi,
p. 17, Ker. brit. script.)
Une feme se pleynl qe un Esteven Ro-
beas avoyt pris ces berbj'z etc. en le haut
estre etc., issint qe par force de enparke-
ment tant morirent ea faud'c, e tant après
ladeliverance.( 1303, J6., years- xxxn>xxxiir,
p. 379.)
Lorsque des bêtes ont fait quelque dom-
mage, c< y doit le sei.gnionrd'elsoil mettre
52 EMP
remédie, par emparkement, del outrage de
bestes. » (Britt , Loix d-AngleUrre,
fo 148 V», ap. Sle-Pal.)
Faire ajourner ceulx ou celles qui es
tetDps a venir feront ceulx emparchemens
de be=tes es dits heritaiges. (1467 tem. de
lafor deBrecelien, Cart.de Redon.Esclairc,
ccCLSXxviii, A. deCourson.)
EMPARcHEunE, S. f., action d'enfermer
les bêles prises en contravention
Li siergnnt juré doient estre creu de lor
emparc/ieum et de lor messeries par lor
sairement. (1247. Cari, de Hain Loi des
villes d'Onnaing et de Quaroube, ArcU.
Nord.)
EMPAUCHiER, - cicr, emparquer, enp.,
enparker, verbe.
— Act., enfermer dans un parc :
Pu^e no bestes enparker. (1304, Year
hooks of the reign of Edward ihe firsl
years sxxil XXXlll, p. 65, Rer. bnt. script.)
— Emprisonner, entourer :
Le fiU an conle de Blamont
Fa pris; et o ceus que ^'enparque
Le eu att conle de la Marque.
(Glurt, Roy. liijn., 13S91. W. clD.)
Grant multilude d'eus Yempirchen
Qui sus lui fièrent et descharchent.
(lo., ii., C9"3, Duchon.)
Trop ai en mauves leu marchié,
Li dé m'onl pris et emiarchié.
(UuTEB.. h DU de la Griesche d'ïrer, 1, "27, Ju-
binal.)
— Tenir enfermé dans un lieu retran-
ché :
Dont les logea dedans une vigne près
de la tout a l'entour bien fossoyee et for-
titaee a l'avantage, et illecques, avecques
son artillerye qu'il mit sur le bort des fos-
^ez et quelque nombre de genetaires, les
emparqua. (D'Auton, Chron., Uicbel. 5082,
f 143 !■».)
— Avec un rég. de chose, clôturer, pa-
lissader, retrancher :
i'ay einparqué mou petit parquet. — 1
impale, 1 close a grounde or a parke witli
pales.(PALSGRAVE, Esclairc, p. 590, Géuin.)
Il tire ses navires a terre, et les empar-
que de palliz et fùssez. (Maigret, Polybe,
V, Z, Lyon 1358.)
— Avec un sujet de chose, tenir ren-
fermé, contenir :
Tout ce ou ils pouvoient asseoir les
mains, doigts ou graux estoient riflé et
ranchonné, et en tant grant multitude de
vasselles, joyaulx et chaisnes, que les
coffres u'estoient suffisans de les engloutir
et emparcier. (J . Moliket, Chron., eh. cclix,
Bucbon.)
— Réfl., s'enfermer :
Si s'est enclose et emparchiee
Eo clolstre ou ne voit mes nulai.
(G. DE Comci, de t'Emper., RicheL 231U,
l' i-iS'.)
Emparquer appartient à la langue mo-
derne, quoique peu usité, dans le sens de
mettre dans un parc, et d: circonvenir.
EVPARDEVEus, prép., du coté de :
EMP
Item le chief du clousel séant dessus le
courtil Mons. Jlile empardevers nostre
vigne. (1309, Arch. JJ 41, f 56 r».)
EMPAREMENT, - arremeiit, - airement,
- arament, s. m., fortification :
AuprouBt...desempoi-ceiiie?!S etfortiffica-
cions de ses bonnes villes fermées. (1367,
Arch. K 49, pièce 24.)
Et faites plusieurs fortifications et empa-
remens. (1367, Lett. d' abolit, de Phil. prem.
D. d'Orl., Arch. Loiret.)
1 Faire paier les gardes desdis chasteaux
et forteresses et les emparemens d'iceulx.
I (1380, Cart. de Sens, Uicbel. 1. 9895,
f»159v".)
Demolucions, emparemens et nouveaux
édifices de forteresses par eulx faiz. (21
' mai 1381, Ch. du D. de Bret., î" Bizeul,
Bibl. Nantes.)
Et aviser les fortiffications, emparamens
et réparations qui y seront nécessaires.
(1389, Ord., Pr. de 1 H. de Nim., 111, 98.)
En la fortirficaciou et empairement de
nostre chastel de Sablé. (1394, Ord. du fl.
d'Orl, Arch. Sarthe, E 271, pièce 42.)
Pour faire plusieurs reparacions et em-
paremens en la ville Jd'Orleans. (Letl. de
comm. de J. Bdt. d'Orl, 26 déc. 1428, Arch.
mun. Orléans.)
Facent esdiz fossez plusieurs reparacions,
curaiges, apparfondissemens et autres em-
paremens pour tenir les eaues. (1430, Ord.,
XIII, 158)
... Laquelle pierre a esté emploiee pour
Vemparement de ladite ville a charger les
rateault qui de nouvel se font. (1431,
Comptes de Nevers, CC 32, f" 18 v°, Arch.
mun. Nevers.)
Emparement du pavé qui de présent se
retfail. (Ib., f 20 v°.)
Comptes de l'aide sur le sel octroyé aux ,
habitants pour employer a la repparacion
et emparement du pont de Loire et autres |
fortifficacions et emparemens de lad. ville. ]
(1453, i6., 49.)
Contribuer aux réparations et empare-
mens de la ville. (1469, ib.. CC 64, f° 28 r».)
Pour la fortiffication et emparement de
la dicte ville. {Ib.)
A la reparacion. edifficacion et empare-
ment de ceste ville. (1494, Comple de R. Le-
baud, f° 1», comm. de Quimp., Arch. Fi-
nist )
Employer les deniers qui en provien-
dront es reparacions et emparemens de la-
dicte ville d'Aniyens. (31 août 1520, Actes
relal. d la con/irm. de certains privilèges
accordis pa>- Louis XI d la ville d'Amiens,
ap A. Thierrv, Monum. inéd. du tiers
état, 1. 11, p. 563.)
Des deniers et finances qui seront or-
donnez tant pour le faict d'icehe (ville)
que réparations, fortifications et empare-
mens. (loo7, Lelt. pat. d'Henry II, Ueglem.
du Conseil, ms. Louvre, B 1308^.)
E.MP
Ilaulemenl fa enparentez;
De Troie fa ces pareutez.
(Dolop., 131, Bibl. elz.)
.X. chevaliers en a o lui menés.
De ses barons des miex enpareiUê.
(Iliioit de Bord., 5-4-2, \. P.)
A nne part se traient li vu. des plus aisnez,
De tons les pins lians liomes, du miels anparanlei
(Gui de Bourg., -212, A. P.)
De grans gens fut emparantee.
(Yie Ste Uarg., ras. Troyes.)
El hautement enparentez.
(De la Guerre sainte, Vat. Chr. 1G50, V 13''.)
Mes ne sai dont el est née,
Ne de quej parans ele est emparantee.
(Thibalt de Blazon, Pasiorelle, ap. Tarbé. les
Chansoitn. de Champagne aux xii' et xiu* s.,
p. 20.)
Un baron de Chanpaigne, vaillant che-
valier et prou et de grant cuer et bien en-
parenté. (Est. de Eracl. Evip., xxvii, 14,
llist. des crois. J
Moult estoit bien emparentes et moult
âmes de ses parens. {Hist des ducsdeNorm.
: et des rois d'Anglel., p. 115, .Michel.)
— Reconnu comme parent, rapatrié,
! raccommodé :
Ja bon traîtres n'ert par mol enparenles.
(Atol, 7711, A. T.)
Il y avoyt de l'estrif entre eulx ung long
temps, mâys par sa police ilz esloyent em-
parentes. (Palsgrave, Esclairc, p. 624,
Génin.)
H.-Norm., vallée d'Yères, emparenlé.
EMPARENTi, enp., adj., fortitié :
Ceste ville esl trop grande el Irop enparealie.
(H. Capet, 5S81, A. P.)
EMPARER, amp., verbe.
— Act., s'emparer de, prendre, occuper :
Pour la garde d'icelui bailliage, et de-
molicion des places que ont emparées et
emparent les ennemis. (Lett. and pap.
illustrât, of the wars of the Engl. in Fr.,
dur. the reign of H. VI, p. 132, Rer. bnt.
script.)
Se sont amparees et ont prins, tenu et
i occupé, et encore amparent, détiennent et
occupent plusieurs seigneuries... (1470,
i Proc.-verbal, Cabinet de M. de Lachassai-
1 Et fut emparé le cliastel Saint Cclerin,
I près Alencon, par un escuier nommé Jehan
I Armenge,' de la compaignie de messire
Ambrois sire de Loré, et ung autre gentil-
homme nommé Henry de Villeblanche. (.1.
' Chartier, Chron. de Charl. VU, c. 60,
Bibl. elz.)
Cette année les Anglois emparèrent la
place de St James, combien que par les
trefves eust esté dit que aucunes novalitez
ne se feroient. (S. Gilles, Ann., t. Il,
t» 246 V», éd. 1492.)
EMPARENTÉ, emparante, enparenté,
anparanlê, adj., apparenté, qui a une
parenté :
De .11. pars bien enparentee.
(Wace, Bou, Richel. 375, f° 213°.)
Makalres est forment enparenles.
Il est dus de Losane, le fort chité.
(Mol, 4392, A. T.)
Des miez emparentes.
(.Aleschans, Richel. 1418, f° 215 v°.)
— Mettre en possession :
Car puis qu'il n'y a rien plus propre a
Dieu que son éternité et avoir estre de
sov mesme, ceux qui attrilment cela au
diable, ne Vemparent ilz point aucunement
du titre de Dieu'? (Calv., Instit , i, xini,
éd. 1361.)
— Défendre, fortifler :
Dedenz lequel temps ilz aient leurs ditoz
forteresches empairees (31 m)- »•?";
Léop. Dehslc, Mand. de Charles V, p. 441.)
EMP
EMP
EMP
sr
Comme monseigneur le daulphin régent |
le reaulme eusl commandé et ordonné
aux bourgeois et habitans de la dite ville
que tanlost et sans délai emparassent et j
fortifiassent la dite ville. (30 mai 1419, Ord.
du grand maistre des eaux et forests au titre
du siège d'Orléans par les Anglois, Le Clerc i
de Doûy, Arch. Loiret.)
Iceux habitans des le vivant de feu
nostre oncle Jehan, duc de Berry, que
Dieu absoille, et par son aultorité et li-
cence, encommencerenteî?!;)arer et fortifier
la dilte ville. (Lett. Pat. de Charles Vil,
l'érùmé, p. 137.)
Et au surplus du dit lieu (de Neploy)
tant a l'entretenir et emparer que a faire
les retraits es dits jardins et terres sera
tenu y faire le mieul.x qu'il pourra. {Compte
du domaine pour l'année finie au jour de
St J.B. 1468, L" Clerc de Doûy.)
Le conte de Richemont, connestable de
France, fii\. emparer \a ville de Pontourson
en Normendie et y mist grosse garnison
contre les AngIoiz."(J. Cn.iRTiEn, Chron. de
Charl. VU, c. 31, Bibl. elz.)
A la longue, telles choses tant desmesu-
rees et si violentes nous seroyent insup-
portables, mesmes pour les doléances que
nous en font nosdicts subgectz, lesquelz,
connie bon père, nous sommes obligez
d'emparer e\. soubstenir. (1549, Pap. d'Etat
de Granvelle, t. III, p. 391, Doc. inéd.)
— Garnir :
Emparer d'erbes verdes ledit lombeaul.
(7 oci. ii'9. Fond, d'un annio. par J.
Drouhot, Arch. mun. Autun.)
— Être entouré de :
Un cercle d'or ont sor soq chief,
Qai empare de chief en chief
Color rosiae fresche et blanche.
(Tristan,l, 3S73, Michel.)
— Emparé, part, passé, entouré, envi-
ronné .
En l'an cy dessns declairé (l 131)
Henry, jeune roy d'Englelerre,
En Paris si Tint emparé
De plusieurs seigneurs de sa terre.
(Martial, Yig. de Ch. VU, E III, éJ. I l'j3.)
— Embarrassé, retenu :
Heureux me tiens estre desemparé
Du mocqueur monde, ou j'esloye emparé.
(BOOBDIGNÉ, Ley. de P. Faifeu, p. ", Joaanst.)
Forezien, empara, protéger, défendre,
garantir.
EMPAUEUR, adj., qui s'empare d'une
chose :
De pins grans biens est celny empareur.
Et plus riche est, qnant moins il y aspire
Qu'un cooToiteui, qui en a tant par heur.
(J. BoLCHET, Ep. fam., 1' p., Lvvii, éd. 1345.1
EMP-^RFOXDIR, emperfondir, enp., v.
a., approfondir :
Por ce qu'il corront et enperfondist le
leu par la force de s'abstercion. (Bbcn de
Long Borc, Cyrurgie, vas. de Salis, f° 30'.)
— Enparfondi, part, passé, plongé pro-
fondément :
Et s'ilestoit trop enparfondy ou fort dor-
mir on luy doit tirer les poilz de la barbe
et du penil et les nazilles et estraindre. (B.
DE GoRD., Pratiq., Il, 12, éd. 1495.)
— Profond :
Aucuns sur les fossez qui furent emparfoiidij
Kegardoient le mur el les creneauls aussi.
(Cuv., Chraii. de Duiiiiesclin. II, p. 22i, var-,
19811-19833, Charrière.)
EMPARiLLER, enp. (s'), V. réQ., se pré-
parer :
Vous pri, seignors barons, are vous enpariltez,
Tenez les moult eslreit, sovcnt les assaillez.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 21364,
f° 64 r°.)
EMPARLÉ, enp., anp., empalé, adj., qui
manie avec facilité la parole, habile à s'ex-
primer, qui a la langue déliée, et parfois'
causeur, bavard:
El moult est enrainez, et raoultest empalez.
Nulle rien n'aime tant comme nos deslorber.
(Hermin. Bible, ms. Orléans STl*"».)
Saiges fu et bien empariez.
(Vie des Pères, Ars. 3611, f" 165=.)
Celé respont, ke bien fa anparlee.
iCir. de Viane, Richel. 1448, f" 9''.)
I.ors est a Bel .Vcueil alee
Franchise, la bien emparlee.
(Rose, Richel. 1513, f° 28=.)
Lors prcndes un message qui soit bien enparles.
(Biieves de Comm., 3208, Scheler.)
?»'e se fait pas emportes ne agus,
Ains est taisans con s'il estoit tos mus.
(.Mexis, 305, xui° s., G. Paris.)
Sovent sera blasmez
Qui trop est enparkz.
(Les Proverl/cs au eonte de Brelaiijiie, p. 173, Cra-
pelet.)
Et si sera poi enparles. {.irlur, ms. Gre-
noble 378, f 12^)
Ow vos bénie ! fait li uns qui plus fu en-
parles des autres. {Auc. et Me., p. 22^ Su-
cliier.)
Si empariez et si sages estoit en paroles.
(Chron. de S. Den., ms. Ste-Gen., f» 13l=.)
Tant estoyent beaux langagiers et em-
pariez. (Liv. du Cheval, de La Tour, prol.,
Bibl. elz.)
Et beust bien a tant qu'il fut bien yvre
et fut joyeul.N. et emparlé. (II., cxxv.)
Elle ot tant la langue emparlee et Hater-
resse que... {Met. d'Ov., Vat. Chr. 1686,
f» 45 vo.)
Il est venus a lui fièrement empariez.
(Cov., du Guesclin, 2168, Charrière.)
Sage et avisée,
A point emparlee.
Bien amoderee.
Et endoctrinée.
(pRoiss., Poés-, II, 232,195, Scheler.)
Icellui Macé, qui estoit homme fort noi-
seux, emparlé et moqueux. (1453, Arch. JJ
182, pièce 32.)
Comme il estoit gracieux, courtois etbien
emparlé, la salua bien honnorablement.
(Louis XI, Nouv., XXXI, Jacob.)
Bien enlangagee et emparlee. (N. Gilles,
Ann., f»43 r», éd. 1492.)
Prélat certes subtil et bien emparlé. (Du
ViLLARS, Mém-, VII, an 1556, Michaud.)
Le mieux emparlé et le plus éloquent
homme qui fust alors par toute la Grèce.
(Amyot, Vies, Philippe, c. 15.)
Il fut seigneur fort débonnaire, bien em-
parlé tant en particulier qu'en public.
(Pasu-, Lett., IV, 20.)
— Fig., bruyant:
Sçavez vous point on sont
Les sources emportées
De la source du Mont
La bas en ces valees ?
(J. Vadu., Idill., I, 18, éd. 1612. i
Dans la Sarlhe, environs de Lude, on
dit : • Elle est bien emparlee, » c'est-à-dire,
elle s'exprime facilement. H. -Norm., vallée
d'Yères, emparolé. « II est trop bien empa-
rolai pour être honnête. »
EMPARLEMENTÉ,adj., en conversatioD:
En ces enlrefaictes qu'ils estaient ainsi
emparlementez, ilz aperceurent ung ancien
chevalier. [Perceforest, vol. VI, ch. 3, éd.
1528.)
EMP.VRLEOR, - ai/foxc, amp., s. ni., avo-
cat, intercesseur :
Guis de Borgngne dist sans amparîeor :
S'il le refusse, Deus li doiost deshonor.
(Mseis. Riche!. 793, f" 39''.
Convoitise seult enorler
Ces avocas, ces plaideours
Et ces autres ampalleonrs
Ans maies causes sousteûir.
(Fahl. dOe., Ars. .'i069, {" 22'.)
EMPARLER, aiîp., vcrbe.
— Neutr., parler, plaider, causer, dire,
raisonner, disserter:
Uns chevaliers de Bournont,
Emporta mont resnabletnent.
(nom. de Tielies, Richel. 60.^
Si grondireot et marmurerent
V.i loi* seigneur enparlerent.
(Guillaume, Resl. div., 3500, Hippeau.)
— Réfl.,dans le même sens :
La furent lot ensamble pour combatre rangé.
Mais Savaris s'enparle, que savoit lour pansé .
" Diva, ne vous moves, soies assenré. »
(Desir. de Rome, 657, Krœbor.)
— Act., adresser la parole à, interpeller ;
Bien cuideras avoir mesprîs.
Quant tu n'as la belle emparlee
Ainçois qu'ele s'en fust alee.
(Rose, 2382, Méon.)
Franchise l'a bien anparlee
Et li a dit courtoisement.
(II)., ms. Corsiui, f 23=.)
Ce dont empar(o)lé su .
(Li Noue. Teslam., Poët. fr. av. 1300. t. II,
p. 880, Ars.)
Hz les emparloienl et saluoient courtoisc-
meut. {Le prem. vol. des grans décades de
TH. Liv. t- &, éd. 1530.)
— Parler de, surtout dans un sens dé-
favorable :
Quant cil qu'il emparolé n'est presenz.
(LAURE.NT, Somme, ms. Chartres 371, f° 2 r».)
— Faire parler :
Li vif diable voz ont si emparlé.
(Gaydon, 3635. A. P.)
EMPARLERiE, amp., S. f., foDCtion d'a-
vocat, de défenseur, d'orateur :
Nous lor otroions qu'il aient es que-
relles office à'emparlerie. (t>. de Font.,
Cons., XI, 3, Marnier.)
Ofice à'amparlerie. {De Droit et de Jus-
tice, Richel. 20048, f° 53=.)
Renax de le VaUerie, li chavetiers, n.'
doit estre d'ore eu avant rechus ne oiis en
EMP
EMP
EMP
amparlerie perdevant le maieur et les es- |
kevius, pour che que il dist vilaines pa-
roles du maieur et des eschevins. (1300,
Livre rouge, Arch. mun. Abbeville, dans
les Mon. de l'Itist. du tiers état, IV, 63.)
— Bavardage :
Cil ont pi as le teste hardie
Qi maiaent tel amparlerie
Que n'aie-
(N1VET.0S Amioxs, Chatis.. Vat. Chr. 1490,
f» 129 V».)
EMPAULEUR, S. m., traquet :
nufîuenin de Genay, qui sp teiioit sur
les emparleurs du moulin. (1419, Arcli. JJ
172, pièce 23.)
EMP.VRLEURE, S. T., eloquence :
Biauté, richesce, cmparleure ne prennent
sarde ou il s'assient. ( Hisl. du bon roy Alix.,
Brit. Mus. reg. 19 U t, f" O^)
EMPARLiER, mtip., cmpavler, amparlcr,
enparlier, enparler, s. m., avocat, orateur,
conseiller, intermédiaire chargé de porter
la parole pour un autre :
Enparlier (a sour tous pleiaaas.
{Rom. de Troye, ms. Venise, St Marc 18 ; Romv.,
p. 94.)
Et dist li abes, qni fa ses enparliers.
(Li Coron. Looijs, 1727, Jonckbl., Guill. d'Or.)-
Le jnr ont lut lor plé par emparlers tennz.
<Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f 29 r».)
Mes par le conseil li bier
Morice, ki ert liir enparler,
E par sen e per saver
Les flsl Moiice Int passer.
(Conquesl of Ireland, 1384, Michel.)
Brichemer fn chief de la rote,
A Ini s'encline la cort tote.
Car par coamun asentement
Fu enparliers du parlement.
(Renart, 9093. Méon.)
Mas ae seréja amparliers
De dire qaeas bons il esloit.
(Doit pechié d'orgueil laissier, Brit. Mos. addit.
15606. P ll6°.)
Puis a dit tout sans amparlier :
Or oies, sigaour chevalier...
(GiB. DE Mo.vTR., Violette, 730, Michel.)
Por ce vos pri que sans anle clamor,
Que nos dui cuear soient ea un pensé.
Sans amparlier : s'en vaudra mielz l'amor.
<BRii!siiAU DE ÏOLRS, Ckans., lUchel. 84.5,
r \\i ï°.)
Tens s'estoit a bien faire pris
t't raetoit le cors a bandon,
C'ûo ne prise mie ua boutou ;
Ains sont devenu amparlier.
(Sarrazi.n, Roman de Uam, p. 218, Michel.)
Je lo a Vemparler qu'il ust de plus bries
paroles et de plus cleres qu'il porra. (P.
DEFONT., Gons., XI, Marnier.)
Se aucuns veut estre emparii'ers, il meis-
mes ne soit pas juges et emparUers en une
meisnies chose, ca^ il convient avoir au-
cune différence entre les juges et les am-
parliers. (De .Droit et de Justice, Richel.
20048, f" 53''.}
Ne doit estre juges ne amparliers. (Règle
de Citeaux, ms. Dijon, £" 171 r".)
Droii! dit, et j'en sui emparliers.
Que quiconques est chevaliers
Qu'il ne doit de nelui mcsdire.
(Elabl. de S.Lotds, Wl, prologue, p. 329, Viollet.)
Quant il devoit rcspoadre (,à l'office) et faire Vam-
[parlier.
(B. de Set., xvi, 440. Bocca.;
Comment \\ amparliers doit dire. (RoisiN,
ms. Lille 266, p. 21.)
Joseph parloil ades a aus ausi com par
amparler, ausi com s'il ne seust nient de
lor propre parole. (ÊstoWes Bojtier, Richel.
20123, f 70''.)
Veans leur perdii^ion,
Crioient la destrnccion
A tart de leur emparlier.
(EusT. Desch., Poés., II, 346, A. T.)
— U signifiait quelquefois celui qui
parle bien, qui a la parole facile et insi-
nuante :
El puis d'aventure il ert
Qa'uns emparlers par hardie proiiere
S:;ra oys, et cils remis arrière.
(Froiss., l'oa., Richel. 830. f° 308 v°.)
— Fém.. emparliere, amp. :
Koslre avocaz, noslre emparliere.
(G. BE Coixci, Jl/i>. d£ N.-D., ras. Brai-, P 228».)
... Enparliere.
(IB., it., i" 225'.)
... Amparliere.
(ID., ifr., ras. .Soiss., f^ 101'.)
EMP.^RQUER, voir EUP.iRCHIER.
EMPARQDE, emparcquB, s. f., boiserie
qui entoure, cadre :
Les empircques d'un tableau. — Un es-
crignier lait des emparcques autour d'une
chambre, (xv s., Lille, ap. La Fons, GIoss.
ms., Bibl. Amiens.)
Un escrignier fait des emparques autour
d'une chambre. (1342, Lille, i6.)
EMP-VRQUiER, V. a., étaler :
On dit que plusieurs histoires et alume-
ries estaient emparquiees (à l'entrée de
Charles le Téméraire) depuis le marchié au
wedde jusqu'à la halle, et de la halle a
l'ostel du prince. (1466, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EMP.\RT, s. m., compartiment ?
De grandes aumaires lambrouchies tout
au long des murs ou sont plusieurs em-
pars clos entre deux. (Compte de 1329,
Ouvr. faits par ord. d'eschevins, t» 153 v",
Arcli. mun. Lille.)
KMPARTiMENT, S. m., rempart :
(Jue des dites bastides soient ostez les
esclusses et emparlimentz, et soient mises
en Testât qu'elles estoient avant qu'elles
fuissent enforcez. (1373, Treug., Uvra.,
2' éd., Vil, 73.)
1. EMPARTiR, enparlir, -yr, verbe.
— Réfl., partir, s'éloigner de :
Il se enpartcnt dcl marchaat.
Si ttenent lar chemin avant.
(Lai d'Havelok, 665, Michel.)
Henri de Castele s'en vint au roi Charles,
et demoro avec lui grant pièce, et puis
s'emparti par courout, et s'en ala a Rome.
(B. LE Tbes., Cont. de G. de Tyr, p. 570,
Guizot.)
Si s'empartirent de lui une grande par-
tie, et s'en râlèrent en lor pays. (Chron.de
liains, c. xxx, L. Paris.)
Ne demeura gaires après.
Qu'elle pria a Dieu raercy,
Kt l'ame del corps s'emparti/.
(Couci, 8136, Crapclet.)
Qu'il s'emparcke. (Roisi.\.)
Lors s'empm'tirent a belle baronnie. (J.
d'.\rk.\s, Melus., p 229, Bibl. elz.)
Et encorres avoit li dus de Berri assegiet
le bonne chité de Limo;;es, et disoit qu'il
ne s'enipartiroil jusques a tant qu'il Ta-
roit coucquis. (Froiss., Chran , VI, 420,
Luce, ms. Ami ns.)
ktaals'enpartirent hors de la chambre.
(BriU, Waz. 1309, f» 1''.)
Si: tost qu'elle fust entrée en la dicte
ville, le peuple s'eH/)ar(it d'Orléans du grant
voulloir qu'ilz avoient d'estre hors de la
serviUite desdùs Anglois. (Le HEH.\trLT
Berri, Chron., ap. Quicherat, Procès de
Jeannr d'Arc, IV, 42.)
2. EMPARTiR, enp., impartir, v. a., avec
un rég. de chose, accorder, départir :
Si di as signors et as dames
Qui le bien ont entre lor mains,
Que ja pour çou n'en aront mains
Se- carilaulemenl emparlenl.
(B. DE CoNDE, li Quittes dou prettdome, 158,
Scheler.)
Nous ont humblement fait supplier...
que nous sur ce leur vucillons faire et im-
partir noslre grâce. (1B74, Arch. K 31,
pièce l^''.)
Doublent que aucune chose ne leur en
peust estre demandée ou imputée ou temps
avenir se noslre grâce et provision ne leur
esloient imparliz.' {Xoûl 1449, Convcnt. de
Cil. VII avec Us habit, de Lcsieux powr la
reducL de laville, Arch. mun. Lisieux.)
Se nostre grâce et miséricorde ne luy
cstoil sur ce impartie. (1433, Arch. JJ 182,
f» 78''.)
Se nostre grâce et miséricorde ne leur
est sur ce impartie. (23 mars 1436, Réni.
du D. de B. en fav. de J. de Bauffrem.,
Arch. mun. Dijon.)
Et sor ce leur impartir nostre grâce.
(Dec. 1463, Lelt. de grâce aux hab. de Li-
sieux, iVrch. mun. Lisieux.)
Auquel Dieu veuille impartir sa miséri-
corde, (rraftis. de France, j>. 146, Chron.
belg.)
Se nuz grâce et miséricorde ne luy es-
toient sur ce impartiz,ea nous humblement
re([iierant que actendu ce que dit est et la
manière que ledit cas est parvenu, il nous
plaise sur ce luy impartir noz grâce et mi-
séricorde. (Oct. 1497,Ch. VIII, Bem., Arch.
La Milhal, Dordogne.)
Veuille a noz frères impartir le povoir
n'accomplir ce dévot mislere.
{Act. des Apost., vol. I, t° IS'', éd. 15.i7.)
Noslre bon roi, que Dieu garde puissant.
Bien le consent, au faicl impartissant
Pouvoir récent de son auctorité.
(le Cnj de l'ciitrcpr. dumijst. des .ici. des Apostres.)
Flateurs vous soutenez a plain.
Et leurs impartisses voj biens
Tellement que n'avez plus riens.
(Le Clieval. oui donna sa Femme au Dyable, Abc. Th.
fr.. III, 432.)
PovtT impartir et contribuer grâces, dons,
faveurs et honneurs aux comtes, barons,
vassaulx et subjecls. (.Moliset, Chron.,
ch. cxLix, Buchon.)
Et furent imparties
Tant de douleurs en loy de tontes pars.
(J. BoucHET, Ep. fam., 1° p., éd. 1545.)
Mort ne servant au juste que partir
L'esprit du corps, et salul impartir.
(Cl. Mar., Cant., Mort du Jnst. et du Pechenr,
éd. 1731.)
EMP
J'ai receu a bien grand plaisir d'entendre
vos si frequens voyages et les occasions
d'iceux, comme aussi touts les bons ad"ver-
tissemciits que to'acez imparliz. (.Mabie
Stuart. Lettres, au P. la Kue, 30 juinlS86,
LabaiiulT.)
Je vous ny bien voulu supplier par la
présente, qu'il vous plaise, Madame, en ce
que vostre auctorité et prace y pourra
astre requise, de luy vouloir mparlir... une
augmentation de vos bienfaicts. (1592,
Lettres missices de Henri IV, t. IV, p. S84,
Berger de Xivrey.)
— Avec un régime de personne, grati-
fier :
De ce Vemport
Très grande part
FortDoe a ses propres mains
Et li esparl
Comme a poupart
Devant lui tous ses complarns.
(Ffioiss., Poés., II, 257, 37, Scheler.')
Je ne seroie jamais las
D'esirc enparti de tel aiToi.
(iD., if., II, 37, 1247.)
Voulez TOUS avoyr la pomme tout seul
sans imparlyr d'elle nulluy. (Palsgbave,
Esclairc. de la langue francoyse, p. 564,
Géuin.)
EMPAs, s. m., entrave :
Jlienlx vous seroit cndnrer les empas.
(J. BoiciiET, les Regnars, f° Si», éd. 1S22.)
Et durera ce temps de passe passe
Jusques a tant que Mars ayt les empas.
(Rab., Garg., c. 2, C 10 r", éd. 1542.)
Dans le centre de la 1 rance, on dit em-
pas, pour signifier gonflement inflamma-
toire au pahiis des chevaux : « Ce cheval a
les empas. • (jaubert.)
EMPAssER, amp., enp., verbe.
— Act., passer :
Or li commande sodoihiers a mander
Qui avoec lui enpasseront la mer.
(G. d'Hanstone, Richel. 23516, !" 46 r°.)
— Réfl., passer :
Li duc s'enpasse bêlement,
Les rens issi corleisement.
Des espeirons point le cheval.
OVe du pape Grrij., p. (;i, Luzarcbe.)
Droileraent a Vile Taverne
il/'en commençai a ampasscr .
(Raoul oe Houdainc, Songe d'Enfer, ,Iub. ilmt
II, ;i88.) ^ '
El me laidengent et despissent,
Etsivilment leiz moi s'enpassent.
(Rose. ¥.11. Cbr. 1838, !" 113'.)
S'en menèrent lor prisonniers loies, et
s'empasserent devant Tabarie. {Hist. de la
terre s., ms. S.-Omer 722, t» 32=.)
EMPASTELER, V. a., empâter, engrais-
ser :
Ayez soing cependant de Vempasteler
tous les jours cinq ou six fois. (Liebault,
Mais, rust., p. 823, éd. 1597.)
Vous les empastelerez a chaque heure
une fois ou plus si besoin est. (Id., î6.. vu.
46, éd. 1658.)
Aucuns les empaslelent avee des pelotes
de farine comme les chapons. (Oliv. de
Serres, Th. d'Agr., v, cb. 8, éd. 1617.)
EMPASTEMEXT, S. II)., appât :
EMP
llanibal ne plaignoit pas forment celui
damage pour ce qu'il lui sembla que c'es-
toit .1. empastement pour emixscbcr et
pouralescher la folie du consul. (Bebsuibe,
T. Liv., ms. Ste Gen., f» 200% et Sec. Dec.
de TH. Liv. translat. de lat. en franc, II,
20, éd. 1530.)
EiMPASTER, enp., imp., verhe.
— Act., convertir en pâte :
Faudra demesler ces trochisques en eau
chaude, avec fleur de farine de tourment;
et après qu'on luy aura laissé prendre un
bouillon, faudra le tout mesler avec la
farine qu'on veut empaster : et tient on
que le pain ainsi appareillé est fort bon.
(Du PiNET, PUnej xvui, 11, éd. 1566.)
— Neutr., pétrir :
Les quez .il. s. .Iill. d. li meistre deyt
prendre, et porveir les garzons por porteir
i'aygue et les meiz el ce que besoin sira,
et se per aventure nyon volist faire impas-
tar lo forneir se li fayst tant qu'il voluutier
impasteit, et per tant il ne deyvont prendre
ne farina ne jiastha. (1370, Arch. Fribourg,
1'" Coll. des lois, n° 44, f» 14.)
— Act., mouler ;
Li seliersapele chose empraiute •ou en-
pastee ou ieteicbe d'estaim, quant aucuns
fet euvre par molles, de quelque chose que
li molles soit faiz, et puis celle chose
inoUee atacbe a colle seur l'arçon. (E.BoiL.,
Liv. des mest., l" p., lxxviiÎ, 14, Lespi-
nasse et Bonnardot.)
EMPASTERiE, S. f., cndrolt où l'on
pétrit :
Et les trouve on tousjours (les cloportes)
en lieux humides et reumatiques, comme
es caves, celliers, privez, estuves et em-
pasteries. (Du Pinet, Dioscoride, li, 35,
éd. 1605.)
EMPASTEURE, - oure, enp., s. f., com-
position, pâte faite pour farder le visage :
Mal bailli sont li mercatour
Car il sont mortel peccator
Qui vendent si faite eupastoure.
De la honte sont consente!'.
(Reclus oe Moliens. de Cliarité, Ars. 3527,
i" 123''.)
EMPASTUKE, enp-, S- f-, entiave :
Il a esté as muls les Trains
Et enpastures des chevestres.
(l'Escouljle, Ars. 3319, f 37 v°.)
EMPASTUItER, VOlr EMPAISTRER.
EMPASTUUON, S. Hi., entrave :
>'east esté cest empasturoii
Qui presse mes pieds de si près.
J'eusse mangé a l'environ
Toute l'herbe de ces beaux prez.
(Les Touches du S. Des Accords, !° 64 r", éd.
1S85.)
EMPATiNÉ, part, passé ?
Sus lesditles plattes comble et raius
empathies de piet et demi de point a autre.
(1442, Dev. de carpenterie, Arch. mun. Bé-
thune.)
Avons aussy deffendu a tous carpentiers
de ne faire comble empalinez, pour couvrir
d'esteulle en ceste dicte ville. (1535, Slat.
des charpenl., Reg. des stat., p. 393, Arch.
mun. Abbeville.)
EMPATRONEii, -Onner, v. a , mettre en
possession, rendre maître d'une chose,
EMP
S5
saisir, donner l'investiture et la propriété
de :
Lequel, empatronné de ce désir et brûlant
au feu d'une affescion démesurée d'en avoir
davantage... (J. deCoras, Altère, m forme
de dial, p. 31, éd. 1558.)
EMPAïRONiR, - onnyr (s'), v rell..
s'emparer :
Ces seigrs ont sceu que le G. S.mectoyt
dehors ceste année plus grant armée par
mer, et que sa personne mesme \roit en
Hougrye avec très grant exercile s'empa-
tronnyr dudit royaulme. (Négoc. de la
France dans le Lev.,t. I, p. 496, Doc. inéd.)
André Doria a escript a Jeanetin Doria
qu'il eust a s'empatronir de galleres que
V. M. avoit en Levant. (76., t. I, p. ^00)
EMPAUCHIER, VOir EmPACHIEB.
EMPAiLiR, voir Empalir.
EJiPAuvaiR, voir Empovbik.
EMPAVENTER, V. a., paver :
Plus longe le fist (l'église) et plus lee.
Pins haute et mius empaienlec.
(Wace, Kou, Richel. 373, P 220'.)
EMPAYSER, V. &., accllmater :
Il [le laurier] se laisse aussi empayser
en toutes régions. (LiEBAULT,Jtfaison »-«««.,
m, 43, éd. 1658.)
EMPK, voir Aine.
EMPECHABLE, empeschuble, empes-
cheablc, adj., qui peut être arrêté et re-
tenu en prison :
Parle droit de la liberté dondit conduil,
et de sa digneté, nuns ne estoit, ne est
preiiables, ne arrestables, ne empeehables
ondit conduit, pour depte que ses sires ou
soverains deust. (1294, Uist. de Metz, m.
239.)
Que chescun prisone qui y soient em-
pesché ou empescheables de quelconques
cause por luy mesmes ou per auter per-
sone soit desore receu en dit escheker de
pleindre, suir et avoir son discharge reso-
nable en celle partie. (Stat. de Richard II,
an v, impr. goth., Bibl. Louvre.)
— Au sens actif, gênant, contrariant,
importun :
Parmy le col soient Hz pendns,
Tels gens qui sont si empeschahles.
(Pathelin, p. 61, Jacob.)
EJiPEciiiER, voir Empeechier.
EMPECHOUNER, VOir EjIBECHONEB.
EMPEciER, voir Empeechier.
EJiPEDEciER, voir Empeechieb.
EMPEDEMENT, - iment, imp., s. m.,
empêchement :
Garantir les devant dites chouses quites
et délivres de tote obligacion contraire et
de tôt impedimcnt. (9 nov. 1271, S. Florent.
Arch. Jlaine-ct-Loire.)
Et de toz empedimens. (20 nov. 1271, i6.)
Li Arabi et li Barbare faisoient empedi-
ment a la victoriose bataille de lo duc Ro-
bert. (Aimé, Yst. de li Norm., vn, 1.
Champollion.)
Lo prince vit et regarda que lè'.,dui
avoit a Palerme moult empediment, jlensa
o6
EMP
Je faire commotion contre lo duc. (Id.,
ifc., VII, 2.)
— Torture :
Melz soslcndi-eiet les empedemeniz
Quelle perdesse sa Tirginitet. . .
(Eulalie. 16. Meyer, Rec , p. 19i-)
EMPEECHEOR, - ceur, eupcescheur, em-
pescheur, empoischeur, s. m., celui qui
empêche, qui trouble :
La loi Jhesu Crist iRndront,
Et garderont et dellendront
Contre touz enpeeschmrs.
(Rose, Richel. 15 13. 1° IW )
Contre les empeecheeurs. „ ,
(;*., ms. Corsini, !" SU .
Intenter action contre les «npo/srh.U^.
(1314 Test, de Hug. V, 1 r. de 1 H. oe
Bourg., 11, CLiv.)
Emp«rfteurs elmolesteeurs. (1320, Arch.
JJ 60, 1° 29 v«.)
Se il les refusoient, les reputeroient
pour parjures et ejirpescheicrsôa voyage
d-oultre mer. (Ce. Chron. de Fr.. PUeiip.
le lonc, III, P. Pans.)
Ordenons que parles gardes desdites
foires soient ^delivr.z les d,z chevaux et
les preneurs ou empescheursv»n^z deue-
ment. (1344, Arch. JJ 7o, 1» 2S r».)
En contraignant lesdiz empescheurs et
tous autres qui pour ce feront au cou ra.re
a cesser doresnavaut desdiz troubles et
empe cî.ements. (1426, Con"mss.,tuJioy
pour les relig. de S. flmy,__ .'Irch. lég.sl de
Reims, 2= p., vol. 1, p. 583, Doc. méd.)
A la confusion et reproche des empes-
chfurs de pai. et destruiseurs d^> royaulme.
(J. Le Fevbe, Chron., 1, 303, boc. ne in.
de Fr.)
Par force, puissance et voulenté desdiz
empLheurs de la paix. (Monstrelbt,
Chron., I, 106, Soc. de 1 H. de Fr.)
Saurions nous eslre empescheurs
La mort d'ung homme si ues juste.
(,il!,sl.de /aP»ss.,f°2-21'», .rapr. Maz.)
Point de la foy ne serez empescheurs
Mais de pécheurs vous serei fa,ti preschcnrs
(.ici. des Aposl.. vol. I, f 2'. éd. 1537.)
Lis I nous voyons pen de prelalz prescheurs
Qui résistent ne qui soyent empescheurs
Ceuli qui gastent et Jeslruisenl la foy.
1,Grikcore, FoH. Enirepr ' "'^ "'
Bibl. eU.)
Bien tost après, pour toute erreur abatre.
Furent commis aucuns frères prcscheurs,
Discrelz docteurs qui furent empescheurs
lue on ne oultrageast foy, nostre sauvegarde.
■^ (Id.. ib., p. 1-280
Un opposant, empescheur. (R. Est., Dic-
ionariolum.)
Empêcheur A été employé par P. L. Cou-
rier dans son pamphlet célèbre sur les
Empêcheurs de danser en rond.
EMPEECHiER, empcecicr, plus anc. empc-
decier, empeschier, empescher, empêcher, em-
pegier, empiegier,enp., empigier,empeiscier,
yerbe.
- Act., entraver, mettre aux fers
prendre au piège :
E ocist les cras d'els, e les esliz d'Israël
empedeçad. {Lib. Psalm., Oxf., lxxvii, 3d,
.Michel.) Var., empeisçat.
EMP
Qui pins porte, plus est chargiez,
Plus est por corre empegiez. ^ |
(Poi-me altéij., Brit. Mus. add. liiSOS, fil-) |
Orguens prent tant que poi en laie
Et des clers et de la gent laie,
Quant le prélat a enpiegic
Qui le pueple a vers Dieu plegié j
Tout sont li autre deslogié. i^j'i 1
(Reclus de Mol., Miserere, \rs. 3U2, f -07 ■) \
Roquefort écrit empegie. \
Qaar mont vodroit ccos domager
Oui le cuidient empigier. i
(Macé de la Charité, Bible, Richel. 401, f» 50\) !
Et encore au commencement du xvii«
siècle :
astre regorgeans d'influence mauvaise,
Qu'inique vous m avez dans tes lacs empiege.
(Hardy, Procris, acte 11, i.)
— Embarrasser, combler :
Et par devers la mer li a si fait le port
encombrer et empiger k'il ne h puet esca-
ner par mer legierenient. (Jehans DE TuYM,
&is( de J. Ces , Ars. 335S, t» 211".)
Pour loger la valeur de cent escus de
cette moSnoye, il falloit en empescher
tout un grand celier en la maison. (Amyot,
Lycias, 13.)
— Rén., s'embarrasser, se prendre au
piège :
Plusors dienl qu'il trébucha,
En sa cote s'empeecha.
(Wace, Rou, 3' p., 10091, Andresen.)
Un d'iceulz chevaux par les mouches
ou autrement s'empescfea ou entraitta.
(1382, Arch. JJ 121, pièce 43.)
Un œil seulement ne nous domte.
Sous le masrjue d'un beau mainlien,
Mais las! nostre raison trop prompte
S'empiege mesrae en son lien.
Quand l'appétit ou le désir
Guide le frain a son plaisir.
(Cl. Turrin. (Euv. poét., Chans., 1, éd. 15T..)
_ Troubler dans la jouissance de :
Disoit que ledit duc lui empeschoil Sainct
Vallery et autres terres. (CoMM., Mem., m,
1, éd. 1649.)
_ Empeechier un ftef, 'e saisir téodale-
ment :
Oueie ou my successours empaffçssiens
ouoccupassiens plus nuls des diz beire-
tages. (1360, Acey, Ougney, Arch. Jura.)
Etjoyront du bénéfice de Çe présent
traictiè tant au regard de 1 abolicion,
cmnme de recouvrer et avo>r tous leurs
lieritai^es et biens immeubles a eulx em-
pes lis, tant ou ^^'J^T\'-T''"'Z.tt'
phiaé, a l'occasion desdictes divisions.
Fmonstrelet, Chron., II, 187, Soc. de 1 H.
1 de Fr.)
EMP
Soc. de
— Act., mettre en cause, accuser :
Icellui Adrien... au conjureinent des
iurez de nostre ville de Tournay, ainsi qu U
est acoustumé a taire en tel cas, eucoulpa
et empescha ledit exposant et dist que
icellui exposant lui avoit fait lune des
dTt es plaies. (1381, Arch. JJ 121, pièce 43.)
— Occuper, arrêter, retenir :
Li iuges seroil empeecies por le multitude
des par'oles, et seroieut li plet fop lonc
(BEAOM., Coût, du Bcauv., v, 8, Beugnot.)
Mais le duc Charles et le comte d'An-
gouleme furent depuis fort empeschez de
prison. {Mcm. de P. de Fenin, H
l'H. de Fr.)
Ung jour que son mary estoit allé de-
hors de sa maison, empescha si bien les
chamberieres et varletz, qu'elle demeura
seuUe en sa maison. (Marg. d'Ang.. Hept. ,
LXl, Jacob.)
— Embarrasser :
Je vousconteroie bien se je ne doutoie a
enpeeschier ma matière. (JoiNV. , 20,
Wailly.)
I — Occuper, faire perdre :
I Pecherois je pas (comme dit le Pindare
latin) contre le bien public, si par de lon-
gues paroles j'empesc/tois le temps que tu
donnes au service de ton prince. (JoA-
CHI.M DU Bellay, lUuslr. de la langue fr.,
Epistre, éd. 1349.)
— Réfl., s'arrêter, s'occuper longuement
d'une chose :
Le pape Grégoire s'estait si fort empêché
des be^ccnes de France et tant travaiUié
du roi que a peine pouvoit il a lui entendre.
(Fiioiss., Chron., II, ll, 20, Buchon.)
J'apporterois icy un grand nombre
d'exemples d'antiquité que nous fournit
l'authorité de nos pères ; mais, ne me vou-
lant pas empescher longuement, je me con-
tenteray de celuy que ceste ville de Pans
nous fournit aujourd'huy. {Combat et Duel
de deux Demoiselles, Var. Inst. et litt., t. il,
p. 3b8.)
— Empeechié, part, passé, pris au piège :
Par cemoyen demouroit cmpestré comme
la souris empeigee, ou un milan prins au
lasset. (Rab., Pantagruel, c. 3, 1° 13 v ,
éd. 1542.)
Est ainsi qu'un lion dans les bois <'»»?''!/'•'•
(Jacq. de la Taille, Daire, '2, 1, éd. 15. 2.)
Que sans aucun secours je demeure empiegé
Dans le tiisle crolton d'une prison obscufe.
(P. de Cornu, l£iir. poél., p. 50, éd. lo83.;
Morvan, empeigcr, entraver. Bourg, S.-
Martinde-Ia-Mer, empéger. Empeigé est
resté dans le Berry et dans le Bourbonnais.
Dans la Sarthe, surtout au Mans, et dans la
Franche-Comté, on dit empigé pour embar-
rassé : . Comme il a l'air empigé ! . On dit
aussi, dans le Nivernais, empigé pour empê-
tré, et dans le Lyonnais, empiage. II désigne
plusparticulièrement,remarqueiUMM.Bur-
i Uud et Rathery, sur Rabelais, un animal
i ou une personne don t les pieds sont embar-
rassés par un obstacle quelconque.
Cf. Empigier.
I EMPEERnIS, voir E.\IPEKERIS.
EMPEESCHIER, VOir E.MPEECHIER.
EMPEGIER, voir E-MPEECHIER.
EMPEIGER, voir E.MPEECHIER.
EMPEIGEB, voir E.MPIGIER.
EMPEiE, ampeie, part, passé fém., em-
preinte, gravée :
Ki d'aiUors ne sunt mies assambleies anz
sut; natureilmeut an l-,«Xi"(ieS
celé samblance de Deu. (^\,*'J' f,','/,, fi
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun /2, 1
129 v».)
EMP
Ce me semblât que celte cotte soit la
ymageue de Dhu qui ne pnet eslre detren-
chie ne ds-pattie, et qui eu l'onmie l'u empeie
et saeleie en la nature misuie. (S. Bebn.,
Serm., ms., p. 372, ap. Ste-Pal.) Lat., in-
sita.
EMPEINDRE, VOJr EMPAINDRE.
EMPEiNEu, enpainer(s'), v. réfl., peiner,
se donner de la daine :
Car M giiis qui molt s'enpaine
Ou traus l'entrait a qnelqne paine.
(G. DE Coisci, itir., Itichel. -21G3, f T.)
Poit., empciné (emp'nê), embarrassé
Saint., etnpené.
EMPEiNTE, voir Empainte.
EMPEIREMEXT, VOir EMPIREMENT.
EMPEIRIERE, VOif EmPERIERE.
EMPEiSGiER, voir Empeechieh.
EMPELÉ , - elle, enp., adj., dont la
peau est entière, incirconcis:
Incirconcis, enpeté. (Tritim ling. dict.,
éd. 1604.)
Empellé a été employé pour dire incir-
cancis dans la traduction de la Bible de
Séb. Castalio.
EMPELER, V. a., appeler :
' Venu sont a la pucele
Ki eDsemPDt les empete.
{Guy de Warwick, Ricbel. 1669, f» 17 v".)
Se tu le malinpt bien main
K'empeles mon chapelain
A son servise et a s'enenr,
L'ame de toi a deseoeur I
Ainz .xxj. jorz départira. 1
(G. DE Coi.Nci. Mir. de N. D.)
EMPELiçoNNÉ, odj., couvert d'un peli-
<;on :
Lors la prent li homs prias a l'aio,
Li cornebaux. Ii coqu'^bus,
Et a force moale dessus.
Et a grant painc a celle place.
Afin que bonoe paix se face.
Gist a elle li bons eurez,
Li cornus empeUçortiiez.
Dont li déduis ne plaist c'nn po.
(E. Descua.mps, Poès., Ricbel. 840, f° 513=.)
EMPEMENTURE, S. f., plaie :
Et se aucuns cnlr'uus estoieut
Que li antre plus despisoient.
Et k'ele veioit a mescbief
Por le tingne qn'eust el cbief
U por autres emprmeiiliires
Ki fuissent trop pbiines d'ordures,
Iciaus tout espeni.iument
Norisoit on plus dcufemeot.
{De Sainte Ysalel, llichel. 19531, f» 126'.)
EMPENDANT, - eiit, Clip., iiiip., inp., adj.,
pendant, suspendu :
Qui sont plus enfumé que hiereaceiipendanl.
(Chfv. au cygne, IG27S. lieilT.)
Nous avons fait mettre noslre grant seel
mipendent a ces présentes. (8 oct J370
Lett. d'Edio.,princ. de Ga//.. Delpit, Doc!
fr. en Angleterre.)
Le seel de noslre communiley de Fri-
bourg bavons mis inpendanl a cestes pré-
sentes lettres (1392, Arch. Fribourg AIT
de la ville, u» 96.) ' "'
T. III.
EMP
— Fig., qui est suspendu sur, qui me-
nace :
S'il est (le soleil) pasie, ou mascnlé ou
tascliu par la pluye impendanle. (Flave
Vegece, iv, 41 ms. Univ. E I. 107.)
Qui est celluy qui ignore les escriptures
des anciens et le reliions impendint a la
fres misérable cité'? (BOURGOIKG, Bal. Jud.,
VII, 7, éd. 1S30.)
Interprétez, dist Epislemon, 1 inslilulion
de quaresuie a vostre pbanlnsie, cbnscun
abonde en son sens ; mais a la suppression
dicekiy, laquelle me semble estre impen-
rfeHfc,s'opposeronltoiislesmidecins.(RAB.,
1. V, c. 28, r 80 r", éd. 1364.)
EMPENDRE, enp., V. n., être suspendu,
être menacé de tomber :
Si est li bom bien asotez...
Qui par covoilise d'avoir
Pert l'amor de Dieu sanz ravoir.
Si que s'ame en enfer cnpenl.
{Du FiU au senescli-, 41, Méon, Nouv. Rec, II,
33-2.1
EMPENiR, voir Espenoir.
EMPENNÉ, adj,, sarni d'une fourrure
appelée panne ou penne ;
Les habi'Iemens les mieulx fourrez et
empenvez qui ne servoient qu'en l'biver.
(Louis XI, A^o^tu.. c , Jacob.)
1. EMPENNER, -cncr, - auner, - aner,
amp., enp., anp., v. a , garnir de plumes.
— Empenné, part, passé et adj., qui a
des plumes, des ailes, ailé :
Ausi va drnis corn faucon enpené.
(Garin le Lnli,, 1= chans., xxi, P. Paris.)
Et votoir el galiTre et enpenet grifon.
{Hoiim. dWlix.. F 4'2\ Micht-lant.)
Ce ne sont mie gent, ains sont angre anpenê.
(Gui de ttimrg., 475, A. P.)
Il sembloient
Trestout pour voir anfire empenné.
(liose, ms. Corsini, f° C }
Quant ele est mal empenee (la luipe)
jamais ne mueroit a par li seule. (Rich. de
FouKN.. Best, d'amour, ms. Dijon 299,
f" 29''.) Enpance, éd. Ilippeau, p. 43.
Seigneur, or en soiez tnit fi
Que c'est .1. deable enpanez.
(D. Lavesne, Triiberl, Itichel. 2188, f 32 v».)
Quant les oyseleux giclent leurs rayz, ils
ne prennent fors les oysenulx ijui volent bas
près de terre, car les' bien empannez c'est
a dire ceulx qui volent liault. ne peut le
ravz couvrir. {Le Chaslel périlleux, Richel.
1009, f» 45 r'.)
I Qui comme nn sçavant Plolomeo
A de tous costez nniassez
Les livres des siècles passez
Empanez de la renommée.
j (RoNS.,0(/., V, xxni, Bibl. elz.)
— Garni de plumes, en pariant d'un
I trait :
Darz amprnrz.
(Ben., Troi^, Ars. 3314, f° 57=.)
Od gr^DnaPles eiipenees.
(Ben., d. deSorm.. 11.28234, Michel.)
Lancent li lances et tausarz enpni<ez.
{Bal. d'Alesrh.. var. des v. 6291-6501, Jonck.,
Gain. d'Or.. II, 297.)
... Qnarriaus anvaniiez
J. de Lanson, Richel. 2495, f 19 r" )
EMP
o7
Carreaux empennes d'arain. (Froiss.,
Chron., Il, p. 223, éd. 1539.)
.X. flesclies empanvees d'esgle. (1407.
Denombr. du baill. de Rouen, Arch. P. 307.
f''127r°.)
Donix yenlx empanez do sagettes.
(M.1RTIAL, l'Amant rendu Cordelier a l'obsere.
d'amour, cxcv.)
Arcz, virctons, sagettes enipenees.
(Jacq Millet, Destiucl. de Traye, 1° 30', éd.
1544..»
— Empenner s'est employé flg. et poét.,
au XVI» s., pour dire donner des ailes à,
faire voler, rendre promptement célèbre:
De ceux qni ont en m-iin la plome
Plusieurs ont bien reste couslume
Ji'empanner le nom etern- 1
Des hommes dontl'bonnenr notoyro
Faict voler Iny mesme sa gloyre
D'un trait légèrement isnel
(Tahureau, Poès., 2» p., p. 35, éd. 1374.)
— On le trouve, au commencement du
XVI» siècle, avec le sens de frapper d'une
flèche empennée :
De leur part si a point deETendoyent
l'assaultque homme n'approcboit la brèche
pour cuyder enirer qu'il ne fust empenné.
(D'AUTON, Cftron., Ri(rliel. 5081, f» 34 v°.)
Mais eulxa coups de trect furent chargez
de tant que six d'iceulx fvrenl mortelle-
ment cmpennez et nrreslez en la place. (In.,
ib., Richel. 3082, t° 30 v».)
La langue moderne a gardé les expres-
sions empenner une flèche, flèche empen-
née.
2. EMPENNER, cmptener, v. a., saisir,
emporter :
Lesquelz rompirent les serreures de la-
dite prison, prindrent ledit religieux et
l'emportèrent ou empienerent tout enferré
enl'ostel du suppliant. (1402, Arch. JJ 137,
pièce 328.)
Icelluy Gieuffroy dist que s'il trouvoit
plus au jardin son père les pourceaulx d'i-
celui Poitevin, il les empenneroit. (1472,
Arch. JJ 193, pièce 706.)
3. EMPENNER, empanner, v. a., garnir,
munir en général :
Empenner ei garder l-i lournelle sur les
murs llerens. (1338, Compt. de la ville de
Laon, ce 1, Arch. mun. Laon.)
A Petit Perrin, de Dijon, chaudronnier»
pour un quarteron d'arain pour faire et
empanner 200 fu(i')z de caiioijs,4 florins 1/2.
(1358-39, Compl. de l'arlillerie, .Kï-ch. mun.
Dijon, H, alî. milil.)
EMPENNEURE, enpeiieure, s. f., endroit
de la flèche où sont fichées les plumes:
Si traist a lui une saiete qu'il 11 enbati
ou cors trosques a Venpeiieiire. {Eslories
Bogier, Richel. 20123, 1° 141».)
EMPENNON, - fjion, - aniion, - anon,
enp., s f., endroit de la flèche où sont
fichées les plumes :
Il n'i ot rienz qui d'or ne fust
Fors les enpannons et le Inst.
Œose, ms. Lausanne, 1° 8''.)
h^.sempanons du darl relret.
(Conipl. d'amars, Richel. 837, f» 335''.)
58
EMP
EMP
EMP
El ne Tojoil on na'nnpanons
De flesches qui en l'air liroieot.
(Martial, Vig. de Charl. VU, C 31^ éd. 1493.)
Se toute ta ppDsee ne poursuit ton oroi-
son, elle denicuie en cluniin, comme
flèche tirée d'un arc sans evipcnons. (Al.
Chart., l'Esper., p. 381, éd. 1617.)
Celhiy qui cest arc lurquois tenoit luy
a une saiiieclc defcocliee de laquelle Per-
ceval sur la linnclie a liTu qui jusques aux
empanons ioelle flfi-he cmpluie dont le
bois est a force rompu et le 1er en la plaie
demeure. {Percecal, f" 209'', éd. 1330.)
Des iilnmes de cisues et des oyes sou-
vaipes qu'il luoit... il en faisoit les empe-
nons. (Lii Maire, lllustr., ], 23, éd. 1548.)
Sns, amonr, clioisy li.Tns la trousse
Une sageUe au fer doré...
Je voulilray que les empaniinns
Fassent di'ux pannes de pijeons.
(Baif, Poés. choisies, p. 5S, Becq. de Foaquières.)
Quant a leurs fle ches, elles ont environ
ans brasse de longueur .. ; elles n'ont que
deux empennons. (J. de LER\',Voy. au Bré-
sil, 11, 32. Gullarel.)
EMPEN'SEEMENT, adv., uvec réflexion,
avec préniédil.ilion :
Quant on a fait la chose empenseement
et par délibération. (Fabri, Rliet., f» 30 r",
éd. 1521.)
EMPEXSEu, - anscr,enp., anpanser, en-
pencer, v. a., penser, songer :
Crguel el pr.nt fo'ie as faite et enpensee.
(lioum. d'Alix., l' 56', Michelanl.)
Enpenséin treslnl \'meil
Desques si> pères Roii >iveit.
(G. DE Salm-Pair, J/. s. ilicltel, 1539, Michel.)
De Melior li est nicnbié,
IX'aler alla enprn\é.
(l'arlon., 3847, Crapelet.)
Ile ! sire rois, que orez empamé ?
(Gaydon, ôG'25, A. P.)
Ne onkes ne lor dist que il avait em-
pensé a. faire. {Citron, de liains, c. il, L.
l'aris.)
Se aucuns a empensé a aler tuer .i.
home ou une famé (EtuLl. de S. Louis, I,
XL, p. 5(5, var., Viollet.)
Mes tanl a il bien empensé
S'il tenoit on sa poesté
Le chaslelain, si coin souloit.
Jamais \is n'en e>rlia|>eroit.
(Couci, 4SG1, Crapelet.)
Comme je Vai/ en mon cceaT enpencé-
{Ren. de Monlanban, Ars. 5072, f» 57 r».)
Lors dil au unym : Va, si dy a ton sci-
(,'nenr qu'il a tro|i prant follie empevsee
quant il se viiill eoiiibatre a Mons. Gau-
vam. (Lancetol du Lac, 2« p., ch. US. éd
1488.) ' ■
J'avois cnpnisé espron^er
De ma femnii' la rliastelé.
(Farce d'img Mai ij jaL, Ane. Th. fr., I, 143.)
— Réfl., s'empciiscr de, penser à :
Kl je, qni le mort rednnloie.
De maintes choses m'aiipansnie.
(Dulop.. 844j. Bibl. eli.)
— Empensé, part, passé, plonpé dans la
réflexion, qui pense à quelque chose :
Voslre fiere est si nipeiises.
Il ne pnel Bor les pies esler.
(Gauiiaitt, 25-24, Hippcan.)
EMPENsiF, «np., adj., plongé dans ses
pensées :
Le chemin regardoit, qnar il ert enpensis.
(Bille, Ricliel. 763. f 2-29^)
EMPERDRE, enp., V. a., perdre :
La nature del leu si est tele qe qant uns
hom le voit avant qe il voie Ihome, li
leus cmperl lute sa force et son hardi-
ment. (lîicH. DE FouRNiVAL, Bestiaire d'a-
mour, li leus, p. 5, Hippeau.)
A l'amor de cest mnnd vei pinsors atendanz.
Mais cil mar l'acointa qni Dea est eiiperdam.
{Du Slespris du siècle. Itichel. 195-25, f° Cl t°, et
Setm. de Cuich. de Beaul., Techener, p. 9.)
11 luy faillit de convenant, dontRaimon-
din emperdist la dame. (J. d'Arras, Me-
lus., p. 70, Bibl. elz.)
EMPERECiEU, V. n.,devenir paresseux:
Torpere, emperecier. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
EMPEREI.SE, voir E-MPEREItlS.
EMPERER, imperer, verbe.
— Neutr., commander, gouverner, do-
miner :
Cil dui empererent .xv. anz. {Chron. de
Fr., ms. Berne 590, f» 45'=.)
Dont on raconte d'un ki ot non Elius,
que con senaleres eus! esté, ellis fu a im-
perer. {Li Ars d'Amour, 11, 366, Pelit.)
Il impera et domina a tout le monde.
(Chron. et hist. saint, et prof., Ars. 3515,
t. I, f» 87 V».)
Coudes mis sur la marris impere aux
menftrues et aux fleurs des femmes, (lard,
de santé, 1, 137, impr. la Miuerve.)
Dieu a créé toutes besles la teste basse,
pour demonstrer que l'bomme niesme
impere dessus. (Gruget, Div. leç., 1, xiv,
éd. 1526.)
Je n'ay plus ny père, ny mère,
Ny sœur, ny Irere,
Sinon Dieu seul aucpiel j'espère
Qni sur le ciel el terre impere.
{Chanson faicle par ta ÏUiync de Navarre, nng mois
après la mort du Roy.)
Ceulx que fortune a élevez a la puissance
de frouverner et imperer. (Le Plessis,
Eihiq. d'Arist.. f 4 r», éd. IS53.)
Philippique ayant impere un an et
quelques mois, ou liiy crevé les yeux, et le
réduit on a son premier raug.(PASQ., Rech.,
III, 4.)
Et proprement sembloit a lire tout ce
qui en espandoil ça et la que ledit seigneur
empereur fust eu ce moude nay pour im-
perer et coniniander a fortune. (Guill. nu
Bellay, Mém., 1. V, f» li2 v», éd. 1569.)
Il l'oit d'une voix fiere, aox armes imperanle.
Crier : Baisse cornele, et d'arme pénétrante
Ruer ce qui s'oppose.
(L. Papo.i, Pttstor., m, 1, éd. 1857.)
— Act., ordonner, provoquer :
Par forche et par menaches leur impe-
roit construire temples et autels. (FossE-
TIER, Cliron., ms. Brux., I, f" 150 r .)
Camedreos provocque et impere les
menstrues et fleurs. {Jard. de santé, I, 90,
impr. la Minerve.)
EMPERERESSE, VOlr E.MPERERIS.
EMPERERis, - 12, - IX, - {/, emperreriz,
tmpereresse, emperesresce, empeerris, enp.,
empetrrets, emperix, emperies, empereys,
emperice, amperice, emperresse, cmperesse,
empereise, anperaice, eporaice, s. f., impé
ratrice :
Lu suer le roi de France qui avoit esté
empereris. (Vii.leh., 249, Wailly.)
La troverent l'empereor Sursac... et l'em
pereriz sa famé. (lo., 183.)
N'enmena avec lui que l'empereris. (Id.,
186.)
L'cmpereWx. (Td., cxxxviir, Du Cange.)
Ke il soit ensi ke Vemperreis le lot. (H.db
Val., 593, Wailly.)
Ses (leus la Hsl par amor
Enpeerris de son en pire
Et dame de quanqu il esl sire.
(ItECLUS DE MoLiEss, Miserere, Ars. 3460, f 58 v*.)
Il seroit empereres et elle emperreis.
{Chron. d'Ernoul, p. 46, Mas-Latrie.)
Ma mère en est emteerris.
{Rose, Val. Otl. 12t'2, f» 90''.)
Vous m'envoieres Vempereise, car je le
désire luoult a veoir. {Litron, de Bains, c.
XXX, L. Paris.)
Elle sunt apelé eporaices (les femmes du
kan). {Voy. de Marc Pol, c. lxxxii. Roux.)
h'anperaice. {Ib., c. lxxxix.)
L'empereonr Henri emperice l'ad resceu.
{Chron. de P. de Langtoll, ap. Michel, Or. Angl.-
II. , t. 1, p. 162.)
Madite dame Vcmperix. (J. de Vignayj
Enseignem., ms. Brux. 11042, f''3''.l
Imperatrix , emperesresce. (Gloss. de
Conches.)
L'ainsnce esloil empereys.
(J. DE CoKDÉ, Conle Will., ms. Casanal.)
Vampcrice revint a soen per en Engle-
terre. {Cliro». d'Avgl., ms, liarberini, f» 31
v°.) La emperice. {Ib-, f» 32 r».)
Royne ne emperresse qui peut finer au-
tant d'avoir. (J. d'Arras, Èelus., p. 62,
Bibl. elz.)
Empereresse et royne du ciel. {L'Orloge
de sapience, Maz. 1134, 1. I, ch. 16.)
L'empcrery se dessira le visage. (Sept
Sag., p. 68, G. Paris.)
Une riche et ancienne table d'autel de
brodeure que on dit que la première em-
perreriz chrestienne fisl. {Inv.ite 1420, ap.
Laborde, Vues de Bourqoijne, u<>4092.)
L'empereur et Vemperics le saluoient.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg. ,\\,
62, Buchou.)
Je n'obliray point Messatine,
An temps de Glande Vemperesse.
{Le Passe-lemps d'oysiielé de mai^tre Robert Gaguin,
Poés. fr. des xv et xvi° s., VII, 237.)
EMPERESRESCE, VOir EmPERERIS.
EMPERESSE, VOir EMPERERIS.
EMPERERY, VOIT EMPE.'ERIS.
EMPEREUR, voir E.VPIREUR.
EMPEREUSE, S. f., impératrice :
Cité de Dien, des vierges Vempereuse.
(Mabcial, Louanges de Marie, f° 27 t°, éd. 149î.>
EMPEREYS, voir EMPEUERIS.
EMPERICE, voir Empereris.
1. EMPERiER, S. m., chef, souverain :
EMP
EMP
EMP
Apres ceulx y resocrent plusieurs empe-
riers qui ROiivernereut celle seigneurie.
(CouRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689, f» 132».)
î. EMPERiER, adj., impérial :
Extrait de génération emperiere et prin-
ciere. {Chos. mem. escr. par F. Richer,
p. 81, Cayon.)
D'une emperiere main
Et d'nn soc trinmrhal rayoienl le cliamp romain.
(Du Bartas, Semaine, 3* journ., éd. 1579.)
Sa ville emperiere.
(Garn., Corn., ii.)
ConToitenx aspirer ans grandeurs emperieres.
(Id., l'orcie, m.)
— Terme de versification :
Rime emperiere, est espèce de couronnée.
Et est dite en'periere, pour ce qu'elle a
triple couronne. Geste ne se fait que d'une
syllabe répétée deux fois simple après le
mot qu'elle couronne. De cesle n'a point
usé .Marot, ne les célèbres poètes de ce
temps : pour ce suy je contraint de t'en
donner vieil, et j'ay peur que lourd,
exemple :
En grand remorJ, moit, mord
Ceux qni parfais, fais, fais.
Ont par elTorl, fort, fort
De ciers et frais, rais. rês.
(Ta, SiBiLEt, An poeliqne, 1, II, eh. w, éd. 15.5.'>.)
EMPERIERE, cmpeiriere, s. t., impéra-
trice :
Lors fist l'empereres apperellier .lui.
naves armées et iist mettre dedens cou
que mesliers fu ; et fist entrer Vempeiriere
dedens et chevaliers et arhalestriers.
{Chron. de Rains, c. xxx, L. Paris.)
Dame du ciel, regenle terrienne,
Emperiere des iorernanlx paluz.
(Villon. Grand Tes!., pr C3, Jouaust.)
Et toy du Ormament emperiere, Junon, 1
Qui pourroit mieux que luy liaut louer ton renom ?
(Tahureau, Poés., à P. de Pascal, éd. 1574.)
Un empereur et une emperiere de Rome.
(Mont., Ess., m, 5, f» 373 v», éd. lo88.)
Est il possible de rien imaginer si ridi-
cule que cesle misérable et chestive créa-
ture.... se ilie maistresse et emperiere de
l'univers ? (Id., ib., ii, 12, f» 181 v».)
Qu'elle ne fasse de la femme emperiere.
(Brant., Vies des Dames gai., p. lOi, Ja-
cob.)
On trouve encore au dix-septième
siècle :
Il n'y eut jamais petite fille d'emperiere
ai mal meublée. (Tai.lem., Historiettes,
CLXXV, Monmerqué.)
EMPERiEs, voir Empereris.
EMPERiQUB, S. t., savoir, doctrine :
Modus a tontes emperiqnes.
Par quoy scet les ars mécaniques ;
U n'est riens c'ùn face de matn
Qq'U n'ait apris d'uy a demain.
(ilodus el Racio, Richel. 1-297, f» il".)
BMPERiR,eïip.(s'),v. réfl., périr dans:
Quant yaus se partent de Dieu yaus des-
sendent jusques en abisme, e leur arme
se enperit en tous maus. iPsaut., Richel.
1761, 1" i28\)
BUPERIX, voir E.MPERERIS.
EMPERNANT, VOir ElIPRENANT.
EMPERNEMENT, S. m., actioH d'être
transformé, transformation :
Uns adecertes, nient par le tresturne-
ment de la divinitet en carn, mais par
Vempernement del humanitet en Deu.
(S. Alh. Credo, Lib. Psalm., p. 253, Mi-
chel.)
EJIPERNOUR, voir E.\IPRE.\EECR.
EMPERREis, voir Empereris.
EMPERREMENT, VOir EMPIREMENT.
EMPERRERIZ, VOi E.MPERERIS.
EMPERSON.AGE, S. m., personnage re-
vêtu d'une haute dignité ecclésiastique :
Prélat, moine, reclus et maint emp[ers\onnarie.
(Garn.. Vie de S. Thom., Uicbel. 13513, r»'97 v».)
M. Hippeau (v. 5799) imprime enpounage,
conforinément au manuscrit, qui porte
évidemment une faute en cet endroit.
Cf. E.MPEHSONÉ et PERSON'AGE.
EMPERSONÉ, - arsoné,enp., adj., revêtu
d'une dignité ecclésiastique, chargé d'une
cure ; ecclésiastique, d'ecclésiastique :
Taz les en fist ohascier, et hommes et muîllers.
Les clers eapersonez, bnrgcis et chevaliers.
(Gars., Vie de S. Thom., Richel. 3513, f -43 r°.)
Vus dites qe vous estes persone cnper-
soné. (1304, Year books oftlie reign oj Ed-
ward the flrst, years xxxii-xxxiii, p. 107,
Rer. brit. script.)
Il vus dist q'il est persone de l'esglise de
Mamcestre enpersoné. {Ib.}
Lequel clerk morust persone enparsonee.
(Ib., years xxx-xxxi, p. 269.)
EMPESANTiR, verbe.
— Neulr., devenir pesant, s'appesantir :
Legiereté empesantist par espace de
temps. (Oresme, Trad. des Re>ii. de fort, de
Petr. ,Avs. 2671, f» 15 v«.)
Tout le train de derrière empesantit, se
contraint et accourcit. (Liebaclt, Mais,
rust., p. 127, éd. 1597.)
— Réfl., dans le même sens :
Or cependant non pas moins la forest
S'empesantit des biens qu'elle produit.
(Le Blanc, Georgiques, f* 67 v", éd. 1608.)
EMPESCAL, voir E.\IPESCHAL.
EMPESCHAL, - cûl, S. m., empêchement,
obstacle :
Bon temps avoienl cilz ot celle.
Et moult fussent benenré,
[ Si leur eust longuement duré
! Se ne lust leur empeschal.
(ilélam. d'Oc, p. -48. Tarbé.)
Bons tans avoit et cils et'celle
Et moult feussent beneuré,
Si leur eust longues duré
Et si n'eussent empescal.
(«., Ars. 5069, f 51'.)
j 1. EMPESCHE, s. f., empêchement, obs-
tacle, embarras :
; Se fut le ravitaillement puissamment
fait et fort honnestemout, sans quelque
hasard, dangier, ne fiere empesche. (J.
MoLiNET, Chron., cb. cli, Bucbon.)
Tant se monstrerenl Françoys gens de
I bien a ceste besoigne que pour les coups
d'artillerie du dedans ne l'empesclie des
fossez ne demeura que a viveforce d'ag-
sault ne fnst emporté. (D'.VuiO.v, Chron.,
Richel. SOSI, f» 7 r».)
Pour Vempcsche de la rivière de Po. (lo.,
ib., f» 21 r» )
Si Vemprsehe lollue
N'e.st du haiilt Dieu par pnissaace absolue.
(J. BouciiET, Ep. mor.. '1" p., II, éJ. 1315.)
Pour a son bien mettre empeaehc et delTonce.
(Cl. Marot. Deploralion de Flor. Robertel, p. 504,
éd. 1596.)
Au pied du mur je me voy sans eschelle.
Plus je ne sçay de quel boys faire flèches,
l'aulle d'argent m'en donne les enipeschea.
(R. DE CoLLEr.YE. Itond., L. Bibl. elz.)
Devant la Charité
Voulant sans nulle empesche
Aller d'une équité
Recongnoislre la bresche.
f^Chans. à la nol^lease de France, ap. Ler. de Lincy,
Ch. hist. fr., II, 365.)
Tout cela ne sert que à'empesche dam
l'estomac. (P. Braillier Decl. des abus el
ignor. des Medec.)
Ainsy qu'il l'eust faict, .sans /es empes-
ches que je luy ny données. (lo93, Lelt.
miss. deHenrilV, \\',kOS, Berger do Xivrey.)
Qui m'estoit une grande charge et em-
pesche de pouvoir dormir a mon aise.
(1612, Lettre du gênerai des crocheteurs,
Var. hist. et litt., t. IV, p. 243.)
On voit par le dernier exemple que ce
mot était encore employé au commence-
ment du xvii" siècle.
2. EMPESCHE, s. f., sorts de pèche :
Icellui Hiigue Gros meueroit ledit Jaquet
eu un autre Heu ou ilz Irouveroient de
bonnes pescbes ou empesches. (1409, Arch.
JJ 163, pièce 316.)
EMPESCHEMENT, S. m., obstacle, dé-
fense de passer :
4 perches il'cmpeschement. (1437, Amend.
et exploiz des eaux et ['orests pour la visit-
de la Ferlé-.Vaceij, Arcb. Urne.)
— Condamnation qui entraîne le ban-
nissement :
Et par vertu dudit empescliement... ont
esté et sont enregistrez es registres (de
Tournay) comme avoir perdu a tousjours
l'abitation d'icelle sans rappel. (1381,
Arch. JJ 121. pièce 43.)
— Restes, résidus de cuisine, ordures ;
choses qui sont devenues inutiles. (Voc.
d'O. de Serres, éd. 1813.)
EMPESCHEUR, VOir E.MPEECHEOR.
1. EMPEscHiER, - kicr, enp., v. a.
exprime l'aclion de demander, d'interro-
ger dans un jeu de mot :
Quant cil don gait oent les cris,
A lui vienent, si l'î rapeskenl
Don fossé, el puis li cnveskent
Dont il vient et qu'il quieit si tart.
(lien, le uouv., llG-2, Méon.)
2. EMPESCHIER, VOir É.MPEECHIER.
1. EMPESER, Clip., V. a.,syn. de fourbir:
Que nus ne nulle du meslier ne puisse
ouvrer après l'euredesus dite sus la paiune
de .v. s., se ce n'est de l'orbir ou d'enpeser.
(E. BoiL., Liv. des mest., 1" p., lx, 7,
Lespinasse et Bonnardot.)
60
wy
Que nulz ne nulle du mestier d'espin-
^lerie no puisse ouvrer après l'eure des-
irnsdite. . se ce n'e?l de l'ourbir ou d'em-
peser. (1336,Aicb. JJ 70, fM4 v°.)
— Dégrossir :
Pour avoir empesez cincq seulles de l'i-
mage N. Dame. (15o9. Arcli. de Vendin,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
2 EMPESEFi, V. a., peser sur, pressurer:
De l'nne dos miins est corloise (Fortone)
A p.irdonnpr, de l'.Tntre empoise,
Quar de l'une tout reliMioit
Qaanques !i une mains donnoit.
(Ami Claudianus, Richel. 1G34, f° 39 r°.)
EMPESsiR, enp., verbe.
— Act., rendre épais :
lucreppsco, enpe<'sir. {Gloss. lat.-fr., Ri-
cbel. 1. 41-20, i'° 123 v-o.)
Empessir, entasser. (R. Est., Thés., Con-
fercio.)
— Réfl., s'épaissir :
Quand l'air s'empessH. (Le Blanc, Trad.
de Cardan, f° 23 r", éd. io56.)
EMPESTnAIL, voir E.MPAISTRAI,.
EMPESTREMENT, VOir EmPAISTREMENT.
EMPESTREn, voir Empaistrer.
EMPESTRoiRE, s. m., entrave:
Ainsi Boccid lirnnt après soy telle em-
pestroire s'embrouilloil de plus en plus, la
peurluy servant d'esperon. (Hist. maccar.
de Merttn Coccaie, t. Il, p. 156, éd. 1606.)
EMPETn.^iouR, voir Empetreob.
EMPETREMKNT, cvipielr., S. m., action
d'obtenir, olitention :
Empetremeiit de pardon. (Légende dorée,
Maz. 1333, 1" 18''.)
— Réclamation :
Toutes letlros et empctremenz contraires.
(1312, Arch. JJ 48, I» 4 r».)
S'on li rescowroit ou ostoit (son liéri-
tage) par for.^lie du roy ou \iavemplelrement
d'autres créditeurs u par occoison meute
ou a mouvoir par le fait de uous, parquoy
Souveruer. lever et avoir ne le peust, il a
fait protestation que recourre pourra ans
lettres qu'il a de nous qui font mention de
sa rente. (1323, Arcb JJ 61, f» 100 r».)
Par forclie du roy, ou par empetrement
d'autres créditeurs. [Ib., f° 163 v".)
— Requête, demande de secours :
Et aToienl tons .ii. voleolé et talent
Qn'cn Tost du ber Beitnin on pnit saver comment
Ll rois Pielres avoil fat son empielrement
Au roi de Bel Jl^irin et ans siens ensement.
(Cuv., (lu Guesclin, 15415, Charrière.J
EMPETREOR, - ouv, cmpetraiour, enp.,
s. m., impétrant :
Li reis dit que coni li empetreres ait iet
fraude, il doit perdre le luolist des unes
lelres et des autres. {Liv. de lostice et de
plet, I, 4, I 5, Rapetti.)
11 randerout as empelraiours desdites
lettres dùuiagp, pries et despens. (1315,
Ordonn. de Louis X, Nouv. Coût, cén , III,
225.)
As enpelrou[r]s d'icelles. (Ib.)
EMP
Pour ce est il que la partie monseîRneur
le iluc de Normendie vous signifion que le
présentes ou empetreour sus les diz relipieus
vous retenes n la dicle eslise. (1.336, Cart.
de Troarn, Ricbel. I. 10086, f° 159 v».)
EMPETRER, -ter, -eir,enp.,anp., empai-
trier, empietrcr, empiirer, v. a., obtenir :
Quiqonques a enpeiré le eonaié de mesu-
rer, il convient qu il jure peur sains avant
que il puisse mesurer. (Est. Bon,., Liv des
mesl., l'' p., IV, 2, Lespinasse et Bonnar-
dot.)
Convenables a anpeirer pardon. (J de
Aluet, Serm., Richel. 1. 14961. t" 143 v».)
La roine prist la cause por lui. et empl-
irai cnnsoil a Auiile par itel covenant que...
{Li Amiliez de Ami et Amile, Nouv. fr. du
XIII» s., p. S4.)
Renuncanz.. a toute craice donnée, em-
paitriee et a empnitricr de nostre selcjnenr
l'apostoile. (1264, Livre blanc, ms. du
Mans.)
Autre priviliege empetrié ou a empetrier.
(1286, Bon-Port, liasse 6o, n» 8, Arch.
Eure.)
A tout privilège empelreil n om poroit
empetreir. (Trad. du \ni' s. d'une ebarle
de 1261, Cart. du Val SI Lambert, Richel.
1. 10176, f''43''.)
L'ausnionne empêtrer. {Serm. lat.-fr.,
xiv" s., nis. de Salis, f» 17 r».)
Il fait bon faire prier et faire dire messe
pour son père et pour sa niere et pour ses
autres amis : car aussy ilz prient et em-
pêtrent praces iiour les vifs qui bien font
pour eulx. (Ut\ dn Chev. de La Tour,
c. XXXIV, p. 79, Bibl. elz.)
T.nnt ronme je pnîs, je vons pri,
Dnn'ee penl, pour nnpelrcr RracR.
(Miraclea de Noti-f-Dûme, I, 2,5i, G. Paris )
Nonobstant quelconques letlres snbrep-
iicps empplrees ou a empelrer. (26 nov. 1/|33,
Cart. de Flines, dcccxwvi, p. 772, Haut-
coeur.)
— Réclamer :
Qner de ;rant bien t'ez apensee,
Qnnnt tel prniere a.ï empêtrée.
(Wace. Vie de Sle Marj/ue'., p. 11
Joly.)
Pour empietr.er secours a le payenne frent.
(Chev. au e'jgne, 15I12G, Reiff.)
Se aucun empêtre an cort contre aucun,
et il Iet celi droit qui use, de celi droit
doit l'en hufs]er contre celi qui l'a empê-
tré ; mes si ne l'a empetrié, il n'asl pas
tenuz. (Liv. de jost. et de plet, II, n, § 8,
Rapetti.)
— Causer :
Bien cuidoit li roi Piètres empieirer vilonnie
Au noble roi Henri et a sa litironnie.
(Cuv., du Guesclin, 16.581, Cliarrière.)
EMPEVRÉ, enp., anp., anpcvré, adj.,
assaisonné de poivre :
Et ces pooos rosliz toz anpeirez.
(Les Loi., Richel. 16-2-2, f 2-22 ï».)
Asez unt venaisun de cerf e de sengler,
E unt srues et parues e pouns enpevrez.
(t'oij. de Cltarlemagiie, 410, Kosclivitz.)
Grues et jantes et pa-^ns empevrez.
(Charr. de li'ymes. 814, ap. Jonck., Cuitl. d'O'.)
lu deus plnviers tôt chans et enpevres.
(La Vrise d'Orange, Richel. 1448, f° 100 v".)
Vivieos sert de l'eve d'Algemont l'alosez
Et Ogiers li Denois des gasiel anpmrez.
(Simon de Pouille, Richel. 368, f° 141».)
EMP
Les TJandes bien empevrees.
(G. DE CorNci, bout, de la mort, Richel. 23111,
i" 299''.)
Les viandes bien enpevree.t.
(ID., ib., ms Brnx., P 214''.)
U voit porter ses cignns eitpevres.
(Auieri, p. G-2, Tobler.)
Plus aiment cbar de Turc que ponn? empevres.
(Ch. d-Aiil., V. 79, P. Paris.)
OuB il n'ait chevalier la dpsu= au disner
Ki n'ait .I. granl p:ion devant lui eiipevré.
(Reii. de Mont., p. 3t-2, Michelanl.)
EMPHiTHEosÉ, adj., emphitéotique :
Toutes prinses d'beritaipes a surcens
perpétuel, a rente viagère, a tiitre cmphi-
tlieosé de longues années, el a louage, sont
réputées acquetz au preneur seul. {Coût,
de Laon, II, 2, Nouv, Coût, gén., 11, 439.)
EMPHiTEosiTÉ, ampliUeozité , emphi-
tiiosité,s. f., emphitéose, convention par
laquelle un propriétaire cède la jouissance
d'un héritage pour un temps très-long,
ou même k perpétuité, sous la réserve
d'une redevance :
Et par la teneur de ces présentes lettres
preng desdis religieu.v, abbé et couvaul de
S. Lu(-ian a annuelle pension par amphi-
teozité le campart desdiles vint njines de
terre. (Charte de 1364, Grenier 304, n» 30,
Richel.)
Avons baillié... a Girart le Roussartet n
Colote sa femme pour et ou nom de tii-
tre d'asseacissement en emphituosité et a
tousjours et apperpelui'lment.. une mai-
son.., (1379, Arch. iM.M 30, f 108 v».)
Pour la maison du grmt celior, laquelle
ilz tiennent en emphileosilé. (Compl. des
annioers. de S. Pierre, 1387-88, Arch. Aube
G 1656, f" 210 r»,)
Héritage baillé a emphileosilé ou acceasi-
vement. {Ane. Proc. verb. des coût, dt
Troyes, Nouv. Coût gén., 111, 273.)
EMPHiTEOTE, S. L, enipliitéose :
Si les procureurs, ou delenleurs d'aucuns
héritages tenus en emphtteole, ou ascensis-
seiiient sont del'aillaus de payer la charge,
ou pension, par trois ans couiiuui'ls, le sei-
gneur les peut contraindre, parjuslice, a
luy laisser les dits beritages, après somma-
tions duenient faites de payer la dite pen-
si.>n ou charge. {Coût, de Cliaumont eu
Bassigny, Nouv. Coût, gén., 111, p. 376^)
EMPHiTEOTEC.viRE, adj., coustilué en
emphitéose :
Chose empftifeotfcatceouarrenlee. {Coût,
de Tournay, iv, Nouv. Coût, géu., 11, 968.)
EMPHITUOSITÉ, VOIT E.MPHITEOSITÉ.
EMPHYTEURE, S. f., emplilthéosB :
Par devant les eschevius de la ville de
Bruxelles sont toujours passiez, et se pas-
sent encore aiijourd'buy tous les coutracts
légitimes, comue d'emphyleiire, effestuca-
tions, des peruiutatious, donations, etc.
{Coul. de Bruxelles, Nouv. Coût, géu., t. I,
p. 1-245».)
EMPHYTEU.v, adj., emphytéotique :
Taille réelle ou empliyteuse. {Gm Co-
quille , Ins'ilution au droit fraiiçois,
p. 131, éd. 1630.)
EMPiECE, voir Pièce.
EMP
EMPiECER, V. a., mettre en pièces^
briser :
Et avoit trouvé les Espuignolz en be'
soipae, lepqiielz avoyent ja la moylié Je la
porte empiecee, et faicle uramle ouverture.
(D'AUTON, Chron., Richel. 5082, f° 76 r».)
EMPlEGERj voir Empeechier.
EMPIETER, - etter, v. a., fouler aux
pieds, vaincre ;
L'empereur, pour sou premier essay,
certes en fit un très signallé, quand luy
mesQie en personne chassa ce «rand sul-
tan Solimau de la Hongrie, laquelle il
ravageoit et pilloit a son [bel] aise, comme
il luy plaisoit, et l'achevoit de ruiner et
emporter sans l'aigle de l'empereur, qui
Veust empietlé luy niesnie, sans qu'il se mit
ala fuitle ou a la relraicte. (Brant., Grands
Capit. eslrang., 1, i. Bibl. elz.)
— Empiété, part. passé, foulé aux pieds :
Ainsi qu"oQ voit repaistre
Sur le Caucase froid la poitrine empielee.
Et sans fin renaissante a son vieil Piomelhee.
(JoD., Cleop , act. I, Ane. Tli. fr., t. IV.)
— Enfoncé dans le pied :
Griffe ewpielce. (La Porte, Epitk.)
EMPiETEURE, - lire, S. f., encliâssure,
l'action d'enchâsser une chose dans une
autre :
Empieture, the footing, or bottome, of a
thing ; the part -whereby it stands on, or is
setled into anolher tbiug. (Cotgrave.)
— Pied d'une plante :
Le lien luy aura maintenu les racines et
empielure en vigueur (Liebault, Mais,
rusl., p. 47b, éd. 1597.)
EMPIETREMENT, VOir EMPETREMENT.
EMPIETREU, voir EMPETRER.
EMPIEUMENTER, VOir EmPIMENTER.
l. EMPiGiER, empi(ier,enpieger,empeger,
V. a., enduire de poix :
Icellui Cariline detiinura avecques son
frère oudit iiressouer pour lui aidier a gou-
trenner et pmpiger la mette d'icellni pres-
souer. (1457, Arch. JJ 189, pièce 196.)
Vous me sembiez a une souriz empegee :
tant plus elle s'efforce soy depestrer de la
poix, tant uliis el'e s'en ■■mbrene. (Rabel.,
1. m, c. 37, f» 127 V», éd. 1552.)
— Réfl., s'enduire de poix :
Une autre fois ne t'enpiege a ta gins.
(Hardy, Corine, II!, 3.)
Suisse roni., s'empeclger, s'empedzer,
s'enduire d'une substance poisseuse, col-
lante. Je me suis empedgê les mains avec
ce glu.
Il semble qu'à un certain moment il y
ait eu confusion entre empigicr, enduire
de poix, et empigier, prendre au piège,
forme de empeechier. Rabelais emploie em-
peiger et Hardy cmpieger tanlôt dans un
de ces sens et tantôt dans l'autre.
S. EMPIGIER, voir Empeechier.
EMPiGREssER, ««p., V. a.. Fendre pa-
resseux, engourdir :
EMP
Et n'est pas besoinir toutesfois d'arrester
longuement près diidict feu, affin que ce
n'enpigresse le corps et débilite lenlende-
ment. (Platine de honneste Vohiplé, f° 2 r»,
éd. 1528.)
Cf. E.MPERECIER.
EMPILER, V. a., attraper, saisir :
Tant qne Clolo pnrie quenoulle.
Et I.ac^sis ait qne filrr,
Ne me lairay je empilpr
Par Alrnpos la maie Rionle ;
Je ne venl pas qu'elle mVnelonte.
(J. I.EFPiiVRE, Resp. de la mort, Itichel. 99i,
EMPiMENTER, - enp., - iumenter. - ieu-
menler, - igmenter, v. a., embaumer, par-
fumer :
L'ahps a fait le por-^ penlement conreer
.Si que li coraanda Panntins H her :
P'alnes et de mvre le fait mpimenler.
(Sle Eiiphrosyrte. til. Meyer, Rec, p. .S3C.)
Si enpiqmejitr res floretes.
Ses flfurs de lis, ses violeies,
Oni entoar lui vont et repairent.
Oui plus soef qnp: pigment (lairent.
(G. DE CoiNC!, Mir., ms. Soiss.. f \(\W.)
Si empleumriile ses flnrptoç.
(Id., ib.. ap. Dnc, V. 2S0*, éd. nidot.)
Les mes font encortiner
Flors espandre et cnriumfnter.
(Sept Sag?s. 692, Keller.)
— Empimenlé, part, passé et adj., em-
baumé, parfumé :
Pucele pnpîffttientep, tn flaires plus pigment
A cin- rens mile doubles de basmn et de pigment.
(G. DE CoiNCi, Mr., ms. Soiss., f° 104")
Parmi la sale enpiiimenlee
Et de lis et de plai flonree.
De roses fresces et noveles.
(Id., ib., Riehel. 373, f 138''.)
Parmi la salle empimpnîee.
(Id., ib.. Ars. 3312. f° SS''.'»
EMPiPEi.oRÉ, adj., orné, attifé:
Oni aîns .i. poi ert noblement
Vertus et empipehrex.
De dras de soie, dedras dores.
(Mir. de S. Elni. p. 32, Peigné.)
On trouve dans les dictionnaires mo-
dernes drap piinpeloré, drap orné de bro-
deries.
EMPiPODER, en;j., (s'), v. réfl., se parer
avec affectation et recherche :
Qui s'ascement et qui se joignent,
Envolepeot et enpipodent.
(G. DE CoiNci. (le VEmper. qui garda sa chasteé,
Richel. 23111, r'261'"; Méon, A'ow. Bec,
II, 39.)
Cf. Apipoder.
EMPiQUER, V. a., piquer ?
A cens qui sont empiqué doit on faire
tel cautère don cautère reont. (Cyrurgie
Albiig., ms. de Salis, f» 173''.)
EMPiiiANCE, - atiche, - ence, s. f., dété-
rioration, dommage :
N'i puissent faire empiranclie elkeminde
l'iaue en aucune cose. (1268,Ab. du Gard,
Arch. Somme.)
Ke nous n'i puissions faire empiranche e\
keniin de l'iaue. {Cart. de Picnuigny, Arch.
19628, f« 421"'.)
E.MP 01
Pour ce que se sont vins tenres et de si
petite garde que si tost comme le temps
: eschauffe il tournent en celle empirance
qui s'en faut délivrer tel fuer telle vente
(13"2, Beg. du Cliap. de S. J. de Jerus '
Arch, JIM 29, f 6j v».) '
Que il ne soit nul ne nulle qui aux dites
cuves facent au. une empiranche. (13 av.
1396, Consausde Tour nay, Arch. Toamuy.)
De faire certaine diminucion, empirance
ou escharceté de poix et de loy en noz
monnoyes. (1405, Ord., ix, 85.)
Pour l'enipirance de son cheval qui fut
blecié au veage <le BInis. (Compt. de Ber-
trand Mignon, 1410-1412, Forteresse, xxiv.
Arch. muu. Orléans-.)
Les grappes vertes, aigres, pourries on
sèches tout trop grant grief et empirance
au vin (P. DES Crescens, ProufRlz champ ,
fo 39 r», éd. 1516.) '
Sans faire ausdiz habillemeus de guerre
et autres choses defl'ensables pour Tadicte
forteres.se, aucun gasi, fraction, ou aucune
empirance de vivres ou autres choses pour
corps humain. (.Monstrelet, Chron., 11,4,
Soc. de l'H. de Fr.)
Car qui vouldroit leurs barques espronvor
Au descouverl, pourroit l'ou bien trouver
Lourde empireiice avec or de touche.
(Crétin, Chants ray., éd. tS27, f 113 v» )
Monuoyeurs qui sont autherisez de faire
la monuoye doihvent obéir aux thresoriers.
affin i|u'ilz ne facent point de monnoye
faulse, et qu'ilzn'y mettent de l'ewipiconce.
(J. LE Blo.vd, Liv. de pal. hum., l» 33 v».)
Lors en renouvelant une vieille empiraitee
Changer tu peui des mots par quelque tolérance.
(Vauq., Art. Poet.. I.)
La langue générale n'employait déjà
plus ce mot au conimencenieiit du xvn*
siècle ; La Moite le Vayer le notait comme
un terme rude chez du Vair.
11 figure dans quelques dictionnaires
modernes comme terme de commerce de
mer, et comme ancien terme de monnaie.
On lit dans Savary des Bruslons ;
Empirance, en termes de comuierce de
nier, se dit du déchet, de la corruption ou
diminution de valeur, qui arrive au.x mar-
chandises qui sont dans un vaisseau, soit
naturellement par leur propre vice, soit
accidentellement par tempête, ou autre-
ment... Est aussi un terme de monnaie,
qui se dit de toutes les diminutions ou
alfaiblissements qui peuvent arriver à la
monnaie, soil pour le litre, le poids, la
taille, le pri.x de l'exposition, etc. (Diction-
naire du commerce.)
D'Aguesseau a dit :
On peut renfermer toutes ces espèces
différentes<raffail)lissementoud'emp/|-ejiC(?,
dans une seule division générale. {Consid.
sur les monnaies, l" p., sect. IV.)
EJiPiRE, ejip., s. m., armée, force mili-
taire, réunion de vassaux :
En petit d"ore en i ot tant d'arm^z.
Nel porroit dire nus riers t.inl soit leirez ;
Bien vos puis ilire, et si est verilez.
Si grant empire ne vit bonis qui soit uez.
Corn en cel champ ot le jor assemblez.
(Bal. (/■.l/c.sr/ian.v, 5250, JonckbI., Giiill. d'Orange.)
Des armes aus païens ert li vans reloisans;
Et ï^olimans de Nique o ses Turs malfaisaus
S'en issi après eux ; li empires fa grans ;
Cent milliers et cinquante i ot des mescreans.
[rMn.i. U'.int., I, 311, P. Paris.)
«2
EMP
EMP
EMP
J'ai eneor ma moUier que je mont aim et prisse;
Jon ai de lui im fil et une bêle fille.
Amenés les moi Itosl], ses verai mes enpirei.
(E. de Si Cille, -25. A. T.)
— Dans les exemples suivants, empire
est employé par jeu de mots dans lesens
d'action d'empirer, d'aller de mal en pis.
Car se nous vivons par enpire
Nous en arons après du pire.
(Ijr S. Slagtoire, Ars. 'ùlit, f'olr .)
Dn roiaume sui en Vempire.
(De Pierre île la Broche, Kichel. 837, t" 138'.)
Bien me doilloi li mons etgaber et despire
Cils qu'ivaacié avoie, a couvenu eslire.
Et les a l'on fors mis du royaume en Vempire.
a*., f»215'=.)
... Tost est entrez en Venpire.
(La Pais am Englois. lUchcI. 83", f HO'.)
... Vons morrez povres et nus,
Quar vous devenez de ['empire.
{La Despnlison de Charlol et du barbier, lUchel. 837.
f» 323''.)
Araors sont de Vempire.
Tuit ïuellent vivre de lober,
Nul HP secl mes voir dire.
iChans-, Poet. ms. av. 1300. t. IV, p. 1191, Ars.)
Ce monde pas n'amende, ainçois vait en Vempire.
(Le VU des Mais. Jubinal. Nouv. Rec, I, in3.)
11 perdirent geu et rire.
Et se trouvèrent en Vempire.
(Geofroi. Cliron., Richel. liC. f 65'.)
Si leur fist apporter la dame a boire une
foiz, en actendant le soupper que fust
prest, d'assez piteux via et de pain qui
sentoil Vempire. (Uoi René, le Livre du
cuer d'amours espris, OEuv., t. 111, p. 47,
Qualrebarbt'S.)
Souvenlcs fois je regrette et sonspire
D'ainsi me veoir povre, meschant. hideux ;
En cheminant je m'en voys a Vempire,
Banny je suis d'armes et de tous jeux.
(Les sept Harchans de Naples, l'oés. fr. des iv° et
XVI' s.. II. 100.)
Pour le présent je o'ay plus de vijuenr :
De jour en jour je suis mys a l'empire.
(Le Monde qui n'a plus que frire. Poés, fr. des
xv' et xvi' s., t. Xll.)
Le monde est ri'duit a cette condition
qu'il va plustosl a Vemjiire qu'au royaume.
[Print. d'hyver, î- 2i v, éd. 1S88.)
Du proverbe qui dit par manière d'équi-
voque que le monde va toujours a l'empire.
(H. EsTiKNNE, Apol. p. Ilerod., 1, 2, éd.
1735.)
EMPiREAL^ adj., empirée :
Cil ciels de rouge couleur est ly cielx
empireal. (Guiart, Bible, Richel. 159, 1" 3.)
EMPiREMKNT, - eireiiient, - erre ment
- oiremeiil, s. m., détérioration :
Celé l'en fera tele amende
Que ses ducs e contes nomez
Li rendra sains et délivrez
Senz empeirement de lur cors.
(Ben., D. deNorm., II. 2780. Michel.)
Unqnor quiert nostre emperrement
Et nostre deseriteraent.
(ID., ib., 11, 1G226.)
C'y meleray la main, se je puis, tellement
Que nuls lieras n'y pora mettre empeirement.
(Cher, au cygne, 28137, ReilT.)
Certes el men empeirement
N'en ert le vostrc amendement.
(Tristan, U, 200. Michel.)
S'il avenoit empirement en la terre. (1261,
Arch. J 1124, pièce 2.J
Se li sers que l'en demandoit fu empoi-
riez par la tricherie a celui qui le porseoit,
et il est aprez morz par autre cause sanz sa
corpe, ii empoircmenz ne sera pas proisiez.
(.Digestes de Just., Richel. 20118, f» 89'' )
Or va tôt par empirement.
(Rose, 8394, Méon.)
Que ilz ne mettent en la chandelle point
d'empirement. (1294^ Arch. JJ 205, pièce
304.)
Si par cas sel monnoye d'Escoce soit
empeiré soit celle monneye issiut empeiré
mys a meyndre priée solouqz la quantité
d'empeirement.{Stat. d' Edouard III,anxi,vil,
impr. gotli., Bibl. Louvre.)
Lequel scel estoit sain et tout entier
sans aucun empirement ny cassement y
avoir. (1397, Cart. de Reseigné, ms. du
Mans.)
Chascun revendra a ses terres et heri-
taiges.coume dit est, sans ce que pour de-
molicion ou empiremens, gardes de place
ou reparacions quelconques, on puist riens
demander l'un a l'autre. (Monstrelet,
Ckron., U, 187, Soc. de l'H. de Fr.)
Celui qui la mauvaise guerre commença
empirera parmy le monde, et fera grant
donmage, mais sou empirement ne sera
pas tout par sa coulpe. (Les Prophecies de
Merlin, f» 6", éd. 1498.)
Nos meurs sont extrêmement corrom-
pues, et paucheut d'une merveilleuse in-
clination vers Vempirement. (Mont., Ess.,
1. Il, c. 17, f» 281 V», éd. 1SS8.)
Quelques Dictionnaires modernes enre-
gistrent empirement, comme terme vieilli,
signifiant état d'une chose qui empire,
aggravation.
EMPiREU, V. a., blâmer :
Jehan Blatier dist au suppliant qu'il les
avoit empirez et les avoit nommez et
baillez par escript, a quoy ledit suppliant
respoudi qu'il ne les avoit point empirez
ne blasmez. (1475, Arch. JJ 193, pièce
1496.)
EMPiREUR, empereur, s. m., celui qui
empire :
Issi (Saladin) se fist empereur,
Mel fist pas, mais empereur,
Car sei meismes empeirot.
(De la Guerre sainte, Vat. Chr. 1G59. P 11".)
Vous vivez comme rois ou bien comme empereurs,
J'entcn comme larrons, brigans et empireurs.
(Imbert, Sonnets exotr., l'° p.. p. 24. éd. 1578.)
EMPissEE, enp., adj. t., ayant bon pis :
Une cherve qui molt bien enpissee estoit
L'enfant prist a ses dens. mie ne le bleçoit,
Par dedens son repaire esramraent le portoit
En une haute roche ou une kave avoit
Grande, lee et parfonde, et la le nourissoit.
Ijiist. de Ger. de Blav., Ars. 3144. t" 145 v°.)
EMPiTivAXT, adj., qui a pitié, qui a
compassion :
Et il ert de nous empitivant si nous
eions gardée et fait tousses comandemens
devant le Seignor nostre Dieu si com il
nous maunda. (Bible, Deuter., ch. 6, vers.
25, Richel. 1.)
EMPiTivER, enp., V. n., avoir pitié,
Otre touché de compassion :
Cil prestes a Nostre Signors, que enp-
Hue al poevre. {Bible, Proverbes, ciiap. 19,
vers. 17, Richel. 1.)
EMPITRER, voir EMPETRER.
EMPLACEMENT, S. m., assignation, do-
nation :
Par ces présentes transportons, livrons,
asseons et assignons audit principal cha-
pelain... a estre di>tribuez par sou ordon-
nance tant pour lui que pour les autres
chapelains qui diront et célébreront les-
dites messes, qui.tre viugt livre? de rente
valantes el levantes par chascun an, a estre
prises et levées... tant sur nos dixmes de
la paroisse de Plouueour que sur nos re-
ceptes... de nostre chaslellenie de Lesne-
ven.., |iar deux termes chascun an, jiar la
main de nostre receveur desdits lieux,
jusqu'à tant que uous eu ayons fait assiette
et emplacement autrement audit chapelain
et gouverneur, (li^i. Fondât, du cliup. de
Folgoct, ap. Lob., Il, 983.)
EMPLACiER, verbe.
— Act., placer, employer :
Pour tourner, convertir et emplacier en
la suslentacion et admendemeut d'icelle
chaussée. (1363, Ord., iv, 729.)
— Réfl., se placer :
Le long de la grande rue a deux rangs
s'emplacerent. (U'.\uton, Cliron., Richel.
5082, 1" 106 r».)
Des corps mal unis, qu'on empoche sans
ordre, treuveut d'eulx mesmes la façon de
se joindre el s'emplacer les uns parmy les
autres. (Mont., Ess., m, 9, Louandre.)
— Emplacié, part, passé, placé :
ISons par la mer travaillez et lassez.
Devant les ïurcz nos sièges emplacei,
(D'Auton, C/iroB., Uichel. 5082, f 205 v'.)
EMPLAGE, amplage, - aiye, enp., s. m.>
action de reinplir,de compléter, ce qui sert
h compléter, à remplir :
Auquel (bois) nous av.ms vendu la ton
ture six livres douze sols tournois jiour
chascune acre, sans emplage. (1310, Arch
JJ 45, pièce 139.)
.XI. arpens et .i. quartier, chiet pour
emplage .u. arpens .m. quartiers de bois.
(1319, Arch. K 40, pièce 28.)
Nous avons fait mesurer es bois du
mont le coule quatre vins et onze acres de
tallis sanz i mplage ou il n'a point de grant
bois. (1321, Arch. JJ 60, 1" 139 V.)
Lesdiz fermiers maintenoienl... que non
contrastaus V emplage fait es cliarretes, ils
estoieut en saisine pour le roy de faire
apporter l'eullage au celier, ou les vins
de la prise sont, par les marchaans pour
les diz vins aeuller et emplir. (1322, Arch.
JJ 61, pièce 439.)
Pour em/)/nffe acheté pour emplir lesdis
vins a eucaver. (1328, Compte d'Odarl de
Laigny, Aich. KK 3\ f" 18 v°.)
De ce chiet pour amplage .xi. arpenz
.liil"» IX. perches. (13:12, l'risie des for.
deJ. de Bourg., Arch. P 26, pièce IIS.)
11 chiet pour amplages. (Ib.)
Pour Venplage de .xilll. queues de viu.
(1333, Compte d-; Odarl de Laigny, Arch.
KK 3^ 1» 236 r".)
Despence de vin beu, pour dechiet et
emplaiges. [Compt. del'hôt.-l). d'Orl., 1392-
1400, f 7 v°.)
Je TOUS feray bien vostre emplage.
(Miracles de Noire Dame, \, 8, 101)5, G. Paris.)
EMP
De chacun jeptier un boisselrt de plus
plu?, et de moins moins au farl'emplaige.
(1430, Cart. de Laigny, Richel. 1. 9902,
f" 148.)
.XLVi. marches qui sont en l'emplaige
d'icelle viz. (1490, Arch. K 272.)
— Fig., remplissage :
La fiiull faire (la narralion) bien dilicudee
snns cmplage. (Fabri, Blict., î" 20 v, éd.
1521.)
— Au feur l'emplage, k proportion ;
C.ir qii.TDl lionis pense qu'il n'est riens
Fors ponrreture et viez nierrieus,
lilt q-i'il lui esliiel ce passaige
Passer cl paier son tmaige.
Et qu'il aura an feur Vemplaige
El trop plus de miuiï que de hiens...
(Jtn. DE Meo.vc, Très., 13-24, Méon.)
Si aucun prend un lieritape censuel, a
rente perpétuelle chacun Iranc de rente
est estimé a treize livres tournois, doit le
preneur quatre sols, et au feur \ empiaige.
ICout. de ilonlargis, Nouv. Coût, cén., I,
916.)
Au feur Vemptage. Ex alicujus rei modo.
HuJHs rei rnliuue habita. Be ad proporlio-
neni et œquilibrium ac éequiiondium con-
stitula deiluclaqLe. Alaraisou, proportion
et correspondunce de quelque chose. (Ni-
COT.)
Le quintal de canelle vaut cinquante
escus et l'once au feur l'emplage ou a pro-
portion. (MoNET, Parallèle des langues,
Kouen 1632.)
EMPLACER, V. a., ouUler, faire l'em-
plage :
Lesquiex (tonneaux de vin) ne furent
touz plains et aoiiillez et touz emplages.
(13b9, Jovrn. de la ilép. du R. Jean, Douet
d'Arcq, Ccvipt. de l'Argent., p. 203.)
EniPLAiDE.MENT, cmpledcmeut, s. ni.,
procès :
Pur enpiedement. (Ms. Bodl. ripbv 86,
i' 28 r».)
En quoy il a forestier qui le doit parder
(celui bois) et respondre di s ewpledewens.
(1413. Venomhr.du baill. de Caux, Arcb. P
303, 1» 101 i°.)
En laqudle il a sergent et forestier pour
garder lesdils bois et en apporter et
rendre les cviplcdemcns dis malluiteurs.
(76., 1° 101 v»)
Et sy avons les pronffiz et revenues des
emplaidtmcns et aultrcs enpiois trouves et
apportes par noz serpens ou loiesliers en
nos bois et Ion stz. (14C0, fieg. de la tem-
por. de l'cv. de bay., 1» 4 v", Ci.apitre de
Bayeux. )
Sans ce que on en puisse faire action ne
poursuite aultrement que par emplaide-
mtnt. (Ib., ^46 v».)
Eiupi.AiDiER, - eider, - edier, - edder,
enpl., V. a., mettre en cause, traduire en
justice, poursuivre, actionner :
.Ne ke noi n'en densent eupleider ne grever.
(Garjiier, Vie de S. Thoiii., Ricliel. 13513,
f° 14 r".)
(Jui une bri-bis emplaida.
Devant jiislise l'amena.
(Fabl. iLiupe, Iticliel. 15213, 1° 59 r«.)
Jojettai voz choses de la nef pur pour
de rriort, il de ço ne me poez enplaider.
(Lois de Guill., xxxvill, Cbevallet.j
EMP
Ke s'il emplaident home ne feme ki soit
habitans en le vile a autre laie justice ke
a celi de celé vite il en est a .ix. lib. de
fourfait. (Bans d'Uénin, Tailliar, p. 402.)
Se jou emplaidoie... et jou devant juge
ment enipresisse deniers. (1237,Arch.k 30,
pièce 210.)
Se aucuns est eniplaidies de larrecbin
devantla loi et il n'aura esté troves a pré-
sent fourfait. (1253, Coul. de la terre de
Merk, Lies d'Artois, 234, Arcli. Pas-de-
Calais.)
Cit ki autrui enpiaide
Et at souQ oues coveile,
ISet deit partout linchir ;
Iceo est 1ère ne rente.
(Les Pioi>. del vilain, ap. Ler. de Lincy, Prov.,
p. 465.)
Por porter garant, doit çascuus laissier
son juge et aler porter garantie de le coze
qu'il bailla ou délivra par devant le juge
ou cil est empledies qui a mestier de son
garant. (Bkaum., Coût. duBeauv., c.xxxiv,
46j Beugnot.)
En la segonde (part), demande l'en se
il a ensint es letres : Ge me plain decestui
et de plusours autres, saver se plusours
autres puent estre somons et enpledié?
(De Joslice et de Plet, I, 4, 1 4, Rapetti.)
Se tu pledes, ou se tu es enplaidiez. (P.
DE Font., Cons., iv, 16, Marnier.)
Se aucuns replegge home, que l'en en-
pteide de meffet, d'estre a droit, en autretel
point com il i ert le jor qu'il le repleja, le
doit rendre jusqu'à la fin du plet. (Id., ib.,
VIII, 1.)
Tu n'as nule reison â'empleidier ta mar-
rastre por le covenant qu'ele fist a ton
père. (Id., il., XV, 14.)
Celui qui est trez en cause ne puet pas
empleidier celui jiar devant l'arbitre qui l'a
trait en cause. (Ort/i». Tancrei, ms. de Salis,
f 1'.)
Li Manicbian n'aient nule poesté d'fin-
plaidier aucuns ne d'eslie avocat por
aucuns. (Code de Just., Ricbel. 20120,
1° 20 r».)
11 averont et trerront hors de la court le
vicount les gentz de lour mester enpledez
de chose qe touche lour mester. (Lib.
Cuslum., 1, 123,28, Edw. I,Rer. brit.script.)
Qu'il su deporche don plait de quoi il
empledde le bourgcis. (KoisiN, ms. Lille
266, p. 32.)
Un siens oncles t'en cmplaidoit ,
ïolir li veut sa teneure.
(Gilles Ile Chin. 4255, Reiff.)
Femmes ne pevent eslre ewplaidees pour
leurs maris. (BouT., Somme rur., 2° p.,
f 54'', éd. 1486.)
Se on les trouve dedens l'an hom les
l>c\M emplaidi'r. (1460, Rfff. delà lempor.
de l'éo. de Bayeux, i" 46 v», Chapitre de
Bayeux.)
Et liels tenants ne emplederont, ne ser-
rant empledes de lour teuements per briefe
le roy. (Littl., Inslit., 76, Houard.)
— Interpeller ;
El li Irailres l'emprenl a emplaidier.
(Aubery le Bvurgoing, p. 7ti, Tarbé.)
— Emplaidié, part, passé, qui a un pro-
cès, plaideur ;
Mors apaise les emplaidies.
(Thib. de Mablt, Vers sur la mon, xixu, Crape-
let.)
EMP
6.3
— Qui aime à chercher querelle, à
parler beaucoup ;
La dame n'erl pas enplaidie,
Ain» fu d'une manière coic.
(.Couci, 470, Crapetel.)
EMPLAiDoiER, - dicr, amp.,\. a., mettre
en cause, traduire en justice, poursuivre,
actionner:
S'il en i a nul ki habitant de le vile
emplaidié se ce n'est par tel devise ki ci
est laite. (Dans d'Hénin, Tailliar, p. 402.)
Amplaidioient ne travilloient nulz de-
ceals (Fenal 1303, Cart. de Metz, Bibl.
Metz 751, 1° 9 r».)
Pur ceste loy peus et dois scavoir que le
père pour le fait de son fils ne peut ne
doit estre emplaidoie, jassoit ce qu'il soit
encore en mamburnye au père. (BouT
Somme rur., 2' p., I» 55", éd. 1486.) ''
EMPLAiEu, enpl., V. a., cou\ rir de plaies:
Li reis li a mande sovent
Qu'il li fail lorl, si li anicDt,
Ne li porte nute manaie.
Ses renies prent, ses genz enplaie.
(Ron, 3° p., 10770, Andresen.)
A coni e plus, ço vus pnis jurer
En i flst Itous les chies voter ;
Il renafrent, si lui enplaient,
Dnnt la sue genl mutl s'esmaienl.
(Ben., D. de Nom., Il, 873, Michel.)
— Emploie, part, passé; mai lien emplaié,
plaie qui n'est pas dangereuse :
Mes cis aient bonne menaie,
(Jui de cete ficiche (de Beau-Semblanli esl plaies.
Ses mans eu esl raielx einplaies:
Car il puel tost santé alendre.
S'en doit eslre sa dolor niendre.
{Rose. 1136, Méon.)
EMPLAiNDiiE, - pleyndrc, (s'j, v. réfl.,
se plaindre, porter plainte en justice :
Il s'empleynt de trespas let si fresche-
ment après le jugement. (1304, Year books
o( tlie reign of Edward the first. ycars
xxxu-xxxtll, p. 7, Rer. brit. sciipt.)
EMPi.AiRE, V. n., plaire :
Car quant plus sueffre li amans painne
pour ses amours, et com plus li sont
constant et plus \' emplaisenl Vi délit et ata-
lentent des]iuis qu'il i puet avenir. (Estoire
Julius César, ms. S. -Orner 722, f 141'.)
EMPLAITE, voir EMPLETE.
EMPLAITRE, VOir EMPLASTRE.
EMPLANTER, c«p., V. a., planter :
Tout le contour de ces rochers esl em-
planlé de bois. (Desrr. de l'Ethiopie, p. 17,
ap. Léon, Descr. de l'Afr., éd. 1556. )
— Fig., implanter:
A ceste cause dirent que ces deux ars et
sciences oroieiif par les Caldeyeiis esté en-
plantees en Egypte, duquel lieu elles vin-
drent aux Créez. (Chron. et hist. saint, et
pro/'.,Ars. 3515, f» 105 r».)
EMPi.AQUER, amplacquer, v. a., plaquer
dans :
Scellé d'ung sceau en cire rouge amplac-
que en cire blanche. (1380, Concess. dl
l'angal aux bourg, de Clerval, Anb. mun.
Jloutbeliurt.)
EMPLASTRATioN, S. f., emplâtre :
94
E.VII'
Emplastrations de fueilles d'acetouse
cuites en vin. (Brun de Long Borc, Cî/rttr-
gie, ms. de Salis, 1» 29S)
Le troisième est aceomply par la réduc-
tion du t)oyau avec la main, olclystere, ft
baina, et ventouses, et emplasiralion de
lenitits. (Jour., Gr. Chir., p. 566, éd. 1598.)
Il faut que le médicament suppuralirsoit
chaud et humide, avec quelque emplasira-
lion et viscosité. (Id. ,ib., p. 660.)
— Action de poser un emplâtre, au fig.:
Cela me faict craindre qu'on veuille l'aire
quelque emplastration qui soit une vaine
apparence, [ilustosl qu'un vray et salutaire
remède. (D'OSSAT, Lelt., 23 avril 1600,
éd. 16-24.)
La langue moderne a gardé emplasiralion
pour désigner une sorte de greffe.
EMPi.ASTitE, -aislre,-aitre, amp.,s.m.,
emplacement, place à bâtir :
C'est assavoir une maison, uns OHip/aslrcs
et les appartenances. (1309, Arcii. JJ 41,
f» 91 vo.)
Avecques le pressour, pranges, meis,
povirprls et euplaislres desdites mesons
ainssi comme elles ce comporteul. (1324,
Arch. JJ 62, f 119 r°.)
Pourpris et cmplailres. (Ib.)
Item Vamplastre d'une viez maison assis
a la bouquelerie. (1336, Arch. JJ 70, f° |
106 r».)
Une pièce d'emplastre acquise de Beatris '
de Coulleges prisiee douze den. de rente.
(Ib.)
Item sur Vemplastre qui fu Roulin, une
grant mine d'avainne... Item sur une am-
plastre et pourpris, qui fu au chemin era-
pres le pressouer. (1330, Arch. JJ 80,
pièce 17.)
Robert, duc de Bar, marchis don Pont,
savoir faisons que lu maison, emplaslre et
ediiiement, que les religieux, abbé et cou-
veut de Saint Benoit en \Veyure ont eu
nostre forteresse de La Chaulcie nous,
désirant de tout nostre cueuer les biens,
prouffls et utilités des églises et le divin
service eslre augmentez, avons, de nostre
certaine grâce especial, admorti et par ces
présentes admortissons, et voulons que
yceulx religieux puissent tenir et possider
iceulz maison, emplaslre et place. (1377,
Arch. de l'anc. abbaye de St-Benoît, np.
Servais, Ann. histor.'du Bn?TO!s, I, 492.)
Emplaistre, amplaslre. {Acle de 1410, ap.
Le Moine, Diptomat.)
L'n emplaslre en S. Père, auquel souloit
avoir une niaisou. (Cft. de 1463, ap. Duc,
V, 293''.)
EMPL.\sTREMEXT, S. m., emplâtre ;
Emplastrements desseichants la matière
qui dellue. (JouB., Gr. Chir., p. 153, éd.
1598.)
F.MiM..\STRUR, V. a., Sceller, insérer:
Nous appelons incerer ou emplastrer,
quand une chose ou plusieurs sont dures
et seiches d'elle mêmes, et n'ont pouvoir
d'entrer aux métaux ne de mesler ne dis-
soudre. {EUX. des Pliilos., p. 14, éd. 1357.)
Pour avoir souldé deux grandes barres de
fer pour les mectre a la pomppe du Murtho-
ret et les avoir emplastrees dans la mu-
raille. (lo62, Dêp. de deux jur., Arch. Gi-
ronde.)
— Coinrlr d'un emplâtre:
EMP
Je Vemplaslreray tant qu'il soit guery.
(Palsgh.we, Esclairc, p. 691, Génin.)
Cf. Emplastrir.
EMPL.\sTRiR, V. 3., Insérer, sceller:
Premièrement la chose que l'on appelle
elixir, purger, sublimer, calciner, distiler,
résoudre, rongeller. incerer ou emplastrir.
{Elix. des Philos., p. U, éd. 15S7.)
EMPLÉ, s. m., le poursuivant en jus-
tice :
Coviendra especifier quant centz des
acres, choses de h'^stes, et en qui seisine,
solon ce que Vempli- déclama especialement
en court. (Britt., Loix d'Angl., f» Ibl, ap.
Ste-Pal.)
ESIPI-EBEMENT, VOir EMPLAIDEMENT.
EMPLEDIER, VOIT EMPLAIDIER.
EMPLEix, S. m., plaine, terre-plain :
Kn un emplein nnt prise lar estage.
(fio/., 3l2a, ïar.,Mûller.)
EMPLEMENT, S. m., action de remplir'
se compléter :
C'est tout vraiement que je face la dis-
position de tout le monde et les vertus del
commencement des elemenz, et X'emple-
menl et la moitié et le restorement des
tens, et les muemenz et les aemplissemenz
des tens. {Bible, Maz. 684, f" 13=, et Richel.
901, f 13''.)
EsiPLER, enpler, impler, verbe.
— Act., remplir, combler :
E emples chesquune beste de beneieun.
(Lib. Psal., Oxf., cxuv, 17, .Michel.)
Tant quierent de vitaille que toute la nef emplenl.
(Ayc d'Avign., 235.^>, A. P.)
Ta vas preeschant atenanr.e.
Voire voir, mes j'emple ina pance.
(Itose, Ricliel. IS'S. f fli"-)
De ilonche oiidonr senti .i. flair
Qui tonte emploit et lai et l'air.
(iiir. de Si Eloi, p. 23. Peisné.)
Que nous tend rouis et empleroms entiere-
i ment les covenaunces. (1278, LcIt. du D. de
lirab., Bym., 2' éd., t. II, p. 102.)
Encor cloes de fnst façoient
Et de pierres si les imploient
Que...
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Ricliel. IGO-l,
1 f° 59M
I Euquel drap y a quatre grans leons em-
plans le champ de ladite chape. (H76 Joy.
j égl. Bay., f° SO'', Chapitre de Bayeux.)
I II prent une couppe d'argent, si Vemple
d'eaue. {Lancelol du Lac, 2' p., ch. 119, éd.
! 1488.)
; S'il y a quelque contention ou division
j en la ville, quelque meurdre ou quelque
larrecin, l'on remect tout au juge et luy
emple l'en toute sa main. {Contred. de
Songecr., f 106, éd. 1330.)
— Réfl., se remplir :
Il s'eschaufe de bon vin et s'emple de
grans viandes. (J. DE Salisb., Policrat.,
Richel. 24287, f'>91''.)
Qui tant de jalousie s'emple.
(Jaloux qui hat sa fem., Poés. fr. des xv' et xvi°
s , III, 16i.)
— Neutr., dans le même sens :
Les rnes impleiU de la gent mescreaot.
(IIerb. Leduc, Foutq. de Candie, Richel. 25518,
f» 121 r°.)
EMP
Et se elle repare an temple
Qui de peuple mainle foiz enple.
(Clé d'amour, p. ifi, Tross.)
— .A.ct., accomplir :
Mon cœnr n'a garde d'estre sain.
IMonnyere, quant je vons contemple.
Jusque se que voslre rœur emple
Et asouvice mon voulloîr.
(Farce de deiilz getitihhoptmes et le nwuntjer, p. ^2.
ap. Ler. de LIncy et Michel, Farces, Moral, et
serm.joij.. t. II.)
EMPLESsiER, enp., (se), V. réfl , se dé-
tourner, changer de vie :
Maintenant ooblienl Inr veu,
Et se rabandonent au feu
Del mont et a la convoitise
Qui a malfaire les .Tlise,
Ja por çou ne s'enplesieront
Ne mal a faire n'en laironl.
(Sle nais, Ars. 3:;27, f» 13".)
EMPLF.TE, - elle, - aile, - oilte, ampl.,
s. t., affaire de guerre,vigueur guerrière :
Anglois sent gens de fait et d'emplaite,
et an cas que vous les ayez vous en ferez
bien vostre emplaite et bèsonsne. (Froiss.,
Chron., liv. IV, p. 222, éd. ig."9.)
A cest assanlt la et amplete
Si furent lors failz chevaliers
Cousinol, Rivière, Fayele.
Et antres vaillans escuiers.
(Martial, Vig. de Cliarl. Vit. K IllI, éJ. 119,3.)
Talehot si estoit monlé
Sur une petite haqnenee.
Et autres près de son coslé
Huit cens ou mil Angloys A'amplelle.
(Id., tO., N I.)
Mnis l'en jetta une bombarde
Contre les murs de telle amplelte
One fist ung pertuys et passade
Ou eust passé une charetle.
(Id., ib., K III.)
— Emploi, place, position :
Vemploilte me sembleroit bien plus
rovale. (.Mont., Ess., 1. III, c. 6, p. 80, éd.
1395.)
.Morvan, emploite, place, position.
EMPLEURER, VOÎT EMPLORER.
EMPLEYKMENT, VOIT EMPLOIEMENT.
EMPLEYXDRE, VOÎT EMPLAINDRE.
1. EMPHER, V. a., remplir :
Conppps et henaps empiler.
(J. Lepevre. la Vieille, 180, Cocheris.)
2. EMPLiER, voir Amplier.
EMPLiQUER, V. a., embarrasser, en-
gluer :
Visco empliquer, engluer. {Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
Guernesey, emplôquer, enlacer, entor-
tiller.
EMPLIR, voir Amplir.
i EMPi.issEMENT, emplijssement, s. m.,
action de remplir, de compléter :
De cuer arnnt emplissemenl
Et joie panlnrablement.
(ttom. de S. Graal, 919, Michel.)
Selonc Vemplissement desjors. (Gdiart,
Bible, Ezec. ms. Ste-Gen.)
EMP
Empllssement, implecio. {Gloss. galt.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
— Accomplissement :
Pour la deffaute de VemplissementeX de la
puarantie des couvenanz. (Dec. 1290, Ch.
du vie. de Baieiix, Trinité de Caen, Arch.
Calv.)
Li emplissemens de ta sainte -rolenté soit
a moi souvraine consolation. (Vie de S.
Franc. d'Ass., Maz. 1351, f°64^)
Mes saches qne se Tenuz sni
Qa'enpiissfment face de lui (de la loi).
(Macé de i\ Chakité, Bible, Ricliel. 101, f° 139''.)
— Paiement complet :
Jusques a planier emplissement d'icelles
(debtes). (1319, Arcli. J.I 58, î" 25 v».)
EMPLOE, S. t., petite cai'afe, burette
dont on se sert à l'église :
Une emploe d'alebastre ou de cristal.
(1387, Arch. JJ 130, f» 116 r».)
EMPLoiAL, S. m., marché :
Du commencement des balances duques
a Vemploial des poissons. {Hagins le Juif,
Richel. 24276, f' 4 r».)
EiiPLOiANCE, S. f., action de ployer :
Implicatio, emploiance. (Gloss. de Cou-
ches. )
EMPLoiEMENT, - oycment, - eyemeiït,
s. m., action d'employer, emploi, usage ;
Voulans que lesdits assiettes et paye-
ments, qui par vostre ordonnance auront
esté laiz en ceste partie, soient d'autel
effect et valeur en toutes choses en em-
ployement et allouement de comptes et
autrement, {Lett. andpap. illustrât, of Ihe
wars of Ihe Eiigl. in Fr., dur. the reign of
H. YI, p. Lxxv, éd. 1861.)
Et ferra chescun des ditz hostes registres
et escrier en un livre de temps en temps
toutz les ditez uiarchandisez que les ditez
marchantez aliens averont et resceyveront,
et toutez les vendes, achates, contractz et
empleyementz qu'ilz feront per lour scieu
et survieu, et le transcript eu ferra porter
devant les tresorer et barons del escheker
du roi deux foitz per an. (Slat. deHenriVI,
an xvill, impr. gotb., Bibl. Louvre.)
Que chescun tiel marchant qui amesne
ou face amesner desore en avant ascuns
marchandises et lez dischargera deins
ascun porte ou lieu dudit roialme les mette
a vendre per survieu des ditz hostes et face
pleyn emploiemenl de toutz mesmes les
marchandises forsprises toutes maners de
draps d'or, d'argent et de soye dedens
seps moys... (76.)
Sans ascun employement du dit or et ar-
gent. (Ib., an XXV.)
Beslowyng, employement. (Palsgrave,
Esclairc, p. 198, Génin.)
Employement et despense. (R. Est., Pet.
Dict. fr.-lat.)
EiiPLOiER, enp., V. a., plier dans,
mettre dans, enfoncer :
Que parmi le 'ors li enploie
Le fer dont la lance ne ploie.
(Perceval, ms. .Montpellier H 249, (" 251".)
El vit de rarm[e]ure son achier li emploie.
(Li Dast. (le Iluitlon, 62i, Scheler.)
— Par extension, placer :
EMP
Apres celui eslurent dont Garin le Poliier ;
Ne sorenl la corono allors miax ampioier.
(J. BOD.. Sax., IV, Michel.)
Et se vous vees que la corone soit mius
emploie en l'un de vous qu'en moi. je m'i
otroi volentiers. (Chron.de Rains, p.i48, L.
Paris.)
Et nous ne veyraes ou li roiauraes de
Jherusalem /"«stmius emploksQne en vous.
{Ib., p. 86.)
— Appliquer, asséner :
Et la beste s'est eslaissie.
Seure [i court, che m'est avis,
Lanchier le cuide en mi le vis;
Î^Iais Gerars son mante] li ploie.
Li serpens son cop i emploie.
Tout le brulle et art et esprenl.
(GiB. DE MoNTB., Violette, lOlS, Michel.)
Qui li veist l'espee manyer
Seurement et ses coups employer
Ne deist pas qu'il eust cuer lanîer.
(Ei!f. Ogier, 6141, Scheler.)
ChascQQS des princes son coup i emploia.
{Ib., 7100.)
— Emploier une faveur, l'adresser, l'of-
frir, l'accorder :
Bien enploiames l'ounour et la douçour
Que li moustrames, je et vous, l'autre jour.
{Eiif. Ogier, 67i4, Scheler.)
EMPLOiEUR, - oyeitr, s. m., celui qui
emploie, qui se sert de :
Ledit Jehan Bardel promist par sa foy
les dites .xxix. 1. .xv. s. de croiz de cenz...
et emploier en ladite melioracion les dites
.V. c. 1. ; pour ce ans prières et mande-
ment dudit Jehan Bardel se hrent et chas-
cun pour le tout et establirpnt en bonne
foy pièges et principaus deteurs et em-
ploieurs, et tant eus comme ledit Jehan
Bardel obligierent pour cest amendement
mettre. (1304, Cftarf. de Ph. le Be(, Richel.
1. 9785, f» 210 V».)
Sept bulles par lesquelles les papes Clé-
ment V, Jean XXII, Clément VI, Urbain V,
et Clément VII, excommunient tous ceux
qui forgent fausses monnoyes, les achep-
teurs et employeurs d'icelle. (Uu Tillet,
Recueil des Roys deFr., p. 44i, éd. 1618.)
EMPLOiTER, -plaider, v. a., employer:
Peu de gloire me semble accroislre a
ceulx qui seulement y emploictent leurs
oeilx, au demeurant y espargnent leurs
forces. (Rab., 1. III, prol., f» 7 v», éd. 1S52.)
Morvan, empiéter, faire des emplettes.
EMPLOiTTE, voir Emplete.
EMPLOAiBER, - plomcr, V. a., garnir de
plomb ; fig., alourdir, appesantir :
Lequel des dieuj enipenna de fureur
Ton dard meurtrier a la pointe dorée?
De quelle main fut la niieu.x enferrée,
Et quelle trampe emplomlia sa vigueur?
(II. Belleau, Poés., I, 148, Gouverneur.)
L'oisiveté qui trahit les desseings,
Emparessoit. sons l'oubly d'ignorance,
L'esprit couard, contente d'apparence,
Qui emplomboit mes pensers les plus sains.
(LoYS LE Caro.\, l'oés., f° 71 V», éd. 15S4.)
— Emplombé , part, passé , garni de
plomb :
Pour pescher en vivier, ou en estang, on
doit avoir des filez qui ateignent de l'une
rive a l'autre, emplomez dessoubz, et non
E.MP
65
pas dessus, afin que le filé aille au fonz de
l'yeaue. (Chasse de Gaston Pheb., ms.
p. 299, ap. Ste-Pal.)
— Fig., alourdi, appesanti :
Ils avoient les oreilles tellement etn-
plombees et sourdes qu'ils n'entendoient
ce que leur disoit le loup. (Lariv., Facet.
Nuicts de Slrap., X, m, Bibl. elz.)
— S. m., sorte d'instrument garni de
plomb :
Ceux qui suans en la carrière
Laissoieut leurs comp.'igaons derrière
Et ceux qui de grands emplombez
Meurtrissoient la cbarr empoullee.
(Ro.is., Od., V. II, Bibl. cli.)
EAIPLOMER, voir E.MPLOMBEH.
EMPLORER, - orrer, - ourer, - eurer,
enpL, anpl., v. a., pleurer :
Ore est ocys
La tlur de pris,
Que taunt savùii de guerre,
Li quens Montfort;
Sa dure mort
Molt enplorra la terre.
(Compt. sur la mort de Sim. Ji .voulforl, Brit.
Mus. Harl. 2â33, V 59.)
— Emploré, part, passé et adj., fondant
en larmes, qui est dans les pleurs, pleu-
rant, larmoyant, éploré :
De pitié et de joie fa checuu enptorez.
(Fierabras, Vat. Chr. 1610, f» 90''.)
Moult faisoit laide chiere, et moult ert emplouree.
(lierte, xvi, P. Paris) Scheler, esploree.
Silènes ot .i. enfançon.
Dont je vos di en cest sarmon,
Qne puis le jor que il fu nez
Fa li enfes ci enplurez
Qu'oaques la mère ea son vivant
JNe pot fere mengier l'en faut.
(Naliu. iV.-S., Reiosch, die Pseitio-Ecangelie»,
p. 57.)
Maintes dames en seront a toz jorz mes
emplores et en larmes. (Voy. de Marc Pot,
0. CGVlli, Roux.)
Tristes, dolens, mas, emploures.
(Rose, 15148, Méon.)
Tristes, dolanz, maz, anploures.
(Ib., Ilichel. 1573, t° 1-25".)
Qui plus haut brait et crie, qui plus est emplourez.
(J. DE Meu.\g, Test., Val. Chr. 367, f» 8''.)
emplorez.
Uu., ib., 417, Méon.)
De dolear, de tourment et d'engouisse enploree.
(Girart de Ross., 5930, Mignard.)
Si ont i] grant compassion
Du peuple triste et emplouré.
Une nuit ot pour euU ouré.
(Comm. le Roi Sounain fu mort, ms. Avrancbes
1682.)
Hz sont tristes et emplourez. (De vita
Chrisli, Richel. 181, f» 114».)
— Avec un nom de chose :
Elle aie visaige tout empleurc;
D'oa lay vient ceste melencolye I
(Greban, Mijsl. de la Pass., Ars. 6431, f 116°)
EMPLovoiR, emplouvoir, enp., verbe.
— Neulr., pleuvoir dedans ou intérieu-
rement :
lmpluere,ejnpioi;oJr. (Gloss. deConcties.)
Impluere, emplovoir. (Gloss. lal.-fr.,
Richel. 1. 7692.)
9
«6
EMP
— Act., arroser de pluie, arroser, au
propre et an fig. :
Et esjois^e foi la (erre, ce est sainte
eplise qui cist cii'l ovt ernjilene et arossee
de la piiiie ries siiinli-s esirilures. {Comm.
s. les Ps., Ridiel. il63. p. 284» )
Et nous nroserl el enpivevent de la doc-
trine df l'evfiufiile. {Jb., p. 287^)
— Emplev, part, passé et adj., mouillé
de la pliile, arrosé, couvert de pluie :
• Cel malin pinl, si (Ist moll lait.
Si fu Gerars mn!t bien niiplus
Et encor li fo de chou plus
K'il aloil a pif. sans clnval.
iGiB. DE MoNTR., Violette, 1358, Michel.)
... A la dame mesaviot,
Qne Sires Ilcrncus ses maris vint,
Toni emplus rt loi inpcleî.
(Df la Dùme qui f^l trois lois entor le moslier. Ri-
che!, l.sgs. f" 6i'.)
Onar souvent ninnilliei el enyilus
Y sui, et rhaul et Iressuez.
(Dits de Bautl. de Condé, Ars. 3524, (" 6».)
Moillies esloil et enpteux.
ySept So(ies, 2567, Relier.'»
DolaDAj mornes, trislres, pensis
Est a Saiul Quenlin reMnns,
Mal aloDrnes, mtillies, etiphis.
(Covri, 2514, Crapelet.)
Toute celle nuit il dcnienloit et disoit :
Quans y en a il d'emboes quans d'emplevs,
et quans qui fslrainf.'i](Dt les dens de Iroit
qui doimeni en nii le marchié. [Légende
dorée, Maz. 1333, f» Bl"-.)
Pollinires qui pnrceue et la lor en et
moDt prnnt joie, qunr trop esloit debalus
et démenés de In priiut Imipeslc. Tant ala
ewplevs et a mal aise qu'il entra en la vile.
(Estories Bogier, Hidiel. S0I25, f° 95=)
Sommes chanlj, frois, mouMlez, emplus,
Nostre vie sur pon se fonde.
(EusT. Deschamps, Poés., Richel. 840, (• 348'.)
— Plein de vin :
Et tant bni qae si fui emplus.
(Watriqoet. rff /a Fontaine d'amours, 174, Scheler.)
— Faire le coc empleu, eslre comme lecoc
enipleu, faire la poule mouillée ; aller timi-
dement et mollement à quelque chose :
Tproopl. Iproupi, bevons hardiement ;
Ne faisons si le coe eviplut.
0. Bon., li Jus de saint Nicholai, Th. fr. an m. à.,
p. 183.)
Molt fttisoil le coc empleu
Li papelarz, li yporrites.
We ilonocho in flumine periclitotn, 152, ap. Mi-
chel, /). de Norm-, t. III.)
Et je las qni sni enrbeus,
Sni comme li cns empitus,
Chiere encline corn afoler
Et comme li maslin fonlez.
(Du vilain Asuier, 14'J, Mcon, Nouv. Hec., II, 240.)
EMPL t;M AILLE, - oîifte , S. t., luse de
chasse pour prendre les oiseaux de rivière;
De cœtero uuUus ausus eril aves ali-
quas caperc cuui quadan: arle vocata em-
plumailhe sive capusier<i, sive cum quibus-
daui aliis artibus anliquis. arte tanien
prœdicta vara dnntaxat excepta. (1311,
Charte tr.érid., Arch. JJ 47, pièce 130.)
EMPLUJiÉ, adj , couvert de plumes T
Prince, on a lis, chambre mal ordonnée,
Gros draps et dors, sanz fenestre fermée.
D'une coule ma couverture y truy.
Sans cuevre chief, on a robe emplumee.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 810, f» 358'.)
EMP
EMPLtJMEOR, - eovr, cvpl., s. m., p.-6.
celui qui se sert de la plume, qui écrit
des caractères magiques, enchanteur :
Or quiert Vevplvvieor Merlin.
(U. DE IIOD., Heratiijis. lus. Vienne, f° 14".)
Merani;is erre, qui va qnerre
Venpiumeor en mainte terre.
(iD., i*., (• 17'.)
Querre V enplumeour Merl
(iD., a., 1M8'.)
Celc respont : Esgardez moi,
Vezci Venpiumeour, jel sni.
(In., ih.)
LI nains me dist, pins a d'un mois.
Si jaraes Irover le dévoie
Nnl jour, que parler en orroie
Ici, a cest nuplumoer ;
Mes je me sui veuuz joer
A la muse par ça delors.
(ID., ib.)
EMPLUMiEii, amp., V. a., flatter, ama-
douer ?
Mes bien sachiez de voir ne vos voil amplumier.
Que an leu de merci vos vodrai dcsfier :
Ne voil que me puissiez de traison reler.
(J. BoD., Su.T., ccLxxiii, Michel.)
EMPLuviÉ, ejï!p;«i/p, enp., adj., mouillé
de la pluie, couvert de pluie :
Pluviatus, enpluviez. (Catftofi'con, Richel.
1. 17881.)
Je Savoie bien que vous venriez tout
mouUié et tout emplvyé. [Ménagier, 1,160,
Biblioph. fr.)
EMPLUYÉ, voir E.MPLUVIÉ.
EMPOENTABLE, adj., épouvantable :
En cel cas paoureus et empoentables,
aucuns escbapent et aucuns sans lésion de
cors meurent. (H. de Mondeville, Richel.
2030, f ^02^)
EMPOKNTER, etip., V. a., épouvanter:
La famé fu enpoenlee.
(J. Lemabchant, ilir. de y.-D., ms. Chartres,
f° 14».)
Deus ! quant crieront ; Outrée!
Sire, aidies a palerin !
Par nui sui enpoenlee
Car felOQ sontSarasin.
(Lai D.4ME dod Fael, Chans.)
EMPOENTiR, enp., V. a., épouvanter :
Si qu'el ne fus! enpoenlie
Tant qne li faillist cors et vie.
(J. Le Marchakt, Mir. de H.-D-, ms. Chartres,
P 24'.)
EMPOiER, v. a., empoisser, enduire de
poix :
Ces nefs clouées ne sont pas empotées, car
ilz n'ont point de pois. {Liv. de Marc Pol,
CLVII, Pauthier.)
EMPoiGNAL,adj., garni d'une poignée :
Les frères fist monter
Li rois sur deus chevaus,
A ctiascun lîst baillier
Une lanpe empoignai.
(Le Jugement Salemon, Kichel. 1593, f 172''.)
EMPOIGNANT, part. prés. et adj., em-
ployé comme adverbe, énergiquement ;
Il dit a celui : N'entens tu pas encore
que je suis philosophes? cil li dist molt
E.MP
empoigvavt : Je l'euse entendu, se lu te
fuses tenus. (HoECB, de Consol., ms.Beme
365, f» 20 vo.)
EMPOiGNEOR, S. m.,celui qui empoigne
une arme, qui la tient dans sa poignée :
Aprei Garsile t'en voit par grant îrour,
A soi mfisrae a dit Veinr-oigneor,
S'il li eschipe, jaraes n'aura honor.
(Olinel, 2002, A. P.)
EMPOiGNEUUE, - «re, enp., s. f ., poignée:
Mont fut bien faite Venpoignure.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 567".)
Concernant les arbres niontans que les
fermiers ont plnntes et cultives, ils doivent
estre hors de \' empoigneure de I honme,au
moins nu dessus de huit pouces de circon-
férence, a la biiiiteur de l'honme. (Cout.de
la seign de Pilgam, rubr. IV, art. II, Nouv.
Coût, pén., I, 542.)
EMPOiLLiF.K, empouiller, v. a., ense-
mencer, garnir une terre :
S'aucuns fait paisire une beste ou plu-
sieurs en aucune terre empouille[e] ou en
aucun jardin ou près qui ne soit encores
despouillé, soit de jour, soit de nuyt, l'a-
mende est arbitraire. (Coust. du xiV s.,
Arch. législ. de R-ims, i' p., vol. I, p.XI.)
Enft emblavée et empoilliee a froment...
une pièce de terre. (1415, Arch. JJ 168, pièce
383.)
Heritnpes empouilles aboutissans sur
chemins publiques aux issues des villes et
villages sont tenus de cloison depuis la S.
Marc, vignes depuis l'Assomption {Coût,
de Gorze, xvi, 20, Nouv. Coût, gén., II,
1093.)
Pendant le temps que les terres sont
emblavées, il est prohibé mener bestes
pasturer aux champs tenants et contiguz
auxherilapes empovillez et emblavez, avant
le poinci du jour, el de les y tenir après le
soleil couché. (Coiit. de S.' Mihiel, Nouv.
Coût, gén., II, 1058.)
Empouiller, v. a., se dit encore pour
signifier semer les blés, dans quelques en-
droits.
EMPOiNDRE, evp., omp., verbe.
— Act., frapper, porter un coup à :
Li bers Vempoint. et li vassanj chai.
(Les Loh.. ras. Montp., C 70".)
L'cscn II coupe et l'aubert 11 rompi.
Empoint le bien et li vassaus chai.
(Garin le Loti., 2' chans., xxxv, p. 174, P. Paris.)
Apres les dos les empoindrons
Et en le", sen les enclorrons.
(Bf.n., Troie, ms. Naples, P 15".)
Li bers X'ampoinI et li corps est chen.
(De Chnrl. et des Pairs, Val. Chr. 13G0, f° 20'.)
Enpoiat le bien de grant vertu.
Contre terre l'a abalu.
(Floire el Blanee/lor. 2' vers., 1069, du Méril.)
Parmi le cors U raist l'espié d'acier,
Enpoint le bien, si l'ait fait trabnchier.
vGfr. de liaiif, 2G9, Bekker.)
Si Vempoint de sa lance qu'a terre mort le rue.
(Girart de Ross., 1950, Mignard.)
— Absolument :
U enpoint de vertu, si l'a mort craventé.
(Fierabras. 4343, A. P.)
Si a tant hnrté et empoint
Que la chose est venue a point.
(Chans., ap. Dinani, Trouv. Brab.,
. 45.)
EMP
K.MP
E.MI»
67
— Act., pousser, lancer avec force :
El Ëreut les royaulx amener charrios
tous charges de buselie seelie et bieu ointe
de saiQ et de graisse pour le feu boutter
dedens et eulx ardoir. Et ainsi les enipoin-
dreni a la porte. {Gr. Cliron. de Fr., Ist.
du gros roy Loys, vil, P. l'aris.)
Se lu abandoQoies Ion voile as vens, lu
n'iroies pas ou tu vorroies, mais ou li
vens l'empoindriiil. (Coiisol. de Hoece, ms.
MoQtp. H 43, f" 5''.)
— Enfoncer :
S'en Toslre escu est la croii pointe
Et ea To cuer p:irfonl enpinnle.
(G. DE Coi.NCE, iUr., ros. Soiss., f 146*.)
— Réfl., s'élancer, comme s'empajndre:
Drescent lear voiles, si s'empnignent en mer.
(Les Loh., Richel. 4U88. f° I9j t".)
Ea mer s'empoignent, pais siglerent.
(Wace, Conception, Bril. .Mus. add. 15606,
r» 37=.)
Les patrons firent leur recommanda-
tion a Dieu, que Uieu par sa bénigne grâce
leur laisse faire et accomplir leur voyage, et
puys s'empoindirent eu la mer. (J. d'Ar-
RAS, Melus., p. 1-28, Bibl. elz.)
— Act., fig., appliquer :
Cui Dens at doneit sens za Inrt vers moi s'oie.
Et enpoinge son cuer a enleadre la vie
De celui...
(Vie lie S. Alex., ms. Oif. , CaaoD. mise, l-i,
f° 1.)
Et Toit et esperanche et commans Dien tenir
Et tôt enpoindre a Dieu son cors et son espir.
(De SI Alexis, 108, Heri.)
— Inf. pris subst., impulsion naturelle,
instinct :
Les bestes... seloac lor conceptions
n'uevrent mie, mais selonc le movemenl
et i'empojiidre de nature. (LiArs d'Amour,
I, 3, Petit.)
Cf. Empaindbe avec lequel il semble
avoir été quelquefois confondu.
1. EMPoiNT, enpoint, s. m., attaque :
A ce premier empoint dont je vous vois parlant,
Alerenl nos FMn(,'ais les Engluis si ponssaot
Oui les font recu'er .xx. pit'z, mon escient.
(Cov., Du Guesclin, 2-2361, Charrière.)
Sy en renforcent lor enpoint
Et lor chaple.
(Pastoralet, ms. Brox., f* 51 v".)
2. EMPOiXT, adj., en bon état, en bonne
disposition, dispos :
Si n'est il que frapper en coing
Et hanler en miintz dl^e^s lii;iix,
Eslre tousjours ;:eiit et empoinct.
Et en tout temps e.tre amoureux.
{Sermon joyeux d'un Depuceileur de nourrices, Poe's.
fr. des lï et xvi" s., VI, -200.)
Pour ie dernier ranc de la bande.
Sommes nous pas promptz et eutpnincti.
Bien emplasirez au bras la banJe,
Par des.'oobz je joly pournoincl ?
(Le Triumphe de dame Yerolte, PocS. fr. des xv° et
ivi" 8., IV, 201.)
— Bien empoint de, bien équipe de :
Le roy monta bien empoint de ses ar-
meures a cbeval. {Percefurest, vol. III, ch.
20, éd. 1528.)
l. EMPoiNTE, s. f., syn. d'enquête :
Li meslre de la chambre des enqueslo,
ne peuvent jugier les causes de héritages
mesmemenl de l'héritage le roy, mesquant
il auront veu les enquesles et empoinles il
les raporleront en la granl chambre. (1316,
Ordm. de l'osl. le roy, Arch. JJ 57, f" 66 v«.)
2. EMPOINTE, anp., enp., s. f., choc,
poussée, attaque, charge :
N'y oust tant hardi ne tant coînte,
Di^s que je ver-; eux fis m'empointe.
Que lors ne s'en tornast fuiant.
(Renart, Suppl.. p. 135, Chabaille.)
A celle empointe les ont moult malbaillis.
(Guijiion, -2166, A. P.)
Li nief Gaydon vont ferant raaicment,
A celle empointe en trebuchierent .c.
a*., 7*87.)
Mesire Y. fu abaitus a icelle anpointe.
{Mort Arlus, Richel. 24367, f» 77''.)
Les maislres des Sarrasins donnèrent a
prant empointe un si Ires grant assaut a
ceux qui gai-doient les murs. [Gr. Clir, de
Fr., Phelip. le Bel, vi, f. Paris.)
Et adonqnes en ceste empointe
Les nostres reculer convint.
(Froiss., Poés., I, 303,2781, Scheler.)
— Entreprise ou circonstance difficile :
Qui n'aidera en ceste empointe,
Qui ci fera le mesacoinle,
Poi priserai tout l'autre afere,
Tant sache le papelart fere.
(ROTEB., la Complainte d'Outre Mer, I, 92, Jnbinal.)
.... A ceste enpointe.
(iD., (*., Richel. 1593, f 59 r°.)
Cf. E.MPAINTE avec lequel il semble y
avoir eu quelquefois confusion.
1. EMPOiNTiER, amp., 7. a., enfoncer
par la pointe, et par extens., enfoncer en
général :
Et desoz chascone memale
Li ampoinliez suz la forcelo
tjne espee.
(Dou pecliié d'orgueil laissier, Brit. Mus. addil.
1560G. f» 112=.)
— Empointié, part, passé et adj., pointu,
aigu :
.... Mais ne sai poindre
Ne mouitrer ne dire les poins.
Qu'assez pire ne soit li poins
D'envie par mesdisans pointe.
Que de nul venin ne de pointe
De coûte!, tant soit empoiuliez.
(Watriquf.t, de l'iraigne et du crapot, 176,
Scheler.)
Les .111. ars empo'ml'iez qui portent le
coslé de la cbappelle devers l'église. (1490,
Arch. K 272.)
Le >cor|iion gresleus et empointe. (Grevik,
CEuv. de tiicandre, p. 13, éd. 1567.)
2. EMPOINTIER, - ter, enp., verbe.
— Act., avec un rég. de chose, préparer :
Geste guerre moult bien apointent.
(Athis, Ars. 3312, (' 91 v», col. 1.)
empointent.
tVar. indiqués dans la copie de Sainte-Palaye.)
— Garnir de ce qui est nécessaire :
Lasse ! quel bliaut me vesti
Amours, quant Ylles m'acointa I
E le coisi, e le enpointa,
De dolor Ost la gtronee
Qui m'a trestote avironee.
De Ions sospirs, de gries espoinles
Fisl les coustures et les pointes.
(Gaoi., Ysleel Gâter., Uichel. 375, (' 309^)
— Avec un rég. de personne, mettre en
bonne situation :
Je vos i cnit si empointier
Qu'il vos fera encore eveske.
(G. deCoi.vci, ilir., Richel. 2163. f "'.)
Je vos i cuit si enpointer
Qu'il vos fera encor evesque
(Id., ib., mi. Brux., P 8''.)
— Réfl., s'arranger, se viitir :
Et ricement bien m'empointai
Le jor que premiers l'acointai.
(Gaut. d'Arra»;, Eracle l'Emp., Dinanx, rrom.
artés., p. 1!):),)
— Empointié, part, passé, soutouu :
Joustes i ot bieu emptiinties,
Escuz perciez, lances froissies.
UMis. Ars. 3312. I" 1-23S var.)
E.MPOINTUUEK, voir E.'tfPAINTURER.
EMPOIREMEXT, VOlr E.MPIREME.\T.
EMPOIS, adj., monté ?
Les ira assaillir a .m, Macedoumis
Pour fere cens descendre qui 1 issni oanc empois.
.....(Geste tl'Àlij.-'. aicnel. 2136J, 1° 15 r».)
EMPOISGHEUa, voir E.MPEECUE0R.
EMPoisE, S. f., poix :
Que l'yawe sort la endroit fors,
l'^nQamee s'en est sortant
Ausi com empuise boillant.
(Gautier de Me<, ilappem., Ars. 3167, f 23 v».)
— Empois :
Que nus feutriers ne soit si hardis qui
niece empoise en feutres. (Uans aux échev.,
00, l" 20 vo, Areb. Douai.)
Nus chapelier ne doit mètre empoise ne
cole en ses chapiaus. (Est. Boil., Liv. des
mest., l'' p., xci, 8, Bouuardol.)
EMPoisEE, s. f., grosse pierre de taille •
A niaislre Gerarl Sinlier pour la façon de
quatre empoisees mises es molius de Loire.
(1438, Compt. de Nevers, CC 4U, f 21 v»,
Arch. muu. Nevers.)
E.MPOISE.MEXT, S. m. 1
Ce bon docteur esloit nommé Pseudon-
nanthauon, 1res sçavant inaisire es ars de
sa profession, qui estoieut uia.:ie, cabale,
falsification de qualilez, poix et mesures...
einpoisement, empuisemeni, empoisonne-
ment. (Aleclor, f° 35'=, éd. 1360.)
EMPOisoxEMENT, enpuisonement,enpui-
seneinent, ampoinsenemeni, s. m., odeur
puante, qui empoisonne, poison :
La sesme (peine) est île pjours et VeiipiL-ienemens
(Des t'oines d'enfer, Richel. 21132, f 9i v".)
... Graoz enpnisonemenz,,
(II/.. (° 96 r".)
Mors fut, venaus de Rome, d'ung ampmn.ienemenl
C'ungs juif li donna au lieu qu'on dii iNautue.
ifitr. de Itoss., 191, Mignard.)
EMPOISONNER, V. a.; estre empoisonné,
avoir bu une potion, un philtre :
Comment Gérard après ce qu'il fut em-
poisonné, fut fiTU de l'amour Engleuliue.
(Ger.de iSecers, I, xxix, p. 138, éd. 1723.)
EMPOisoNEiiESSE, - onneresse, adj. et
s. f., empoisonneuse, qui empoisonne :
Appellant sa mère empoisonneresse. (An-
cienn. des Juifs, Ars. 3081, !• 241».)
68
EMP
EMP
EMP
Une femme venefique et empoisonneresse.
(Mer des hysloir., t. I, f» 65^ éd. Ii88.)
VeneGca, empoisonneresse. (R. Est., Dic-
tionariolum.)
Les lierbes empoisonneresses. (Joachim
DuBELLAY, Illuslr. du laiiQ. fr., 1. II, c. 12,
éd. 1549.)
Alors au moins qu'ils voyoyent son sang
avoir esté empoisonneur, et sa chair em-
poisonneresse.{i\.Es7it.NyE,Apol. p. Herod-,
II, 340, Liseux.)
EMPOLDRER, cmpouldrer, empoudrer,
empourrer, enp.,\. a., couvrir de pondre,
de puu33ièi'fi :
Uae borgoise bien yestue
Qoi enpoudroil loule la rue
De la qaeue de son bliaul.
{Vie des Pères. Richel. 23111, f» 70».)
Que ïoi si laidement rostre robe empoudree.
(G. deSIongl., Vat. Chr. ISIT, f 11''.)
On se sa robe trop empondre
Souilerez la li de la poudre.
(Rose, ms. Corsini, P S3''.)
(Juani cce ymases de pieres sont soillees
et enpoldrees. (Sarmons en prnse, Richel.
19023, f- 163 r».)
Se aucuns euseymoit trop se laine ou
enpourroil ou mettoit ordure pour faire
plus peser son drap, et atains en estoit,
il le doit amender comme de mauvaise-
ment tissu. (1300, Ordonn., Abbeville, Ri-
chel. Grenier 91, f- 144 v» ; Mon. de l'H.
du tiers état, IV, 67.)
Se li dras estoit trop court trouves de nos
wardes, ou mauvaisement tissus, ou qu'il
eust dens, ou que il fust trouves fronchies,
mouillies, rudes ne empourres, ne que il
n'eust sen pois, si comme il est dit, on
prenderoit de chascun mefîait .%'. de pa-
risis. (76., Mon. de l'ilist. du tiers état,
IV, 66.)
On doit oindre le liu d'oile rosat cliaut
et empoudrer de signes de mirte. (Prag.
d'un iiv. de médecine, î" 16 v» ms. Berne
A 93.)
Le visaige moult fort empouldrez. (Per-
ceforest, vol. II, f» 113\ éd. 1328.)
Vos souliers sont empouldrez. (Pals-
liRAVlî, Esclairc, p. 436, Géuiu.)
Vous avez cmpouldré vostre bonnet,
qu'on l'aille nettoyer des verges. (Id., ib.,
V- 530.)
En cependant que le chemin est seur.
D'an pied venteux empondre la carrière.
(Ito.vs., Amours, l'Aut. à son livre, sonn., Bibl.
eli.)
Et mort estendu sur la place
Empoudra sa sanglante face.
(R. Belleau, OEm. poét., l'Escargot, t. Il
r° 38 v°, éd. 1578. )
Il voit de loing les empoitdrez alarmes
Que font les Grecs et les Troyens gendarmes.
(J. DE LA Taille, Œuvres, m, 182, Maulde.)
Son menton pinceté.
Son Tisage de blanc et de rouge empasté.
Son chef tout empondre, nous monstrerent ridée,
Kn la place d'un roy, uni' |i Tardée.
(D'ACBIGKE, Trag., Iiv. Il, p. 94, Itéaume et
Canssade.)
Livres tous empoudrez. (Do Mou.v, des
Contracts, c. 2, éd. 1386.)
— Réfl., se couvrir de poussière :
Oa se sa robe trop s'cnpoudre
Souilevez la li de la poudre.
[Rose, ms. Brus., f» 57^.)
Et en larmes lisent sacrefices de beus et
de moutons, et en prisent le poure, et don-
nèrent as viellars et as virgnes qui s'en
enpourerent selon lor loi. (Hist- de Tour-
nay, Richel. 24430.)
— Act., répandre en poussière :
Toutes ces choses pulverizeras et enpou-
dreras sor le leu habondamment. (Brcnc
DE Long Bonc, Cyrurgie, ms. de Salis,
f» 23=.)
— On a dit au xvi° siècle, dans le sens
de se changer en poussière :
Pensant que soit la citadelle
Dont Encelade foudroyé
S'atterra menu poudroyé.
Comme par l'escUt d'un tonnerre
S'empoudre le bois et la pierre.
(R. Belleau, OEuv. poét., l'Escargot, t. Il,
f 37 v°, éd. 1578.)
Le noble corps qui ci dessous s'empoudre,
François passans, ne rnoortit pas ici,
Ains dans cesle sanglante poudre
Ou fol surpris Montmorenci.
(J. Doublet, Poés., p. 96, Jonausl.)
Un écrivain de la première partie du
XVII» siècle a employé le participe em-
poudre dans le sons de poudré:
Parler des affaires de la cour, comme
feroit le plus fringant dameret, et le plus
frisé et CHipoHdré badin de tous ceux qui
la fréquentent. (G. Naudé, le Mascurat,
p. 270, éd. in-4°.)
EMPOLDREURE, empourrcure, s. f., le
fait d'être couvert de poussière :
En prédication est empourreure de pies
espiritueus, distractions a moût de coses
et laskeiueut de descepline. (Vie de S.
Franc. d'Ass., Waz. 1331, f» 34''.)
EMPOLiE, amp., s. f., poulie :
Girgillus, empolie en quoy tourne la
corde a puysier vaue. {Calho'licon, Richel.
1. 17881.)
A Hugues Vignart serreurer, pour une
empolie mise en la maison de la ville a
descendre et monter la lampe estant en
ladite maison, .ii. sols .vi. den. tourn.
(1421, Compt. de Nerers, CC 27, f» 23 r%
Arch. mun. Nevers.)
A Pierre Molet pour la façon d'une am-
poHe de cuivre pesant .xxxi. livres ou
envoeron, laquelle a esté mise audit engin.
(1434, ib., ce 36, fMOr».)
A Loys charpentier pour le boys de
Vempolie de la tour. (1431, ib., CC 47,
f» 13 V».)
EMPOLiEiii'R, amp., s. m., polisseur :
Ampolieeur. (Taille de Paris, ap. Géraud,
Paris sous Phil. le Del.)
EMPOLU, adj., souillé :
Por oc avoit li Saines sa gra:it broigne veslne.
Mais li fers al baron l'a faussée et rompue,
Si que del sanc verrael est la bansle empolue.
(Citer, au eijgite, I, 4821, Hippean.)
EMPOR, - our, - vr, enp., prép., pour,
en considération de :
Soz ton degret me fai un grabalon
Empor ton lil dont lu as tel dolor.
(.Mexis, st. 44', xi° s., G. Paris.)
Empor tei, Olz, m'en esteie penez.
(/*., st. 81''.)
Ma grant bonor aveie retenude
Empor tei, lilz, mais n'en aveies cure.
(Ib., si. 82>'.)
Empur ice ne resurdent li felun en juise.
(Lib. Psalm., Oxf., 1, 6, Michel.)
Empur ice beneisquit tei Deus en par-
manabletet. (Ib., xliv, 3.)
Enpur ceo dit Davi...
(P. DE Thaus, Best., 54G, Wright.)
— En échange, contre :
Prisonnières ça bas mais princesse la haut.
File (Jane Gray) changea son throsne empour un
[eschafaat.
(n'AuBiCNÉ, Trag., IV, Bibl. elz.)
Aunis, empour, pour, moyennant.
EMPOUISSEMENT, VOir EMPOVERISSE-
EMPORPENSER, eiipourpenscr, v. a..
projeter :
D'Ogier dirai, qni n'ot pas oubliée
Celé besoigne k'acoi/ eiipourpeasee.
(Enf. Ogier, 6773. Tar., Scheler.)
1. EMPORT.s. m., action d'emporter :
Nul ne peult emporter aucune marchan-
dise que, aprez Vemporl par luy fait... il ne
paie a nostre dite dame ou son prevost
les droits pour ce acoustumez. (1307, Prév.
de Beauquesne, Coût. loc. du baill. d'A-
miens, 11, 249, Bouthors.)
Prise, emporl et spoliation desdits biens...
prise et emporta.- l'artillerie. (i2nov.l362,
Sent. crim. rendue par le prév. du Mans,
Arch. du chap. du Mans, B-30.)
Désirant pourvoir ausdits degasts, dom-
mages et emporls desdits bois. {Placard de
l'Emp. Cliarl. V, pour les Bois, Bruxelles.
7 juill. 1347.)
— Faveur, influence :
Quant li Champenois virent la traison et
l'emport de Baudouin d'Avesnes, si s'acor-
derent ans trêves. (MÉN. DE Reims, 452,
Wailly.)
Quant li arcevesques vit qu'il ne porroit
e.schapeir, si prist un jour a dire ses rai-
sons ; et quant vint au jour, il contre-
manda. et ot encore un jour et emport.
[Ib-, 470.)
Pour ce que je n'eusse point d'emport,
je me levai don consoil, et en ting quanque
il raporterent. (Joi.W., 111, Waillv, éd.
1874.)
Ladite sentence donner justement et
loyalment sanz aucune souspecon de fa-
veur, de emport ue de collusion nulle.
(1343, Arch. JJ 74, f° 88 r".)
Liquel quatre ensemble, a nostre com-
maudemeut. lauxeront, gitteront, départi-
ront entre eulx lesdites soixante livres sur
meubles et héritages, sanz nul emport,
excepté les meubles des prestres et des
clers. (133S, Ord., iv, 336.)
La dicte taille faicte et imposée, icelle
cuillez, levez et recevez tantost et sans
delay, sans aucune faveur ou emporl de
nul.\24 août 1363, Ord. des élus du dioc.
d'Auxerre, Arch. Yonne, Doc. hist.)
— Importance :
Quaud nostre dit prevost, ou son lieute-
nant, se trouve absent de la ville, lesditz
jurez peuvent choisir un bourgeois d'icelle,
pour tenir le lieu dudit prevost es cas de
petit emport, comme pour émancipation
d'enfans de famille, afforages de vins, et
chose semblable. {Coût, de Binch, Nouv.
Coût, géu., t. II, p. 208».)
EMP
Chose (le si pelil emport. (Jeann., Negot.,
t. I, p. 283, Micliuuii.)
— Emporl de comptes, reddition de
comptes :
Les dits curateurs ayaut l'adruinistralion
des biens de l'abseùt, sont obligez de
rendre comptes, tous les ans, par devant
les chefs tuteurs, et de consifiuer ou em-
ployer les deniers, avec Vemport des
comptes, et de tout faire en quoy les cura-
teurs et administrateurs sont obligez.
(Covt. de Brux., Nouv. Coût, gén., t. I,
I'. 1260»)
2. EMi'oiiT, part. passé_, emporté :
Uiens e?n/)or/s. {Teimr. de Littlet-it" 113'^°,
iip. Ste-Pal.)
On lit emportes dans une autre édition,
remarque Ste-Palaye.
EMPouTABLE, adj., qui peut être em-
porté ;
Tout m'est conquis ou conqaestable,
Tont eroporlé ou emportable.
(G. Chastellaix, l'OuUrc d'Amour, vi, 119,
Kcrvyn )
EMPORTE, S. l-, enchère :
Si l'un desdits conjoints alloit de vie a
trespas, et eussent plusieurs manoirs, jar-
dins et héritages, le survivant demeurera
en la niecte et manoirs par eschanges
d'autres héritages, et si aura la maison a
fauquiere, et les arbres portans fruits, par
priserie de priseurs sermentez, comme a
Vemporle. (Coût, de Iticlieb. Ladvoye, Nouv.
Coût, gén., t. 1, p. 394" j
EMPOiiTEMEXT, S. m., action d'empor-
ter, le fait d'être emporté, entraîné :
Ne demora gueres que cel granz déluge
cessa. Li amis Dieu escbapa et apparut
sainz sanz bleceure nulle et sanz emporte-
ment de mesou qu'il eust. (Vie etmir. de
plus. s. confess., Maz. 568, î" 208>.)
Depuis q'il uut conu Venporlement de
uostre uiereme. (1304, Year books of the
reign of Edward the first, years xxxn-
XXXIII, p. 41, Rer. brit. script.)
EMPOitTEOR, - our, S. m., celui qui
emporte :
pue si ascunc reeordeou percelle d'icelle
biief soit voluntirmeut emblé, emporté
rutreit ou avoidé per ascune clerk ou auter
persone a cause de quele ascune jugge-
iiient soit reverse, que tiel emblour, empor-
tour, rulreihour et avoidour lour procura-
tours... soient adjugges pur félons. (Sta{.
de Henri VI, an viii, iuipr. goth., Bibl.
Louvre.)
EMPOs, ^oir E-MPOST.
EMPcsEu. enp., amp., verbe.
— Act., placer, donner :
Del duc Koberl Robert eut nno,
Qu'ea fonz li enposa sud uoa.
vBen., D. de yorm., il, 6851, Michel.)
Li a fet son non enposer.
(l'crceval, ms. Montpellier U 2iO, f 7T\)
Uoant Dex primes le monde fist,
lit bornes et bestes i mist,
A treslotes ses créatures
Enposa diverses natures.
(GuiuL., Best, divin, 21, Hippeau.)
Lt le beneiçoQ ot sor lui enposee.
(Ënf. Ood., RicheL l'2,ï5S, l' iV.)
EMP
EMP
69
— Presser :
Nachor, qui n'a soing de tenchier.
Parole raoult raisnableraent;
Devant le roi, devant la gent
A monstre bien toi par raison
.Sa clergîe tout sans tenclion
Vers les Grigoys ki V amposoient
Selonc la loy que il tenoient.
(De Josaphal, Richel. 1553, f° 234 v" ; éd. Meyer,
p. 19G.)
— Réfl., s'appuyer sur :
Par ce point le poons bien baslardo prouver,
Parqnoy nous noz volons a ces pais amposer
Tandant que ceste dame si vous paist deraorer
A faire la justiche c'on voira ordener.
{Cheii. au cygne, 2112, Reiff.)
EMPossEssER, V. a., possédcr :
Et pour le graut affection qu'il veoit que
les bonnes gens de Bruxelles avoientaUiy,
donna a yceulx bourgeois les libertés et
franchises qui s'ensuivent a empossesser
jusques a son plaisir. (J. Vauquelin, Tiad.
de la Citron. d'E. de Dynter, v, 39, Xav. de
Ram.)
E.MPOSSESSIONNEH, - oner, verbe.
— Act., mettre en possession :
Quoy faisant telles personnes se doivent
desaisir de la chose donnée, et en investir
et empossessioner actuellement le dona-
taire. (Coût, de Gorze, lit. viii, art. 2, Nouv.
Coût, gén., II, 1083.)
— Réfl., se mettre en possession :
Lequel seigneur trouvant par ses officiers
ou autres un héritage affecté a telle rente
vuide et sans tenancier il s'en peut empos-
sessionner et saisir. (Coût, de Gorze, tit. xii,
art. 15, Nouv. Coût, gén., II, 1089.)
1. EMPOST, - os, - oz, enp., anp.,
impost ; fém. emposte, amposte, adj., im-
potent :
Japhet ont un fiz mnlt cnpoz
Qui fu nomez Goemagoz.
(Ben., V. de Xonn., I, 369, Micbel.)
Enputres et cnpoi.
(Id,, ib., 11, 7204.)
Puis s'afuble laiz e enpos
D'une viez chape senz manjoz.
(iD., ib.. II. 28528.)
Molt est certes orz et eiipoz.
(G. liE CûiNCi, ilir. de H.-D-, ms. Brux., f BS'.)
Orde a la pensée et anposte.
Et envers Deu trop se mesfait
Cil qui ce voit quant plus n'en fait.
(iD., !i..f''68\)
Ou est espoir maistre de Ion propos
Qui en repos
Te soulloit faire vivre ?
Te trouves tu raaintenant'sî empos
Que mes suppostz.
Sans faire nulz beaux cups.
Pour avoir los
Tu ne quiers plus ensuyvre ?
(OcT. ne S. Gelais, Sej. d'honn., f 11 r", éd.
152G.)
Brief en la dance maintz suppostz
Ont passé jeunesse et vieil aage
Va ja n'ont esté si e/npostz
Qu'a maint heure et a tous propos
^J'avent a ce mis leur courage.
(Id.. il/., f 59 r°.)
Faire au contraire est ung fortuit acci-
dent procédant de malice, et rendant un
homme fort empos. (Uu Guez, An introd.
for to terne to speak french trewly, p. 923,
Génin.) S
Impost de sa personne et ne trouvant
cheval capable de son poids, ayant une que-
relle, marchoit par pays en coche (iMoNT
Ess., 1. III, c. 6, p. 79, éd. 1S9S.)
Outre sa blesseure, il estoit fort estroppié
d un pied, dont la moitié luy avoit esté
emportée d'un canon qui s'esclatta dans la
gallere de M. du Mayne au vovage qu'il fit
en la Moree, en la compaignie "de don Juan
li Austrie, gênerai du roy d'Espaigne ■ et
pour ce estoit il fort impost. (Brant., des.
Duels, p. 738, Buchon.) '
2. EMPOST, enp., adj., trompeur :
Trop par sont lor huevres reposles,
Et lor paroles si rnpnsies,
IN'i a si vilonnie non.
(GiioT, mi/le, 2578, Wolfart.)
., mouiller les pu-
EMPOT.VtiER, V.
tages :
.•Vnrai ge des pois?
La Fem>ie.
Hz sont baynes.
Il ne les fault que empotager.
{Farce du Pont aux Asgnes, Ane. Th. fr.. Il, 40. 1
EMPOTEMENT, cttp., adv., sans soin :
So auquns trete enpotement ou necligen-
ment les garnemenz de l'abaie, il en doit
estre repris. (Begle de S. Ben., ms. Sens.
p. 153% ap. Ste-Pal.)
EMPOTioNNE.MEXT, S. 11]., forme re-
faite de empoisonement, potion médici-
nale :
Et nonpourquant maugré ses boisles
El ses emplasires et ses moistres
Et ses empotionnemens. etc.
(Decuileville, Pèlerin., ap. Duc, liiipotionare.)
E.MPOUDRER, VOir E.MP0LDRER,
EMPOUILLER, VOir ElIPOILLlER.
EMPOURRE.SIER, V. 1)., devenir pauvre :
Comme plusieurs de la seneschaucie de
Tiiolouse et de Albigoys, pource qu'il ont
partie et aucuns le tout de leurs héritages
vendu, aliéné ou transporté... contre droit
et les ordenances royaulx, sont si empour-
reslez qu'il ne puent comme il devroient...
(1339, Arch. ,1.1 72, f" 81 r°.)
Cf. POVRECE.
ESIPOURREIl, voir E.MPOLDRER.
EMPOURREURE, Vùir E.MPOLDREURE.
EMPouRRia, enp., v. n., pourrir :
Tu as vescu eu gloutonnie et ou giron
des femmes etipourrissant en luxure.
(UoccACE, Nobles malheureux. Il, 13, f°30v«
éd. ISlo.)
EMPOURVEU, enpurceii, adj., prévu, dé-
terminé :
Qe nul homme seyt si hardi ne si osé de
meiîere a nul homme qe vodreit sure vers
ascuu de trespas a ly fet, cum a autre qe
seyt conselauut pur ceux trespases swyr,
souz la payue de ce enpurveu. (Year boàks
of the reign of Edw. the first, years xxx-
XXXI, p. 85, Rer. brit. script.)
EMPOURYIt, voir E.MPAOURIR.
empoi;therie, s. f., poutrage :
A llolin Emery boscheron pour .xxviii.
toises de boys quarré pour mettre a Vem-
poulrerie de l'un des molins de Loire. (1437,
Compt. de Nevers, CC 39, f° 28 r», Arch.
mun. Nevers.)
70
EMP
EMP
EMP
.Ini. gratis barres de fer qui soustien-
neul l'empoitirerie des molins de Loire.
(1438, ib., ce 40, f° 23 r».)
EMPOVERER, V. a., appauvrir ;
Pur qnoy les couQtees ont esté sraude-
lueal empoveres.iStal. d'Edouard III, na il,
impr. golh., Bibl. Louvre.)
EMPOVEuissEMENT, emporisseiiient, s.
m., appauvrissement :
A grande iniscliief et empoverisxemente
d'eux. (Slal. d'Edouard III, au xiv, impr.
goth., Ùilil Louvre.)
Au grande damage et cmpoverissement
ae» dites marcUaulz. (fi., au XXV.)
A Ires grande emporissement de son
roialme. (Stat. de Henri IV d'Eiiglet.,aa ix,
ib.)
EMPOvHiu, enpoverir, enpowerir,.em-
pauvrir, eiip., verbe.
— Act., appauvrir :
Tu uie veulx enricliir et je nie veul.t em-
liovrir. (J. Gkrson, l'A'iuHloii d'amour,
1- aa r». éd. 1488.)
Le vray dispensateur du ciel n'a pas
voulu aorner les premiers aages da si
grande splendeur, de paour d'empovrir la
posteri ûre. {Le Peregr. d'Atnour, 1° 144 r",
^ip. Ste-Pal.)
Et si ne iloit marchandise enrichir
Pour sans propos les nobles finpauvrir,
(J. BoDCHET, Ep. mor., 2' p.. I. éd. 15-45.)
Donner poar Diea n'ftipaui'rist homme.
(1525. le Moijrn dr soij enrichir. Poés. fr. des
xV et xvi" s., t X )
— Neutr., devenir pauvre :
Povre monter, li riche enpturir.
(U Rom. des roin.. Richel. 195-25, f» 145 v».)
— Empovri, part, passé, tombé dans la
pauvreté :
Les queux il. soulz serrent coillez par
les gardeyns du niester, a relèvement des
prodeshomes du niester qe sunt enpove-
riz. {Lib. Cuslum., I, 79, 45, Hen. III, Ker.
brit. script.)
Et fust enpoweri. (Cftion. d'Angl., ms.
Barberiui, 1» 10 v°.)
EMl*It.\IGMER, voir ElIPREIG.MER.
EMPRAIGNIR, VOÏr EMPREIGNIR.
EMPR.xiNT, S. m., empreinte :
Eu un suaire lui envoya Vempraint de
son visa-e. (CooHCY, Hist. de Grèce, Ars.
3689,^ I6n'<.)
EMPHAINTER, VOir E-MPRlîINTlîR.
EMPUAiNTL'RE, S. f., empreinte :
L'ymage de Dieu est emprainte en eulx
comme Veiiipraintiire d'un seel demeuré
dedens la cire. (Traicl. de Salem., ms. Ge-
nève 165, 1° ?6 r».)
EMPRANT, s. m., vernis :
Marcbant d'emprant. (1312, Valenciennes,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EMPRECERLÉ, adj., Supérieur, suprême,
en parlant de l'arrêt d'un tribunal exer-
çant la juridiction d'appel :
Acceptant le règlement et ordre de jus-
tice ci dessus publié, conme de leur sei-
gneur et duc dudit Buillon, offrant ressor-
tir par appel audit Sedan, comme lieu de
justice emprecerlee, tl leurs appellations
estre vuidees suivant la coustume dudit
Buillon. (Proc-verb. des Coût, de Sedan.
Nouv. Coût, gén., Il, 839.)
On lit dans le Supplément au Vocab. aus-
trasien, par Baltus :
Lieu de justice empreculé, territoire em-
prunté pour administrer la justice bors du
ressort du juge.
EMPREER (s'), V. réfl., SB Convertir en
pré :
Ces réitères labourages avec la longueur
du temps préparent Ires bien la terre, la
confissent et engraissent, mais non tant
qu'il est de besoin pour le pré, a quoi
suppléant, conviendra la fumer fort en ce
commencement, dont le lieu s'cmpreera
facilement et bien. (0. diî Serres, Th.
d'agir., IV, 3, éd 1G03.)
— Empreé, part, passé, gazonné :
En ceci est utile le parterre du verger
empreé, que d'enganier les fruits de se
froisser cheans de maturité sur l'herbe. (0.
DE Serbes, Th. d'agr., vi, 127, éd. 1617.)
EMPRELiNANT, VOir E.UPRENAXT.
EMPREICNEMENT, enp., S. 111., grOS-
sesse, état de ce qui est fécondé :
Ce est la terre de sainte Eglise, qui de-
sirre la rosée et la pluie del saint esperit,
dons ele reçoit doceur et enpretgnement de
porter le fruit de boues œvres. (Comm. s.
les Ps., KichA. 963, p. 277^)
EMPREiGNiER, - Byner, - aignier, - ain-
gnier, - enier. enp., amp., imp., v. a., fé-
conder :
Tantost corn noslre dame l'oi
De l'ange qui li disl ansi
Fut elle San pins amprenie.
(W.^CE, Conception, Brit. Mus. add. 15G06,
f» 18''.)
De .II. moris fu ma mère empreignee.
(Hf.re. Leijuc, Foulq. de Cand., p. 41, Tarbé.)
Fu ele sempres enpreignee
De la celeslial liguée.
{ilir. N.-D , Richel. 818, f» 10'.)
PregGo, empraingnier . [Gloss. de Salins.)
Comme pieea Pierre le Maire eust séduite
laditte Perrelte, et tant tait par ses cauteles
que il la detlura et l'empreingna, et en ot
un enfant. (1377, Arch. JJ 110, pièce 249.)
Sire, Jehans vos capel.iins,
C'on qnide de tel neteé,
M'a tolue ma casles ;
A premiers le bien m'enseigna
Et au darain m'enpreigna.
(St Jean Bouche d'Or, 160, Weber.)
Qui aurait la fille imprégnée
Que celluy a qui est donnée?
{Therence en franc., ï" 370^, Verard.)
Enpraingner, faire prains. (J. Lagadeuc,
Catholicon, éd. Auffret de Quoetqueueran,
Bibl. (Juimper.)
Pour avoir deux aigneaux en mesme
année, ferons empraigner nos brebis dans
les mois d'avril et d'octobre, dont nais-
tronl les aigneux eu septembre et février.
(0. DE Serres, Th. d'agr., iv, 13, éd. 1605.)
— Neutr., devenir enceinte, devenir
féconde :
Puis conçut ele *t enpreigna.
(Wace, nia S. M. Virg., p. 26, Lniïrche.)
Pois enpreigna, et ci conçot.
(ID., i».)
Anna conçut et enpraingita.
(1d., Concept. N-Dame, p. 28, Mancel et Trébn-
tien.)
Virge conçut, virge enpreinna.
(io.. tb., p. 49.)
Adont asemblent charnelraeni,
La feraele enpregiie errantinent.
(Gerï., Best., Brit. Mus. adJ. -28260, f 90=.)
Li mantes muert, et celé enpreigne.
Od.. il)., ('91*.)
Ançols qu'ele doie emprenier.
(iD , ib., r 90'.)
Quatre vinz anz vesqai S irra,
Puis l'onçut ele et enpreigna.
(G. DE Coi.Nci, Mir., Hi'chel. 818, f» 8''.)
Si comme ta tRrre brehaigne
Par pluie el par rosée emprnigne.
(Vie des Pères, llichel. 23111, P 87''.>
Brehalgne fu longues Rai-hel
Puis enpreigna el si conçut.
(f.EorF.,.vii.cs/M du monde, Richel. 1526, f" 33°.)
Il fait empraignier la terre et croislre
les herbes. {Psaul , Jlaz. 258. f» 177 r°.)
— Réfl., emploi particulier :
Néron, ^e^on, m,al esploitas
Quant oullre droit or C')nvoitas,
Quant ta propre raere tuas.
Quant d'une royne l'empregnas.
Quant home pour fume espousas.
(Martyre de S. Pierre et de S. Paul, Jnb., Myst.,
I, 94.)
— Empreignant, part, prés., fécond :
Et seiche redevient l'olive
Qui doit estre empreignant et vive.
(Rose, 5991, Méon.)
Pregnantc of wytte, m. emprait/nant,
fém. enipraignante. (Palsgrave, Esclaire.,
p. 321, Géuin.)
— Empreigniee, part, passé fém., fé-
condée, enceinte :
Son ppre la rnndi arrière.
Qui sor tolo rien l'avoit chiere,
Despncplee tt ampreigniee.
(Be.i., Troie, Ars. 3314, P \''è*.)
Sire, por vos snl montt iriee.
Car je sut de vos eiipreigniee.
(De Richaut, 332, Méon, Hom. Rec, I.)
Estant la jument empraignee. elle
sera séparée d'avec les antres. (0. DE
Serres, Th. d'agr., iv, 10, éd 1603 )
Ainsi les brebis de la métairie eniprni-
gnees les premières, les premières aussi
aignelent elles. (iD., ib., IV, 13.)
— Emploi particulier, échauffé d'un vif
désir :
Mais II a de bien faire le cner si empregniet
Qu'il ne fait nul semblant d'ourae cunlraliiet,
(Roum. dAliz., f" 30'', Muhelant.)
EMPREIGNIR, - aignir, v. n., au figuré,
grossir :
Du soleil chant et de l'umor
La mirre engroisse et empraigiist ;
Du soleil corain- lionime en isl.
(Fabl. d-Qr., Ars. 5009. f 143'.)
EMPREINDRE, - aiudre, - ayndre, verbe.
— Act., ûg., féconder :
Quels chose est ke plus apraignet la foit
et enforst l'espérance el empraignet la
EMP
EMP
E.Mi'
chariteit cum f.iit li humaniteiz de Deu ?
(S. Hebn., Serm., Richel. 24768, f° 73 r».)
— Emprainle, part, passé fém., enceinte,
pleine :
Il rt-toiirnera le plus tost qu'il pourra a
Bloys de\ers sa fraime, a cause de ce
qu'elle esl empraincle, qu'est la choseque
plus iliiesiioil en ce monde. (ISIO. Néyoc.
enl. la Fr. el l'Antr., t. i, p. 333^ Doc.
iuéd.)
Aulcunes feir elles sont prestes tons les
moys dVslie empriiinctes. (t'ALSGRAVE,
Esclairc, p. 492!, Geniu.)
Agnrdez, cesie Irnye est grosse... Se,
this sowe is f;reat wi b pyK^'e. — Je fraige
que ceste vaclie snyt empraincte : But, if
a slie lieest be but lytie gone, tliey say
empraincle (1d., ib., p. 431.)
Geste jnnirut eH empraynte de poulayn.
— (este vacbe est empraiule de veau. —
Ceste lisse est emproyiife de jmiues cbiens.
— Ceste biche est empraynU de faon. (Id.,
ib.)
Les bestes brutes desqu'elles sont em-
preinles sont exemptes de ces accouples.
(Cholieres, Apresdinees, v, f" 181 r», éd.
1S87.)
EMPREINIER, VOJr EMPREIGKIER.
EMPHEiNTEH, - ainUr, - ienter, enp.,
V. a., tracer l'empreinte, graver :
Nus ne puet mestre en sele ne en escu,
de quelque manuiere que la sele ou li escu
soit, cliose cmprienlee ne eupastee ne je-
teiche d'estam. (E. BoiL., Liv. des mest.,
l' p., LX.\VIII, 13, Lespinasse et Bounar-
dot.)
En son cner prenl a recorder
Le ilous [ualiiïieD et le parler
De s.T ilouce ilanje an rorp* gent,
Vis II < st qii'i! voieemprcsent.
Tant ipar) fj/ en son cufr emprainlee.
Hc ! aihonrs, vous soies loee.
Dist 11 rliastelains liantement.
De voslre gracieus présent.
(.Couci, 3693, Crapelet.)
Des ce qne Tui hors d'ignorance,
Kt c|ui cnnnui qu'estoit honnours,
Empr,enta vo douce sembhince,
Paine, * n nion cuer loial amours.
(Jeh. tie Hesdin, Bail-, Dinanx, Trouv. arlés.,
p. 253.)
Un(|Mel l'emprainte sera mise et emprain-
lee en dru.\ taules de ])lonc ()376, Htalut '
de la Corporation des orfèvres d'Amiens, !
aj). A. 'riiJi-iry, Mon. de ihisl. du liers
étal, I. 683.)
Voslre figire est emprientee
En mon rœr.
it'aslnralel, ms. Brni., r 57 r".)
Par nng sien secrétaire tu tes ung bries fourmes.
On ces fais fist escrire, bien furent evpievies.
{Geste des ducs de Bourg., 4673, Chron. belg.)
— Marquer ds l'empreinte :
Dex ! s'a mon cuer si emprienté
Dou saj"! df^ la prant bianté
Et dnu ris de sa bielle bouce...
Kc lie li ne m'i puis tenser.
(Bacd. oe CoNiiE, li Prisons d'amours, "02,
Scbeler.)
EMPREiNTURE, - icnture, s. f., em-
preinte :
Comme le mireour reçoit tantost toutes
les formes et les emprientures qui li vie-
nent au devant. (Lauk., So7nnie, ms. Soiss.
210, f° 82''.)
— Travail d'ornementation exécuté par
le procédé du moulage :
Qnand fn un peu avant allé.
Je vy un verser long et lé.
Enclos d'un firos mur bastille,
Pourtrait dehors et entaillé
De maintes riches empreintures.
(Rose, 229, Borel.)
Le texte de Méon porte escritures.
EMPRENANT, empervaul, empregnant,
enp., adj., entreprenant :
Mnlt empernnnz. mnlt corajos.
(Ben., fl. de Norm., II, 231, Michel.)
Nuls n'e.'l od armes pins puissanz,
Pltts hardiz ne plus empernani.
(Id., il)., II, 10331.)
Chevalier sage e empernavt.
(Id., î*., II. 3S313.)
Il n'est nns chevaliers esrans
Ne si bians ne si emprenans.
{Cher, as deus esp., 6605, Focrster.)
Mnlt par fnt forz et vertuous
Et enpernani et airons.
(Lai d'Haretok. ISS, Michel.)
11 estoit moult hardis et corageus et em-
pernans. (S. Graal, Richel. 245,'>, f" 203 v.)
Cbascune (bete) est malostrae et de bant cner
[garnie,
Fiere et forte el disparse, empregnans et hardie.
(Doon deilaience, 1602, A. P.)
Avec un
ijidir. :
Merveilles ert pru2 e vaillanz
E de granz ovrcs enpervanz.
(Bek.. D. de JVorm.. Il, 2651, Michel.)
— Suivi d'un infln. :
Que nul i ont as règnes conquérant
Del rei servir si enpernani.
(Vie de S. Thom. de Cant., 220, Bekker.)
EMPRENDANT, enp., adj., entreprenant,,
hardi :
Li plus beans homs qu'aine feist Deus,
Et 11 pins enprendans de tos.
(l'arlon., 2384, Crapelet.)
Mais DUS ne vil tel chevalier
Si hardi ne si emprendant .
(Guill. de Paterne, SOU, A. T.)
EMPRENDEUR, enprendeiir, s. m., celui
qui entreprend :
L'enpreiidenr. il368, Valenciennes, ap.
La Fous, G/oss. ms., Bibl. Amiens.)
Guides tu c'en liengne a cnr
Celi qui emprenl, or le sens.
Un très prant fait devant son sens ?
Nennil, et souvent il avient
Qoe, quant al emprendeur mesvienl.
Il n'en est ne plores oe plains.
(Froiss., Poh., Uichel. 830, p. 35».)
EMPRENDRE, - ondre, enprendre, an-
prendre, empanrre, verbe.
— Act., entreprendre, commencer, en-
gager, s'engager dans :
Emprendre fait nn parlement
U luit seient comniunaument.
(Bek.. 0. de Korm., Il, 17101, Michel.)
Por loi la bataille emprendrai.
(La Charrette, Val. Chr. 1725, f° 22'.)
Pur amislé e pnr franchise
Empernei pnr mei cest servise.
(Tristan, III, p. 50, Michel.)
I Cist ciamples devroienl prendre
Cil qui ades weulenl emprendre
Les mauvestiez el Ips malices.
(llenarl, 29321, Méon.)
.Seignor, besoing fel mnlt aprendre
Et tel chose sovetit enprendre
Dnnl l'en ja ne s'enlremelroil
.Si a besoins si pranl n'estoit.
I (Peler, lienart, p. .129, Martin.)
Oui longue estoire ad a Iraitier...
Mais si la face et si Vempraine
Qu'a droit en maint ço i|u'il en reine.
(Est. de la guerre s.. Val. Cbr. &M, f» 1.)
Mes li doulereus venz rie bise
A contre liiî baiaille anprise
Qui li conlreint par eslovoir
Toutes ses undes esmovoir.
(Rose, Ilichel. 15":;. f° M''.;
Je sai bien qne je Ion ranroie (le frein)
Se çaieoz avoil chevalier
Qui de ce s'csasl afichier
Que vousisl ceste voie emprendre.
(llule sans fiain, ras. Beroe 354, f 27^)
Pou en voi qui s'en amort
A empanrre la sainte voie.
(liuTtB., Nom', eompl. d'Outre Mer, Jah., I. lio.t
Celi qui le servise
Evijrrrnc ilamors.
(R. DE 1.E PiEKRE, t'/wiis., Bichel. 815, f° 286''.)
Et o empris la parole por la roine. {Ar-
lur, ms. Grenoble 378, f" 6'^.)
Sire, s'il vous plaisoit, jou emprendroie
ceste besoigne. (Chron. de Rains, c. xx,
L. Paris.)
Espérance.... nous fait fois et hardis a
enprendre jior lui ce qui pas-e vertu de
home. (Laur., Vie. et vert., Richel. 22932,
f» 52''.)
Demorroit en Testât que il estoit au
point que cis arbitrages fu empris. (31 mai
1332, Cart. de Flines, cccclviii, p. 833,
Hautcœur.)
Il emprind le voiage pour alcr en Guéries.
(Wavbin, Anch. Chron. d'Englet., t. 1,
p. 133, Soc. de l'il. de Fr.)
C'esloient les folz regars et les folz plai-
sirs que vous fireniez en celluy p.ir qui
d'amours vous ewprensisles la voye et le
voyaige. (Liv. du Chev. de La four, e.
XXXIV, Bibl. elz.)
Apres advint que le roi Philippes emprit
et accueillit ce messire Robert en si grand
haine. (Froiss., Chron., 1. I, 1'' p., c. 34,
Buchon.)
Adonc prist a courir et adonc commença
A emprendre proesre, qui Ions jours li dura.
(Ctv., du Cnescl.n, 630, Charrière.)
A il céans chevalier ou baron qui pour
l'amour de moy a le bon droit que je sens
avoir ozé empraïuire le cbamp a rencontre
de Luciou, lequel a tort et sans cause me
mect sus la vilenie que oy présent a pri'fe-
ree. (Hist. de Gilion de Trasignyes, p. ISO,
Wolf.)
Que sans grande et évidente cause je
n'ay point empris ceste querelle et con-
qiieste. (0. DB LA MARCHE, Mém., 1, XI,
Michaud.)
Je suis contente d'emprendre Testât d."
mariage, ou aultre tel qu'il vous plaira.
(Louis XI, JVomb., xxvi, Jacob.)
— Suivi de o et d'un infinitif, dans le
sens d'entreprendre ou de commencer :
Et la pucele a apeler Vemprisl.
(Les Enfances Guillaume, Richel. 774. 1° il r°.)
72 EMP
Si l'ai en mainte cort sirie, !
Puis que loi emprise a amer. j
mre per., Richel. '2168, f 2».;
Quant il VenprisI a souvenir,
De rire ne se pnct tenir.
<I!en. de BeaL'Jeu. ti Biaus Deseonneus, 4780, ]
Hlppeau.)
Enprisl il cesle ouvre a fere. [Chron. de
S.-Den., uis. Ste-Gen., f» 1».)
Au cos que sus les melaus fist
Jubal musique a faire emprist.
(Mace de I.A Charité, Bible, ms. Tours 006,
f» 5^)
La nuit quant repos doivent prendre
M'a fait aviser et emprendre
A tretier de ceslo matière
Si vous dirai en quel manière.
(Clé d'amour, p. 1. Tross.)
Regardez bieu a qui vous emprendrez a
l)arler. {Liv. du Ckev. de La Tour, c. xxii,
liibl. elz.)
Emprendre de, dans le même sens :
Pensez premier que telle cliose empren-
nez de faire; car ja pieça ay oy dire que
cellui ou ceulx qui les loinjjtaias voyaipes
t>Qiprendent sont tenuz pour fols se premier
iian'.-vdviseiitaquelfinilz en pourront venir.
(Hisl. de Gniun de Trnssignyes,p. 95, Wolf.)
Si j'ai emplis en raa simple jeunesse
De vous escrire. o très haulle princesse.
Je vous supply, que par douceur humaine
.Me pardonnez.
(Cl. Mar., Ep., I, le Despourveu a mad. la du-
chesse d'Alençon et de Berri, p. lli, éd. 15.t.t.)
— Suivi d'un infinitif sans préposition :
Très humblement requérant voslre grâce.
De pardonner a raa trop grand' audace,
n'avoir emprins ce sol escril vous faire.
(Cl. Mar., Episl. au Boij pour le délivrer de prison,
p. 171. éd. i:i44.)
— AbsoluMieiit, commencer, entre-
prendre :
Por fol venisles hoi enprendre
Contre me, en champ de bataile.
(Vie du pape Grég., p. 61, Luzarche.)
Je suis céans moult troublé de la mort
d une myenuc taute, et sy empescbé en
mes besouf^nes, que je ne scey par quel
bout enprendre. (Lelt de Ch. de Melun au
comte de Cliarolais et d Guill. Biche, 14
avril 1463, daus les Mém. de Ph. de Com-
munes, éd. de M'"» Dupont.)
— Réfl., faire une entreprise, se lever,
se soulever :
Puis fisent aporter les sains; si jurèrent
tous ensamble celé cbose, et s'emprisent
tout encoutre le roi. (H(s{. des ducs de
Norm. et des rois d'Anglet., p. 146, Michel.)
— Neutr., entreprendre, empiéter :
Que demandoit il, à'cmprendre sus ses
voisins, et de vouloir conquérir le monde
sur autruy ? (La Marche, Mém., introd.,
ch. V, Micbaud.)
Dieu n'emprent jamais sur le droit d'au-
trui. (Evang. des Quen., p. 60, Bibl. elz.)
— Act., prendre, revêtir :
Et pour ceste nature bestial ke les gens
aucune fois emprendent... {LiArs d'Amour,
II, 47, Petit.)
— Act., arranger, conclure :
Ne pus pour lors savoir la vérité comme
la pai-x estûit emprise. (Froiss., Chron., 1.
IV, c. 3.5, Bucbon.)
EMP
— Résoudre :
Si emprennententr'eulx qu'il ne retorne-
ront en leur ville devant ce qu'ilz aient fait
aucun damage a leurs anemis. (G. DR
Charny, Liv. de cheval., ms. Brux.,f°65r».)
— Faire prendre, allumer, enflammer :
Troi cierge ne rendissent mie
Tel claitei c'il fussent empris
De la luor.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 589'.) 1
Il lui empristrentU colierede son cheval '
de feu grejois. (JoiNV., S. Louis, liv,
Wailly.) j
Et doitle varletquisertdehorsemprandre
le feuf esdis novices. (Racionale deS. Claude,
f» 26 r», Arcb. Jura.)
I — Neutr., s'enflammer :
Mais quant je l'esgart,
Trestoz li cors m'emprent et art.
(ROB. DE Blois. Poés.. Riche!. 21301, p. 531».)
Bois qui soit tel qui puisse ligiereraent
emprandre. (Racionale de S. Claude, f'âSv»,
Arch. Jura.)
— Infln. pris subst., action d'entre-
prendre, de commencer, entreprise :
Qu'il lui pleust la recevoir avecaues ly
en sa compagnie en Yemprendre cle son
voyage. (G. DE Chastell., Chron. des D.
de Bourg., II, 40, Buchon.)
Je luy souhaite en tout emprendre
Salut, On bonne et joye prendre.
(1d. , Souhails au duc Charles, vil, 339, Kervyn.)
— Emprenant, pai't. prés, et s. m.,
assaillant :
Les assaillans ou emprenans se reputent
plus fors. (ORES.ME, Eth., Richel. 204,
f" 398'.)
— Empris, part, passé, entrepris :
Qaand maladie extrême luy ha fait
Son œuvre empris demourer imparfait.
(Cl. Mar.. Fpist. au Roi, pour luij recommander
Papillon, p. 230. éd. 1506.)
Fis
pris, saisi :
Ampris de mal talant, nng sopir ha gité.
(Gir. de Ross.. 1678. Mignard.)
La bonne femme, emprinse de joye.
(Louis XI, JVom»., xiv, Jacob.)
— Elre empris d, concevoir la pensée
de :
Quel est celuy tant cbesté,
Cognoissaût voslre graut beauté.
Comme dessus je l'ay comprins.
Qu'a vous aymer seroil emprins ?
(JuLYOT, Elégies, 73, Willem.)
— Empris de feu, enflammé, allumé :
... Et une pierre appellee abeston que
l'en ne peut estaindre depuis qu'elle est
emprinse de feu. (Boccace, Nobles malheu-
reux, I, 19, f° 26 r°, éd. 1515.)
— Emprisen feu, dans le même sens :
Et fut toute la navire qui demoura em-
prise en feu et en flame. (J. d'Arras, Jlfeius.,
p. 187, Bibl. elz.)
— Empris, sans complément, allumé,
enflammé :
Elle duc partist hors de son siège: et le
roy d'armes, en baisant, et s'agenouillant,
luy bailla son cierge, allumé et empris.
(O..DE LA Marche, Mém., l, 15, Michaud.)
EMP
Y avoit ung tabernacle de bois lequel es-
toit tout plain de cierges emprins. (J. Au-
BRIO.'*, Journ., 1498, Larchey.)
— Fig., épris :
Adoncques vit la dame qu'il estoit empris
de son amour. (J. o'Arras, Melus., p. 19,
Bibl. elz.)
Pat. lorr., ampanre, allumer, en parlant
du feu.
EJiPUENEEUii, empreneur, empernour,
s. m., celui qui entreprend :
Moult de contens muevent es bones vi-
les de commune por lor tailles, car il avient
souvent que li rice qui sunt gouverneur des
besougnes de le vile, metent mains qu il
ne doivent, eus et lor parens. et déportent
les autres rices homes, porce qu'il soient
déporté, et ensi quort tous li fres sor le
commun des povres. Et par ce ont esté
maint mal fet, porce que li povre ne le vo-
loient soufrir, ne il ne savoieut pas bien le
droite voie de porcacier lor drois, fora que
i par eus corre sus. Si en ont li aucun esté
ocis, et les viles malmises par les faus em-
preneurs. (Beausi., Coiit. de Beauv., ch.
\ L, 10, Beugnot.) Impr., empruneurs.
Sur tielx maintenours, empernours et
conspiratours. (Slat. d'Edouard lll, au iv,
impr. golh., Bibl. Louvre.)
Mais se séjourner
Vouloit l'ost, fay, pour ton honneur.
Qu'avec le premier empreneur
Ailles sans faire demeurée.
(Liv. des cent bail., ix, S.-Hilaire.)
Metius est celui qui a esté cause, machi-
neeur et empreneeur de ceste bataille. (Ber-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Genev., 1» 18».)
Qui ont esté les principaulx cause et em-
preneurs. (rroufti.de Gand, Append., Chron.
belg., p. 178.)
EMPRENiER, V. a., enduire de vernis:
Pour emprenier le pignon que Pierre de
Bioisfieles pourtraist. (1319-27, Arch. hos-
pit. de Paris, II, p. 66, Bordier.)
ESiPRENT, voir Empreu.
EMPRENTiF, enp., S. m., apprenti :
Cil est emprenlii ravisez.
(J. DE PRIOBAI, Liv. de Yegece, Richel. 1601,
f° 21*'.)
Se Venprentiz se deffuit ou se son maistre
le veut. (1336, Arch. JJ 7U, f» 14 v°.)
EMPRES, enpres,~ez,-eis, ampr., anpr.,
enpries, emprex, emprest, einbres, prép.^
après :
Enpres la messe.
(.Les Loh., Vat. Urb. 375, l" 16''.)
Cil fu quens d'Oa enpres ann père.
(Rou, 3" p., 1031, Andresen.)
Enpres icelz.
(Cant. des Cant., Richel. 1. 2297, fin.)
Aerst la meie aneme empres tei, mei
reçut la tue destre. (Liv. des Ps., Cam-
brîdge, LXII, 9, Michel.)
Empres matines, (xn' s., ms. Charlevilli-
202, bas du feuillet de garde.)
Enpres leur mort. (1261, Arch. J 1124,
pièce 2.)
Enpres lor serement. (1266, la Couture,
Arch. Sarthe.)
Ampres mon deces. (1271,rEau,Tachain
ville, Arch. Eure-et-Loir.)
EMP
Emprei son deces. (1276, Fontevr., ano,
tit., Arch. Maine-et-Loire.)
Empres mont altercations de paroles.
(Ii79, Car t. des Vaux de Cern., Arch.
Seine-et-Oise.)
Empres lor deces. (1279, Barzelle, Arch.
Indre, H 112.)
Enpres la feste seint Julien. (1281, la
('outure, Arch. Sarthe.)
Enpreis la feste. (130i, Fontevr., anc. tit.,
494, Arch. .Maine-et-Loire.)
Empreis la saint Martin. (1321, Cart. de
S. Valm., f» 90 V», Arch. Seine-Inf.)
Adien vous dy. car je m'en voys
Toarner le rost en la cuysine.
Lu 00 je mengeray des poys
Efitpres une bonne gt^line.
(Farce du Gaudisseur. Anc. Tti. fr., II, 302.)
— D'empiYs, après :
Et d'empres icel don fet si sollempne-
ment. .. il estoient entré en sesine...
(Mai 1289, Cart. des Vaux de Cernay, Arch.
Seine-el-Oise.)
— Empres ce que, après que :
Et ampres ce qui fu resuscitez il fii bap-
tizé. (Vita Pair., ms. Chartres 371,^107^.)
— Auprès de :
Un courtil assis eiîîftres le nieson Lorens
Ponchehart. (Cft. de 1270, Beauvillé, Doc.
concern. la Pic, III, 159.)
Si comme qui teudroit une petite chan-
daille alumee empres une grant torche de
cire. {Cours de la lune, Richel. 248D,f''9r<'.)
L'ospital St. Jaques des pèlerins nouve-
lement fondé a Paris emprez la porte Sainct
Denys. (1.326, Archiv. hospit. de Paris, I,
100,"Bordier.)
La tournelle ampres la grant chanbre.
( 1335, Compte de Odart de Laigny, Arch.KK
3", f 274 r°.)
Il s'arrestoit et deniouroit em,pres sa très
saincte mère. {De vita Christi, Richel. 181,
f 46'.)
Fut prins, en son lyt, de nuyt, empres
sa femme. (J. Chartier, Chron. de
Charl. VII, c. 26, Bibl. elz.)
Et menrs de soyf empres le puys.
{Déliai de deux Damoys-, Poés. fr. des XT* et iti's.,
V, 29-2.)
Empesctia de petits enfana,
Qni seront toosjours demandans
Et crians empres nostre oreille.
{Complainte du Nom. Marié, Poe», fr. des \i' el
svi* »., IV, 11.)
— Sur :
Fili Vivien, or praorai de ton poil
Et de la char des ongles de tes dois.
Oui plus sont blans que ermine ne nois :
Empres mon cuerles lierai eslroit.
Ses reverrai as fesles et as mois.
{Effanees Vivien, Richel. 1418, f» 18i t'.j
La haire Test enprei ton cors.
{Vie du Pape Grégoire le Grand, p. 83, Lniarche.)
Et avoit vestu desoz sa robe por l'amor
de Damedeu la haire enpres sa char nue.
{Artur, Richel. 337, f- 250'».)
La haire adea empres sa char. {Vies des
Hermites, ms. Lyon 698, f» 7 t«.)
— D'empres, auprès de :
D'empres la herse du pont. {Compt. de
r.irarl Goussart. 1400-1402, Forteresse,
VIII, Arch. mun. Orléans.)
EMP
Et d'empres eul.x tu voys l'infaœe chien.
(Palsgrave, Esclairc, p. 821, Géniu.)
— Empres de, dans le même sens :
Et vint arriver empres de Coloingne.
(■Palsgrave, Esclairc, p. 821, Génin.)
— Par empres, auprès, du côté de :
En trespassant par emprez le recept
dessusdit ou estoit le chastellaiu. (J. d'AR-
RAS, Melus., p. 104, Bibl. elz.)
— Adv., après, ensuite :
Empres lo Tidren celles duaes.
{Passion, 421, Diei.)
Enpries oi Rrans nslpmens
Si comme d'ours et de serpens.
(MousK., Chron., 8302, Reiff.)
La nuit anpres lor apparut li angeles.
(.Maurice, Serm., Richel. 24838, f» 13 v».)
Troys jours anpres. (15 fév. 1518, Regl.
des cons. d'Agen, Arch. mun. Agen.)
Un an et demy ampres il donna encor un'
autre bataille. (Brant., Grands Capit., 1. I,
c. XXVII, Bibl. elz.)
Que si on se laisse trop aller a sa fiance
(de Mars), et ne fasse on cas de l'advan-
tage qu'il vous a donné une fois, il le vous
oste bien ampres. (1d., des Duels, Buchon.)
— En empres, ensuite :
Et en enpres le dit prior requist. (Arch.
J 1024, pièce 42.)
— Ci empres, ci après :
Si com vos orroiz a délivre
Conter ci ampres an cest livre.
{Prologue d'une hist. de Phil.-Aug., 67, Romania
VI, p. 497.)
Dont cy amprez i!st fait mention, {iett.
de 1396, ap. Lob., II, 672.)
Voulons tenir nos coustumes et droits
cy emprest déclares par la manière que cy
emprest sont escripts. (1427, Bourgeoisie de
Boussac, Coutumes locales, p. 129.)
— Empres, adv., auprès :
En la chambre d'anpres. (1471-72, Compt.
du B. Bené, p. 280, Lecoy.)
— Ici empres, ici près :
Elle demenre icy fmpres.
{Moral, d-ung Emper., Anc. Th. fr.. Ht, 142.)
— Empres, à peu près :
La Porcherece et les apartenances en
vaillance ou emprex de trois cens livrées
de terre a digenois. (1261, Pr. de l'H. de
Bourg., II, p. xxvi.)
Empres, prép. et adv., est encore usité
dans le centre de la France et à Guer-
nesey.
EMPRESENT, adj., présent :
La dame de Fayel ooit
Les parolles dont joie avoit.
Car li chastelams empresent
Veoit, et dedeng son cuer sent
Que plus ne se poet destourner
Qne il ne li convienne amer.
(Couci, 1365, Crapelet.)
Lors estoit ilec empresente
La dame de Han;;est pour voir,
Qni dist qu'elle l'iroit veoir.
(».. 2792.)
EMPRESSE, S. f., presse, calendre :
Cession de une empresse, six paires de
forches, trente quatre estoffie de cardons
EMP
73
et tout ce qui s'ensuit au mestier de ton-
deur. (28 déc. 1534, Arch. Douai, Beg. aux
Actes, f» 209.)
EMPRESSEMENT, S. m., prsssion, serre-
ment, action ;
Que soit en miloenes entre deux estoiles
bones, ou en conjnnction de l'empresse-
ment, ou ensemble le soleil, ou ensemble
son regart. {Hagins le Juif, Richel. 24276.
fo 42 v°.)
EMPRESSER, - ssîer, enp., anp., verbe.
— Act., presser, serrer de près, fouler,
harceler :
Hardres Yempresse qni tint lo brauc a'acier,
Car ïolenliers li toUist il le chief.
(Garin le Loh., i' chans., ii, p. 132, P. Paris.)
Ja ne serai de Turs si enpresset
Que je ja fuie por home qui soit ne».
{Li Covenans Vivien, 22, ap. Jonck., Gtill. d'Or.)
Et ge sni trop de bataille enpressez.
{li.. 36.)
Son seiîjnor vit maternent atirié
Et empresse des envers losengiers.
(Charroi de Urnes, 3S0, Meyor. »i-, P- 251.)
Mee la |ineur point ne li cesse,
Ainz la tient touzjors el enpresse.
(Vie des Pires, Richel. 23111, f 138''.)
Entoar l'enfant ot raoalt grant presse.
Chacun le porsait et empresse.
(J. Le Marcuant, Mr. de N.-D., ms. Chartres,
f» 9'.)
Va si cens dedans empressant
Qu'il se rendent, sans eus escondre.
Et il fait toute la tour fondre.
(GiiART, fioy. tiga., 9290, W. et D.)
Quant Renaut ot receu le chastel, il se
contint laschement et nicemenl ; de quel
li Turc s'aperçurent; si les comencerent a
enpresser au plus que il porent. {Est.
de Eracl. Emp., xxvii, 2, Hist. des crois.)
Li emperere fist faire le feu greignor et
plus ard;int, et le fist o les forches de fer
forment empresser vers le feu. {Vita Patr.,
ms. Chartres 371, f» 99 v».)
Les tourbes remprfssoien{.(GuiART, Bible,
Luc, ms. Ste-Gen.)
Se ta dame se siet en priesse.
Garde que dus trop ne lenpriesse,
Aidy li k'elle en soit hors.
(Jacq. d'Am., Art. d'am., ms. Dresde, Kôrl.,
188.)
Danois empressent Do, la maie gent desvee.
{Doon de Maience, 8869, A. P.)
Les sourcis de ses ieus seront empresses
et ses narines longues. [Hagins le Juif,
Richel. 24276, f 12 r».)
A ce mot le venin aa corps lui estoffa
Si qu'a terre quey et la mort {'empressa.
(Ciperis, Richel. 1637. f 102 ï°.)
Qu'elle (la maison) ne soit pas trop en-
close ne empressée entre maisons. {Probl.
d'Arist., Richel. 210, f» 39^)
Le pois de Ethyope qui estoit soz icele
forsenee calor fu en itel manière enpres-
sez qu'il ne la pout endurer. {Chron. de
Fr., ms. Berne 590, f° 8'.)
Nul n'en povoit approuchier ne les em-
presser. (Grand. Chron. de France, Gestes
du roy Charles V, lx, P. Paris.)
Anpressera moi, tu me presseras, (xiv*
s., Darmesteter, Glosses et Glossaires fte-
breux-français, 1878, p. 38.)
Les bons haubers doivent avoir les
mailles empressiees l'une sur l'autre, affln
10
74
EMP
EMP
lue. sitosl on nfi 1ns piiist percier. (Crist.
dePizan, Charles K, 2«p.,ch.32,Michaud.>
Gayiis Marciis... sn trouva une. fois en
une bataille monlt empresoé de ses anemis.
{\D.,PoUcie,Ars. 2C86, XLIII.)
Car se monlt de pfperilzesloient en ung
lieu, pourtant ne empresseraient \\ aucune-
ment ee lien leqnel tonleffois ne ponroit
contenir sneres de creiilnres. (Citron, et
hisl. saint, elprof., Ars. 3315, f » 5 r».)
Et ocist et delranclia tous ceulx qui
VempressoientAIsInire de Troye la grant,
ms.LyonS23, f» 6o''.)
Se il se sentoit aucunement empressé
desaii= AUpmaus. (.1. de Troyes, Chron.
scand., p. 238. éd. 1020.)
Tntero, is, ivi, ilntn, entasser, empresser,
arrengier. {Voc. lai. fr., 1487.)
Hz sont fi fort empressez ensemble qu'ilz
ne se peuvent poynt séparer. (Palsgrave,
Esclairc, p. 532, fii'^uin.)
— Tourmenter :
Car je sii liren. drst l.i déesse,
Pont vient ti mans qui si l'rmprcsse.
(RiCH. DF, hoiiu>,v.. la Panihcre d'amors, Richel.
24432, I* Ifin'.)
Densl il pslrc iiiorl Ipssié
Tant/"» (te j.'r.inz rops rrtpressié.
(J. Le Marcb.i.vt, ilir. de N.-D., ms. Chartres,
!' 30».)
Par desus lot ce encore estait i\ empres-
sii-z d'un autre mal. {Chron. de S. Den.,
nis. Ste-Gen., f° Soi".)
Onqnes pour ce ne ta lessa
Le deable, mes Vempressa
Et la Iraveilla rterreoliief
El par le bras et par le cliief.
(Dial. de S. Grég.. ms. Evrcnj. f» 20 r°.)
E avaunt ces heures le eussoms nous
fait, ne fcnssent auliunes pentz qe nous
empressèrent ntrajonpenient.(Lî'6. Cuslvm ,
I, 198, 27 Edw. I, Ror. brit. script.)
Attcro, encasser, empresser ou enlirisser.
(,1. I;AGADEt'C, Cnihuliron. éd. Auffret de
Qnoetqueueran, liibl. Quimper.)
Nous devons bien sonlager nos pro-
eliaiiis, quand nous les vovons estre gre-
vez et empressez. (C.ALV.,Serm. s. le Dén-
ier., p. 732'', éd. 1567.)
De tant d'ennais empresse
Ad Seiçne-T je m'.Tdressay.
((".. Dlrant, MeuL, Iniit. du Ps. xvii. éd. 1594.)
— Graver, Imprimer :
Li frère de celui orent fait un pain desoz
les cendres et ohlieit empresseir a lui l'en-
senge de la croix. (Dial. S. Greg., p. 49,
Foersler.)
Coronne d'or fn scur son mitre empressé
de signe de sainteé. (Bible, Richel. 901,
r° o9»:)
Et a droit jngier s'aparelle
El orJonnel a son talent
Les formes qn>lle arnil avant
Empressées en sa mémoire.
iCoiLiol. de Boece, ms. Berne 363, f" 63 r°.)
(Livres) eseriplez on enpressez. (Slat. de
Itichardill, an i.in.pr. gotb., Bibl. Louvre.)
Empresser, enficln-r, imprime. (J. Laga-
DEiR, Cathol ron, éd. Auffret de Quoet-
qncuerau, Bibl. Quimper.)
- Exprimer :
Car, se raensr.nge n'empressons,
Morz ierl a Itains. en celui terme,
Li paslres qui les rois ronfcrme.
(G. r.uuiiT. Roy. lign., II, 30S2, Buchon.)
— Neutr., s'empresser :
Et pool passer fii praot la presse
E la gent nnilt d'aler empresse.
Utou, 1036S, Plnqnct.)
Les bons qui peu volontiers empressent.
(A. CiiABTiER, Quadr. inv., OEuv., p. 414,
éd. 1617.)
— Infin. pris subst., choc, lulte :
La vessiez a Vewfre.'isier
Armes acérées bessi r.
(GuiABT, Roy. lign.. 2244, Bnclion.)
— Empressé, part, p^ssé, qui a beaucoup
de pratiques, auprès duquel il y a pre.i^se :
Ainsi est il de plusieurs qui veulent avoir
des médecins les plus empressez, et qui
ont plus de pratique, et soudain ils se
plaignent de leur courte visite et de les
avoir si peu auprès d'eux. (JouB., Err.
pop., l" p., I, 11, éd. 1387.)
Morvan, empresser, mettre en forme,
dresser en coiiiprimanl ; empressé, op-
pressé par suite de difficulté de respira-
tion.
EMPRESSOR, -onr, s. m., impriineur :
Pur ascun escrivener, alluminour, liour
ou empressour, autrement dit ini|irintour
de tielx livers. {Stat. de Richard lll, au i,
impr. golh.j Bibl. Louvre.)
EMPREST, s. m., emprunt :
Celui de qui la chose est, et a qui l'on
la requiert a emprest, ne la [irestera ja se
il ne viaut. (j4ss. deJér., 1, l'j3, lieuguot.)
EMPRESTANCE, fiîp., S. f., emprunt :
La raison des enpreslanccs et des aveirs
qui vont sur mer. (Ass. de Jér., Il, 42,
Beugnot.)
EMPRESTOR, S. m., emprunteur :
La seureté que l'on peut faire ferme et
estable a celui qui preste, de ce que il
prestra ou fera pre?ter est teil : que l'em-
prestor doue bourgesies tranches et quites,
s'il les a, en guagerie, a lerme nioti. (Liv.
de Phil. de A'ai)., Ass. de Jér., t. I, p. 850,
Beugnot.)
1. EMPRESURE, evp., S. f., syn. d'em-
prise, entreprise :
Car de foie enpresure, ce sachiez vraiement.
S'il en chiet bien a un. il en meschiet a cent.
(J. Bon., Sa.T., lxxv, MicheLl
Quant Anbuîn le voit de de".:l lire sa hure.
Il voit bien que fali a a son evipresnre.
(Hiil. de Cer. de Btat>.. Ars. 3144. f» 254 r» )
2. EMPRESURE, S. f., présure :
Coagularc, mettre empresvre. (Pet. Vo-
cab. làt.-franc. du xiii' s.. Chassant.)
EMPRESURER, V. a., faire cailler au
moyen de la présure :
Le laict que nous nommons cmpresitré,
est le laict auquel de nouveau on a meslé
la présure, et lequel est mangé avant qu'il
soit caillé. (Grevi.n, des Venins, li, 12, éd.
1568.)
EMPREU, - pretif, - preux, - prun, -
prent, - prut, am , adv., en premier lieu :
Je commenclierai voleuliers
Enipren.
(Adau de i.a Halle. U Gieiis de Bob. et llar.,
p. 38", Cousseœaker.)
E.VIP
Empreti, cl deni, et trois, et qnalre,
El cinq, et six.
(falhelin, p. 36, Jacob.)
Vecy pour enipreuf
Le chnpperon deulx escus franc.
(Moralilé des Eiil'aiis de Maiiilenant, Ane. Th. fr.,
III. 54.)
GRIFFON.
Empreu
OnU.LART.
Et deux
BRAYART.
Kl trois
CLAQCEDENT.
Et quatre.
(Greban', itist. de la pass., 2-2844, G. Paris.)
Ma maislresse
Dit veriié : il n'y sçail rien ;
El les antres lesontinenl làcn.
Entendez vous, c'est pour f»j;jrfK.
(Grincore, le Jeu du Prince des Sotz, la Farce,
p. 285, Bibl. elz.)
Emprent, premier, fyrst. (Du Guez, An
Introd. for lo lerne la speke frencb trewly,
à la suite de I'alsgbave, éd. Géniu,p. 928.)
Et ce pour ampreux. Segondement. (Bo-
NivARD, Adv. el dev. des leng., éd. 1819.)
Emprtit, pour eiiprtit, quand on com-
mauce a compter au lieu que plusieurs
disent : El un. (Trippault, Vict. fr.-grec.)
On lient que si celny qui a le hoquet»
conte son premier hoquet, en disant uu ou
empriin, il n'aura que celuy la. (Liebault,
Mais.niisl., I. I, c. XII, éd. 1596.)
Le simple de ce mot, preu, est très em-
ployé en langage d'écolier pour désigner
le premier à jouer dan.s les jeux.
Suisse rcm.,emp)o, en premier lieu, em-
ployé dans une ronde populaire.
Cf. ESPBEU.
EMPREUF, voir Empbeu.
EMPRIENTER, VOir EMPREINTEB.
EMPRIENTURE, VOir E-MPREINTURE.
EMPRiER, emproier, enpreer, v. a., prier:
Sa bone mère
Lor emproia quant s'empartirent
De H, quant il au tornoy vinrent,
Que il fussent carde de lui.
(Gi//cs de Chin, 211, Reiff.)
llluc Vetiprrai pur l'amur
Jobao.
(S. Edward le conf.. 3563, Lnard.)
— Emprier de, rechercher ardemment
telle chose :
Et cil qui volentcs emproie
D'amours et d'armes et d'ounoiir.
(Ph. Mol'sk., Chron., 30160, Reiff.)
1. EMPRiMER, V. a., enduire:
Emprimez par deux foiz les murs dicelle
chapelle du costé des voirrieres, depuis le
siège jusqu a l'enichappement. {Compte
Jeh. Gilon, 1399-1400, Arch. KK 264-266.)
2. EMPRiMER, V. n., dominer, primer :
Par le m.'il c'on voit emp'imer
Piert on la liere d'outre mer.
Et sneffre Diiis qui ti tirant
Mainenl son puepte si tirant.
(Bacd. de Cond., U Contes dou l'el., 141, Schelcr.)
Par mesdit l'envenimé
Sont tout mal au siècle enprimé,
En^'eautet planté et repris.
(1d., /( Contes dou Dragon, 257.)
EMP
EMPRixsK, voir Emprise.
EMPRixToiR, s. m., poinçon, burin :
En pon'îes ou en emprintoirs.
En rigles on eo rigleoirs.
{De la Maaille. Uicliel. 837, f° 176''.)
1. EMPRis, S. m., prisi?, entrée en pos-
session?
Est est.ibli que toutes manières d'oblif;<i-
tions qui se feroii-ut imroouseil ilouuiaistre
et dou covent, et de cominsilioiis, et de
change d'une pocescion a auire, et di; tout^'s
manières dVmpris.et de toutes manières de
procurations qui a riens puissent estre va-
lables, soient huiees de la dessus dite
bulle, {lieijie des liospit., Riebel. 1978,
f»71 r».)
2. EMPRIS, S. m., associé :
Dodequins meismes, qui estoit ses em-
pris, seniout, par la foi et par l'alliance
qu'il U avoit fête, qu'il le secourust. (GniLL.
DE TïR, I, 419, p. Paris.)
EMPRISE, anprise, emprisse, empriiise,
inprise, s. f., entreprise :
Bien et hardieraent ont fourni lor emprise.
(B. de Comman-his, "2S32, Scheler.)
Hz ne mettoient nulle doubtH que bien
ne venist a cliiet de sa besougue et ein-
prinse. (W.wiii.v, Aiicli'eii'i. Citron. d'En-
glel., t. 1, p. 154, Soc. de l'II. de Fr.)
Requeroit leur confort et aide pour
venir au dessus de son emprinse. (Mo.N'S-
TitKLET, Citron. ,1. 1, au 1413, Soc. de l'H.
de Fr.)
En l'an mil quatre cent seize... fut des-
couverte secrètement l'einprinse du sire de
Pois et ses couiplici's au prevost de Paris.
(Cousi.NOT, Geste des nobles, p. 160, Valet.)
Tant tarde on, qu'on fault a Vemprhe.
(Vn.LO.x, Bail, des Prvv., p. U9, Jouaust.)
Leur sera force de tenir bon nombre de
gens de ceste part, que aidera asses a
nostre anprise. tCorrtsp. del'emp.Maximi-
Uen V el de alarg. d'Autr., t. 11, p. 32,
Doc. inéd.)
Car Dieu Cessons sa grand'maiu
Conduisoil tout le dessaiu
Et l'emprùe des fiielleà.
(R. Bf.[,leao, Poés., I, 118, Goaverueur.)
€e n'est le tout de faire graut emprinte.
Mais c'est beaucoup, quant elle est liieu comprinse.
<J0LT0T, Eleg. de la belle fille, p. u2, Willem.)
— En t. de chevalerie, les emprises
étaient des jontes entreprises par quelque
chevalier particulier, qui portait durant
un mois, six mois ou un an, au bras, à la
jambe, sur son chaperon ou en quelque
autre endroit le signe de son emprise, qui
était une écharpe, une manche, un garde-
bras, une chaîne, une étoile ou quelque
autre marque semblable, d'où vint le nom
d'emprises que l'on a donné aux devises.
(Menestrieu, de la Chevalerie anc. et mod.,
p. 236, éd. 1383.)
— Entreprise hostile, attaque, violence,
empièteiiieiit :
Qui fayt inprise sus persone qui soyt.
(13j9, Arch. de Fribour;;, i'' Coll. des lois,
n» 38, f 13 V».)
Nous les garderons, de£fendrons, et les
préserverons de toutes emprises, forces,
violences, outrages ot moleotes, de uostre
EMP
pouvoir. (Placard tonchanl les monnayes,
monopoles, etc., 7 oct. 1.531.)
— Partie, en terme de jeu :
Lesquelz jouèrent une autre emprinse
laquelle di^rreniere emprinte ou passade
iceii.x .Millas l't i:;a.~al qui aï'oieut perdu la
première emprinse gaguereut. (143i, Arch.
JJ191, pièce 49 ) ; j
— Gens d'emprise, hommes bons pour
un coup de main :
Si fut bien merveille que mal n'eu ad-
vint, couime il en.~t f.iit se les anuemis
eussent esté r/ciis d'eniprinse. (W.tvnix,
Anchienn. Citron.. d'Einjlft., t. I, u aoâ,
Soc. de 1 H. de Fr )
Gem de f.iit et d'emprinse. (Faoïss.,
Citron., Uicbel. 2844, f» 303 v».)
Le comtesse de Monlfort qui fu damme
àe grnat emprise. (In., (&., Il, 318, Luce,
ms. Amiens.)
— Empn'ss désignait encore une devise
avec quelquj figure emblématique. Cette
signification est donnée par Duez, Dlc-
tionn. fr.-allem.-lat. On s'en servait parti-
culièrement pour désigner les enseignes
d'une dame que portait un chevalier qui
entreprenait nn voyage, un combat, etc. :
Quant le signeur de Teruaut seeut l'in-
tention dudict G.iliot et veit ce beau per-
sounage, et entemlit la renommée de l'es-
tranger, luy, qui du loui,nieiuaiii avoit
désiré et qiiis de tr.)uver (larli, et sorte
pour f.iire firmes, se délibéra rl'iixecuter, a
icelle fois, ce que tant avoii désiré : et par
le congé du duc de Bourgongue, son si-
gneur et sou mnistre, chargea, pour em-
prise, une maucbetti- de dame, faicte d'un
délié volet, moult geutemeut brodée : el
fit attacher icelle emprise a son bras se-
nestre, a une aigudl.-tte noire et bleue,
ricirement garnie de diamans, de perles, et
d'autres pierreries : i-t Lnoult bien luy seoit
a porter icelle emprise : car il estoit moult
beau chevalier, sa^e, prudmt et bien en-
manieré, et l'uu des plus de son temps.
Prestement qu'il eut son ewprisecliargee,
il envoya le roy d'arim-s de la Toison d'or,
devers ledict (jaliot de Baltasin, pour luy
signifier et dire de [lar luy, qu'il avoit
chargé et elevè une emprise, en intention
de fiiire armes, ei punr luy l'avoit 11 prise
et chargée, eu espHiiint d'estre par luy
accompli de sou di'sir, id que, si son plai-
sir estoit de lever ladicte emprise, il trou-
veroit ledict sigui-ur de 'rei'U.mt, a une
heure après midy, en la salle et en la pré-
sence du duc de Bourjongne, son prince,
son sigueur et maisire, et ipi'il pourroit
toucher et lever ['emprise dudict signeur
de Ternuut. .\I mit joyeux se moustru ledict
Galiot, quaud il entendit qu'il seroit de-
pesché, en la m lisou de li^iurgimgne, de
ce qu'il queniit : et ne f.iillil pas a venir :
et s'ageuouilla devant le duc de Bour-
gongue, luy requi'raut a geuou.t, qu'il luy
donnast congé et licence de toucher il
l'emprise que pcirtnit le sigueur de Ter-
uaut : et le uou duc le Ht lever,et luy donna
le congé.
Lors demanda Galiot aux roys d'armes
et heruux la cousiuuie du |iais : et dit qu'en
son pais, quaud le rei(ueraut arrache
Vemprise de son compaigjiou, c'i'st iiour
la vie de l'un ou de r.uilre : mais, quand
l'on n'y fait que loucher seulemcmt, c'est
pour chevalerie. Sun|iioy luy res(>oudil
Toison d'or, que. Ii; sij:ueur de Teruant
avoit cuargé sou emprise pour chevalerie,
EMP
78
et que la coustume estoit de toucher a
Vemprise, quand on est présent, l.ors
s'avança ledict escuyer, et toucha a Vem-
prise du chevalier, en soy agenouillant
bien bas, et dit : « Noble chevalier je
touche a vostre emprise, et au plaisir de
Dieu vous fourniray et acompliray tout ce
que je saur.iy que désirerez de faire, soit à
pié, soit a cheval. . tU .Marche, Mém., I.
14, Michaud.) '
— Emprise a signifié de plus enceinte :
Que ladicte église dUssel soit de petite
extendue et amprise, tellement que les
paroissiens que a invseut y sont ne y
pouesoat oetro ne contenir . usemble.nic»,
Lclt. deL. XII, Arch. mun. IW<=J.;
Rouchi, emprise, entreprise.
1. EMPRisER, V. a., emprisonner, selon
l'éditeur des OEuvres du roi René :
Si en laissèrent atant le parlement et
dirent bien à eulx mesmes que s'ilz la
pevent trouver que ilz vengeront Bel Acueil
que elle emprisa ainsi faulcement. (Lk roi
Hen-é, Lia. dii citer d'amours espris, OEuv.
111, 141, Quatrebarbes.)
2. EMr>«isER, V. a., allumer :
L'on luy fist grand luminaire de torche»
emprisir. (l>eportem-:ns des François el Alle-
mands, 14o6-l492, .\lém. pour sefv. à Ihist
de la Fr.-Comté. 1876, p. 339.)
EMPRisioN, enp., anp., s. t., entreprise,
projet, engagement .
Eissi les orsuilz des félons
E lor pesineâ eiitpri.\i(ris
Savejt ester e abaissier.
(Be.'J.. D. de Nurm., II, 303U, Michel.)
L'eaprisioii, la covenance
Qu'a fait lluun al rei Je France
Sout tost Bernart.
(Id., il,., II, U498.)
Le fait, l'ovre e l'ententioa
Ne queus ierl Vemprision,
Ce ne li vont pas descovrir
Ne por vivre ne por morir.
(In., il,.. II. 31899.)
Conoistre li feissent la foie anprisioii
Dom il ne s'estoit mie consoillie? a Naimon.
(J. Bon.. Stt.i-., cxxvii, Michel,)
Bien virent qu'il ert chevaliers
Fins, failis, par^ai^ et entiers
El de 1res hante eiip'isioii.
(Ade.net, Cleom , Ars. 3U-2, f° 33''.)
Or verra se vous esl'-s de ^'r.int ctipri.'iion.
(In.. Baev. de Cuiniii., 331S. Scheler.)
EMPROP, enp., enpruef, prép., après :
Ne demora se petit non
Emprof ceste peticioa.
(G. DE S.iist-Pahi, il. S. itichel, 1-20.J, Michel.)
El enpruef li KahTilin
Venqui les aulre^ p ir enïin.
(rriiUn, 11, p. 38, Michel.)
— Adv., ensuite :
Enprof traient abaleslriers
E lur serginz et lur archers.
{ilort du roi Goniiond, 3U, ap. Roiff,, Chron. de
Mau'.k.)
Cf. Aprof.
EMPROFiTABLE, adj., profitable :
Et auxi lou [ler cy devant en h-z occupa-
tions del l'aisance de drap les lahorers
d'icelles ount esté chacez de (irendre
grande part de lour gages en espingez
76
EMP
EMP
EMP
ceinctz et auters emprofitables mercban-
dises desoubz tiel pryce que n'extende
pas al enteut de loiulx pages. {Slat. d'E-
douard IV, an IV, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
EMPROFoxDiR, V. a., creuser, appro-
fondir.
Et aveuc ce doibt emprofondir tous
nœufs graviers, qui lui seroient préjudi-
ciables. (1418, Cartxil. Ezechiel de Corbie,
!" 30, r» ap. Duc., Approfundare.)
EMPROIER, voir E.VPBIER.
EMPRONT, adj., qui est i la diepeaition:
Et vouz uutroei, madame ductrice, o sub-
til euging et sage estude, les chozes de li
sage home cerché, si que a vouz sont
empronl li raisonuable pnrlement de li phi-
losophe et li parole pleinez de gemmez de
li phylosofe et de li poète. {La Èpyslole de
Paul Dtjacone et Monache de Mont de Cas-
sino, a son très excellent et excellente com-
père et commère sieus de Bonivent. ap.
Wailly,E/em. paléogr.^p.-xw.) Lat. : Tibiin
promptu sit.
EMPROPOSER, cnp., v a., projeter :
ToQt si que m'oez deviser
0/ cale chosd etiproposee.
I Adebet, Cleom., Ars. 3142, P 23''.)
En soQ cuer ot enproposé
Que, quant il auroit espousé,
K'en .1. pays divers iroit
La on nus ne le conooistroit.
(ID., ib.)
EMPROVEMENT, - owement, - tiement,
enp., s. m., approbation:
Car le pays fst gaslé, si ne se asseure niant
An roy ne a sa meinie par son empruemenl.
(Fragm., ms. Oxf., Fairf 2i, f» 12 r°.)
E Yenpruement dil wast apend a nous.
[Year books of the reirjn of Edw. the first,
years xxx-.xxxi, p. 19, Rer. brit. script.)
Qu'il i eit une commune huche de lacom-
paignie du Pui, en la quele les reuiem-
braunces et les enproivemenz de la com-
paignie soient mis en sauve garde. {Le
Feste de Pui, Lib. Custum., I, 220, Rer.
brit. script.)
Soit le surpluis paie et restorré a la com-
paignie par le prince, e mis en commune
huche a Yenprouiement de la compaianie.
{Ib., p. 222.)
Ordines est et accordé en le dit parle-
ment que le dit aunage (des draps) purra
estre commys a ferme ou en emproicement
solonqz l'advis de le tresorer d Ei:-k|prre
purle temps esteant. {Stat.de llenr il Y d'En-
glet., an v, impr. golh., 13ibl. Louvre.)
EMPRUEMENT, VOir EmPROVEMENT.
EMPRUN, voir Empreu.
EMPRUNTAii.LE, anp.,s. {., chosB em-
pruntée :
Cellui qui tient hostelz, grans festes,
grant hutin, grans oultrages, grant mes-
nage d'anpruiitaiUes, c'e.'t folle largesse qui
defiuera a honte. (J. Dupin, Merancolies.
Are. 5099, f« 89 r») i
EMPRUNTE, s. f., emprunt :
Dp voir, trop ou peu qui emprunte
Sur son honneur blasme ou reproche,
Ja n'acquittera cette emprunte.
.(Songe doré delà PucelU, Poe», fr. des x»* et -ïti's
III, 2Î0.)
EMPRUNTEMENT, S. m., emprunt :
La dite finance estoit perdue avec elle,
qui estoit levée et cueillie par tailles, par
empnmteme.ns et autres exactions. (Mons-
TRELET, Cliron., vol. I, f» 242% éd. 1516.)
EMPRUNTER, vcrbe.
— Act., prêter :
Li abbes de Vileirs et li covenz enprun-
tarent a Mez dous cens livres de Meceains
lo conte Henri de Dous Pons et sa femme
madame Havy la contesse. (1212, cabinet
Du Fresne, Metz.)
Une granche ou maison en la dite mairie
qu'ilz louent, empruntent ou en font aucu-
nement chevanche. (1396, Champarts de
Beauce, xx, Arch. Loiret, Ste-Croix, 2'
lay., B 9.)
i — Réfl., se donner, en parlant d'une
femme :
Quand voyent jeunes pucellettes
Emprunter elles a requoy.
(ViLLOS, Gr. Test., XLVi, éd. CI. Marol.>
— Se masquer :
S'ai telle fois chantey
Qu'en reçoi
Por moi
Grant ennoi ;
Plorroie de cuer marry ;
Entre genz
Ai jeu et ris '
Démené, j
Ensi m'a[i] de beau semblant
Eiliprunteij.
(Chans., Poët. av. 1300, l. 201, Ars.)
EMPRUT, voir Empreu.
EMPTicE, adj., qui s'achète, acheté : |
Pourtant fut chassé Chamo hors de la i
cité, et s'en allèrent luy et ses gens dont il ,
avoit bien vingt mil, tant de ses parens l
que de ses empUees serviteurs et souldoiers.
{Orose, vol. Il, f» S'', éd. 1491.) I
— En terme de droit, constitué h prix j
d'argent : i
Devrait prouverla qualité desdites rentes !
qu'elles seroient emptices, et constituées I
pour prix d'argent {Ord. et Stat. du pays
de Liège. Nouv. Coût, gén., II, 973.)
Seniblablement tous cens et rentes
emptices en argent, a quelque pris que ce
soit, seront rachetables pour le pris de leur
originelle coiistitution, et en payant le
canuon a la rate du temps. {Ib., p. 974.) I
EMPTiciAi.,adj., qui regarde unhomme
acheté, servile :
Qui ne est point de condition
Serville ne emplicialle.
{Therence en franf., f».240'', 'Verard.)
EMPTiON, - cion, S. f., achat :
Et volons que les empcions etvendicions
que h dit home aront fait ou feront soient
faites par devant nostre castellain. (C'ft de
1259, Clermont, Richel. 4663, f" 103 v«.')
Garandise que les clers appellent empcion '
est de la chose vendue conduire et livrer
par le vendeur a l'acheteur. (Bout., Somme
rur., l' p., f« 56% éd. i486.)
Et de Flandres la grant finance
Fu aportee au conte bon.
A cause de ladicle empcion.
Chron. de VAbb. de Flore/Te. 733, Mon. pour serr.
à l'hist. de Belg., I. VIII.)
I Par cm/)(iO?i, donnation, ou autre trans-
port. {Coust. de S. Quentin, lxxxiv, Nouv.
Coût, gén., II, 528*.)
I Emption et vendicion. (AiiYOT, Œuv.
\ mél., IV, 287, éd. 1820.)
A Ivory, canton de Salins, on dit : à ma
malemption, pour signifier à mes dépens.
J Au Cernans on dit dans le même sens
mésemption.
EMPUANCE, s. f., puanteur :
I Quatre tonneaux de viez vin qui tour-
noient en empaance. (1377, Arch. JJ 111,
I pièce 244.;
1. EMPUER, adv., dehors, en dehors :
Dont s'est anemis en lui mis
U c'est par dellaute de cuer
K'il m'a ensi yetee empuer.
(L'Escouffle, Ars. 3319, f 10 r°.)
I Cf. PCER.
2. EMPUER, verbe.
— Act., empuantir :
Pour la dite place clore et édifier pour
ce qu'elle estoit vacante en reculée, et que
les enfants,autresgens et bestes y faisoient
ordures et punaisies qui empnoient ledit
puits. (1403, Bail d rente d'une place, rue
au Lin d Orléans, ap. Le Clerc de Douy,
t. I, f» 223 r», Arch. Loiret.)
— Neiitr , être empuanti :
Toute l'englouture empuoil
De la fumée k'en issoit.
(De S. Jehan Paulu, Richel. 1353, f 423''.)
EMPUES, ampues, anpues, ampuis, em-
puees, adv., ensuite, après :
Et li viez Clarembaos an fn si adolez
Qu'il ampuis ne lava ainz .[lu. mois passez.
iParise, 733, A. P.)
Anpues fu tiel le coup que cil versa as cemin.
(Prise de Pamp., 1001, Mussafla.)
Mes la lance se brise, ampues fortment se plie.
(Ib., 1H9.)
Je lesse a la famé Jehan mon fils que il
aura la plus grant couronne et le plus
grant cercle que j'aye. Item a Marie ma
fille quatre de mes plus belles couronnes
empuees et six de mes plus beaux ceve-
lets. (1329, Test, de Jeanne de Bourg.,
Mart., Anecd., I, 1377.)
— Conj., après que :
Ampues easent ces trois celé giant trapasee.
(Prise de Pamp., 3628, MnssaBa )
— Cependant, pourtant, néanmoins :
Ampues veut je, dist Zarlle, oir velre latin.
(Prise de Pamp., 2459, Mussafla.)
EMPUGNÉ, adj., impuni :
Lesqueles choses ne voulons demeurer
empugnees. (1332, Arch. JJ 68, f» 3 v°.)
EMPUGNER, V. a.. Combattre :
Toutes les vertus des cieulx, et tous le»
sains ordres des beneures esperis, force
de la seigneurie contraire, reprenes et
empugnes ceulx du ronganl ennemy, puis-
samment me deffendes. (Chasse de Gaston
Pheb., ms., p. 386, ap. Ste-Pal.)
EMPUISEMENT, S. m.?
Empoisement, empuisement, empoison
nemenl. (Alector, f 35'' éd. 1.Ï60,)
EMP
EMP
EMP
Lire l'ex. entier à Empoisement.
EMPULENTER, - ulleuter, - ulanter,
- ullanter, enp., verbe.
— Act., empuantir, rendre puant, in-
/octer :
Par les narines jecloil fen
Qui lout empuUrittoit le lieu.
(Wace, Vie de Sic Margner., p. 107. Joly.)
E sue de si grant pooir
D'une sueur si très puante
Tout le raouslier en enpuUente.
(G. BE CoiNCi, Mir.. ms. Sois»., t" l'O"'.)
Es sentines d'enfer pnllentes
Seras puUens enpullentez
Pour tes pnllentes pullenlez.
(Id., ib.. P 5i', et ms. Brux., f° 52\)
<;ar son corps, qui estoit raoult bel et avenant.
Devint si très niesel et tant forment puant
Que lonz cens d'eotour li aloit enpulentant.
(Dit des Aneles, Jub., .\ow'. Rec, I, 3.)
'- Fig. :
L'arae envenime et enpuUente.
^0. DE CoiNci, ilir. de JV.-C, mi. Brui..
f° 93\)
Luxure l'orde. vil, puUenle,
■ Qui le cors soille et rmpuHente.
(/)« Monacho in /lumine periclitato, 409, ap. Mi-
chel, D. deXorm., t. III.)
— Réfl., se souiller :
De la pullenlé t'enpuUentes.
(G. BE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., i" 52".)
— Empulenlé , part, passé , infecté,
souillé :
De sa bouche ist nue si grant famée,
Trestole l'ot en fn enpullentee.
iBal. d'Aleseh.. var. des v. 6-291-6501, ap.
Jonck., Guill. d-Qr.. II, '29i.)
Tant li promet et tant li done
Qu'il est couchiez el Ut puant
Ou ont conversé li Iruant,
Tant qu'il est toz etipnllantez.
(De quoi lienent li trailor et li mauves, Richel.
1910-2, t» 34 r°.)
Si estoit li cites si empullentee c'orisous
ne pooit amont monter. {Citron. d'Ernoul,
p. 217, Mas-Liilrie.)
Por ce est si empulantee
De Ion feu toute la contre.
(Bible, liichel. 763, f 216''.)
Ne doit passer point les pelis s'iiz ne
sont blans, secs et non empttlentes. (1410,
SI. de la drap, de Chauny, Arcli. de
Chauny.)
EMPULENTiR, V. 3, euipuantif, infecter:
La puenleur qui de leur ventre yssoi
L'aer et les lieux tous empulenlissoil.
(0. DE S. -Gelais, Eneid.. Richel. S6I. t° 27''.)
Boucz vils et puantz qui toute la mon-
tai^ne empulentissoient. (C. Mansion, Bi-
hlioth. des Poet. de mêlant., f» 45 r», éd.
1493.)
... Y moururent grant planti^ de che-
vaulx, dont l'ost estoit moult fort empu-
lenly. (.Monstrelet, Chron., I, 94, Soc. de
l'H. de Fr.) ' ' '
EMPUNAisiER, - oysier, - ter, enp.,
verbe.
— Act., rendre pnant, punais, infecter,
corrompre, souiller :
Et envoioient par leurs engins chevaux
mors et bestes mortes et puans pour euli
empunaisier. (Froiss., Chron., Richel. 2641,
f° 54 v°.)
Mais vouloit que tout fut ars, non pas la
cité empunaisier. (In., ib., Richel. 264S,
f» 103».)
Car aullrement il enissent esté tout mort
et empunaisiet sans merci. (lo., «6., II, 26,
Luce.)
Et fut la repiou toute empunaisee de la
pestilence du fier. (Sym. de Hesdin, Trad.
de Val. Max., f° 81=, éd. 1483.)
Si ouvry la gueule lors (le serpent), et
tant comme ilpeutalener et souffler s^ctn
feu et flambe si que tout fut le rocher etn-
punaisié. {Ren. de Montaub., Ars. S072,
f" 37 V".)
Empunayser le monde des puantes exha-
lations de leurs pèches. (F. de Sales, Au-
torité de S. Pierre, ms. Chigi, f» 21'.)
— Empunaisié. part, passé et adj., in-
fecté, corrompu, infect, puant, punais :
Que lesdites boucheries soient tousjours
corrompuz et empunaisiez. (1391, Arch. JJ
141, pièce 97.)
Ne hantez pas la, car l'ayr est empunaysé,
infecté, or empoysonné. (Palsgbave, Es-
claire., p. 591, Géiiin.)
Troyes, orapunaKer, empester. (Gboslev,
Vocab. Iroyen.)
EMPUNAisiR, - ezir, verbe.
— Act., empuantir, infecter:
Sordido, das,emp«)!«!Sîr, ordoyer. [Gloss.
de Salins.)
Quant a ceux qui sont chancis, je suis
d'opinion que s'ils sont foibles beaucoup,
qu'on les oste du tout du vaisseau, afin
qu'ils ne le pastent et empunaisissent. (Bel-
LE-FoK., Secr. de l'agric, p. 96, éd. 1371.)
Fay l^n vilain, tu m'empJiiiezirûs.
(J. DE Baif, Eclorpies, XII.)
Quelque jour on vous empunaisira. (Cho-
lieres, Apresdinees, p. 161, Lacroix.)
— Au sens moral :
Envieux, les usuriers et les luxurieux qui
aujourd'huy castent et empunaisissent les
maisons, i.î. Bouchet, Begnars traversant.
f» 17, éd. 1522.)
Les Rhodiens se sont effeminez après une
infinité de délicatesses et mipnotises qu'ils
en ont empunaisi\es Siciliens. (Cholieres,
Apresdinees, vi, t° 210 r», éd. 1587.)
— Réfl., se corrompre :
Il faut retrencher la maladie, de peur
que de la puanteur d'icelle l'air s'empunai-
sisse. {Hist. Maccar. de Merlin Cocc, p. 147,
Jacob.)
— Neutr., dans le même sens :
Par ce que ces deux espèces de métaux
sont vénéneuses de leur nature, et font
tourner et empunaisir soudainement l'eau.
(Du Fouilloux, Vénerie, f» 8 v, Favre.)
— Empunaisi, part, passé, infecté, in-
fect :
Duquel l'eau vile, orde, empunaisié,
Gasle l'Europe, Affrique et toute Asie.
(J. LE Maire. Compte 2' sur la naissance de dame
Yerolle. Bibl. elz.)
Vents emptinaisis. (JoD., QEuc. tnesl.,
f» 139 V», éd. 1383.)
— Au sens moral :
La chair humaine tant corrompue et em-
punaisie de péché. (La Ttioison d'or, vol. u
f» 139 r".) '
EMPUR, voir Pur.
EMPURE, s. f., employé dans la loc. S.
Pierre des empiires, S. Pierre-ès-Lieiis :
Devant la Teste Saint Père des empures
(31 juill. 1277, Môt.-Dieu d'Angers, B 24"
f" 11, Arch. llaine-et-Loire.) '
EMPURÉ, adj., qui n'a que sa chemise :
Aussi tost muert uns emmurez
G'tiiis en ST chemise emplirez.
(Watp.iquet, Despit du monde, 163.-Sohcler.)
Ce mot est formé d'une façon barbare
pour la rime. Cf. au mot pur la locution
En pure.
liMPlSTÉ, voir E.'UPCTÉ.
EMPUTÉ,- uslé, adj., empuanti, gâté :
Ce ma bouteille estoit amere
Et que le vin fust empiisle.
{Mysl. de S. Cleiii.^ p- ai, ADel.)
kvi>'«-tkment, s. m., dénonciation, ac-
cusation :
Comme ledit blé estoit ainsi uiussié,
vindrent audit buisson par emputement ou
autrement trois gens de guerre. (1447,
Arch. JJ 179, pièce 137.)
Accusation, ou dénonciation faicte a la
justice ou au magistrat, emputement. (R.
Est., Diciionariolum.)
E.MPUTER, amp., V. a., imputer, accu-
ser :
Amputare, amputer. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
Thibault d'Orenge dit qu'il avoitcongneu
charnelement la famé Jehan Connivet, et
si estoit marié, et que il Vamputeroit d'of-
fice a Sens. (1404, Arch. JJ 159, pièce 27.)
Icelle Ouillemette cmputa aux Anglois...
de Sainte Suzenne le père du suppliant, et
leur dit qu'il leceloit les François et les
entrenoit a son povoir. (1437, Arch. JJ
189, pièce 134.)
— £jnpM<é,part.passé,accusé,calomnié :
Cil prostrés i fut empiileiz.
Qai tant fut riches et monteiz.
(llLTEB., li Testament de fane, I, 27o, Jub.)
EMPUTEUR, S. m., celui qui impute,
délateur, calomniateur :
Icellui conte qui estoit homme très rio-
teux, emptitcur de gens et tribouleur. eust
fait adjourner a ce jour le suppliant. (138Î,
Arch. JJ 122, pièce 177.)
Et quelque ung qui fut la, (ainsi comme
emputeurs souvent rapporleut) luy va dire
qu'il estoit en la cité de Peneste pour s8
sauver. (Orose, vol. II, f» 96^ éd. 1491.)
Guillaume Bernard,.... homme empuleur,
sedicieux et plain de mauvais langaige.
(1480, Arcli. JJ 209, pièce 176.)
Las ! quel dangier de fauli accusatears,
Meschans ijarçons et mauvais emputeurs.
Qui vont dire mensonRHs aux seigneurs.
(Maiitial, \igil. de Ch. VII. i" 03 v°, éd. U93.)
Pcrquisitor,' ung empuleur. (R. Est.,
rhe.<.)
Délateur et dénonciateur a justice. Em-
puleur, mouschart. (ID., Diciionariolum.)
78
EN
EMPUTiNiiR, enp; V. a., souiller :
ne Dieu cioa ciel vous soit il pardooé
De chesl vielart que m'aves asumé
Qui loot arnil mon lil eupiiliiié.
(G. d'IlanMone, llicliel. -2j51R, f" 2 r .)
EMPUTRE, enp , arlj., pourri :
Lorsî e enpnlres e enpo'..
(Bex., D. de Norm., U, T-201, Michel.)
EMQUISON, voir E.NXHOISOX.
EMUNCTioN, S. f , ce qui découle des
narines quand on se mouche:
Les emnnctions ùe- ""^'L^'/f,":?'^ "'
hist. salut, olprof., Ars. Solo, i lo r .)
EMUSEUL, S. m., mouchettes :
Et il fisl septlaiinternesod WnT emuseus,
elles vaspenx dont les lauiUnni.-f esloieiu
mu-sclieps lut (il' très uet or. (Ilible, Exod.,
xxxvii, 23, Ricbel. 1.) Lat. : emuiietonis.
EMUTILER, voir ESMUTILER.
ElIUTULACION, VOir ES.ML-TII..VCION.
EMYilLER, V. a ?
Mareschaus seguians et emyolans clie.
vaulxes mes. (Acl. consul., 1440-56, Arcb.
mun. Lyou, BB 5.)
1. EN, an, em, ein, ain, in, e, préposition.
En marquant le repos, la situation :
1» Le repos dans le lieu, et équivalant
à dans, d, sur :
Ciim leaimns e le Evanaelin. et si cum
diste leEvangelio. {Frarj.de VaUnciennes.)
Suî UD olive est descndui en rumbre.
(fto/., 25" 1, Mùller.)
Reci moi an ta compaignie.
(Wace, Conception, Br.l. Mus. adJ. l.'iGOS,
f° n^.)
Cil conçut Anseys en la fille an vachier.
(J. Boo.. Sax., IV, Michel.)
lerl ja en espérance d'avoir molt riche don.
(Rom. d'Alex., Richel. 79-2, f» 138''.)
Maintes bones genz de Borgoigue dont li
non ne sont mie en escrit. ;Vii,leh., 45,
Wailly.)
Et pioient Dameilien, le roi de majesté
Que il leur lest en eus co.çoivre ei enjen Irer.
(Gui de Uuuro., 4019, A. P.)
Trestnle nue en sa clieinise
Au feu liée la lenoient.
(Chrest., Ckcv. aulyon, 48U, Ilollaud.)
Tant com il fu an celé rage.
(ID.. 1*., 2863.)
En la compaignie des sainz
Soit vostru ame.
(iD., il)., 1293.)
?^e l'ai ore an ma baillie.
Ud., a., 1227.)
Tant qu'il fust anquos en sa force
De U apeier molt s'eslbrce.
(iD.. ib., 3043.)
En son esou l'emporte.
(lo., ib., 4053.)
AnJureit sont an lor malice.
An lor pechicl et an lor vice.
{Dolop., 1338, Bibl. clz.)
Car m:cus me vient user loule ma vie
En raju joli souvenir.
(RicH. DE FouRNivAL./a Panthère d'amors, Richel.
24432. f IGU''.)
EN
Quant je l'cnconlre en la voie an venir.
(iD., th., (° 1641'.)
Ja de fere vostre servise
ÎVe Irovercz rn moi faintise.
{Guill. d'EiujIel., ap. Barisch, Chrest.. col. iSO,
-1' éd.)
A penre cliascun an em molin de Mai-
dlercs (1243, Pont, Fiefs, 1, 73, Arch.
Meurthe.)
Ainz sui loz tens en paine et«« porchas.
(Le CuAîTELAi.v DE Cocci, CAaiw., xi, Crapelet.)
lit an boni dou tertre vit seoir nn roy
plus bel des antres, miex vpstu et miex
paré en un tlirone d'or. (JoiNV., Si Louis,
xciv, Wailly.)
Dieu morut en la croix. (Id., ccxcir.)
Ne ne sera trouvé que li diz religieus
les tenesaient en prison. (1303, Arcb. J
i030, pièce 28.)
Pour rente annuelle que l'église prant
cbasc'an le jour de S. .\Iar; l'evaugellsle...
en et sur les maisons assises ... 1.378,
Compl. (tes annioers. de S. Pierre, f° 90 v»,
Areli. .\»be.)
Il falloit avoir les reins ceints, des pieds
en ses souliers et une main en son baston.
— Il se reprit incontinent. Eli bien ! dit il,
des snuli.Ts en ses pieds et nu baston en
sa main. (.Marg., .Vohw., xi, Jacob.)
Estndier en médecine... en lois. (Rab.,
I. Il, c. S, éd. 1364.)
Jamais je ne me suis alambiqué le cer-
veau a lire en Ronsard, Bail', et autres qui
composent a leur mode. (Lariv., le Laq.,
II, 2, Ane. Th. fr.)
Je vous feray le plus misérable 'homme
qni soit aujourd'huy en Haris. (In., ib., II,
3.)
Ah ! Dieu ! est ce la façon de faire en
Paris ? (lû., le Morf., v, 1.)
<;e?t I spagnol l'i'ust déshonorée et
honnie en Naples. (Fr. dAmbois., les Nea-
pot., m, 11, Ane. Tu. fr.)
Armel en teste. (Amïot, Vies, Pericles.)
Il mescontenta sa noblesse, qui l'alla,
I d'un cœur franc, saluer en Avignon. (Pasq.,
I le»., XIV, 2.)
I Les soldats du seigneur Pierre u'avoient
souliers en pied, pour les avoir usez parmy
les montagnes. (Mart. du Bellav, JUein.,
1. X, f» 332 r», éd. Io09.)
I J ai aussi advis comme lesieurde Brèves,
qui laisoit ey devant mes a£f lires en Con-
stantinople, et auquel j'ay donné charge
I d'y résider pour mon ambassadeur, y a
i esté fort bien reçu de ce seigneur et de
ses minisir.s. (I.Ï73, Lett. miss.de Henri IV,
[ t. 11, p. 832, Berger de Xivrey.)
I Oc alloit, dicl on, aux autres villes de
I Grèce, cliercber des rlietoriciens, des
! peintres et des musiciens; mais e» Lace-
( demone des législateurs, des magistrats et
j empereurs darniee. (.Mont., Ess., I, 24,
f" 53 r», éd. 1388.)
1 Les créoles des Grandes-Antilles disent
I encore eu et non d Haïti.
1 — En aoiron, aux environs ; voir En
AVIRON.
— En derrière, par derrière :
De dire mai en derrière.
(GuiOT, Chans., y, 40, Wolfart.)
— En pardevers, du côté de ; voir Em-
PARDEVEIIS.
EN
— Équivalant à sur dans les emplois
particuliers qui suivent :
En piez se drecet, si li vint contredire.
(Roi., 195, Millier.)
Gagemer s'est en pi^z levez.
(Marie, Lai de Gugemer, 839. Roij.)
Se leva en piez Coenes do Bethunc. (VlL-
LEU., 144, Wailly.)
Li contes de Montfort se mist en ge-
nouls devant le roi. i,Froiss., C/iron., II,
203, Luce, ms. Amiens.)
Qui estoit en jenonlz et a mains jointes
devant le roy son père. Jd., ib., IV, 179,
Luce.)
Mais incontinent ressaillist en piez et
Trovlus retourna sur luy. [hloire de Troye
la grant, ms. Lyon 823, f- 62''.)
2» Le repos dans le temps, la durée,
équivalant à dans, pendant, durant :
En eps ccl di.
(Passion, 417, Diez.)
En orer (vesqni) «t « versillier.
(Perceval, ras. MoUpelliur H 24^, l" 2D5'.)
En la Penlecosle, en eslé,
1 aveit li reis si'jurné.
(.Marie, Lai de Lanval, 11, Roqfc.)
les coatiaux qni sont Irenchant
Mou père ocistrent en dormant.
(Rom. de Thel/es, Richel. 60, P 11=.)
Ktn moix de oct''mlire {[i\9. Rentes de
Vecclese de Sainte lloull. Vil, Arcb. Meuse.)
.Ain ma présence estaublie. (1273, ib., X.)
Aint ont les doiz au prendre nuvers et desnoez,
Et en rendre les ont crampis el engluer.
(De Triade et de Yenin. Jub., \n.iP. Hee., I, 36i.)
Mirent six jours en venir a Damiete.
(MÉN. DE REI.MS, 132, W lilly.)
Car il avoit estet haclielers et saudoiiers
en son venir eu Lonibardie . (Froiss. ,
Chron., I, 353, Luce, ms. Amiens.)
Cependant qu'ils e-toient en plaisirs
amoureu.x et propos gr.icieux, le mary ar-
riva. (Lariv., Facet. Nuicts de Strap., iv, 4,
Bibl. elz.)
— En devant, adv., auparavant ; prép.,
avant, antérieurement à; voir Endbvant.
— En es le pas, en es l'ore, aussitôt, sur
le champ ; voir Es.
— En prof, après, ensuite ; voir Emprof
— En la parfin, à la fin ; voir Parfin.
— En un tenant, de suite ; voir Tenant.
— En ce que, pendant que, au moment
où:
Et en ce qu'il vindrent près, si voient une
prant bataille de .m. chevaliers qui molt
durement se conbatoient a plus de .L.
Saisnes. [Artur, Richel. 337, f» 09».)
En ce qu'a se cuidoit relever... (Id., ib.,
f» 276=.)
En ce gn'il estoit en cesie pansée. (Vies
des Hermit , ms. Lyon 698, l" 4 r».)
En ce que li sengliers eiiteudoit a meu-
gler, SI s'endormi. {Sept Sag., ms. Chartres
620, 1° 23\)
En ce gu'il estoit eu la destraignance
de sa pensée. {Estories Rogier, Richel.
20123, f" 42=.)
Ainsi advii-nt en pou d'heure a Achilles
qui en ce qu'd regarda la façon de la pu-
EN
EN
EN
79
celle fut il embrappz de ?on amour. (Istoire '
de Trotje la grant, nis. l.yon 823, f" 74''.)
II
En marquant la direction, le inouve
ment : j
1» Le mouvement dans le lieu, équiva-
lant à dans, d, vers : I
Enlret en sa veie. si sVsi anhiniinez.
Ulol., 3C5, Millier.)
Vers EngletPrre passai il la niprsalsft.
Ad ces seint Père en ciinquist le chevage.
Qne nus requiert ça en la nostre marche ?
(M., 312.)
Cnnqnerrat li les terres d'ici qa>H orient.
(;*., 401.)
Hel'is passe onlre, si est entrez en Tyr.
(Les Loh., Ars. 3113, f° 12=.)
Q'il vînt en Baliilone a l'onzime jornee.
{Rom. d'Alex., Richcl. 25317. P 256>.)
En ceval nionle, prtsl l'escu et l'espié.
(liAiMB., Ogier, 8252. Barrois.)
L'amor qui en lui s'est mise.
(Chrest., Chei<. au hjoii, 1548, HoHand.)
Cis rois nous welt lolir noslre possession
Et cliachier en essil e^t antre rei^ion.
(liom. d'Alex., lUchel. 792, f» 138''.)
Lez princes de la terre meis de haut en bas.
(;*.. Ricbel. loOltl, f» 26T.)
Ensi fil la vile rendue en la merci le duc I
de 'Venise. (Villeh., 86, Wailly.)
One le trenchant de l'alemelle
Li embal tout en la cervelle.
(Rom. de Tlieh-s, [lichel. 60, f» 8'.)
Oni tonl entièrement a mis
Cner et co'ps en voslre baillie.
(RicH. DE ForRMVAL, la l'anlhere d'amors, Richel.
2.il32, 1° 163M
Si descent a pié, il et si compaignon, et '
meteut lor cbevals en loing. (j4r(ur,Richel.
337, f» 89'.)
De prendre damoifele en murtre et en i
rppoft et de meire niaia en lui estre son i
gré. (Lancelot, uis. Fribourj:, 1» 13=.) |
Nous alanips an Ansone. (JoiNV., S. '
Louis, xxvii, Wailly, 1874.)
Poge dit avoir vpii un cheval, qui entra
en (Joustaiice riur.uit qu'on y lenoit le con-
cile. (G. BoL'i.HKT, Serees, xi, éd. 1608.) i
— Enjusqu'à, jusqu'à : !
Kil saiclient ce k'est ke lor fait et an
jo^ç'ai ou il doient e?liindre l'anconiance- .
me\ de lor eshide. (Li F.pislle saint Ber- ,
nard a Mont Veii, ms. Viiduu 7i, l" 69 r°.) ;
Des Poloysie oi j!is9J(C>:n Luccnay.(lï60, 1
Cart. de l'év. d'Aulun, r p., lxvi, A. de
Charmasse.) |
— Cheoir en baston, venir à la portée I
des armes :
Com il manarhe Chariot le fil Kallon
De lui ochire si li chiei en boston. I
(Kaimb., Ogierj 7211', Barrois.)
— En marquant le changement d'élat : [
Si qn'^n pièces Tola ma lance.
(Chrest.. CIhv. au lijm, 530, Holland.)
Et quaot ses plaies ont vcues i
Si relorne la joie en ire.
(Erec, -4197, Zeilschrift de Haapt, t. X.) |
— En lieu de, au lieu de :
En lieu de ces trois nos ont mises.
(GuiOT, DMe, Mil, Wolfart.)
Et la clef soit en leu li'oslages.
(Rose, 2003, Mcon.)
2° Le niou\en]ent dans le temps :
Cnnqnis l'aïrat d'hoi cest jur en nn meis.
(Roi.. 2751, Mûller.)
De cel jor en .\l. ta li respiz ilonncz.
(Rom. d'Alex., Richel. 792, P 138''.)
Souvent, de jor en autre, lor fait asaul livrer.
(II:., Richel. 15093, f 45".)
Il ne cuidoient uiie-que il eussent la vile
vaincue en un mois. (Villeh., 244, Wailly.)
D'ni en .1. an. droit Toslre vole.
Desous ce piu
Si soiez bien malin.
(Le VicoNTE n'AcNOi, le DU de la lande dorée,
Richel. 24432, f" 25''.)
— En aptes, ensuite; voir Apres au
Supplément.
— En avant, dorénavant, à l'avenir,
voir Enavant.
— En des, depuis; voir Des au Supplé-
ment.
— En empres, ensuite ; voirEiiPRES.
— En jusqu'à, jusqu'à ; voir Enjusque.
— Eu esça, jusqu'à ce nioniont même ;
voir Es.
— En que, jusqu'à ce que :
L'eu lye bien le sak enke soit pleyn.
{Proverbes de Fraunce, ap. Ler. de Liucy.)
3» La direction d'intention, le but :
Tote s'enttnte e son pocir
Ert en aquerre or e argent.
<Ben., D. de JVwm., Il, 27S29, Michel.)
En ceste suspirout Locrin,
En ceste out Venus mis sa Un.
En ceste estoit toz ses lalenz,
En ceste aidoit ses cuers dedenz,
En ceste lleiujssoit sa rage,
En cesle ont lerraé siin corage.
(Bfid, ms. Munich, 2i09, Vollm.)
En l'hoonr de vos, nobles reis,
(Marie, iaopel, t. 1, p. 44. Roq.)
Quant nos en son service avons mis nostre entente.
i,Rom. d'Alex., Richel. 15095, 1' 24S r°.)
Car tous ert ses curages en lor bons aemplir.
(lù., Richel. 243tit!, Meyer, Remania XI, p. 269.)
Car je met mon eaige en vos servir.
(PiEREKi.NS, Chans., ms. Berne 389, f" 86 r".)
Maint on[t| mis Itur temps et leurs cures
En fables dire et adventures.
(Alart, (.'"' d'Anjou, Richel. 765, C I r°.)
Et j:e sui celé qui vos otrui et cucr et
cors et vùleulè en votre srrvise et e» votre
comaudemeut. (^((«r, Itichel. 337,1° 218^)
Bien sai qu'e» vous amer n'ai droit.
(Le Chastelais de Cooci, Chans., m, Crapelet.)
Et resemble le lion qui va en proie. (Li
prem. liv. Salemons, ms. Berne 590,1» 986^)
— L'objet :
Rollanz me forfist en or e en aveir.
(Roi., 3758, Mùtler.)
f-il qui tel murtre faisoit n'avoit droit cji
terre tenir. (Villeh., 224, Wailly.)
En la rrgle saint Benooit
Ont il mespris.
(GiaoT, Bible, 13S8, WoUart.)
Et crées en Jhesn,
(Gui de Bourg., 3333, A, P.)
Bien creanz en Dieu, (Mén. de Reims,
7i<, Wailly.)
Car vous ne vous pories niie miens ma-
rier en millor dame ne eh^ en meillor che-
valier. (Arltir, ms. Grenoble 378, f° 71.)
Aut.int a t elle en mes enfants comme
j'en ai. (Fnoiss., Cliron., 11, a, 222, Bu-
chon.)
— Equivalant à en qualité de, comme :
IS'i lessiez la tesle an gagrs.
(Chrest., C'/icr, au lijon, l:i30. Holland.)
Qui as paieos en vail en raessagier.
(Fiernbrtts, lvi, c, 2, Beklier.)
Tenir em fief. (1253, Ch. des Compl. de
Dole, 4 , Arch. Doubs.)
Si avons Dieu en aji:e el il ne l'ont pas.
(Mén. DE Relms, 41, Wailly.)
Il vous en dourout tant comme il vous
venra en grei. (lo., 84.)
Li evesques de Chaalons... beney en
abbei mon signour .lehan de Mimeri.
(Joi.Nv., SI Louis, cxxxvi, Wailly.)
Qui' il avoit pris a rente, en fié, et em
perpétuel héritage. (C/(. de 1321, Estrée,
Areh. Eure.)
En monstrant que l'eelcciltm laicte de
Urbain en r'<i|)e. après la mort de Grégoire
onziesme, lut juste. (Juv. DES UhsINS, //('«{.
de Charles VI, au 1381, Slicbaud.)
Viniirent en armes dir,; qu'ils tueroient
tout, s'ils u'avoieut en pape un Romain.
(iD., i6.)
Et se fit ledit Charles couronner par
l'ordounaiiCe de Urbain en roy de Sicile.
(ID., ib.)
Et le couronna en roy. (Id.,(6., an 1382.)
Aiusi qu'elle (Jeanne 1", reine de Na-
ples) lissoil un cordon de soie, le roi André
lui demanda a quoy estoit bon cet ouvrage?
Pour vous eslrangler, répondit elle en se
souriant: parole que le niury tourna en
risée, qui sortit loutel'ois sou "effet. (Pasq.,
liecli., VI, 27.)
— Avoir en hé, concevoir de la haine
pour :
Li uns de Salesbire, ke li reis oui en lié.
vGarn., Vie S. nom., Riihel. 13513, f° 10 r°.)
— Cueillir en hé, en haine, prendre en
haine ; voir Cueillir.
— Enchargier en /(OiMC, prendre en haine;
voir E.XCHARGIER.
— Melircen défais, mettre en interdit; et
flg., renoncer à, refuser, dédaigner; voir
Defois.
111
En servant à marquer la matière, la ma-
nière, l'instrument, le moyen, etc.
— 1» La matière :
Et letlra fayr en pargamin.
(Alberic, Alex.. 90, Meyer, Rec, p. 283.)
En rentes et in possessions. (Fév. 12.19,
Areh. Vosges, H, Flabemout.)
Une cedule en parchemin. Une cedule en
papier. (5 oct. 1428, Jnvent. des meubl. de
la bastide, Arch. P 1189.)
— 2° La manière, la manière d'être,
l'état :
7/1 figure de colonib volât a ciel.
(Enlalie, 25, Barlsch, Chrest.. col. 6, 3' éd.)
80
EN
EN
ENA
Terre major remaindreU cit repos.
(Roi., 60n, Mùller.1
Mes ce cornant pot avenir
One tu mon seifinor ofeis
Se an traison dpI feîs.
(Chrest., Chee. au lyon. 1-230, Holland.)
Si l'eptrangla en murtre. (Villeh., 223,
Wailly.)
Ce ne îiorroit eslre en nnle manière.
<RiCH. nE FoiiRMVAr., la Panthère d'amon, llichel.
24132, f° ISg".)
F.» lermes et en plors sonvcnt le baiserai.
(Berte, 207, Sclieler.)
Ne le fesoient mie en bonne foi. (MÉN.
DK Reims, 29, Wailly.)
Si luiveiiillicz prier en pitié qu'il veuille
avoir merci de nous. (Froiss., Chron., I,
I, 320, Buchon.)
Ulysses se Labilla en mercier. 11 porte
les clieveulx en Allemant. (Palsgrave,
Esclairc, p. 839, Génin.)
11 l'accoustrera en chien coiirtault. (RoB.
EsTIEN.NE, Lat. ling. Thés., Adnuitilo.)
— Dans des locutions adverbiales for-
mées ai-oo un substantif :
En bourgeoisie, bourgeoiseiurrit -, voir
ROURGEOISIE.
En chevauchons, comme à chevauchons,
jambe deçà, jambe delà, comme si l'on
était à cheval :
Et puis se met desor la planche en che-
vauchons et puis se traîne sus si armes
nnnme il estoit. (Artur, nis. Grenoble 378,
f» Oi-i.)
Eli demussons, en cachette ; voir Demu-
r.ONS.
En désire, en droite ligne ; voir Destre.
En cmble, furtivement; voir Emble.
En emblée, furtivement ; voir Embt.ee.
En foi, fidèlement :
Qni le service en foy maintiennent.
OlicH. nr. Fnor.NivM.. In Panthère â'amms. Itichel.
Îii32, f 161'.)
En pardon, en pardons, en vain, en pure
perte, gratis; voir Pardon.
En pièce, en pièces, dans une phrase
affirmative, dans quelque temps, bientôt;
'Uns une phrase négative, jamais, de long-
'emps, dans beaucoup de temps; voir
l'IECE.
En recelée, en secret, en cachette; voir
liBCELEE.
En recoi, en repos, en paix ; voir Recoi.
En reponiaus, en cachette ; voir Repo-
NAIL.
En lapin, en tapinage, en tapinois, en
cachette; voirTAPiN. Tapinagk, Tapinois.
— Avec un adjectif :
En apert, ouvertement, évidemment ;
voir Apert.
En bas, à voix basse ; voir Bas.
En basset, à voix basse ; voir Basset.
En belif, au travers; voir Belif.
En belin, en beline, de travers; voir Be-
LIN.
En haut, à haute voix; voir Haut.
En humain, sur celte terre; voir Hu-
main.
En recelé, en secret; voir Recelé.
En repost, en cachette ; voir Repost.
En roond, de compte rond, en tout; voir
ROOND.
En seri, tranquillement, en repos; voir
Sert.
En sordois, à la sourdine; voir Sordois.
En subit, subitement :
Lors en subit me prens a regarder au-
tour de mov. (Traict. di Salem,, nis. Ge-
nève 165, f» '262 r°.)
Nous en irons tout en suhit
Luy faire ancune question.
(Greban, ilist. de la pass., 14590, G. Paris.)
En tante, dételle manière; voir Tant.
— Avec un participe présent :
Cler en i
ant l'ad dit a Guene!an.
(Rot.. 619, Millier.)
En enbronr.hant fu li sengleis ocis.
{Girh. de SIeIt, p. 452, Slengel.)
Qne par la ne pnis je venir
A ce qa'en dormant ay veu.
(mCH. iiF. FocRMVAL, ta Panthère d'amors, Ricbel.
24432, f ir,r.)
En ramembrant sa valor a loisir.
(iD., th., f 1C4''.)
En estant, debout; voir Estant.
En oiant, de manière à être bien en-
tendu ; voir Oiant.
— Marquant la multiplication :
Paien s'adabent d'osbercs sarazineis,
Tuit U plusur en snnt dnblez en trcis.
(Rot., 994, Muller.)
— Équivalant à quant d :
Rois deit estre moult dreturiers,
En justice roides et fiers.
(Marie, Ysopel, t. H, p. 134, Roq.)
Simple en regart et de bêle manière.
(RicH. DE FouRNivAL, la Panthère d'amors, Ri-
cbel. 24432, f» 159».)
3" L'instrument :
En harpe, en viele et en gigue
Eu devroit en certes conter.
(Guioi, Bible, 209, Wolfart.'
4° Le moyen :
(Lettre) Et en ebrey et en ermin.
(Alberic, Alex., 91, Meycr, Rec.. p. 283.)
Li boeu fisicien loîal,
Li prodomme, li bien Ictré
Ont maint verai conseil donné ;
Maintes genz qui se desconforlent
En lor conseil se reconfortent.
(GuiOT, Bible, Ï643. Wolfirt.)
En langage grejois.
(Gui de Bourg., 1373, A. P.)
En son sarasinois malt bian l'a salué.
(/»., 2-G3.)
Cil les plaint et regrate an sarazenois gref.
(Floov., 319, A. P.)
5° La condition :
Am pris de dis livres. (1258, Possières,
Arch. Aube.)
Que cudes tu paaignier an ce que tu as
deguerpie la créance de nos deus ? (Li
Livres de Balaam, Richel. 988, f° 23o=.)
— En que, à la condition que :
In quid il mi altresi fazet. (842, Serm.
de Strasbourg, Lidforss, p. 1.)
En quant, en quanque, autant que ; voir
Quant.
En tant que, en tant comme, à proportion
que; voir Tant.
6° En équivalant à sous :
Por ce vos pri et vos comant
En poîne d'escoraengeraant.
(Wace, Conception, Richel. 818, f° 12'.)
7° En équivalant à d, au :
Ceste bataille seit jngiee en sun num.
(Roi.. 3278, Muller.)
La tierce foiz lor at doué
En nom de sainte Trinilié.
(Wace, S. Hicholas, 107, Délias.)
Par cel covent le recevrai
En non del Christ qui servi ai.
(lo., ib.. 315.)
En nom dau père et dau fil et dau saynt
esperit. (1281, Test, de Guy de Lusignan,
Arch. J 270, pièce 19.)
En fondu, avec l'article, sing. ou plnr.,
a donné les formes el, eu, u, eus, es, ez,
ens, ans, ons; voir Le.
Consulter sur la préposition En, G.
Raithel, Die altfranzôsifchen Prepoti-
tionen, i' Abtheilung, Guttingen 187S.
2. EN, voir Aine.
3. EN, voir Ent.
EN.VAGiER, enagier, v. a., déclarer ma-
jeur :
Quant il fu enaagies, il fist homage du
trefTons de l'iretage. (Beaum., Coul. dit
Beauv., c. xii, 11, Beugnot.)
Voulons et outrions que ce que li diz
Loeys fera en ce cas et en ce qui peut
appartenir y soit ferme et estable a touz
jours, aussi bien comme se il avoit vint et
un anz acompliz et passez, ou se il ettoit
du tout enaagiez de aage parfait. (1309,
Arch. JJ4S, f° 93 V».)
Comme bien et souffisaument enaaget.
(1310, Arch. JJ 47, f« 69 v».)
Nous ayt esté soupplié et a grant ins-
tance requis que ladite Polie, laquelle n'est
pas encores venue en son droit et loial
aage, nous vousissiens enaager et soupplir
ce qui li deffaut de son dit aage. Nous
cousiderans ladicte damoysele, laquelle
a passé onze ans, enaagons et volons... que
elle puisse ordrener et faire toutes choses
tout aussi comme se elle fust en l'aage de
quatorze ans. (1321, Arch. JJ 60, f° 140 r».)
— Enaagié, part, passé, âgé :
.xiili. vaches enagies. (1307, Mobil, des
Templ. du baill. de Caen, Arch. J 413,
pièce 29.)
ENA
ENACERÉ, adj., acéré :
En son piing lint le bran enaeerc.
(Adeh., Enfanc Og.. Ars. 3H2, F 79''.)
BNACoiNTEH, V. 3., mettre en rapport
avec :
A Ysenbart biel en esla,
Al roi Gormont Venacointa.
(Mouss., Chron.. Iin9, Reill.)
ENAFFAiRÉ, adj., affairé, occupé :
Qu'ilz ne soient fort erupeschez et enaf-
faires en cest œuvre. (A. Du Moulin,
Quinte ess. de tout, chos., p. 28, éd. 1549.)
ENAGIER, voir ENAAGIER.
ENAGRiER, V. a., aiguilloiiiier, presser,
harceler ;
Et Berars se trait fors, cui la morz enagrie.
(J.BoD., Sttx., ccxLvi, Michel.)
ENAGRIR, voir Enaigkir.
ENAGUiLLiÉ, - iiUiê, adj., en forme
d'aiguille :
Un comble enaguilUé, eschançonné et
vymé a estanchous enaguiliez en leurs
combles et bouques. (1416, Compt. de Bé-
thune, ap. La Fous, Art. du Nord, p. 181.)
ENAiGRER, V. a., irriter :
ChacnD luy nuist, riens ne luy esl alegre.
Tout Iny raessiet, et reconfort l'enaigre.
(A. Chvrtier, Deb. des deux fort, d'amour, p. 57'2,
éd. 1617.)
ENAiGRiR, ennaigrir, enagrir, enegrir,
tnnegrir, verbe.
—Act.,rendreaigre, énergique, emporté,
irriter, envenimer :
On ne porroit faucon si enaigrir
Pour héron prendre, ne vous en quier mentir,
Nefust plus aigres de Karahuel ferir.
(£«/■. Ogier, '2787, Scheler.)
Et encore piur n;iex lober,
Voiz enaigrist (la luxure), iex fait troubler
Et esmaet hayoe et discorde.
(Li Mariaget des fill. au diable, ap. Jiib., îlouv.
Rec, I. 287.)
Por son cliival eschafeir et enagrir.
(Hist. de Joseph. Richel. 2453, f» 294 v-.)
Exacerbo, ennegrir. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
Qui fut chose piteuse, laquelle enaigrit
et irritafort ceux de Paris, (juv. des Uns.,
Hist. de Chartes VI, 1411, IMichaud.)
Dont ils enaigrirent sur eux l'mdignation
de Dieu. (A. Chart., l'ICsper., OEuv.,
p. 320, éd.^617.)
Guerre mortelle s'en ensuyvit, qui, tant
fut enaigrye, que... (D'Auton, Cliron., Ri-
chel. o0>2, f° 77 V».)
S'il a quelque chose trop dure
A digérer, il l'adoucist,
Il Venaigrist, il la farcist
De sucre doui et d'herbi's finps.
(Bet.leac, la Itecuim., 111, 1, Bibl., eli.)
Tous les moyens que j'essaye.
Au lieu de me profiter.
Ne font qu'enaigrir ma playe
Et ces cruels irriter.
(Desport., Diane, I, Lxviii, Bibl gaul.)
Comme il faut donner vent, l'alloDRer, raccourcir,
(du chalumeau)
Le hastcr, Venaigrir, le feindre, l'adoucir.
(J.-A. oE Chavicny, Souspirs et regrets, p. 82,
éd. 1582.)
T. m.
ENA
Et en attendant cest heur, de faire cesser
selon la charité chrétienne toutes invectives
tant de bouche que par escript, qui nefont
Hn'enalgrir la plaie que nous devons
adoulcir par tous moyens, pour en faciliter
la guerison. (Fin de l'année 1o83,£pH. miss,
de Henri IV, l. 1, p. 617, Berger de Xivrey.)
Ta douleur, Cloophon, sera donc incurable.
Et les sages discours
Qu'apporte a l'adoucir un ami seconrable
L'eiiaigrisseul toujours.
(Malherbe, var. de la Consolation à M. Da Perier.)
— Réfl., s'aigrir, s'irriter, s'envenimer:
Plus doucement qne seraine do mer
Chantant trouvai bêle dame a devis
De ses amours, dont me sni enaigris.
(.Reeueil de Motels, 1, 279, Raynaud.)
Le vin vient a s'enaigrir. (A. Du Moulin,
Quinte ess. de tout, chos., p. 30, éd. 1549.)
Les choses s'enaigrissoyent. (Fauchet,
Antig. gaul., iv, 14, éd. 1611.)
Sa femme, je le recognois luy a joué de
très mauvais tours : n'a pas esté a sa vie
qu'elle ne luy ait tendu des embusches :
mais de s'ennaigrir de la façon qu'il fait
contre les femmes, les tenir ainsi sur les
rangs, qu'en voudriez vous dire ? (Cho-
LiERES, Apresdinees, ii, f" 46 v», éd. 1587.)
— Neutr., s'aigrir, s'irriter, s'enveni-
mer, s'acharner :
Trop enegrist moines et torne
Puis qu'il au BÎecIe s'en retorne.
(G. r>E CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f* 59^.)
Amis, dont est engenree
En vo cuer lel volentes
Qu'eslre cuidies refuses.
Pour ce que vous ai monstree
Chiere autre que ne voles ?
Mais se bien savies
Comment on doit retenir
Amant c'on crient de partir.
Entendre porries
One le fis par tel désir
Qu'enaigrir vous feisse en moi"amer.
Fins coers. ne veullies cesser,
Car ailloars que vous chierir ne puis penser.
(Chans.. ms. Montp. H 196, f° 389 r".)
Ilels genz si font enaigrir
Le chant de Dieu et les chançons.
(Ri'TEB.. Voie de Parad., 11, SI, Jubinal.)
Se li vaissiaus n'est purs, quanque tu i
mettras enaigrira. (Brun. Lat., Très.,
p. 370, Chabaille.)
Ce lor fist lor soif enaigrir.
(RoB. DE Blois, Pocs., Ars. 5201, 'p. 37".)
Mais les choses de jour en jour enai-
grissoient et s'enflammoient plus que de-
vant. (Juv. des Urs., Hist. de Charles VI,
1411, Michaud.)
Il leur déclara n'y vouloir pourvoir, que
premièrement l'afaire d'Aquilee ne fut vui-
I dé, et le cardinal Borromeo, en la pro-
I vince duquel est le dit eveché, presse sa
j sainteté de pourvoir au plutost de pasteur a
une Eglise de si grande importance, et
par ce luoyen, sans y penser, fait enai-
I grir S. S. contre ladite seigneurie pour
ledit afaire d'Aquilee. (D'Ossat, Lett. au
I Roy, S nov. 1584, éd. 1624.)
— Enaigri, part, passé, aigri :
Boire vins enaigris.
(Reclus de Mot.., de Charité, Bichel 15212,
f° in;; r".)
Vins enegris.
(lD.,î*., Richel. 23111, C 221».)
ENA
81
Enaigri durement es armes. (G. Chas-
tell., Chron. du D. Phil., proesme. Bu-
chou.)
— Empressé :
I La estoit cascuns enaigris
De mener grant joie et grant iieste.
(J. DE CoNDÉ, don Maring. de Uardem. et de Lar-
gesce, 90, t. 1, p. 281, .Scheler.)
en'aiguer, eneyguar, v. a., arroser :
E vos di qe les arbres qe font le pevre
se plantent e le enaiguent, et sunt arbres
domesces. (Marc Pot, c. clxxx. Roux.)
Pnnr eneyguar.... les tyncs au cellier de
Mous (1383, Compt. de P. Serrer. P'-'^"- ie
Montbrisson, Arch. Loire.)
ENAïQUEs, adv., aussitôt :
En la chiere volt on sovent
Enaiques ce ke li cuers sent.
(ROE. DE Blois, Poés., Riohel. 21301, t" .ïlC.)
enairir, voir Enarir.
1. EN.visE, eneyse, adj., commode, dont
on peut se servir ;
■Voille faire son vull loreyn redubler ou
reporiiiller, pur ceo qe il li semble bon
queyntes ou eneyses. {Lib. Cuslum., i, 78,
4S, Hen. m, Rer. brit. script.)
2. EN.AisE, aneise, anaises, ennaises,
enesses, adv., presque :
Kar snveot par les mains
Des malvais escrivains
Snnt livre corrumpnt
Et aneise perdut.
(Ph. de Tbaon, Cumpoz, 157, Mail.)
Il alsiment la mort, ki anaises a trestoz
est poine, amevet alsi com entreie de vie
et lowier de son travailh. {Dial. S. Greg.,
p. 5, Foerster.) Lat. : paene.
Si estorat en icel lin ki est diz Fundiz
une abie, en cui il estiut pères anaises de
dous cenz moines. {Ib , p. 9.) Lat. : ferme.
Cius Brandaines estoit bons de grant
abstinenche et nobles en vertus, et fu
pères ennaises de trois mile moigues. {De
Saint Brandainne le moine, Jub., p. 37.)
Lat. : fere.
Dont me laidi et fu enesses
Que me preisse a ses templiers.
(.Couronnement Iteaart, 1938, Méon.)
ENAissiER, - esser,\. a., placer sur des
ais pour exposer en vente :
Nul ne pourra enaissier draps tondus a
l'endroit, sur peine de soixante solz, affln
d'eschever toutes fraudes, et que l'en puist
mieux congnoistre quel le drap sera.
(1402, Ord., VIII, 308.)
Ne pourra nul enesser ne entabler drap
retrait, sur paine de cent solz d'amende
pour le drap. (1424, Ord., Xlll. 73.)
ENALEGRiR, enhal.. V. a., égayer :
Urake dit qu'il est ainsi.
Si l'en a moult enhnlegri.
(Parlon., Richel. 19132, f' 119=.)
ENAMAiLLÉ, - Ulé, - elé, esnamaillé,
anamalé, adj., émaillé :
Une double rose esnamaillez . (8 janv,
1375. Mand. de Jean de Lanc, Delpit, Doc.
fr. en Angleterre.)
Ferront tiels escochons et bien propor-
tionnez dudit nietall endorrez, gravez et
anamalez de diverses armes (1393, De
imag. et appar., Rym. vu, 798, i" éd.)
11
st
ENA
ENA
ENA
Portpais d'argent dorrez enamelez de
■vert. (1403, Ce jocaJ. elveslim. capellœReg.,
ib., VIII, 295.)
Une chatice ovec la patvn enamelez ove
la Trinité. (Ib.)
Une mirour d'arjrent enamaillé. (1313,
Invent, de Pierre Gaveston, ap. Laborde,
Emaux, p. 390.)
Une boiste d'argent enamillé. (Ib.) \
ENAMELÉ, voir EN.\M.\ILLÉ.
ENAMEMBRER (S'), V. refl., SB SOUVe-
nir : |
Euiproe ce que li cors fu enterrez, la
faine s'enamembra de son enfant et vint 1
eorant a sou ostel et trova son enfant en
la chaudere. (Vita Pair., ms. Chartres 371,
1» 82 -v».)
ENAMENER, enammeuer, v. a., amener:
Ladite nef fut investie et combatue très
asprement, et de fait par puissance prinse
et enammenee au havre du Crottoy. (G.
Chastell., Chron. du D. PMI., ch. lxix,
BUCUon.)
ENAUER, - eir, enaimer, anumoi-, ina-
mer, V. a., concevoir de l'amour, de l'ami-
tié pour, prendre en afTection :
Cnm il l'andil, si Vinamet.
(l'if de S. Léger, Bartsch, Chresl., p. H.)
Enamal.
(Lecture de .M. G. Paris.)
À enamee nne mescÏDe.
(Brut, ms. Mnnich, 315, Vollm.)
Si l'en a prit a enamrir.
(Ib., 19H.)
Qae Flonrle, sa seor, Godefrois enama.
(Cher, au cygne, i9i;i4, Reiff.)
Li reis Salomuu enamad femmes es-
tranges e de altre pais. (Rois, p. 275, Ler.
de Lincy.)
Trop doremenl Voit enamee.
(Dolop., 11050, Bibl. eh.)
Je Toi conbalre mon freire en celé pree
Kt mon amio ke m'aioit anatnee.
(Gir. de liane, Richel. 1448, f° 31''.)
La fille au roi m'a tant fort enamé
Qu'ele me doone canquc teul demander.
(Huon de Bordeaux, 6166, A. P.)
L'avoit si la roine en son cner enamf.
(Gar. de iloagl.. RLchel. 21403, f 3'.)
Deus ! cnm dnice aronrs est de Den a enameir.
(Poème mor. en quai., ms. Oxf., Canon, mise. 74.
t° -21 r'.)
Dont j'ai fait si cruel marcbié
Qaaot j'at enamé cest vassal t
(Gjb. de Montr., Yiolelte, 22-28. Michel.)
Bien par dedans son cuer le prîst a enamer.
(Brun de la ifonl., Richel. 1-270, f 39 r".)
Qn'une aalre amoit, quant premier i'enomay.
(Agnes de Nav., Bail., p. 20, Tarbé.)
Quant la meillor del monde ai enaimee.
((".UARDON DE Ckoisilles, Ghana., ap. Tarbé. Chan-
sonn. de Champagne aux iii« et xin'' t., p. 32.)
Si l'esgarda et enama.
(nAODE.s DE LA KiKERiE, Bartsc.h, Rom. elpasi.,
III, 46,18.)
Que sombre k'il ait esgardee,
Alors si forment enamee.
Que d'iluec partir ne ce puet.
(RoB. DE Blois, i'ufs., Richel. 24301, p. 548''.)
Ko jo TUS ai forment en mon qneor enamé.
(Horn, S39, Tar., Michel.)
L'ot tant chierie et enamee
C'a sa table la amenée.
(Hichars li biaus, 179, Foerster.)
ENAMERi, part, passé et adj., qui
éprouve un sentiment amer, aigri, irrité :
Li .1. as autres sont si enameris
Copent nasiaus et bras et noielis.
(Les Loh., Richel. 4988. f» 256'.)
Ert Tigereus li esperis
Qui tons tans est enameris.
(ilir. de S. Eloi, p. 21, Peigné.)
Selon M. G. Paris on peut voir dans le
second exemple le participe d'un verbe
enamerir, pour enamorir.
ENAMILLÉ, voir EnAMAILLÉ.
ENAMORÉ, - mouré, adj., aiguisé, aigu :
SoQ plain front, son cbief luisant.
M'ont navré
D'un dart si énamouré.
Que bien croi qu'il m'ocira.
(Recueil de Molets, I, 248, Raynaud.)
Cf. Amoré.
ENAMOURANT, p. prés . et adj., qui
donne de l'amour :
Tu embellis le Tisage
D'un vermeil énamourant (Bacchns).
(Print. d'ïver. p. 278, éd. 1588.)
ENAMouREEMENT, adv., avec amour,
avec passion :
Dont si enamoureement
Point l'amenre amonreusemeot
Que...
(Dils de Baud. de Condé. Ars. 3524, f» IC".)
ENAMOURE.MENT, S. m., passiou d'a-
mour :
Celles femmes parlementèrent ensemble
en elles merveillant comme ung homme si
garny d'aage et de sagesse feust surprins
d'amour de femme... Si tost que de loing
elles adviserent venir maistre Albert par
devers elles toutes ensemble proposèrent
d'icelluy recueillir et honnourer et fînable-
ment de parler avec lui de son énamoure-
ment. (L. dk Premiehf., Decam., Ricbel.
129. f 33 r».)
ENANCRER, verbe.
— Act., mettre k l'ancre, ancrer:
La nef Tristran est arivé,
El port senement est enancré.
(Tristan, t. 11, p. 95, Michel.)
Aucunez (nefs) en i avoit enancreez en
la mer qui s'enfuirent. (Godefroi de Buillon,
Richel. 22495, f° Sf.)
— Réfl., jeter l'ancre :
Les Normans... se enancrerent en port de
Edierne... (1292, Itelat. de die. hostilités,
Lett. de Rois, t. I, p. 398.)
ENANELÉ, part., enchaîné :
Le lîi Eslephene en unt mené
Par devant lui enanelé
j En Waterford la cité.
(Conquesl cfireland, 2631, Michel.)
' ENANGLER, enengler, v. a., resserrer,
mettre dans un coin, serrer de près, tenir
dans un coin pour ôter les moyens d'é-
chapper, acculer ; en t. de jeu d'échecs,
mater :
Li liens le roi fn forment aires
Quant il se voit si forment enangles.
(Raimb., Ogier. Bibl. Cos. Durh. V, ii, 17,f«72'>.>
La furent Saison enanglé,
Porce furent Ënglois clamé;
Issi les Bretons les clamèrent
Quant en Tanet les enanglerent.
(Wace, Brut, "293, Ler. de Lincy.)
Cil ont la tere recoillie
Oui a lor oes l'ont encovie;
Por te linage dont cil furent
Oui la terre primes reçurent.
Et puis estaient enanglé.
Dont il furent Anglois clamé.
Quant Vorliniers les eucauça
Et en Tanet les enangla.
(\b., ib., 14053.)
Toz les paiens a ensemble enenglez ;
Devant la porte, entre pont et le guez,
La les a toz ocis et démembrez.
(Aleschans, 1999, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Si les a prises toutes a orne (les gelines)
La ou il les vit enanglees.
Si les a toutes estranglees.
(Renan, IV, 13.t, Martin.)
Encontre un fust l'a enamjlee,
Ja l'oosl morte et eslranglee.
(/*., !•, 3171, Martin.)
Et a la parfin l'estransloient
En crotes ou il Venangloient.
(GiiART, Roy. lign., 221, Bnchon.)
Tant les chassent et tes enanglent
Qui les deveurent et estranglent.
(J. DE CoNDÉ, Dis des Lus et des bêches, Dinanx,
Trouv. Brab., p. 235.)
Par loups crueux et despilenx
Mes bestes trouvaisse estranglees
Et en grans ronsois enanglees.
(Pastoralet, m. Brux., i° 24 r°.)
Lors aulcuns bergiers envieus de la
royale vie des frères enanglerent Remus
seul et le fourdroiierent de pierres. (Fos-
SETIER, Chron. Marg., ms. Brux. 10511,
V, IV, 9.)
Finablement, Italiens et Picquars furent
enangles en un destroit de l'i.-le, ou ils
furent crueusement rompus et desconfis.
(J. MoLl.NET, Chron., ch ii, Buchon.)
— Réfl., se retirer, se cacher dans un
coin, s'acculer :
Dedenz sa chambre s'enangla.
(G. DE CoiMci, Mir., ms. Soisi., P 42''.)
Les galies ans nés assemblent,
El grantflo se yoal enanglaul .
(GciART, Roy. lign., 19234, W. et D.)
Pour chou est périlleuse chose
D'estre seul en sa maison close
Et de luy en ombre enangler.
{Remédia amoris, 1524, Koerting.)
Por li bien veoir m'enanglai
Delez Pitié en .i. requoi.
(WATRittUET, li itireoirs as dames, 310, Scheler.)
ENANs, euanz, adv., désormais, à partir
de ce moment :
Ne d'autre droit que il peussent enans
reclamer. (1273, Lelt. de J. de Joinu. ,Arch.
H. -Marne, Poisson.)
Eissi com ele dist le (ont enani.
(Ger. de Ross., p. 389, Michel.)
ENAP, voir Hanap.
ENAPROF, loc. prép., après :
Saciez e bien l'entendes ;
Devant les cinc kalendes
De décembre, en vertet.
Ne deil estre guardet ;
ENA
ENA
ENA
88
>'e enaprof le Ireis
Nonei de col si^l raeis.
(P. DE Th»d.v. Cnmpot. 315», Mail.)
1. ENARCHiER, V. 3.,- Cher, -cier.cour-
ber en arc :
De si 1res prant fes me carche,
Que toute l'eschine m'cnnrche.
{La Complainte dnuleuse, Hichel. 837, C 157 r°.)
Arcuare, enarcher. {Gloss. de Conches.)
— Enarcant, part. prés, et adj., courbé
en arc :
Les sourchiei par sanlant avoit
Flnarcaiit.
<A. DE LA Halle, Jeu Adan, Coassemaker, p. 300.)
— Enarchiê, part, passé et adj., courbé
en arc :
Viste ciere ot comme d'orguel (le cheval).
Col ennrcié et large nntroet.
(Amaldaset \d., liichel. 375. f» 3Î38.)
Sonrcilz ot a délié tret,
Ennrchiei, non pas bloi que brun.
(R. DE llOD., MerauyU, ms. VienDe, f l*".)
Le font ot bel et plein, sanz fronce.
Les sorciz brans et enarchiê».
(Rose. Kichel. 1573, f 8'.)
Sorciz enarchies.
Ver» eus qui restancelent.
(Poil. fr. av. 1300, IV, 14-27, Ars.)
Les eux a vers et enarchies sorcis.
a*., p. 1469.)
Que chacun marchant d'espicerie , et
d'autres avoirs de pois ait et tiengne bon
pois et leal, autre que ladite livre soutive,
adjusté au patron dou mestier, et ait
bonnes balences perciees entre le bras et
la langue sans estre enarchiees. (1312,
Ord., 1,512.)
Celle qui est appellee teste rengee, c'est
une teste qui n'est pas crochee, et est une
teste haulte et large enarchee, et n'y sont
nulles perches boeteuses, et sont les en-
doliers bien renges au long des perches,
et les perches sont bien ployees et enar-
chees par mesure sans estre accoutees.
(Modlis. f° 14 r», Blaze.)
2. EN.VRCHIER, V. 3., mettre en arche,
en coffre :
Chil cui richoise a-soashanohié
Et si haut fais a encarchié
De terre bien sera venus ;
Se del chiel a autel marchié
Bon a son avoir enarehié.
(Reclus de Moliens. de Charilé, Ars. 3460,
f° 22 r°.)
ENARDRE, vefbe.
— Act.j brûler :
Les nafrex font garir,
Les mon enardre. e les uns font foir.
(Th. de Kfnt, Geste d'Alis., Riche!. 24364,
f» 47 v°.)
— Réfl., se brûler :
I.i quens Renaus, comme renars,
S'estoit en sa prisson enars
(Ph. Mousk.. Chron., 22295. Reiff.)
— Neutr., brûler, être brûlé :
Turnez sui en ma miserie, cum enarsist
estez parmenablement. (Liv. des Ps., Cam-
bridge, XXXI, 4, Michel.)
Cant li fel hom s'eaorgaillisl
Li piivres enart et briiist.
(Lib. Psalm , u, p. 267, Michel.)
Les bonues choses ki faites sunt de si
ardent amor en celui ki les fist, si enar-
dent tout d'amor. (Ejpitc. sur le Deuler.,
Maz. 1331, f» 97=.)
Le dit chastel, hostel, et donjon dudit
seigneur enardit, et fut bruslé. (Coût, de
Berri, p. 138, La Thaumassière.)
— Être enflammé d'ardeur :
Cascuns de ceaz ki en foant quiert tré-
sor, enard plus enchalceanment al Iravailh,
quant il plus parfont commencet a foir.
{Job, p. 466, Ler. de Lincy.)
ENARGENTÉ , adj., argenté, couleur
d'argent :
Li blans de cet esca estoit enargentes.
(Chev. au cygne, 1, 1198, Hippeau.)
Les pennes de la colombe enargenlees.
(Bible, Richel. 899, f» 248'.)
ENARGUER, V. a., fâcher : 1
Encor y scay je ung point a dire |
(îui me despiesl et m'enargue.
(Grebak. ilist. delapass.. 23828, G. Paris.)
ENARiR, enairir, v. a., sécher :
Areo, seicher, enairir. i^Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679.)
1. ENARMB, S. t., sorte de cordage :
Cordages, appelles enarmas, pour ledit |
trait a oyseaux, sera de quinze fils et de
bon chanvre. (144S, Arch. uiun. Angers,
FF 5, f° 26.) [
î. ENARME, ennarme, anarme, esnarme, j
s. f., courroie qui servait à passer le bras
pour tenir le bouclier dans l'attente du
combat:
Qui ont esca as anarme^ le prent.
(Les Loh.. Vat. Urb. 375, f îi"".)
Par les enarmes joint son esca avant.
(/*., ms. Montp.. P nC*.)
Et se hurterent et de cor et de pis.
Que les enarmes en font des poins sallir.
(tiar. le Loh., 2' chans., xviii, P. Paris.)
Chascuns a Vesvarme saisie.
(Ben., Troie, Ara. 3314, f 60'.)
Tantost par les enarmes prant la tarée llorie.
(J. Bod., Sax.. CXLI, Michel.)
Vestir hauliercs e bruines, lacierces healmes freis,
Prendre par les enarmes ces escuz vianeis.
(Chron. de Jord. Fantasme, 136, ap. Michel, D. de
Norm., l. m.)
Andrones sist armes et galope son frain,_
L'arme droite sor feotre et Venarme en la main.
(Roum. d'Alix., f° 20'', Michelant.)
Son brai a for» des enarmes sachië.
(Coronemenl Loeys. Richel. 368, f° 161*.)
El rejnes et ennarmes lor sont des puins volé.
(Fierabraa, 783, A. P.)
11 tint l'escu par les enarmes
Et chevacha tout a droiture
Vers le» forches grant aleure.
(Dolop., 6112, Bibl. elz.)
Mesire Durmars le paiimoie
Et par les enarmes de soie
A mis son escu en chantel.
(Durmars le Gallois. 1419, Stengel.)
1. ENARMER, vei'be.
— Act., garnir un écu des courroies qui
servaient à le suspendre au col, ou h l'at-
tacher aux bras ; passer le bras dans les
I courroies du bouclier :
Qui dont veist chascnn son bernois aprester.
Ces espees forbir et hauberz roUer,
Chances et covertnres frnier et escorcr,
Cei heaumes rebrnnir, cei escnz enarmer.
(J. Bod., Sax., xxxiv, Michel.)
Hochent çanjles sor sangles ; li antres vuel ferrer.
Et li tierz laz et heaumes, corroies enarmer.
(Ib.)
Qui veist ces haubers relier.
Et ces escus si bien enarmer.
Et ces las de soie lacer.
(Vengeance d'Alex.. Brit. Mus. Bibl. reg. 19, D I,
f» 32 r°.)
— Rén., saisir son bouclier, se préparer
au combat :
Por s'onor croistre m'enarmai,
Combati m'en, si l'encbaçai.
(Tristan, I, 117, Michel J
— Enarmé, part, passé et adj., muni de
Venarme, courroie qui servait 5. passer le
bras pour tenir le bouclier :
Et prent l'escu qui bien fu enarmes.
(n. de Cambrai, cxcv. Le Glay.)
Lor elmes esf-.larris, lor escus enarmes.
(Clinns. d'Ailioche, vu, v. 817, P. Paris.)
Mes cil prennent lances et larges
Entières et bien enarmees.
(GoiAUT, Roy. Itgn., 1901C, W. et D.)
Armez serai de .ii. escus.
Les plus fors, les mielx enarmez
Dont cresliiens puist estre armez.
(J. DE CoNDÉ, li Dis des Jacobins, 334, Scheler.)
2. ENARMER, V. a., gamir, munir:
Pour neuve cordele a enarmer une nueve
soie. (1313, Trav. aiixchât.des C" d'Art.,
Arch. KK 393, i° 49.)
Enarmer les plantes d'espines pour le
broutisch des bestes. (1439, Valenciennes,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Enarmer baques. (1354, Lille, ap. L»
Fons, ib.)
— Fig., emmancher :
L'esloire firent eu pluseurs liens fausser:
D'amours et d'armes et d'onnour mesurer
I Ne sorent pas les poins ne compasser.
Ne les paroles a leur droit enarmer
Qui apartienent a noblement diter.
(Enf. Oi/ier, 15, Scheler.)
— Enarmé, part, passé, enarmé de, qui
porte les armes de :
La niasse enarmfe des armes le roy. (Con-
tin. anon. de la Chron. de J. de S. Victor.
Rec. des Hist., XXI, 680.)
BNARMEURE, - mitre, s. f ., courroie qui
servait k passer le bras pour tenir le bou-
clier dans l'attente du combat :
Car lor escus estoieat perciet et destreu-
chiet et par desus et pur desous, et les
enarmeures routes et dexiriees. (S. Oraal,
m, 448, Hucher.)
Uue enarmure a une sayaire. (Trésor des
histoires, ms. Valenciennes 493 )
ENARMOYÉ, adj., amiorié :
Une aloyere de soye vert enarmoi/ee,
(Prisée des robes apportées d la Chap. du lioi,
Arch. J 1034, pièce 9.)
ENARRAULE, adj., que l'OH peut narrer,
raconter :
Enarrabilis et hoc euarrabile, racontable
enarrable. (Voc. lat.-fr., 1487.)
8&
ENA
ENA
ENA
ENAnRATiON, S. f., mention :
Et pour tant qvie il fu plus Yaillans que
nuls autres, j'eu fai enarralion. (Froiss.,
Chron., III, 60, Kerv.)
ENARRER, 6)1)1., V. a., narrer, raconter:
Ensuite il enarra et déduisit les diverses
guerres qui avoii^nt esté. (Jnv. des Urs.,
Hist. de Charles VI, an 1420, Michaud.)
Et après que mes parens et amys mo
escitoyent a exercer l'office des conseillers,
ma mère anpoiseuse va ennarer les dom-
maiges des conseillers. (Le Mirouer de la
vie humaine, f« 88 v«, éd. i482.)
De ce propos ne -veulx plus ma crouique
cslarpir, supposé que plusieurs autres
bonnes choses soi/enl en la teneur dudit
appel enarrees. (D'Auton, Chron., Richel.
5082, f- 70 V».)
BNARSÉ, - arssé, part, passé et adj.,
brûlé :
IS'i ot coste cnarsre
Fors com petit csl ehascuDe brallee.
{Bal. d'Aleschans. 5037, ap. Jonck., Guill. dOr.)
— Allumé, ardent :
Entre le» Irailors avale uce nnne ;
De celé nne issoil une neulle enarsee.
(Chrv. au cyijne, I, 5539, Hippeau.)
1 auqoes enarsé tisson.
(Ph. Mousk., Chron., fI167. Reiff.) Var., enarssé.
(Ste-Pal., T» Anlisson.)
Capido qni de son tison
Tont enamê m'avoit féru.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f» 96 ï°.)
Bures, pays de Bray, enarser, anarser
un kien, agacer un chien.
ENARTEMENT, S. lii., artiflce, machi-
nation :
Quant Jesucrist par enartement del diable
en croiz fu ptnez, (Sarmons en prose, Ri-
chel. 19525, f» 157 V».)
.Moites manières de vices sont, si com
orpoil. ire, avarisce, luxure, qui ont angles
en ardur de lor malice, qi lor enartement
e le feu de lur esprise par la grâce qu'il
reçut en Vevre de baptisterie ne se peine
d'esteindre. (Ib., f 173 v».)
ENARTER, V. a., machiner, tramer :
Qnens fa e sajc e pruz, bien sont mal enarler.
Bien sout gaerre esmuveir e bien sont paiz trubler.
(ficv, 2' p., lo7i, Andresen.)
E que li quens fu enveiez,
Por ço k'il esteit veziez,
Kn Normendie al Duc parler,
Kar mult saveit mal enarler.
(Id., ib., 3' p., 10389.)
— Enartant, part. prés, et adj., rusé,
habile à machiner ;
Mais tu, qui es si merveillos.
Si sages e si engij^uos.
Si enarlam e sî suptils,
E de lanz afaires apris.
(Bes., 0. de Norm.. Il, 1J.'>96, Michel.)
— Enarlé, part, passé et adj., habile,
ingénieux :
Li jacioctes clers i est il
Od le cristal e od le biril ;
L'on al altre danel clartet,
Chi's asist fud mult enartet.
(S. DranJan, 1G90, Michel.)
Avez vos de nul oi dire,
Qui fust de bonne renommée.
Et ne fnst de mal enarteef
(De Celui qni enferma sa feme, Richel. 19152,
f T.)
— Mal enarlé, qui a de mauvaises dis-
positions, de mauvaises intentions :
La vielle mal enarlee.
(De la maie Vielle, Méon, Rec. 11, 96.)
ENARTos, - ous, anartreus, adj., rasé,
entendu, ingénieux :
Paris fu moult esciautreus,
Visles, cortois et anartreus.
Tôt sot. tôt vit et tôt conut
Son doix samblaut et aperçât.
(Ben., Troie, Ars. 33 U. f° il'.)
De sa besoigne est curios
E saive e vezié e enartos.
(Id., D. de Norm., Il, 6199, Michel.)
Li viens fa grans et fors et de mal enarlous :
U qa'il vit la pacele, vers lui cort les grans cors.
(Aiol, 6282, A. T.)
ENARVATIF, VOir ENERVATIF.
ENARZiLLiÉ, adj., d'argile ; fig., com-
mun, vil :
Ne fareot mie enarzillies
Si parement qui d'or estoienl.
(Bret.. Tourn. de Chawenci, frag. de Reims.)
Enarzillié (Var. du ms. de Mons.)
ENASPRIR, an., verbe.
— Act., irriter, aigrir, enflammer, exci-
ter ardemment :
Li pechierres enaspri Damedieu. {Psaut.,
Maz. 258, f» 15 r°.)
Cil qui Venasprissent, qui le courroucent.
{Ib., f» 75 V».)
Enasprirent Dieu le haut seigneur par
leur uuevres mauveises. (Ib., f 95 v°.)
Très dont ke regardai premièrement
Son doach maintien sage pour enasprir
Cuer d'ounour faire et de visses fuir.
(Servenlois du xiu* s., p. 2, éd. 1827.)
Que vertu soit enasprie, aguisiee et en-
forciee par fureur. (Oresme, Eth., Richel.
204, f° 402'.)
La serpentine enasprit et brusle le gosier.
(Du PiNET, Dioscoride, vi, 7, éd. 1605.)
— Réfl., s'irriter, s'aigrir :
Cil qui s'en{a)asprissente\. deviennent dur
et orgueilleus. (Comment, s. les Ps., Richel.
963, p. 74».)
— Neutr., s'irriter, s'enflammer :
Chi enasprissent ne seient exalcet en
sei medesme. (Lib. Psalm., Oxf., lxv, 6,
Michel.)
Perceval se seigne et beneit et coumande
a Dieu et a sa douce mère, et anaprist
d'ire et de hardement autresinl conme
lions. (Percev. le Gai., i, 199, Potvin.)
Li malades qui n'est obeissans fait enas-
prir sou mire. (Brun. Lat., Très., p. 402,
Chabaiile.)
Car quant li aguillons est espris li cuer
tressaut.. , li œil enasprissent. {Li Ars
d'Amour, I, 469, Petit.)
— Enaspri, part, passé, irrité, aigri ;
Je travaille criauz, enaspriz est mis gui-
truns. (Liv. des Ps., Cambridge, lxviii, 4,
Michel.)
Et assuaget les enaspries consciences.
(S. Bern., Serm., Richel. 24276, f» 114 r».)
Li pins del mont est si a li fiougis
Que de servir luxure est enaspris.
(Auberon, 1790, Graf.)
Por CDU, douce dame, vos pri
Que n'aiies vo cner enaspri.
(B. DE CoNDB, li Prisons d'amour, 1798, Scheler.)
— Fig., ardent :
Tant l'aim d'amour enasprie.
(Jeh. de Renti, Chans., Poët. fr. av. 1300, III.
1194, Ars.)
ENASPRissAXT, adj., qui irrite, qui
aigrit :
. Generatiuns felunesse e enasprissante.
(Lib. Psalm., Oxf., LXXVll, 10, Michel.)
Lat., exasperans.
ENASTELER, an., verbe.
— Act., faire voler en éclats, briser :
Grans cols se donent es escus
Si qu'il les ont frais et fendus
Et les lances enaslelees.
(Perceval, ms. Berne 113, f 92''.)
— Neutr., voler en éclats :
Et de la lance une grant masse
Peçoie et frainl et anastele.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f 70*. >
Ci est teus coraenciez li giens
Que mil lances i enastelent
E que teus cent i desenselent.
(Ben.. D. de Norm., U, 21111, Michel.) Impr.,
chasielent.
Des lances fu si grant le bruil
Al avenir, quant il josterent,
Que mil en i enasteterenl.
Ud . r*., II. 41346.)
— Enaslelé, part, passé, brisé, éclaté :
Et parmi les brognes safrees
Sont les lances enaslelees
Qu'andoi quirent en l'erboi.
(Ben., Troie, Richel. 375, f 87' ; éd. Joly,
V. 10377.)
ENASTRER, V. a. , paver :
En ceste vile toutes les voies en enastra
qe de pieres et de maton tuit, et ausint
toutes les voies et les caucies de toute la
province dou Mangi enastra qe si que l'en
la puet chevaucher toute netemant et a
chevalz et a pies. [Yoy. de Marc Pol,c. CLil,
Roux.)
ENAsuRER, V. a., rassurer :
Joie qui faut, quant doit durer,
Ne fait fors ame enasurer.
(Vers de le mon, Richel. 375. f» 311".)
EN.ATisiER, V. 3., animer, exciter:
A l'aprocher des reos n'ot on parole qnise
De pUiit, de mariaige ne de marcheandise.
Ainçois brochent ensamble et cil les enatise
.Vnquel il doivent tuit obéir par servise.
(Iras dou paon, Richel. 1334, f" 118 r°.)
ENATRiEx, s. !., hydre, serpent d'eau:
Cykalex et enalriex. { Cont. de G. de Tyr,
ch. xLViil, Hist. des crois.) Luc, Phars.,
IX, 720, natrix.
■ENAl'GIER, V. a. ?
S'ele ainz .i. an ne vos fet fere
Et destremper un tel bevrage
Dont vos morrez a flne rage,
fost vos ama si eosaugié
Que vos aurez tout enaugié.
(G. de CoiNCi. de l'Emper. gui garda sa ehasteé,
Richel. 2:illl, f° 239".)
ENB
ENC
ENC
S5
ENAUMUciÉ, part, passé, qui est couvert
d'une aumuce :
Mes d'estre si enanviiiciet
N*en chaperon ades mociez,
We sai je certes que je die,
Guile et barat taat mulleplie.
(G. DE Coinci, Mir.. ms. Soiss., f» 205''.)
ENAVANCiER, V. a., fournlr, approvi-
sionner :
Lonc tans fu puis enavancie
1,'os de vitaille et replenie.
(Ben., Troie, Rictiel- Vi, P 1019.)
EN AVANT, adv., dorénavant, à l'avenir;
Mai» fnavant tos cio aorei.
(S. Lryer. U3, Diez.)
Gesuix tenus dez cest jor enavant. (1250,
Arcli. Meurtlie, H 3134.)
— Après, ensuite, suivant :
D'ist di enaiiant.
(Serin, de Strasbourg.)
Des le dyner cnavanl. (Arlur, ms. Gre-
noble 378, f° 2'.)
Constantin deCfendit que nus ne fust tor-
mentez en croix d'ileuc enavant. {Chron.
de Fr., ms. Berne 590, f 50^)
— De celé hore enavant, loc, doréna-
vant :
Que de celé hore enavant li dus de Bour-
goigne et si hers puissent .. (1279, Ch. de
Rob. et Oth. de Bourg. , Aroh. J 2B8,
pièce 1.}
— D'or enavant, désormais :
Ne qui niant panroit au -n-aigiere dons
d'or anavant. (1308, Cart. de Metz, Bibl.
Metz 751, f»5r°.)
— A enavant, dorénavant :
VoeiU et promet a warder bien et loiau-
ment a enavant. (.Mai 1247, Lett. de J. d'Au-
denarde, Arch. Nord.)
Et partout li usent honnages
Cil ki liere vorrent tenir
A enavant et maiolenir.
OlousK,, Chron., ii'2\, Ileitf.)
— A l'enavant, dorénavant :
Qui voudroil venir encontre a l'enavant.
(Donné à Salins, Samedi av. St André 1297,
Goailles, Arcb. Jura.)
Par quoy ceste permutation porroit estre
rapelee a l'enavant. (Ib.)
ENAVEsTiu, v. a., investir :
Teu cors enaiestis
De la cité de Tiase et de tout le pais.
(Roum. d'Alix., 1" H"", Michelant.)
EN AVIRON, en aveyron, adv., aux envi-
rons :
Chel ten Grelia la région
Els porz de raar en aveyron.
(Alb. de Besançon, Alexandre, 35, Mcjer, Itec,
p. 28-2.)
De la Ggnra en aviron
Beyn resemplet DI de baron.
(II/.. 6i, ib., p. 283.)
ENBANXEER, VOÏr ESBANOIER.
ENBARGNIR, VOlr ElUB.'iRNIR.
ENBASSEMENT, VOir EMBALSEMENT.
ENBATARDIR, VOir E.«BASTARDIR.
ENBATEMENT, VOlr ESBATEMENT.
EMBAUSEMER, enbanscmmier, voir Eia-
BALSEMER.
ENBAUSSE.AIENT, VOir EMBALSEMENT.
ENBAUSUMER, VOir EMBALSEMER.
ENBERNIR, VOÎT E.MBARNIR.
ENBESSIER, VOIT E.MBAISSIER.
ENBEUVRER, VOIF E.MBEVRER.
ENBIECOfflER, VOir EMBECHONER.
EN BLANCIR, VOir EMBLANCHIR.
ENBI.ENCHIR, VOlr E.MBLANCHIR.
ENBLOEiR, V. employé pour esbloir au
neutre avec le sens passif:
Car ansi cum a ous est pries li lumière
meime par cai il doient veoir les autres
choses quant il le premier fiert sor les
oiz lii malade sunt, tôt ansi sunt cist en-
bloett a la primiere lumière de la foet. {Li
Epistle saint liernart a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f» 2.)
ENBORNE,voir Albornb au Supplément.
ENBOUCttUEMENT, VOir E.MB0UCHEMENT.
ENBRAIER, VOif EMBROIBR.
1 ENBREVER, VOir EMBRIVER.
2. ENBREVER, voir Embriever.
ENBROiT (rime), voir E.vbron.
ENBROU.NCHIER, VOir E.MBRONCHIER.
ENBRUCHIER, VOir E.MBRONCHIER.
ENBRUCiER, voir Embronchier.
ENBUUNC, voir E.MBRON
ENBUUNCHIER, VOir EMBRO.NCHIER.
ENBRUNKIEH, VOir EMBRONCHIER.
ENBRLINQUIER, VOir EmBRONCHIER.
iiNBU, voir E.MBEU.
ENBUCHIER, VOir E.MBUSCHIER.
ENBUGLEURE, VOÏr E.MBOUCLEURE.
ENBLiisiEit, voir Embuschier.
ENBUISSEMENT, VOir EMBUSCUEMENT.
ENBUSCEMENT, VOir EmBUSCHEMENT.
KNBUSSEMENT, VOir EMBUSCHEMENT.
ENC, voir Onc.
ENÇA, ensa, anca, enssay, ansai, ansay,
ainsa, adv., alors :
E tuz ses eirs depuis ença
Qoe cpje Ruerre comença
Furent en paine e en ilolur.
(Besant de Dieu, Vil, Martin.)
— En arrière :
Depuis quarante ans ensa. (1327, Arcb. JJ
65, f° 7 r».)
— Ença de, depuis :
Ainsa de vu semaines nos n'avon rien amblé.
(Panse, v», A. P.)
— En ença, en arrière ;
Fuis .XX. ans en ença. (E. Boil., I.iv. des
mest., r p., xxxill, 7, Lespinasse et Bon-
uardot.)
I^uis .xvill. ans en ensa. (1279, Enqneste,
etc., Moreau 203, f° 148 v», Richel.)
Puez ladite feste en ança. (1281, S. Cbe-
ron,Arch. Loiret.)
Des le tens desus dit en ença sanz inter-
ruption duques aores. (1291, Cart del'abb.
StJean en Vallée, Richel. I. H063, f- 75''.>
Depuis trente ans en enca. (23 nov. 1328,
Cart. de Flines, ccccx.xxviii, p. oiz, Haul-
coeur.)
Car du temps d'Ector en ença
Que le gieu premier ■:omraença.
(J. I.E Fevre, la Vieille, I. I, t. t4i.3. Cocheris.)
Puis .XX. ans en enssay. {Chron. dite de
Praillon, t. II, uis. d'Epinal, n» 30.)
— En deçà :
Di' la Porte Serpeuoise en a'^sai (1320,
llisl. de Metz, m, 3U.)
nui aient vigues dez la ville de Wawille
en ansay. (1338, ib., iv, 83.)
1. ENCACHiER, voir Enchaucier.
2. ENCACHIER, VOif E.XCHACIKR.
ExcAciER, voir Enchaucier.
ExcAiEMENT, S. m., chute, amoindris-
sement :
Se borgois dissoit ne faisoit honte as
eswardeurs pour Vencalemenl de l'eswar-
derie. (Jauv. 1237, Arch. Douai, reg. 00,
f° .30''.)
ENCAiLLiEK, inquailUr , v. a., faire
cailler :
Doue ne me moisis tu conie let et tn-
quaillas corne fromage. {Bible, Ilichel. 899,
I» 221».)
ENCAiLLouiR (s'), V. réll., devenir dur
comme le caillou :
Geste terre mouillée estaut dans le trou
s'encaillouist et devient dure. (Liebault,
Mais, rust., p. 478, éd. 1597.)
ENÇAINTER, VOir ENCEfNTER.
ENCAITIVER, VOir E.NCHA1TIVER.
1. ENCAL, s. m., titre de dignité, p.-ê.
faute pour senescal :
Ci gist Vencal Cranclot
Ly fut qui cacha S. Gerbot ;
Sen mal le prit le jour de Paqnes ;
Denpeux sen ventre n'ut relague.
Ab Dieu ! combipn il chia !
Dite por ly Ave .Maria
(Epilavhe de Baijeu.r, ap. Duc, VI, 181, éd. Di-
dot.'j
2. ENCAL, voir Enchaus.
ENCALCIER, VOir ENCHAUCIER.
ENCALÉ, adj., qui a descalus ; flg., en-
durci, invétéré :
Cinq remèdes ou medicines en ma forge
se treuvent, dit la royue, pour curer ceste
playe qui est forte a guérir, car elle est
toute de viellesse encalee. (Maiz., Songe du
viel peler., m, 100. Ars. 2683)
ENC.\MEi.É, adj., embaillonné :
86
ENG
ENG
ENG
Or eslaQt le furon
Fort bien encamelé.
(Gadch., Plais, des Champs, p. 290. éd. 1604.)
ENCAMPi, S. m., jeune étourdi ?
Se jon aïoie palefrois, ne roncis.
Ne mnl. ne mnle, ne destrier arrabi,
Ne Tis .1. homme, qui de mère soit vis.
Fors le gonnele et purs les encampis,
S'iroiej'ou après tous le chemin.
(Aimeri de Narb., ms. Boulogne, Ameiger, V, 18.").)
ENCANBREUj VOir ENCHAMBHER.
ENCANGE, voir Enchange.
ENCANT, voir ENCHANT.
ENCANTERIE, VOlf ENCHANTERIE.
ENCANTEUR, VOIT EN'CHANTEUR.
E\CAPITUI<EMENT, VOIT ENCHAPITULE
MENT.
EXCAPITULER, VOlr ENCHAPITULER.
ENCAPPEMENT, VOir En'OHAPEMENT.
KNCAPPER, voir Enchaper.
ENCARATER, VOir ENCUARATER.
ENCARBONNER, VOir ENCHARBONNER.
ENCARCEMENT, VOir EnCHARGEMENT.
ENCARCniER, voir Enchargier.
ENCARENEH, V. a., pUcer un vaisseau
sur le côté, l'échouer :
f^ncarener uiip npf. To carrip in a ship,
to lay lier au lier side. (Cotgh.)
ENCARGE, voir Encharge.
ENCARGIER, VOir ENCHARQIER.
ENCARIER, voir ENCHARIER.
EXCARiR, voir Enchérir.
EXCARNER, VOlr ENCHARNER.
ENCARQUE, VOir ENCHARGE.
ENCARQUIER, VOir E.WHARGIER.
ENCARRË, encaré, part, passé, engravé,
éctioué :
Nostre iianf est elle encaree. (Rab., 1.
IV, c. 21, f° 49 r», éd. 1352.)
Furent nos naufs enc.arrees panuy les
arpues. (1d., 1. V, e. 17, f» 51 r°, éd. 1564.)
Encarré, nef encarree, gravelled; or, as
eucareué. (Cotgr.)
— Où l'on enfonce :
C'est no chemin moult deslraTe,
Plein de boulions, tout encarré.
(i. BnuYANT, Chem. de Poirelé. var., à la suite du
MénagitT, t. Il, p. 18, Biblioph. fr.)
ENCARRER, enquarrev, v. a. ; encarrer
une arquebuse, l'afûter au niveau :
Desquels les chefs auroyent le mot de
guet de tout ce qu'il leur faudroit faire.
Qui seroit, selon son avis, de charger a
plomb leurs harquebouzes^les encarrer et
tirer droit a l'amiral et a ceux de sa trouppe.
(te Reveille Matin des François, dial. 2,
p. 172, Edimbourg, 1574.)
ENCARRELER, ençuarreler, - quartier,
. quaroller, v. a., garnir de carreaux :
Car el (les flèches) furent encarrelees
De sajetes d'or birbelees.
(Rose, 937. Méon.)
Enqtiaretees.
(Ib., Vat. Chr. H9-2, f» 8'.)
Empener et enquareller l'artilleiie. (1X82,
Arch. Aube, G 1382.)
— Plier en carré :
Cil escriterramioent. qui tôt ot apresté,
Et quant il l'ot escrit si Va enqiiarelé.
Et la dame le prist si l'a enseelé.
(Hetias. Richel. 12558, f 9'.)
ENCARTEMENT, VOir ENCHARTKMENT.
ENCARTERER, VOir ENCHARTRER.
ENCASÉ, part, passé, rendu à la maison:
Son escuyer Oplophor les suivant, qui de
tp|z, et si longz sermons ne se repaissoit
pas voluntiers, et luy tardoit qu'ilz ne
fussent ja encasez : ainsi ilz entrèrent a la
ville. (Àleclor, 1» 110 r», éd. 1560.)
ENCASSEMEXT, S. m., enchâssurs :
Le quief raons. saint Morant très riche-
ment estoffé, auquel faut deux pieres avec
Vencasaement. (Jnvenl. de S. Amé, 1454,
Arch. Nord.)
ENCASSER, VOirENCHACIER.
ENC.\ssiLLER, voir Enchassillier.
ENCASTELER, VOir ENCHASTELER.
ENCASURÉ, voir Enchasuré.
ENCATHKDRER, V. a., asseoir dans une
chaise, comme encliaiser :
Dn croc souvent je tire jus
Aucuns qu'en cest arbre la sus
Ont esté par moy eocronez
Et par honneur encaihedrez,
F.t aucuns que vois en parfond
Aucunesfois je tire amont.
(Deguillf.ville, Trùis pèlerin., f fi"', impr.
Instit.)
ENCAUG, voir Enchaus.
ENCAucEis, voir Enchaugeis.
ENCAUCHIER, voir Enchaucier.
ENCAUcisoN, voir Enchaucison.
ENCAUDER, VOir EnXHAUDER.
ENC.\us, voir Enchaus.
ENCAUSTE, S. m., encre :
Encaustum, encauste, enque a escripre.
{Voc. lat.-fr., 1487.) Impr., encaustl.
ENCAVAGE, S. m., actiou de mettre en
cave, encaveraent :
Chacune queue doit cinq deniers, tant
pour Vencavage que pour l'asseage. {Sta-
tuts de l'échevinage de Méziéres, ap. Duc,
II, 248».)
Lyonnais et Suisse rom., eneavage.
EPfCAVALER, voir Enchevaler.
ENCAVELËR, V. a., creuser des caves,
un souterrain sous, en parlant d'une tour?
Encaveler une tour. (1363, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENCAVER, voir Enchaver.
ENCAVERNER, V. P., entrer dans une
caverne :
C'est le chevalier qui tant suyvit depuis
la pucelle que les deux draanns emportoit,
que luv mesme les veit a plain encnverner.
{Percefor., vol. VI, f° 61", éd. 1323.)
BNCAVEURE, S. f , cavité :
Enr.aveure, enehasseure. (Gloss. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
Que telle cheville ait vers le bout d'eni-
bas deux encavevres en forme d'une poulie.
(Besson, Cosmolabe, p. 295, éd. 1567.)
EXCAViTÉ, s. f., protondeur :
Vous ferez pardemolir et abatre du tout
l'encavité des murs faits a pierre et a
cymens. (28 avr. 1364, Arch. admin. de
lieims, t. III, p. 238, Doc. inéd.)
QupIz ediBces ilz ont, et aussi quelle
enr.avilé a la cité. (P. des Crescens, Prouf-
lilz champ., f» 4 r ', éd. 1316.)
ENCE, voir Enche.
ENCEAU, voir Angkl au Supplément.
ENCEEMENT, VOif EnCHEEMIÎNT.
ENCEiNT, enceinct, ensaint, s. m., en-
ceinte :
Quant je le mesrreus dcslourné
Et demeuré en mon ensaint
A l'assemblée sois retourné.
(Liv. de la Citasse, p. i, Pichon.)
Dedens Veneeinct d'une petite chapelle.
(Selon, Singularitez, II, lxxxv, éd. 1554.)
Dans Venceint des jardinages ou vi-
gnobles. (0. DE Serr., Th. d'agr., v, 8,
éd. 1605.)
Fondant du mur Troyen le merveilleux eneeint.
(Habdt, .icHlle. III. II.I
— Circuit, détour :
Avesques vous plusears preudhomme,
Oui les convoient hors de Rorame,
Et leur enseignent le sentier.
Et le chemin sur et entier.
Et les ensains el les passades
Qae trouveront.
(Hist. des S Maries, Richel. 12168, p. lU.)
Sçachant qu'il trouvera puis après a son aise
En faisant no enceinct, cesle besle mauvaise.
(Cl. Gaochet, Plais, des champs, p. 154, Bibl.
elz.)
EJJCEIXTEÉ, aine, s. {., grossesse :
Joseph moult fort se merveilla...
Et tôt ades le sovenoit
Dont celé ainccinten venoit.
(EvRAT, Bible, llichel. 12157, f» 73 v".)
ENCEiNTEMENT, ensaiuctement, s. m.,
grossesse :
Mes elle cela plainemeot
Par .V. mois cest ensainctement.
(Macé de la Charité, Bible, Richel. 401, P 132'.)
ENCEiNTER, eiiçainter, enchainter, an-
cinter, enseinler, enseynler, enceincter, en-
saincler, encenter, verbe.
— Act., rendri^ enceinte :
Cncndoloene est mcbainlee
Del roi cui ele eirt esposeie.
(Brut, ras. Munich, Î319, Vollm.)
Dou saint esprit pus enceintee.
(ROTEB., les .IX. Joies Nostre Dame, Richel. 12786,
f 91».)
ENC
ENC
ENC
87
Il entra entre les courtines et ençainta la
iille de l'eaipereur. {Liv. du Cheval, de La
Tour, c. 3, Bibl. elz.)
Me fllle as enchainlé.
{H. Capel. 199, A. P.)
Quant ilz veulent (les démons) ilz pren-
nent luiniaine fifiiire dont ilz atouchent les
lenimes charnellement et les eiiceinctent
firosses d'enfant. {Bouchard, Chron. de
Bret., f» ai'', éd. 1532.)
— Neutr., devenir enceinte:
Anne consul et imcinla.
(Wace, Conception, Brit. Mus. add. 1.'>60G, T ie"" )
L'une des Dames enceinta.
(.Marie, Lai del Freisne. 9. Roq.)
Iceste, se sur li l'a feroe,
.la a oui jur a'aicentera
El, s'el est pri'ioz, si l'perdera.
(Lap. de ilarbode, 80t>, Paunier.)
CoDQQt Eve qui ençainta.
(Macé de la Charité, Bii/f,ms. Tours 906, f» 5'.)
Avynt que la Dinne enseynta. {Foulq. FitZ
Warin, Nouv. fr. du xiv" s., p. 29.)
Un jor demanda li cuens a sa fille por
coi elle n'e?!çntH/oi(, et elle respoudi... {Hist.
des ducs de Norm. et des rois d'Anglet., p. 60,
Michel.)
— Réfl., se faire engrosser :
.4dfin de procréer ligniee elles, l'une puis
l'aultre se joindoient charnelement as
homes voisins, et quandt avoieut couchupt
elles repassoient le fleuve de Thermedon,
et aultres se alloient enchainter. (FossE-
TiER, Chron. Mary., ms. Brux. 10509, f°
88 r».)
— Enceintee , part, passé , enceinte ,
grosse :
De denz enrauz est enceintee.
(Mabie, Ltti del Fretsne, 91, Roq.)
La damo est d'nn fiz enseintee.
{Le Lai del Désiré, p. 7, Michel .1
Celui enfant dont elle estoit ensainciee.
(CouRCY, Hisl. de Grèce, Ars. 3689, f" 184=.)
Vallée d'Yères, et département de la
Somme, enceinte, enchainté.
ENCEiNTOiSE, - cinfoise, -anc, s.
grossesse :
Elle commansait moult a engrossier de
Vancintoise dont elle estoit grosse. (S.
Graal, Richel. 2455, f" 238 r».)
ENCEiNTURÉ, enchainlurè , adj., qui
porte une ceinture ;
Son corps gcnl bien enchaintaré.
Ses mains blanches, ses dois traitis.
{Pa^loralel, ms. Brui.. f 'il v°.)
ENCEiNTUREu, ensainlurer, enchaintu-
rer (s'), v. réfl., devenir grosse d'enfant,
être enceinte :
Vierge qui da hanll filz de Dieu t'ensaiaturas,
(J. DE Medsg, Test.. Val. Chr. 3G7, f" ST".)
... T'enceinturas.
2123, Méon.)
— Enceinluree, part, passé, enceinte :
Et voi ta cosiue Elizabeth, elle est en-
chainturee. {Bible, Luc, i, 36, Richel. 1.)
1. ENCELEu, V. a., cacher, enfermer :
Ne fist semblant de son pencé.
Bien encelii sa volenlé.
{Wace, Vtla S. M. Yirg., p. 49, Luzarctie.)
2. ENCELER, voir Enskeler.
ENC.EsiBELER, enkembelcr, - enbeler,
engttanb.,enchamb.,\ . a., lier, enchaîner:
Il II corurcnl sore, si l'ont as mains cobri.
Les ieus li ont loies, si l'on; enkeiil>elr.
(Les Chelifs, UicheL 12538, f" 92'.)
Ainçois la mienuil laiens entrèrent (les larrons),
Les moignes de laiens enkenbelerent,
Lor escrin et lor arces tons deliremerent...
Uiol, Itichel. 25516, f 101'^; A. T., v. 78i.)
Li laron ont les moine enkenbeles
Kl les serjans loies et enconbres.
(/*.; A. T . V. -91.)
Por qa'aves toos ces moines e[n\kenl>eles ?
(II/., !■■ loi'' ; A. T.. V. 821.)
— Bander, en parlant des yeux :
Les puins li ont loiei, les ieus encenbelé.
(Chans. d'Antioche, vi, 787. P. Paris.)
— Fig., tromper, séduire :
Disl l'un a l'antre : ^o sire a mal pensé
Qni si nos cuide avoir e[n]quanbelé
Et si nos veut enfin deseriler.
Et no pais e tolir et rober.
Et nos meissmes honir et vergonder.
(Les Loh., Val. Urt. :37:,, f» 29''.)
Par le vallet qui tant est biaus
Vell deable de ses cembiaus
La bone dame encemlieler
Et guiler s'ame et Iremeler.
(G. DE CoïKCi, de l'Emper. qui garda sa chasleé,
Richel. 23111, f" 255".)
La bone dame encenbeler.
(Id., ib., ms. Brni., f» lll^)
La bonefdame enkembeler.
(ID., ib., ap. Dnc, Cembelliim.)
— EncembcU, part. passé, séduit,
trompé :
Je Toi les paslors abaubis.
Les miens parlans enkembeles
Et les mieus veans aorbis.
(Reclus de Molie.\s, DU de Charité, Ari. 31 42,
f» 221'.)
Les mieus parlanz enchambelez.
(Id., ib.. Richel. 23111, f 222'.)
Les mieus parlans emkembeles.
(Id.. ib., Richel. 15212, V 101 r°.)
ENCENDEMENT, S. m., action de brfller,
faire brûler :
Sacrifises moulez offerrai a tei ot encen-
dement de imûluas. {Lib. Psalm., Oxf., lxv,
14, Michel.) Lat. : Holocausta meduUata
otferam tibi cum incenso arietum.
— Incendie, embrasement :
Tant pour raison de crime de leze ma-
jesté, de murtre, de larcin, d'encendement
et de ravissement,., comme de autres cas.
I (1372, Ord., v, 566.)
ENCENDiR, V. 3., enflammer d'indigna-
tion :
Ma chérîtes m'a encendi,
Qu'oblié t'ont mianeroi.
(Lili. l'saliii., cxvin, p. 345, Michel.) Lat.: Tabes-
cere me fecit.
I
Li pecheor m'rncendissùtent,
Por ce que ta loi ne gardoient.
(Ib.) L^t. ;Vidi praîvaricantes, et labescebara, qnla
eloquia tua non cuslodierunt.
ENGENDRER, verbe.
— Act., convertir en cendres, réduire
en cendres :
Inciuerare, encendrer. (Gloss. de Conches)
Et levans les dépouilles des mors es-
couoient seulement pouidre dehors, car
feu divin les avait encendret sans nuire a
leurs habis. (Fossetieu, Chron. Marg., ms.
Brux. 1C509, 1» 60 r».)
Il commauda que ses os fussent portes a
Salamiue, et illec encendres, et les cendres
semées par toute la proviuce. (In, it., ms.
Brux. 10510, f» 70 r».j
Vos feux a'encendreront que tos propres villages.
(Du Ches.ne, SLi. liv. du grand miroir du monde,
p. 110, éd. 1588.)
— Couvrir de cendres :
Je encendre — I arraye ■nith aashes.
(Palsgrave, Esclairc. de la lang. fi-anç.,
p. 436, Géuin.)
Je encendre — I fyle with asshes. —
Vous avez encendre' 'vos gans. (Id., i6.,
p. 444.)
— Réfl., se convertir en cendres :
He! quelle est la vapeur de ton soulphre qui cuict
Des vergers d'alentour le délectable fruict.
Si beau a l'œil, qu'on veut en lepaislrela bouche:
Qai s' encendre, pourtant, aussi lost qu'on le toucha,
(Du CuESNE, Si.r. liv. du grandmiroir du monde,
p. 12, éd. 1388.)
— Se couvrir de cendres :
Elle ne se fut pas pignee ne parée, ançois
ot ses cheveux dessirez qui lui pandoient
coiitreval sa face mouillée de lermes, et se
fitst encendree et ot vestu un noir veste-
ment. {Rom. deJ. Ces., Ars. 5186, 1" 91^)
— Encendre, part, passé, réduit en
cendres, couvert de cendres :
Qu'il fust d'nn truant engendres
Qui fust au feu touz encendrei.
(Hose, ms, Corsiiii, P 125''.)
— Gris couleur de cendre :
Cheval gris encendrr. (1340, Arcb. K 43,
pièce 14''"'.)
Le loutre... a le poil... de coulleiir noire,
encendre. (Modus et Racio, nis., f" 50 v»,
ap. Ste-Pal.)
L'édition Blaze porte encendree. (F'67 v.)
— Qui a été affiné avec de la cendre, en
parlant de l'argent :
Du comptant qui ystera de ladille vais-
selle et d'autre argent encendre, faictes
payer a nostre dit receveur pour ehascua
marc cent seize sols touruois. (1372, Ord.,
v, 593.)
— S. m., drap couleur de cendre :
Un encendre de 24 aunes, pour son cors.
(1316, Compt. de Geoll. de Fleuri, Douijt
d'Arcq, Compt. de l'Argent., p. 7.)
ENCEXGE, ensenge, - ange, ancenge. an-
sanye. ansenge,s. f., certaine mesure ^igraire
en usage pour les terres labourables, pour
les prés, les vignes et les bois, ainsi appe-
lée parce que ces terres étaient enceintes
de haies, de pallis, de treillis, ou d'autre
clôture.
Dans les lois du Bavarois, il est question
de l'obligation imposée aux colons ou
serfs de l'Eglise, de clore les ansangcs ; et
d'après plusieurs chartes on voit qu'un
certain nombre d'ansanges étaient, dans
certains pays, attachées aux manses.
ENC
ENC
ENC
Vansange en tant que mesure agraire '
était plus faible que le bonuier et peu
différente de l'arpent.
Suivant la loi bavaroise elle avait qua-
rante perches de long sur quatre percbes
de large : elle contenait par conséquent,
cent soixante perches carrées qui font
quatorze ares quarante-sept centiares.
{GvÈKXUD, Prolégomènes dupolyplyqued'Ir-
minon, p. 176-177.)
Vansange, suivant M. Guérard, était le
neuvième environ du bonnier et valait un |
arpent un neuvième. ■ Dans la suite,
ajoute le même auteur, cette mesure s'ac-
crut un peu, et valut à ce qu'il semble, un
arpent et demi aux environs de Paris. >
L'auteur du Dicl. hist. des InslU. de la
France remarque que Vansange est restée
en usage dans les environs de Paris, au
moins jusqu'au xv° siècle, et qu'il en est
:fait mention dans les actes des années
1236, 1236, 1262, 1319 et 1394, SOUS les
noms latins à'encengia, escengia, nscengia,
ailengia, et sous le nom vulgaire à'ansange.
Les deime?, les fierbages et les ansenges.
(1265, S.-Epvre de Toul, Arcb. Meurlhe, 6.)
Pour .1. ancenge et demi quartier de terre.
(1287, Cari, de S. Germ. des prés, Arch.
LL 1027, 1° 119 r».)
D'une encenge de terre en pré court .i.
stier. (1330, Assise du byun de Villeneuve
S. Georges, Arcli. L 765.)
Pour uue encenge de vigne en costerelle,
II. s., .VI. d. (1375, Censierde Thiais, Arch.
S 3082, f" 7 y.)
Pour une encenge de terre au fossé de
l'enlreceiz qui fu Laucellot de Londres.
{Jb., f» 23 V».)
Une encenge de vigne une encenge de
terre arable. (1384, Liv. des pitances de S.
Germain des Prés, t» ISO"".)
Une ensange et un tercel de pré. (1394,
ib.. f° 124''.)
Pour une ensengc de terre... (1454, Cens
dus nn Pilaiici'r de S. Gerih. des Prés,
Arcli. L 754, t" 3 r".)
ENCEN'GLEu, V. a., Bulacer :
Sy ne tieng compte de les jengles.
Car sçay qoe ne sont que menclionges,
Qui que lu iiorras sy encengies.
Pris ne puis eslre de lelz songes.
1 LF.tRA.NC. C/iam/). des Dam., Ars. 31-21, f" 105''.)
ENCENCEMENT, «ns., S. m., euceus :
.l'espère que pour néant vous luy aurez
donné les ensencemens de la mort. (Hist.
maccar. de Merlin Cocc, ix, Bibl. gaul.)
ENCENSEMicNT, ancc, S. lu., bail h cens ;
Accordons Vanccensement que ledit Al-
muury u fait audit Pierre des choses dessus
dites. (1326, ArcU. JJ 64, f- 158 r".)
Cf. ACENSEMISNT.
1. ENCENSER, verbe.
— Act., embaumer :
Joseph demanda le cors Nostre Seigneur,
et quant il l'out il l'encensa et le mist en
sepontnre. (LAURENT, Somme, ms. Soiss.
210, 1" 98>.)
— Neutr.. exhaler une odeur d'encens :
En la marchandant (cette sole) bouche ]
toy, car elle encense. (G. Bouchet, Serees,
I, 120, Roybet.) j
2. ENCENSER, enscncer, ensenser, v. a.,
donner à cens. On a dit au figuré : j
N'est pas drois d'amours qi les biens cnsence '
Chil qi nul des raaus ne vent soustenir.
(Chnns., Val. Clir. 1490, P 89 t».)
3. ENCENSER, VOir ENSENSER.
ENCENSEUR, S. m., eucensolr :
Trovs encen~'<eurs d'argent. (1469, Invent.,
S. Hif. Egl., 287, Arch. Vienne.)
ENCENSiER, -ciev, -sster, - cer, - ser,
- chier, ench., ansancier, s. m., encensoir :
Crois, encensier.i et chandeliers porter.
(Les Loh., ms. Monlp. H 213, f 39'.)
Les encensiers par les rues tenir.
(Gar. le Loh., 2= chans., xin, P. Paris.)
Et d'enceiisirrs d'or amassé.
(.S. Itrmâan, Ars. 3316, f 103».)
El riches encensiers o encens embrasez.
(Fierabras, Val. Chr. 1616. i" 90''.)
En encensier font li fea alnraer.
{.Aubery le Bourgoing, p. 3'ï, Tarbé.,1
11 prennent chasces et crois et enceiusers.
(Amis el Amiles. 2495, Hoffmann.)
Et le preslre et li enchensier.
(Yvain, Richel. 1433, f° 71 r°.)
.III. ansanciers d'or. (S. Graal, Richel.
2455, f 35 r°.)
11 prist le encenser et le emply del feu
del auter. {Apocal.^ ms. de Salis, f» 4 v».)
Crois et enchenssiers d'or. ( Vie S. Mathias,
Richel. 23112, chiir. XXVIII. col. 30.)
Dous ansancier d'argent. (Très, de l'an-
glize S. Saveor, Cart. de S. Sauv. de Jletz,
1 Richel. 1. 10029, r° 67 v».)
! Gomme la fumée de l'encens quant ele
eet misse el fen de Vancensier. (.Maurice,
Serm., Richel. 24838, f» 14 v».)
Plus de .1111°. encencier
Peassies par laiens veoir.
(Floriant, 6120, Michel.)
Uns charbons chei sour les braes d'un
enfant ki tenoil un encensier. (Li Ars
d'Amour, 11, 51, Petit.)
.1. encensier de argent. {Inventaire
del327,BuUet. du Comité de la lang.,1857,
p. 312.)
.11. enchensiers d'argent. (1362, Inv. du
I très, de Fécamp, Arch. S.-lnf.)
Ung petit encencier d'argent. (1380, Inv.
I de Ch. V, 2071,Labarte.)
1 Enchencier. (1386, Invent. deS. Amé,kTch.
, Nord.)
i Que on mette l'ancens en Vancensier. (J.
GouLAiN, Ration., Richel. 437, f" 83 r°.)
Encensier d'argent. (1417,iiy.rfe la Char,
de la Coult., f" Û'', Bernai.)
Deux enehenchiers dargeut. (1469, Invent,
de S. Amé, Arch. Nord.)
. Les aultres prindrent leurs encensiers
qu'ils avoient appareillié et mirent du feu
dedans qui n'estoit pas beneit et de l'en-
cens. (Hist. de l'anc. test, î" 53'', impr.
Maz.)
Encensierz, aubes, chasubles. (Bonivard,
de la Source de l'idolâtrie, p. 17, Fick.)
ENCENsiERE, adj. fém. qualifiant l'en-
censier ou romarin officinal ;
Conyza, f. g. L'herbe encensiere. (R.Est.,
Dictionariolum.)
De l'herbe encensiere. (A. Pierre, Const.
Ces., XVIII. 2, éd. 1543.)
— Qui produit de l'encens :
L'encens eroist en ceste partie d'Arabie
qui est surnommée thurifere ou encensiere.
(Du Pwet, Vioscoride, i, 70, éd. 1605.)
ENCENSION, voir ENSCENSION.
ENCENsiR, V. a., donner à cens :
Baillons et encensissons a frère Regnault
de Cligny nostre maison de Sainct Accare
et tout l'enclos d'icelle. (1395, Arch. MM
31, f" 209 V».)
ENCENSivE, - cive, s. f., fermage :
En ladite court (des Bourgeois) se uze...
(le rentes et encensives desditcs bourgeoi-
sies. (Ass. de Jér., t. U, p. 251, Beugnot.)
Que toutes manières de héritages qui
ont esté dones a encencive qui ont esté
deinaine de la maison soient rapeles. (Règle
del hospit., Richel. 1978, f 73 r».)
ENCENTER, VOir ENCEINTER.
ENCicNTRiQUE, adj., conccntrique :
Cercle encentrique. (HaginskJiiif,Riche\.
24276, f» 3 V".)
ENCEOiR, voir Encheoir.
1. ENCEPER, -cepper, - cheper, verbe.
— Act., emprisonner, mettre dans les
ceps:
Li rois les a fait prendre, loii r et eslreper.
(Aiol, 5170, Foerster.)
Dans les notes, p. 478, et dans le Glossaire
M. Foerster pense qu'il faut lire enceper.
Par si glorieuse manière
Oissi de la carnel laisniere
Et del terrien plourement
Chiile sainte ame, ou loncement
Ot cunversé comme esseilje
Et enehepee et qoevillie.
(Mir. de S. Kloi, p. 120, Peigné.)
Damedieii a juré, qui tout a a jugier.
Qui le voudra jaraez enckeper ne lier.
Tant comme il sera vif, se vendra si très chier.
(Doon de Maience, 9282, A. P.)
Il est enchi'pé et agravé de tourment in-
fini. (M. i.K Franc, l'Estrif de Fort.,
f» IS v% impr. Ste-Geu.)
Les gardant d'esire jugies, condemnes,
liies, enceppes et emprisonnes. (FosSE-
TIER, Chron. Marg., vas. Brux. 10512, VUl,
1,27.)
U soit mis en bonne prison
Par mon conspil très bien serré.
Bien enccppé et bien serré
Tant qu'il n'en saille de ce raoys.
(Greb.ik, Mysl. de la Pass., Ars. G431, T 233".)
Bien encepé, bien enfferré.
(ID., ib., 27884, C. Paris.)
— Réfl., s'enchaîner :
Sonvent s'enceppe en son loien.
(Pttstoralel, ms. Brux., P 46 r".)
Pic, enckeper, mettre aux ceps. Rouchi,
incepé, inchepé, enckepé, prononcez en-
ch'pé, pris, arrêté. Se dit d'un cheval qui
a les jambes embarrassées dans les traits.
(Hécart.) H.-Norm., vallée d'Yères, n'eJre
pas enchepé, se dit de quelqu'un qui est à
ENG
ENG
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son aise, dont les affaires vont bien. Une |
fille enckepée est celle qui a des enfants |
avant le mariage. !
ENCERCELEH, V. a., entortiller :
Tant seulemfint un laurier verdoyant
Encerceloit leur cliaste chevelure. ,
(Belleforest, Chasse d'amour, A M°"== Marie et
Marg.)
saint rameau, o rameau liaul croissant, '
Qui de mon chef les temples encercdle.
(ID.. ib.)
Si de mes bras le tenant acollét
Comme du lierre est l'arbre encercelc.
(L. Labé, Sonn., xin.)
Et icelle queue fort bien encercelee,
l'emplissantdeces crains de raisin. (Belle-
For., Secr. de l'agric, p. 91, éd. 1571.)
— Encercelé, part, passé, cerclé :
Une charette ou deux... bien garnie de
roues qui soient gentiment encercelees et
clouées. {Maison rust., v, 6, éd. 1638.)
ENCERCHABi.E, cnscrchablc, encher-
chable, encerchavle, adj., qu'on peut pé-
nétrer, scruter, sonder :
Parfous est li cuers de l'orne et niant
encerchavles. (S. Bern., Serm. , Richel.
24768, f" 120 v.)
naissauce pleine de sainteit, honoravle
al munde, auiiavle as hommes, por lo
grant bénéfice qu'il receut en ont ; uiant
encerchavle as angeles, por la parfondece
del saint sacrement. (iD., ib-, S" 19 v.)
Ses voies sont néant encei'cftabfes. {Bible,
Maz. 684, f" 308''.)
Mauves est le cuer de l'homme, et n'est
pas encerchables. (J. de Meung, Ep. d'A-
beil. etd'Hel., Richel. 920, f' 91 r°.)
Scrutabiiis , enserchables. {CathoUcon ,
Richel. 1. 17881.)
Scrutabiiis , encerchables. {Gloss. de
Salins.)
Les piez d'elles (les femmes) en mort descendent.
Leurs alers en enfer les rendent,
Leurs péchiez sont innuraerables
Et leurs voies non encherchabli's.
(EosT. Deschamps, Poés., Richel. 8iO, P 530».)
ENCERCHE, enserche, s. f., recherche :
Nul cuer de homme mortel ne pourroit
estre de si cler sens que il vous en peust
dire la vérité, de toutes les enserches que
l'en feroit. {Lancelol du Lac, 1" p., oh. Si,
éd. 1488.)
1. ENCEucHEMENT, euserchement, an-
cerchcinant, enchcrchemenl, encerquement,
encherqueinent, s,, m., recherche :
Vancerchemant de veriteit. {Li Epistle
saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f 88 r».)
Philosophie est verais encerchemenz des
choses naturels et des divines et des hu-
maines. (Brun. Lat., Très., p. 4, Chabaille.)
Var., enchercemens, encherquemens, encer-
quemens.
Continuels acusemenz parsuive l'escom-
menié non de toz les 1*6110162, et li encer-
ehemenz de cest non ne soit feniz en nul
tans. {Code de Just., Richel. 20120, f» 22 r».)
Pour plus plenier encerchement. {Ib.,
f» 26 v°.)
Li encercheinenz de cel crisme ne doit
pas estre Huez en nul tens. (Ordin. Tan-
crei, ms. de Salis, f" 30''.)
C'est li lupars que vous veistes en vostre
soigne et que nous veimes en nostre en-
cerquement. {Arlur, ms. Grenoble 378,
f 11'.)
11 qui les eneerchoient défaillirent a Ven-
cerchement. {Comment, s. les Ps., Richel.
963, p. 63''.)
V encerchement de la conjuroison Cate-
line. {Hist. de Jules César, Richel. 23082,
f 8=.)
El ont faillit li enserchour en lour seru-
tine et enserchemens. {Ps., lxiii, Maz. 798,
f» 150 v».)
Rinior, enserchemens. {CathoUcon, Richel.
1. 17881.)
Rimor, moris, encerchemens, scrutines.
{Gloss. de Salins.)
Indagatio, encerchemanz, inquisicion.
(76.)
Si s'avisa de vouloir imposer fin a toutes
ces doubles, a toutes ces peurs et povretes,
a toutes ces qu estes et encherchemens
qu'on faisoit sur ly. (G. DE Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., I, 53, Buchon.)
— Instigation :
Et li dus se crestienai
Tout de chaut en chaut a celjor.
Et tôt son pooir senz sejor
Fit torner a la loi de Rome
Par Vencerckement au preudomme
Qui les introdnt saigemeat.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f 107*'.)
2. ENCERCHEMENT, adv., en cherchant
avec grand soin :
11 encerchierent iniquité, il défaillirent
en cercbnnt encerchement. (Bible, Richel.
899, f" 248».) Lat. ; Defecerunt scrutantes
scrutinia. (Ps. 63.)
ENCERCHEOR, - eur, enscrcheur, encher-
cheur, enserchour, encerceur, enchercuer,
enchiercuer, s. m., celui qui cherche, qui
s'enquiert, espion :
Si dient qu'il sont eiicerckeor,
(EvRAT, Genèse, Itichel. 124S7, f 99 r".)
Dont envoia Josué deu.v encercheurs de
Sethem pour voir espier la cité de Jherico.
{Bible, Richel 899, l" 142 v".)
Li encerceur au'il envoia encercler la
terre. (.Guiart, Bible, Jos., 1, ms. Ste-Gen.)
Li enchiercuer qu'il envoia enchiercuier
le terre, (.le, ib., Maz. 532, 1» 74''.)
Devant chou que li enchercuer furent
revenu. (Id., ib.)
Qui connoist totes les repostailles et est
encerchierres. (Ms. Ars. 5201, p. 369''.)
Li enserchour. {Ps., Lxni, Maz. 798,
flSOvo.)
Scrutor, enscrcheur, {CathoUcon, Richel.
I. 17881.)
Enchercheur, enquereur. (Gloss. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
— Fig., celui qui recherche, qui s'eiïorce
d'acquérir :
Ce fuit certenne signifience que il seroit
de toutes les vertus curious encerchieres et
vrais cognoscieres. (S. Graa/, Richel. 2455,
f» 102 r°.)
.... Curieus et enchierquieres. (Id., ib.,
II, 406, tlucher.)
— Celui qui fouille, qui scrute, scruta-
teur :
Deus est tesmoins de ses rains et est
verais encerkieres de son cuer. (Bible, Ri-
chel. 901, f» II''.)
Tu qui es encercheur des cuers. (Office
des Ordres, Richel. 994, f» 46».)
- Provocateur :
Adagonista, enchercheur. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7692.)
ENCERCHiER , cnsercliier , ancerchicr,
encerkier, encerker, encierkier, enkierkier,
encerquier, encherchier, emcherchicr, en-
charcier, anquerchier, encergchier, encher-
cuier, verbe.
— Act., parcourir en cherchant, pour
chercher, fouiller, sonder :
Puis vont a lîounie ou en Eslure
Ou vont autre voie cnchergenl.
(RuTEB., Despuliions doti Croizic et don Descroizié,
I, 1-28, Jubinal.)
Quant li .xil. enchiercuer furent revenu
à'enchercuier le terre. (Bib. hisL, Maz. 532,
f» 75».)
Grant cure et grant diligence je mis en
mon temps pour syavoir au vray ces be-
soingnes, et enchârçay maint roiaulme et
maint pavs, pour faire justes enquestes.
(Froiss., 'Chron., XII, 217, Kerv.)
C'est a dire qu'il examinera les cons-
ciences d'ung chascun ; et lors encerchera
Hierusalem a lenternes, c'est a dire qu'il
regardera tout ce qui est es cueurs. {In-
tern. Consol., H, xxxxili, Bibl. elz.)
Maisons furent froissées,... aumaires et
escrius emcherchez... (D'Auton, Chron.,
Richel. 5081, f" 24 r".)
— Rechercher, poursuivre :
Charlos de France ki bien siert de l'espeo,
A la dousime eiicerkie et coubree.
(Raimb., Ogier, var. du v. 126i-2, Barrois.)
Marins par tôt qniert et encerijne.
(f.HREST., du Roi Guill., i"6, Michel.)
Ou ki aillet encherchant la sapiance de
cest munde. {Li Einstle saint Bernart a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f» 3 r».)
Il fist querre et encergchier pertot les
provinces don pais .1. enclianteor. (Vies
des Saints, ms. Epinal, f» 39».)
— Sonder, interroger, avec un rég. de
personne :
Pour lui oir et encierkier.
(Perceval, %i. Potvin.)
Enlr'iaus li demandèrent : Ques nouveles dires?
Bien ai. dist il, vos homes eneerkies et tentes,
SI les trnis de bataille forment enlalenles,
(Godefr. de Bouill., Richel. 12569. f 122''.)
— Scruter, examiner, étudier, s'en-
quérir de, avec un rég. de chose :
Od mun queor p;u-luwe e encerchowe
mun esperit. (Lib. Psalm., Cambridge,
LXXVI, 6, var., Michel.)
Le brief Daire de Perse Alixandre ont baillié.
Et il l'a receu et le saiel brisié.
Et par mult graot eslude lea et encierké.
(Roum. d'Alix., f li", Michelant.)
Cil ki encerchet les cuers. (S. Bern.,
Serm., Richel. 24768, p. 130 r".)
Et vues savoer ke lu doies faire et an
cai tu doies eusonier. Tôt primiers doies
ansonier aucune partie del jor por ta con-
sciance a ancerchier. (Li Epistle saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72. f" 41 v.)
li
90
ENC
ENC
ENC
Qui les esloires d'Angleterre
Voudroit anccrchier el anquierre.
(S. GidU. d'Anglclerrc. ras. Cambridge, S. Jolm's
B 9, f 55".)
Ancerchicr fist decrez et lois:
Mais il ne trueve jiigeniant.
Ne conseil, ne delivremrnt,
Por coi puist délivrer son fil.
^Dolop., 6998, Bibl.elï.)
Li viex encrrke sa devise
De toutes pars en mainte guise.
(G. DE CASiDn.u, Barlaam, p. 101, P. Meyer.)
Quar cil qui les forfcz eitcerquc
Si l'a conté a l'archevesqne.
(De Constant du Hami^l, Montaiglon et Raynand,
Fabliaiu; IV, 173.)
Commença a encierkier les devins se-
eres. {Merlin, Ricliel. 19162, f» 6o'.)
Qui demandera vos oevres et encerkera
vos pensées. [Bible, Ricliel. 901, f'^ 14''.)
S'aucuns prent a .t. autre ses cozes u
ses denrées, s'il plaista celui cuiles cozes
sont, il li puet kerkier sur boene plegene
k'il li rendera a jour noniet u se coze ce
ce ke roizons ert ; et qi ensi ne le vorra
enkierkier il sera coupavles de pais en-
frainte. (1273, Charte de la Paix de Va^
lencicnnes. Cellier.)
Plusieurs cuydent bien conpnoj'sire leur
conscience et n'y scevent advenir a \'en-
cercher bien au vif ou l'examiner. {Intern.
consoL, 111, xiill, Bibl. elz.)
Il enchercha noblement les secretz de
nature. (Boccace, Nobles malh., VI, 5,
l" 145 r», éd. 151o.)
Dieu enserche et congnoist les cueurs de
tous les hommes... (1d., ib., IX, 8, f"22Sv».)
— Absol. :
Il sera lies et bendes
Entour le chlef parmi le vis.
Si que nulz ne ara avis
De counoislre ne A^encherchier.
(Couci. 'Miô. Crapelet.)
Tant ancerclia que ele sot... (Lancel.,
Uicbel. 7,=Î4, f° 27".)
Paissent requérir et enchercer solicite-
nient tous les ans. (La Iresample el vrai/e
expos, de la reigle M. S. lien., 1486, f''138=.)
— Réfl., s'enquérir :
Comme l'espritnaturellement est curieux
de savoir ce qu'il fait, il ne se pourroit
tenir de monstrerses exemples a quelqu'un,
et s'enc.hercher du nom des lettres. (Bigar-
rures du S. Des Accords, cli. i.)
ENCF.nciiiR, ensarchir, v. n., faire des
investigations :
Ensarchir. indagare, investigare. (Gloss.
synon., ms. Lille 369.)
ENCERCLER, V. a., cntourer, renfermer:
Ores vous nous restez, la tierce margnerile.
Des ranses fleur unique, et la perle d'élite.
Encerclant eu un lour leur coronne a trois ranps
El le triple ornement de leurs noms trois fois grands.
(La Boderie, A la R. de Nai:, Eleg.)
— Encerclé, part, passé, cerclé :
Et l'elme .ivoit d'or encercle.
(Bes., Troie, Richel. 375, f 90''.)
— Terme de rhétorique :
Aristote... avoit dit que la démonstra-
tion encerclée se tronvoit quelquefois. (La
BoD., Harmon., p. 46.)
ENCERDRE, V. a., tirer :
Encerst li gablere tute la substance de
lui, 6 départent li estrange les laburs de
lui. (Psalt. monast. Corb., Richel. 1. 768,
f° 89 v°.)
ENCERNER, uncreuer, v. a., entourer,
environner :
Par paroles de liaine m'encernerent et
por néant m'escombatirent. (Psaut., Maz.
238, f» 133 V».)
Du ciel... qui seul encerne et circuit la
seigneurie du siècle. (0. de Chastell.,
Ver. mal prise, p. 317, Bucbon.)
Or sus, Daru. qn'ilz soient tous prins.
Et les encernez a tons lez.
(Act. des Apost., vol. II, f- 20.o"', éd. 1537.)
I.ict. que le fer industrieux
D'un artisan laborieux
A façonné presque d'un égal lour
On'a ce grand monde encerne tout autour.
(Bons., Od., Od. retranch., t. II, p. 409, Bibl.
elz.)
Disant ainsi, de sa belle ceinture
Du lict d'IIyante encerna la clnsture.
(In., Franc., III, p. 162. Bibl. elz.)
Alexandre sembloit aux barbares tout
encerne de flammes de feu. (Bouaystuau,
de l'Excell. de l'homme, f» 21 v, éd. 1360.)
Ils s'estoient empossedez d'un beau mo-
nastère en Plirise, tout encerne d'eau. {La
vratje hist. des troubles, f° 43 r". éd. 1374 )
De nostre ampliithealre au grand lour fenestré.
Duquel le basliment ayant sa forme ovale
Souloit avoir six murs, qui par dislance égale
Encemoient sa rondeur.
(P. DE Brach, Poèm., (' 79 r°, éd. 1576.)
J'ay commencé d'encerner d'un vif et
clairvoyant regard la spacieuse campagne
du Profete. (La Bon., Pref. de J. de La
Mirande, dans les Harmon., p. 831.)
Dans ces horribles monts Iristement enclavé,
Qn'un fort buisson encerne.
(Garn., .4)1(1}., I.)
— Garnir de cerceaux :
Qui auroit ore mil tonneaus ancrenez
Comme cil est que en cel char vefz.
(Li Charr. de riijmes, 941, Jonck., Guill. d'Or.)
— Enchâsser :
Pour un vericle encerner en manière de
lunette... (1372, Le Compte de l'execut. du
Testam., Pièc. rel. à l'Ilist. de Fr.,XlX,130.)
Encerner se disait encore au xvii" s. 11
est donné par Duez.
1. ExcERVELÉ, - elle, adj., qui a la cer-
velle organisée de telle ou telle manière :
Quelque autre nn dira non mieux encrrrellé
Que l'homme vieulx ne peult pour aide estre ap-
Ipellé
Aux affaires communs.
(G. DO BPTS, l'Ame du rieillarâ, éd. 1582.)
On trouve encore encervelté, donné avec
le sens de convaincu, entiché, dans le
Glossaire de Marie Sluart.
2. ENCERVELÉ, adj., qui a la cervelle
brisée :
Si a celé ore, que ores fui ires.
Eusse el poing .i. granl baston quarré,
Parmi le chlef vos en eusse doué.
Que mort fuissies et tos eneerreles.
(Girard de Viane, p. 46, Tarbé.)
Kc mors fuisiez el loi eneerveleiz .
(li., Bichel. 1448, f» iC.)
— Fig., écervelé, évaporé :
Un jeune encervelé prestrean. (Chron. de
la noble cité de Melz, Pr. de 111. de Lorr.,
H, CLXVII.)
ENCERVELERiE, S. f., idée qu'on se met
dans la cervelle :
Icelle gent a pié fesoient par cbeminz
moult de lorz et de grans outragez, si leur
monta es testez une eiicervelerie dont nulz
ne les pooit oster, que il occioient par les
vilez ou il passoient tous les juis... {Gode-
froi de Buillon, Richel 22493, f» 20=.)
EXCESSER, ensesser, v n., cesser :
De Den servir pas D'enxessn.
(\Va(.e, Vila S. }/. Yirj/., p. 3-2, Luzarche.)
ENCESURER, v. a., cnduire de cérusc :
A .lehan Adveline, plommier... pour dix
sept livres el ung quart d'estaing pourauoir
encesuré et souldé les diz pommeaux.
(Compl. de Girart Goussart, 14C0-1402,
Forteresse, xxxvi, Arcb. mun. Orléans.)
ENCEULLYR, VOir ENCUEILLIR.
ENCEVALER, VOir ENCHEVALER.
ENCHAÇABLE, adj., qui doit être chassé
C'est gries domaicbes a nous quant nous
ne fesons bien ne ne pensons bien ainçois
lessons nostre cuer errer par vaines voies
et domacbeuses. Nule chose n'est plus en-
chacable de nostre cnor, car comme il nous
less'e et il pense aus mauveses pensées il
en courouce Dieu. [Le Miroir de l'ame,
Maz. 809, f» 202''.)
ENCHACEMENT, - asscment, s. m., ac-
tion de chasser, expulsion :
Exercitation est conservation de la vie
humaine,... Venchnssement de vices. (Probl.
d'Arist., Richel. 210, f 33 r».)
Musique est la resonnance des cieiix, la
voix des anges, la joie de paradis, l'espoir
de l'air, l'organe de l'Eglise, le chant des
oyselels.la récréation de tous cueurs tristes
et désolés, la persécution et enchâssement
des diables. (J. Molinet, Chron., ch. ix,
Buchou.)
EXCHACHiEU, voir Enchaicier.
1. EXCHACiER. - cer, encasser, enca-
cier, encachier, enchâsser, enchesser, verbe.
— Act., chasser, bannir, expulser :
Di mei, fet de, Ion lingnage,
Et qui te doua poesté
Wenchacer si l'ancele D'.
(Wace, Yie de Ste ilarguer., 136, Joly.)
Nos ïolon son nevo enchast.
(Tristan, I, 565, Michel.)
E hors de duce France enchaciez e jelez.
(Quat. fils Aym., ms. Oxf-, Douce cxxi, f 7-2».)
Ore poez avant passer
E nn autre jofne encasser
De vos paroles, se beau vus est.
(Chaboby, l'dit Plet, -241, Koch.)
Sa soer tantost ad encliacie.
(Un Ctiivat. e sa dame, ms. Cambr., Corpus 50.
f» 94''.)
Par l'orison desquels li dyales fu enra-
chies hors de leur hostel. (Sis. Berne 697,
f» 98 r°.)
Mais pour lui (Renart'» encacier dou règne.
C'est fors descncrs, vous en dirai
Une branke.
{nen. te Nouv., 26C8, Méon.)
ENC
ENC
ENC
91
11 fiicficha la maladie
Du cnier et fui la char guérie.
(Ota/. de S. Grég., ms. Evreux, f° 49'.)
Cilzqiii les enchesseirenl les nommeirent
«nsi. {L'Istoire de Charlemaigne, Richel.
•906, f 276.)
Et Uiy et madame sa mère furent enchâs-
sez dehors eu Frauce coiiiiiie baunis.
(Jehan le Bel, Chron., I, 97, Polain.)
Il enchesse les dyaubles. (Psaut., Maz.
798, f« 1-2 V».)
J'a l'a il enchâssé en sus de luy, et le
veult tenir en ce dangier, et encoires en
plus firanl., se il povoil. (Faoïss., Chron.,
XVI, 140, Kerv.)
Lassibilam l'enchâssa de celle terre.
(Brut, Richel. 12153, 1° 35.)
Se tu y viens, tu seras enchacio des re-
<;ions de sondit royaume et de toutes ses
dominacioas. (.Monstuelet, Cliron., I, 140,
Soc. del'H. deFr.)
Quant elle vit qu'il n'estoit pas homme
pour enchacier par rudes parolles, elle luy
cuida donner con^çié par doulceur. fLouis
XI, Nouv., XXXI, Jacob )
Neutr., se porter avec empressement:
Par la ou la dame passa
ChescïiQ y vlot et enca^sa.
(Advocttcie N.-D., ras. Evreux, f° 151'.)
— Encliaeié, part, passé et s. m., chassé,
banni :
Uememorant la royale parole,
Qui me promet de m'effacer du rôle
Des enchâssez.
(Cl. Marot, Poés., II, 1-2G, d'HéricauU.)
2. ENCH.VCIER, voir F.NCH.^CCIER.
ENCHACILLEIl, VOir ENCHASSILLEK.
ENCHAEITE, VOir ENCHEOITE.
ENCHAENURE, enchoisneure, - ure, en-
chesntire, encheinure, s. (., chaîne, trame :
Destourser va et desloier
D'uD maotel vair unes pastures
Teus dont les enchneneures
Saut d'or, li auiel de cristal.
(Chev. as .H. esp., 404, Foerster.)
Enchaisneures des draps. (1398, S.-Quen-
tin, ap. Lu Fous, Gloss. ins., Biul. Amiens.)
— Fig., enchaînement ;
C'estoitune vraye enchaisnuredes choses
qui s'eniresuiveut et qui prennent leur
commencement de la Hu l'une de l'autre.
(6u YiLLAHS, Méni., IV, an 1533, Michaud.)
Les voyla dans le srauJ cours de l'uni-
vers, et dans \'enclieiiieui e des causes
stoiques. (.Mont., Ess., 1. 111, c. 2, 1» 355 v",
éd. 1388.)
Allégua force graeq et latin, qui n'estoit
qu'une enckesnure de lieux communs.
(L'Est., Mém., 'i' p., p. 661, ChampoUion.)
ENGHAiNE.MENT, S. m.. Chaîne :
Oa sont les eiu'kaïueineiis
Que l'eu porloil >'oii)iue coarroye,
D'argeat et d'or, leurs sonuemeus.
Pour m eulx prendre ces laulx en voie?
(E. Deschaîips, />ue.v., Kicliel. 810, f° 43-2''.)
ENCHAIXTEIl, VOir E.NCEINTER.
EN'CHAI.NTIJKER, VOir ENCKINTURER.
EXciiAiR, enclieir, v. n., tomber :
Li hom dtnroit mnult hair
En foie largece enchair.
(Alabt. Dis des Sag., Ars. 3142, i" 148".)
Dieus ne me laisl ja encheir
En unie vnlenté contraire.
(Froiss., Pocs., Uichel. 830, f° 149 v».)
— Condescendre :
Mes oncques a nulle pes ne se vot des-
cendre ne encheir. (Froiss., Chron., VI,
282, Luce, ms. Amiens.)
ENCHAisEMENT, S. m., action d'asseoir
dan.s une chaise :
Ceu!x aussi qui natureement
Sont eleuz a i'eucliaiseinent.
(Decoillev., Trois pèlerin., f 61^, impr. Instit.)
ENCHAisER, V. a , assBoir dans une
chaise :
Ces nids que tu vois, chaises sont
Qui hauU et bas leur degrez ont
La ou sont enchaisez et rais
Princes et prelalz dessus dictz.
(Degdillev., Trots pèlerin., f" U"'', impr. Inslit.)
ENCH.\ISNEURE, VOir ENCHAENURE.
ENCHAISOU.N, VOir E.NCHOISON.
ENCH.AiTivEMENT, cuchct., S. m., em-
prisonnement :
De laquelle bataille il avient souvent
grans mortalités et enchetivemens de gens.
(J. DE ViGNAY, Enseignem., ms. Brux.
11042, f"5J''.)
ENCHAiTivÉ, enchetivé, enchativé, encai-
tivé, part, passé et adj., captif :
Li filHisrael furent encUaitiveil en Babi-
loine settante ans. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, f 108 r°.)
Ensi nen est mies franche en nos nostre
raisons, anz nos covient de totes parz
Initier a lei, car ele est ensi détenue et
enchaitiveie par une manière de glut ans
terrienes choses. (Id., ib., i' 110 r°.)
Tu encachas Elic de ses hoaors.
Or est en autre tere je ne sai hou
Encaiiives del resne a me seronr.
(Mol, Michel. -25316, f 125''.)
Preudons, or m'entendes !
S'en vos demande, ja mar le celeres.
Que tont ce a fait Aubris Venchatives,
Qui de Borgoigne est a grant tort jetés.
(.\uberi, p. 137, Tobler.) Impr. : enchatinés.
Fu Jherusatem assise de paiens et le pais
environ, et essillies, et li crcstiien encai-
Uvé. (Charlemagne, ms.S.-Omer 722,f° 92\)
Tant ay je au moins compaignie
En cesle doloreuse vie
Ou enckiitirr^r) suis venus
Foibles, escharnez etcbanuz.
(J. DE Meunc, Consol. de Boece, Richel. 1728,
P> 221.)
h'enchetivee chamberiere d'Israël. (Vi-
GNAY, Mir. hist., Vat. Chr. 338, f» 2=.)
L'enchellvé démenant sa chetiveté. (Id.,
ib., Maz. 537, f» 79 v».)
Et retieuent leur anemis enchetlves. (ID.,
Enseignem., ms. Brux. 11042, f" 50''.)
— Fig., perdu de vice :
Mais tant est ore enchailivee
Et en malice enracinée
Qu'il ue 11 chant ne n'a chalu
Ne Je Dieu ne de son salu.
(Fait. d-Ov., Ars. 5069, !" 197'.)
ENCHAI.CIER, VOir ENCHAUCIER.
ENCHALFEH, V. u., s'échauffer, deve-
nir, être chaud :
Le feu en prist, l'evre enchalfa,
Apres commença a lioillir.
(■VVace, h Liv. de S. Sicholaij, lt;9, Delius.)
ENCHALFiii, V. n., s'échauiïer :
La quelle chose cil sentanz en cui astoit
la très teneue alaine, de tant petit efforz
com il pot, ke il poist parleir, enchalfisant
l'espir, colhit la voiz, si rumpit lors en
voiz disanz. {Dial. Greg. lo pap., p. 208,
Foerster.) Lat., infervescente spiritu.
ENciiALi, adj., dur comme le caillou :
Cist soz vilains a corte chape
Qui plus est dors et enchalis
Que pieus de soef ne de palis.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Soiss., V ilZ*.)
Enchaliz.
(iD., ib., ras. Drax., f° 167.)
ENCHALLAssER, V. a., soutenif d'un
appui :
Et fait enchaltasser l'arbre qui devient croche.
(Vauq., Sat., H, a M. de Repich.)
ENCHALOIR, V. n., chaloir, importer :
Il ne va'enchttult d'estre tensee
Poarveu que de mon entreprise
Je sois a jamais dispensée.
(R. DE Coller., Monol., d'une dame fort amou-
reuse d'ung sien amy, p. 79, Bibl. clz.J
ENCHALZ, voir Enchaus.
ENGHAMBELER, VOif ENCEMBELKR.
ENCHAMBRER, encanbrer, t. a., mettre
enfermer dans une chambre , empri.
sonner :
Jai li enst le chief del bu sevré
Quant Biatris prist en haut a crier :
Merci, bian frère, por Deu ne l'adeser;
Cornant qu'il praigne de mon cors vergonder
Je Tuel li siens soit de la mort gardez.
Suer, dist li rois, si com vos commandez.
Lors le list prandre, si le fist enchambrer.
(Les Loh., Richel. 19IC0, P 62».)
Il sont an jugement allé,
Mot sont pensia et esgaré
Del franc home d'antre pais :
Lanvaus est si entrepris,
Encanbrer le veulent plusor.
(De l.anial, Richel. -2163, f 57".)
Avecqnes vous je les lairray (Jeux tigres apprÎToi-
[sés)
Et luy aussi en voz maisons
Enchambrez, et nous en yrons.
(Ad. des .iposl., vol. Il, f 82\ éd. 1537.)
ENCH.VMI.VER, VOir ENCHEMINER.
ENCHANCRER, V. a , ulcérer :
Laquele famé out chaucre en une de ses
mameles qui fu coupée et ainsi ele fu cu-
rée, et puis tantost après l'autre mamele
fiienchancree. (H. de Mondeville, Richel.
2030, f° lOOi-.)
Faisant un cerne a l'entour d'un ulcère
corrosif, ou le garde d'enchancrer davan-
tage Hs parties voisines. (Du Pinet, Phne,
XXVIII, 4, éd. 1566.)
En saupoudrant d'icelle (graine) le? par-
ties enchancrees. (lo., ib., xx, 3.)
ENCHANCE, - chaingc, - cange, s. m.,
échange, troc :
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ENG
ENG
ENG
Comment le gncrit en Athènes
De granl doleur et de grant poine.
Et porce l'en rendit escbange !
(Alhis, Ars. 3312, {» 16''.)
(Var. dans la copie de Sic-Pal. à l'Arsenal.)
Et pour ce que Gisolfe avoit fait cest
mariage sanz lo conseil de Guide son oncle,
pensa Guide de rendre Veiu'hange. (Aimé,
Tst. de H Norm., iv, 22, Champollion.)
Item ont acquis par enchange fait a Gar-
nierCommere deux iourneus de terre. (1336,
Arch. JJ 70, f» i05 v\)
Avet faicte une parson et enchainge.
{Ch. de 1408, Lorraine, Cabin. de M. de
Labri.)
ENCHANGiER, enkangter, anchaingier,
V. a., faire un échange :
Pueent vandre ou anchaingier. (Chart.
mess, du xiii« s., dans les Observ. sec. de
Ferry, t. I, f» 239 v°, Bibl. Metz.)
— Enchangier quelqu'un, être sépare de
lui par un changement de lieu :
Dont dolant soi au cner qu'elle (Florie, dont il est
[séparé* m'est enkangii.
(Cher, au cygne, 24942, Reiff.)
ENCHANi, part, passé, devenu chenu :
Jo sui mult envieilliz e enchaniz. {Rois,
p. 38, Ler. de Lincy.) Lat., incanui,
1. ENCHANT, s. m., montant de porte:
Des eschalers qu'il vut faire an sa maison
li diz Gilez, devant Peschcrie an cete me-
uere que li larges des eschalers seit de
czinc asises que sont ou mur a l'anchanl
de la dicte maison desus lo sopie devers la
rue publique et les asises sont saignié a
on trait. (1320, Arbitrage, Cart. mun. de
Lyon, p. 447, Guigue.)
Li diz Gilez doit faire uns eschalers des
Vanchant dou dit muret an tanques a lay
Vanchant de sa maison devers Sonne. {Ib.}
Le grant enchant devers lachambre Mons.
{Compt. de P. de Serrer, Prév. de Moutbri-
son, répar. du donj., 1382-3, f" 4'°, Arch.
lAiire.)
2. ENCHANT, encant, s. m., enchante-
ment, conjuration:
Telles leur a .m. encans Iresgeté,
Bien le sot Joirres comment il a ouvré.
(Les Loh., Riche!. i988, f 211 v°.)
Tulles leur giete .!. encant par vigour
ICI puis .1. antre et le liere sans laissonr.
De Jeronville ist .loiires par vigonr.
Il y gietta ses sors et ala conjnrant
Les dyables d'infler et par leur fort enchant.
Qu'elle ent le cuer de U courouciet et dolant.
(Chev. att cygne, 3603, Uoill.)
Manière avenans
Et plus li remanans
Ont fait tant i'enchant
Que pris e-t Adaus.
(C/iaiis., ms. Monlp. H 196, 1° 282 r°.)
Chen qoe songei ennait ne semble fors enchant.
(.Doon de Uaience, 8o9ô, A. P.)
Ce fa pecbies qui me fn enchanté.
(Aub. le Bourgoing, p. 2iO. Tobler.)
2. ENCH.\NTÉ, ad]., chanteur:
Li fromi dit : Sire enchanté.
En esté arei bien chanté.
Or poez en l'iver saillir.
(Dou Fromi et dou gresillon, ms. Chartres 620,
f 136=.)
ENCHANTELER, - ellcr, enchaulrer, en-
canterer, v. a., relever sur le côté, en par-
ticulier sur le côté gauche :
Par orgoil fait l'esca enchanteler.
(les Loh.. Vat. Urb. 37.Ï, f» 23*.)
Bandoins fu armez sor le vair de Castele,
L'escu par les enarmes devant lui anchantele.
Et tint l'espee traite don tranche la leraele.
(J. BoD., Sax., cm, Michel.)
L'escn par les enarmes devant lui enehantele.
(Id., !*., Ars. 3142. f» 243».)
Poi a François n'ait l'enarme uoee,
La règne prise, la large enchantelee.
(Herb. Leduc, Foulq. de Candie, Richel. 2.S.Ï18,
r 102 r».)
Li rois poi enchantre l'espee.
(Parlon., Richel. 19152, f" 136*.)
Se vos veissiez le roi démener l'espee
on poing, movoir les braz et enchanteler
l'escn. (L'/irore. de S -Den., ras. Ste-Gen.,
f» 249«.) P. Paris : enchanleller.
— Mettre sur le chantier, en parlant de
pièces de vin :
Pour .Ixr. tonniau de vin chargier a
Roen es liaingnes et pour enchanteler, et
pour clo et pour mairien, .Ixvi. s. torn,
(1295, Compte de Girart le barillier, Arch.
K 36^ pièce 43.)
Les cydres piller, entonner, et les ves-
seaul.x encanterer. (1392, Denombr. du
baill. de Rouen, Arch. f 307, f° 53 v°.)
— Enehantele, part, passé, relevé sur le
côté :
Les escus ont enchanteîes
Et serres devint lor poitrines.
iPerceml, ms. Berne 113, f 96'.)
Li bcrs s'en est issus, la large enchantelee.
(Chev. au cygne, I, 6o29, Hippean.)
Sy leur vint au dos Maulgis la lance en
son poing , l'escn enehantele , et son
heaume lassé. (Ren. de Montaub., Ars.
5072, f 147 r».)
— Placé sur le chantier :
Taudis le vin serré dedans la creuse tonne.
De rang par le celier, enehantele bouillonne.
(Cl. Gauchet, l'oés.. p. 223, Bibl. elz.)
Cf. ACHANTELER.
1. ENCHANTEMENT, S. m , ChaUt, COU-
cert :
La Dissiez les estrumens.
Vicies et enchantemens.
(Floire et Bla/ice/tor. i' vers., 2883, dn Méril.)
2. ENCHANTEMENT, S. m., actiou de
mettre à l'encan, enchère, encan :
De chose vendue a V enchantement. {Ass.
Séduction, entraînement désordonné: de Jér., t. 1, p. 129, Beugnot.)
De heste vendue sanz enchantement qui
n'est restive. (Liv. dej. d'Ibelin, ch. Lxxxi,
Beugnot.)
Pour bobaucer par folz enchans,
J'ay les deniers tous despencez.
{Farce de Folle Bobance, Ane. Tb. fr.. Il, 283.)
1. ENCHANTÉ, part, passé et adj., causé
pir enchantement :
ENCHANTEOn, - eouT , - cur, s. m.,
chanteur :
C'apartiéul a ces jon-gicors
Et a ces bons enchanteors
Que il aient des chevaliers
Les robes, que c'est lor mestiers.
(Du Chevalier a la robe vermeille, Montaiglon et
Raynaud, Fabl., III, 42.)
Il avient aucune fois que jugleours, en-
chanteurs, goliardois et autres manières
de menestriex s'assemblent. [Gr. Chron.
de Fr., Phelip. Aug., xx, P. Paris.)
Pluisseur jongleour et encheanteour en
place ont chanté et riniet les guerres de
Bretagne et corromput. (Froiss., Chron.,
111,323, Kerv.)
ENCHANTERER, VOir ENCHANTELER.
ENCHANTERiE, cnconterie, s. f., enchan-
tement, charme :
fi'encantcrie ne canque ses cors set
Ne me pot onqes ne tant ne qnaut grever.
(Iliton de Bord., 5051, A. P.)
Par art d'enchanterie
Fera croire hérésie.
(Huos DE Meby. Prologus Régine Sibille, à la suite
dn Tornoiement dWnlechrist, p. 106, Tarbé.)
Ta, ta ! Symon. l'amy Néron,
Ton orgueil, Ion enchanterie.
Ta mauvestié, ta simonie.
Te seront bien lost chier vendus.
(Mart. de St Pierre el SI Paul, Jub., Mysl.,
1. 72.)
C'est magique on enchanterie.
(Greban, Mist. de la f ass., 15244, G. Paris.)
Satan esblouit les yeux des incrédules
comme par enchanteries. (Calv., Comm.s.
Iharni. evang., p. 683.)
Par son enchanterie
Circé jadis rendit les hommes porcs.
(J. A. DE Baif, Eclog., v.)
Boutique des onguens, des fards et des
enchanteries. (Lari'v., le Fid., iv, 4, Ane.
Th. fr., VI, 43.)
Enchanteries et sorceleries. {Trag. de
Franc-arbitre, p. 108.)
Se disait encore au commencement du
XVII» siècle :
Les raynes, sauterelles et autres animaux
provenus d'enchanterie et sortilleges.
(1610, Disc, prodigieux et espouvantable de
trois Espaignols, Variét. hist. et litt., t. 1.)
On lit dans Duez : t Les enchanteries
sont descouvertes. . {Dict. fr.all.-lat.,
Amsterdam 1664.)
ENCHANTEUR, encanteur, s. m., celui
qui vend à l'encan, sorte d'offlcierde jus-
tice :
Que la élection et présentation des eou-
raliers, crienrs de vins et autres choses,
et des enchanteurs de ladite ville, leur ap-
parliegne. (1340, Arch. JJ 73, f» 124 r°.)
Que nulz ne vende nulle chose, quelle
quelle soit, qui doit estre vendue a l'en-
quant, sanz licence de Vencanteur ou de
celuy qui pour luy sera. (1373, Ord., y,
682.)
ENCHANTiER, S. m., Compartiment :
L'ng aultre arcbeban du costè devers le
cymetiere ouquel a deux enchanliers a
mettre langes pour ladicte chambre. (loOl,.
Invent, de l'Holel-Dieu de Beaune, Soc.
d'Arrhéol. de Beaune, 1874, p. 157.)
ENCHANTOisoN, - cison, - ison, s. f.,
enchantement :
ENG
ENC
EiNC
93
Benoart portent par grant rnclianloison.
(Guill. d'Orange. Riohel. 2i369, F
\'.)
Oq irez vous, dit il, (iz aa putain gloton,
Cnidez vous eschaper par vostie enchanteison !
{Simon de Pouille, Richel. .■Î68, f US'.)
Monlt orent pain et vin et oisiaus a foison.
Que Maufîis ot conquis par jîrant enchantoisun.
(Maiig. d'Aigr., Richel. TOfi, V 28 r".)
Par niRromaiice et par eiichanlison.
(Àumoiil et Agrav., Richel. -Wrà, f 117 v».)
1. ENCH.vPEi.En, - Hier, enchappeller,
anch., V. a., couvrir d'un chapeau, d'une
couronne :
Et ses rhies fit anchapelez
D'un sebelin noir come raore.
(tiCon;<'rff/Gra(i;,Cartsch,C/ir('s/.,col. 165,3° éd.)
Et doit le duc estre enchappellé d'ung
très riche chappel d'or et de pierres pré-
cieuses par ledit prince. {Gag. de bat.,
p. 46, Crapelel.)
Anchapeler, parer de chapeau de fleurs,
de guirlande. Anchapeler une espousee.
(.MoNET, Invenl.)
— Terme de maçonnerie, pour signifier
faire un revêtement :
Jaquet Fouqui't fait.... toises de mur
allant droit a la rivière, et eslevé tout au-
tour et par dessus ladite bonde ou escluse,
et enchappellé le dit et de aiesme comme
il appartient. {Compte de 1531, Soc. arch.
de Touraine, IV, 116.)
— Enchapelé, part, passé, ijui a un cha-
peau, particulièrement une couronne de
fleurs :
Et pour ce sni enchapelez
Selon la coronne qu'apelez
Et en rommant et en lalin
Alixandre suppelalin.
(Watriqoet, li Dis des .un. Sièges, 3i7, Scheler.
Sertatus, enchapeles. (Gloss. de Salins.)
Une aiguière d'or longue, enchapellee en
.V. lieux de chapeaux, et y faut plusieurs
perles. {Invent, du duc de Norm., ap. La-
borde. Emaux.)
En an bosquet, dessus nue Tontaine,
Trouray Robin le franc enchapelé ;
Chapeaux de flours avoit cilz afublé
Dessus son chief.
(EusT. De.'îchami's, les Chançoiis joyaulx, Richel.
Rio, P 10-2''.)
Pour ce fiert de tel arramie
Sus les testes enchapelees
One les flours en sont jus volées
Dont les chapeaux furent pares.
(Pasloralel, ras. Brux., f» 5Î r".)
— Fig. :
... Ceulx que cnrarannement
Les plus très sages appelles
Sont de cestui enchaaternent
Plus lourdement enchappellea.
<Lefrakc, Champ, des Dam., Ars. 3121, f° 108'.)
2. ENCHAPELEit, V. a., maltraiter :
Il fault qu'il soil enchapelé.
Tant qu'il ait le chef loui pelé.
{Met Test.. Il, p. 381, rar., A. T.)
ENCHAPEMENT, - oppement, emch., en-
cappement, s. m., empâtement :
Pour V enchapement des meurs d'entour
la court. (133!5, Compte de Odart de Laigny,
Arch. KK 9», 1° 293 r».)
En cheant aval ledit plastras cheu sur
un emchapement d'icelle tour(dcVincennes)
qui le fist aler plus loing d'icelle tour que
l'en ne cuidoil. (1379, Arch. JJ 115, pièce
287.)
.Illl. paires de fons de cuir mis as en-
cappeincns des tentes et trefs de le ville a
eus bouter les cordes. (1386, Lille, ap. La
Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Emprimez par deux foiz les murs d'icelle
chapelle de costc des voirrieres depuiz le
siège jusqu'à Vemchappement. (1399-1406,
Compte Jeh. Gilon, Arch. KK 264-266.)
Et sera (le pignon) en haut amorti d'un
enchapement ci de couteaulx.(1404, JWarcfte,
Arch. 8. et-M., H 98.)
P'our .VIII. I. de plomb pour mettre es
jointures et en \'enr.happement ihi pHH arc
boutant dudicl pilier. (1409-10, Coinpl. de
la fabrique de S. Pierre, Arch. Aube, G
1559, f 160 v»)
A Pierre Roland pour .xxiill. quartiers
de pierre pour faire enchappements et ar-
chelelz a lad. tour du havre. (1463, Compl.
de Nevers, CC 58, f° 33 v«, Arch. muu. Ne-
vers.)
Ladicte viz a .VI. toises demi pié de
hault a mesurer depuis le commencement
des foudemens jusques au dessus de l'en-
tablement comprins ens la saillie d'icelui
entablement des enchappemens et du sou-
bassement sur .1111. toises .1111. pieds de
pourtour. (1490, Arch. K 272.)
1. ENcuAPER, - apper, encapper, v. a.,
couvrir d'une chape :
Avant me laisseroie desoiibz plonc enchapper
Que pour rien le laissoie ainssin de moi partir.
(Girart de Ross., 111(1, Mignard.)
Car elle apprist comment de soye
L'en feroit ornements et cappes,
Doubliers, serviettes et nappes
Pour parer palais et moustiers,
Quant tu les tiengs ou les encappes
Tu doibs beneir ly raesliers.
(Lefra.nc, Champ, des Dam., Ars. 3121. r 120".)
Vostre habit tout le monde enchape
Car trop bien tendre le sca'es.
(iD., !*., P Ul=.)
— Enchapé, part, passé, couvert d'une
chape :
Poarqnoy pourras entendre bien
Qaeja soit, bien enmantelee
Soye par dehors et emhapee.
(Degi:ii.lev., Trois pèlerin., (° 61°, impr. Insllt.)
Prebftres encknppes. (1530, Reg. consul,
de Limoges, I, 191, Kuben.)
Evesques enchapez et mitrez. (Lett. de
1574, Kelib., Hist. de Paris, V, 2.)
Je voy venir vers nous une femme en-
cappee que je pense coguoistre. (TouRNEB.,
les Contens, II, 6, Ane. Th. fr., VII, 161.)
2. ENCHAPEu, V. n., échapper :
El, se par mi l'uis Wenchapoie,
N'en escbaperoie antremant.
([)olop.. 8418, Bibl. elz.)
ENCHAPERONNEMENT, S. lu., revête-
ment :
Pour faire couvertures sur les archieres,
enchappemens et enchaperonnemens dessus
les murs de la basse court. (1366. Compt.
de Ph. d'Acy, Richel. 1. 16170, f» 128 vo.)
Et seront les maçons et autres ouvriers
qui entreprendront édifices a faire, tenus
l'aire au.x pans des murs par dehors les
entablemens soubz la couverture, pour
porter l'esgoust, avec les plates bandes,
enchaperonnement et lermiers a l'endroit
des retraites , les appuis des croisées
mesmes les seuls et uiarcheB pour y mon'
ter. {Edit d'Henri II, oct. 1357.)
ENCHAPERO.NN'ER, v. a., couvrir d'un
revêtement appelé chaperon :
Enchaperonner un mur qui est en ladite
maison. (1335, Compte de Odarl de Lainnv,
Arch. KK3", f" 236 r».)
A Pierre le maçon pour avoir fait de
pierre de taille l'entrée de la Barre deçà et
delà, et enchaplerlonnee de taille a l'enlour
de la bassecourt de la Barre. (1416, Compt
de A'evers, CC 22, f 20 r", Arch. mun. Ne-
vers.)
ENCHAPETER, enchurpeler, enchapiter
(s), V. réfl., se couvrir d'une chape:
Il (nn ermite) les regarde, ses a bien avises,
.1. pelitet s'esloit enchapiles.
(Les Loh., ms. Montp., f° 257''.)
Enchapelez se fiirenl li gloulon.
{Mon. Reniiart, Richel. 3G8, t° 232".)
— Enchapetc, part, passé, couvert d'un
chape :
An fevre vet trestoz encharpetez...
Renuart vet vers lui encharpetez-,
Dist Renuart : Quieiis deahle avez.
Par mon noir froc esles si offraez.
(Mon. Renuart, Richel. 368, !" 238''.)
Dones li une gonne et dras enchapeles.
Et unes botes nueves et .r lit estoré.
(Jehan de Lanson, Richel. 24U3, f" 62 r".)
ENCH.\PITER, voir EnCHAPETER.
EXCH.APLEURE, - peieure, anch., s./.,
ce qui sert à former un chapeau de
Heurs :
Anchapeleure, ce qui sert ans chapeaus
de fleurs et a l'anchapeler. (.Monet, In-
vent.)
— Fig., fraude qui consiste à cacher
sous une belle apparence de mauvaises
marchandises :
Que nuls ne vende ne achale pour re-
vendre gimgembral ne piguolat enbou-
chié, et qu'il ne soit autel desous comme
dessus, et sans enchapleures. (1312, Ord.,
I, 513.)
ENCHAPPRE, s. m., petit comparti-
ment :
Deux reliquayres... tenant chescun ung
enchappre en la main. (1542, Inv. du trésor
de la chapelle des D. de Savoie, p. 147,
Fabre.)
ENCHAPITULEMENT, enCOp., S. m.,
chapitre :
Che sont li encapilulement des coses ki
sont en cest livres. (Ad. de LA Halle,
Chans., Richel. 23366, f" 1 r».)
ENCnAPiTui.ER, encop., V. a., distri-
buer par chapitre :
Ci commencent les choses de quoi nos
(liron, et sont briemeut encapitulees par
ordre. {Coût, de la vie. de l'Eau, prol.,
Arch. S.-luf.)
— Chapitrer, morigéner :
El raison te doit esmonvoir
Que gens d'armes com chevaliers
Se bien sont enchapitulez
Et par bons genoulx gouvernez...
(DF.r.iiii.LEV., Trois, pèlerin., f° 133'', impr. In'^lil.)
m
ENC
ENC
ENC
ENCHvuAiEMENT, aucli., S. 111., ensoi'-
ccUeiiient :
Tant lor font par anchaDtemcnt
El par lor ancharaiemant
Que de lor amor les espranneat.
(Bf.n., Troie, Ars. 3314, f" 180».)
ENCH.\RATER, eiicaruter, v. a., ensor-
celer :
Audré Guibretea... couru après une
femme en disant : Pule vielle, tu la'as en-
caralé. (1404, Arcli. JJ 138, pièce 360.)
ENCii.\R.\UDER, V. a., eiisorcelcr ;
leelle femme confessa a son mary que
ledit Tymonnier la mainlenoit, et qu'elle
ne povoit résister ne soy destoyer audit
Tymonnier, et qu'elle cuydoit que il Veust
encliaraudee. (1402, Arcli. JJ 157, pièce 27.)
H.-Norin., vallée d'Yéres, être cncarnudé,
être ensorcelé, avoir le diable au corps.
• Il est encaraudé de ch'lé fille là. •
En Poitou, canton de Chef-Boutonne,
on dit OicftaOarauder pour .planifier ensor-
celer.
ENcii.\REER, V. 3., ensorceler :
Lui dist icelle Jehannele que elle avoit
tant fait que iceul.t trois crapos desquieulx
icelle Gilete le vouloit enchareer estoient
mors, et que icelle Gilete les avoit jetiez
en Saine. {Reg. du Châlelet, II, 288, Biblio-
ph. fr.)
ENCHARBONNER, eîtcarbonnev , v. a.,
couvrir de charbon :
Et soQ visage encarhonna.
{Wislasse le Moine, 1012, Michel.)
— Encharbonné, part. p;!ssé, couvert
de charbon, couleur de charbon :
AdoQC a a chascun l'esclavione aportre.
Et a chascun la face tainte et encharbonnee.
Lors sanble que il vignenl d'outre la mer salée.
Ueh. de Laiisoii, Uichel. -2195, f 30 r».)
Visafie encharbonné. (M. Lefbanc, l'Es'
Irif de Fort., f" 133 r», impr. Ste-Gen.)
EîscHARBOTER, V. a., brouiller, coa.
fondre, embarrasser :
Cela me semble trop encharbolé et confus.
(T.\B0UR0T, Bigarr., p. {ol, ap. Ste-Pal.)
En Franche Comté on dit encore enchar-
boter, entsarboutai, embrouiller du fil.
Victor Hugo a essayé de rajeunir ce mot
sous la forme barbare encharibolté :
MoQsieur, vous avez l'air tout eiicharibotlê.
{Le Hoi s'amuse, i, t.)
Cf. CH.iRBOT.
ENCUARCHIEMENT, VOir ENCHAUQE-
MRNT.
ENCHARGHIER, Vûir ENCHARGIEB.
ENCHARDIR, VOir ENCHIERDIR.
ENCHARDONER, - donner, v. a., mot
factice employé dans un jeu de mots pour
signifier piquer avec des chardons, héris-
ser de chardons, et cardinaliser :
Li cliardnnal tôt eschardonent
Les eschars qui don ecliar donent,
Maint prendom ont enchardoné,
Chardoual sont enchardoné
Por ce poignent comme chardon.
,G. DE Coisci, S/f ipoc, Uichel. 1915-2, f» 29''.)
Les eschars qui don eschars douent
Maint preudomrae ont enchardoné.
fiD., !«., ras. Soiss., f» 26^)
Cf. Eschardonner.
E.NCHARii, part, passé, monté sur un
char :
Bien te tiens, pas n'echaperas.
Puis que tu es cheu en mes laz ;
Se tu es roy d'iniquité
Et ponrce tu es encharez,
Tout aussi bien royoe clamée
Estre doy
(DEGniLLEV., Trois pèlerin., C 115, irapr. lustit.)
ENCHARETER, V. 3., mettre dans une
charrette :
Wistasces /a enchareles.
(Wistasse le Moine, 1729, Michel.)
ENCHARGE, encorge, encarque, s. f.,
charge, fardeau :
Encarge. (Maurice, Serin., Richel. 13314.)
— Fig., charge, obligation:
S'aucuns fet son testament et il nomme
execuiteurs qui n'i sont pas présent, et
muert avant qu'il aient pris l'execussion sor
aus, il est en lor volenté d'enpenre l'en-
carque de l'execussion ou du laissier.
(Beaum., CoiU. du Beauv., c. xii, 27, Beu-
gnot.)
Quiconque désire de passer des emphi-
teuses. transports, permutations, encharges,
ou obligations dos héritages, etc. {Coût, de
Brux., Nouv. Coût, gén,, t. I, p. 1245'".)
La ville at aussi le droit d'issue des alié-
nations, permutations et encharges, qui se
font par des afforains, au regard des
biens, fermes, cens et rentes qui leur sont
acquises par voye de succession. (76.)
ENciiARGEABLE, ^adj., pesaut, lourd :
bepesche toy, pose de chair la charge
Tant cnehargeaUc, el qui si fort te charge.
(Desi'ERIers, Prognost.)
ENCHARGEiiENT, encharchiement, enear-
cement, s. m., commandement, ordre :
Quant cesti deus sajes homes ont le
conjé et {'encharchiement de lor seingnor,
il ne fout deleameut aucun. {Voy. de Marc
Pol, c. ccvi, Roux.)
— Charge :
Pour les encarcemens de la vaussure
d'une tour. (1403, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
ENCHARGiER, anck , enchorjer, enchar-
cier, encarger, -ier, emcargier, encarchier,
eincargier, encherger, encarcher, encliarcher,
encarquier, - hier, enquarquier, enkerkier,
enquerquier, enkierker,enquierkier, emkier-
kier, verbe.
— Act., placer comme une charge :
Les mains li lient et les pies,
Sor .1. ronchi fu encarchies.
iEust. le moine, 1637, Michel.)
— Prendre une charge, un fardeau, se
charger de, charger, au propre et au fig. :
Fais trop mortel as cncargié.
(Athis, Richel. 375, V 146".)
Sons en fait le grand fais enprendre et enkerkier.
{Vœu du ïleron, 315, éd. Mous.)
Ses trois compains a fait devant lui chevancier,
11 remest daerruins p:ur le fais encarchier.
(Ckans. dWntioche, \u, v. 78, P. Paris.)
Trop aves emcargid grant fais.
(Fregus. p. 03, Michel.)
Maintenant la prcnt et Vencarche
Desus son col.
(RiCH. DE LiELE, de Honte et Pulerie, Dinaai,
Trotiv. de la Flandre, p. 360.)
Entre ses dous bras Vemkierka,
Par devant l'abbé remporta.
(De l'Emper. Cousiant, 215. Romania, VI, p. 164.)
Et puis
Venquierkierent et portent a Puis.
(D'un Presire c'om tarte, Richel. 1553. f" 510 r" ;
Mootaigloo et Raynaud. Fabliaii.v, IV, 14.)
A le prestre mort encarkiet.
(Ib., Montaiglon et Raynaud, Fahl, IV, 35.)
C.estui duel deves laier et encargier duel
étire de ce que vous aves perdu honor
que vous ne poes recouvrer. [Artur, ms.
Grenoble 378, f» 33''.)
Et pour çou dou Conte Gnillaame
Qui ceste honor eut encharcie.
Pris mon prologue com Marie
Qui pour lui traita d'izopet.
(Couronnement Rcnart, 3360, Méon.)
J'ai esté sans raison .i. an et .1. yver
Sans armeure nulle vestir ne enchargier.
(Cuv., du G/iMC/i'n, 2931, Charrière.)
Je suis encores trop joues pour encar-
gier si grant fais et tele honneur. (Froiss.,
Chron.,Vl, U8, Luce.)
Et messires Jehans de Hainnau avoit
si fort encargiet ceste guerre et pris en si
grant desplaisance et despit la cevauchie
que li dus de Normendie avoit fait en
Hainnau. (iD., ib.. Il, 233, Luce, ms. Rome,
f» 64.)
— Porter, prendre :
Quant Godefrois fu mors, a pinsonrs anoia,
Roys Baudewins, ses frères, le couronne enquerqtia,
(R. de Seb., xxi, 403, Bocca.)
C'anjourd'ai en bataille veuillez sau detriîer
Lez fleur de lis de France porter et enquerquier,
(H. Capet, 3-248. A. P.)
C'anjourd'ui enquerquici, a ce lournoiement,
Dez fleurs de lis de Franche le blason qni resplent.
(7*., 3232.)
C'est que vous voellies enchargier les
armes de France. (Froiss., Chron., I, iSS,
Luce.)
Que mesires Carlos de Blois se nonmoit
et escripsoit dus de Bretagne, et en avoit
avoecques le tille encarsiell'arnioierie. (Id.,
ib., H, 294-29j, Luce, ms. Rome.)
— Enchargier un ordre, entrer dans un
ordre :
A Chisleauli vint le roy Dagoubert au corps gent,
La trouva il son frère qui tout nouvellement
Ot encarquié l'ordre de Cisliaui proprement.
(Ciperis. Richel. 16a7, 1° 104 r°.)
— Act., se rendre coupable de :
Dames nouains des grises cotes.
De cuer outrageuses et sotes,
Grant outrage areis encharchié.
(J. DE CoNDÉ, la Messe des oisiaus, 803, Scheler.)
— Faire porter une charge, un poids à
quelqu'un :
Ki si gries fais m'ancharja.
(Chans., Richel. '20050, f» 51 r".)
— Fig., comme charger :
Sa viande a ses piez démarche
l'ardeur qni son cuer encharche,
(Rose, ms. Corsini, f° 94°.)
ENC
— Charger de, imposer :
Cil dist ceo que li reis M aveit enchargic.
(Itou. -2" p.. 3709, Andresen.)
L'arcevesques lor a pénitence anchargie
D'aler en la bataille sor la genl paienie.
(J. Bon., Sax., cix, Michel.)
Et li encarchames
Que l'escu mon seigneur portast.
iChev.as .11. esp., CriSS. Foersler.)
Et fait son message et s'acnite
Do quanqaes li /'ii encarchic.
(là.. 3935.)
Voz comandemenz m'enchargicz,
Je sni don feire encor;igiez.
(fiose, Richel. I;i73, f° 18'.)
Sus li soient enctwrgies toutes les be-
soignes que (1293, Arcli. ,1 456, pièce
36.)
Le conte d'Eu et le coûte de Tancarville,
qui les lettres du roy... avoient apportées
de Bourdeau.x, et au,\quels le roy omit en-
chargié àe les faire publier. {Gr. Chron. de
Fr., Fais du bon roy .lelian, xxxii, P. Pa-
ris.)
Ensi lour encarga !a roine son message,
et chil -vinrent si coni ele lor coumanda.
(S. Graal, 11. 418, Hucher.)
Pour certaines besoignes a lui enchargees
a faire par Monsieur le Duc. (1348, Compte
deNicol. Bracqiie, Arch. KK 7, 1° 13 v".)
Diverses besoigues secrètes que nous
leur avons enchargees. (1368, Arcb. K 49,
pièce 31.)
Et quant est de ce que il s'estoit parjuré
devers sa femme, le pape luy encharga
telle pénitence comme il luy pleut. (J. d'Ar-
RAS, Melus., p. 375, Bibl. elz.)
Lui dire aussi et e.xposer certaines cboses
a eulx enchargees touchaus ledit fait. (1436,
Pr. de VH. de Nim., III, 256.)
Pnis veistes Anne aller cocclier
Et a ses servants enckarger
Qn'ilz le gardassent.
(Greban, Misl. (le la Pass.. 20107, G. Paris.)
Le vray cbemio qu'a tenir je i'encharge
Va de travers en curvalure large.
(Cl. Marot, Poés., 111, 208, d'Héricault.)
Je leur encharge et recommande, detoute
affection et puissance paternelle, la paix
•a parfaite union entr'eux. (Chevkrky,
Mém., an 1^33, Petitot.)
Pourtant le lonp peur toute penilance
Luy enchargea, qu'il s'abstint volunliers
De meuger chair par trois jours tous entiers.
(GciLL. Haudent, Fables, II, 9.)
Je -vous prie me laisser aller a un affaire
que le roy m'a expressément encharge.
(Tournée., les Conlens, III, 2, Ane. Tb. Ir.,
VII, 169.)
— Confier :
Son talent li encharge et dit.
(Ben., Troie, ms. Naples, f 7''.)
Son talent li anchierqe et dist.
(Id., ib., Kichel. 903, f° 36''.)
Quant la dame lou voit, a son cuer rehaitié ;
Puis li a son voloir et scn hoa encargic.
(AuDEFROY LE Bastaiui, Beclris, P. Paris, Homan-
cero, p. 33.)
— Avec un rég. de pars., charger de faire
quelque chose, donner une charge, une
commission :
Liquel chevalier Vencharcherent a faire a
no et a no requeste. (1325, Arcb. JJ 64,
f» 60 V».)
ENG
Et eu voz consciences le mectons, les-
quelles nous eu enchargeons. (Oct. noel
1328, Ch. d' Eud. D. de Bourg., S. Bénigne,
Privil,, Arcb. Côte d'Or.)
Par le serrement de douze prousdes-
homes du voisiney jurez et enchargiez de
dire la vérité sur ce. (1343, Arcb. JJ 75,
f» 226 v«.)
Cette signification est longtemps restée
dans la langue et mériterait d'être reprise.
Voir dans notre Dictionnaire moderne des
exemples de Sorel, de Molière, de P.-L.
Courier.
— Prescrire :
Ta luy donnas la femme, en beaulez excellente.
Pour liik'le compagne, et non comme servante,
Enchargeant a tous deux un amour mutuel.
(M""' LiEBAULT, les Misères de la Femme mariée,
Var. hist. et lilt., III, 324.)
— Concevoir, commencer à porter, en
parlant d'une femme enceinte :
Tost après celé avision
Encliarja l'enfant la royne.
Et le porta son droit termine.
(GuiART, Rog. lign., G6, Bnrhon.)
Levés tost sas, aies couchier
.\voec le chevalier gentil,
^'enchargeres anuit .1. fil.
(Du Preslre el du Chevalier, Montaiglon et Itay-
naud. Fabliaux, II, 87.)
Qant la mère fu relevée ne demora
mie granmeut que ele encharja un autre
enfant. [Arlur, Uicliel. 337, f 190'.)
— Neutr., dans le même sens, avec un
rég. indir. : j
. ... Et si delTend
Feme que a encharge d'enfant ;
Et s'ele hat ansois enchargié,
La pierre l'a tost deschargié.
(Lapid. de Berne, lOSo, Pannier.)
Elle sent trop souvent le masle ;
Je croy qu'elle encharge d'un Olz.
{Farce des Chanilferieres, Ane. Th. fr., II, 438.)
— Absolument :
Les .11. dames anchargie aroieni,
Chascnne .1. fil porter dévoient.
(Wace, Conception, Brit. Mus. add. 13600,
f» .i9''.)
Cuidies vous que i! peust estre que
feme peust enqiiarquier sans home 1 (S.
Graal, Vat. Cbr. 1687, 1» 84'.)
Se une femme a encharge, s'elle boit de
la saniue elle pert son enfant et le giete
par pièces. {Liv. defisiq., ms. Turin Lxxxvi,
K, IV, f» 3 V.)
En l'orine de le famé ki enkierke apert
tous les .III. mois prumerains .1. meulle.
(Itemedes anc, Kicbel. 2039, f" 4 v».)
Apres lequel mariage ainsi fait et con-
sommé, ladite .Marie, comme on dit, a en-
chargié et est crosse d'enfant. (1398, Arcb.
JJ 153, pièce 424.)
Vitalis vous aprendra qu'une nourrice
enchargea de l'accoinlance qu'elle eut avec
sou uoiirrieon âgé de dix ans. (Cuolieres,
les Apresdinees, vu, f 232 r», éd. 1587.)
— Act., charger, attaquer avec impé-
tuosité :
Se il voit ses compaignons reculleir et
guerpir plaice il les enchergent loz seulz et
recuevrent viporeusement. (S. Graal, Ri-
chel. 2455, f" 56 r».)
E.\C
95
— Enchargier en, prendre en :
Puis que vous \'aves enchargié en haine.
(Froiss., Chron., Kicln'l. 2j44, f° 50 v».)
Qui que elle encargoil en haine, il estoit
mors sans mercbi. (lu., ifc., m, 249, Luce
ms. Rome, f» 94 V.) '
Normandie, Orne, encharger, charger.
Poitou, canton de Chef-Boutoniie, en-
charger, cnsarger, charger quelqu'un de
faire quelque chose, une commission, un
travail quelconque, recon.mander. Morv ,
enchairger, charger quelqu'un de quelque
chose, donner à charge ; « 1 \'é enchairgé
d'vô pairler. »
ENCiiARiER, encarier,-yer, v.a., mettre
dans un chariot, dans une charrette :
Faire messoner, soyer, loyer, encarqer.
(9 août 1447, Flines, Àrch. Nord, Cod A.
r 343 y.) '
NiT peuvent encarter ne emmener les
advestures estans sur iceux heritaigcssans
le congié du seigneur. (1507, Prev. de
Fouiltorj, Coût. loc. du baill. d'Amiens, 1
310, Boutbors.)
Les censiers et laboureurs, sans plus
atteudre, pourront e)ic/iari>rleursdites des-
pouilles. (Placard concernant les Dismes
ecclesiast., 12 jiiill. 1337.)
ENCHARMEU, - ermfr, v.a., charmer,
enchanter :
Aussi vray que Dieu est aux cieulx, il est
enchanté, or enchermé. (Pai.sgbave, Es-
claire, p. 533, Géniu.)
L'âge tousjours apprend, et n'est p.ns qu'ancienne
Tn n'ayes pratiqué l'horreur magicienne;
Donc a l'escarl tournant Irois ou sept on neof
[tonrs.
De Ip.ins vers remâchez eiieharme les amours.
(JoD., Didon, iv, Anc. Th fr., IV, 198.)
Si quelque jeune femme mariée, aiant
un mary de bonne foy. est nue fois ensor-
celée et tiint soit peiï cncharwee des en-
cbanteinens de leur doclriue. '1589, Disc,
véritable, Var. hist. et litt., L 137.)
ENCHARNELÊ, adj., qui s'enfonce :
J'ay des guimples cnsaiïrcnees,
J'ay agnilles enchanielees.
{D'un Mercier, Itichel. I9i;,-:, f» iti.)
Cf. ENCUAiiXER au sens d'enfoncer.
ExciiARXELER, v. a., soutcnlr une
vigne, l'appuyer d'échalas qu'on nomme
charniers dans quelques provinces :
Y en a d'autres (vignes), qui sont envi-
ronnées (le cannes, et destouinees et
courbées a leurs pesseaus. qu aucuns
noiumeut appuyées, ou supportées ou en-
charnelees. (Coïereau, Cohim-, v, 4 éd.
1355.)
Vignes encharnelees ou eschalassees (Id
il)., V, 5.) '
Finalement la lutn encharyieler {]n vinne)
et garuir d'escballas. (Uu Pinet, Pline,
xvil, 22, éd. I066.)
— Enchurnelé, part, passé, composé
d'échalas :
Appui encharnelé. (La Porte, Epil.)
E.NCHAUNEMENT, S. m., appât de chair
destiné à attirer dans un piège les bêtes
fauves:
96
ENC
ENC
ENC
Quanti le veneur verra qu'ils (les loups) ]
ne voudront manger... il doit remuer la !
chair de Vencharnement, comme .!st de
cheval ou de bœuf..., ou de moutons, ou
de brebis, ou de pourceaux, ou asnes,
qu'ils manfrent volontiers. (Gaston Phe-
Bus, Chasse du loup, à la suite de la Vénerie |
de J. du FouiUoux.) 1
ENCH.\R\EHj - erner,ancli., inc, esch.,
verbe.
— Réfl., s'incarner ;
Qnaot D^us fat morz en teire,
Sun sie^e ala reqiierre.
DiiQt il anceis tiiraat,
Quant pur nns s'encharnat.
(Ph. de Thaun, Cumpoz, 1779, Mail.)
— Act., laire recroître la chair, soigner
sa chair :
Cil qui le miens sa char rncharne
Mire soi com mors char descharne.
Si com darrier sont desrharué
Tool cil qui forent de char né
(B. iiF. CosDi;, li Ver de la char, Ars. 31-42.
f» 316=.)
La coustiire ne doit estre descousue de-
vant que elles (les plaies) soK( enc/tanî^es.
(11. DE .MONDEViLLE, Richel. 2130, f» 44».)
Les parties de la plaie puent eslre en-
charnees. (Brun de Long Borc, Ciintnjie,
ms, de Salis, f ■ 7».)
Balaustix incarne et restraint et cure de
la maladie uomniee tenasmon. {Jard. de
santé, p. S9, impr. la Minerve.)
La racine de serapion incarne les ul-
cères, car en icelle est vertus consolida-
tive avecques attrempauce. {Ib., I, 89.)
Réunir la chose séparée comme en
consolidant, eu. incarnant, en compressant,
en bandant les fractures et dislocations.
(.1. R.\cnjL, Fleurs du grand Guydon,
p. 14, éd. 1549.)
Que après l'ouverture, le lieu soit raun-
difié, incarné et consolidé. (Id., ib., p. 70.)
Finalement sera la playe mundiiiee, ih-
carnée pt menée a cicatrice. (Paré, OEuv.,
VI, 16, Malgaigne.)
Uemedes propres pour blanchir, poUir,
affermir et encharner les dents. (La Fbam-
BOisiERE, OEar.,111, 4, éd. 1613.)
— Rén., se coller, devenir adhérent à
la chair :
Et puis y mettes sal et comin mâché,
affin que lu paupière ne s'escharne avec
l'oel, et meuves l'oel et le vires. (B. de
GoRD., Pratiq., 111, 2, éd. 1493.)
Mouves l'oel souvent qu'il ne s'eHC/iarne.
(iD., jft.)
— Act., mettre eu curée :
Et quant li arhre floriront.
Que li prins tens aprochera.
Lors prens les chiens et si l'en Ta
La ou lu cuideras trouver
Mies le serf, pour aus encharner.
(La Chace dou cerf, Jub., Nom. Rec, I, 150.)
— Act., enfoncer, attacher^ plonger :
.Ne mêlent il travail ne paine
Fors aus .leliz, soûlas charnez.
Ou pechies les a encharnez.
( Watriqiet, li Mireoirs aus princes, 871, Scheler.)
Quant fistule est encharnee et aparfondie
eu l'os de la mandible... (B. de Gord.,
Pratiq., III, 27, éd. 1/'9S.)
Est donlear quand nn œil Yencharne dedans l'ame
El que le deshonneur, la honle el le dillame
N'est point de mal au prix dn lorment amoureux.
(Ross., Picc. relranch. des .Amours, Lxxxu, Sonn.
à Cassandrc, Bibl. elz.)
Le ciel, snpnenx de mon amour divine.
Si bien Vencharne au vif en ma poitrine
Qu'elle i sera raesme après mou trespas.
(Cl. Bcttet, Poés., I, 41, Jacob.)
— Rén., s'enfoncer, s'attacher :
Li oslors se débat et sache ;
Li liz le roi la ligne saiche.
Et si jeté vers li l'ostor
Qui de plain v.il. sanz autre tor.
S'i encharnoit dedans les paos.
(Dolop., 7716. Bibl. elz.)
Ou mors s'enchantent
Li ver charoin qui tons descharnent.
(B. DE CosDÉ, li Ver de la char, Ars. 3H-2, f 316'.)
Car le mal qui plus s'encherne
Et moins veut eslre dompté
Les vapues brides gouverne
Du cœur par lui surmonté.
(Ross., Od., IV, x, p. '266, Bibl. eU.)
Poudre, l'honneur de Cypre, actuelle a résoudre
L'uicere qui s'encharne au pins creux de mon seiu.
Depuis telle faveur j'ay senly mon cœur sain.
Ma playe se reprendre et mon mal se dissoudre.
(In., Sonn. pour Iletene, I, xli.)
Un chancre s'encharna sur Uiy... (Léon,
Descr. de l'.Afr., I, 263, éd. 1336.) i
— Encharné, part, passé, synonyme de
nourri :
Mes Clarvns est si riches el si enparentez
Et Alixandres fors et fiers et tedoulez
Et de haute prouece norris et encharnez.
(Tesl. d'Alix., Richel. '21363, f" 163 r«.)
— Qui commence à manger de la chair :
Il y a aucuns loups qui mengeiit des
enfants, et aucunes fois les hommes, et
ne mangent nulle autre chair depuis qu'ils
y sont encharnez. (Du Fouilloux, Vénerie,
h 73 r», Favre.)
— Acharné ;
Lob. poingnent qui furent encarné
Des Sarrasins ocire et decoper.
(Les Loh., ms. Berne 113, P S*».)
Et estoient sienragies et si encharnes en
l'occisiou, que... (Grand. Chron. de France,
IV, 4, P. Paris.)
Or parlons des désirs charnelz
Ou aucuns sont tant encharnez
Que....
(BoECE, de Consolacion, Ars. 2670, f 36 r".)
Il parle aussi comme encharnez
U délit des desiers charnez.
'Dial. de S. Grég., ms. Evreui, f 97".)
Quer lors estoil très encharnez
Es f^us charnelz désirs mondains.
(Ib., f» 113''.)
Enscment l'nm sonr l'antre fa le gent encornée.
(B. de Set>., iv, 78, Bocca.)
Que les chiens qui la chacent (la loutre)
soyent bien encharnez de la chacer. {Mo-
dus, f" 41 V», Blaze.)
Puis que fortune encharnee
Est sur moy,
(Christ, de Pis., Poés., Richel. 601, f° 21'.)
Apres illis soy partirent et alerent avant,
1 tout exiliant et ardant le paiis a diestre et
a seniestre, com gens enchairneis sour
] mescreans et qui riens ne redobtoient. (J.
DK Stavelot, Chron., p. 191, Borgnet.)
Ils estoient tant encharnez les uns sur
les autres. (Belleforests, Chron. et ann. de
France, François I", an 131S.)
Guerre tant Ionique et tant encharnee.
(Saliat, Plethon, ii, éd. 1556.)
— Charnu :
Larges espalles et lo vis ancharnc.
(Les Loh., Richel. 162-2, f° 183 v».)
Larges espaules sor le pis encharnc.
(Ih., ms. Montp., f° 185''.)
Larges espaules et le pis encharné.
(Gaijdon, 602, A. P.)
Le cors ot gent, eschevi et œollé.
Grosses espaulles et le pis encarné.
(Beuv. d'Ilanst., Richel. 12348, P 137=.)
— Enfoncé, logé :
Lalanz en cel celier parfond et ancharné.
(Parise, IX, A. P.)
Ny ce bel or qui frisé s'cntrelasse
En mille nouds crespez (olastremenl,
-Ny ces œillets égalez nniment
Au blanc des lis encharnez dans sa face ;
>'y de ce front le beau ciel esclarcy,
Ny le double arc de ce double sourcy.
N'ont a la mort ma vie abandonnée.
(Itoss., Pièc. relranch. des Amours, vi, Bibl. el«.)
El les Zephirs mollets rodans tout a l'entour
De nos corps enlacez dans les filets d'amour
Poussoieot si snefvement leurs baleines doucette»
Sur les lis encharnez dans les rondes caissettes
De ma belle déesse.
(Les Muses incognues ou la Seille aui bourriers,
la Place verte, éd. 1004.)
— Invétéré :,
Les fiebvres longues et encharnees. (Du
PiNET, Dioscoride, m, 12, éd. 1603 )
ENCHARXEURE, S. f.. Charnière :
Engravadur, encharneure, incastratura.
(J. Lagadeuc, Catholicon, éd. AuEfret de
Quoetqueueran, Bibl. (Juimper.)
ENCHAROiGXiEii, encharoingnier, v. n.,
devenir charogne :
Quant par aucun pechié darapnable
Chiet auscuns es mains au deable
Legierement si encharoingne.
(Des vu rices et des vu vertus, Richel. 837,
!" 188''.)
— Encharoijné, part, pissé, devenu
charogne :
Vers engendres de la pneur
De la vile char encharoignie.
iKelson sur Job, Vat. Chr. 1683, f° 3'.)
1. ENCHARPÉ, part, passé, ceint d'une
écharpe :
Kl qu'aussi je fuz encharpé
Et me fut rendu mon bourdon.
j (Decuillev.. Trois pèlerin., f° 108'', impr. Instlt.
2. ENCHARPÉ, adj., croix encharpee d'un
I rubis, croix dans laquelle un rubis est
enchâssé, si encharpé n'est pas un mot
altéré dans le vers faux que nous avons
essayé de corriger :
Au coslé pendoit son espee,
La croix, pommeau estant tout d'or,
Qu(i) estoil d'un rubis encharpé[e].
(Marcul, Yig. de Charles VII, f 80^ éd. 1493.)
EXCHARPETER, VOlf EXCHAPETER.
ENCHAUTEMiiNT, encartemcnt, enchar-
trement, s. m., charte, titre :
ENC
ENG
ENC
97
Veillent lesdiles parties que tout, c'est
assavoir procès, lettres, enchartremcns,
eecrits, soient en la vertu et estât qu'es-
toient avant que se missent en voye d'ac-
cord. (liSë, Arrêts du Parlement, l. V.)
Fera incontinent bailler et délivrer audit
cardinal tous instruniens, encartemens,
registres, livres et protliocoUes. {Traité
entre Clém. VII et le D. d'Aiij., ap. Le La-
boureur, Hist. de Ch. VI, I, 54, éd. 1663.)
Pource que les lettres, documents,
comptas et enchartrements sont conserves
solemnement tant en archives que ailleurs.
(1404, Ord., IX, 20.)
Les livres, tiltres^ mémoires, eneharte-
mens et autres monumens, qu'il m'a con-
venu avoir au bastiment d'un si grand
ouvrage. (Du Haillan, Hist. de Fr., Ep.
ded., éd. 1584.)
Tiltres el encartemens des églises. (G. db
LuRBE, Chron. bourdeloise.)
ENCHARTER, VOir ENCHARTBER.
1. ENCHARTREMENT, S. m., emprison-
nement, captivité, prison :
L'eir si e lur enehartrement
Deske al jour del jugemeot.
(Pierre, Rom. de Lumere, Bril. Mas., Harl.4390,
f» 8'.)
De l'ordre de l'istoire de cy jusqaes a
Venchnrtrement de Jehan. (Miroir historial,
Maz. o57, !" 55 r».)
Incarceralio, enchartremanz. (Gloss. de
Salins.)
S. ENCHARTREMENT, VOir ENCHABTE-
MENT.
ENCHARTRENER, V. a., emprisonner :
II est âtickarlrenei.
(Herm., Bible, ms. Orléans 371''', !" i*'.)
Et enchartrenpi
Dut esire cd cbartre monlt obscure.
(PEtN Gatineau. Vie de S. Maiiin. p. 21, Bonr-
rassé.)
.\viciens enchartrena
A Tors prisons qu'il amena.
Ud.. ib., p. 67.)
Que sainz Johans H suens baptites
Estoit encharlrenei et pris.
(M»ct DE LA Charité, Bible, Uichel. •401,f"'138''.)
— Enchartriné, part, passé, emprisonné:
Amis, or le noraer. — Josepb \' enchartrené.
(Hermas, Bible, ms. Orléans 3'i'''', f 4''.)
ENCH.\RTRER, encliorter, v. a., jeter
dans une cbartre, dans une prison, em-
prisonner :
Dont l'a comandet enchartrrr.
{Vie Sle llarg., 2" vers., 93, Scheler.)
Euvoia les prelaz encharlrer en la cité
de Naples. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Gen., f» 336».)
Pour lequel fait ledit Perrot /'«pris et
enchartré a Cambray es prisons de l'eves-
que. (1357, Arch. JJ 91, pièce 68.)
Il la fist durement tourmenter, batre et
encharlrer. (' hrist. de Pis., Cité, Ars.
2686, f 122^)
Ils le menèrent par leur piiys et Venckar-
trerent a Gaza. (F'ossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux., I, f» 254 v".)
Les aultres furent encharlres a perpétui-
té. (Louis XI, Nouv., i.xix, Jacoh.)
Il encloist saint Jehan i^t Vencharira. (P.
I'khukt, le fiouv. test., 1" 76 r», iinpr.Maz.)
T. III.
Lequel Aurelie enchartra son oncle qui |
devoit régner après Constantin. (Le Baud,
Hist. de Bret, ch. 9, éd. 1638.)
— Fig., renfermer :
Quar n'ayme nul esrouseraent
De deniers en eus enchartant
IVe en lerre ensevelissant.
(Anti Claudianus, Richel. 163i, i" 50 ï°.)
En cel petit lieu qui sembloitbien chartre
enchartra son cors tant come ele vesqui.
{Vie Se Clare, Richel. 2096, f° 3^)
— Enchartré, part, passé, emprisonné,
renfermé :
Et anceos vos apelez bestes salv.iiges et
anchartreies. (Li Epistle Saint Bernart a
Mont Deu, ms. Verdun 72, î" 10 v».)
Quant te veismes nous avoir faim ou soif,
ou estre deshostelé, ou estre nu ou malade,
ou enchartré, ou nous ne t'aministranies
mie cliou que mestier te fu ? (Bib. hist.,
Maz. 532, f" 22o''.)
Quant porrelure est enchartree en la
plaie. (H. DE .MoN'DEViLLE, Richel. 2030,
mi'.)
— S. m., prisonnier:
As malades, as enchartrez
Esteit II suens toz dis privez.
(Gdill. de St Pair, Rom. du Mt St Michel, t26S,
Michel.)
Vevcs, orfenins conseilla
Et les malades visita.
Les encharlres n'oblia mie.
(Vie des Pères, krs. 3641, f 15».)
Les encharlrei gitez des Chartres.
CJ. Lemarciant, ilir. de N. D., ms. Chartres,
f°4^)
Elle soustenoit du sien propre les povres
prisonniers et les enchartrez. {Chec. de La
Tour, c. Lxxxviii, Bibl. elz.)
Ceulz qui seoient en ténèbres et en
unibre de mort, et les enchartreiz en po-
vreteizet en fers. (Ps., Maz. 798, f 265 r".)
ENCHARTREURE, - trurc, S. f., mor-
taise :
Incastratura, enchartreure. (Catholicon,
Ricbel. 1. 17881.)
Incastratura, encharlrure. (Gloss. de Sa-
lins.)
Incastratura, enchartreure, mortoise,
(Voc. lal.-fr., 1487.)
Inipreparyng, enchartrure. (Palsrrave,
Esclairc, p. 234, Génin,)
ENCHAS, voir Enchaus.
ENCHASEILLEU, VOir ENCHASSILLER.
ENCHASSEMENT, enchacetitenl, s. m.,
châssis, cadre :
Pour yceulx netoyer, oster et remetre
esdiz enchacemenz. (1385, Compt. de l'égl.
de Troyes, p. 41, Gadan.)
ENCHASSER, \oir Enchacier.
ENCHASSEURE, enchassure, s. f., châs-
sis, cadre :
Avoir fait une enchassure de boys dedans
la maison de la ville, dedans la petite
chambre. (1463, Compt. de Nevers, CC 58,
f» 18 v, Arch. mun. Nevers.)
Se disait encore dans la première moitié
du xviP s. :
Pour .1. enchasseure du grand tableau.
{Compte de 1643, reg. S, f» 22 r°, Arch. de
lafabr. de S. Paul d'Orléans.)
ENCHASSiCEURK, enchasiccure, s. f.,
encadrement :
Paindre, dorer et estoffer Venchassiceure
ou bordeure servant a la contretable du
grant maistreauteldudict Saincl Germain...
Item dorer entièrement toute la susdite
enchasiceure de fin or bruny. (Janv. 1557,
Marché pour le maître-autel de S.-Germ. des
Prés, Arch. de l'art franc., II, 136.)
ENCHAssiLLEURE, S. f., chàssis. Cadre:
Entour de Venchassilleure diidil dr.ijouer
y a cinq ruhiz. {Inv. de la duch. de Beauf.,
Arch. K 106, pièce 57.)
Que nul ne face porle ou il y ait point
d'aubier, tant en membrures qui sont en-
chassilleures, comme es ays dont elles sont
enfoncées, ou il porte préjudice. (1467,
Ord., XVI, 610.)
Pour avoir fait en l'hôtel de la prevosté
d'Orléans dedans la chambre aux gaiges
une enchassilleure de bois. (Compte du
domaine du duché d'Orléans pour l'année
finie au jour de SI Jean-Baptiste 1469 au
titre de l hostel de la prévostechaslell. d'Or-
léans, ap. Le Clerc de Douy, t. I, f" 222 v,
Arch. Loiret.)
ENCHASSiLLiER, cnchassitler, enchacil-
ler,enchaseiller, encassiller, encasiKer, v.a.,
entourer d'un châssis, d'un cadre :
Pour enchassillier 2 autelz de marbre
n chanter. (1,'!61, Arch. hospit.de Paris, II.
p. 158, Bordier.)
Audit Lois pour .ii. trouées chacune de
.VI. pies de long, d'ung pié et .m. doyes
de large, pour "mettre et l'nchassiller des
autres bombardes. (1420, Compl.de Nevers,
CC 26, f'Sl r», Arch. mun. Nevers.)
Enchassiller penneau de voirre. (1490,
Arch. K272.)
— Enchassillé, part, passé, qui a un
châssis, qui a un cadre, encadré :
Deux autelz a chanter, de jaspre, enchas-
sillez en boys. (1380, hivent. de Ch. V, La-
barte.)
Deux petits autels benoist de mabre por-
tatifz, enchassilliez en bois d'IUande.
(Compte de 1389, Arch. K 26, f» 63.)
Un petit tableau benoit, enchacillé, pour
dire messe. (Inv. des D. de Bourg., 5717,
Laborde.)
Et y a un reliquaire au bout de ladicle
pierre, etichassillé d'argent doré a lettre de
Damaz d'un costé et d'autre. (1400, Piéc.
relat. au rég. de Ch. VI, t. 11, p. 292,
Douët d'Arcq.)
Deux autres autelz benois, enchassillez
en bois. (Ib.)
Vu petit autel benoit, de jaspre bordé
d'argent doré, enchassillé en cyprès. (/6.,
p. 303.)
Huis encassillez. (1414, Ord., s, 254.)
Huis encassillez. (1416, Arch. JJ 169,
pièce 243.)
Ung mortier a deux bacins enchaseillé
en boys. (1433, Test, de il' G. de Rennes,
Arch. z: 3264.)
A Pierre Thevenin huchier pour avoir
fait l'uvs de ladite husscrie enchassillé et
de trofs doyes d'espes. (1459, Compt. de
Nevers, CC S5, t» 30 v», Arch. mun. Ne-
vers.)
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ENG
ENC
ENG
Que nul ne fucf liuys enehassilliez ne
châssis a voirre ne a feneslre ou il y ait
point d'aulier. (1467, Ord., xvi, 609.)
Deux huys encassiUez. (1483, Conipt. de
L. de Goussij, ArcLi. S.Inf. G 74.)
Neuf huys enchassillez ■ (1490, Arch. K
272.)
Huis evcasillié. (Bétlmne, ap. La Fous,
Art. du Nord, p. 195.)
Deux pièces d'artilleries de fer avec les
boetes bien enchassillees. (17 juill. 1614,
Inv., Arch. Vienne.)
Benoit Mnllet escrifrnier pour avoir livré
deux venteMux enrassilies a onglet a une
fenc'tre. (1.536, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms. Bibl., Amiens.) Al. encaissilies.
Pour avoir livré unj; huys coppé portant
le desenre treilles et venteanx et le des-
soubz encassdlicl de peutaulx et ung hul-
chet ouvrant dedeus, et par deseure ung
cassis portant voire et venteaux. (1541,
ib.)
Feneslre, enchassillee. (La Porte, Epù
tlietes.)
ENCHASTELER, cncasleler, encasteller,
V. a., garnir d'un château :
Qiitinl ils ti-s orpiil arrivées Heors nefs).
Si les nul bien cnchnalrlees.
Par tes tirelpsctifs roctcnl armes.
Haches danesclies d gi'armcs.
(Bes., Troie, 2195, Joly.)
Merrien pour les nés border et enchaste-
1er. (129", Compte de Jehan Arrode, ap.
Jal,ll. 323.)
Etitrues qu'Agamenon parloit as barons
de lor .nfaires et de lor nés apareillier et
enchastcler pour le port a force prendre...
{Eslorics l\0(jier, Itichel. 20123, f» 130''.)
— nëfl., dans le sens passif :
S'enraslellér, to grow incastellaled, or
narrowiieeled. (Cotgr.)
— Enchastclé, part, passé, garni d'un
château ; ijui porte un château, un bâtis
de défense :
Si renvoya aussi grant quantité d'olifans
enchailrllcs avec lui. (Liv. de Marc Pnl,
CLXXXVII, Paulhier.)
En celé (escliiele) dn front prcmerain
A .xv. nés enscmlite jointes.
Devant en sont les mcstres pointes
A cliascnn bout enrhtislflees
El lie lonz costcz crénelées.
(GuiART, Roij. Ugn., Richel. 5698, p. 308''.)
Sa nef est ta plus souveraine,
Grant gon' a la amoncelée.
Eté est si bel encliastflee
Et honrdee orgoeillenseraent
De serjanz plains de liarJement,
'Id., it.. 9-i3S, Buchon.)
Et tout entour la pouppe avoit plusieurs
autres chambres et palais qui estoient
mendres tous enclos en la pouppe qui
pstoit de gransbretecheseiic;ias(e(«e.(MAlz.,
Songe du viel pel., 11, 36, Ars. 2683.)
Si eurent avec eulx .XL. nefs bien appa-
reillées, hault mnstees et enchasteiees-
(CoURCY, Hist. de Grèce, Ars. .3689, f° 69^.)
Suisse rom., eiichdteter, entasser, mettre
en tas. Enchdielcr du bois, des fruits.
ENCH.vsTONTVEK, V. 8-, enchasser :
Les entrecliamps de grosses pelles fines
't de clinslons encha: tonnez en fin or.
(Compte de Robert de Seres, Arch. JJ 5,
f» -.]'.)
KNCHASTRE, cnchatre, s. m., compar-
timent :
.1. grant mait a ii. enchastres. (13 mars
1397, Inveni. de meubl. de la mairie de
Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
Un escrin plat de cuir ferré d'argent, a
dix cncluisires {Journ. d'un bourgeois de
Paris sons Charles VI, t. II, p. 299, an
1418, ap. Ste-Pal.)
A Jehan Bourgoin huicher .vi. liv. t.
pour avoir failles .11. trainnees, les .ii. en-
châtres et .ii. arches des .ii. molins a che-
vaulx de ladite ville. (1421, Compt. de Ne-
vers, ce 27, f 24 r°, Arch. mun. Nevers.)
Cf. E^'CHATIER.
ENCHAsuBLÉ, adj., revètu de la cha-
snble :
Prestre. quant es enchasuhl€%.
N'est hom s'a toi est mesnrei
Ne soit au regart de toi bat.
(Reclus de Moliens, DU de Charité, Richel. 23111,
f° 220''.)
ENCHASURÉ, »ncasuré, adj., revêtu de
la chasuble :
Presires, quant rs enckasures,
N est hom s'a toi est mesures
IVe soil et regart de toi bas.
(Reclus de Moliens, Dit de Charité, Ars. 314Î,
f° 220''.)
Presires, quant In es encaaures.
(Id., ib., Richel. 15212, P 96 T».)
Cf. Chesube, t. II, p. 108, et Cbasule au
Supplément.
ENCHATiER, - atticr, s. m , comparti-
ment :
Une nrmnyre de boys a six enchatiers.
(1.^01, Invent, de l'Hôtel-Dieu de Beaune,
Soc. d'archéol. de Beaune, 1874, p. 133.)
Deux archebans de boys a quatre encha-
tiers fermens a clefz. (Ib., p. 137.)
Ung ratellier de boys a six enchalliers es
quels sont les plalz, escuelles, potz et go-
belles des seurs, tout de terre. {Ib., p. 139.)
Cf. Enchastre.
ENCHATIVER, VOlr ENCHAITIVER.
EN'CHATRE, VOir ENXHASTRK.
ENCHAUC, voir Enchaus.
ENCHAUCEis, onchauceiz, encauceis, s.
m., poursuite, action de poursuivre, pour-
chas, chasse :
ToE tes escios parmi Vevchavceis.
(Les Loh., ms. Montp., f° 151'.)
Moult fu grans li enchauceis.
(Adeset, Cleomades, Ars. 3142, f- 35'.)
Dusqu'es nés fu Vanchaticeii,
El ilueques t'abaleiz.
(Ulanchandin, Richel. 19152, {' 192'.)
Pus qu'as très as Cassidonis
Dura li grans encauceis.
(li., 1921. Michelant.)
ENCHAUCEMENT, - kaucement, - chace-
ment, - chassement, - chaissement, s. m.,
poursuite, action de poursuivre, pourchas,
chasse :
Mais ne peurent pas longement
Sofrir le grant enkaucement.
(Eleoele et Polix., Richel. 375, f 63'.)
Qnanl Atiiandres t'ot qu'il crient dnicement,
Il escrie en hall : Laissez V enchaissement ,
Joe ne voit pas destruire cil qui a moi se renl.
(Th. de Ke.vi, Geste d'Alis., Richel. 2i364,
r 31 r".)
Car derrière a félon enchavceritrnt.
(Gaydon, 37il, A. P.)
Enchaucemenz et balalles. (Introd. d'at-
tron., Bichel. 1333, f" 37''.)
Afin que ilz peussent transférer leurs
copies sanz Venchassement et sauz le tu-
multe des anemis. (Bersuire, T. Liv., ms.
Sle-Gen., f» 185''.)
Ainsi dura le enchâssement des deux ostz
jusqucs a la vespree. (Lancelot du Lac,
l" p., ch. 51, éd. 1488.)
— Poursuite, sollicitation, instance:
Par tote ovre, et force, et art, et raison,
et consel, et engeng, et verluil, et par tôt
enchacvment. (Dial. anime conquerenlis,
Bonnardot, Romania, V, p. 283.)
EN'CHAiJciER, - sicr, cnchaucer, închau-
ser, encauchier, encavcher, encaucer,encal-
cer, enchalcier,- cer. enchalcher, enchalzer,
encalcier, enchacicr, encaceier, -cer, ancha-
cer, enchasser, enchesser encasser, v. a.,
poursuivre vivement, poursuivre l'épée
dans les reins, pourchasser :
Diables enealceran.
(Passion, 160, Diei.)
Par vive force les encacierevt Franc.
(Rul.. 1627, Muller.)
Li cuens Rollanz ne's ad duac encalciei.
(Ib.. 2166.)
Paien s'en fuient, bien les enchalteni Franc;
El Val Ténèbres, la le» vunl aleijn.nut;
Ver» Sarraguce les enchalcent ferant.
(Ib., 2460.)
François eneaveent Normanl et Poilevin.
(Les Loh.. ms. Berne 113, f e'.l
Mais de sa gent trop s'esloingna
Ll les François trop euralça.
(Wace, Brut, 1015, Ler. de Lincy.)
E Norman les vunl enchouçant.
(Hou, 3' p., 2720, AnJresen.) Var., encharhanl.
Li Troiien vunl enchauchant.
(Brut, ms. Munich, 1802, Vollm.)
Paien VencauchenI qi demainent prarl bns.
UiAiMB., Oyier, 12206, Burrois.)
Mai» n'est mie si prnz ne si bons chevaliers
Pdf ferir en balalie ne pur [i] encalnir.
(Charlemagne, 28, Koschwili.)
Mais il ne porent pas veoir ceaz mali^
gnes espirs, les queiz icil enchalzanz a soi
sotfroit griemtnl. (Liai, de S. Greg., p. 252,
Foerster.)
La gens Fromont les enchauce et requiert,
Quatorze vins en ont copez les chies.
(Jourd. de Blairies, 124, Hoffmann.)
Et li autre s'en fnient, moull en sont esmaié ;
Il Hugoes les enchauce et Aotoines li Ders.
(Pariée, 19S9, A. P.)
Par force V encachierent .
i.Gar. de Mongl., Richel. 24403, f» l''.)
L'enperere s'entorne quant it fut desconfi»,
Sarrasin Veucauchierent qui l'orenl envais.
(Etie de St Gille, Rictiet. 25316, 1" 77'.)
Et François les anchauceiit es espees forbies.
(Floov.. 1690, A-. P.)
El Anloria de prêt les enrhausa.
(Gaydon, 2361. A. P.)
ENG
ENC
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Et li Sarrasin lout le pis
Les encauçoient par compis.
(MousK., Chron., 6108, Reiff.)
Et anchacent les cristieas. (S. Graal,
Richel. 24oô, f» 197 i")
11 enchauça ses aaemis jnsques a la so-
Teraine dusconfilure. {Chron. de S.-Den.,
œs. Ste-Gea., f» 20'.)
Inculcare, enchaucer. {Pet. Voc. lat.-fr.
du Xlll* s., Chassant.)
11 les enchausa jusques a im fleuve qui
estapelez Hester. (Cfti'Oii. de S.-Den., Rea.
des Hisl. de Kr., t. 111, p. 161.)
N'aiez pas paoïir de ceus qui enchaucent
nos gens. (JoiNV., S. Louis, p. 262, Cappe-
ronnier.)
Et non failloient li paieu de fouir, ne li
chrestien de encliaufiier les jusque qu'il
vindrent a lo mur de la terre. (AlMÉ, Yst.
de li Norm., v, 23, Chainpolliou.)
Cil de l'ost ont tant enchanciet
Que cilz ilou Vault ont maintes plaies.
{Guerre de UfU, st. lOl*, E. de Boaieiller.)
Quant raessires Gantiers de Mauni se vit
si fort poursuiwis et encackies de ses enne-
mis. (Fitoiss., Chron., 11, 374, Luce, ms.
Amiens, 1° 68.)
Il tous seux encachoit six Flamens qui
portoient lonf^hez pickez. (iD., ib., 1,300,
Luce, ms. Amiens, f° 13 v.)
— Fig., poursuivre de ses prières, de ses
obsessions, presser vivement, rechercher
ardemment :
Quant il tant al enchauciet et travilliet lo
solaz et la suaviteit d'orison. {Li Epistle
Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
{» 91 v«.)
Ciin je vi k'elle s'eliroie
De ceu que la prie.
Plus Vanchauce el plu» la proie
Que s'amor m'otrie.
(Rom. el pasi., Barlsch, II, 31, 28.)
Tant l'a enchaiicié sa nioilier
Qu'il l'otreia a herbergier-
{Yie du pape Greg., p. 87, Luzarche.)
Mes quant les verres courroucies
Ja de ce ne les ent-ftaucies.
(Rose, ms. Corsini, l" 52''.)
Et li Vallès forment enchauce
Et pince et boute la borgoise.
{Des deux Chanyeurs, 222, Barbaz. et Méon, Fabl.,
111, 261.)
Ja soit que la royne de France, sa
femme, et la contesse de Poitiers femme
de son frère... Venchanssassent et proias.
sent que ladite femme fust délivre de mort.
(JOINV., S. Louis, p. 382, Capperonuier.)
Non pourquant elo Vcnchauca tant en la
fin que... (In., ib., p. 349.)
L'omme doit le premier prier
Et encauchier el supplier.
(Clef d'amour, p. 21, Tross.)
— Et aussi poursuivre de ses reproches :
Si clerc l'an/ durement blasmé el enchalcié
Qu'il ne fet pes al rei et qu'il n'a d'els pilié.
<Gab»., Vie de S. Thom., Kichel. 13313, f
70 T°.)
— Neutr., s'empresser :
Dont se sont levé tout eusamble,
La maisnie, si corn moi samble.
Pour lui servir et descauclùer ;
Qui dont le veist encauchier
De lui servir el hnnnoar faire.
Ne li peiist de riens mesplaire.
{Du ['retire el du Chevalier, Monlaiglon et Raynand,
Fabliaux, 11, 51).)
— Inf. pris subst., poursuite :
Mais li boslre baron
Pensent de Yencauehicr a force el a bandon.
{Bast. de Bidllon, 21 IS, .Scheler.)
ENCH.\uDER, encauder, verbe.
— Act., faire chauffer :
Se joa sen cors puis prendre Vencauderat nel buel.
(Roum. d'Alix., f 63'', Micbelaat.)
— Neutr., ('evenir chaud :
Lerme est si fort quant ele enchaudc.
Tout le pechié art et esch.inde.
(G. DE CoiNci, ilir., ms. Soiss., f" M^.)
ENCH.\us, - auz, - aux, anch., enchalz,
-as, encans, -chauc, - cauch, -caicc, -cal,
- caut, s. m., action de poursuivre, pour-
suite, chasse, pourchas :
Ds cels d'Espaigne untiles esclos Iruves,
Tieuent Venchalz.
{Roi., 2ii5, Muller.)
Li enchali duret d'ici qu'en Sarraguce.
(II;., 3635.)
En cest encauc c'ont fait sor Sarrasin.
(LesLok., ms. Berne 113, f 6'.)
Li enchaux faut, Begons s'est départis.
{Gar. le Loh., 1' chans., xxxiv, p. 110, P. Paris.)
En cel anehauz perdi s'espee.
(Wace, BruI, 869. Ler. de Lincy.)
Sun enchauc lur esluel fuir.
(Brul. ms. Munich, 560, Vollm.)
Al repairier del grant enehauz
Fu el vespre cliaeiz li chauz.
(Bes., D. de Norm , II, 2169, Michel.)
Li bers 0;;iers desus un mont monta ;
De la bataille velt savoir con lor va ;
Vit Sarrasin qui maintieneot lencal,
François de.:opeot a dolor el a mal.
tRAïuB., Ogier, 516, Barrois.)
Nus nus fuissums partiz e n'en 'uissums
pas fait enchalz sur nostre frère Israël.
{Rois, p. 127, Ler. de Liucy.)
Li reis Abia fist Venchalz sur Jéroboam,
ki se fuieit. {Ib., p. 299.)
Pranent les règnes, si s'en vont.
Et cil molt grant enehauz lor font.
{Flaire el Blanche/lor. 2° vers., 1933, du Mcril.)
Moult fu grans li eitraus apries Burile et
apries sa i;pul. (H. de V.alen., Contin. de
l'hist. de la conq. de Constant., IX, P.
Paris.)
Et li cers s'enfoi les sauz.
Qui n'est pas bel de lor enehauz.
(Renart, 22.)31, Méon.)
.mil. lieues grans a li encans dures.
{Quatre fils Aymon, ms. Monlp. II 217, f ISl"".)
Car monlt se doule de Vanchaus pir derricr.
(GaydoH, 3826, A. P.)
Ebroins les enchauça et fist d'eus en cel
enehauz trop cruel occisiou. (Chron. de S.-
Den., ms. Ste-Gen., f» 99\)
11 ne povoit eschiver les villes que il
trouvoit en sa voie, ne eschapper de l'en-
chaux de ses ennemis. (Gr. Chron. de Fr.,
Ist. du gros roy Loys, II, P. Paris.)
\\ laissierent Vencauc des Sarrasins.
(Chron. d'Ernoul, p. 49, ftlas-Latric.) Var.,
enehauz.
Atant sns lui luit s'aresterent,
Venchaux lessierent, si emportèrent
Le chaslelain ens el chastel.
(Coud, 7515, Crapelet.)
Il ont lessié Yencam, aricre retournèrent.
(Gaufreij, 8128. A. P.)
Lors sonnèrent trompes etbuisines pour
donner signe de retour a ceux qui encore
enchaçoient, et quaul toutes les compain-
guies furent retournées de \'enchas,\\ s'en
alerent tous aux liebergrs a gr^nl joie et a
grant leesce. {Grand. Chron. de Fr., Phe-
lippe Uieudonué, m, 17, P. Paris.)
Si furent li crestiien si engres au gaaing
et del avoir prendre qu'il laissierent l'en-
cauch des Sarrasins. (Ilist.de la terre sainte,
ms. S.-Omer 722, f° 13''.)
E quant Berlran s'en rail. Venchalz commence.
(Ger. de Rossill., p. 385, Michel.;
La eut grant luile et dur encauch.
(Froiss., Chron., 111,26, Luce.)
La ot grant enchas el dur. (lo., ib., Ri-
chel. 2641, 1" 162 v».)
Et dura Venchauz Ju point du jour jus-
que près d'eure noue. (CAU.MONT, Voy.
d'oullremer, p. 80, La Grange.)
— Fig., poursuite, sollicitation, ins-
tance :
Mais toutesfois l'ancienne amitié du
priuce e\.Venehaus du message le vainquit
et contraint a ce que il disl au message.
{Grand. Chron. de Fr., I, 13, P. Paris.)
Fist mourir Bernabo par l'ennort et encaut
De Phelipe de Masieres le cuviert soudoiant.
(Geste des ducs de Bourg., 236, Chron. belg.)
— Poursuite dans l'intention de séduire
une femme :
Et puis que i'oi pris mon seignor
Me relist il enchaui gtcfnnt.
(Renart, Martin, I, p. 169.)
— Fatigue, souffrance :
La matinée et li grans chaus
M'a hui tant f.iil mal et rnchaus
Que li chies me delt orendrnit.
(VEscouHle. Ars. 3319, f 37 T«.)
— A enchuus, avec empressement :
Et il du demander s'asproie
A enchaus et se Irait avant.
(Chev. as .u. esp., 19i8, Foersler.)
De partout vient a enchaus
Pueples en lanijes el deschaus.
(G. DE CoiNCi.Mir., ms. Soiss., f» lnO^)
Nus clers d'apranre n'est mes chalz ;
Quar li prélat, tout a enchvilz.
Vendent les biens que départir
Doivent a ceux <\w\ sont marlir.
(1d., Sle Lcocade, llichel. 19132, f» 30''.)
ENCHAUcisoN, cncau., s. f., action de
poursuivre, poursuite :
Que vous feroie de lor errer sermon,
Ne de la fuile, ne de Vencaucison t
(Anseis, Richel. 793, P i9*.)
ENCHAussuMEu, v. a., préparer à la
chaux :
Doresenavanttous cmvs seront enchaxissu-
mez et polez au bastou et mis a bastart.
(1407, Ord., IS, 211.)
ENCHAUSCURRER, VOir ESCHAUCIRER.
ENCH.AVER, encaver, v. a., creuser, en-
foncer :
La figure d'ycelle lestre qui estoil enchavee
dedans la pierre. (P. de Vignkullks, Mém.,
III, fo 313, ms. Metz.)
— Fig., mettre, placer :
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Chevalier, congé avez
D'aymer ou il Tons plaisl;
Gardei on vostre ctienr encavez^
Chevalier qai congé avez.
(Perci-foreil. vol. VI, ch. 4C, éd. 1528.)
— Enchavê, part, passé, creusé, creux,
enfoncé :
II s'en ala par ses joroees
Pales et joes encatees^
Si fa megres ne m'en raerveil.
(Vie des Pères, niche!. -23111, C 75».)
Les jambes porte droites, les piez ot encavet (le
cheval).
{Siège de Barbasire, Richel. 24369, V 126 t°.)
Si oil sont fier et durement encavé de-
dans la teste. (Bhun. Lat., H Très., p. 238,
Chabaille.)
Une aiguière courte et grosse, d'ancienne
façon, a .vin. cosles encavees. (Jnv. du duc
d'Anjou, n» 408, Laborde, Emaux.)
Les j-eulz enchaves et coucaves. (P. Veu-
NEY, Presaiges d'Hyppocra.s, 1, éd. 1539.)
On trouve, dans un texte provincial de
la première partie du xvii» siècle, encavé
employé pour signiOer en forme de cave :
Les jurats de celle année commencèrent
à bastir les boutiques encavees, sur les
fossés des pailliers, du costé de la fon-
taine, rue Bousquiere. (1632, Chron. bor-
delaise, II, 174, Delpit.)
EJJCHE, ence, s. f., conduit, canal, gout-
tière, tout ce qui sert à égoutter de l'eau:
Si y avons un gort en Saine et la x'
sepmaine d'acquis de fours a ban, et de
eeulx qui doivent les cnces, et plusieurs
autres forfaitures. (1402, Denombr. du
baiU. de Rouen, Arch. P 307, f» 94 r°.)
.xxiiii. pos de vin et .xxiiii. anches.
(1413, Aveux du bailliage d'Ecreux, Arch.
P 294, reg. 4.)
Forézien, anche, fontaine, robinet en
bois ou en cuivre d'une cuve.
ENCHEEMENT, cnceemenl, s. m., insti-
gation, cause :
Certes, Henri, james lies ne seroie
.S'éle avoit mal par mon encheement.
(Mahieoi de C»i(d, Jeu parti, Dinaux, Trouv. de
la Flandre, p. 3U1, et Scheler, Trouv. belg.,
p. 142.)
Amors grassi, si me lo del oitrage
Que j'ai par son encheement empris.
Si l'en aim molt et pris en mon corage
Del bel voloir qu'en mon caer a assis.
(GciLL. Li ViNiERS. Ckans., Poël. (r. av. 1300,
t. Il, p. 81-2, Ars.)
Las ! pourquoi vi sa beauté, son cors genl,
l^t son cler vis, sa face encoloree,
-Ses dois regars ou pris Yencheement
De ceste mors ki m'est langors nomee.
(Jehans Erars, Clians., ib., III. 1097.)
El hautes dames de Uoraaie le citel
Prisent eiample a ceste haïuililet ;
lUuecques vinrent par sen enccemeitt,
De caste vie fisent proposement.
(.Vie SIe Agnes, Richel. lo53, f» 406 r°.)
Et vous veut mètre a destruction par
Venchele'jinent d'une desliaus feme qui
vous cuide mètre au desous. (Kassidor.,
ms. Turin, f» 3 v".)
EXCHEHOIR, voir Encheoib.
ENCHEINEURE, VOir E.NCHAENURB.
E.vcHEiR, voir Enchaih.
ENCHEISONER, VOir ENCHOISONNER.
ENGHEMINEMENT, S. 111., aCtiOD de
mettre en chemin; fig., acheminement :
Qui desirez le bon encheminement de ses
affaires (1533, Pap. d'El. de Granvelle, IV,
115, Doc. inéd.)
ENCHEMiNER, cnchaminer, enchiminer,
an., verbe.
— Réfl., se mettre en chemin, en route,
prendre tel chemin, telle route :
Lors s'enchemine, arrîer sont retorné.
(Les Loh.. Richel. 19100, f» 36' )
Il et.Thieris se sont enchaminé.
(Ib.. f» 37».)
Tote droite ta voie se suni aitcheminé.
I Simon de Pouille, Richel. 368. f» 110''.)
Droit a Borgoigne se sont anchameney.
(Gir. de Viane, Richel. 1448, f° 11».)
Par desoz terre se sont anehamené.
(.Ib., C38'.)
Quant ce vint a matin Irestuit s'encheminerent.
(Girart de Ross., 4435, Mignard.)
Brief, je ne puis imaginer
Comment je m'en pourray jouyr,
Se n'est qu'ailleurs m'encheminer
En quelque part et m'eofouyr.
(Farce de Colin qn loue et despile Dieu, Ane. Th.
fr . I, 232.)
— Fig., s'enchcminer en, se jeter dans :
Qui n entre jamais si avant en parti qu'il
ne tasche avoir une porte ouverte pour
s'encheminer en nng aultre. (F. de Lor-
raine, iVc'm., p. 191, Jlichaud.)
— Réfl., dans le sens passif, être con-
duit, être mené :
Se pourra encheminer a bonne occasion
la veue d'entre la royne très chre.'=tienne et
lu royne douaigiere d'Hongrie. (1S34, Pa-
piers d'El. de Granvelle, t. Il, p. 126, Doc.
inéd.)
— Neutr., se mettre en route :
Paien sont après ax la rote oncheminé.
(J. BoD., Saj., ccsxsv, Michel.)
Gardes qu'hastiveraent soies encheminé.
(Destr. de Rome, p. 39, Grœber.) Ms., sees encM-
minee.
Si aucun seit encheminé il ne retournera
raie. {Jours perill., Brit.Mus.,AruadeI230.)
Quant il furent anchaminey. (Mort Artus,
Richel. 24367, f° 69".)
Faire encheminer le camp. (1580, Arras,
ap. La Fons, Gioss. jns.,Bibl. Amiens.)
— Act., mettre en chemin, sur le che-
min :
Vin trouble, pain chaud et bois vert
EncheminenI l'homme an désert.
(Gabb. Medrieb, Trésor des Sentences, ap. Ler.
de Lincy, Prov.)
— Fig., mettre en train, embarquer,
engager :
Ledit ss' d'Aromont avoit desja enche-
miné la négociation de ladite paix. (Sec.
Rapp. de J. de Monlluc sur son ambassade,
Négoc. de la France dans le Lev., t. I, p.
613, Doc. inéd.)
— Conduire, faire aboutir :
Dieu sçait nostre intencion, auquel s'en
doibt le principal conte, et ou consiste
nostre espérance, et qu'il encheminera le
tout comme plus conviendra a son sainct
service. (1539, Pap. d'El. de Granvelle, II,
532, Doc. iuéd.)
— Encheminé, part, passé ; encheminé
en, embarqué dans :
Et do'oreux se tenir minez.
D'estre en si long travail encheminn.
(Heroet, la Parfaicle amye, III, éd. 1543.)
ENCHENCHIER, VOir ENCENSIER.
ENCHENi, adj., probablement comme
achienni, qui ressemble au chien, qui a le
caractère d'un mauvais chien, parlant
d'un fils qui refusa la nourriture à son
père :
Li encheni qui s'avilla
A la pape por Dien requist
Que sa confession oist.
(Vie des Pcres, Richel. 23111, f» 75*'.)
ENCHENSIER, VOir ENCE.NSIER.
ENCHEXSEURE, S. f., enchâtre, piècs de
bois servant à encastrer ;
A Millet, le paintre, pour avoir peint le
pommeau et Venchenseure du pilory d'Or-
liens. (1395, Arch. Loiret, A 1091.)
ENCHEOiR, enchehoir, enkeoir, enqueoir,
encaoir, enkaoir, enchooir, encheir, enkeir,
enchair, anchair, inch., verbe.
— Neutr., tomber, succomber :
Qiiaat uns enchiet, lors i a poigneiz.
(Mort de Garin, 4015. Du Méril.)
A poi que au pié ne V enchiet
Lancelot, tant grant joie en a.
(Chrf.st., Chev. de la Charrette, p. 109, Tarbé.,
Que nos vos enchaissiens as piez. (Vil-
leh., Rec. des Hist., XVllI. 436.)
Si s'en alerent tôt droit devant le roi, et
li prièrent mult humblement, etVenchirenl
au pié qu'il pardonast son mautalent au
cuens de Jaffe. (B. le Très., Cont. de G.
de Tyr, p. 4, Guizot.)
En pluie sovent toneirs vieuent
E fudres ausi sovent encheient.
(P. d'Abernun, Secré des secrez, Richel. 25407,
f» 181''.)
Tost férus paroir
Lou droit et le tort encheoir.
(Jugemans d'amors, ms. Berne 389, (° 3 r**.)
Creraé est qu'achiefde Dee
'Vostre rorage si enchee.
(Vie du pape Grég., p. 92, Luzarche.)
Sont enchouz ou pourrnient enchehoir en
lion de servilute. (1316 , Arch. JJ 53,
r 10 V.)
Timophanes en icelle bataille encheut en
lin très soubdain et très grand dangier.
(G. Selve, Timoleon, éd. 1547.)
— Fig., encheoir en, tomber dans, s'a-
bandonner, se laisser aller à :
Ne daigniez consentir james tant me meschiece
K'en nule vilonnie qui vous desplaise enchiece.
(G. DE CoiNCi, Prière Theophilus. Richel. 1Î467.)
Ne me laisse encheoir e» pechié de lainre.
(ID..X>.)
Et encheeni par aventure es autres vices.
(Gr. Chron. de Fr., Charlemaines, V, 1,
P. Paris.)
Quand homme ou femme... enchet en
loi-dure de péché. {Doctrinal de sapienct,
Hz encheurent en grans misères. {An-
cienn. des Juifs, Ars. 5082, f» 10\)
ENG
ENG
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101
Estant encheu en très grant pechié. {Gi-
rarl de Rossillon, ms. de Beaune, éd. L.
de Moutille, p. 363.)
Parquoy les hommes encheent souvent
en perdition. 'BocrACE, Nobles malh., I,
xvm, f 23 v°, éd. 1515.)
— Encheoir en, encourir :
11 enkieroit ou forfait de... (1262, Bans
aux échev., 00, Ass. s. les drap, de Douay,
f» 14 r", Arch. Douai.)
En demander la peinpne de six cens
mars d'argent, en laquelle peiugne li duc
dit que cilx Jehans est enchoois. {Lelt. de
1269, Hist. de Bourg., Il, xxxil.)
Nous seriemes enkeut en le painne de-
seure dite. (1286, Cft. de l'abb. de Boheries,
Arch. L992, pièce 109.)
Nos ne vourriens pas qu'il enchesest en
ladicte peine. (1306, Ch. dit Cte de Sav.,
Ch. des compt. de Dole, ,Arch. Doubs.)
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Il fust dit et déclaré iceluy de Montfort
estre encheu en crime de lèse majesté. (Gr.
Chron. de Fr., Charles V, xcviii, P. Paris.)
Est inchisuz ou bant de x sols. (140S,
Arch. Frih., i" Coll. des lois, n" 143, f- 35.)
Se aucons gangniours non résident in-
Chisoit ou bant dessus dit. (1405, Arch.
Fribourg, 1" Coll. des lois, n" 144, f" 35 V.)
Se tu enchees en l'amende ou en la
peine qui sera mise. (BocfiACE, Nobles
malh., m, 1, f«52v», éd. 1515.)
— Encheoir de, encourir la perte de :
Il seraient encheut de seix vinz livres de
meceains ad la justice. (1214, Paix de
Metz, Arch. mun. Metz.)
Se je ne tenoie ceste convenance, je se-
roie encheus de quinze mile mars d'ar-
gent. (12t;6, Ligny, I, 4, Arch. Meurtlie.)
Se cilz qui appelle ne porsuit son gaige,
il serai ancheoiz. (1294, Coût, de Dijon,
Richel. 1. 9873, f» 31 v».)
Li procureur des diz religieus disoit que
les dites bonnes genz ne fesoient a oir et
dévoient du tout ea loul encheoir du prin-
cipal de la querelle pour ce que il alle-
geoient titre sus longue tenue aUn de pro-
priété acquerre. (10 av. 1296, Cart. des
Vaux de Cernay, Arch. Seine-et-Oise.)
La dite inchut du fié et homaige de
noble et puissant seigneur monseigneur
Hugue de Vienne. (138i, Offic. de la court,
de Besancon, Richel. .Moreau ccxxxix,
f° 105.)
— Encheoir en, obtenir :
Qu'il veuille créer et mettre en moi
sens et entendement si vertueux que ce
livre que j'ai commencé je le puisse con-
tinuer et persévérer en telle manière que
tous ceux et celles qui le liront, verront
et orront, y puissent prendre esljatement
et plaisance, et je encheoir en leur grâce.
(Fuoiss., Chron., prol,, Buchon.)
— Abs., tomber en faute :
S'as comanderaeQz establiz,
Qni par tôt snot criez e diz,
Enchaeie si failement,
Qui m'eo serreil detTendement ï
(Ben., D. de Horm., Il, 7-2-28, Michel.)
Vers DOS suiit primes enchaeit ;
Or lor mostrum que ele nos peise.
(ID., H.. II, 3588.)
Et dist Câlins : Dehé ait qui enquitt !
(Raiubert, Ogier, 1331, Barrois.)
— Encheoir de corps et d'avoir envers
quelqu'un, lui appartenir corps et bien.s :
Se aulcun faisoit playe dont le navré
morroist dans quarante jours, il serait en-
cheuz envers nous de corps et d'avoir.
(Verdun, 1320, Ch. d'affranch. de Fresnes,
Cabin, de M. de Labry.)
— Act., supporter, encourir ;
Por la quel poine, se ansi estoit qu'ele
fust commise ou enchoite. (5 juillet 1289,
Arch. J 254, pièce 11.)
Que la poine fust commise ou enchoyte.
ilb.)
Por raison de la poine qui serait commise
ou enchoite. {Ib.)
Se les devant diz dean et chapistre ou
leur successeurs aveint, feseinl, ou sous-
teneint ou enceieinl couz, mises, despens,
interest, domages, (1314, Arch. Loiret,
Aulnay-la-Riviere, A H.)
Se nulz amant escheoit en la somme
dessnsdilte, on la leveroit maintenant
qu'elle seroit encheule. (1323, Hist.deSIelz,
IV, 2.)
Il enoeurent souvent parleur pechié ma-
ladies, impotences. (Oresme, E(ft.,Pichel.
204, f» 546^)
— Neutr., arriver :
Entre ces batailles et ces rencontres et
les caces et les poursieutes qui furent ce
jour sus les camps, enchei a Monsigneur
Oiidart de Renli ensi que je vous dirai.
(Froiss., Chron., V, 48, Luce.)
— Etre dû :
J'ay icy des gerbes a battre.
De vingt et trois a vingt et quatre;
Baltei les caste relevée.
Et je suis d'acord que je paye
Ce qu'il enchirt bien loyaulmeot.
(Moralité de Charité, Ane. Th. fr., III, 386.)
Impr., ce qui l'eacliiel.
— Encheu, enchaeit, part, passé, tombé :
Et por çou Ue jo ne fusce enkaus en
vostre ire. (ta Vie M. S. Nicholai, Mon-
merqué.)
Je sui en grant enfermeté enkeue. {Com-
tesse de Ponthieu, Nouv. fr. du xm' s.,
p. 216.)
— En ruine :
Estoit (le puits) enkeus et emplis. (Chron.
d'Ernoul, p. 1 22, M as-Latrie.) Var., encheuz,
enschaus.
— Encheu de, renvoyé de :
Se li apeleres fust enqueus de son apel.
li compaignon ne partissent pas as frais
ne as damaces. (Beaum., Coût, du Beauv.,
LXi, 69, Beugnot.)
— Tombé en faute :
Kaus, encfiaaii, vient al eslor
Od tote sa granl deshooor.
IBen., D. de Norm., Il, 37-2"6. Michel.)
Ne sûmes pas si enchaeit,
Nu n'avom mie tant mesfail
Cuoi vos dites de la meilié.
(Id., ib., II, 5583.)
— Échu :
Des bestes vives alfermees et encheues a
pierre de Plaisence. (1360, Rançon du roi
Jean, Arch. KK 10% f 55 r«.)
ENCHiîoiTE, - eoitte, - oite, - aeite, s. t.,
échéance :
En non d'obligation et d'encheoite. (1293,
Ch. de J. de Chalon, Ch. des coropt. de
B
Dole, —, Arch. Doubs.)
Lequel marchié, après pluiseurs ofTres et
enchieres. ledit Jehan d'Anneville, après le
temps de Vencheoile, fist une crehue de xx
1. (1360, Rançon du roi Jean, Arch. KK 10«.
f» 121 V».)
Encheoitte. Ub., f» 137 r».)
— Adjudication :
Tantost le vendage oultré et Venchoitt
d'icelli faicte. (1385, Original, comm. aux
Arch. de la .Meuse par M. Pirsenot, curé
de Louppy le Chiilean.)
— Peine encourue, châtiment :
Laide chose i nnt vers mei faite ;
Trop i sereit grant Venchaeite
Qui le voadrell a ce mener.
(Ben., d. de florin., II. 13I,",3, Michel.)
ENCHEiiCEK, voir Ekcebchier.
ENCHERCHAHLE, VOir ENCEUCHABLE.
ENGHERCHEMENT, VOirEiNREBCHEMENT.
ENCIIERCHEUK, VOir ENCERCHEOR.
ENCHERCHIER, VOir E.NCEIll'.li IE11.
EXCHERCUER, VOir E.N'CERCMKOR.
ENCHERCUIER, VOir ENCERCHIEB.
ENCHERcm, encharcir, v. a., enchérir :
Se aucuns a aucuns roarchie qui soit a
enclierissement, et aucuns vigne a lui, si
li dit qu'il li enchercira son uiurchié. [Liv.
de jost. etdeplet, m, 4, 5 3, liainiii.)
Le même ouvrage offre la /orme enchar.
cir.
EKCHEREME'ST,enchieremenl,enchierre-
ment, enchirement. s. m., enchère, suren.
chère :
Des quieus .xxxv. livres li diz Jehan de
Morlens ot .xxv. sols, par ieiicherement.
(1259, Baillies de Xaintomje. Arch. J 1030,
pièce 10.)
Le premier achatevour ont por sa part
de Vencherement .xvi. livres. (1259, Compt.
df Poitou, Hicliel. I. 9019, I» 14 r°.)
ISe nou doner {votre cœur), ne ne prêtez.
Mes vendez le bien chiereraenl.
Et tozjorz par cnchieremerit.
(Rose, Richel. 1573, f 109'', et ms. Vat. Ott.
1-212, f» 99'.)
Il haudront les fermes nou helîees, et le»
prevostes a oves de paroisse et par enchi-
rement. (1309; Ord., I, 460.)
Item a l'eu paie a Jehan de Tormont
pour lou tirer de son enchirement de .XLlil.
livres desquels il enclora par pluseurs foi»
sur Willemin son moisonueim ut de la dite
prevosté pour deus années. (1310, Compt.
du dom. de Mahaut d'Artois, Richel. 8551.)
Bailliez les exploits par soy a diverses
personnes, qui soient convenables de les
tenir par enchierrement et au plus a nostre
proufit que vous pourrez. (1311, Ord-, I,
483.)
ENCHERER, cnchirer, enchirier, v. a.,
enchérir, augmenter le prix, offrir un
prix plus fort :
Dunt il aureit la quarte jiarlie se il uve-
neit que ele fut encheree dedenz le premer
i02
ENC
ENC
ENC
paiement. fl2o9, Baillies de Saintonge,
Arch. J 1030, pièce 10.)
En après Piere Boncil et Willelme Clie-
veoy enchérirent ladite b.iillie de c libre?;
des ques c libres li diz WiHclmes Bi-ifaiit
deit XXV libres par le quart de l'eu.here :
et issi eu remaint a mon seignor le coûte
si ele n'est mchiree dedenz le paiement de
la Cbandelor xxiil cenz Lxxv libres. (Ib.)
Pol en après Willelmes Ateliu enchera
lesdites choses de .LX. libres. {Ib.)
r.niUeluies Poinz afferma premièrement
ladite baiUie por mil et L libres a L libres
d'enchère ; eu après Willelme Poinz dessus
nomez enchera ladite baillie sus sei de .LX.
libres, et issi valut ladite baillie .XF.
libres; en après Guillelmes Atelin et Wil-
lelmes de Saint Aubin enchererent ladite
baillie de lx libres sus le dit \V. Poinz;
des ques LX libres li diz W. Poinz et por le
quart de l'eucliere xv libres ; derrechef
enchererent sus eaus li diz W. Atelins et li
diz W. de Saint Aubin sus eaus ladite
baillie de LX libres. (16.)
Que qui plus y voudroit ilonner ne ledit
marchié en rien encherer. (1314, Arch. JJ
52, f» 24 r».)
— Adjuger à l'enchère :
Feismes crier et savoir publiement en
ladite audience par ledit Symon de la
Morllerie que tout estait enchinee et vendue
la propriété dudit moulin. (1310, Arch. S
45, pièce 26.)
1. ENCHERiMENT, S. lu., renchérisse-
ment :
Encheriment du blé. (1329, Reg. cons. de
Lim., I, 268, Ruben.)
2. ENCHERiMKNT, S. m., carcsse :
Ces encheriments deshontez, que la cha-
leur première nous suggère en ce jeu sont
non indécemment seulemeut. mais dom-
mageablemet employez envers nozfemmes.
(Mont., Ess., 1. I, c. 29, p. 115, éd. 1593.)
ENCHERIR, enchierir, encierir, encarir,
V. a., chérir, tenir cher :
Bien deil l'en la dame sertir
E honorer e enchérir
Ki rent as snens si gi-anz luiers.
(Adur, iUr. de y.-U., Brît. Mas. Egerlon 012,
I» 4''.)
Et la tonrtenielle est comparé a Florie,
C'ans aullres chevaliers Vara sy encierie.
(Cheii. au cijgnc, «Tugfl, Reiff.)
Sacies que c'est nns mans dons
De jalousie en amant.
Si vient de trop enchierir.
(A. DELA Halle, Chans., Kichel. 1109, f» Sïl^)
Car la pucele avait tant enchierie
Pour la biaalé dont ele ert raemplie
Qu'il l'amoit si d'amours très enragie.
(Adenet, Enfanc. Oijier, Ars. 3142, f" 81'.)
INon ponrqnant je me delTri
Sonlelte et gémi
Souvent a face csplouree.
Quant loingtaine suy de li
Qa'aij tant enchieri.
Que sans li riens ne m'agrée.
(Acxes de Nav., «a//., p. -2'J, Tarbé.)
Et moy guerpir ponr un autre enchierir.
(G. DE Macs.. Poés., Richel. 9-2-21, f 4''.')
Trop aont de vous, dame, enchieri
Les trois valles par leur fiengler.
(.Froiss., Poés., II, 1-23, 41o3, Scheler.)
— Elever en dignité, en honneur :
Communément leur dnc en firent
Et sur els tuz mult Vencherireni.
(Brut. ras. Munich, 4'29, Vollm.)
Qnant il les ont el mand muntez e enchérit
Mal uni encontre Deu lur mestiers acorapliz.
(Th. le mar!., 75, Bekker.)
Se l'a Karles li rnis de nouvel enciery
Plus que moy qui l'ai bien .xi ans a servy.
(Hist. deGer. de Dlav.. Ars. 3144, f -264 v".)
Gentillaice l'avoit nouri
Kt largaice l'ot encari.
(MousK., Chron.. -2S74I, Ileifl.)
Et la gentil chevalerie
Que Dins avoil si cncherie.
(B. DE Co.NDÉ, li Contes dou pel., 229, Sche'er.)
Lui volez ci enchérir por vus iloeques
enpoverir. (Sarmons e)iprose,Richel. 19323, 1
f» 163 v».)
En ce Solder n'avoit sens ne prudence
qui a recorder fâche, fors la folle plaisance
du seigneur qui ainsy Vavoit anchiery.
(Knoiss , Chron , Ricliel. 2646, (' 140\)
— Réfl., parvenir k un rang plus élevé,
à une considération plus grande :
Si volnil que il s'avançast
Et enchierist et alosast.
Et coni^uesist pris et hnnor
Par !;rant proece et par valor.
(Parton., 9533, Crapelet.)
— Enchéri, part, passé ; faire de l'en-
cherie, faire la renchérie, demander un
trop haut prix :
La vieille le mena au logis et luy moustra
le lict, el l'ayant loué en toutes ses qua-
lités, dist qu'elle ne faisait de l'encherie, si
en demandoit cinq sols. (Rab., v, 13, Bur-
gaud.)
ENCHERISSANT, part. prés. et s., en-
chérisseur :
Nous les bailleriesmes au plus offrant et
derrain enchérissant- (1386, Bail, Arch.
M.M 31, t" 12 r».)
ENCHERissEMENT, enchierissement, s.
m., enchère :
Summa de totes lesdites fermes ob les
encherissemenz viii iM .iii"^. un libres.
(12.Ï9, Fermes des baillages de Sainlonge,
Arch. J 1030, pièce 10, p. 9, G. Musset.)
Item .LXV. s. t. de rente par an assis
sus terres labourables qui sont baillies par
enchierissement a fié ferme a Jehan de
Raalli, retenuz au roy les enchierissemenz
qui porroient estre mis dessus. (1308,C/ia)'(.
de Ph. le Bel, Richel. 9783, r 80 v°.)
Et la mist (la propriété) par enchérisse-
ment a trente et une livres de parisis.(l3l0,
Arch. S 45, pièce 26.)
Et ledit encherissement eussions fait
crier. (1313, Arch. .IJ 52, f» 80 r°.)
Il (les tisserans) firent compilation, ta-
quehans, mauveses moutees et enchierisse-
inens a leurs volentez de leurs euvres,
(1319, Arch. JJ 59, pièce 414.)
ENCHEUE, ancheutte, s. f., ce qui échoit
par succession :
Houdrois et Hawions douent et aquitent
pour Deu et en aumosne a la gleise de
S. Pierre lour meaandies davant dites, et
tous lour preis et toutes lonr terres ou
qu'illes ont, et Vencheue qu'il doivent avoir
après la mort la maraistre Hawiou. (1279,
Cart. de S. Pierremont, ap. Duc'
— Ce qui a été donné, concession :
Qu'il vous plaise le laisser et faire joyr
dudit office de maistres de Hey, ainsy et
selon Vancheutle que lui a esté faicte. (1504,
Ordon., Lamarque53t)3, f» 23 r», Richel.)
EXCHEUMER, voir Encharuer.
ENCHERNER, VOif ENCBARNER.
ENCHESNURE, VOir ENCHAENURE.
ENCHESON, voir Enchoison.
ENCHi:SON'ER, voir E.VCH0IS0NNBR.
ENCHESSER, VOJT ENCHACIER.
EXCHETIVEMENT, VOir EXCHAITIVB-
ENCHETIVER, VOir ENCHAITIVER.
ENCHEVALCHiÉ, - vauchié, part, passé,
monté à cheval, muni d'un cheval :
Auvec li furent .x. serjant
Que Jud s li avoit baillies
Bien armé et enchcvalchies.
(Belleperche, Hachai., l'.ichel. 19176, t° SI t«.)
Mes il n'orent gères erré
Que demie liue sanz dote.
Quant il ont oie la rote
De gent montt bien encheimnchié.
(Renan. -22654, Méon.)
Moult furent bien apareillié
Et richement enchevauchié .
(G. de Palerme, Ars. 3319, f° 98 t'.)
ENCHEVALER, - aller, encecaler, encava-
ler, V. a., mettre sur un cheval ;
Or vos ont H diaule si bien encevatê,
(Cheii. au cyijne, I, 2214, Hippean.)
Isneleraeol el lost a la corde aporlé
Et si a ens on cief .1. baston traversé;
Aval enmi la carlre l'a li Tnrs avalé.
No baron ont la curde et le baston trouTé
Olivier tout premier ont sus encevalé.
(Fierabras, '2135, A. P.)
— Placer sur un chevalet :
Li tonneliers aura de son salaire de
muer une dueve, .vill. d. p. ; et se il livre la
dueve, il en avéra .xn. d. ; et de la pièce
loier. barrer, enchevaler, auguier, .xii. ob.
(Ordonn. de la ville de Rebns, Arch. admin.
de Reims, t. 111, p. 437, Doc. inéd.)
— Synon. d'étayer :
Tout est en dangier de cheoir. Et, pour
ad ce pourveoir, fault estaier et enchevaler
les pilers. (Fév. 1439, Deo. p. la reconstr.
de la cath. de yoyon, Arch. Oise, chap. de
Noyon.)
— Croiser :
Apres qu'il scaura bien enchevaller les
bras l'un sur l'autre. (L'Ecuirie de Fred.
Grison, p. 67, éd. 1598.)
— Enchevalé, part, passé, monté à che-
val :
Je despite Mahom, si, sans vous peiner,
vous n'eussiez incagné toute la mantique
compagnie des aslroloaues encuirassez,
encavalez , enconleiacez , emboubelinez,
entintimbraillez etc. (Cholieres, les Apres-
dinees, viii, f° 295, v», éd. 1587.)
— Placé sur un chevalet :
Ung gros veuglaire de fer garny, a
double chasse et enchevalé de son chevalet
ENG
ENC
EXG
103
«le bois. (7 décenilire MO. Invent, de Hugties
Girard, }»Tch. mun. Dijon, H, Aff. milit.)
L'ug petit vouglaire de fondue enchevalé.
(Ib-)
ENCHEVELÉ, adj., qui a beaucoup de
cheveux :
Une ancienne damoiselle enchevelceà'oT.
iPonlhus, ms. Gand, f" 40 v».)
La leste encherelee.
(J. A. DE Baif, Egl., xvi. cd. 1573.)
ENCHEVESTRER, - Ur, V. a., mettre
siius le joug :
Mes convoi tese en son chevestre
Si les enrherntre et enlace.
(G. DE Coisci, Nir., ras. Soiss , f 2G''.)
— Encheveslrc, part., qui porte le li-
cou, le joug :
Et ot esté s,;rs et cnrlicresles lonc tans.
(S. Graal, Vat. Cbr. 1687, f° 48''.)
ENCHEYSOUN, YOJr EnCUOISON.
ENCHIERCUER, VOir ENCF.UCHIEB.
ENCHiERDiE, S. f., enchère :
Subliastolinns, enchierdies . 'et autres
choses. (1341, Aich. JJ 72, f« 187 r».)
ENCiiiERDiR, enchardir, verbe.
— Act., enchérir^ mettre à un plus
haut prix :
Les lui baillera sans les lui evrhardir,
ne mettre autres cliarges sur lesdits mou-
lins. (An 1436, ms. du Poitou.)
— Neutr., devenir plus cher :
Qaant le bled mchieràit.
(Ei,OT Damerkal, Livre de la deallerie, f 68°,
éd. 1507.)
— Avoir disette :
Carz davanl Ini maie Irossee
Ne rob e d'ermine orée.
Ne sisamiis, ne Rris ne ver
Ne veslisl ja n'esté n'iver.
Fors comme moine robe neire
Ja por lui n'pnchnrdist la feire
De chevaus ne de vesleare.
(Peas Catineau, Vie de S. hlarlin, p. 126. Bonr-
rissé.)
Vienne.Deux-Sèvres, enchardi, enchérir.
ENCHIEREMENT , VOÏr EnCHEBEMENT.
ENCHIERIR, voir E^■CHERIR.
ENCHIERISSEMENT, VOir ENCHERISSE-
MENT.
te:
ief, prëp., auprès,
ENCIIIES,
cliez :
Por norrir l'envoia la dame
Tout mainlenanl enchies la famé
D'un chevalier.
(IliiTEB., la Vie Sle Elijsabel, 1557, Jubinal.)
Par foi, si seroit or granz bontés.
S'il n'avoient aa re viande
Que lesniplure ne demande ;
El ele n'i mel riens ne este
Que ce qn'on trouve enchies son osle.
(italaille des vicei contre les verluz, Richel. 837,
I" 327«.)
Si p.irti d'enc/ues les vavasor. {Mort
Arlus, Richel. 24:167, f» 3'i.)
Mes pères ki encore vit fu frères a Mel-
cliium, celui qui taut jor siervi vous et
vostre lion père, et fui mandes enchies lui
por f^nrder vostre serour Kassidorc et
vosire frère Dorum, quant li traiteur des-
loial les en firent ravir a Rome. Si m'en
repairai courecliié enchies mon père u jou
ai eut maint courous despuis. {Kassidor.,
nis. Turin, f" 181 v».)
Issirent hors d'cnrftip/' ledit maislre Re-
naît. (1408, Ilisl. de Mets, iv, 643.)
Sans ce que elle soit point venue en-
chiez niy. (1421, ib., IV, 760.)
ENCHIFRENÉ, an., part, passé, qui est
retenu comme par un chanfrein, asservi :
Ja de foi ne leur sonveoist.
Se nus en privé me lenist,
Se ne fust aucuns forsenez
Qui fu d'amors anchifrrnez.
^Hiise. liichel. 1573, f 1I'J\)
Qui fust d'amors enchifrenés.
(Iti-, 143411. Méon.)
ENCHIMINEU, VOlr ENCHEMINER.
ENCHiNE, S. f., établissement :
N'est permis a aulcuns tenir enc/iine de
taverne, ou cabaret, ne y mectre vin, ou
cervoise, pour vendre et distribuer a dé-
tail, bouter enseipne hors, estaller mar-
chandises,... sans grâce dudict sieur, son
bailly. ou officiers... {Coul. de la seigneu-
rie de Sanlly, Nouv. Coût, aéu., t. I,
p. 407».)
ENCHIREMENT, VOir ENCHEBEMENT.
ENCHiRER, - ier, voir Encherer.
ENCHOisoN, anch., - coison, - caisson,
- couson, emfjiiisoii, enchaison, - oun, enche-
son, -oun, encheysovn, uncheson, s. f., rai-
son, cause, motif, prétexte:
Sans anlre enchnisnn.
(Ruse, Val. Cbr. 1858, f 130''.)
Pour Vanchoison des paitures dou finaige
de Buionville (27 juill. 1264, Ch. deJoinv.,
."îichel. I. 9036.)
Et je lour promet en bone foi que je les
menrai ne ferai mener en ost ne en che-
vaiicbies par faulx enchoi.ton. (1266, Chart.
d'alfr.de Moiiticr, Arch. Montier-s.-Saulx.)
Pour aucune emquison ou de guerre ou
lie autre cboze. (1295, Lell. de J. de Joinv.,
Ecnrey, Arch. Meuse.)
Anlrefois sans ancoison
Me fait semblant de crnanle.
(liiiB. DE LE Pierre, Chans., Vat. Cbr. 1-l'JO,
1° 78 V».)
Si elo fnst encheson de sa mort.
(Un Chival. e sa dame, ms. Cambr. Corpus 50,
f» 93».)
Vencoisson de la siste joie.
(Les w joes N.-D-, ras. Troyes.)
Ne congé u'eyt sanz especial enchesoun.
{Tr. d'écon. rur. du xiir" s., c.34, Lacour.)
Et le seigneur resceivre nul damage par
enchesoun d'eaux queux il y met. (Ib.,
c. 7.)
Soient destorbez par mort, ou par ma-
lade, ou resnable encheson. (1310, De pers.
elig., Rymer, t. 111, p. 204, 2" éd.)
Ou par autre enchesoun. (Lib. Cuslum.,
I, 20, Hen. 11, Rer. biit. script.)
A qui sont plaies sans enchaisomi'! [Bible,
Prov. de Salomon.c. xxill,v. 29, Richel. 1.)
Santz assent de vostre barnngo, e sanz
endiesons. {Lib. Cuslum., 1, 199, 3 Edw.
II, Rer. brit. script.)
Quant oui demande Vencheysoun de cel
coruz. {Chron. d'Anal., ms. Barberini
f SI r«.)
Détint Robert Courtheose en prisone
tote sa vye : Vencheson ne vus serra ore
dyte. (Foulq. Filz Warin, Nouv. fr. du
XIV s., p. 24.)
V&v encheson de la guerre. (24 oct. 1360,
Tr. de Bretigni, Liv. des Bouill., XI, Arch.
mun. Bordeaux.)
Se taut est que per uncheson de celé
persone li vila est intredicte per magniere
que soyt. (1369, Arch. Fribourg, 1"= Coll.
des lois, n" 34, f 12 v.)
Par cause de l'esploit du traitié avant-
dit, ou par ascun autre encheson quelcon-
que. {iZlS, Tractalus pacis, Uym., 2' éd.,
Vil, 91, 2' éd.)
Pur certeyns enchesons est ordé... {Stat-
do Richard IJ, an vu, impr. goth., Bibl-
Louvre.)
— Poursuite judiciaire, accusation :
Cenz encoison et cenz contredit. (Mai
1255, Ch. de Ferri, D. de Lorr., Arch.
.Meurtbe, H 3004.)
Puent faire au dit molin un bator ou .i.
follour... sens encouson. (1274, Theuley,
Arch. H.-Saône, 11 814.)
Prandre et faire prandre, vendre et des-
pendre sen encoisoîi jusques a plain paie-
ment et entière salislaclion. (.lanv. 1354,
Reconnais, d'une obligal., ap. Servais, An-
nales du Barrais, 1, 36'J.)
ENCHOisoNNER, eucheisoner, encheso-
ncr, ancoisener, v. a., accuser, blâmer,
faire des reproches, gronder, reprendre ;
Que il n'en soient de riens ancoisené.
(1264, Lelt. deJ. de Joinv., Arch. M 1.)
H me commenciereut a rire, et me dis-
trent en riant, que il li remariroient sa
femme, et je les enchoisonnai et leur dis
i|ue tiex paroles n'estoient ne bones ne
bêles. (JoiKV., S. Louis, p. 64, Capperon-
nier.)
Et ai'enchoisonna et me dit que je n'avoie
pa.-ï bien fet. (ID., î6., p. 86.)
Qui de nous porra monter el ciel que il
le porte a nous, et que nous le oions et
aconiplions par œuvre, ne mismes outre
la me'èr, que tu encheisones et die ? {Bible,
Ui'utérou., XXX, 12, Itichel. 1.)
Pur ceo qu'ils ne dévoient estre encheso-
nez de bien pleder devant eux. {Stat.
d'Edouard III, an ll, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
ENCHOisoxos, ancuissunons, encoisson-
neux, adj., qui a peur, qui prend des pré-
cautions au sujet de quelque mal ;
Le cors et le venlrail durement freiz aveil,
li de 6un mal del flanc ancuissonoiis esteil.
(GiBN., Vie de S. Tliom., Richel. 13513, f° 05 i°.)
Au f» 25 v° du même texte on trouve la
fonne altérée acensunous, qu'il faut peut-
être lire ancesunous :
Li mans del llaunc le prist, jur et nuil li dura,
Acensunous en ert, ot souvent le greva.
— Qui expose h he.iucoup de périls :
L'ardor de luxure, lequel est un encoi-
sonneux pechié. (Laurent, Somme, ms.
Troyes, f" 129 v».)
104
ENC
ENCHOisTRE, aiichoistre, encoistre.aài-,
exprime l'idée de grossier, de laid, de
mauvais :
Lors porent les lignices croislre.
L'une fil bone, l'autre enchnisire.
(EvBAT, Bible, Richel. 12i3", f U r°.)
De sor les .-vu. cherans ot torsees les testes,
Celcs as Sarrasins sont encoixires et laides,
Mais celé as crestiens fa tonte la pins bêle.
(Mol, Riche!. 2551G, P IW.)
Cel Tilain ivre, cel enchoistre.
(G. DE CoiNci, Mir.. ms. Brnx., T 182*.l
Tant lordarz filain, tant rncoislre
El tant tolart avoit en Ini
Que poi amez ert de nului.
(ID., ili.. f° ISfi''.)
Tant lonrdas vilain, tant enchmstre.
(iD., il:, ms. Soiss.. f° nî"».)
Botes la hors ce fol vilain.
Cel vilain yvre, cel anclioislre. ,
a. Lem\kchant, Mir. de N.-C, ms. Chartres, i
f° i9^)
Uns conrtois, nos de boio afnire
■Vaut miels ke .c. vilain enenislre.
(Du Vilain n'en gouste, Richel. 1-21"1, f 13 r".)
Si ot de mors si grant plenlé
Des paiens ki furent encoisire
C'on n'i pot crestiien connoisire.
OlousK., Chron., 8609, Kciff.)
Mais toi le virent si encoixlre
Que ne la porent reconnoislre.
Et li bobierl et li vilain
Disent que c'iert li qoens a phin. !
(ID., ib., 21769.)
Car cil niesdiroient d'un roi, \
Tant sont fol et nin.he et eneoislre. 1
(BinD. DE CoND.. li Cmles dou dragon. 200,
Scheler.)
Se cil sel nalnre conoislre
De vilain félon et eneoislre,
El lont çou k'il doit par nature
Faire cl dire.
CId., li Dit des hiraus, 381.)
Ne set nient de celé afairc.
Quer plus est euturle et enchoisire
Qne n'est moijne norri en cloistre.
(Chasloirm. d'un père, coule xvii, Biblioph. fr.)
KNCHOiTE, voir Encheoite.
BN'f.HOMKn, - ommer, verbe.
_ Act , frapper, blesser :
Le siippliaul frapa d'un petit coustfl
Hobert le Quien Aenx coups en batereau,
- et Veiichoma a plaie ouverte et sanc cou-
rant. (1430, Arcb. JJ 184, pièce 96.)
— Réfl., être frappé, s'affaisser :
Comme le soldat, lequel yvre s'cncliomme
Sous les vapeurs du vin qui l'abbal et l'as-
[somme.
(CuASSiGN., Ps., i.ixvn, éd. 1613.)
r.Nc.HooiR, voir Encheoir.
KNCHOPER (s'), V. réfl., broncher :
Hz avoient flecbi les tendres branches
des bois, le bout d'eu haiilt fiché eu terre
fermement, la tige dehors deux piez, par
tele façon qu'impossible estoit a aucun
cheval y traverser, sans soy enchoper et
chenir. [Tri. des 9 preux, p. 34% ap. Ste-
Pal.)
ENCHOSER, encoser, v. a., blâmer :
Et chascuns le pape eiieosa
Quant tant de bons clers desposa.
(A. DE LA Halle, li Jus Adan, Coussemaker,
p. 314.)
ENC
Pour ce se li raestre m'enehose
We lairai mie que ne face.
(,G. DE Coisci, ilir., ms. Soiss., f iS''.)
Mes se nn\s m'enehose
Je direi que jou fis a force.
(Pe\n GATl^■EAD, Vie de S. Martin, Prol-, Bour-
rasse.)
Et li poeples Venchosoil e li disoit k'il se
teust. (Maurice, Serm., ms. Florence Laur.,
conventi soppressi 99, f" 14° )
El tex darriers Venchose
Qui devant parler n'ose.
(Poet. fr. av. 1300, t. I, p. 261, Ars.)
Moult le ledeoge et moult Venebose.
(Fabl. d'Ov., Ars. S069. f G6'.)
ENciiosTE, voir Encoste.
ENCHOTURE, S. f. ?
Esmundons noz cuers et noz corages de
tote enchotlire, et si aurons lo saint esperit.
(.Maurice, Serm., ms. Poitiers 124, f» 26 r».)
EXCHOUMECHIER, VOir E.NCOMMENCIER.
ENCHRESMER, cncremer, v. a., oindre
du saint chrême :
Une colombe vint qui aporta une am-
poule en son bec de laqnel li arcevesqucs
encrema le roi. (Vies des saints, Richel.
20330, f» 27''.)
ENCi, voir Issi.
ENCIERKIER, VOir ENCERCHIER.
EXCIERYR, voir ENCHERIR.
ExciES, encieux, ences, enchies, encheus,
voir AiNçois.
ENCiJiBOiRE, emc, s. m., boite, écrin
qui renferme la crosse :
Pour avoir fait traire une grant crosse
en papier selon celle du Sépulcre avec
Vemcimboiie. (1410, Arch. hospit. de Paris,
II, 163, Bordier.)
ENCiR.'ViLLiER, v. 3., couper en mor-
ceaux :
Lesquelles escuelles le suppliant enci-
railla et mist a pièces. (1438, Arch. J.I 187,
pièce 177.)
ENCIRE, ansire, s. f.. toile imbibée de
cire :
Item pour la venue de madame la du-
chesse de Berry pour aller a .Montpensier,
faire faire certains chassitz aux fenais-
trages dudit chastel pour les ansires de
toilles sirees par defanlt de verrerie. (1-113,
j Compte de Jean Avin, reneoeur général
i d'Auvergne, ap. Lahorde, Emaux.)
1. ENCis, ancis, anchis, s. m., meurtre :
Et les guerres et les encis.
(Parton., Richel. 19152, f° 127''.)
i — 11 désignait spécialement le meurtre
j d'une femme enceinte ou de l'enfant
qu'elle porte :
De traison ou de ancis. {Etabl. de S.
Louis, I, CLXXV, p. 324, var., VioUet.)
Ne en murire, ne en traison, ne en rat,
ne en encis. (Ib., II, viii, p. 343.)
D'arsure l'en prant mort, et d'encis. (De
jost. et deplel, xvili, 24, § 20, Rapetti.)
Encis si est quant l'en fiert femme en-
ceinte, et elle et l'enfant se meureut. {An-
cienne coutume d'Anjou.)
ENC
Qui frappe femme enchainte, si que le
fruit de son ventre en soit péri, que les
saiges appellent crime de anchis, telz doi-
vent estre ti aisnez et pendus, tant que mors
soient et estranglez. (Bout., Somme rurale,
2' p., f» 67\ éd. 1486.)
2. EXCI.S, emcis, - iz, - incis, part, passé,
.taillé, coupé :
Que, a huit jours d'icy, circnncis
Il soit en son prépuce incis.
(Mi.il. du viel lest., 92.Ï3. A. T.)
Lesquelles entrées sont faictes artifîcieu-
sement en roch emciz. (D'AUTON, Chron.,
Richel. 5082, f» iOS r».)
Entre le rochier enciz de la niontaigne
et le bort de la mer. (Id., t6.)
On voit à Lyon le rocher de Pierre
Encize.
ENCisEiiENT, S. m., incision :
Si l'un en l'autre entièrement
Que n'i aperl enciscmenl.
We jointure, n'ovrai{;ne feite
Qui vos peiist estre retraite.
(Ben., l). de tiorm., 11, 24027, Michel.)
ENCisER, ensiser, \. a., couper :
Lequel Aymeri en tirant a lui ensisa le
petit dov d'icelle Jehanne Dupont de ladite
serpe. (1399, Arch. JJ 154, pièce 163.)
Le dit prevost... disoit qu'il auoit bastu
et ensisé les dois de Guillemet le Maire,
(1406, Justice de la Chastetlenie deJanville
ap. Le Clerc de Douy, Arcb. Loiret.)
— Encisé, part, passé, découpé :
Moult en sa robe desguisee,
El fu moult riche et encisee,
El decopee par coinlise.
(Rose, 849, Marteau.)
I ENCisEUR, S. m., celui qui taille, qui
émonde :
I Esbrancbeur, enciseitr. (Trium Ung.dict.,
1604.)
ENCISEURE, -Mre.enc/i.. s. f., incision,
entaille :
Bien i perenl les mailles (du samit) très parmi
H'encisure.
(Th. de Kent, G«(<" iM/w., Richel. 2436.1, r>17r».)
U y a arbres ainsi comme sapins petiz,
et les encisent d'un coustel en pkiseurs
liens ; si que par celle enniseure giettent
l'encens. (Liv. de Marc Pol, cxc, Pauthier.)
lUec il Irova Venchiseure de la bosse.
(L. DE Premierf., Decam., Richel. 129,
f 153 vo.)
Puis le pourfens (le cerf) par dessus la
jambe tout au long, depuis ton encisure
jusques a la hampe. {Modus, f" 21 v»,
Blaze.)
Et le doit pourfendre ou la pointe du
coustel par dessus la jambe tout au long,
depuis son enciseure jusques a la hampe
on poitrine. {Le bon Varletde chiens, p. 40,
Jouaust.)
ENCiTEJiENT, encMU, s. m., action
d'inciter :
Perrece si fait molt de maus; car ele
esveille les enchitemens des visces. (Li Ars
d'Amour, II, 51, Petit.)
ENCizELÉ, - elle, ensizelé, part, passé,
orné de ciselures ;
ENG
ENC
ENG
105
D'argent (ioni et cnsizelê. (1360, Invent,
du D. d'Anjou, Laborde.)
Deux flncnns d'arsent, dorez, en façon
de rozes demy encizellees a iinij esniail de
Nosire Seianeiir qui s'iippariit a la Mapda-
lene. (1380, Jnv. de Charles V, 1284, La-
barte.)
Une autre petite coupe dont le pié est
cizellé et U'hinnap plain pardehors et en-
cizellé par dedans. (6 mars 1383, Compt.
du R. René, p. 192, Lecoy.)
ENCLAïKciR, voir En'clarcir.
EXcLARCiK, anclarsiet, part, passé,
éclairci, écl.iiré, au propre et au flg. :
Se pprt Gir. ne Ge. Ion seoeit
Jamais mon cner ne verrai anclaraift.
(Les Loh., Richel. 162-2, f° 188 v».)
r.NCLARCiUj - sir, enclaircir. enclersir,
ancl-, verbe.
— Act., éclairer, éclaircir :
Fiçons dont nos oils en no propre nature
ki a vraie lumière, et iloiit nos enclnrcira
li soleus de nostre entendement. {Li Ars
d'Amour, II, 311, Petit.)
Ainsi en avient il au cbanieleon : caries
parties semblables a la couleur attirent a
soi l'humeur aqneus et clair, dont les
autres couleurs sont enclairciex. (Le Blanc,
Trad. de Cardan, (" 201 v», éd. 1336.)
— Fig., faire briller la joie, la consola-
tion dans :
Serenet et auienet, enrUircit et embellit.
(Gloss. de Nerk. ms. Bruyes, Scbeler, Lex.,
p. 91.) Var., endersilh.
Et plus enbelist et enclarsit mon cuer et
enlumine. {L'Orloge de sapience, Maz. 1134,
1. I, cil. 8.)
— Fig., expliquer, débrouiller :
Cest mot, succession, emporte tout, et
enclarcist ladicte renonciation. {Coût, de
Berry, p. 303. LaTbaumassière.)
— Neutr., s'éclaircir :
Vit le tempz embelir et enclarsir. (S.
Graal, Richel. 2433, l'" 129 r».)
En cest tens suntli jur e la nuit d'une
lonpur ovels, li cors d'ome encla[r]cist,
l'air enbelist .. Secr. d'i4riS(., Richel. 517,
f» 131=.)
ENCLARiR, V. a., rendre brillant, illus-
trer:
Ances a si le nin s'amie
EaluniiDë et cticlari...
(G. DE Coi.NCi, Mir., ras. Bruï-.r'lOO''.)
ENCL.ARSiR, voir Enclaiicir.
ENCLASTRE, VOlr ENCLOISTRE.
ïTNCLAVEMENT, S. m., enclave :
Ouquel lieu viudrent pareillement ledit
duc de Brabaul et la dauie de Haycnau
etPhelippe de Bourgonpne, conie deChar-
rolois, et nobles et [jrelalz, avecques ceulx
de Gand et autres bonnes villes de toute
la conté de Flandres, des appartenances
et enclavemens. (Monstrelet, Cliron., 1,
137, Soc. de l'H. de Fr.)
ENCLAVENERox, S. m., cheville :
Plancque et seuiilet portant doumielle
et chanfrain, y compris .xxci. enciavene-
rons. (1310, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
ENCLAVEURE. - vuve, S. f., enclave :
Respondenl que la terre de la tombe
n'est point enclavée et... ainsi ne venra
pas en Venclavctire. ^1398, Gravas jours de
Troyes, Arch. X 1> 9183, f° 26 v°.)
Pais d'Aucerrois et Tonnerrois et encla-
ticî/re.s d'icenl.x. (Saortt 1436, Décl.du D.rte
Bourg., Cart. de S. Germ., ms. Au.xerre
140.)
Les nobles et bonnes villes de tonte la
conté d'Artois, et aveequesles ressors et
enrtnveures dicelles. (Monstrelet, Cftron.,
I, 137, Soc. de l'H. de Fr.)
Consnoistre de tous cas rovaulx et anl-
tres choses procedans des bailla<;es, pays,
lieux et enclacures dessusdiz. (Id., ib., II,
187.)
Quant a l'agencement, les uns ont Ven-
clavenre et queue du fer avec son arrest
plentee dans l'ente ou haste du bois. (Da-
lesch., Chir., p. 347, éd. 1370.)
— Droit de passage pour aller à une
enclave :
Vues, egouts, cloaques, entrées, issues
et enclaveures, et autres droits de servi-
tude, ne s'ajquerent par longue jouis-
sance. (CoMt. lie Calais, clxxii, Nouv.
Coût, gén., I, 12\)
— Enchaînement, état réel des choses
dans leur rapport de cause à effet :
A la iîn que par celuy on peust savoir
la vérité et Venclavnre de leur convenant.
(Frciss., Chron., XIV, 230, Kerv.)
ExcLAviERE, S. f., enclave :
Le duc avoit ja aulcunes difficultés pen-
dans en question entre le roy et ly, tou-
chant enclavieres de terres el de seigneu-
ries. (G. Chastell.. Chron. des D. de
Bourg., III, 44, Buchon.)
EXCLAviNNÉ, adj., recouvert d'un cla-
vain, d'un plastron, d'un matelas de cui-
rasse :
Cote ot mnull bonne, plus bêle ne verrez,
D'un drap tnutynde qni fu a or frezez
A .1. lyoa vermeil enclaimné.
(Gajrfon, GiSS, A. P.)
EXCLEXCQ, voir Esclenc.
ENCLEXGEMEXT, VOir E.XCLI.NEMENT.
ENCLEnsni, voir E.nxlarcir.
ENCLEVE, S. L ?
El saint Bon on l'en fiert enclrve.
(1270, ErjUs. cl moiiast. de Pari:,, Bordier, p. 21.)
L'éditeur écrit en cleve, qui n'est pas
plus clair.
EXCLIGXER, voir ENCLIiNER.
ENCLiGNiER, v. a., fouiUer, examiner:
La maison ont bien enctif/uiec,
One lor oil inles p:irz voloient.
(De llaimel et de Barat. Richel. 191j2, f» 52 ï°.)
1. ENCLIN, -yn, S. m., inclination;
action de saluer en s'incllnant :
Cil l'en mercient et font parfont enclin.
(Les l.nh., ms. Berne 113, f IT; ms. Montp.,
1» 'M'.)
Gentilz homs estes, chascun d'ans li a dit ;
Helvis l'oi, chascun list .i. enclin.
(II,., Ars. 3U3, i" 12'.)
Il lo salnenl, si li firent enclin.
(III., Vat. Urb 373, f 19=.)
Les îjnnz enclins et les sainz.
(G. DE CoiNCt. Mil ., ms. ."^oiss,, f° 30».)
.S'un vilain fait nne arroupie
On an enclin devant s'ynini;e...
(th.. ih , l'on'.)
Anbcris l'oit, si l'en n f.lit enclin.
(Auii. le ni'urg.. p. 120, Tobler.)
Si prist cnnjîîet de Bnliin,
Et Dlarol me fisl enclin
De mer fin.
(1. DE Cambrai, Bartsch, Itom. et past.. III,
48,73.)
Si li foit bel enclin.
(Rnin. d'AsprcmonI, Romv., p. 8.)
Enclijn de moyne.
{Prov. dcl rilain, Bnl. Mus. Arundel 229, F 303.)
r.eu'lues et nnnnains. Filles Dien el Béguines,
Font mains diiers enclins en plolant !enr>i eschines.
(Dtl des Mais, Jub., Ntnir. Rc, 1, 185.)
.lordain vint a Karlnn, et parfont l'enelina.
Et aprez rel enclin te conKict deuiamla.
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 31 H, f" 189 r».)
Lui lit un grant eviiin. {l.iv. de la Conq.
de la Marée, p. 371, Buihon.)
Envers .Ihesus oit feit nn biel enclins.
{PaMon. Itoiuv.. p. 2fi.'>
Puis iront avec liiunilité devant le con-
fesseur, liiy feront un enclin fort b.is, les
mains jointes, et les yeux en terre. (Fa. DE
Sal., Directuir., art. xi.)
— Disposition :
Je feray pour conclusion cette remarque,
qui ne desplaira, conme j'espère, a ceux
qui sont touchez d'un nuillfur enclin en-
vers l'Eglise culholique. (l'ASQ., Rich., ni,
2.)
2. ENCLIN, fliic//»,, ailj., incliné, baissé,
bas, qui penche, qui s'incline :
Li cmpereres en tnt snn chicf enclin.
asol.. 139, Muller.)
Demain veres les grans rôles venir.
Les grans coupajines sor les hianies enclins.
(Les Loh., ms. Berne 113. f° i'i'.')
Fromons les voit, si tint le cliicf enclin.
(Car. te Loh., 2'chans., v, p. 148. P. Paris.)
Lors sospire don cuer, la chiere Unlancline.
(1. Boi>., Sa.v.. CXLV, iMicliel.)
S(l Oert amnnt al belme enclin.
(Slorl du roi Cormond, 18:i, Schcler.)
El vint .«or frain le heaiune enclin
Por miex mettre Or.-nil a ■lei-iin.
(IlnoN DE SIert, Toinoiement de l'Antechrisl, p.iS,
Tarbé.)
Tint lou chief anclin. (Lancelot, Richel.
734, f» 21>.)
Devant li me vois enclin mell'e.
(Un Mir. de N.-D., de la fille du roy de Hongrie,
Th. fr. au m. d., p. 508.)
Et n'y avoit celuy des saintz Thebeiens
qui ne se presenlasl le chef enclin pour
fouflrir la mort. (Iîoucuaru, Chron. de
Brel., f» 23", éd. i532.)
Et semble le créateur nous avoir donné
celle forme droicte que u.uis avons, tout
ex|ires pour plus facileni>nl re;;iuiler au
citi, laissant lu plusiuiit des autres bestes
courbes et enclines a la terre. (.\Ikl. DE
Painct Gelays, OEuv , m, 208, Bibl. elz.)
— Renversé par terre :
Parmi son hiiume va ferir llnseetin.
Que Hors et pieres en lait avnl anclin.
(Les Loh., r.icbel. IG 2, f 157 V.)
14
d06
ENC
ENC
ENC
— Triste :
N'osent parler por la roine
Qne tant voient morne et encline.
(Parlon., 5089, Crapelel.)
— Soumis, assujetti :
loi .XX. mille Tnrs qn'a lai furent enclin.
(CheiK au cyi/ne, '30%, Reiff.)
Femme aveit bêle a celé feis,
La fille al rei Malathlin
A ki Mithe esteit enclin.
(Conq. of Irel., 11, Michel.)
An roi fit la cilé encline.
(Siège dcjerm.. Brit. Mus. addit. 15606, f° fi^)
Onqups ne fut rois plus doté
Ke fu cesl rei de ses vaisins,
Trestuz les fist vers soi enclins.
(G. Gaimau, Chron , ap. Michel, Chr. ani/l.-n.,
I, 49.)
La terre avomes encline.
Dunt ne savoms le noum dire.
Ne si nnqes avoit sire.
(Des Graunz jaianz, Jnb., Nouv. Bec, II, 365.)
— S. m., sujet, vassal :
ftne dans Gaillanmes tient tel terre de mi
Por qu'il doit estre mes hom et mes enclins.
(Les Loh., ms. Montp., f° Hî'.)
ENCLiNABLE, adj., enclin, disposé :
Ainsiue otroi ge destinée.
Que ce soit tlisposicion
Sous la predestinacion
Ajoustee as choses raovables,
Selonc ce qn'el sunt enclinables,
'Rase, l'/740, Méou.)
Com les bercliiers soient plus enclinables
a entendre par resons que par antoritez.
{Evastet Blag., Richel. 24402, f" 52 v.)
— Qui prête l'oreille :
La pieté des .ini. tribuns et l'engin de
Ortensius qui lu tant enclinable a leur
justes prières furent moult agréables aus
pères et au plèbe. (Bersuibe, T. Liv., ms.
Ste-Gen., f°81''.)
ENCLINANCE, S. f., Inclination, pen-
chant :
Et parce apert ke ceste enclinance natu-
rele suppose k'amour par amours est faite.
(Li Ars d'Amour, 11, 150. Petit.)
Venclinance de malle a femiele. (Fb., I,
168.)
ENCLiNANT, adj., enclin, disposé :
Me promet le grant foison
De graus déduis dont je sni desirans ;
Bien i doi estre encUnans
Et faire chanson.
(Chans., ras. Montp. H 196, f° 364 t«.)
ENCLiNAT, enclenat, s. m., enclume:
Omnes opperantes ad martellum supra
incudam seu enclinaz. (1368, Plaid gen.
de Lausanne, Doc. de la Suisse rom., VII,
360.) Commentaire : enclenaz.
BNCLiNEE, s. f., Inclination, action de
saluer en s'inclinant :
Lors regarda le ciel et fist Dien enclinee.
{Cher, au cijgne, 20891, Reifl.)
Se gent vont contre luy et sy font enclinee.
(U., 12670.)
Borguignon l'oient, si 11 font enclinee.
(ÀumonI et Agrav., Richel. 2495, f° 118 v».)
A Ini s'en sont venuz, se 11 font enclinee.
(Ihsi. de Ger. de Blav., Ars. .S144, P» 152 r».)
A le pucelle fist une douche enclinee.
(B de Set., ni, 543, Bocca.)
Et quant Gaufrois le voit, si li fist enclinee.
(li., I, 476.)
Qnant Bertran le choisi, si li &st enclinee.
(Cuv., du Guesclin, 424, Charrière.)
1. ENCLiNEMENT, adv., en inclinant,
obliquement :
Oh\iqne, enclinemeni. {Gloss. de Couches.)
2. ENCLiNEMENT, euclengement, s. m.,
action de s'incliner :
Que est la pensé del juste se li arche
non del Testament ki s'encliuet cant li
boef ki la portent scancilhent ? Car a la foiz
mimes cil ki bien est desor les altres, cant
la confusion des sogez poples lo hurtet,
soi commuet solement del amor al des-
cendement de pieleit. Mais eu ce ke li
sage piement fout, quident li mal sage
Venclengement de force estre trebuchè-
ment. (Job, Ler. de Lincy, p. 475.)
— Action de saluer en s'inclinant :
Si lit le chevalier un enctinement , et
puis se présenta devant les juges. (0. de
LA Marche, Mém., 11, 4, Michaud.)
— Fig., inclination :
C'est naturex enclinemens.
(Rose, 5794, Méon.)
Enclinement, pronitas. (Gluss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
Faire ne se peult aullrement,
Dienl ilz, car rnclinement
INalure donne a pf'chié faire.
(I.EFiiANC, Champ, des Dam., Ars. 3121, f 64°.)
ENCLiNEu, - yner, - ignei; and., verbe.
— Act., abaisser :
Et sera corbee et anclinee la hautesce
des hommes. (Ms. Ars. 52U1, p. 336».)
— Réfl., baisser :
Le jour s'enclinant desja. {Sexte J. Fron-
tin. II, 1, ms. Luiv. 1, 1. 1, 107.)
— Se soumettre :
D'amors sospris m'en vais vers la tonsete
Et se li dix : Aineis moy, suer doncete,
A vos m' enclin,
Lotaul amin entPrin
Aureis en moy, suer doucete.
(F'asior., Belle Aelis, ms. Berne 389.)
— Fig., condescendre, acquiescer :
Li rois s'enclina a celle prière. (Froiss.,
Chron., 11, 351, Luce, ms. Rome, f» 78.)
— Neutr., baisser :
Jai estoit li jors endigneiz. (S. Bkrn.,
Serm., Richel. 24768, f» 5 r».)
— Pencher, tendre :
Le roy des Parthes estoit en double de
se resouldre en quelle part il debvoit plus-
tost encliner. (Amyot, Vies, Lucullus.)
Et encore au commencement du xvii"
siècle :
Tes mutineries n'endinent qu'ata cheute.
(1622, la grande Division arrivée entre les
femmes et les filles de Montpellier, Variét.
hist. et ait., t. Vil.)
— Condescendre, acquiescer :
EncUnans as supplications et prières des
parties. (1313, Sent, du bailli d'Amiens,
Ab. du Gard, Arch. Somme.)
En inclinant a la dicte requeste. (1382,
Prieuré S. Samson, Arch. Loiret.)
— Se diriger vers :
Nous, ballis dessus nommes, enclinas-
mes et alasmes es lieus dessus diz. (1308,
Arch. JJ 40, f» 55 r-.)
— Act., saluer :
Li reis païens parfundement Venclinet,
{Hol., 974, MuUer.)
Et un des bues ki la fu pasturant
Vous enclina parfont et douchement.
(Raimb., Ogier, 10965, Barrois.)
L'eniperere le baise, et li valles Y encline.
(J. Bon., Sac, lxxiv, Michel.)
L'amirail humblement encline.
(Flaire et Blanceflor, 1° vers., 2808, du Méiil.)
Ou que il voit Guion, parfont l's encline.
(Gui de Bourg., 27fi2, A. P.)
Et qnant Guis l'entandi, forment l'an enclina.
(Ib., 2219.)
Corloisement le roi salue
Et les barons et la reine
Et desq'en terre les encline.
(Dolop., 6514, Bibl. eh.)
Si no le salue a'encbjne.
(Sarrazin, Rom. de FFam, ap. Michel, Flisl. des
ducs de Norm., p. 326.)
Il voit enmi lieu de la carole .i. molt
biau pin, et a cel pin pendoit .i. escu, et
tout cil de la carole enclinoient chel escu
quant il encontre venoient tout ausi come
il feissent .i. cors saint. (Artur, ms. Gre-
noble 378, f 71''.)
Li abes Venclina et li dist.... (Li Contes
dou roi Coustanl l'Emper., Nouv, fr. du
XIII» s., p. 13)
D'iex D del clef ['encline adies.
(Jacq. d'Amiens, Art. d'Am., ms. Dresde, 1091,
Kôrting.)
Messe oient la, le saint enclinent.
(GuiART, Roij. lign., jOlS, Buchon.)
Mesîre Durmars al partir
IVe se pot de plorer tenir.
Plus de cent fois le lieu encline.
(Durm. le Gai., 5195, Stengel.)
Pois viennent a Doonj si Vont bel salufi.
Comme leur droit sepnor bonnement encline.
{Doon de Mnience, 597^, A. P.)
— Neutr., s'incliner profondément, sa-
Li menus pueple a eulz encline.
(Rose, ms. Corsini, f» 78'.)
Bien quidoit tôt li monde li devoit encliner.
(Desir. de Rome, 84, Groeber.)
Si n'i ot onques celui n'enclignest a la
baniere. (Hist. de Joseph, Richel. 2485,
f • 204 r».)
— Encline, part, passé, qui penche :
Et tost chiet on en ce a quoi naturement
on est encline. {Li Ars d'Amour, I, 167,
Petit.)
ENCLiNEUS, adj., enclin, disposé :
Et Nostres Sires, qui savoit
Que fragilitei d'omrae estoit
Trop mauveîse et trop périlleuse
Et a pechié trop enclineuse —
{Rom. du S. Graal, 179, Michel.)
ENCLiNouER, S. m., la miséricorde, le
support en forme de cul-de-lampe pra-
tiqué dans une stalle de chœur, au-des-
sous du siège, et se relevant avec lui :
ENC
ENC
ENG
107
EncUnouer, incliuatoriura. {Gtoss. gall.-
lal., Richel. 1. 7684.)
ENCLOANT, euclowant, s. m., enclos :
Mais li acille ne doit mi estre enclqivanz
de Decessiteit, inaix maisimz de paix. (Li
Espistle saint Bernard a Monl Deu, tas.
Verdun 72, f» 16 v.)
ENCLOEMENT, S. iH., coutenu, sens
caché :
Les peres l'ot, mes n'entent mie
Que la parole seuefie,
CuiJe que le die por bien.
Monlt le loe, mais ne set rien
Que celle enclôt a la parole
Mirra qui set Yenclofiiient
N'ose son père reginier ;
Ouanl de pttié le vit plorer.
De son meiïet se tient curpable.
(Fa»;. d'Ov., Ars. 5069, 1° 131^.)
Lors Myrra qui de pylié ouyt son père
parler entendit V encloerhent de ses paroles;
si ne l'osa plus regarder, et se tint de son
meffaict eoulpalile. (C. .Mansion, Bihlioth.
des Poet. de melam., f' 106 v», éd. 1493.)
ENCLOER.v.a., attacher avec desclous:
Les mains li lient par devant.
A corroies en sont nouées
En .1. baston bien encloees.
(Geff., .VII. est. du monde, Richel. 1526,f»103''.)
— Eiicloé, part, passé, garni de clous,
ferré :
Des bastons encioes.
(LesPass. du roi Jhesu, Ars. 5201, p. lîi"».)
ENCLOEi'R, encloour, encloueur, s. m.,
celui qui ferme d'une clôture ;
Inclusor, qui puclost, encloeur. (Catholi-
con, Richel. 1. 17881.)
Inclusor, inclusorius, encfoottr. (Gloss.de
Salins.)
Inclusor, cris, encloueur, celui qui clôt.
(Voc. lat.-fr.. 1487.)
ENCLOISTRE, aiicloislre, encloystre, en-
closlre, enclastre, eiiclatre, s. m., enclos,
lieu fermé.ce qui sert à fermer :
De treis altres murs fud li temples avi-
runez, e après chescuu devers le temple
ert uns apenliz cume enc.loistres sur co-
lumpnes levez. {Rois, p. 281, Ler. de
Lincy.)
Ja meismes les enclostres de la char
trespassoil par contemplation. {Dial. St
Grey., p. o, Foersler.)
E dient que cpo ne puet estre
Que Den volsist de femme oestre
Ne qne il tant s'uiuiliast
Qu'eu tel encloistre se musçast.
(Joies Nostre Dame, Hicliel. 19523, «"89.)
Chapel fonnt lever, encloyslre carpenter.
(Chron. de P. Langtoft, ap. Michel, Chr. angl.-
norm-, 1, lit.)
Une caiere a enclastre bien viese. (1424,
Bouai, ap. Mannier, Commanderies, p. 683.)
— Enclos d'un monaslére, le mon'astère
même :
Dedanz Vencloistre s'est U abes assis.
(A/or/ de Garni. 20, du Méril.)
Si funt processiun deJenz en cel encloistre.
(Charlemagne, 821, Koschwilj.)
Les encloistres, les religions,
Les saintei" habitations
Des evesquiez.
(Ben., D. de Norm., I, 835, Michel.)
Ivre s'en eissi del celier
Par Venclois/re vers le raostier.
(Adgaii, Mir. de N.-D., Brit. Mus., Egerton 61Î,
f» 14^)
En encloistre ou on crient luxure.
(Thib. de Marlt, Vers sur la mort, xxxi, Cra-
pelet.)
Et cascnos s'en ala fuiaot
En Venctoslre de maintenant.
(MousK., Cftron., 1102, Reiff.)
Par offecines et par ancloislres
f.nnrda pur tout et sus et jus.
(Don Tumtienr, Richel. 1801, f" U2 v".)
En Vencloslre Saint Amé. (1264, Acte dev.
les échev., Arch. mun. Douai.)
Dedens Vencloistre estoit une voie ou
estoit li sepulcrez saint Jeroime. {Cont. de
G. de Tyr, ch. xi, var., Hist. des crois.)
Hors des pareys del muster et del en-
cloystre entur. (Chron. d'Angl., ms. Bar-
beriui, f» 36 r».)
A celle court ot bien li roys vi° cheva-
liers seans en salle et en l'enclostre (de la
maison des frères Mineurs). (Froiss.,
Chron., Il, 115, Kerv.)
L'église Saincte Wandrut, qui est église
de damoiselles d'eneloistre. (Mathieu n'Es-
COUCHY, Chron., 1, 347, Soc. de l'H. de Fr.)
— .Sans nul encloistre, sans respecter
nul enclos, sans que rien n'arrête :
Se Panalois se sont compris
De gaster le roial pourpris
Tout a bandou sans tml enclastre
En defoulaut joncs et mentastre.
(Pasioralet, ms. Brux., f° 48 r°.)
— Compartiment :
Ung dressoir a ciel a deux enclatres.
(1521. Inv. de Franchois de Meleun, Société
des Ant. de Morinie, 102' liv., 1877.)
ENCLOisTREMENT, S. m., actiou de
cloîtrer :
Ces deux cncloistremens firent mal vou-
loir les moynes ;> Bourdeaux, et mesdire
d'eux. (Chron. bordelaise, ii, 126, J.Delpit.)
ENCLORE (s'), V. réfl.. S'engager :
Allas I cum laidement s'encloent
Dedenz si pesme traisun !
(Ben., D. de Norm-, II, 660, Michel.)
ENCLOS, enclouz, adj., inclus :
Ainssint monte li premiers mois encloses
les armeures, 18 liv. par. (1314, Ord., xi,
429.)
Compris et enclouz les salaires et des-
pens des hommes... (1522, Trav. exécutés
d Brou, ap. Baux, Hist. de l'Eglise de Brou,
2» éd., p. 420.)
Cf. Enclus.
1. EXCLOSE, eselose, s. f., cercle dans
lequel on enveloppe ;
Les .T. batailles ont estroites ;
We portent p.as lor lances droites
Ne de droit front ne s'encontrerent,
Mi'S tôt par sens les encontrereot
Tant c'une enclose lor ont faite
Don de maint cors ont l'arme traite.
Ulhts, Ars. 3312, f» 100\)
Deci a euls resne ne tienent,
A une enclose les sorpreunent.
Ub., f 104''.)
A une eselose les souprendent.
(Var. indiquée dans la copie de Ste-Pal.)
Saiutonge, enclouse, enclos.
2. ENCLOSE, s. f., recluse^ nonne :
Tous les collèges et religieux de la dite
ville^ tant de chanoines comme de moines,
de mendians et de encloses. (Gr. Chr. de
Fr., Chari. V, cv, P. Paris.)
Cf. Enclus et Enclusk.
ENCLOSEMENT, adv., inclusivement :
Lequel temps l'église représente de
l'advent jusques a la nativité Nostre Sei-
gneur enclosement. (Légende dorée, Maz.
1333, f» 15''.)
Jusques en le fin du mois de février der-
rain passé enclosement. (Accord passé entre
l'échevinage d'Amiens et l'Evéque, ap. A.
Thierry, Monum. de l'hist. du tiers état, I,
727.)
ENCLOSEL, encloziel, s. ni., dimin.
d'enclos :
Le quemin de Vencloziel. (1555, Lille,ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENCLOSEURE, - ure, s. f., enclos, en-
ceinte, clôture :
Saciez bien qu'il voroit estre a son enchsure.
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f 254 r".)
Nus ne gete ordure dedens les enclosures
des masieres de le vile. (1270, Beg. aux
bans, Arch. S. -Orner AB xvili, 16, ni>138.)
Si devons livrer le manoir... bien rete-
nu de couverture et d'enclosure. (1318,
Arch. JJ 56, f» 219 r°.)
Il rentra dedans Vencloseure as sains
arbres. {Estories Rogier, Richel. 20125,
f" 247''.)
Mercnrius, cedist ii escriptnre.
Trouva premier
La belle flonr que j'aim onltre mesure ;
Car en menant son beslail en pasture.
Il s'embati dessus la sépulture
De Cephey, de quoy je vous figure ;
Et la cuesi dedens Vencloseure
La doulce flour dont je fai si grant cure.
(Froiss., la Flour de la manjhente. Ricbel. 830,
f 72» ; Scheler, v. 87.)
— Terme de droit féodal :
Enclosure est, si les terres ou les tene-
ments sont issent encloses que le seignior
ne poyt vener deius les terres ou tene-
ments pur distreyne. (Littl., Instit., 237,
Houard.)
ENCLOsiN, s. m., petite clôture :
.XVL piez d aisselle de blancq bos pour
un enclosin au devant de l'orloge. (1419,
Trav. pour lebeffr. de i}etft«jie,ap.LaFons,
Art. du Nord, p. 103.)
ENCLOSTHE, voir Encloisïrk.
ENCLOSTURE, encloture, englouture, s.
f., enclos, enceinte, clôture :
Et Tout souvent par Venclosture
Ki molt estoit laide et oscure,
K'il sont venu a une goufe
U chascuns son nés i estoupe;
Tonte Venglouture empuoit
De la fumée k'en issoit.
(De S. Jehan Pauhi, Richel. 1S53. f 423 t".)
Les enclostures de la cervele. (Secr. d'A-
rist., Richel. 571, f 130*.)
Lesquels sont teuanz au uianoirde ladite
église et en Vencloture d'icelui manoir.
(1344, Arch. JJ 75, 1° 103 v».)
108
ENG
ENG
ENG
Le coniipstnble de France faisoit ouvrer
et cliarpcnter en Bretai^me Venclostuie
d'une ville et lout de liojs prant et pros
pour apseioir en Angleterre on il leur plai-
roit quant ilz auroieut prinse terre pour
les seigneurs louier et retraire. (FROIbS.,
Chroit., Riihel. 2ii4.ï, f» 126».)
L'abbeesse et eouvenlde l'ealise du Pa"
raclit tiennent aduiorty soubz le roynostre
sire leur esplise et abbaye, jardins, vingne,
près, eaues et aulnnis contenans .lvi.
journelx de terre, et toute Venclolttre.
\Denombr. des baill. d'Am., Arch. P 137,
f» 129 C.)
Item a esté faict reparer au lieu de Soii-
vigne uns beau logis neuf, tous les murs
et enclostures avecqucs les granges. (1473,
Doc. inedils sur Comynes, p. 187, Fierville.)
En Venr.lolvre duquel (temple) il entra.
(FossiîTiEH, Citron. Marg., ms.Brux. 10510,
f» 170 r».)
Au corps et endosture de ladite ville.
(1498, Ord., xxi, 139.)
Et eussent en borreur de avoir seuUe-
meut regardé de loing le circuit et enclos-
ture des choses saiuctes, (Boubgoing, Bat.
Jud., IV, 17, éd. 1530.)
Laissans leurs clievaulx hors Yenclosture,
le gentil homme feit entrer le duc au jar-
din parle petit huys. (.Marg. D'Atia.,Hept.,
Lxx, Jacob.)
Apres que César eut achevé son enclos-
tlire et eut faict en sorte que on ne povoit
gecter dardz dans la ville, tortifia son
camp. (E. de Laigue, Comm. de J. Ces.,
P 17S r°, éd. 1539.)
La pierreuse enclosinre
Qui remparoit li-s naus.
<Ja»iï.\, Iliade, xvi, éd. 1S7".)
,1e me trouve en une encloslure de mu-
railles, au dessus d'une moutaigne exposée
atousventzet injures du ciel. (Lett. de
Marie Sluart. à .M. de Muuvissiùre, 6 sept.
1583. Labauoff.)
ENCLOTER, verbe.
— Rdfl , s'enfoncer dans un trou :
Les juineus en celle nois et glace pourrie
se tooiUoieut et aucune foys y perdoieut
les iex, et aucune foys se enclotoient si
parfondement qu il y demoroient. (Ber-
SUIRE, T. L'w., ms. Ste-Geu., f 182''.)
— Neutr., dans le même sens :
Qui veut avoir bonne gareune de con-
uilz, il les doit cbascier deux ou trois
lois la sepmaiuuc, elles faire encloter, car
autrement ilz vuident le pays. (Citasse de
Gast. Phebus, p. 49, ap. Ste-Pul.)
On trouve dans Monet anclolir, cnclolir,
sa jeter, se cacher dans son terrier/ dans
son caveau.
EXCLOTURE, voir Enclosture.
ENCLoucHEn, V. 3., exclter, pousser :
Si tu i'encloaclies, or si tu le embouches,
il te vauldroyt mieulx aller une lieue a
mes all'aires. — 1 ])rompte one, as scolers
do truandes, or whan they tell Ibem wliat
they bhulde suy. Je eiiclouclie, prim. couj.
If tliou prompt bym thon were better go
a myle on myne errande. (PalSGR.WE, Es-
clairc, p. 6B7, Géuin.)
ENCLOUÉ, part, passé, enclavé :
Leurs héritages eiic/owez et situez au fi-
nage de S. Bris. (12 jauv. 1393, Cli- de
Ck. VI, ap. Lebeuf, Hisl. d'Auxerre, uouv.
éd.)
— Emprisonné ;
J'euz a Paris prison fort înliamaine,
A Ctiarlres fuz rioiicerneiit eiicloné.
(Cl. Marot, l'oés., II, 166, Cli. d'Hérlcanlt.)
ENCI..OUSTUÉ, part, passé, encastré :
Lequelle espine estoyt enclouslree en
ung beau vessel d'or. (Cabm-, Voy. d'oul-
tremer, p. Si, La Grange.)
Une grant pierre carrée enclouslree ou
mur. (1d., ib., y. 10b.)
ENCLOWANT, voir Encloant.
EXCLOYER, V. H., devenir grosse :
Le commun peuplt; ciiydoit qu'elles (les
fées) fussent fei-s, et ne mourussent pas,...
et qu'elles encloijoieiU de pur air, parleurs
conjurations et par leurs enchantemens.
(Perccforest, vol. I, 1'° 97'', éd. 1528.)
EXCbmiEL, endumeau, englemeau,&.m.,
dirain. d'enclume :
Ung englemeau et trois pondions barré
pour les bourgeteurs .Ix*. (Les lablelles,
les jetons, les poinçons, les marques, li-s en-
seignes et les mesures des éclu-vins et des
corps de méliers de la ville de Lille aux
\\\", xv et xvi° siècles, Bullet. du comité
de la lang. et de l'Iiist. de la France, 111,
633.)
Souffre quand tii seras eticluiiicuu
Et frappe quand seras inartPau.
(Gabr. Meubier, Seul., ap. Ler. de Linc.y, Prov.)
— Fig., frapper sur les endumeaus,
pratiquer l'amour :
Car je ne puis martel lever
Pour les excès, et pour l'ardure
Que j'ay eu de trop marteler
Un jeune temps, prins m'a froidure.
IN'olz ne scet les maux que j'endure,
ISo fraper sur tes enclrtmiaux,
Tant cora j'ay fiit, doulx jouvenciaux.
CE. Desohamps, Balade des hommes anciens regret-
tans leur pouvoir de fo-itier perdu par vieillesse,
Uicbel. S40. f" 4S3\)
EXCLUS, S. m., reclus :
Tôt sont encltts et herraite.
I Vers de le mort, Richel. 3"5, f 335''.)
Cf. E.NCL0S.
EXCLUSE, S. f., couvent de reclus ou
de recluses :
Elle donne a l'endMse Nostre Dame trois
sols. (Août 1328, Test., Arch. Douai.)
Le biel livre qui fu Venduse de nostre
dame, le livre de le Roze et le livre du
Trésor de science. (17 août 1382, Test, chi-
rog., Arch. Douai.)
Cf. Enclose.
ENCLUsio.x, S. L, obstruction :
Comme mociou devant mausier attrait
chalur a l'estomach, ausint est ele après
mangier unissante, car donc descent la
viande besquite as parties foreines del es-
lomach, e de ce naissent enclusions e
autres maus. (Secr. d'xlnsf., Richel. 571,
f 131».)
ExcocHEURE, S. f., manière de gref-
fer :
La seconde manière (d'enter) est quand
deux ceps de vigne se touchent : car lors
il faut encocher de biais et a mode de
pied de chèvre les deux sarments qu'on
veut joindre du coslé qu'ils se regardent
l'un l'autre, et que Vencocheure soit jus-
ques a la moelle, a la charge que les tailles
soient faites au contraire l'une de l'autre.
(Du PiKET, Pline, xvii, 15, éd. 1366.)
ExoocHiÉ, part., dressé, habitué :
Atant la vielle s'est courhie
Qui de mal faire est encochie.
(GiB. DE MoNTR., la Yiotette, 613, Michol.)
ENCOEUH, voir Encceur.
ExcoFKixER, V. a., enfermer dans un
coffre :
Cest exploit friid il priot tout a conp fin.
En son rolin mort si l'eiu-o/lina.
(Jeh. Mol.net, l'airt et dicli. p. 163, éd. 1311.)
ENCOFREURE, S. f., faculté d'enfermer:
l.e cornet en prend fdes cornes) sa rondeur,
Et l'escritoire sa lonpupur.
Et les plj.'nes tour denteleure.
Et leurs estuils leur en.nfienre.
(Remï Belleau, Poés.. 1, 99, Gouverneur.)
EXCoGNOiss.^NCE, S. f., mécoHnais-
sance :
Adjoustez a tout cecy l'imper-feclion des
instruments sur lesijuels est fondé le
commencement de l'astrologie ludiciaire,
ainsi que Ptolomee le nous apprend, es-
tant malaisé que tels instrumens ne soient
imparfaits en quelque chose, si que de la
moindre faute qu'on trouve en eux s'en-
suit une très grande encognoissance du
cours du ciel. (CnouT.KVs, les Apresdinees,
VIII, f" 306 v, éd. 1387.)
ENCoiGNiERj-coJiijne'.-foiiffner, verbe.
— Act., placer dans un coin :
Mais si seront ilz encoignez
En quelque coiUi.'.
(Mgst. de la Pass., t° 81 r°, Paris, Alain Lotrain,
s. d.)
— Placer sur la corde de l'arc, en par-
lant d'une flèche :
Puis misirent les mains a les ars, et
encongnenl les sajetis. (Voy. de Marc Pot,
c. cxxiii, Rou.x.)
— Réfl., se jeter dans, se précipiter
sur :
Hues de Troies en mi les Turs s'encoigne,
Fiert .1. piien estrait de Cateloii-'ne.
(Ade.vet, Enfanc. Ogier, Ars. 314-2, f° lOi".)
— Aboutir en angle :
Y asseaut quelques pièces d'artillerie,
et faisant batterie par le costé dont la
ceinture ou courtine se venoit encoingner
avecques celle qui est au dessous d'icelle
moutaigne. (Du Bell-^y, ilém., liv. VII,
1" 226 vo, éd. 1569.)
— Enco:gnié, part, passé, pourvu aux
angles :
Un" autel de pierre de liaiz encbassillé
en bois rouge et ennoigné de cuivre doré.
(1488, Malrol. de S. Germ. VAux., Arch.
LL 728, 1° 67 v».)
Encoingné de cuivre doré. (/6., f" 81 r".)
.... Et feuitleux clnpiteau
Gentement eueongné d'helique volutean.
(ScEVE, ihcrocosme, m, éd. 1362.)
ExcoixçoN, voir ESCOISÇON.
ExcoiNT, enq., adj., lié de connais-
sance :
ENC
ENG
ENC
109
J'ai malere
Qni si pries me tnoce et me joint
Que pour ce di qn'e'lo me point.
Que nous sommes plus pries qa'etiqiioinl.
C'est chose rlere.
(Froiss., Poés., I, 3U.315*, Scheler.)
Cf. ACOINT.
ENÇois, ensois, voir Ainçois.
ENCoisiEU (s'), V. réQ., se tenir coi '
Or de cel olroi moiilt li poise,
Et li rois dist que il s'encnisc,
Car ee que en ronvent leur a
Ce disl loianmenl leur lenra.
(Ade.net, Cleom., Ars., 311-2, f° 8'.)
ENcoissoN, voir Enchoisox.
ENCOISSONNEUX, VOIT ENCHOISONOS.
ENCOisTRE, voir Enchoistre.
ENCOisuRE, S. f. , sorte de redevance,
dont la nature est expliquée dans le pas-
sage suivant :
Sont ti'uus payer chacun manant d'i-
celle terre, et paroisse, ausdils religieux
de Saint Waast, chacun an, une poulie^
et deniy sros, que on a dit encoisure, dont
sont quiets ceu.^ qui ont héritages charges
de terraiges et tous les eschevins regnans;
et ceux qui n'ont nulles bestes allrntes
au inaretz sont quiclz du demy gros d'en-
coism-e, et ainsi en est usé. {Coul. d'En-
neulin, Nouv. Coût, gén., I, 437''.)
1. ENCOLER, - oUer, V. a., accoler :
De joie Vencole et cnbrace,
(Chrest., Eree et En., Richel. 375, f° 1"'.)
Toz les osles roche e solace,
E tuz les encolf e enbiace.
(Dit (luBesaut. liichel. 19o'2ii. f 110 ï°.)
— Passer autour du col :
Bien lesenchauce Hervis li baichelers,
El poÎD» le branc et l'escu encolé.
I.Les Lùh., Uichel. 19160, f 38=.)
El poing le branc et l'escut encollé.
(Ib., f 7I^)
Je TOUS prie, aydez a m'encoller ceste
louaille. — I pray you, helpe lo put the
towell aboute niy necke. (Palsgrave,
Esclairc.,p. 676, Génin.)
— Fig., entourer :
Et a aus deux bouts de la dite nef, a
chacun, un paon assiz sur une terrasse de
vert, encolez autour d'une couronne d'ar-
gent doré. (1120, Pièces relut- au régne de
Ch. VI, t. II, p. 364, Dùuël d'Arcq.)
De colonne plus grande, et aossi encolee.
(ScEVE, ilkrocosme, ni, éd. 1S62.)
2. ENCOLER, V. a., coller ?
Ledit compaignon (peintre) sera tenu
achecter et avoir agréable ce que les mi-
nistres lui ordonneront par escrint pour
faire son dit chef d'œuvre; et fera faire
son tableau de bon boys bien sec, et sera
encolé et blauchy bien et deuement, et
puis pourlraict et esbauchéde coulleurs a
hi.yle. (1496, Ord., xx, 564.)
ExcoLEURE, eucouleure, encolure, s.
f., isthme, détroit :
C'est comme une langue ou une encou-
leure de terre assez raisonnablement large.
(Amyot, Vies, Alex, le Grand.)
Il se nieit a vouloir fermer de muraille
Vencouleure de ceste demie isle. (1d., ib.,
Crassus.)
Vouloient tous que l'on se retiras! au
Peloponese, et que l'on assemblas! toutes
les forces de la Grèce au dedans de Ven-
coleine d'iceluy. (In., (6., Themistocles.)
Vencoleure de ceste péninsule. (Langue,
D/sc, Bâle 1387, p. 433.)
Se disait encore au dix-septième siècle :
Eacolure, istlimi', détroit de terre. (Mo-
NET, l'arallele des langues, Rouen 1632.)
Encoleure de terre ou de pais. (Duez,
Dict. fr. all.-lat., Amsterdam 1664 )
Encolure, isthmus. (Fr. Po.mev, Dict.
fr.-lal., 1664.)
ENCoi^LECTuuE, S. f., coUet ;
Faire une encollecture au col et plusieurs
aultres pièces qu'il convient faire et res-
souldre. (Procès de condamnation et de ré-
habilitation de Jeanne d'Arc, publ. par J.
Quicherat, t. V, p. 223.)
ENCOLORER, -ourer, encoul., anc, v.a.,
colorer, relever la couleur de :
Si vil .XXX. galies isnelement noer.
D'une voiles moult blances, nus hommes ne vit
(sa per,
A une crois vermeille por raex encolorer.
(Chev. au cyr/ne, 1, 2530, Hippean.)
— Fig., présenter sous un aspect favo-
rable :
Si escripsi la comtesse au roy engles
lettrez moult alleclueuses. ensi que bien le
seult faire, et messires Gantiers de iMauny
ossi pour mieux aprouver et eticoulourer
les besoingnes de la damme. (Fboiss.,
Chron., Il, 402, Luce, ms. Amiens.)
Ces cappittainnes, pour encoitlourer et
enbellir leur guerre, euvoiierent de par
yaulx tous certains messaiges deviers le
roy dan Piere d'Espainyne, que il volsist
ouvrir les pas de son royaumme et aminis-
trer vivrez et pourveances as pèlerins de
Dieu. (1d., ib., VI, 336, Luce^ ms. Amiens.)
— Encoloré, part, passé, coloré, qui a
de vives couleurs :
Plus fresche, plus encoloree
Que n'est la rose quant est née.
(Ben., Traie, vas. .Naples, t° S'-)
Et si ert pins encoloree
tjue n'est en mai la matinée
Uose de novel espanie
Quant la ro>ee l'a moillie.
(Perceval, ras. Berne 113, f 993.)
Li plnsors sont si enfumées (taiges)
Que toutes nont enculorees.
(Eteocle et Potin , Kichel. 375, f° 50''.)
Une puciele i vint qui ert encoloree.
(.Itoum. d-.Ui.c, l" 5iS .Michelant.)
Et ce li avenoit moult bien
Qu'ele iert .1. petit esploree ;
S'en fu plus bel encoloree.
(Dohp., 944. Bibl. elz.)
Le vis et encoloré.
(Je,in Erart, Chans., Richel. 844.)
Abat sa guinple de son nés, si li pert li
vis qui moult ert fres et encolures. (Arlur,
ms. Grenoble 378, f» 93^)
Roze ancohree.
(Les .XV. Joes N.-D., ms. Troyes.)
ENcoLORiR, encoulorir, encoulourir,
v. n., se colorer :
As chiefs des r.-iims cressent blez, rever-
dissent prez,flurissent e enrolorisscnt fliirs
{Secr. d'Arist., Richel. 571, f° 131=.)
— Encolori, part, passé, coloré, qui a
de vives couleurs :
Maint hranc d'acier de sanc encolnris.
(Lei Loli., ms. Berne 113, f 24».)
Sor le vert herbe enalorie.
(Perceval, ms. Berne 113, i" 110*'.)
Targe a or encoutorie.
(Raum. ifMi.i-.. C 31^ Slicheiant.)
Blanche a la char, clere et encotorie.
(IIerb. Leduc, Foiilq. de Candie, Hichel. 25518,
f» 128 t".)
Au bien hasler fiert Auberi el vis,
Del sanc vermeil fu tons encoulniiris.
(.\uberi, p. 9, Tobler.)
ENCOLPAMENT, VOir ENCOLPE.MENT.
ExcoLPEMENT, - olpamenl , - orpe-
mer.l, - oupemenl, s. m., accusation, faute,
crime, tort :
Et qui puet penre jugement
Sens respon»i del enconpemrnt.
(l'ionmcnl, Richel. 792, f» 45'.)
Sens re.-^pondre à'encorpement.
(Ib.. Richel. 15101, C 10G^)
Et qui puet faire jugement ?
Sanz responJre lYcncntpamenl.
(Ib., Richel. 333, f" 38».)
E.MCOLPER, - oulpcr, - iilper, encorper,
- eir, - ourper, - urper, - oper, - ouper,
- uper,- onpper, anc, verbe.
— Act., accuser, inculper :
Que nuls uem ne puscet esire encolpet,
si cil non chi dreit i ad. (Connu, du xil° s..
Cérémonial d'une épreuve judiciaire, Bibl.
de l'Ec. des chartes, 4» sér., t. 111, p. 236.)
Ki de forfait fust enculpeiz.
(Brut, ms. Munich, 4163, Vollm.)
Por ce ne doit nus hom blasmer
Autrui alTaire a'encolper.
(Marie, Ysopet, Richel. 19132, 1° 18''.)
Et il en eut puis apellez
iNe de traison encovpez.
(Flurimonl, Richel. 792, f^ 45'.)
En cort en seroie hiasmez
Et de traison encorpe^.
(Ib., Richel. 137i;, f -li''.)
Hoc Venciipa li reis gentils
De quantque il aveil mcspris
Envers lui.
(Conguest of Ireland, 2637, Michel.)
Cui eschevin encouperout par droit en-
coupes sera et cui il en delivn ront par
droit délivres sera. (1211 , Chartre de
Louis , fils aine de Pli. Aug., pour les
Bourg. d'Arras, TaiUiar.)
Et Vsengrins a droit Vencope.
(lienart, I, p. 183, Marlin.)
N'ariies garde de ce jour en av.int.
Se traissoos ne vous va encouponl.
(Iluon de Bord., 1211, A. P.)
Ore poez avant passer
E un autre jovcue encasser
De vos paroles, se beau vus est:
Del encHper estes tut prest.
(CuAHURV, Petit plct, 241, Kocb.)
Mains gentiz bon est a tort eacorpez.
(Caijdon, 381, A. P.)
Me voles d'un blasme encoper
Dont je me sai bien descoper.
(Durmars le Gallois, 14315, Stengel.)
110
ENC
ENC
EiN'C
Bian frère, a toi me faz coafes,
Encorpé sui d'uo aalel fes,
Taot ai ea teotation
Que j'ai lait fornication.
(Kt« des Pères, Richel. iSlll. f -l'.)
Encorpez siti d'un autel fes.
(là., Ars. 3641, f» 2=.)
Ainsi par sa folie enconrpe
Celé qui n'a el meffet conrpe.
(Compl. d'amour, Richel. 8,37, f" 362'.)
Quatre viex hommes debrisies
Que défaut de force encoupoit.
(GuuiiT, Roij. lign., yoil. W. et D.)
Des faus cas dont 1: mauvais envieus
l'encorpoient sauz raison. {Chron. de b.-
Den., ms. Ste-Gen., f» 33".)
De quel larrecin m'encorpes tu donques?
(16., f° 45".) P. Paris : m'encoulpes tu. ?
J'ainme trop mieus estre encoupee
Que ma Jam e en fost diffamée.
(Couci. 3639, Crapelet.)
El prie pour ma coupe
Qui encor me griere et enconpe.
(mal. de S. Greg., ms. ETrenx, r> 130''.)
Mais qui bien se gardast à'estre plus encoupee.
\Ch. du Honssigneut, f 4'', ms, Avranches 241.)
Elle estoit encbainte; et en encoupoit on
plus de ce fait le sif;nHur de Morteuier que
nul autre. (Froiss., Ckron., I, 83, Luce.)
Me pourroyeut encourperàt: vice. (C'îist.
DB Piz., Charl. V, 2° p., ch. 18, Michaud.)
Ne soit nuls qui encoulpe autruy que
moy. {Trahis, de France, p. 22, Chron.
belg.)
L'iniquité des vicieux prestresn'encouipg
en rien l'iuiuiunité des saincts temples.
(A. Chart., l'Esper., OEuv., p. 308, éd.
1617.)
En enculpant la pucelle. {Hist. de Gilion
de Trasignyes, p. 151, Woll.J
— Réfl., se rendre coupable ;
£t celle qui ne s'encouppa
Le mond coupable descouppa.
(Anii Clauiianus, Kichel. 1634, P -21 y".)
- Encolpé, part, passé, accusé, et covi-
pable, trouvé coupable, en faute :
Mes cil doit estre moult hais
Qui est de tel blasme encoupet.
(GoiLL. i,F. VitiiER, Andrieu Contredis, ap. Maetiner,
Allfr. Lieder, p. S5, et Romv., p. 383.)
Il ne se deffendit mie,
Car il se sent encopes.
(HUET nE \.\ Fr.RTÉ, Poët. fr. av. 1300, III,
1135, Ars)
Enco'ipes.
(Id., Richel. 12613.)
.... Quant el se sentent
De quexque forfait encolpees.
(Rose. 18338, MéoD.)
Entouppees.
(M., Vat. Ott. 1212, f» 135".)
Furent trouvez aucuns qui estoient en-
curpez de ces choses qui erent défendues.
(G. DE Tyr, IV, 22, Hist. des crois.)
Por demostrance qu'il n'estoit pas an-
carpez dou pechié. {Vie saint Brece, Ri-
chel. 988, f» 237".)
Et celui cui on troveroit encorpeit li
treze le doient faire ajourneir dedans brief
jor. (Mai 1.3U0, Cart. de Metz, Bibl. Metz
751, f» 4 r«.)
Encoupes de fausseté et de trahison
(Froiss., Chron., III, 38, Luce.
Et seroye joyeux que du fait ne feussiez
encoulpee, dont Lucion vous mect sus.
{Hist. de Gilion de Trasignyes,^. 152, Wolf.)
A tort estoit encoulpee. (Gérard de Ne-
vers, II, XVII, p. 82, éd. 1723.)
— S. m., l'accusé:
Li amis de Vencoupé volt son ami excu-
ser. (Kassidor., ms. Turin G II, 17, f''35 v».)
ENCOLPEUR, - upeur, s. m., celui qui
accuse :
Si plai funt en la curt le rei, ço est a
saveir en Hustenj;, et Vencupeur nu me
testemonies devant défense, ices testemo-
nies sant perduz par la lei de Luudres.
{Lois de la cité de Lond., Brit. Mus. add.
14232.)
ENCOLPOIER, - pier, encoup., v. a.,
accuser :
l't celle s'esbahist, un poy se hontoie.
De la honte qu'elle ot tout le vis l> rougoie.
Et con plus s'esbahist, el on plus Vencoupoie.
(Rester du Paon, ms. Rouen, f° 44 v°.)
Et pour ce qu'il mescreoit sa femme,
pour li piirgier ou encoupier, li fist bouter
le bras en la fontaine. (Compas, de la
sainte Escriture, Richel. 425, f" 153.)
ENCOMBATRE, euconbalre, anc, (s'), v.
rén., combattre :
Mes li seintisme ber
S'enconbati ades et par lui délivrer.
(Garnier, Yie de s. T/iom., Richel. 13313,
f 39 v'.)
Veant moi en a .il. ocis.
Ht demain ocira les quatre,
Se je ne truis qui s'anconbale
A lui por mes filz délivrer.
(Chev. au lyon, 3858, HoUand.)
Cors a cors vos enconbatistes.
(Parlon., 9246, Crapelet.)
ENCOMBLER, V. a., combler :
Et kant .\îois et Symeus ses peire virent
qu'il furent sor la chemise monteis, si se
redotereut moult durement que s'il afon-
doient qu'il n'afondexent en la mer, et ne-
pourquant a quilque poinne il passèrent
avant et monterereut sorlacostured'un des
pans de la chemise, et lors fu si encom-
fc[i]ee, que plus n'en i pot chavoir. (Si Groa/,
III, 363, Hucher.) Impr., ancombee.
— Enterrer:
Portez le corps (d'une femme morte en
accouchant) et l'enfant en celle mon-
taifîue si que elle v puisse estre encomblee.
{Miroir hislorial, Maz. 337, f» 247 v».)
ENCoMBR.\GE, - aigc, s. m., difficulté,
obstacle, empêchement :
La glorieuse Dame, ou Dix prist aombrage,
Ele me puist veiigier de ce mal encombrage !
[Chev. au cijgne, I, 933, Hippeaa.)
Forment doute ses homes que n'en ait encombrage.
(Enf. God., Richel. 12338, f« 45".)
Puis que son corps en propre personnaige
Fnl destourbé par ung fauli encombraige
De bault esploit de EVaples se chevir.
(Le Maire, Plaincle du Désiré, ç. 403, éd. 1348.)
ENCOMBHAXCE, - ancke, s. f., difficulté,
obstacle, empêchement :
Gardez moi A'encombrance.
(V A B C N.-D.. Richel. 837, f» ITO*».)
Sire, Dieus vous gart d'encombranche.
(J. DE CoNDÉ, dou Cheval, a le manche, ms. Turin,
f 34''.)
Qui dolent est ne sert que A' encombrance .
(Ch. d'Orlea.ss, Poé»., 1, 58, d'Héricaolt.)
Ja n'auroie an cner ire n' encombrance.
Se je a vostre amour poroie venir.
(Blond, se IVeelle, Chans., Il, ms. Berne 389.)
— Emprisonnement :
Que il alassent avant en ladicte enquesle
a la délivrance ou encombrance dudit Je-
han. (1349, Arch. JJ 78, fST v».)
ENCOMBRE,-«m6)-«, s. 01., lleu couvert;
représenté par un nom de lieu :
E tui i portent pels e croces
En la lande, suz Bel Encumbre.
La sailent e juent en le ambre.
(Tristan, t. II, p. 100, Michel.)
Cet ancien nom de lieu est mentionné
dans XeJoitrn. des Yisit. d'E. Rigaud, p. 17,
Bonnin.
ENCOMBREMENT, - cumbremcnt, - kun-
brement,engonbrament, angombremant, in-
gombremant, s. m., embarras, empêche-
ment, difficulté, inconvénient, mal, dom-
mage :
As Flamens croist .i. grans encombremens.
(Les Loh., Richel. 4988, f" ÎSO''.)
Ja n'i aarez encumbrement.
(.Marie, Lai d'Eliduc, 196, Roq.)
Quant li plusiir eotendentk'untquisl'^Hfrunér^ffieH/
L'arcevesques Thomas, mut en furent dolent.
(Garn., Vie de s. Thom., Kichel. 13513, f 30 r".)
Estroite est la voie, et cil qui esteir
welt est a encombrement a ceos ki welent
aleir avant et ki désirent esploitier. (S.
Bern., Serm., p. 567, Ler. de Lincy.)
Hai ! laisse, fait elle, com dur encombrement/
Tant por mon cheti cors sont eu tel mariment.
{Garin de ilongl., Vat. Chr. 1517, 1° 4".)
Li rois respont ; Signor, veez
Mon duel et mon encombrement .
(Dolop., 3367, Bibl. eli.)
Mes oignemenz est bons... por clapoirre,
por ru d'oreille, por encombrement de piz.
(RuTEB., l'Erberie, Richel 19132, f 89'.)
Ne puissent james mètre empeeschement
ne encombrement en nulle manière. (1296,
S. Vinc, n" 64, Arch. Sarthe.)
Tous autres encombremenz et empesche-
menz. (1317, Arch. JJ 53, f' 77 r».)
Sans nul engonbrament. {Voy. de Marc
Pol, c. IV, Roux.)
Por ce se gart chascun tiran
De non faire angombreman
A nus homs meudre de soi.
{Hercule el Phiicminis, Richel. 821, f 2''.)
Qe il le gart de ingombremaul.
(/*., r'3'=.)
— Emprisonnement :
Comme Perrot Queveron de la petite
pree eust esté pris et mis en prison nostre
très chier et très redoublé seigneur Mons,
de Valois a Gaillefontaines pour la soupe-
çon de la mort et de l'occision Mons.
Jourdain le Françoys, prestre de la pree.
Et sur ce nous,vouîans garder la coustume
du pais, a nostre entente eussiens entendu
a la délivrance ou encombrement faire du-
dit Perrot Queveron. (1320, Arch. JJ 60,
1» 5 r«.;
ENCOMBRER, - cir, - umbrcr, - onbrer,
ancombi cr, ancumbrer, ingombrer, verbe.
ENC
EN G
ENC
Hi
— Act., charger, embarrasser, gêner ;
Se li diables nos viielt encombrer par
pecié. (Maurice, Serm., Richel. 13314,
f» 15 r°.)
Il se délivra ainsi et de sa femme et de
sa mesnie et des choses qui encombrer le
peussent, pour passer plus delivrement
par la terre que li Turc tenoient. {Trad.
fr. de Guill. de Tyr, ms., 1» lOO.ap. Cappe-
rounier, Gloss. de S. Lotiis.)
Et d'iceux cent souz de mançois de rente
il chargent et encombrent celé dite pièce de
vigne. (1292, l'Epau. Arch. Sarthe.)
Et chiescune (chose) por le tout le dit
vendors charce et encombre a touz jourz mes
de la dite rente. (1324, Beaulieu, ib.)
Tant iron aprez li que il li mesquerra
On que aucun nieffet son cors enc^mberra.
{Doon de Maîence, 3419, A. P.)
— Absol. ou neutr., paraître lourd,
peser :
A haute montée le fai.x encombre. (H.
Est., Prec. du long, franc., p. 304, Feu-
Sère.)
— Act., en parlant de choses morales,
gêner, charger, souiller, entacher :
Par nul aveir ne volt estre encombrez.
{Alexis, st. 19**, xi* s., G. Paris.)
Las, malfeJnt, com esnies encumhret.
{16., st. 124".)
Si cum pecchiez Vencumbretf
L'anme de lui as vifs diables dunet.
(Roi., 36iG, Mûller.)
Mes tôt ades a sei les lire
La vaine gloire et le délit
De cest mnn'le, qni les ocit,
Et qni les plus sages enconbre.
(Gdill., Besl. div., 300, de .\ptalos. Hippean.)
Li hom sages eschive délit por ce que
il encombre et eœpesche l'intellect. (Brun.
Lat., Très., Il, 37, Chabaille.)
Quai peçé nos ingombre.
{Honcev., ms. de Venise, Romv., p. 12.)
Les biens vons dirai et le nombre
S'a nombrer Sathan ne m'encombre.
(Eglis. et monast. de Paris, p. 27, Bordier.
Las, trop ay esté foie fanie,
Dont j'a^ monlt enconbree ra'ame.
(Pass. N.-S., Jub., Uijst., Il, 145.)
L'omme encombre le mariage de sa
femme quant il fait en quelque manière
qu'elle en est dessaisie. {Coust. de Norm
f° 192 r», éd. 1483.)
— Empêcher, faire obstacle à :
.V ton service faire nnle riens ne va' enconbre ;
Mius aira jon ten service que par la calor orabre.
(Roum. d'Alix., t° ■19'', Michelanl.)
Ke ceste devise n'an soit de niant ancom-
bree ne ampechiee. (Mars 1288, Testam.,
S. Sauveur, Arch. Mos.)
Se aucun en après vodra encombrer ou
aler encontre cest saint commandement.
(1294, Stat. de S.-J. de Jér., rouleau, Arch.
Bouches-du-Rhôue.)
— Réfl., se charger :
D'iceste honor ne m revoil encombrer.
{Alexis, st. 38', xi' s., G. Paris.)
Mes pnr ço ke nus péchâmes
E de pechié nus encombrâmes
Le nos estut espenir.
(MiBiE, Pury. de S. Patrice, Richel. 25407
I» 117^)
Qai se aqnite ne se encumhre.
(Prov. det Vilain, ap. Ler. de Lincy, Pror.)
— Act., en t. de coût., hypothéquer :
Cestui dons et transpors des héritages et
censés dessus warantir a tous jours maix,
se nous les aviens aillours encombreit.
{1409, Hist. de Metz, iv, 665.)
Des ce que la femme est en la poosté
de sou mary il peut faire a sa volunté
d'elle et de ses choses et de son héritage.
Et ne peut riens vendre tant comme il
vive ne encombrer en derrière de luy que
il ne puisse rappeller. {Coust. de Norm.,
f° 192 V", éd. 1483.)
— Passer avant, être prélevé sur :
Et nulles nultres sommes ne puent sa
somme devant dite encombrer, ne n'en de-
vons, par nous serment, hommes ne
femme entreporteir. (1282, Hist. de Metz,
m, 226.)
Il seroit enchaus en la somme ke li Treze
desus dis i aroit mis, et en seroit cil Treze
creus, et la leveroient et doubleroient, par
lour sairemens, li maistres eschavius, et li
Treze, et li conte juriet de Mes, tout ades
de jour en jour a la requeste dou dit Treze,
tant ke les cens seroient paiees de cens
qui aroient delaillit de paiement, ne autres
sommes ne poroient les ancombreir. (1287)
ib., III, 232.)
Ne autre sommes ne porroient ceste en-
combreir. (1294, ib., p. 238.)
Se nulz des eschevins ou li maistres
eschevigz eschoient en nullez de ces
sommes dessus dittes, li trezes les doient
leveir tantost qu'il y seront escheus... que
.nutres sommes ne autres choses nullez ne
puient ne ne doient ces sommez encom-
breir. (Vend. av. S. Sim. S. Jude 1315,
Cart. de Metz, Bibl. Metz 751, f» 13 v«.)
Ne autre somme ne autre damaigez ne
porroient ces sommes ne ces damaigez
encombreir. (1388, ib., f» 20 r».)
Autres sommes ne aultrez dompmaiges
ne pouroient celles sommes encombreir.
(1431, //(Sf. de Metz, V, 235.)
— Encomfcr^ part, passé et adj.; marmgc
encombré, dot que le mari a aliénée, hypo-
théquée ou non du consentement de sa
femme. (Brus., Vs. des Fiefs, p. 932.)
Le bref de mariage encombré avait pour
objet de remettre les femmes en posses-
sion de leurs biens ; assimilé aux actions
possessoires, il devait être intenté par la
femme ou ses héritiers, dans l'an et jour
de la dissolution du mariage.
E jura ladite Juliane, que en ladite pièce
de terre aucune chose ne reclamera jaines,
ne ne fera réclamer ne demander par li ne
par autre por reson de doaire, de mariage
encombré, ne de don por noces. (1286,
Abb. de S. Georg. de Rocherville, Arch.
Seine-Inf.)
Renoncha a tout douaire et mariage en-
combré. (1318, S. Taurin, Périers, Arch.
Eure.)
La dicte dame renoncha a tout douaire
ou de mariage encombrez. (1316, ib.)
— Encombré se disait au sens mor. pour
signifier embarrassé, indécis:
Lors s'asist l'empereres pensis et encombres.
(Fierabras. 1863, A. P.)
— Et fatigué, ennuyé :
Car g'en seroie toute lasse.
Et vous d'oir tous encombres,
Aios qae ges eusse nombres.
(Bo.se, 14108, Méon.)
1. ENCOMBRiER, enconb-, ancomb., an-
conb., encombrer, encvmbrer, engombrier,
s. m., lieu obstrué, de passage difficile, et,
par extension, difficulté, embarras, mal,
'nconvénient, donjinage :
Jhesns lor doinst et mal et enconbrier.
{Les Lob., ms. Berne 113, f° e"".)
A son chevet trouva nn branr d'irier.
Li glous le prent, Diei li doinl encomhrier!
(Car. le Loh., T chans., II, P. Paris.)
Tel fais a suffrir li estnet.
Ne Iruis lisant c'nnc chevaler
Peost passer tel eiicrmltrer
Suz cet senz eslre mort u pris.
(Ben., D. de Norm., II, 85?, Michel.)
Des lor doinst encumbrcrs.'
(P. HE Thaun, Resl, 488, Wright.) Impr. encum-
breres.
Si grant e si plener, si mortel encnmbrer.
(ID., i*., 963.)
Maegans crei les lansengiers,
>e sont qui fust ses encumbriers.
{Brul. ms. Munich. 3657, Vollm.)
Ki Deu doinst ni mal(e| aventure
Va dur encnmbrer de sa vie !
(Tristan, t. II, v. 11, Michel.)
Ci vient li rois Kallemainne au vis fier
Por vos jeter de cest grant enconbrier.
(Raimb., Ogier, 10'231, Barrois.)
Pèlerin, frère, Diecs te gart A'ancombrier.
(R. de Cambrai, Richel. 2493, f° H8 v°.)
Aprez cel jor li crut grans encombriers.
(Joiird. de Blanies, 32, Hoffm.)
Ancor destruira il Hardré et Beranger,
f't ceuz de Morillon cui Dex doint enconbrer !
(Partie, xiii, Martonne. )
Et prie Damedien, le verai justicier,
Qu'il lor enfans garisse de mort et A' ancomhrier ,
{Gni de Bourg., 604, A. P.)
Et puis l'ai commandé a Den le droiturier,
Qn'i desfande son cors de honte et i'anconbrier.
U'ioov., 174, A. P.)
Pour trelonl le engombrier
Che aie de mien cuisin.
(Prise de Pampel., 304, Mnssafia.)
Qne cîz maux et ciz encombriers
M'est venuz par enchantement.
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, i' 94'.)
La peine e le grant encombrer.
(Un Cbir. e sa dame, ms. Cambridge Corpus 50,
f» 92'>.)
Tu vairas Innlancombriers et tant anuis...
(S. Graal, Richel. 2455, 1° 90 v».)
Fist faire un pont de nés pour passer
et rapasser sanz enconbrier. (Chron. de
S. Den., ms. Ste-Geo., 1» ^18^) P. Paris,
encombrer.
Plus de mil Turs, Dex lDrdoi[n]8l engombrier/
(Roi., ms. Chàteanroni, f° 66 r", Meyer, Rec,
p. 232.)
E Irnhent molt mais pas e encombriers
De ronces e d'espines e d'aiglentiers.
(Ger. de Rossill., p. 3.S7, Michel.)
Car se te conseilloie que tu preisses femme.
Et il l'en avenoit encombrier ne diffame.
Bien sai que maudiroies souvent mon cors e
Im'ame
(Dit de Ménage, 78, Trébntien.)
Et estoit avis au peuple que il estoient
quitte d'un encombrier et délivre d'un
pesant faix. (Fhoiss., Chron., 11, 91, Kerv.)
112
ENC
ENC
ENC
Je dois bien maldire le jour de ma na-
tivité quand par mnv receve? aninnrd luiy
si mortel encombrier. {Girnrl rie BossiUon
ms. de Beauue, éd. L. de Montille, p. 113.)
Il ne venu pas que périssiez
Ne que point A'euconkrier aiez.
(g™ des Trois Boyi. Jnb., Mysl-, II, Hl)
Car on doit maudire la bonclie
Qui fait a son corps encomhrier.
(Greban, Hhjsl. de la Pass., 2-25I.10, G. Paris.)
Venus sommes du Vau de Vire
En pellerinase a Saincl Gire.
Jésus nous Rard d'ciicomlirier !
(Chans. tiorm., éd. l. du Bois.)
Entre bouche et ciiillier vient souvent
encombrier. l'our encombrier, aucuns disent
destourbier. (H. Est., Precell., p 22b, Feu-
gère.)
L'ame bien préparée contre la mort, la
superstition, les douleurs et autres encom-
fcWers de riiuniaine nécessité. (Mont., Bss.,
1. III, c. 7, p. 91, éd. 1595.)
Ils s'assujelliront a un million d'encom-
briers pour se farcir la panse. (Cholieres,
Matinées, p. Si, P. Lacroix.)
2. ENCOMBniER, adj., qui embarrasse,
qui gêne :
De fin cristal, de bericle céleste.
Toutes en toy se treuvent les verrières,
La on prossenr de maliere terrestre
Ne paratlaiut pour y faire moleste.
Ne pour y raeltre cmpraintes eucomhrirres.
(C. CHASTF.LLA1N, EpiMrc à Mail Oisli-l. VI, 140,
Kervyn.)
ENCOMunisiEn, V. a., briser, fatiguer
extrêmement :
Je ne pris pas u. rini-ereles
Vos siaumca ne vos misereles,
Nés li parler tout m'encomhrise.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f» 83'.)
ENCOMBROisoN, onc, engonbrcson,^. f.,
ciiipôchement, obstacle, embarras:
Le conduiront qu'il n'ait aiicoml'rnison.
{Us Loh.. Ricliel. 16-22, f 285 T».)
Relonrnies ver la ville, che plus cngovbresoti
Ne vous ve list di>s plaies.
(Prise de Pampcl., 12-2o, Mnssafia.)
ENCOMBUos, - ons, - cus, - eux, - us,
cmc, adj., qui embarrasse, qui arrête par
les difflcullés qu'il présente, fâcheux :
Mais pur les paluz enpaistros'-s,
Granz, parfundos e enconihrnips .
(Ben., D. de ^nrm.. 11, GG93, Michel.)
Uns dccevanz, uas faus, uns reis.
Cil qui est sire des Pane s,
Nos a mult malement bailliz.
Si en signiez e si tiaiz
Od aventure dnlerose
Qui trop nos par tu encoml/nise.
Que dol rcsne nos a sevrez
E mortelment descriiez.
(lD.,i*., 11, 1G91.)
E je qui nuit ne jor ne fin,
Qui si trois eucomhros latin.
Se je i inesTaz n'est pas merveille.
(lD.,i*., II, 26530.)
S'est ore mult encombras l'afaire.
(Id., ib.. 29061.)
A Estanfort fu son repaire
Apres cest encomhros afaire.
(Id., ib., II, 39063.)
Lors va tout pendre a nng crochet,
El vest sa robe séculière
Qui mains encomhreme li erc.
Si cum il alast karoler.
(Hose. 19G3i, Méon.)
Mais quant perte s'avient on d'-slroit encomhrous
N'en plort pas, ainz penl bien comment il soit res-
[cons.
{Parlait.. Richel. 19152, f» 173°.)
Mnlt ot el parlement quereies
Mnll de vielz et mull de noveles,
Mnlt en mannit de eiic'imbroses
E de fli'res et de orjoilinses.
{Esloire de la guerre sainte, Wl. Chr. 16S9,r2».\
Ton hurlement et ta voix enrambreu'te.
(Ad. des ApasI., vol. I, P 3^, éd l'iST.)
Et occyrent deux des archiers du seigneur
de Chaùmont lesqiielz s'estojent mis a
pied pour entrer dedans une place emcom-
breuse ou esloyent lesdits Suyces. (J.
D'AUTON, Chron , liichel. S08I, f°'38 v.)
Chemins encombrevlx.{li>., ib., f° 121 r".
Yoslre Pallas devoit helijqnense déesse
Pestourner ce meschef de vous, sa forteresse:
El calme vous parder d'^wrow/'rf?/.r accidens.
Puis qu'elle a bien dai.ré se relir( r dedans.
(R"B. Gar.s., Hippol.. I, 1.)
— En parlant de personne, gênant, fâ-
cheux :
Je vous treuve si pnramWeuse,
Si grevainne et si ennniense.
(Rase, ms. Corsini, 1° GO''.)
Je la treuve si enconhrense.
(Ib , Richel. 15T3, f ni"".)
— Emb.irrassé, gêne :
Face portoit triste, palle el nmhrense.
Sa contenance esloit foute enenwbrejise.
(J. BoucHET. KMe Dame, f» 2 r», éd. t53fi.)
ENCOMMENÇAILI.E, -Saille, cnconi ., cn-
cotim., s. f., commencement :
Encoumensailles de los leurs travaills en-
sera en les lahernacles de Cham et prist
son peuple corne berbis. (Psaut., Ricliel.
1761, f» 09 r".)
Rois Feliloe d'Anlîoche
Qui a destrier qui pis ne cloche
Conduist la première bataille;
Estre veut a Vencammençailte.
(FtonanI, 3029, Michel.)
Comment se fait encommensnille a estre
dicte f)iromm('nso(/(e et non autrement?
(G. DE Char.vy, Lie. de checal., ms. Brux.,
f 49 r».)
ENCOMMENCE , - omence, anc, s. f.,
commencement :
A'Innc i ol cstor, n'ot tel jnsqn'en Valance;
Maint barons i chait toi mors sans penitance.
Et Franc viendrenl poignant .il. m. a Vaneomence.
(Ren. de Monlanb., p. 370, Michelanl.)
ENCOMMEXCEJIBNT, encomencement, en-
commancemenl,encommansemant, encoman-
ccmenl, enrommensement, encoiim., encou-
menssemenl. ancoii,m., ancom., s. m., com-
mencement :
Nos faisons ui, chier freire, Vencommen-
cernent de lavent. (S. Berx., Serm., Com-
m. de l'Av.)
Ci ol mal ancomaneemani .
(Dolap., 8172, Bibl. elz.)
La veriteit li aitconleie.
Si cora la chose fut aleie,
La fin et i'ancomancemenl.
(Ib., 1O007.)
Davaut Vencovvv an semant de tpz les
eaiges. (S. Craal, Ricljel. 2453, f» 25 v«.)
Le saint esperit est eternal et sans en-
coumensement. (PsaMf., Richel. 1761, f" 186».)
Sans enconmenssemcnt. {Ib.)
Prierai li a l'encnmmeneement
De ma chanson qu'a ami me retiengne.
(.Chans., Poel. fr. av. 1300, t. 1, p. 83, Ars.)
C'est li anromancemens don Caton. (Ms-
Berne !I8. 1»83'.)
En Vencommencement du monde. (Joinv.,
SI Louis, xc, Wailly.)
Ta vois a Vencammenrement
De l'enfant, quant au monde vient
En vie, monlllie en devient
Premiers la mère et puis li pcres.
(Watriquet, li Tournais des Dames, 292, Scheler.)
A \'ancommencempnt de leur création.
(1.144, Areh. JJ 75, f" 34 r».)
Quailre moles pour les diz molins que
nous metous a Vencomenceirenl d'iceix.
Q
(1360, Ch. des compt. de Dole,- , Arch.
Doubs )
En Voneommencement. (i's.,xxxviii,Maz.
798, r» 102 V».)
Depuis Vcnrommencement de vendenges.
(1379, Ord., vi. 378.)
Sera tenus de rendre en la fin desdites
années autant de pièces des vignes bien
laides .. comme nous lui en baillons a
Vencommencement et entrée de ladicte
ferme. (1380, Bail d ferme, Arch. MM 30,
f» 172 r".)
Premièrement je feray homme
A ['encommancement, c'est la somme.
(hesurr. N.-S.. Jub., Mysl., H, 317.)
A IViiromtieMeiwrwtde ladite foire. (Coust.
des foires de Champ., ms. Caill., Bibl. Pro-
vins.)
Pourtant que Herode des son encom-
rnenccment lui avoit eslé grant amy. i^An-
cienn. des Juifs, Ars. 5i 83, I» 1''.)
Le moix d'octobre fut be', des l'nncom-
mencement jusques a la fin. (J. Aubrion,
Journ , an lij'i, Larch.y.)
En Vencommencement de mars. (Id., ib.,
an 1482.)
Depuis Vencommencement de ceste guerre
jusques aiijourd liuv. (1.52.'î, Néyoc. ent. la
Fr. etl'Aulr., t. ll,"p. 617, Doc. inéd.)
ENcoMMENCiER, encoivencier. encom-
manrer, anromancier, enromecier, enchou-
mechier, encommencer, verbe.
— Neulr., commencer, prendre nais-
sance, prendre origine ;
Qpçte est li perfections de l'animal home
en Sun eslaiire ou del novice enromereant.
(ij E/iistlesiiini liernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, 1° 47 r".)
l,i rois li fisl faire silance.
Et li saiges bons aneomanee.
{Dolop., 7981, Bibl. elz.)
Qui ancomanse an tel manière, (ilerlin,
Richel. 7344, l»81.)
Jusque a nuef anz cncomancanz en la
fesie de la Maurieloine. (Venil. av. Sim. et
.lude apost., 1280, Oesans, Ch. des compt.
de Dole, cail. 44, paq. 44, Arch. Doubs.)
Des quelrs lettres les unes encommen-
cenf ; N.ius... (Offlc. de Toul, mardi av.
Divis. des apost. 1295, Arch. Mos.)
C'estnil alor< quand, les cbalenrs passées.
Le sale automne auj cuves va lonlant
Le raisin gras dessous le pied contant.
Que mes uoii'iurs ftireni enrommencres.
(l.A lioi.TiE, Sonnets, iv. Feugère.)
ENC
E\C
ENC
— Act., commencer :
Por ce puis bien la fraerre encommencier,
Uourd. de Blaines, 79, Hoffmann.)
L'en doit en son bon point le bien encommencier.
(La Chanlepleure, 46, Jubinil.)
L'uevre qu'il eurent enchoumechie. (Rom.
de Kanor, Ricliel 1446, f» 13 r'.)
Mais a temps m'en tairay, pour tourner
au premier propos, c'est a sçavoir de ce-
Iny de qui nostre matière est encommencee.
(Le Liv.des faicls du maresc. de Boucicaut,
1" p., ch. 8, Buclion.)
A Iheure que i'ay ceste matière encom-
mencee, j'aproche quarante cinq ans. (0.
DE LA Marche, Mém., préf., Michaud.)
Finir Ion œuvre ne.
(("l. Mar.. Opusc. à Kr. de Boarb., t. I, p. 238,
éd. 1731.)
Ils insistent en telle rage qu'ils ont ac-
coutumé, pour abattre la paroi qu'ils ont
ja ébranlée, et parfaire la ruine qu'ils ont
encommencee. (Calv., Instit., préf., éd.
1S61.)
Détestables bourreaux, parachevez eu
nioy ce qa'aeez cruellement encommencé
contre ce grand personnage. (Pasq., Lett.,
XVII, 2.)
Jamais n'eurent œnvre laissée,
Depuis que fiisl encommancee
Ceste malheureuse alliance.
(Grevis, les Esbahis, II, 4, Ane. Th. fr.)
Cela n'pmpeschera pas que nous n'ache-
vions ce que nous avons desja si bien en-
commencé. (TouRKEB., les Conlens, iv, 0,
Ane. Tb. fr.)
Les exécutions encommencees contre les
condamnez par lesdits juge et consuls se-
ront parachevées contre leurs héritiers.
{Edit du roy, nov. 1563.)
Par la depesche que Monsieur vous fait
présentement, vous cognoistrez comme
nous travaillons a parachever les choses
encommencees. (1=' fév. 1581, Lett. Miss, de
Henri IV, t. I, p. 354, Berger de Xivrey.)
Ce qu'entendons avoir lieu tant pour les
procès encommenrez qu'a encommencer.
(31 oct. 1587, Edft de Philippe II sur la
modération des rentes, xvi.)
Il poursuivit l'entreprise si bien encom-
mancee sur Rome. (Bhant., Grands Capit.
cslrang., I, x, liibl. elz.)
Est ce mal avancé la chose encommencee.
(DAcBiGjtÉ, Trag., IV, Bibl. elz.)
Le verbe encomynencer a été employé
par quelques ailleurs des xvil= et xviii=s.;
11 est vray (respond celle-l.i qui avoil en-
commencé ^e discours). (CagMefs de l'.lccou-
chée, 3" journ., Bibl. elz.)
On poursuivît la chose i
(La Fo-vt., Conl., le Faiseur d'oreilles.)
Il y en a eu de secondes (lettres), qui
désignaient mon père nommément, et qui
portaient que le procès encommencé serait
continué, fait et parfait et jugé, tant contre
ledit sieur de Lally, que contre ses com-
plices. (Lally-Tollendal, ifém. au Cons.
d'Etat, 2» p.J
11 est encore d'un usage habituel dansle
centre de la France.
ENCOMP.viGNiEu, cncump., V. a., ac-
compagner :
E od quels il seienl encumpaignié en l'ost.
(Rois, p. 63, Ler. de Lincy.)
Et doit la bannière du moins clouer
cincq blasons pour la encompaignier, et le
pennon troys. (Trajie des tournois, Richel.
1997, f 16 vo.)
— Hncompnignié, part, passé, accompa-
gné :
Garuis et encompaignes de grand mul-
titude de «enz. (1373, Reg. delà Gréneterie
du Chapitre, Arch. mun. Autun.)
— Qui est mis dans la compagnie :
Compains estes, car entresait
Estes a rani eneompaignies.
i&. DE Cambrai, Barlaam, p. 2S5, Meyer.)
ENCOMPLiR, - onplir, anc , v. a., ac-
complir :
Ce li doua grant vasselage.
Et mult granment en son corage
En sa vie vont encomplir.
(Wace, Brul, 8621. Leronx de Linc;.)
Quant son voloir n'tt enconpUst.
(Sle Thais, Ars. 3527, 1° 13'.)
Et autres pluseurs choses faire et ancom-
plir. (1385-86, Compt. des annivers. de S.
Pierre, Arch. Aube G 1656. f° 187 v°.)
— Infin. pris subst, faculté d'accomplir:
La vouleuté est en moy, mais Venconi-
plir je ne puis trouver. {Gast. Phebus, ms.,
p. 411, ap. Ste-Pal.)
ENCOiMPTER, V. a., tenir compte de,
prendre garde à :
Toute triste esloil en alant
Et a nul honneur acoulaut,
Ceste ci trop peu ^ncoiiiptjil.
(Anii Claudianm, Richel. 1637, T 42 r°.)
S'ilz monstroient semblant de tenir peu
compte d'elles, elles monstroient tout ap-
pertement de riens y encomp'er. (Louis XI,
Nouv., LViii, Jacob.)
ENCOMUNER, tnc, V. 3., avoir en com-
mun :
Ilest eslraungepurchasour, evus [diomz]
que ly ne les terres tenans unkes incomu-
nerent si noun de lour propres bestis.
( Year books of the reign of Edw. the first,
years xxx xxxi, p. 427, Rer. brit. script.)
ENGONCER, voir Enconser.
ENCONCHER, V. 3., équiper, arranger,
parer :
Enconché, tiemmed, drest, arrayed. Nous
voila bien enconché ; vre are fairly drest ;
we are even well bandied. (COTGR.)
ENGONCHiER,enc«nc/aêr, v. a., souiller:
Moult des bons juis ochioienl,
Et les Bains liens encuncbioient.
(Gaut. de Bellep. , J/ac/io*., Richel. 19179, f I2r°.)
— Enconchié, part, passé, souillé, cor-
rompu :
Il 11 donnèrent un buvrage enconchié de
poison, qui aveugloit tous ceulx qui en
bevoient. (J. de Vignay, Légende dorée,
Maz.1333, f'^ 73'.)
ENCONDUIRE, V. a.. Conduire :
Li jovencels les encondiiil
Dos c'a la nef, si entrent tult.
(S. Brandon, Ars. 3.t16, f lO.ïB.)
Piritheus tous uns et uns
Les enconduisi et enconvoie.
{Alhis, Richel. 375, f° 149'.)
Et Maugis li cortois les enconduil et guie.
(Ren. de Uonlaub., p. 97, Miohelant.)
ENCONGiNER, VOlr ENCOIGNIER.
ENcoNoisTRE, V. a., reconnaître,
connaître ;
Hoc troterenl dan Alexis sedant.
Mais a'enconnrent son vis ne sou semblant.
(.ileii.i, st. 23'', II' s., G. Paris.)
N'a gaires c'nn tel enconntii.
(Jac(j. d'Am., Art d'Amour., ms. Dresde, Kort.,
1760.)
ENCONREER, v. a., arranger, disposer :
Si enconreoit si Merlin totes les ores
qu'il venoit a li parler que... (Lancelot,
Richel. 734, f" 13».)
enconseilTjER, v. a., conseiller :
Et Dieus nos enconseiîîeroit .
(De Sainte Y^ahel. Richel. 19531, f° 117'.)
ENCONSER, - cer (s'), v. réfl., se ca-
cher :
Et declinoit très fort le soleil pour soy
enconser en Occident. (Fleur des hist., Maz .
530, f 40'.)
Le soleil ne se doit pas enconcer sur
vostre couroux ne yre. (/. de Saintré,
p. 37, éd. 1724.)
Cf. ESCONSER.
ENCONsiR (s'), V. réfl., se cacher :
Li espee entra ens es cuissieus et percha
le premier et le quisse ossi, et s'enconsi
en l'autre cuisse bien une puignie.(FROiss.,
Chron., V, 277, Luce, ms. Amiens, f° 10''.)
ENcoNsivRE, v.a., atteindre :
Li nostre les sivireut occiant ce qu'il
enconsivoient. (G . de Tyr, xviii, 21, Hist.
des crois.)
ENCONTENANCÉ, adj., qul a telle con-
tenance, telle prestance :
Une très débonnaire eibien encontenancee
damoiselle. (A. Chart., l'Esper., OEuv.,
p. 279, éd. 1617.)
EXCONTEOR, - eur, s. m., conteur :
Des espies ki i sn[n]t n'ert enconleur.
(Hnm, 2712, Michel. 1
ENCONTRAiRE, encontroric, adj.. ad-
versaire :
Trestnz i ferrunt communal.
Cent a pé e a cheval.
Sur la gent de Osserie
Ke nus furent enconirarie.
(Congiiesl of treland, 678, Michel.)
ENCONTRAL, S. 111., chose qu'ou ren-
contre devant soi, obstacle :
Lors si trueve si sa voie si mervilleuse-
ment délivre qu'il n'i trueve encontral ne
acopement. (S. Graal, Richel. 24394,
f» 59".)
— Rencontre, abordée :
Et fiert Gandin devant a lencontral.
(Auberi, p. 219, Tobler.)
ENCONTRANT, adj., quî Vient à la ren-
contre :
Obvians, enconlrans. (Gloss. de Salins.)
Tout plein de fureur, (il) dressa son che-
min tant qu'il pouvoit vers le bois, a l'in-
tention de venger son yre au premier en-
contrant. (G. Chastellaik, Chron., I, 248,
Kervyn.)
114
ENC
ENC
ENC
ENXOXTRARIE, VOlr ENCONTRAinF..
1. ENCONTRE, S. 111. ct f., rciicontre,
combat :
La Teissics fier encontre venir.
(Girh. de ileli, p. 48j, Slengel.)
?ious l'avons chy Ironvé, ponrlanl dist on soavenl,
Otte pis Taalt uns eneonires c'nns ajais qniatenl
(Chev. au ajane. 1-2883, licifT.)
Or, ont trouvé encontre mcrvelens et pesant
Tont sommes descoufy ly petit et ly prant
(/*., l-,3ï4.)
De .111. batailles fu l'nne outre,
Et les .H- souslinrent ['encontre.
(MocsK., Ckrott.. 21309, Iteiff.)
Car i'eneonireie Renj moult forment se dootoient
Wt de Cmll. d'Anglet., 215, Michel.)
Lors proia Dieu que d'encombrier
Et Je Vciic.onire a l'aversier
Gardast son frère el carJast lui.
(Yiedes l'rres, Ri.hel. 23111, f i''-)
Et fist un encontre si dur
Que les dames desour le mur
QuiJiereot Jiien qu'il fuissent mort.
{Rom. de Uam, ap. Michel, llut. des D. de Korm.,
p. 28i.)
Aler a ses encontre. (1337. Compl. de Va-
lenciennes, n» 8, p. 31, Arcli. muû. Valen-
ciennes.)
En Venconire, obviam. {Gloss. yall.-lat.,
Riche). 1. 768''.)
Entre cez deus os y avoil souvent dez
enœntrez. des Imstiuset des escarmuches.
(FROlSS.,C/ii'on.,llI,243 Luce.ms. Amiens.)
La ot de première encontre forte jouste.
(Id,, ib., V, 424, Luce, ms. Amiens, f» 122.)
Qui maine telle vie comme son estât le
requiert... tel sera asseuré de toutes malles
encontres. {Jnlern. Consol. ,11, iv, Bibl.elz.)
11 luy vint a Venconire a tout grant
gent. {Istoire de Troye la grant, ms. Lyon
823, f loi».)
Quant on les trouve c'est bonne en-
contre. [Lw. du nob. chev. J. de Mandemlle,
impr. à Paris, f» 39 V.)
Vous deussiez aller a ['encontre.
(Grebas, Uisl. de la pass., U1)3J, G. Paris.)
D'une telle fureur nous irons a Venconire
Qu'il sera mis en route.
(Biir, l'oemes, 1. VU, ilar. de Fr. roy daufin,
Lemerre, p. 321.)
— Chance, succéSj événement, aven-
ture, traverse :
Cist Hercules ot moult i'enconlrei.
Illose, Val. Chr. 1522, f" S9''.)
Et y aveuoil souvent tout ])lain d'aveu-
tures'et û'enconires aveutureulx. (Froiss.,
Chron., IV, 202, Luce, ms. .\miens.)
— Bon encontre, olianee favorable ; sorte
de salut pour souhailer du bonheur :
Sire, fait ele, bon e-icontre
Vons doint Diex et tôt lo deJuil
Qu'on puet avoir etjor et nuit.
(Mute sans frain, ms. Beriie 354, f» 35''.)
Dieu v.'us doyul bon encontre. — God
seude vou yood coiupauv. (l-'ALSGiliVE,
Esclairc.. p. 867, Géuiu.)
Encontre, bon encontre, sorte de salut. —
Good meeting'. (Du Liiez, An Introd. for
to lerne to speke frcnch trewiy, à la suite de
PALSGRAVE, éd. Géuiu, p. 918.)
— Mal encontre, mauvaise chance,
malheur :
El lo roy dist que mal encontre eust tele
moquerie." (.loïKV., 230, \\ nilly.)
l'ensant vous faire service, j'.iy Irouvé
mon mal encontre. (Lariv.. le jlo'rf., V, i.
Ane. Th. fr.)
Mai? le pauvre lourdaut laissa de mal
cnronlrc Innilier une de ses p.intoutles
(l'airain. (Taiutiieau, Second dial. du De-
inocritic, p. 333, éd 1602.)
— Put encontre, souhait do malheur ;
peut encontre figure parmi les injures per-
sonnelles que punissaient les coutumes de
Franclie-Conité.
— Conjonction des astres :
Astrologie, geonianee, ydromance, py-
roniance, experimens, supersiilions, aus-
pices, encontres. (Oresme, Divination, Ri-
chel. 19931.)
La science des presaipes et des encontres.
(EvRART nE Co.NTV, Probl. d'Arist., Richel.
210, f' 159''.)
La langue moderne a g.irdé le substantif
composé malencontre.
Nom de lien, Don-Encontrc.
2. ENCONTRE, - unlvc, unc, incontra,
prép., contre, envers :
Incontra Den biea si garda.
(S. Léger. 70, Diei.)
Li prince traiteruut pcrment encuntrc
le Seiguor. (/,ti;. des Ps., Cambridge, il ,
2, Michel.)
Encontre l'abé sus salit»
(.Percerai, ms. Mons, p. lo', Polvin.)
Ja n'en iré encontre vos.
(Renaît, 4051, Méon.)
Se je aloie anr.onire cez covenances.
(1239, Ch. de J. de Joinv., Arch., Mus.,
vit. 42, u'^ 230.)
S'om entreprant encontre cest chartre.
(1233, Cbup. de Metz, Sancy, 1, 2, Arch.
Meurtlie.)
Envie el haine sont nées avecques Fran-
çois encontre ta maison. (G. Chastellain,
Àdo. au duc Charles, vu, 308, Kervyn.)
Mais Memmius eu ayant despit tourna
sou courroux encontre luy uiesme irritant
le peuple. (Amyot, Vies, Lueullus.)
Tu mesprisois les bommes dont l'audace
Est trop cruelle encontre nostre race.
(Uo.<s*nD, l'oés. cit., p. 196, Bccq de l'ouquières )
— Être encontre de quelque chose, s'y
opposer :
Se mon règne fust de ci mi ministre
fussent encontre de ce que je ne fusse livré
a la poêlé desjuis. (La Passion, ms. Dijon
298, i" 177.)
— Adv., en face, à l'encontre :
Encontre voit li LoUerens Garins,
Mais la roine onques mot ue li dist.
(Les Luh.. ms. Berne 113, i^ 210''.)
tlt la reiae li estant
Ses bras encontre, si l'embrace.
(La Charrette, Vat. CLr. 1725,
f° i\^.)
Quant li haus cm sot la noviele
Des reliques, moult li fu biele.
Son 01 lîst encontre poi'ter
Par créance et pour coulorter.
(.MoDSK., Citron., 11316, ReifT.)
Il fu encontre molt durement, (ia 'Vie S.
Nicholai, .Monmerqué.)
Sein? plus faire encuntre. (1237, Para-
clet, Arcli. Somme.)
Est il rien c'on penst avoir
Qoi peu^t encontre valoir
Et voD^ pirir ?
(Mir. d'Amis. Tb. fr. au m. à., p. 2S9.)
Morvàn, encontre, contre, malgré.
ENCONTRECOREMENT , cncuntrecure-
ment, s. m., course :
De la suvreuitet del ciel li eisemenz de
lui, e li encuntrecuremenz de lui desque a
la suvreinitet de lui. (Liv. des Ps., Cam-
bridge, xviii, 6, Michel.)
ENCONTREDIRE, eiici/tifre., V. a., con-
tredire :
ÎV'en aveit nul de snn empire
Ki les osast encnntredire.
(CuARORV, Set dormans, 225, Koch.)
ENCo.NTREDiT, encuntrc., s. m., con-
tradiclion :
Seni nul encnntrcdit
Pur voir est espruvel.
(P. DE iHAiN, Cumpot, 2502, Mail.)
1. ENCONTREE, S. f., rencontrs :
Bessa le cbief a icele encontree.
(Li Coronn. Looys, 1074, Jonck., Gtiif;. d'Or.)
Car il avoient arser d'oumes
Por tos les Turs d'une contrée
Faire une si dure encontree
C'on em parlast mil ans apries.
(B. DE CoNDÉ, li Contes dou Pel., 262, SchelerJ
Eut très grant joye de ma venue et de
ma encontree. (Caum., Voy. d'oultr., p. 107,
Lu Grange.)
De première encontree fendit a Fromont
la teste. (Les Sept Sages, p. 32, G. Paris.)
— A Vencontree de, en face de :
Prisent terre en l'isle de Grenesee, a
Vencontree deNormendie. (Froiss., Chron.,
IV, 137, Luce.)
2. ENCONTREE, S. f., COUtréB :
El tens antis esteit un conte.
En Aquitaine roiron/rcf...
U'ti; dit pape Grég., p. 4, Luiarche.)
E si n'aveit nus des eufanz.
Fors une lille mariée.
Qui esteit loins de i'encontree.
(Ib.. p. 38.)
E li bons veas les a droit mis
En celé encontree, tôt droit,
De quel sa mère dame estoit.
(Ib.. p. 52.)
Molt de miracles ffureut ffaitz en celé
eiicojitree. (Les Chem. et les Pèlerin, de la
terre Sainte, H. .Miebelant et G. Raynaud,
Itinéraires d Jérusalem, p. 188.)
ENCONTREis, S. in., rencoiitre :
Grant lumulle. grant corneis
Ot al premier encontreis.
OVace, Brut, 2281, Ler. de Lincy.)
Çou erl un durs encontreis,
C'ert uns estrauges capleis.
{.itttis, Ricbel. 375, f" 152'.)
ENCONTREissiR, V. U-, sorlir à la ren-
contre :
A grand honor encontraxirenl.
(Passion, ms. Clerraont, v. 36, Diei.)
ENCONTREGAGE, S. m., gage donué en
retour d'un autre
ENC
ENC
ENC
iir;
Livres qui parole des gaigieres et des
enconlreqaqes. {DigesUs, nis Montpellier H
47, f° 24ii''.)
ENCONT REMENT, encuTitr., S. m., ren-
contre :
Emeniilns esganle le fler enconlrement
Qae Belis lor a fait isi har.liempnl.
thonm. d'AUi., 1° •2r,'', Michelanl.)
Eljo pri a nos Dieus et prieray souvent
Qu'il garl tonz nos amis ilo voslre cnconiremeni
, (Hcstor du Paon, ms. Rouen, C "i" r°.)
Un jonr iasi fors J'one lanJe
Ysengrins por querre viande,
El dans Renars tôt ensement ;
Par temps feront encontremetU.
(Renan, Snppl.. p. 127. Chnbaille.)
El de cors et de pis ont lait enconlrement.
(Basl. de liuillon. iiioU, Scheler.)
Si m'en pusse venger en nul encunlrement
Pins murreie plus suef e plus lesticreraenl.
(//ont, nsS, Michel.)
Quant cil fors emontremens est des nues
et des veus, et despiecemeuz de tonnerre,
nature eu fait issir feu qui giete grandisme
clarté. (Brun. Lat., Très., p. 120, Clia-
baille.)
Enconlrement, obviacio. (Gloss. gall.-lat.,
Richel. I. 7684.)
Mal sont aparlies ; ils ont ent enconlrement.
iGeste des ducs de Bourg., -il'i, Chron. be\g.)
ExcoNTREMETTiiE, V. a., mettre ù
rencontre de, objecter, opposer à :
Obicere, encontremeltre. (Gloss. de Douai,
Escullier.)
ENCONTREMONT, adv., en haut, en
l'air :
Se voiez ore le pales principel.
Comme il est bauz et lotentor fermez,
Enconlremont a il que regarder.
[Prise U'Drenge, iii, ap. Jonck., Gui//. d'Or.)
Impr., encunlrement,
Encontremont hall l'engella.
(Conlia. au Brut de Wace, ap. Micliul, Chron.
anglo-norm., t. I, p. 8.)
Et pluàtobt Seine enconlremont ira,
Que mou aiuour de toy so paitir.i.
(Cl. .Mar., E/ejf., XV. 1, 360, éd. 1731.;
ENCONTREPLEGER, V. a., donner cau-
tion :
Especialement enconlreplegeons toute
uostre terre de uostre coutree de Forays
tout pour vendre, aliéner et eslrangier a
tel fuer, tel vente pour droite gurenlie
porter. (13U), Livre rouge de ta Ch. des
Comples, 1" IST-, ap. Due.)
ENCONTRER, - uiitrer, aiic, v. a., ren-
contrer :
Jésus las a iempr'enconlradas.
(Passion, il4, Diez.)
Vait par les rues dont il ja bieu fut coinles,
.\ltre pois allre. mais son pedre i encontret.
(Alexis, st. iS"*, xi's., G. Paris.)
Moi est avis c'est Ogiers li membres ;
S'il nos perchoit, mal nos est enconlres.
(.Raisb.. Ogier, 9201, Barrois.)
Li prenz Lucimieo encontre
Lu reme, ki vient encontre.
(Dolop., 3051, Bibl. elz.)
Âtant k'il ala encuntrant
Un vasiet ki li vint devant.
(CnARDUv, Sel dormans,i\0'.i, Koch.)
Et proie Damredieu qui tôt a a sauver
Qu'il li laist le saint home conoistre et enconirer.
(De St Aleris, 350, Herz.)
En la terre de France nous est mnl encontre.
(Age d'Avignon, 3130, A. P.)
Si com II voirres tresparans
Ou li ray s'en passent parans,
Oui par dedens ne par derrière
IN'a riens pspes qui les rffiere.
Ne puel les figures mouslrer
Quant riens n'i purent enconirer
Li ray des yçns qui les reliengne
Pour quoy ta fourme as ycus reviengno.
(liose, mi. Corsini, f^ 112'.)
Et ne doiiloit chevalier .i enconirer tant
fust de grant proesce. (Lancelot, ms. l'ri-
bour^', f" 126''.)
Tant clievanclierent les deux frères en-
semble qn'i\s enconlrerenl Uainiondin et le
bienveiguerent moult courtoisement. (J.
d'Arr.\s, Melus., p. 81, Bibl. elz.)
Et occiroient tout ce qn'W enconlerroient.
(Bersuire, t. Liv., ms. Ste-Geu., f 232».)
Vous les enconlerrez, jo le vous agréant.
(Cuv., dn Gucsclin, 1312, (".barrière.)
— Réfl., se rencontrer :
A l'oire porte s^encontrerenl.
(Wace. Conception Xoaire Dame, p. 2", Mancel
et Trébulieu.)
Les batailles qui se desiroieut a trouver
s' enconlrerenl. (Eboiss., Ckron., IV, 23,
Liice.)
— Infln. pris subst., rencontre, choc :
Mais la liuchoise li vait a l'ancontrer.
(Gir. de Viane. Uicl.fl. 1 11^ f 8''.)
Li vint a Vancontrirr.
(De ChnrI. et des pairs, Vat. Clir. 13G0, 1° 80^)
Tout li baron contre lui vinrent ;
A Vencontrer gran; joe firent.
(Flaire et Blance/lor, l' veis., 2933, du Méril.)
Si brisèrent a l'enconlrer toz leur glaives,
si en i ot niolt de bleeiez au premier
poindre, qar assez estoieut desirrant d'en-
contrer les uns les autres. (Lancelot, ms.
Fribourg, f" 123\)
A Vencontrer des lances le chevalier au
noir escu porta le chevalier a la fumée
versé par lerre. (Perceforest, vol. VI,ch.37,
éd. 1528.)
ENcoNTKESEEL, S. ni., contre-scel :
Nous avûusseellees cez présentes lettres
dou seel de la dicte baillie et dou uostre
enconlreseel. (1327, Cart. de Monlier-Ra-
mey, Itichel 1. 3i32. f» 11 v».)
ENCONTUESTEK, eUCUnt., V. II., s'op-
poser, résister :
Roboam fud mult pourus des paroles
que li prophètes Semeia li out dit, et ne li
pout encunlresler. (liais, p. 298, Ler. de
Lincy.)
Si li encuntreslurcnt, e dislreut que ço
ne li upendeit pas a faire. (Jft., p. 392.)
Li Ueu az geuz de par la terre ne pourent
encunlresler a mes ancestres. (,1b., p. 412.)
Cil ki sor lui la portera
Trestoz ses enemis vaintra,
îNel purront pas encontresicr.
(Lap. de Caml/ndge, 093, Panuier.)
Pour estre désirant, pourvoyant et pro-
curant la pais, la tranquillité, le proUt, la
sûreté des subjeets, eu encontreslanl, eu
toutes bonnes manières, aux griefs, op-
pressions et dommages d'iceux. (1327,
Ord., II, 2.)
Il est resté très longleinps usité comme
terme de jurisprudence.
E.NCO.NTREURE, S. f.,ce qu'on ren-
contre , chose contre laquelle on se
heurte :
Des bras et des jenoas prist tele enconireure.
Tous les a escorcies, tant corne liere mesure.
(Boum. d'Alix., f 21'', Michelanl.^
ExcoNTREVAL, adv., en bas :
Li co\ encotilrevat desi eut.
Qui fu férus de grant ravine.
(Guill. de Piderne, 6886, A. T.)
ENcoNTHiERK (A l'), locut , à la reu-
contre ; selon iiu'il se rencontre :
Point Folatise qui plus rort de levriere,
Fiert Desrcé devant a ['encontriere.
(Aleschans, ltl8,3, Jonck., Guill. d'Or)
Iluedon son once en ficrl a V encontriere.
(.iuberi, p. 187, Tobler.)
Vait ferir Olivier devant, a ï'enconlriere.
(Fieraliras, 1239, A. P.)
.1. Alemant devant a ['encontriere
Ala ferir cbescun par vertu fiere.
(Aim, de Narl/., K.chel. 24369, P 10 ï°.)
Gerars et Guis li ïinrenl devant a ['encontriere.
(Adenet, Buer. de Com., Ars. 3U2, f° 197".)
Et du son de sa queue la chingle a Vencoiilriere
Qu'il la gela scuvin les une caslegnicre.
{Doon de htaience, 1633, A. P )
— Dans le même sens, en l'enconlriere :
Berlran fori devant eu V encontriere.
LUeschans, 6303, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
E.N'C.ONVEX.vxciER , enconvenanchier ,
encocenancier, encuv.,encouv.,\cthe.
— Neutr., faire une convention, pro-
mettre :
Le matin Jonalhas vint as cliauips, si
cume encuvenancied out a David. {Rois.
p. 81, Ler. de Liucy.)
— Act., contracter tel engagement, pro
mettre, engager :
La dite vente teuir, entériner et acom-
plir en la manière qui est Jésus encou-
oenenciee. (1287, Cart. de Ponloise, Kiuhel.
I. S657, f" 33 r».)
Nous a juré, promis et enconvenanchiet
les dites maisons et uiaisieres faire ref-
faire. (13S8, Reg. du Chap. de S. J. de Je-
rus., Arch. .MM 2S, i" 78 r».)
Promeclauz et enconienaiicenz les diz
vendeurs par devant uous. ^13t<l, Arc'u.
Loiret, Ste Croix, S. Paterne.)
P.icisci,É)icoiJe(iaK«r. (Gloss.de Conckes.)
Prens doncques en toy fermeté,
Vertu, force et establuté
A bien tenir les coavenances
Que je vueil que m'enconienances.
(J. Beiuïam, Cliem. de Poirrlé, à la suite Ja
Htnagier, t. Il, p. 29, Biblioph. fr.)
Les aulcuns disoyeut puis que les armes
esloyent entrepriusês et enconvenanclUes de
leur costé. trop grant blasme seroit de les
brisier. (Froiss., Chron., Richel. 2640,
f 91''.)
Et ja fut elle (la paix) du roy nostre
père et de uostre frère le prince de Galles
et les autres jurée et accordée au roi
Jean et a tous ses suceeeseurs, et de leur
costé jurée, obligée et enconvenancee sur
peine et sentence du pape. (lu., ib., 1. IV,
c. 44, Buchon )
Je vous Tueil enionvenancier
Que jamais en jour de ma vie
N'aray de plus pecbier envie.
(Miracles de tiolrc Dame, I, 2, 815, G. Paris.)
116
ENC
ENC
ENC
Car ainsi Y encomenanfay
A Floires mon seigneur le roy.
(Ib.. V, 211, 1665.)
faire ce que je luy ay enconvenanchié
(P. CocH., Citron., c. 8, Vallet.)
Comment peuU on, de très pure franchise,
Cuer. volenté, foy, enconvenancier
A sa damo, qni de ce ne s'avise.
Et rci-nler an premier vent de bise
One l'on dira : A la mort ! a l'assault !
iBaude, Df liai de la Dame et de l'Ësctii/er, Poés.
fr. des xv" et xvi° s., IV, 173.)
Car, dist il, aux ennemys n'avpz vous
riens convenance, puisque vous ne con-
venançastes a aucun qu'il eiicoin^enançast
pour vous, doucques n'avez vous que faire
avec les Samuciens ne eulx avec vous.
[Prem. vol. des grans dcc. de Tit.Liv.,
f° 142\ éd. 1530.)
— Enconvenancier à, promettre de :
Quaut il ot encouvenencié a Ciffrenal a
estre l'un des .x. il s'en retourna a son
logis. {Froiss. ,Chron., Richel. 2646, 1'° 90''.)
— Promettre en mariage, fiancer :
Quant monseigneur Aymon... se fu party
du royaume de Portinsal et monté en mer
a Lisscbonne avoec ses gens, quoyqii'il
eust enconvenenchié Jeban son fils que il
avoit de madame Ysabel d'Espaigne .. a la
ji-une fille du roy Ferrant de Portingal.
(Froiss., Cliron., XI, 4, Kerv.)
ENCONVENANCiR, - chir, w a., pro-
mettre par un engagement :
Des livres de torneis que lo dit chanoine
ha enconvenancM a rendre. (Mars 1298, Ch.
du vie. de Bayeux, Chap. de Bay., Arch.
Calvados.)
EA'coNVENcioNNER, V. n., faire une
convention, une promesse :
Et fist tant le roy de France au duc de
Breban, qu'il luy enconvencionna qu'il fe-
iûit vuidier messire Robert d'Artois hors
(le sa terre et de son pays. [Grand. Chron.
lie Fr., Phelippe de Valois, xi, P. Paris.)
ENCONVENiR, verbe.
— Act., promettre, s'engager à :
Mesmement enconvenons a tenir ferme-
ment les chartes et lettres que ladicte ville
a de nos prédécesseurs. (1222, Charte de
Jean d'Avesnes, TaiUiar.)
— Circonvenir:
Avoir esté deceuz, enconvenuz, enginiez,
fraudez ou barétez. (1346, Arch. JJ 76.
f S9 r».)
— Enconvenir, s'employait aussi im-
personnellement comme convenir, dans le
sens de falloir :
Malquin, Haqnin, tantost Tenir
Avec nous vous enconvieitl.
{Pass. IV. S., Jub.. llyst.. II, 184.)
ENCONVERTiR, V. n., SB Convertir :
Li saint homme, a la foii, de ce dont il
solirent amenuissomcnt de lur deseiers,
ont plus granz guains parmei ce ke li altre
enconvertissent. {Job, Ler. de Lincy, p. 466.)
ENcoNvoiER, awc, V. a., accompagner,
suivre, poursuivre ;
Mervoilles i flst Achillcs,
.c. an i a ocis et mes ;
Moult fiereœant les anconvoie,
Autresinc fuient de sa Toie
l'.nm fait li cers devant les chiens.
(Ben., Troie, Ars. .331.4, f» 47".)
L'espee el pnig les enconvoie.
(iD., il'; Richel.375, f» 89''.)
Pirilhens Ions uns a uns
Les enconduist et enconvoie.
{Alhis, Richel. 375, f li9'.)
1. ENCOPER, V. a., couper :
Si aviut chose que uns bom entra laiens,
qui avoit tantost le pong encopé en une
mellee. (S. Graal, il, 289, Hucher.)
2. ENCOPER, voir E^coLPEn.
ENCopi^ER, encovppler, encoiipUer, v. a.,
accoupler, lier ensemble, unir, joindre :
D'one pari lui el d'autre a .ii. ciens encoples.
[Les Chelifs, Richel. 12j58. f° 91'.)
Li dus Boves d'Aygremont ne se vout atarf^ier,
'Vistement avoit fait .il. chevaus encouplier.
(Quatre fils .\ijmon, ms. Oxf., Douce 121, f» 2 r".)
Dont voit venir parmi ces près
Muetes de chiens tos encoples.
(Parton., 1817, Crapelet.)
Les autres estans encoupples comme
chiens en lesse en une corde. (Chroniq. des
quatre prem. Valois, p. 235, Luce.)
ENCOQUELUCHÉ, part., qui porte une
coqueluche, employé par plaisanterie
comme le mot moderne coiffé :
Soyez joyeux d'estre encogitelitchei.
(Gei.ncobe, la Coqueluche, t. I, p. 195, Bibl. eli.)
ENCOR, encore, conj., quoique :
Encor n'aient il grant avoir.
Si porront il asses avoir.
(J>u Yaltel gui se met a ilalaise, Montaiglon el
Raynand, Fabl., Il, 159.)
Espoir que Dieus viaut que ge soie
prestres, encor n'en soie ge pas dignes.
{Pluseurs miracles, Richel. 423, f» 93=.)
— Encore dont, cependant, toutefois,
pourtant :
Columbe le boyteuse s'en ala tenchant
de chi, pour cbe que je le voldré baisier,
encore dont n'en avoie je nul talent. (Dia-
log. fr.-flam., f» 13", Michelant.)
ENcoRBEMENT, S. m., encorbellement:
Encorbement. (1509, Péronne, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EN'CORACHIER, VOÏr E.\CORACIER.
UNConAGUMENT, ancoraigement, s. m.,
excitation, indignation ;
Et si praignet ancoraigement et air en-
contre la costume de sa chair. {Li Epistle
Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun
72, f»46v».)
ENCORAGIEEMENT, adv., avec cœur,
avec ardeur :
Ge voi, fait il, .n. chevaliers
Venir mielz qne cel autre gent
lît plus eneoragieemeni.
{Parlon., Richel. 19132, f" 153''.)
11 commenta plus encoragieement a amer
son créateur. {Vie et mir. de plus. s. con-
/•«ss., Maz. 568, t» 195'".}
ENCORAGIER, -oigier,- achier, encour.,
ancor., v. a., avoir à cœur :
Et d'autre part, j'ai si ceste œvre encoragie.
Que je croi, qui men cuer lenderoit a moitié.
Du bon prinche i veroit le figure entaillie.
(Arn)i DE [.E H.iLLK, du lîoi de Seiile, "7, Cousse-
maker, p. 283.)
— Rendre vaillant :
Cuers devient an tant cum il bien anco-
raigei et parlait sun nirme par l'acraisse-
ment de la délivrance ou il est anfrunchis.
(Li Epistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f" 100 r°.)
— Rendre maître, en parlant du cœur ;
Se vos dous cuers, dame, ne s'uraelie,
Pour moi mètre en volonté dejehir
Mon cuer, dont je vous ai encouragie.
(Adams li Boçus, PoiJl. ms. av. 1300, t. IV,
p. 137, Ars.)
-- Encoragie, part, passé et adj., coura-
geux :
Et rendoie le pueple fort et encorachié
vers païens. {Vie Charlem., ms. Berne 41,
f 7'.)
— Désireux :
Renart voit Ysengrin irié
Et Je maufere encoragie.
(Itenarl, 20071, Méon.)
Mais, tant com famé est pUis gaitie.
Elle est plus ancoraigie
De mal et de follie a faire.
{Dolop., 11073, Bibl. eh.)
Vos commandemens m'enchargies,
Ge suis a'aus faire encoragies.
(Rose, 2035, Méon.)
Ensi li dis princes, meus et encoragies
de voloir aidier et conforter ce roy dam
Piètre en son grautbesoing, avoit respondu
a cbiaus de son conseil. (Froiss., Chron.,
VI, 203, Luce.)
— Mal encoragie, cruel, qui a un cœur
impitoyable :
Sy voeullent nos dieux aidier a Maniais
par leur saincte grâce, car, s'il ne conquiert
le jaiant, sa vie et la mienne sont a la vou-
lenté du roy de Perce qui plus est criminel
et mal encouraigié sans couqjarison nulle
que n'est le jaiant Escorl'ault. {Ren. de
Montaub., Ars. S072, f 117 r°.)
ENcoRAGiR, cncour., V. n., prendir
courage :
La parole du roy le fist encouragir.
(rioon, 9619. A. P.)
ENCouciEK, - urcier, verbe.
— Réfl., se raccourcir, devenir court :
Et il les tint si hautement (les terres)
Si en paiz e si noblement
Cum de plein pie ne s'encorça.
(Ben., D. de Norm., II. 36468, Michel.)
— Neutr., se raccourcir :
Et Dens acnrcera
Le tens qu'il (l'Anlechrist) régnera,
Li an acurcerunt.
Et come mois sernnl.
Semaines a esters
Encurceruttt en jurs.
(HuoN DE Merï, Liber Régine Siiille, Richel. .
23107, P 109''.)
ENCOiiDELBR, V. 3., lier de cordes,
lier, attacher en général :
Seslettres parmi lesquelles cestes nostres
sont encor delees el euexees.(1338, Liv. noir,
ms. 53.5, f" 4, Arch. Valeuciennes.)
— Fig., lier, enchaîner :
Le deable l'a de sa cordelle
Et fait ce qu'elle luy commande,
El de point en point Vencordele.
(Lefr.a.nc, Champ, des Dam., Ars. 31'21, F 12-'.)
ENG
Telle doncenr de sa voix coule a bas
Que sans l'ouir vraimeal on ne sait pas
Comme en ses rets l'amour nous encordelie.
(Ross-, Amours, I, 38, Bibl. elz.)
Chantons donc sa cheTelure,
De laquelle Amour vainqueur
Noua mille rets a l'heure
Qu'il m'encordela le cœur.
(Id.. Od.. Od. retranchées, t. M, p. 3S9, Bibl.
elz.)
Verrai je point desnoner ces liens
Dequoy .Vraour Ions les senliracns miens
Encordfla pour ma dame ;:enlile 1
(Macny, Amours, f la v°, éd. 1573.)
Plus (je) la Teni fuyr, pins elle m'eacordelle.
{PriiU. d'Yver, p. 32-2, éd. 1588.)
Je mignotl'rois ses cheveux gredillez.
Confusément sur l'onde osparpillez
Dont Cupidon mille cœurs encordelte,
(Gcv UE TocRS, Poés., I, -il, Blaachemain.)
— Encordeié.part. passé, garni de cordes,
cordé :
Balle (de marchandises) encorddee. (La
Porte, Epith.)
ENCORDEMEN'T, S. lu., cofdage, Ueii :
Pour moi est trop gries cis recors,
S'a vous ne me sui acordez
Des péchiez dont sui encordez
De si vilain fucordcment.
(Watrisoei, la Coiifesiion, 46, Scheler.)
ENCORDER, aticorder, v. a., garnir de
cordes :
Dune veisiiez banstes drecier,
Haubers e helmes afaitier,
Estrieus e seles alorner,
Coivros emplir, ars encorder.
(W.4CE, Rou, 'i' p., "343, Aodresen.)
Cil ont la nef apareillie,
El clavelee et chevelie
Et encordée de funains.
(Be.n-., Troie, 907, Joly.)
Son arc encorda et tendit.
(Recl. de .MoLiEss, DU de Charité, Ars. 35tl,
P 133^)
Si ta viele encordera.
(G. DE Coisci, Mir. de N.-D.. ms. Brni., f" 171''.)
Aniour ari-her n'est si sauvage
Qu'il estoit lors qu'il encordoit
Son arc a peine,
(Rémi Belleau, Poéi., I, 134, Gcuvernenr.)
Lsurs chaos, leurs sons par armonîe acordet,
Soet qne le lut, on qae la lire ancordet.
(Jaq. Peletier du Mans, Louanges, p. -21, éd.
1581.)
Et encore au dix-septième siècle :
Soit que l'un encorde
De nerfs haaitins son Inth devotieux...
(La Morliere, A la Vierge mère de Dieu.)
— Arrêter, engager, embarrasser dans
une corde, lier, attacher avec une corde :
Or convient les chevans des cordes encorder.
(.Restor du Paon, ms. Rouen, t 81 V.)
Qai Tons parlera plus devers nous acorder.
Par foi, de maie corde le puiss'oa encorder.
(Girarl de Itoss., 3459, .Mijînard.)
Quant par foie créance au dyahie s'acorda
LUI comme vil esclave en son cep l'encorda.
(.M. LE Franc, l'Estrif de Fort., f 63 r°, ijnpr.
Ste-Gea.)
Oacques corde qui le larron encorde
Eiicores de l'an ne sera si diverse
envers celuy qu'elle e^tranjle ou encorde.
{Farce Moralisee, Ane. Th.fr,, I, 146.)
ENG
Car vostre cas est accordé
Que serez ars, ou encordé
Par le col.
(Ad. desApost., vol. II, f» 194», éd. 1537. i
— Fig. :
Pour ce qu'Eve Adam encorda.
(Advocacie N.-D., ms. Evreux, f» 148''.)
Mnnet donne cette signification.
— Empaqueter, trousser :
Aioz fet les granz trez encorder.
Ses aucabes, ses pavellons.
(Cuilt. de Dole, Vat. Clir. 1725, f 69».)
ENG
117
— Fin
entraver, enfreindre :
Ainssi fut il la acordé.
Mais l'acord fui puis encordé
Hors de saeson, comme les laraproyes.
Car l'en lessa les droicles voyes
Kt si quist l'en peiiz sentiers
Qui n'estoint ne bons ne antiers.
(GniLL. DE St André, Libvre du bon Jehan, 897,
Charrière.)
— Poét., chanter sur les cordes de la
yre :
Dy leur qne moy, d'affaire vuide.
Ayant tes filles pour ma guide,
.\ les hors j'cneorday
Sur la lyre ces odes.
Et aux françoises modes
Preruier les accorday.
(RoNS., Od., Odes retranchées, t. II, p. 426,
Bibl. elz.)
— Encordé, part, passé, garni de cordes:
L'arc Tnrcois encordé d'argent
Tend.
(Hdon de Mery, Tornoiement de l'Antéchrist,
p. 52, Tarbé.)
Une arbaleste d'assier encordée et mon-
tée. (1470, Arch. JJ 196, pièce 293.)
— Fig., entravé, embarrassé :
Nul n'est a Deu tant descordez
-Ne d'orz péchiez tant encorda
Sa douce mère nel racort.
(G. DE CoiNCi, Mir., Richel. 2163, f 18''.)
Fols est cil qui ne s'en descorde
Quant il se sent si encordé
Que de bien fere est descordé.
(DU de Peiece, ap. Jub., Houv. Rec, II, 60.)
ENcoRDEUR, S, Hi., celui Qul mesurB
le bois :
Que les encordeurs de boys séparent le
menu boys qui n'est de grosseur compec-
teute arrière du gros boys. (Pièce de 1558,
ap. A. T liierry. Mon. inéd. pour l'hist. du
Tiers-Elat, ii, 662.)
ENCORE, voir Encor.
ENCOREMENT, cncourement, encurement,
s. m., parcours, espace qu'on parcourt :
Des signes qui sont Ions en leur pas et
encoremens. IHagins le Juif, Richel. 24376,
f" 71 r».)
— Action d'encourir une peine, la peine
encourue ;
El se il avient qu'on appelle de luy ou
de ses seueschaux, ou de leurs lieute-
nans, en quel cas que ce soit, et les
appellans chieent, nous voulons que son
droit soit sauf en forfaiture, en paines,
eu encorement, et en toutes autres choses
qui de ce II devront avenir. (1283, Ord.rl,
311, etArcb. JJ 34, f>'45r°,)
Que nostre prevost de Paris auquel
appartient la cognoissance des cas et
chouses dessusdit, puist modifier et mo-
dérer sur ce et sur Vencouremenl. (1362
Ûrd., iii, 586.)
Surl'eHcoMrement des dites peines. (1371,
Uv. rouge. Arch. Y 2, f" 79 r".)
— Attaque :
De la s.-iiete volant en jur, de mestier
alant en teuiehres, d'encurement e diable
méridien. {Psalt. inonast. Corb.. Richel. 1.
768, f" 74 v".) Lat. ; ab incarsu et demo-
nio meridiano.
ENCORESNUIT, VOlr EiNCORNUlT.
ENCORNEiiEN r, S. m., forme de corne :
Evesqaes sages es nommes
Quant tu es de ton hiauines armes.
Car par le double encornement
Dou mittre dont tu es mitres
Monstre que tu es bien letres.
(Reclus de Moliens, DU de CharUé, Ars. 3142
r 220'.)
ENCORNER, verhe.
— Act., terme de chasse, en parlant d'un
cerf, le renverser sur le dos la tête sous
les deux épaules, de façon que son corp.s
soit entre les deux cornes :
Qu'a valles fasses retorner
Ton cerf, puis le fai encorner ;
Et lors dois sachier ton coutel,
Les coulles lieve bien et bel.
(La Chace dou cerf, p. 23, Pichon.)
— Enivrer :
Chertés moult pau leur a valut
Chils calipses de Babylone
Qui eoyvre fort et encorne
Les fols caitis pekeurs de terre.
(l'ers de Job, Ars. 31 12, f° 174".)
— Recommander, insinuer :
Trop plus aras qu'il ne le fault
Se tu faiz ce que je l'encorne.
(G. DE Mach., Poés.. Richel. 9221, f» 103''.)
Ung point luy avoge encorné.
Que tous les enfançons petiz
De Bethleen et des partis
Par mort destruisist et eiillast.
(Greban, Mtjst. de ta Pass., Ars. 6341, f 49'.)
— Souffler dans, en parlant d'un cor :
Quelqu'un voulut corner
La mort du cerf ; les aulres p.ir fainlise
Cornèrent lors en oyant sa devise ;
Lors voulurent tous leurs cors encorner.
(Gringore. la Chasse du cerf des cerfs, p. 163, Bibl.
elz.)
— Encorné, part, passé, cornu, muni de
cornes :
Et cras mouton cornus et encornes.
(G. d'Hanstone, Richel. 25516. f° 37 r».),
Ochirre me voules, bien soi vostre pensée.
Ou mener en lien comme chievre encornée.
Woon de Maience, B455, A. P.)
De faire de bons arcs de bon bois d'if,
et qu'ils soient bien encornez. [Arr. du
prév. de Paris, 1443.)
Leurs basions esloieut encornez de fer rt
brochiez au milieu de acier. (Lancelot du
lac, V p., ch. 62, éd. 1488.)
On porte des verges encornées devant !.•.
judges. (Palsghave, Esclairc. de la lam/
franc, [i. 7o«, (.eiiiu.)
— Hautain, arrogant :
118
ENG
ENC
ENG
Et maudite leur présomption et encorné
orgueil, ((i. Chastei-l., Cliron. des D. de
Bourg., III, 54, Buclion.)
Plaisenrs de vin hault encornas
Oallrageui sont el orgnilleax.
{Lepranc, Clmmp. des Dam.. Ars. 3121, f° l.i>'.)
— Placé dans un coin :
Et, quant je fnz la eneornr,
Dien sel comme il y ent houlsé.
(Sermon joijeui d'un Ramonm- de cheminées,
Poés. fr. Je; xv et xvi° s., 1, '238. )
ENcoRNij adj., dur comme la corne :
Et sont qnarrey et bien forniz, (les paysans)
Les membres durz et encortiiz
Por soffrir tresloles menieres
De travaz el de poinnes (iercs.
(J. CE Priorat, Liv. de Vegece, Uichel. 1604,
C 3'.)
Bas-ValaiSj Vionnaz, ckorni, dur^ rassis.
ENCORNUiT, - miyt, encoresnuit, loc.
formée prolialjlement par confusion avec
la forme anquenuil :
Si lui demandoit : Hé sire, qui me paiera
de mes juppons ? Il me faut bien .xxx.
mars. — Appaises toy. respondit Tliieulier,
tu seras liipu paie encornuyt, tien t'eu a
moy. (Fnoiss., Chron., Richel. 2660,
f» 121 r°.)
Par ma foy il y a ung chevalier a unes
armes blanches, "uug dyable, ung enragié
qui plus occiroit encoresnuit de gens qu'il
ne pourroitd'liommesmors en deux arpens
de terre {Lancelol du Lac, ¥ p., ch. 121,
éd. 1488.)
Cf. Anquenuit.
ENCOiiNiinE, S. f., morceau de corne
<jai f jrme le bout d'un arc ;
Mais (malheur) vnl.inl dans ce parr
De branche en branche, de son arc
Rompt le boni, et perd Veneonmre.
<R. Bellciu, OEiiv. poél., la Cornaline, éd. Id'S.)
Dans la H.-Norm., vallée d'Yôres, on
;ippelle encornure les cornes des bœufs^
des vaches ; il en est de même dans le
Berry :
Deu.i jeunes taures, l'une desquelles
avance le front pour folâtrer, tandis que
l'autre, défiante et déjà malicieuse de son
encornure, l'attend pour la heurter trai-
treusement. (G. Sand, les Mailres sonneurs,
p. 149, Lévy.)
ENCouoNË, part, passé et adj., cou-
ronné :
Ains se gard bien Reliant
Da mot en cescnn lieu ; car je di aperlemant
Cho se je pois long vivre, qu'il sera malemant
Encoroné d'Espagne selong mien escianl.
(.Prise de VampeL, 6(54, Massafia.)
Vostre olifant, se il esloît sonez.
Charités l'orroit. li rois eticoronez.
{Roncisi., p. 40, BourJillon.t
Encoroné estoit de spins marîç.
(Pass. da Christ, 397. Boucherie.)
EXCOROXEMENT, encorounemeni,%. m.,
couronnement :
Rendre ly la i&rx^oniVeiieorounement.
(Chron. de I'. de Lanutoft, ap. Michel, Chr.
ani/l.-n., t. I, p. 1Î7.)
Treis feei Iv fust oflert Vencoroimement.
(Ib., p. 161.)
ENCORPEMEXT, VOÎT EXCOLPBMENT.
ENCORPKR, voir Encolper.
EXCOHPORER, V. a., lucorporer :
Pour accomplir vos lettres es quelles
unes lettres du roy vostre sire sont encor-
poreeset ceste moy relntion ennexee. (1348,
Ch. de J. de Lormel, serg. du Roy, ap.
Harniand, Léproserie de Ti'oyes, p. 204.)
— Encorporê, part, passé et s. m., béné-
flciaire :
Ceulx qui auroient batu ou injurié aucun
des chanoines ou autres bénéficies et en-
corpores de leur église. (1377, Letl. de
Ch V, Cart. mun. de I-yon, p. 183, Guigue.)
EXCORRE, - courre, inc verbe.
— Neutr., courir :
Elle Vencort par amor acoler.
i.iiil/ery le Bourgoing. p. 6, Tarbé.)
— Couler, découler:
Lors en i ot entre deus tant occis que
toutes les rues encouraient de sanc. (G. de
Tyr, xt, 13, Hist. des crois.)
— Réfl., courir, s'enfuir :
Et moult grant planté d'escnreus
Qui par celle herbe s'encouraient.
(Rose, ms. Corsini, P 10^.)
Molt grant aleure s'encourt.
Si n'aient pas son conpaignon.
[Fregiis, p. 17, Michel.)
Vers le noble cilé s'enkeiirent demanois.
(B. de Sel/., iv, 30, Bocca.)
Si le bruit d'une porte ou d'un chien aboyant,
Si le retour soudain d'un homme défiant.
Si quelque bon valet ans autres en devise.
J'appréhende tousjours de m'encourre en chemise.
(Vai'Q. des Vvet., OEiiv. poct.. Mél., à M. l'abbé
de Thiron.)
— Couler :
Et Uea.Trs fuit a grant esploit
Vers uD permis que il savoit
Qui en soubs le mur de la cort.
Parmi la on l'ewe s' encor t
Quant il ha pieu durement.
(Itenarl, Suppl., p. 323, Chabaille.)
— Act., poursuivre une oeuvre^ l'exé-
cuter :
On doit plaindre, el c'est honte a Ions bons Iroa-
[veonrs.
Quant bonne matere est ordenee a rebours ;
Car qni miei sel plus doit mètre paine et secours
A che bien ordener qni mie\ doit esire encours.
(Adam de le Halle, du Roi de Sezile, 1, Cousse-
maker, p. 283.)
— Act., encourir :
Jamais ne partiray de cy
Sam mort encorre.
(Un Mir. de N.-D., de l'empereris de Romme, Th.
fr. au m. a., p. 378.)
Les tribulations sont depuis incourules
et eslevees. (Fhoiss., Chron., I, ii, Luce.)
— S'arrêter à, juger d'après :
Par ce moyen ils s'asseuroient que ce
peuple se fieroit plus d'eux, comme s'il
debvoit encourir le nom et non pas sentir
les effects. (La Boet., Serc. voi., Feugère.)
— Outrager :
Ne pouvoient souffrir leur prince eslre
par luy en ce poinct oultragé et encouru.
{Chron. de J. Ludet Chrét., p. 10.)
— Neutr., être puni :
El prie Jhesn Crist, cni sainte Eglise aore.
Qu'il ne face tel plet dunt envers Deu enrurc.
(Garsier, YiedeS. Thom., Richel. 13:113, r»r.S r")
Que lex ne pèche qui encort.
(Renarl, I, p. 210, Martin.)
— Encours, part, passé, nombreux, fré-
quent :
Ses images, si vieux chasier
Par lot le mont snnt si encors
iS'est mes chapele ne viez fors
Ou il n'en ail on .ni. ou quatre.
(G. DE Coi.vci, Mir., ms. Brui.. V 168'.)
— Exposé il une pénalité :
N'estoit nuls prestres flamens sus estre
encours en sentense esqumenicative, qni
osast canter ne faire le divin office.
(Froiss., Chron., Ill, 211, Kerv.)
ExcoRREOR, tncorreour ,s. m., celui qui
encourt :
Conoisse soi iticorreour la indignation
de Dieu. (Begle del hospit., Richel. 1978,
f" 26 V".)
EXCORS, enkor, s. m., accord :
Ol de la voie d'onlremer
Respit .u. ans, par tel enkor
Qu'il donna .il. mil onces d'or
Outre mer, al siervice Deu.
(MousK., C/iron., 25330, Reiff.)
ExcoRSEMENT, S. m., course, attaque:
Et lotes choses ausiment
Qu'a nostre ost soient nccessaires
Soient gardées des adversaires
Et de lor Tatx\ .encariemeni .
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Richel. 1604,
P 37».)
ENCORSER, verbe.
— Act., mettre sur son corp.s, revêtir :
Chascnn vent anoir encorsee
Chappe v.Tire, chappe fourrée.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Soiss., f° 171'.)
— Réfl., prendre chair :
Et nous. Dieppoys, la féconde pucelle
Ou s'encorsa ce dieu homme ton fils
Elisous matière éternelle
De nos vers et seul but prefis.
(J. Doublet, Poés., p. 91. Jouansl.)
— Neutr., prendre du corps, croître :
U n'ont cure fors d'embourser.
Partout voi le mal encorser.
{Z. DE CoNDE, ti Contes don Pel, 151, Scheler.)
— Pencher par l'effet du poids :
Si com la barge fu devant encorsee,
.1. pelilel la voile a sozclinee.
(LesLoh., ms. Montp., f 184^)
H.-Norm., vallée d'Yères, encorser, man-
ger, boire quelque chose avec répugnance;
€ encorser une médecine; > au flg., sup-
porter : • 11 a bien fallu encorser ces re-
proches. »
ENCORTiNEMENT, encourtinement, s.
m., courtine, tapisserie, tenture en gé-
néral ;
Tout son pales portent
De pailes et de pourpres et i'encorlinemenl.
(Siège de Barbastre, Richel. 24369, T 156 r°.)
En signe qu'au commencement (le soleil)
A vermeil encourtinement.
(Dist de la Flenr de lys, Richel. I. 4120,
f» 158 r°.)
ENC
ENG
ENC
119
Des draps vermeux nchatez pour les en-
courtinemens fais eu la noble maison, a la
feste de lEsloille. (1382, Compl. de La
Font., Douël d'Arcq, Compl. de l'argent.,
p. 150.)
Par co dist lors : Te convient il
Enleûiire que le firmament
IN'estoit que nng encourtinemenl
Leqnel le d<'6t<turnoil de Teoir
Ce qae vois maiotenaDt de voir ?
(Deghillev., Trois pèlerin., !° 137'', inipr.
Instit.)
Bien est vérité qn'ea ung mom ol
Fut relrairt Veneourlinetiinit
El qu'aucune joye m pris
Poui- la clarté que tu y vis.
{iD.. ili., r' 138».)
ENCORTiNER, - iiiner, ancort., encourt.,
engord., engourd., verbe.
— Act., garnir de tapisseries, de ten-
tures, parer :
La veissiez le bon chaslel garnir,
Eneorlitier de dras et de samis.
{Garin leLoli., 2' chans., xlii. P- Paris.)
Constantinoble la mirable rite
EneoTlinnerent et de lonc et de lé.
{Jourdain de Blaivies, 41C7, Iloirniann.)
Si Vancortine l'an et aorne (ri''f;l)se).
(.Maubice, Serm., Kichel. 24838, 1° 76 r».)
Si dame desco\rit tantosl la neif del
drap noir dont elle estait ancortinee. {Hist.
de Joseph, Richel. 24S5, f» 96 r».)
Tu les devras encourtiner
De cesle vermeille courtine.
(Dist de la peur de lys, Richel 1.4120, f°158r°,)
Se son chief mucbe on encorline.
(Clef d'amour, p. 85, Tross.)
Et lors le roy commanda a encourtiner
toute la grande rue, de 1- porte par ou les
frères dévoient venir, JL.ques au palais.
(J. d'Arras, Melns., p. 163, Bibl. elz.)
Et avaient adonc les bourgois encouriinez
les rues jusquesau chastel^de riches draps.
(ID., ib., p. 230.)
El ne debïons pas sonbz courtine
Meure ses œuvres et ses dits,
AflÎD que se mort eneourîine
Le corps, son nom dure tondis.
iLefranc, Champ, des Dam., Ars. i\1\, t» 131'. \
Illec lui font ses escuiers une littiere
moult gentement et Veiicourlinent d'ung
beau drap de soye. {Lancelot du Lac,l" p.,
c. xxvil, éd. 1488.)
Pois, quand la nuicl brnnelle a rangé les estoilles.
Eneourtinant le ciel et la terre de voiles.
Sans soucy je me couche.
(RoKS., Réponse à quelque llinistre.)
LentuluB Spinter fut le premier qui ten-
dit et encourtina les théâtres de toile fine
teinte en pourpre. (Du l^lNET, Pline, xix,
1, éd. 1566.)
— Couvrir de voiles :
Se tu as belle poitrine
El biau col ne Venciiurline.
(Clef d'amour, p. 87, Tross.)
— Entourer en général :
Celuy qui premier mist bornes aux
champs, celui qui encourtina de murs les
bourgades. (E. Pasqdikr, Pourparler de la
Loy.)
— Réfl., se parer ;
Apres ce que nous avons lessié le mal,
encortinons et enbelissons nous meismes
en l'onor de Dieu... par bien penser, par
bien dire. [Vita Pair., ms. Chartres 371,
f° 113 r».)
— Se cacher derrière des tentures:
Pleust a Dieu que je fusse une souris, ou
que je me puisse encourtiner la, j'orroys
mayntes choses. (Palsgrave, Esclairc. de
la lang. franc., p. 500, fiéniu.)
— Encortiné, part, passé, garni de ten-
tures, de tapisseries:
Et la roine qui prous est et senee
Entre on la cliambre de soie encorlinee.
(Les Loh.. ms. Monlp.. P 183''.)
Trop riche apareil i Iroverent:
Loges foillees et ranipcs
Jonchées et encorttneea.
(Bf..\., /). de Norm., Il, 23328. Michel.)
Cascuiis ara maisons ft lis engourdines.
(Cliev. au Cligne, 207S3, Reill.)
Les rues sont cngordinees
De riccs kentes coulourees.
(Percev. le Gai., 16723, Potvia.)
Ainz n'i ot rue ne fusl eneortinnee
Encontre euls est toute la peut alee.
(.Jourdain de Blawies, .4228. Hoffmann.)
Dedens sa cambre le mena
Qui toute fu engordinee.
(D'un Herm., etc., Ars. 3527, t" 29». )
Le cambre roiaus engourdinee.
(B. de Seli., v, 152, Bocca.)
Et furent les rues et le pont par ou il
(le roy) passa, encourtinees. {Cliron. de S.-
Den., Richel. 2813, 1° 436^.)
Le dit escbafaut encourtiné a manière
d'une chambre. (Froiss., Chron., 1. IV, c. i,
Buchon.)
En my la rue toute tendue de draps de
soye et toute encourtinee. {Lancelot du Lac,
2« p., ch. 119, éd. 1488.)
Beau lict eneourîine' de soye.
(G. CORROSET. les Blasoîis domest , Blas. du Lict,
Poés. fr. des iV et wi" s., VI, 246.)
— Par extension, entouré en général :
Avec l'autel construit de mesme pierre
Eneourîine de laurier et de l'hierre.
(JOACU. BU Bellay, Ch. triomph. sur le toyage de
Boulogne.)
D'estre aux bords des cLiirs ruisseaux
Encourtines d'arbrisseaux.
(P. UE Brach, Poem., 1" 'JO v", éd. 157i;.)
Mais bien les foutaines vives
bières des petits ruisseaux
Autour de leurs verdes rives
LneouTlmez d'arbrisseaux.
(G. DD Buïs, Ode, a Bouju, éd. 1582.)
— M'estre pas en chambre encorlinee,
être dans une position désagréable :
Trébuché a le moine al pas.
En l'eve gist adeuz li las :
.N'est mie en clianilirc encorlinee.
(Ben., D. de Norm., Il, 25570, Michel.)
Dune n'ont el conle que e^maier ;
Sovent maudil celé joruee ;
-^'ert pas en chambre encorlinee.
(In., 10., Il, 28.171.)
Encourtiner se disait encore au xvii° s. :
L'aprèsdisnée elles se coucheul et s'ac-
comodent, se peignans, frisans el entourti-
nans ?uperbement dans leur lict. {Caquets
de l'AccûUCli., V jouin., liibl. elz.)
Encourtiner. garnir de courtiues : en-
courlmer uu lit. Entourer de courtines :
encourtiner uu malade au lit. (MoNET, Pa-
rallèle, lioueu 1632.)
Encourtiner, garnir de courtines ; om-
brager. (DuBZ, Dict. fr. ail. lat., Amster-
dam 1664.)
Il est également enregistré dans le Dic-
tionnaire de Richelet et dans la première
édition de rAeadéinie.
ENCORYKH, VOirE.NCUIRER.
ENcosEU, voir Enchoseb.
ENCOSSEMENT, S. ui., cosse :
Li fruis est plains i'encossemenl.
(De Josaphat, Richel. 1553, l''2ll r°.)
ENCossEK, V. a., garder dans la cosse;
fig., garder soigneusement :
Car justice est eu ces pays fort par les
grands adossée, el rapiueuse convoitise
encossee et en( oû'ree. (Fossetier, Chron.
Marg., me. Brux. 10509, 1" 54 v.)
ENCOSTE, ancosle, encousle, enchoste,
prép., i cùté de, près de :
S'il avieut kc aucuns hom pasl encoste
lui. (liiCH. DE FoUKNiVAL, Beat, d'amour,
ms. Uijùu 299, 1» 23\)
SeschiTrs flsl afailer et bien encorliacr,
Et l'un encosle l'aulre charoier et errer.
(Gui de Bourg., 283, A. P.)
11 avoit leue la Bible et les livrez qui vont
encosle\a Bible. i,Joinv., Hist. de St Louis,
p. 207, Michel )
Je meurs de soif «icoa,s(f la fonlainc.
(Gilles des Ourmes, Bail., ap. CbampoUion, Poés.
de Charles dUrl., p. 433.)
— D encoste, loc. prép., à côté de :
Au coveut de Bel Lyu d'encosle Douay.
(1231, N.-D. de Siu, Arch. Nord.)
Au couiiiencement don sentier qui est
rf'aJiCOSfeBiauval. (Juin 1266, Beauvais, Doc.
pic, p 27.)
Tanlost d'encosle li s'avance.
(Couci, 1024, Crapelet.)
Si s'est d'encosle l'uis assis.
(lù., 2446.)
A tant vint le roy qu'il arriva d'encosle
la dame comme se il ne l'avoit oucques
veue. (J. D'ARRAS, Melus., p. 18, Bibl. elz }
Et Gst le roy Oetes asstir d'encosle luy
Jasou et Hercules. {Hist. de Troye, Val.
Chr. 967, 1» P.)
Et lors il manda sa fille qui vintvolcu-
tiers a son ui^mdemeut et s'assisl d'encoife
luy. (II,., 1° i\)
— Par encoste, loc. prép., à cùté de :
Et cent fois |iasseroit 11 hom par encosie
le lion, et ja li lious ne se uioveroit, pour
tant que li hom ue le regurdasl. (RlCU. DE
FouBîiiVAL, le Uesliaire d'amour, li Lion^,
Hippeaii.) Impr., en costê.
— On disait quelquefois, dans le inèine
sens, par d'encosle :
Vois tu la cUelle piere par d'enchoste cbe bos?
(B. de Sel/., xv, 453, Bocca.)
— Encûsle, adv., à cOté, auprès ;
Sor l'autre maison eiifOilt;.. XV. sols. (1234,
Arch.jMus., vitrine 42, u" 233.)
— D'encosle, par encoste, dans le même
sens :
Hues i vint, d'encosle est areslcs.
{UuoH de Bord.. 5516, A. P.)
De meimes l'euvaissenl
E derere e d'encosle. ^
(Prov. del ciluin, ap. Ltr. de Lincy, Prou.,
130
ENC
ENG
ENG
Il avoitune poterne par encoste, que l'en
apeloit la Porte de .losaplias. (Contin. de
Guill. de Tyr, H. Michelant et G. Raynaud,
Itinéraires d Jérusalem, p. 1S2.)
— Selon Ste-Palaye, Beaumanoir, dans
ses Coût, de Beaun., a employé encoste
pour dire de côté, collatéralement.
Cf. COSTE.
ENCOSTE, adj-, dcmt los eûtes .ilTrent
des aspérités :
Des cailliex lor ont tant contreval rné
Et tante grès oornne et tant_^.a.~.^^^
Cf. CosTÉ et CosTU.
ENcouAN, ancouan, -en, oncoum, adv.,
aujourd'hui, maintenant :
Qai plus la moilleroit oaan.
Tant seroil plus ser.lie encoan
<Itenarl, -28349. Méon.)
Bien le puel oncoucti pronver.
(G. DE CoiNci, S Uocadr. Richel. 19l..2.t»-M .)
Ancouan. en cesl an
Ert decoars on croissan.
Gnillaumes et Landris
Sera on mors on tis.
{De VEschacier, ap. Jiibinal, Jongleurs ri Trou-
vères, p. ISS.)
Pn lormeot qu'il fera semer
Me fera ancouan llamiche. ,
(RUTEB.. de Rrichemer, I, 209. Jabinal.J
C'est coiistnme qni n'est nouvelle,
A Toulouse, et dedens Roaen,
Bien pert et perra encouen. „ esb -,
(GODEFROY DE PARIS, C/ifO»., Richel. lib, 1 b5 .;
ENCouciiiER, encuchier, encucier, v. a.,
coucher avec, avoir commerce avec :
Une .lohane trova seurté de siwre uu
appel de rap -s-ers W. qe fut présent ; 1 a-
vnndite J. conta vers luy q'il \ encoucha
V m trentime ; e ne parla de nul rap. (reor
Ijuoks of the reign of Edw. the first, years
xxx-xxxi, p. 52J, Rer. brit. script.)
— Neutr., se coucher, s'appesantir :
Encucad la crieme d'icel? sur elf. (Lib.
Psa(m.,Oxf.,civ,36, Michel. )Impr.,encM«od.
Var., encuchat. Lat. : Incubuit timor.
ENCOUDRE, enqueudre, enkeudre, v. a.,
coudre h, en, attacher, enfermer en cou-
sant :
Si avoil encousu. par lin».
Les l'or de son cief, nn caval.
(Chrest., CUijcl, Richel. 37S. f» 269^.)
Si le cors eut lavé et corerl qu'il ne pne ;
Pedens .i. dras de soie out la char encosue.
(Chev. au ciigne, I, 5603, Hippean.)
Ccle a prise la menor pel
Par le coramant an Jamoisel,
Sor Melinr l'a cstendne,
Ensi comme cle estoit veslue
De ses garnemens les millors
L'a encousue en la pian d ors.
(G. de Palerme, Ars. 3319. (' 102 r°.)
Tiens iert li escbequiers, onques miendres ne (n,
Les listes .son/ d'or fin a Irifoire encousu.
(ic,« Vœu.t du Paon, Ricbel. 368, f° 97'.)
Se aucuns a encoissu eu sa robe autrui
porpre. (G. de Lkngr., Instit. de Just., ms.
S. -Orner, f» 11''.)
•l'ai robe enlire d'amours, de joie encousue.
(Jacbcemar'; Giei.ee. Chans-, ap. Dinaui, Trouv.
de la Flandre, p. 216.)
Portera on le cors laver, si doitli prieuse
porveir ki ce face et cornent, et del en-
coudre. (Règle de Citeaux, ms. Dijon,
f°H8 r».)
Intuere, enkeudre. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
Enqueudre des cordes en quir. (Compte
de 1339, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Li varies prist la lettre que li chevalier
li baillierent, qui estoit scellée de leurs
trois seaulz ; et li encousirent en ses draps.
(Froiss., Chron., lU, 64, Luce.)
Vencousit tout parmy les cuisses jusques
au hault. (Id., ib., V, 279, Luce.)
— Fig., enfoncer :
Messire Regnault lui encousi si roide-
ment (son espée) ou costé qu'il lui perça
tout outre les plates. (Froiss., Chron., Ri-
chel. 2641, f" 211 r°.)
— Réfl., fig., s'enfoncer :
A derrains ma peUje] vesti ;
Maei ke je pou m'i encoin.
(Dolop., 8491, Bibl. elz.)
L'espee qui estoit roiJe et bien aceree
et envoiee de fort bras et de grant voulenté
entra es cuissiens et s'encousi tout parmi
les cuisses jusquns aux hanches. (FROISS.,
Chron., Richel. 2641, f" 173 r°.)
Le li entra li fiers la dedens, qui s'encousi
jusques ou eerviel. (iD., ib., VU, 203, Luce.)
ENCOULPER, voir Encolper.
ENCOUI^OURIR, voir E.NCOLORIR.
ENCOULOURER, voir Encolorer.
ENCOui^EURE, voir Encoledre.
ENCOUMENSAILLE, VOir ENCOMMEN-
ÇAILLE.
ENCOL'MENSiaiENT, voir Encommence-
MENT.
ENCOUPEMEXT, voir Encolpement.
ExcouPER, voir Encolper.
EXCOUPIER, VOirENCOLPOIER.
EXCOUPLIER, voir Encopler.
EXCOUPOiER, voir Encolpoier.
ENCOUPPLER, voir Encopler.
ENCOURAGIER, VOlr ENCORAGIEU.
ENcouRAGiR, voir Encoragir.
EXcouR.\NCE, S. f., actloE d'encourir :
Encourance de peine. (Coul. d'Aix, vni,
S, Coût, gén., Il, 677.)
ENCOURBÉ, adj., courbé :
Doibvent eslre ordonnées les poinctes
des liburues non directes, comme en plain
cliamp, mais encourbees et ployees a la
semblance de la lune. [Flave V'egece, iv,
4S, ms. Univ. E 1. 107.)
ENCOURBi, adj., courbé:
Et seroient les genoulx fonrbis.
Que vous avez enz encourais,
A vons faire honnenr.
(Farce d'un Mary j al., Ane. Th. fr., I, 129.)
ENCOUREMENT, VOir ENCOREMENT.
ENCOURPER, voir Encolper.
ENCOURRE, voir Encorre.
ENCOURS, in , s. m., action d'encourir,
risque ;
Défendons a tous nos féaux et subgiez
de quelque condition ou estiit qu'ils soient,
sus la foy en quoy ils sont tenus a nous,
et sus Vencours de nostre indignation, et
toute la peine que nous leur pourriens
enjoindre, que... (1312, Ord., I, 507.)
— En terme de coutume, revenus des
biens confisqués pour crime d'hérésie :
Rentes, leudes, rêves, peaiges, incours,
notaireries. (1477, Ord., xviil,353.)
ENCOURSER (s'), V. réfl., se hâter, s'ac-
tiver à faire une chose :
Ainsi s'enforce
De raal faire et tant s"\ encourse
Qu'il a remplie sa bourse.
(Baud. ue Condé. don Preu avarie, Ars. 3112,
f 320».)
ENCOURTINEMENT , VOir ENCORTINE-
MENT.
ENCOURTINER, VOir ENCORTIMER.
ENCOUSON, voir Enchoison.
ENCOUSTE, voir EN'COSTE.
EXcou.sTUMÉ, pari., accmitnmé :
Elle prist .xil. chandelles ou non des
.xil. aposlres si conme il est encoustumé
en ceste terre la... (Vies et mart.desbeneur.
virges, Maz. 568, f»302i'.)
EXCOUTER, ancoiter, (s'), v. réfl.,
s'appuyer :
Lez une estaiche m'ancoitai.
(J. Bretex, Toartt. de Chauvenei, 1047, Delmotte.i
Quant les dames oit parler
Je m'enconlai lez un piler
Pour escouter qu'elles disoient.
(ID., ih., 1747.)
EXcouvEXExciER, voir Enconvenan-
cier.
ENCOUVER, V. a., saillir :
— Or sus tost, cheminez, paillarde,
Maux loups vous poissent dévorer !
— Que ne la (ait on encouver
Ainsi qu'on fait une génisse T
Ofyst. de Ste Barbe, Ars. 3496, p. 789.)
ENCouvERTÉ, adj., caparaçonné :
Sur leurs destriers encouvertez et ai--
moyez do leurs armes. (Roi René, Œuv.,
II, 24, Quatrebarbes.)
ENCOUViR, voir Encovir.
EXCOVENANCER. voir Encovenancier.
ENcoviER (s'), V. réfl., concevoir un
grand désir :
Rois Adraslas moult l'en mercie
Et de lui servir s'encovie.
(Eleoele et Polin., Richel. 375, f» 44».)
ENCOVIR, encouvir, encuvir, verbe.
— Act., désirer ardemment, convoiter,
regarder avec envie, au propre et au fig.:
Li empereres a l'avoir encovi,
Toi otroia ce que Gnillaumes dist.
(Mon de Garin, p. 102, dn Méril.)
Li empereres ol l'avoir encovi.
(Les Lok.. ms. Montp., P 105''.)
ENC
ENG
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Et lot ceu c'um piiet encuvir el munde
est assi cum uns niauz envers ceste glore.
(S. Bern., Serni., Richel. 24768, f» 4 v".)
Se doiens pi'imiers savoer ke li sapiance
si ciim nos au suu livre leisons davancet
ceos ki 1 ancovissent et se lor vient an-
■coDtre. {Li Epislle Saint Bernard a Mont
Deu, ms. Verdun 72, f» 96 v».)
Cilz ont la terre recueillie
Qui Vavoient raoult encouvie.
(Rom. du Bnil. ms., P 10 i% ap. Ste-Pal.)
Se il bien vnet, el laîra son mai-i,
lui ira, taal fort l'a encouvi.
(Aub. le Bourg., p. 123, Tobler.)
Molt a encovi le vallet ;
En lui esgarder paine met.
{Parlon., 399'J, Crapelet.)
Eosi par le bras depecié
Gari Dieux Cliarlon de pecié.
Et la Donnain qa'ol encouvie,
Ki nostre Daine avoit servie.
(MousK., Citron., iiH. Reiff.)
Sor tous homes l'ai encori.
Wancand-, 199D, Michelanl.)
Par foi ! fait elle, je radote
Quant jou ai chelui encoei
Conques de mes deus iex ne vi
Fors que Uni en l'eslour armé.
{G. DE MoMR., la Yiolelle, 31Uo, Michel.)
Molt cuidai bien avoir flné,
Que la dame une nuit ravi
Pour l'avoir que jou encovi.
(ID., ib.. 3282.)
Vrai DIeus, quant je premiers la vi,
Merveil moi cornent Vencoii,
Car tant par ert dolente
K'en sa face revente
Faisoient larmes sente.
<Gdill. li ViMERS, Chans., Poët. fr. av. 1300,
t. II, p. 933, Ars.)
Ne porqaant s'amer me voulez
Et tout sagement me celez,
Je vos garantirai la vie,
Car pieça vos ai encouvie.
(De la Royne gui ocist son seneschal, 487, Méon,
Nom. Hec, II.)
Li Den sers qui la joie del ciel ot encovie.
(Poème mor. en quai-, ms. Oxf., Canon, mise.
■74. f° 21 r°.)
Puis s'en istreit
Et parlereit a son ami
Que ele areil tant encouvi.
(Chastoiem. d'un père, conte XII, v. 66, Biblioph.
fr.)
Por sa biaalé est ses cors encovis.
(Bible, Richel. 763, f 226''.)
— Absolument, concevoir des désirs,
des desseins :
Li chars ancuvist d'altre part encuntre
lui et li mundes li ainoeuet davant celés
choses ke fuut a encuvir. (Li Epistle Saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f» 40 r°.)
— Chercher à s'emparer de, attaquer :
Onques si bel pais ne vi,
Jo l'ai a ton oes encovi.
(W.4CE, Brul, C056, Ler. de Liacy.)
Si ert la tere desgarnie
El cil dui roi l'ont encovie,
Si l'ont par Escoce envaie.
(Id., !*., 6233.)
M'en sai pren qne jugier, toz nos a encovi.
U'arton., Ilicbel. 191c>2, f"> 170».)
— Choisir, élire :
T. m.
Ains siervi tant et desiervi
Que Dieux l'ama et encouvi
Pour son peule garder en droit.
(MousK., Chron., 38"2, Reiff.)
ENCOvnin, encouvrir, verbe.
— Act., couvrir :
dur tombeau, de ce que tu encœuvres.
Contente toy, avoir n'en penlx les oeuvres.
(Cl. Mahot. Cimetière, de Guillaume Crétin,
p. 431, éd. 1311.)
Au vieil autel d'IIecate Perseide
Qu'un bois ombreuï et segret encouvroil.
(Baif, Poèmes, I. VI, l'.lmoar de Medee, Lemerre,
p. 302.)
— Réfl , fig., se cacher, dissimuler :
it que vos âmes,
oi vos encôvres.
(Parton., 7013, Crapelet.)
Bien sai el sent que vos âmes.
Et que vers moi vos encovr
ENCRA.IÉ, voir Encreé.
ENCRAissABLE, encraissuvle, adj. f.,
ennuyeuse, déplaisante, onéreuse :
Cil ki ensi vit ke sa conversations est
plaisanz a toz et a neluy encraissavle. (S.
Bebn., Serm., Richel. 24768, f» 68 v».) Lat.,
onerosa.
ENCU.\MPELi, adj., engourdi :
Quant il ot donné son mantel a .1. povre,
il eucontra .i. autre qui estoit tout encram-
peli de froit, il li donna sa cote. {Légende
dorée, Maz. 1333, f^ 51=.)
Cf. ACRAMPI.
ExcRAMPEii, encremper, v. a., fixer
avec des crampons :
Pour avoir mis deux contrepoys sur led.
pont, et pour Vavoir encrempé. (1454,
Compt. de Nevers, CC 50, f 17 r°, Arch.
mun. Nevers.)
ENCUAMPONNEii, eucrup., V. a., fixer
avec des crampons ;
Pour asseoir, soder et encramponner les
clercs voyes de l'ostiau uuef. (1409-10,
Compt. de la fabrique de S.-Pierre, Arch.
Aube G 1559, I" 127 v».)
Encraponner les cleres voyes dessus
ledit ostiau. (1409-10, Arch. Aube, reg. 3 G
345.)
Serrure encramponnee en mur mise en
la porte de Nyevre. (1414, Comptes de
Neoers, CC 19, ï" 18 r", Arch. muu. Ne-
vers.)
ENCIIAPONNER, VOir EiNCRAMPONNER.
ENCRAUÉ, adj., augmenté :
Par qei le service Dieux et la foy cris-
tiene hissent honourez, encrauez et enbe-
lis. (1343, Cil. d'Eil. III, Avesb., p. 111.)
ENCRÉ, adj., couleur d'encre, foncé :
Que on ue mete en un drap que trois los
de seyni, fors que es pers encres, es blancs
et es mesles. (1300, Ordoint., Grenier 91,
1° 144 v», Richel.)
A Volent quatre pièces de vert encré.
13H, Test. deMar. de Haiii , Arch. P1370.)
Chappe de ve-rt encré. (Ib.}
Deux petites escroes de drap, l'uue de
pers encré, et l'autre de pers asuré. (1361,
Arch. P 1359', cote 633.)
E.NCREABi.E, adj , qui ne croit pas :
Et qui plus e.>t vers eus souTrables.
El eus plus fous et encreobles.
(Vie St Alexi, 501, Remania VIII, p. 17S.)
ENCREAXCE, S. f., croyaucB :
Plus en croisa envie f\vCencrcance.
(Qdesne de Bethi-.ne, p. Paris, Bomanccro fran-
(ois, p. 97.)
ENCRE.\s, voir Encresse.
ENcuECE, voir Encresse.
ENCREÉ, encraiê, adj., p.-ê. qui a encore
son apprêt, ce qui donne le lustre k une
étoffe :
Chascun de mal fere recroie
Ainz que de lui chiee la croie ;
Robe novele et encre\r]e
Est plus prisiee et plus amee
Que n'est la vielle et la remese.
(G. DE CoïKci, Dont, delà mort, Richel. 23111.
1° SOS''.)
Robe novele el encraiee.
(Id., ib., ms. Brux.. f» 220'.)
Donnons nos a iNoslre Seigneur
Que que nos sons en pleine fleur,
Que que nos sommes encreé.
(Id., ib., Richel. ililU, f 305''.)
EN'CREis, voir Enores.
ENCREJiENT, adv , extrêmement:
E de eyicremctit hele flur set muis e demi.
{Rois, p. 98, Ler. de Lincy.)
E truverent Abisag de Sunaui, une en-
crement bêle pulcele. {Ib., p. 220.)
ENCREMER, VOir E.NCHRESMER.
ENCREMETÉ, adj. î
M. Tritain d'Ailli. — De gueules a .i chief
encremeté d'argent et d'azur. (Armor. de
Fr. de la fm duxi^° s., Cab. hist., VI, 226.)
ENCREMPER, VOir ENCRAMPER.
1. ENGRENÉ, adj., enfoncé :
Ccsle peccatrice la voyant approcher
d'elle avec renfort de bezicles encrenez sur
le nez, la récuse, et s'inscrit en faux contre
ses veux de verre. (G. Rouchet, Serees, xix,
f» i38 r», éd. 1608.)
2. ENGRENÉ, adj., entaillé de crans:
Un baston encrenez. (Pièce de 1406, ap.
Duc, V, 690.)
Bas-Valais, Vionnaz, ékrena, faire une
entaille.
encrenelé, adj., crénelé :
Mur encrcnelé. (Trium linrj. d'ici., éd.
1604.)
ENCREPATivEMENT, adv., avec des re-
proches:
Comme Saint Paul qui se demonstroyt
aux pécheurs encrepalivement, car il pro-
mectoit aux pécheurs qui estoient en pé-
chez pour laisser leurs péchez gloire, et
aux bons promectoil peine pardurable se
ilz se delaissoient cl)eoir de leurs bonnes
œuvres. (Lég. des saints, f" 71", éd. 1477.)
ENCREPEMEiVCE, i. f.,reproche, blâme:
De ta main jo défailli eu encrepemencc.
(Psalm., lirit. Mus. Ar. 230, 1" 43 r».)
ENCREPEMENT, S. lu., l'eproclie mena-
çant :
IC
122
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ENC
Del tun encrepement. Sire, del aspire-
ment del espirit de la tue ire. {Lib. Psalm.,
Oxf., XVII, 18, Michel.) Lat. : Ab increpa-
tione tua.
Del tuen encrepement fuirunt. (Ib.j cm,
8.)
Esprise par fu e desramee, del encrepe-
ment de la tue face périssent. {Liv.des Ps.,
Cambridge, Lxxix, 16, llichel.)
Del tuen encrepement, Deus 'de Jacob,
dormirent qui munterent clievals. (Psall.,
monasi. Corb., Ricliel. 1. 768, f 61 v.)
ENCREPER, V. 3., réprimander, re-
prendre avec rigueur, avec menace :
Tu enerepas les genz. (Lib. Psalm.. Oxf.,
IX, 5, Michel.)
E cncrepa la mer Ruge, e assechede est.
(Ib., cv, 9)
Encrepe la beste del chalemel la concre-
gatiuns des forz. [Liv. des Ps., Cambridge,
LXVIi, 31, Michel.)
N'i ad parole dunt te estuce curecher,
ne mei si encreper. {Rois, p. 65, Ler. de
Lincy.)
Tu enerepas les malfaiturs. (J6., p. 207.)
ENCRER, V. a., tacher d'encre :
Qui a encré la manche de vostre che-
mise? (Palsghave, Esclairc. de la lang.
franc., p. 729, Génin.)
ENCRES, voir Engres.
ENCRESMÉ, voir Encriesmé.
ENCRESSE,- ece, encreas, s. m., accrois-
sement :
Pur meulfz parder or et arpent deins le
roialme d'Enslelerre, et pur Vencrece de les
comoditeesduditroialme.(S(n<. de Henri IV
d'Englet., anv, impr. goth.,Bibl. Louvre.)
Item que les leyns en cbescun counté
soient coilles par bonez gentz du paiis et
soient liveres as resceyvours le roy saks
es countes ou ils serront coilles soloncqz
le pois ordcigné par estatut, c'est assavoir
.XIIII. li. pur la piere et .xxvi. piers pur
le sali, sans auter encreas. {Stat. d'E-
douard m, an XV, ib.)
ENCRESTÉ, encreté, adj., qui a une
crête, une crinière redressée comme une
crête :
Crans fa e gras et fornis et molles.
Fiers ses repars con lions encreteis.
(Raimbebt, Ogier, 10384, Earrois.)
- Fig. :
Vray Dien. il csloil si gentil,
Et si genlemenL encresté.
(.Farce de frère Cuillebert. Ane. Th. fr., I, 316.)
La haut, encresté, le duc de Vendaome
Ardent se montre tuteur du royaume.
(Cl. Bbttet, Poés., II, 113, Jacob.)
Aunis etSaintonge, encrêter, donner un
premier labour qui ouvre seulement la
crête du sillon.
ENCRETÉ, voir ENCRESTÉ.
ENCREUSER, voir Encroser.
ENCRiciER, V. D., s'accroître :
... La conqneste commença
Qui tousjours depuis encrifa,
A duré el encore dure.
(Fboiss., Poù., III. m, tlG5, Scheler.)
ENCRiEME, encrime, adj., criminel,
scélérat :
Or set qu'il sont encrieme que Itens s'en vengera.
(Hermax, ISil'le, Ilichcl. '2162, f 15 v».)
.Se je vos fas tin coule bref
Del traitor félon encrime
Con il concia moi meîme.
(Renarl, Martin. I, p. \'l.)
Que TOUS feroîe longue rime ?
La gent felonesse et encrime
Mist eotor li. la boue osta.
(RuTEB., Vie de Sle Elysab., Il, 198, Jnb.)
Ki bien aime, il est en crieme
D'airer çou qu'il aime. Encrieme
Et félon me sont mi travail.
(Badd. de Co.vdé. li Contes de la rose, 189,
Scheler.)
Li dierves, qui ot vie encrieme,
S'embali en une vies voie.
(J. DE CoNOÉ, li Dis don Icrrier, 9in, Scheler.)
Aten je donc que en sa main
Me tiengne cis (els rois encriemes.
(Fergus. 5634, Martin.)
ENCRiEAiÉ, voir Enxriesmé.
ENCRiEMETÉ, S. f., action, conduite
criminelle :
Laissies tresloule vilonnie,
Encriemeté, toute esloutie.
(Amadas et Ydoine. Itichel. 375, f° 317'.)
ENCRIESMÉ, encrismé, ancrismé, encres-
mé, encrieme, encriemmé, engriemé, encrime,
ancrijne, adj . et subst., criminel, scélérat :
Suz ciel nen al pins encrismé felnn.
(Roi., 1216, Mûller.)
Et Bordeloîs li encrieme laron.
(Les Loti., ms. Berne 113,1" 20''.)
Tiebalt en fa tenu[2] pur encrismé felun.
(Itou, 2» p., 3660. Andresen.)
Mais d'Alain Vencrcsmê félon
Ne veut nue parole escuter.
(Ben-., D. de Norm., II, 8823, Michel.)
Sire rois Cniteclins, dit V ancrismé fe\oji ,
Je estoie ier matin an la tante Karlon.
(J. Bon., Sax., cxxxvi, Michel.)
Et je sni tant mauvais et ancrimc félon
Que de son bien li vael randre mal gnerredon.
(Id., il., cLvi.)
Et il si lisent li encrime felom.
(Raijib , Ogier, 50-2, Earrois.)
Jesu ont pris li engriemé felom.
(Id., ib., 239.) Var., Encrieme.
Il n'en a mie mort de ['encrieme félon.
Mais il l'a abatu de l'auferant gascon.
(Aiol, 900-2, A. T.)
Aies vons adouber, antre pais n'en feron :
Tais si lor corons sus, les encrieme[s] felon[s].
(M., 10682.)
A .1. conseil alerent li encrime félon.
(Paris,-, 23, A. P.)
Al lor osteui s'an vont li eln]criemé félon.
(Ib., 55.)
Que Turc ne nous sourprenent, li encriesmé félon.
(C/ians. d'Antioclie, II, y. 604, P. Paris.)
Car Franc sont en ma terre, li encriesmé félon.
(/*., V, T. 489.)
IS'i dcerûDt François, li encrieme félon.
(Fierabras, 3730, A. P.)
En une tour se fiertnl li encrime mesel.
(Gaufrey, 4385, A. P.)
Paicn s'en fuient, li encresmé félon.
(Enf. riv-, Richel. 774, f o."-'".)
Vers Reniers viennent li encriemmé (e\on.
(Jord. deBlaves, Richel. 860, f° 113 r».)
Osiez Jhesu de sa haschie
On li encrime l'ont posé.
(Boni, du S. Graal, 504, Michel.)
Il l'en ont hors gelé cil encrismé félon.
(Yie et mir. de la Y., Richel. 22528, f» 28^)
ENCRIME, voir Encrieme.
1. ENCRi.MÉ, s. m., accusé, condamné :
Faire les exécutions des encrimez .{Debv .
deuz au D. de Bret., à cause des ferm. de
Lesneven, xv° s., Arch. l'inist.)
2. ENCRIME, voir Encriesmé.
ENCRISMÉ, voir Encriesmé.
ENCROCHEMENTE, S. f., extotsion :
Pur grandes myschiefs et importables
oppressions faitz de jour en jour a les
loial.^ lièges du roy deins le countee de
Hereford per encrocUemenlez et extorcions
faites par lez viscountes. {Stat. de Henri VJ,
an IX, impr. goth., Bibl. Louvre.)
ENCROCHiER, - cicr, - ckcr, encruchier,
- quier, encrocqtier, verbe.
— Act., accrocher, percher, saisir :
La vois tout maintenant 11 vint
Qui desor .1. arbre se tint.
Si li dist : r,a sui encrocies
Qn'a poi ke ne sai escacies
De ton ceval des pies devant.
(D'un Yilain qui fu ricties et fuis poires, Ars.
3527. f»84''.)
Si li dist : Ça sui encrochiez.
(Du Yilain asnier, 445, Méon, Nouv. Rec, II.)
Car sus nu de ses piez chei
Tout don trenchant une coiguiee
Qui ert sur le char encruckiee.
(J. Le Marchakt, Mir. de N. D-, ms. Chartres,
r 23^)
Je ne le pouvoye poynt encrocher, le 61 de
l'eave l'avalloyt si fort. (Palsgrave, Es-
clairc-, p. 478, Génin )
Hz dressent deux poultres, hautes comme
un mas de navire, qu'ilz fischent droictes
en la mer, de distance l'une de l'autre en-
viron de quarante a cinquante pas : sur la
summité desquelles l'on faict des logettes,
afin qu'un homme ou deux aient lieu a se
tenir dessus en taisant le guet au poisson.
Ces poultres ont des basions hschez au
travers pour monter et pour descendre.
Les logettes leur servent pour les défendre
de la chaleur du soleil et des pluyes. Es-
tant la hault encruchez, font comme ceux
qui font le guet aux vignes. {\iKLOy,Singu-
laritez, I, 73, éd. 1S34.)
Celuy qui conduit le bateau, ne pourroit
veoir son chemin, s'il n estait encriiché bien
bault. (Id., i6.. Il, xxx.)
Un ramier bastist son nid mal propre-
ment, non trop mal aysé a trouver : car
communément il ne Vencruche gueres
hault. (ID., Nat. desoys., VI, 19, éd. l.=5bS.)
En luy ostant le pas, le poulmon, et la
peau, (au lièvre) lesquels il encruch?ra en
quelque arbre, de peur que les chiens eu
mangent, (Do FouiLi.oux, Ve>i.,ch. lix, éd.
1383.)
— Dans un sens grivois :
Chascuu venll faire tricque. trocqne ;
Chascun qniert s'araye encrocquer.
(AnDRÉ DE LA ViGNE, Yergicr d'honneur, Poés. fr.
des xv' et xvi" s., X, 152.)
ENC
— RéQ., s'accrocher, se percher :
Kn hant es clochiers des yslises
Ko r'a ancnns qui la sencruchent.
Aus sainz tirer aide huchent.
^GciART, Roy. lign., 117-8, W. et D.)
Aussi li pecherres s'encruiehe
Par orguil, puis verse et trabruche.
(Macé de la Charité, BMe, Ricliel. 401 , f»-20T=.)
Et m'estoil avis qu'il voloit
Seur .1. mont, dessus s'encrocba
Et contreval se Irebuscha.
(FaW. d-Oi:. Ars. 50B9, f 153».)
Kt sans ateudre
S'encrocha sur le soumerOQ
Du haut mont.
(/«.. t° HI5''.)
Quar qui plus hautement s'encruche.
S'il avient qu'il chiee ou trebuscbe.
Tant est li cheoirs plus doutables.
(;*., f -231'.)
On verra au Supplément, à l'art. Cro-
CHiERjle verbe réfléchi se c?"ucfter employé
par Rémi Belleau dans le même sens de
se percher.
— Neutr., se percher, grimper :
Sus pope monte et se prent garde
De quel part le vent nous regarde.
Les marooniers escrie et huche.
Sas la geôle aucuns encruche
Pnur viser se de terre estions
Prouchaias.
(Chb. dePis., Poes., Richel. 601. t» 108 r°.)
— Être crochu :
Espaaies qui point u'encruquoienl,
Dont li loue bras adevaloient
Gros et graille ou il alleroit.
(A. DE LA Halle, H Jus Adan, Richel. 2.S566,
t° 41 r°.)
îi'encruçoient.
(ID.. «*., Vat. Chr. 1490, t" 132 v».)
— Encrochié, part, passé, perché :
Les Françoys ayants un petit oysillon
de la corpulence d'un pigeon, haull encru-
che dessus ses jambes, quasi comme estant
a cheval, l'ont nommé chevalier. (Belon,
Nat. des Oys.,i, xv, éd. 1553.)
Saintonge et Orne, encrucher, accro-
cher. H.-Norm., vallée d'Yères, encrou-
quier : rester encrouguié dans un arbre, être
pris dans les branches ; s'encrouquer, mon-
ter sur.
2. ENCRocHiER, voir Encrocier.
1. ENCROciEU, - chier, v. a., revêtir
d'une crosse :
Abbes qui t'osas eslochier
Du cloistre por toi encrocifr,
Croce n'est pas a fol maçne.
(Reclus de .Moliens, de Charilé, Richel. 23111,
pour toi racrocAier.
(Id., ib., Richel. 15212, (" 97 7°.)
2. ENCROCIER, voir Engrochieh.
ENGROER, ancroer, encrouer, eneruer,
encroier, v. a., accrocher, pendre au croc,
pendre :
Enz ke desus vus encroitiis,
Aperlement vus mosleruns
Cum feit forment cil chaitif sunt
Qui a la roue pendu sunt.
(Marie, Purg. de S. Palrice, Richel. 25407,
f 112».)
ENC
Et il lu'euist peudu et encroel au vent.
(Chev. au cygne, 6722, Reiff.)
Qui nos fera touz pendre i an ant encroer.
(Parise, 179, A. P.)
Que ja ne fust pendnz, o o vent ancroes.
(li., 222.)
Car jel feroie a fonrqes eneruer.
(Huon de Uordeaui. 23C1, A. P.)
Et Richier et Urbam au vaut nncroerai.
{Ftoov., 092, A. P.)
Pendus serai et encroues.
(Sept Sages, 2273, Keller.)
Aura si grant paour d'estre au vent eiicroé
Qu'il n'ot mes si très grant puis l'enre qu'il fu né.
(ilcugis dWigrem., ms. Montpellier H 2i7,
P 163''.)
A Moutfaucon le firent sus au vent encroer.
Ulerle, 2309, Scheler.)
Devant vo porte voz ferai encroier.
(Gaydon. 7410, A. P.)
Si fu encroez et liez toz envers sor une
haute roue. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Gen., 1'» 260".)
A un gibet de Pontoise pour eux nou-
vellement fait furent traînes, et en celuy
gibet pendus et encroes. {Gr. Chron. de
Fr., Phelip. le Bel, lxx, P. Paris.)
Sa fortune vous a encroé sur sa roe.
(Jeh. de Meung, Test-, 653, Méon.)
Ardoir u eneruer au vent.
(Fregus, p, 127, Michel.)
Certes, se je suis pris de ses vilains lardez.
Pour or ne pour argent ne seré respitez
Que je ne soie tost aux fourches encroez.
(Cuv., Bertran du CuescUn, 3171, Charrière.)
Avant que il feust demain pas.sé je le
feroye si hault encrouer au vent que tous
ses amis en aiiroient honte et vergongne.
{Girart de Rossillon, ms. de Beaune, éd.
L de Montille, p. 270.)
— Attacher, en général :
Desor son elme .1. chapel encroia
D'un capadouce que merveilles ama.
(Mon. Renuart, Richel. 368, f° 240'.)
Si flst sa chapele enmaler
Et dessus son asne encroer.
(Pean Gatineau, Vie de S. Martin, p. 151, Bour-
rasse.)
— Réfl., s'attacher, s'accrocher :
Qant il virent qu'il n'i a pins,
A queilque peines sus montèrent,
Desus dous branches sV/ic/'Ocrt^»/.
(Renart, Martin, I, p. 276.)
Que ta ne seras rien loues
Qui Vestoies haut encroes.
^Ysopet-.^vionn., fab. viii, du P.ion et de la Grue,
Robert.)
— Neutr., dans le même sens :
Parmi branches e parmi reins
Le fist haut cuntremunl voler,
E el furc d'un arbre encroer.
(Rou, S' p., 600, Andresen.)
— Réfl., en parlant d'arbres, s'engager,
s'embarrasser, en tombant dans les bran-
ches d'un autre arbre :
Pource que moult de fois on a veu
qu'aucuns coustumiers ou acheteurs qui
un arbre ou plusieurs avoient a prendre
en nos forests le faisoieut abattre telle-
ment qu'il s'encroiioit sur un autre meil-
leur pour eu.x, et plus dommageable a
nous que le premier et tel qu'iceluy ne
ENC
d23
cheust en eoustume uy en veute ; et puis
par prix avoient celuy en estant, non sans
fraude et grand dommage pour nous, pour
la convoitise des marcliands ou coustu-
miers, ou par la malice des abatteurs, les-
quels selon leur industrie feroient l'arbre
cheoir de quel costé qu'ils voudroient sans
encrouer sur un autre : ordonné est que
cbascun se garde doresnavant d'abattre ou
faire abattre si follement son arbre qu'il
s'eneroue sur un autre a nous appartenant,
tellement qu'il ne puisse estre osté, sans
le nostre abattre ; car, s'il le fait, il perdra
ce sien arbre et sera a nous acquis. {Ord.
de Fr. I" sur la chasse des for., etc., mars
1515.)
— Fig., se coller, rester accroché ;
S'on s'eneroue sur vos mamelettes.
Et qu'on vous chatouille le bas.
N'en sonnez mot, ce sont esbas.
{Farce de Frère Guillebert, Ane. Th. fr., I, 306.)
— Au sens mor., s'attacher à, embras-
ser :
Mes s'il ont en eulz ensreslié.
Orgueil ou quelque mauvestié,
Le grant estât ou il ^'encroenl
Plus tost le monstrenl et descloent.
(Rose. Vat. Chr. 1322. f^ 11*".)
— Encroé, part, passé, accroché :
Vit par defors les lices, sor perces encruees.
Les testes de ses homes, les a les empalées.
(Roum. d'Ati.t., P 35", Miclielant.)
Et fu sus son asoe encroiez
Dom la celle n'ert pas dorée.
(Pea!) Gatineau, Vie de S. Martin, p. 140, Bour-
rasse.)
Li chastiaus fu moult fors, si fu haut cncroc.
Et l'eve d'envirou li cort par le chané.
(Qaat. lits .\ym.. p. 8, Tarbé.)
— Enfoncé profondément :
Si en i ont .v. (saietes) bien encroees.
(Rose, Vat. Chr. 1492, f 14».)
— Arbre encroé, arbre qui, étant tombé
sur un autre, demeure engagé ou embar-
rassé dans ses branches :
Que sûubs umble de caable ne autre-
me"nt, l'on ne face ventes de cbesnes ne
autres arbres en estant, sur lesquels autres
abbatus par caables ou autrement soient
encroez; mais soient ou marchié du caable,
les encroes lessiez et exceptez, se les mar-
cbans ne les peuvent abattre, sans celuy
en estant copper. (1376, Ord., VI, 231.)
... seroient encrouez. (1515, Ord. de
Franc. I" s. la chasse des for.)
Arbre encroué se dit encore en terme
d'eaux et forêts.
— Voûté :
N'ot pas espaoles ancroees,
M'ierent trop corbes ne trop lees.
(Ben., rroic, Ars. 3311, 1° 34''.)
N'ot pas espanles encroees,
M'ereut trop longes ne trop lees.
(Id., tl>. Richel. 375, f° 79\)
Norm., eitcroHfr ; Morvan, eiicroui, ac-
crocher, suspendre.
Cf. Encroser et Encroûter.
ENCROIER, voir ENCROER.
ENCRoiRU, anc, verbe.
— Act., croire :
124
ENC
La dame flsl ancroire et dire por verte, _
Se remanoiz sans oir. ja n'auroit le régné.
(Panse, 231. A. P.)
— Rén., s'encroire d, s'en rapporter à :
Il n'est déduis ne renbians
Fors que d'avoir ciier loians :
Ce dit Colins do Chanpians,
]e m'enrro en li.
(Col. bf. Ch.isp., Bartsch, Rom.el pasl.,l, ■/2,11.)
KNCROis, S. m., endroit où deux che-
mins se croisent, croisière :
Et Ganor s'en lorna, s'entra en .T. encrois
Ini de ses barons fplusl de .lx. et trois.
(Aije d'4ny».,2-2'25, A. P.)
ENCROISEMENT, VOir ENXROISSKMENT.
ENCROisiER, yerbe.
— Act., croiser :
Aux unps encroiserent les bras et esta-
clierent. (D'AdtoNj Chron., Ricliel. S083,
f» 41 v°.)
— Réfl., se croiser, prendre la croix :
Enqui après sencroisa li quens Joffrois
del Perche. (Villeh., § 10, Wailly.)
— Neutr., s'entrecroiser :
Mais les dames qui dedans sont
N'est mervelle se paor ont :
Les nues voient eiicruisier.
Les nés lever et abaissier;
De la mer sont espoentees.
(Mhis, Richel. :M'6. P 139'.)
— Encroisic, part, passé, croisé :
Ses mainz encrozees sor son piz. (Chron.
de Tnrpin, Richel. 5714, f» 76S Auracher.)
El baisèrent la terre, les braz emcroisez.
(D'Adton, Chron., Richel. 5083, f 76 v».)
Les bras encroiscz. (In., ib., (<• 100 r«.)
1. ENCROissEMENT, eocroJsemeîiijS. m.,
accroissement, augmentation :
Sire, fait il, or li dones,
Car seur nos faire le deves,
De la part Deu, encroisemeni
De bien et de vie ensement.
(Parlon., lOilS, Crapelet.l
En faveur du devin service, V encroisse-
ment duquel nous desirons tousjours. (1336,
Arch. S 80, pièce 27.)
2. ENCROissEMENT, S. m., grincement :
lUiec sera plor et encroisscment de denz.
(Bible, Maz. 684, f" 232''.)
1. ENCRoissiER, V. n., croître :
Einsin fu celé rose en ce rosier .IX.
jours, et encore crut et encroissa et embeli.
(S. Graal.,ms. Tours 915, f" 121=.)
2. ENCROissiER, voir Engrossier.
ENCROISTRE, VCrbC.
— Neutr., croître, s'accroître, au sens
■mater, et au sens mor. :
Encunlre mei revelernnt li Saisne,
E Hnngre, e Bugre, e tante gent averse...
Puis encrernint mes peines e sufraites.
(Kol. 29-21, Muller.)
Si grant damage nos encreisl
Oae la danesche gent cbaitive
N'a dunt i seit ne de quel vive.
(Bcs., D. de Norm., II, 120, Michel.)
Et li bourdeur sont cncroissanl ,
Les vertus encroissent et vivent.
Et vices vertus devienenl.
(Lfl Prise amoureuse de Joiiesie, tlichel. 24432,
f 338''.)
ENC
Sun los encresl par tut
(ffoni, 402, Micbcl.)
Si la force de ascun flot court a un vei-
siD en partie de sou soil, par quoy le soil
l'auter veisin encresl de aultre part de
l'ewe. (Britt., Trouv., c. 33, Houard.)
De niesme encressenl les seignorages et
les fées des seisniours. (ID., ib., c. 33 ) i
1
— Act., faire croître, augmenter :
U encroistre, amenrir, u changier, u os-
teir, toute u en partie, aucunes coustutnes
u assises. (1265, Etabl. d'une fêle, Tailliar,
p. 266.)
Et encresse votz biens. (Lelt. de }. Tra-
vers d H. le Despencer, 16 oct. 132b, Delpit,
Doc. franc, en Anglet., p. 50.)
Nous le nourrissons (notre sang) et en-
croissons des viandes. (Dn GuEZ, An Inlro-
ductoriefor to lerne to speke french irewly,
à la suite de Palsgrave, p. 1074, Génin.)
— EncreM, part, passé, accru, augmenté:
Dcmostenes avoit la teste bien channe.
Les grenons conlremont et la barbe encreiie.
(Th. of. Kent, Gale dWlis., Richel. 24364,
f» o7 ï».)
Si ot large la crope el le piz anereu.
(J. Bon., Sajr., ixxin, Michel.)
El s'ot large la crape et le pis encreu.
(iD., iS, Ars. 3142, f 240".)
Les amendes qui enclieirout pour les
forfez es arbres pourtauz fruit et en bestes
encreues. (fleg. de la Ch. des Compl. de
Paris, sign. Bel, i" 148 r», ap. Duc.,111, 804.)
ENCROLER, - oulcr, V. a., envaser :
Et sachez quicunque estoit encroulé, il
trouvoit a grand paine qui luy aidast.(JEH.
LE Bel, Chron., I, 52, Polaiu.)
Sachiez que qui feust encroi«Z en ces
crolieres il eust trouvé a mal aise qui lui
aidast. (Froiss., Chron., Richel. 2641,
f 14 T'.)
Qui fust encroles en ces crolieres il trou-
vas! a malaise qui li aidast. (ID., tft., I,
S6, Luce.)
ENXROi.LER, V. S , mettre entrain :
Pomponius escrit que se ge ai cstablé la
besoigne que tu as fête, jaçoit ce que cle
est nullement fête, tu n'es pas tenuz a moi
par action de besoignes fêles. Jles se il est
en dote, savoir mon se ge lai establé, il
covient veoir se l'action de besoignes felcs
est encrollé, quar des que cle estoit corn-
nienciee, cornent sera ele ostee par seule
voleuté? (Digestes de Jiist., Richel. 20118,
f" 44».)
Jugemenz ne puet pas estre encrollé ne
estrefez des choses qui sont a avenir au-
tresi corne plevine puet. (ID., ib., f° 73'*.)
ENCROSER. - ouser, - euser, verbe.
— Réll., s'enfoncer :
Delis de char en cuer s'encrouse,
11 n'en est pas lost descrouses.
De vilain ver est cuers crouses.
Ou teus delis s'est enciouses.
(Reclus de Moliess, iliserere, .\rs. 3142,
f 212'.)
— Act., enfoncer, planter :
Le matelot sur la mer poissonneuse
Conduisant ses vaisseaux.
Pour reposer, l'ancre mordant encreuse
Aa pins profond des eaux.
(P. DE COBKU, (Xuv. poel., p. 36, éd. 1383.)
II encreiisoH soigneux des amandes, des nois.
Des pignets, des marrons recueillis par les bois.
(Du BART.4S, les Arli/lces, p. 273, éd. ICIO.)
ENC
— Encrosé, part, passé, enfoncé :
Mais la saiete est eus remesse
Qui ont esté de nouvel resse;
Si en i ont .v. bien encrosees
Qui ne ponrenl estre oslees.
(Rose, Vat. Chr. 1S58, f° 17''.)
Cf. Ekcroer et Encroûter.
1. ENCROTER, encroiistcr, encrutter,
voir Egroter.
2. ENCROTER, VOif ENCROUTER.
ENCROUE, S. f., écrou, petite fossette
pratiquée d.ins le canon de l'arquebuse :
J'ente le tireplomb dedans Vencroae, adn
De recharger de qnoy tirer au marcassin.
(Gaccb., Plais, des Champs, p. 229. éd. 1601.)
ENCROUER, voir Encroer.
ENCROUPELÉ, adj., qui a une large
croupe :
Mais par especianté je pris
Un très grant destrier pomelé
Large de piz, encronpelc.
(Fauvel, llichel. 146, f° 38'.)
ENCROUSER, voir E.ncroser.
ENCROCSTER, VOir ENCROUTER.
1. ENCROUTER, encrolcr, encrouster,
verbe.
— Act., cacher dans une grotte, dans
une caverne, dans un trou :
Mors, petit ou nient te redoutent
Cil qui l'or et l'arpent encroulcnt.
Dont maint preudons va mendiant.
( Vers de le ilorl, llichel. 373, f 335'.)
Que n'ont il quant l'ame leur part?
.1. seul suaire qui leur part.
Et tant comme il sont looc, de terre.
Ou bien les encrouste et enserre.
(Fabl. d'Oc, Ars. 5069, f^ 67'.)
— Cacher, en général :
De desus les raisins se voûte (le heriçon).
En ses espines les encrote.
Quant chargiez est alot s'enfuit.
(Gerv., Besl., Brit. Mus. add. 28260, f° 94=.)
— Réfl., se cacher dans une grotte, dans
une caverne, dans un trou :
Mors, si te ses entrebouter
Que nus ne se puet encroûter
En liu que reponrcs li vaille.
(l'ers de le Mort. Richel. 373, f" 333».)
Ainsi se vait tout encrolanl
Erasinns uns grauz Dons larges
Qui puis vait et resourt en Arges.
(Fabl. d'Ov.. Ars. 5069, f 223\)
Bien près de Troyanne Emphilé
Ot jadis nne large plaigne
Qui ore est une grant montaigne.
Ce furent vent qui s'encrouterenl
Ans sousterriencs et boutèrent.
Et quant se furent encroulé
Souz les cavernes et bouté.
Issir vondrent, mais il ne porent.
(Ib., f 223"=.)
— Encrotité, part, passé, enfoncé pro-
fondément :
Si en i ont .v. (saletés) bien encrotees.
(Rose, Vat. Cbr. 1522, f» ISi-.)
Morvan, Franche-Comté el Suisse rora.,
encroler, encrotd, etc., enterrer. Bas-"Va-
lais, Vionnaz, ékrola. Dans le Nivernais,
ENG
on dit encrotler un animal mort, pour
signifier riMifouii^ le metlre dans un crot.
Cf. Encrokr et EiN'cnosER.
2. ENCROUTEit, voir EonoTER.
ENCROZEU, voir E.NCROISIER.
ENCRUCHiKii, - guier, voir Encrochier.
ENCRUciER, V. a., lourinentor :
Dorement sercil encrticiez.
(Marie, Lai de! Freisne, 284, Roq.)
ENcïsuDELiR, - elUr, encruellir, verbe.
— Act., rendre cruel, irriter el pousser
à la vengeance :
Le peuple félon a encrudeli ton nom par
leuryniquites. (Psauî. , Richel. 1761, f° 93''.)
Yaus temptereut e encrudellirent le Dieu
haut. ilb.,i° 9a vo.)
... Car In ne prens qn'a gloire
^'encruellir ton cœar en ta victoire.
(P. DE Brach, les Poem.. S° 23 r", éJ. 1576.)
— Réfl., se soulever :
Quant le peuple se encrudelissoit contre
moy. {Psaitt., ELcliel. 1761, 1» 41^)
EiNCRUELER, - eller, verbe.
— Neutr., se montrer cruel :
Si vus voslre estai veillez bien garder,
Ne dfivrez Irop encnieler
Re trop cslre simple vers la gent.
(Le Jonijlcur d'Eltj, Monlaigloa el Raynaud, h'a-
btiaux, II, 2o6.)
— Act., rendre cruel :
Or si la es pour nous, qui seroit cesl haulaia
Qui Toudroil coalre nous encruellcr sa maia i
(Chassig.n., Slcspris de la rie, p. 3'J5, éd. 1594.)
ENCRUELLIR, VOlr En'CRUDELIR.
ENCRUENTÉ, adj., ensanglanté :
Et de cruour
Est Ion jnpel eneruentes.
U'asloralel, ms. Brnî., C 62 y".)
ENCRUER, voir EN'CROER.
ENCRUQuiER, voir Encrochjer.
ENCRUTTERj VOlr EGROTER.
ENCucHiER, encucier, voir Encouchier.
ENCUEiLLiR, eiiceulUr, enquoillir, an-
qillii; V. a., prendre, en général :
Si l'a:j enceullij a lié.
(L'Ysloire du Chevalier au Signe, in fine.;
Errant que li hons eut chou dit, nous
angillimes uo voie. {De Saint Brandainne
le Moine, Jubinal, p. o9.)
Li pucelp oip&rlerde lui et desaproeche,
si VenquoiUi en prant amer. (Sept sag. de
Home, Ars. 3334, f" 47=.)
— Cueillir avant le temps, avant la ma-
turité :
L'homme ou la femme survivant sa par-
tie [leut prendre et lever tous les fruicts et
chastels franchement, dessus les héritages
du deffuut, tant d'anciens que d'acquetz,
dedans les quarante jours après la mort du
deffunt ; pourveu qu'ils soient en bonne
maturité, sans les eticueilUr. (Coût, de l'E-
veche de Metz, Nouv. Cuut. géu., 11 424'' )
ENC
ENCUEUR, encoeur, s. m., charbon ou
anthrax au poitrail des chevaux ou des
bœufs :
Le mal de Vencceur est celuy qui des-
peche et fait tost mourir les chevaux, et
par ainsi fanlt que des aussi tost que la
glande s'enfle en la poitrine on l'arrache
sans rien tarder. (Belle-For., Secr. de l'a-
gric, p. 267, éd. 1571.)
Vencueur du bœuf, autrement appelle
maillet ou marteau, se cognoist quand la
beste est hérissée par tout le corps, moins
gaye que de coustume, ayant les yeux
slupides et hebetez, le col panché , la
bouche saliveuse, le pas paresseux, l'es-
pine et tout le train du dos roide, du tout
desgousté, et ne ruminant gueres. (Lie-
DAULT, Mais, rust., p. 120, éd. 1597.)
Vencueur est un autre mal qui despesche
tost le cheval ; de mesme qu'au précèdent,
convient recourir au mareschal, pour arra-
cher avec ferremens la glande qui s'enfle
eu la poiclrine.(0. de Serres, Th. d'agric.,
viir, 6, éd. 1605.)
Encueur, the scithie, a disease of horses
and cattell. (Cotgr.)
EN'cuGNiER, incugner,\. a., battre, en
parlant de la monnaie :
Slouetam cudere, vel encugnier, facere
seu battre. (1368, Plaid général de Lau-
sanne, Doc. de la Suiss. rom., VII, 375.)
Cudere seu battre et incugner (mone-
lava).(Comment.sur leplaict gener.de Laus.,
ib., 319.)
— Cogner l'un contre l'autre :
lu donl le veist Iressailhir
¥A les oelz ovrir et clugnier
Et les puins easamble encuijnier,
Il desist bieo, selonc mon sens :
Cesle puel bien perdre soq sens.
(G. LE Long, la Veuve, 36, var., Mootaiglon el
Raynaud, fai;.,',Il,Ç339.)
Lorr., encueugnc, se dit de linge sale
qu'on laisse en tas dans le grenier sans
l'étendre et qui peut contracter quelque
altération.
ENCUI, voirEKQUi.
ENcuiDiER, V. a., penser, résondre :
Se vous ce faites qpe je ai encuidié,
A tousjors mais auries m'amislié.
(Auberi, p. 217. Toblcr.)
Sire, dist il, bien avons esploilié,
Moult aurons gent, si com j'ai encuidié.
(Aumont et Agrav., liichel. 2495, f 79 v".)
ENCUIERER, VOir E.NCDIEER.
ENCuiRE, V. a., faire cuire :
Par nuit en a le corps emblé,
Encuit l'en a et balsemé,
A grant honor l'ensevelirent.
(Vies des Saints, Ricliel. 23J12, chiffre LX, col.
— Encuit, part, passé, "et adj., très cuit,
ti'op cuit :
Matière fécale encw'cfe. (Nicot, Tliresor.)
Il est enregistré en ce sens dans plu-
sieurs dictionnaires du commencement et
du milieu du xvii« siècle :
Encuit, adust, trop cuit. Excremens en-
cuits. (MoKET, Parallèle des langues, Rouen
1632.)
ENG
12S
Encuit, consumé de cuire. (Duez Dict
fr.-all -lat., Amsterdam 1664.)
— Mal cuit :
Encnict, raw, undisgested, not yet con-
cocted, no fuliy boyled, not throuiilily ha-
ked, also hardened through heat. (Cotgr.)
ENCUiRiER, -quirer, -quierer,-cuierer,
encoryer, v. a., recouvrir de cuir :
Et dessus cliascun sépulcre a une mai-
son quarree moult bien enquieree dessus.
(Liv. de Marc Pal, xxx, Pauthier.)
Et si ont grandisme quantité d'ydoles,
et si grans que bien sont longues dix pas ;
et telles y a qui sont plus petites ; et
telles y a qui sont de fust ; et telles de
terre, et telles de pierre. Et sont toutes
bien eKgitirees,et puis couvertes d'or, llb
LXI.)
Trois coulombes de fust de pièces moult
bien encuierees de beau cuir de lyon. (Ib.,
xcil.)
Jehan de l'Escluse demande. v. gros pour
chaque pavais qu'il encorye; il eii avait en-
coryet .xx. moyennant c. s. (13S6, Lille,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibî. Amiens.)
ENCUISANÇON, VOir ENCnSAWjON.
ENCuisiNER, V. a., entraîner dans la
cuisine :
Par le nés fa Merlins menés
Au flair de la crasse cuisine.
Moult a de cuers encuisines
Et après soi achemines.
(Reclus de Moliens, Miserere, .\rs. 3.j2",f°127''.)
ENcuissoNos, ancuissunous, adj., qui
soufl're d'un mal cuisant :
Le cors et le ventrail durement freiz aveit
Et do Sun mal de flanc ancuissunous endl.
(Gars., Vie de SI Thom., Richel. 13513, (» 05 v».)
ENCuiTER, voir Enquiter.
ENCuiTEUR, S. m., uiot probablement
altéré, qui, dans l'exemple suivant, semble
signifier sacrificateur :
Par le porte recevant sacreCse eutroient
li encuiteur et cil ki le loi -n-ardoient caut il
avoient fait lor sacrelise au diable, {llist.
de Tournay, Richel. 24430.)
EJicuivitiER, - oier, v. a., vexer :
Ne l'enciiivroierons ne molesterons par
nous ne par autrui. (1259, Cart. S.Medart,
f° 34", Arch. Aisne.)
ENCULER, V. a., placer en arrière :
Et enculer lesdis crestiaux a le montée
desdis avantpis, afin qu'un homme y puist
veir et estre a se deffense. (1416, Béthune,
ap. La Fons, Art. du Nord, p. 148.)
— Mettre au fond :
Aucuns dressent des pépinières des-
dites espèces d'arbres les semans en mars :
ils veulent aussi dire qu'ils viennent de
bouteure fichée dans petits rayons, ou en-
culee dans paniers, et qu'on en greffe et
ente sur tige assez près de la racine,
(Liebault, Maison rustique, m, 26, p. 363,
éd. 1658.)
ENCULPER, voir Encolper.
EXCULTivER, V. a., houoref :
Cet meis li encullivouent païens et onurouenl.
(P. DE TuAUN, Liv. des créai., 341, Wright.)
126
ENC
ExcL'MUENT. iiicumbent. s. m, bénéfi-
cier, prêtre pourvu d'un bénéfice, curé, eu
Angleterre :
En meane le maner en lou un yillein
purchase un advowson d'un Esglise plein
â'un incumbent, le Seinnur del villein poit
veneral dit Esi^lise, et claim ledit advowson,
et pour cel claim l'advowson est en luy :
car s'il doit attendre tanque après le mort
Venciimbenl, et adonq a présent son clercJi
a le dit esfjlise dont eu le meane temps le
villeine poit aliéner l'advowson, et issmt
ouste le Seinuur de son présentement.
(Tenur. de Liltlelon, f» 40, ap. bte-Pal.)
ENCIJMBRE, voir ENCOMBRE.
EXCUMBiiEH, voir Encombrer.
EXCUMBRIER, VOir ENCO.MBRIER.
ENCUMBROS, Voir Enccmbuos.
ENCUJIPAIGNIER, VOir E.NCOMP.\IGNIER.
ENCUXTRE, voir ENCONTRE.
EXCUNTRECUREMEXT, VOir ENCONTRE-
CORBME>"T.
ENGUNTREDIRE, VOlr ENCONTREDIRE.
EXCUXTREDIT, voir Encontredit.
ENCUXTREMENT, VOir ESCONTREMENT.
EXCUXTRER, voir Encontrer.
EXCUXTRESTER, VOir ENCONTRESTER.
EXCUPER, voir Encolper.
ENCUPEUR, voir Encolpeur.
ENCUR.\T, voir Excuré.
EXCUUciER, voir E.ncorcier.
ENCURE, VoirENCORRE.
ENtuRÉ, encurat, s. ni., celui qui est
chargé d'une cure :
Nos avons baillé ces letres selees do seel
de Garner nostre encuré de Germeigné et
Uo seel de Jahan encuré de Mont Flour.
(1263, eu. des compt. de Dole, — , Arch.
Doubs.)
Fer les diz encuraz ou vicayres. (1319,
.Vrch. Fribourg, A/f. eccL, u» 2.)
A la castigacion de mous l'encuraz ou de
son vicayre. (1403, Arch. Fribourg, V Coll.
Ces lois, n» 145, 1° 33 v».)
Bas-Valais, Vionnaz, ékoera, curé.
ENCUREMEXT, VOir EN'COREMENT.
EXCURVER, V. a., courber :
Laz